1 - 7 Ne suis-je pas libre ?
1 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas, vous, mon ouvrage dans le Seigneur ? 2 Si je ne suis pas apôtre pour d’autres, je le suis pour vous, du moins ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. 3 C’est ici ma défense auprès de ceux qui me demandent des comptes : 4 N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? 5 N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une sœur comme femme, ainsi que [le font] les autres apôtres, les frères du Seigneur, et Céphas ? 6 N’y a-t-il que moi et Barnabas qui n’ayons pas le droit de ne pas travailler ? 7 Qui jamais va à la guerre à ses propres frais ? Qui plante une vigne sans en manger le fruit ? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau ?
Ne pense pas que, dans le chapitre précédent, Paul n’expose que de la théorie. Ce chapitre 9 va te montrer qu’il a lui-même mis en pratique ce qu’il enseigne. Cela se démontre tout au long de son service parmi les Corinthiens. Il a volontairement renoncé à certaines choses auxquelles il avait droit, en tant que serviteur et apôtre, et qu’il était en droit d’attendre des Corinthiens. Il veut les rendre conscients de cela aussi. Paul leur pose quelques questions, qui ne leur demandent pas beaucoup de réflexion ! La réponse est même incluse dans la question.
V1. Il commence par demander : « Ne suis-je pas libre ? » Il est libre bien sûr, et il n’est plus sous la loi. Il n’a de comptes à rendre à personne, sinon à Jésus Christ seul qui est son maître.
La question suivante est : « Ne suis-je pas apôtre ? » Au début de cette lettre, il se dit « apôtre de Jésus Christ ». Le mot apôtre signifie « envoyé ». Une personne envoyée accomplit la mission qui lui est demandée.
Paul peut-il s’autoproclamer apôtre maintenant ? Une fausse rumeur circule parmi les Corinthiens, selon laquelle Paul se dirait être un apôtre. Pour être apôtre, l’une des conditions à remplir est d’avoir vu le Seigneur Jésus après sa résurrection. En Actes 1, tu lis qu’un autre apôtre a été choisi à la place de Judas. Pierre parle de quelqu’un qui « soit témoin avec nous de sa résurrection » (Act 1:22). Paul remplit cette condition.
D’où sa troisième question : « N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » Non pas qu’il fasse partie des douze apôtres qui ont parcouru Israël, en marchant avec le Seigneur Jésus. Cependant, il a vu le Seigneur Jésus alors qu’il persécutait l’église et qu’il était sur le chemin vers Damas dans ce but. Tu peux lire les détails de cet événement en Actes 9 (Act 9:1-7). Il est donc véritablement un apôtre.
Les personnes qui contredisent cette pensée cherchent à minimiser son influence parmi les Corinthiens. Ce sont des personnes qui, en portant accusation contre Paul, sont elles-mêmes désireuses de profiter des Corinthiens. C’est impressionnant de constater avec quelle rapidité ils sont (et nous aussi) enclins à croire de telles calomnies.
Paul peut facilement réfuter de telles accusations. Il les pointe du doigt et leur dit sur un ton interrogatif : « N’êtes-vous pas, vous, mon ouvrage dans le Seigneur ? » Il dit en quelque sorte : Regardez-vous. Comment êtes-vous parvenus à la repentance ? Cette question démontre la délicatesse de Paul qui leur reproche de ne pas mieux le connaître.
V2. Après tout, ils sont « le sceau », c’est-à-dire la confirmation, de son apostolat. Eux en particulier ne devraient pas douter de sa qualité d’apôtre. Vois-tu comment il répond aux Corinthiens ? Il pose ses questions de manière à ce qu’ils n’aient qu’une réponse possible. En d’autres termes, ce ne sont pas des questions à choix multiples.
La Bible est un livre qui pose de nombreuses questions. Les questions ne sont toujours difficiles. Même les réponses sont simples. Pourtant, nous évitons parfois de lire la bonne réponse qui pourrait nous déranger, et nous faire ressentir la nécessité d’un changement dans notre vie. Tu peux voir en Matthieu 21 (Mt 21:24-27), l’attitude des principaux sacrificateurs et des anciens. Ils avaient donné la bonne réponse qu’ils connaissaient ! Ils auraient dû, eux aussi, accepter le Seigneur Jésus, mais ils ne le voulaient pas. Tu peux voir ici que la réponse à une question dépend aussi de l’état de ton cœur. L’important est de savoir si tu es prêt à accepter les conséquences de ta réponse.
V3. Les prochaines questions de Paul sont adressées aux personnes qui veulent le mettre en contradiction avec les Corinthiens. Les Corinthiens (et toi aussi) entendent ces questions. Elles sont le reflet du comportement de Paul parmi les croyants à Corinthe.
V4-6. Il commence par poser des questions qui concernent ses droits. Il a sûrement le droit de recevoir à manger et à boire de la part des Corinthiens ? Il a sûrement le droit de bénéficier des dons que lui envoient les églises ? S’il était marié, il aurait sûrement aussi le droit, comme beaucoup d’autres, d’emmener sa femme avec lui lors de ses voyages ? Sa femme aurait aussi bénéficié des soins affectueux de la part de l’église. Quant à ses activités sociales – son métier était de faire des tentes (Act 18:3) –, il n’est sûrement pas obligé, comme Barnabas, de travailler pour subvenir à ses besoins, auxquels les églises pourvoient.
V7. Un peu plus loin, au verset 12, il précise pourquoi il n’a pas usé de ce droit. Ici, il a juste mentionné son droit à être nourri par l’église.
Pour confirmer ce droit, il donne trois exemples de la vie quotidienne. Pour un commandant d’armée, ce n’est pas une question, mais une évidence. Imaginez un soldat. Il a été enrôlé pour la guerre (2Tim 2:4). Il doit se battre en vue de vaincre. Il ne peut pas se préoccuper de sa nourriture, qui devra lui être fournie au moment où il est engagé dans la bataille la plus dure. Ainsi, le soldat pourra reprendre des forces pour continuer à se battre.
Les deux autres exemples viennent de l’agriculture et de l’élevage. Celui qui possède une vigne s’attend à ce qu’elle produise beaucoup de fruits. Plus il y a de fruits, plus il y a de vin à vendre et plus le rendement et le profit seront importants. Cela signifie-t-il que celui qui a planté la vigne pour un autre ne pourra pas bénéficier des fruits ? Bien sûr, il pourra en bénéficier. C’est exactement la même chose pour la garde d’un troupeau. Celui qui passe toute la journée à garder le troupeau, à s’en occuper, peut aussi bénéficier du lait provenant de ce troupeau.
Dans certaines entreprises actuelles, il en est de même. Les produits qu’elles fournissent sont parfois proposés aux employés gratuitement, ou pour une somme inférieure au prix de vente.
Pourquoi Paul choisit-il ces trois exemples du soldat, du vigneron et du berger ? Ces exemples sont aussi là pour ton enseignement. Dans sa seconde lettre à Timothée, Paul appelle Timothée « un bon soldat de Jésus Christ » (2Tim 2:3). Si un jour tu te retrouves dans une bataille, entouré d’ennemis, tu réaliseras la présence du Seigneur Jésus, comme ton commandant en chef de la bataille. Il veille sur toi, tant que tu Lui fais confiance, les yeux fixés sur Lui.
Le deuxième exemple peut aussi s’appliquer à toi. En Matthieu 20, le Seigneur Jésus raconte la parabole des ouvriers envoyés dans une vigne (Mt 20:1-16). Toi aussi, tu es un tel ouvrier, qui va travailler dans la vigne. Tu peux avoir confiance que le Seigneur Jésus te récompensera « juste » pour ton travail (Mt 20:4). Mais apprécies-tu déjà ce que tu peux faire pour Lui maintenant ?
Le troisième exemple est celui du troupeau. Il illustre les soins accordés aux croyants. En Jean 10, le Seigneur Jésus parle d’un seul troupeau, dont Il est le seul Berger (Jn 10:16). Ce troupeau est formé de toutes les brebis qui Lui appartiennent. Il les appelle « mes brebis » (Jn 10:27). Toi aussi, tu fais partie de ses brebis.
Si tu vois un croyant s’égarer, tu peux aller le rechercher et essayer de le ramener au bercail, en l’encourageant par la parole de Dieu. Ton but est de lui redonner l’envie de lire la Bible, appelée « le pur lait de l’intelligence » (1Pie 2:2). Si tu peux lui redonner le goût de la Parole, tu seras aussi fortifié toi-même.
Tu vois ainsi qu’en accomplissant un service pour Dieu – chaque croyant a reçu de Dieu un service à accomplir – tu seras toi-même enrichi.
Relis 1 Corinthiens 9:1-7.
À méditer : Quel rapport y a-t-il entre le chapitre 8 et le chapitre 9 ?
8 - 14 Dieu prend soin de ses serviteurs
8 Est-ce que je parle à la manière des hommes ? ou la Loi même ne dit-elle pas cela ? 9 Car dans la loi de Moïse il est écrit : “Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain”. Dieu s’occupe-t-il des bœufs ? 10 Ne parle-t-il pas entièrement pour nous ? C’est bien pour nous que cela a été écrit : celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain [doit le fouler] dans l’espérance d’y avoir part. 11 Si nous avons semé pour vous des [biens] spirituels, est-il excessif que nous moissonnions de vos [biens] matériels ? 12 Si d’autres ont part à ce droit sur vous, ne l’avons-nous pas davantage ? Mais nous n’avons pas usé de ce droit ; au contraire, nous supportons tout, afin de ne mettre aucun obstacle à l’évangile du Christ. 13 Ne savez-vous pas que ceux qui s’occupent du service du temple mangent [de ce qui vient] du temple ; que ceux qui servent à l’autel ont leur part de l’autel ? 14 De même aussi le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile.
V8. Paul continue à démontrer qu’il peut s’attendre à être soutenu par les églises. Au verset 7, il a donné trois exemples de la vie quotidienne. Il a, comme il le dit, parlé « à la manière des hommes », c’est-à-dire comme le font couramment les gens entre eux.
V9. Il ne s’arrête pas là. Il va plus loin et cite « la loi de Moïse ». Il donne un exemple tiré de l’Ancien Testament, ce qui donne plus de force à son message.
Il prend l’exemple du bœuf qui foule le grain (Deu 25:4). Un bœuf en train de fouler le grain ne doit pas être emmuselé. Ce précepte est donné par Dieu parce qu’Il connaît le cœur de l’homme. Un maître dur et avare peut mettre une muselière à un animal pour l’empêcher de manger du grain. Si l’animal en mange beaucoup, le maître aura moins de grain à apporter et vendre au marché, donc il gagnera moins d’argent. Mais Dieu a décrété qu’un bœuf peut manger le grain qu’il est en train de fouler.
Dieu s’occupe aussi des bœufs. Le sort de tous les animaux Le concerne aussi. Tu peux lire ce qui est dit à ce sujet en Psaume 104 (Psa 104:27-28 ; cf. Pro 12:10). En Jonas 4, Dieu tient aussi compte du bétail, lorsqu’Il décide d’épargner Ninive parce que ses habitants se sont repentis (Jon 4:11).
V10. Au-delà des soins de Dieu pour le bétail, il y a les soins de Dieu en faveur de ses serviteurs. Ces versets ont été écrits d’abord pour eux. Très directement, Paul mentionne ici le laboureur et le semeur – c’est-à-dire l’évangéliste –, qui peuvent s’attendre à être nourris. Qu’il soit occupé à labourer ou à battre, tout serviteur peut s’attendre à ce que son travail produise des fruits.
Le laboureur prépare le sol, avant de semer la graine. Celui qui bat le grain va le récolter, une fois que la graine est montée et a mûri. Une personne coopère à l’œuvre de Dieu, lorsqu’elle apporte l’évangile à quelqu’un d’autre, par exemple. Une autre personne intervient à la suite de cette mission, pour amener quelqu’un d’autre au Seigneur Jésus. Dans les deux cas, la personne sème et récolte quelque chose de spirituel.
V11. Dieu fournira les ressources nécessaires à ce travail. Toi aussi, tu peux donner un soutien matériel à des serviteurs qui t’ont encouragé dans ta foi. C’est même un devoir de le faire. C’est une belle pensée de considérer ce soutien comme un privilège. Si des frères doivent voyager, tu peux les soutenir et participer financièrement à leurs voyages. Là où d’autres serviteurs distribuent du matériel de lecture, tu peux les aider en leur donnant l’argent nécessaire pour acheter ce matériel de lecture. Tu peux aussi les soutenir financièrement pour leur nourriture, les boissons et pour leurs dépenses courantes.
Ce sont des personnes qui ont arrêté leur travail séculier pour se consacrer à l’évangélisation. Ils peuvent s’attendre à ce que nous subvenions à leurs besoins. C’est ainsi que Dieu s’est arrangé.
V12. Paul revient sur la question de ses droits vis-à-vis des Corinthiens. Si d’autres ont part à ce droit, il peut aussi en bénéficier. Après tout, ils ne doivent à personne autant qu’à lui ? Pourtant, il n’a pas profité de son droit. Pour Paul, l’évangile de Christ est plus important que ses propres droits. Si quoi que ce soit devait faire obstacle à l’évangile, il renoncerait à ses propres droits.
Il préfère endurer les fausses accusations portées contre lui plutôt que d’empêcher l’évangile de progresser. S’il avait insisté sur ses droits, les Corinthiens auraient sans doute subvenus à ses besoins, et ils se seraient vantés, disant que c’était grâce à eux que le grand apôtre Paul pouvait accomplir ce service. Ils auraient peut-être pensé avoir acheté l’évangile. Paul veut éviter de faire ressentir un tel sentiment, non justifié.
V13. Il change de sujet, en parlant de l’Ancien Testament. Il donne l’exemple de personnes qui étaient engagées dans un service pour Dieu et recevaient de l’argent en retour de leur service, ce qui leur permettait de vivre. Il s’agit des sacrificateurs et des Lévites. Dans l’Ancien Testament, les sacrificateurs et les Lévites constituaient une classe particulière parmi le peuple d’Israël. Quand le peuple était dans le désert, ils avaient des fonctions dans le tabernacle, et plus tard, quand le peuple habitait dans le pays promis, ils accomplissaient leur service dans le temple.
Un Israélite qui avait besoin d’offrir un sacrifice, venait le présenter au sacrificateur. Si cette offrande était un animal, il le sacrifiait sur l’autel. Dieu avait ordonné que le sacrificateur puisse prendre une partie de certains sacrifices pour se nourrir lui-même. Par exemple, tu lis en Lévitique 6 que le sacrificateur recevait une partie de l’offrande de grain (Lév 6:9). Le même chapitre dit que le sacrificateur qui offrait le sacrifice pour le péché devait manger de l’offrande pour le péché (Lév 6:19). Les sacrificateurs offraient les sacrifices sur l’autel et les Lévites les aidaient.
En Nombres 18, tu trouves un récit similaire. Les sacrificateurs recevaient la poitrine tournoyée et l’épaule droite comme nourriture (Nom 18:18). Pour les Lévites, c’est un peu différent. Dans le même passage de Nombres 18, les Israélites avaient l’ordre de donner la dîme de leurs revenus aux Lévites, en compensation pour leur service (Nom 18:21).
En Deutéronome 18, tu lis comment Dieu a prévu l’entretien de la tribu de Lévi. Toute la tribu de Lévi, tous les sacrificateurs et les lévites, ne possédaient aucun héritage sur la terre, alors que toutes les autres tribus en possédaient. Les autres tribus pouvaient cultiver le lopin de la terre qu’elles avaient reçu en héritage et vivre de ce qu’elle produisait. La tribu de Lévi ne tirait aucun profit de son lopin de terre. Pour eux, « l’Éternel » est leur héritage (Deu 18:2). C’est pourquoi l’Éternel avait veillé – par des préceptes adressés au peuple – à ce que la tribu de Lévi reçoive encore ce à quoi elle avait droit.
V14. La conclusion que Paul donne est la suivante : « De même aussi le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile. » Par conséquent, ne néglige pas ta responsabilité d’aider les frères et sœurs dans la foi, qui s’engagent à partir pour l’œuvre du Seigneur, sans recevoir un salaire fixe.
Dans la troisième lettre de Jean, tu as un bel exemple de quelqu’un qui a agi de la même manière. Gaïus aide des frères – qu’il ne connaît même pas – à continuer « car ils sont sortis pour le nom, ne recevant rien de ceux des nations » (3Jn 1:7).
Si tu considères ta participation à l’œuvre du Seigneur de cette façon, tu seras toi-même richement béni en conséquence. Lis simplement ce qui est dit en Malachie 3 (Mal 3:10). Si tu commences à donner à l’œuvre du Seigneur, Dieu ouvrira les fenêtres du ciel et déversera sur toi des bénédictions en abondance. Il s’agit en quelque sorte d’un défi lancé par Dieu. Oses-tu relever ce défi ?
Relis 1 Corinthiens 9:8-14.
À méditer : La loi dit : vous devez donner la dîme. À ton avis, que dit la grâce ?
15 - 21 Gagner le plus possible pour Christ
15 Mais moi je n’ai usé d’aucun de ces [droits], et je n’ai pas écrit cela afin de les réclamer pour moi. Plutôt mourir que [de voir] quelqu’un anéantir mes motifs de gloire ! 16 Car si j’évangélise, ce n’est pas un motif de me glorifier : car c’est une nécessité qui m’est imposée ; oui, malheur à moi si je n’évangélise pas. 17 En effet, si je fais cela volontairement, j’en ai un salaire ; mais si c’est malgré moi, une administration m’est confiée. 18 Quel est donc mon salaire ? C’est que, en évangélisant, je rends l’évangile exempt de frais, pour ne pas user, comme d’une chose à moi, de mon droit dans l’évangile. 19 Car, étant libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus possible de gens : 20 pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la Loi comme si j’étais sous la Loi (sans être moi-même sous la Loi), afin de gagner ceux qui étaient sous la Loi ; 21 pour ceux qui étaient sans loi, comme si j’étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis légitimement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi.
V15. Paul a clairement et longuement démontré qu’il avait le droit d’être soutenu par les croyants. Il voit maintenant un danger. Les Corinthiens commencent à penser qu’il a écrit tout cela pour leur soutirer de l’argent. Ce n’est certainement pas son intention ! Il n’a rien accepté des Corinthiens dans le passé, et il ne le fera jamais.
Certains à Corinthe pensent que Paul prêche pour son propre intérêt. Pour contredire cette pensée, il dit qu’il préférerait mourir plutôt que d’avoir une telle pensée. Il veut la gloire, non pas pour lui-même, mais pour l’évangile. Il ne veut pas être gêné par quoi que ce soit dans sa prédication de l’évangile (verset 12). L’évangile doit être annoncé dans toute sa clarté et sans aucune limite.
L’argent peut devenir une entrave dans la prédication de la Parole. Un proverbe dit : ‘À qui appartient le pain que tu manges, à qui appartient la parole que tu dis.’ Cela signifie que tu pourrais flatter les personnes qui te donnent de grosses sommes d’argent. Cela pourrait même te rendre trop dépendant d’eux. Ce danger menace tout prédicateur, qui est sollicité et qui reçoit un salaire. Tu peux penser à ce qui est dit en 2 Timothée 4 : « Car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises » (2Tim 4:3). Un serviteur du Seigneur doit dire la parole du Seigneur sans se demander s’il sera récompensé par les gens.
V16. Lorsque Paul prêche l’évangile, ce n’est pas pour se vanter, en disant : ‘Sûrement que je suis bon pour faire ça.’ C’est le Seigneur, qui lui a confié cette mission avec la capacité pour l’accomplir. Il parle de la nécessité qui lui a été imposée, non pas par des personnes ou une organisation, mais par le Seigneur. Il parle même d’un « malheur » sur lui-même s’il n’annonçait pas l’évangile.
V17. Pour lui, l’annonce de l’évangile n’est pas du bénévolat. Le bénévolat est généralement apprécié de manière positive. Paul serait sans doute récompensé, s’il faisait du bénévolat pour le Seigneur. Il ne proclame pas l’évangile à titre bénévole. Le Seigneur lui a confié « une administration »dans ce but. Il est conscient de sa responsabilité et il ne veut en aucun cas associer l’évangile à de l’argent ou à des biens.
V18. Son « salaire » c’est d’avoir l’approbation de son maître, lui confirmant qu’il agit de la bonne manière. Ce « salaire » lui suffit. Il n’a pas besoin d’une récompense de la part des Corinthiens. Il prêche l’évangile gratuitement sans revendiquer son droit au soutien. De cette façon, il reste libre à l’égard de tous.
V19. Cette liberté ne concerne que son travail. Quant à sa personne, il veut être l’esclave de tous, pour gagner, par l’évangile, le plus de gens possible au Seigneur Jésus. Combien il ressemble en cela au Seigneur Jésus lui-même, qui, Lui aussi, a tout fait sans jamais faire valoir ses propres droits. Qui est libre comme Lui ? Il n’a laissé aucun homme Lui dire ce qu’Il devait faire. Et qui est esclave comme Lui ? Il est venu, non pour faire sa propre volonté, mais la volonté de son Père.
V20. Paul s’est lui aussi volontairement asservi à tous. Il est désireux de servir chacun avec l’évangile, en s’adaptant à son public. S’il prêche parmi les Juifs, il se comporte comme un Juif. Cela signifie, par exemple, qu’il ne mangera pas de porc, s’il est à table avec un Juif. Il veut garder ouvert le chemin vers le cœur du Juif, en respectant les formes extérieures, qui sont importantes pour les Juifs. Il tient compte des commandements de la loi s’il peut ainsi gagner un Juif à l’évangile.
Son intention n’est pas de prêcher à nouveau la loi. Il en est personnellement libéré et ne se laisse pas remettre sous le joug de la loi. L’important pour Paul est de s’adapter à la situation du moment, pourvu qu’il annonce l’évangile.
Pour annoncer l’évangile aux païens, ceux à qui Dieu n’a pas donné la loi, il se met à leur niveau de pensée. En Actes 17, tu as l’exemple d’un discours de Paul qui commence par mettre en évidence la façon de penser des Athéniens, avant de conclure en les évangélisant (Act 17:22-34).
L’adaptation peut de démontrer de diverses manières. Pense aux missionnaires qui vont prêcher l’évangile à l’intérieur de l’Afrique ou dans d’autres pays aux cultures très différentes. En s’adaptant et vivant un peu comme les autochtones, ils seront ensuite mieux accueillis pour annoncer l’évangile.
V21. Le fait d’être « sans loi » ne signifie pas que Paul va se comporter de manière désordonnée. Tout en s’approchant des païens, il reste soumis au Christ. Il ne commencera jamais à se comporter d’une manière que son maître ne peut pas supporter.
Tu pourras lire, en Jean 3 et Jean 4, d’excellents exemples de la façon d’aborder les gens. En Jean 3, le Seigneur Jésus s’adresse à un important chef spirituel d’Israël. En Jean 4, il s’adresse à une femme pécheresse. C’est beau de voir l’attitude du Seigneur et sa façon de parler à l’un, comme à l’autre (Jn 3:1-12 ; 4:7-26).
La leçon est claire. Adapte-toi autant que possible à ton interlocuteur que tu veux gagner à l’évangile, mais garde un œil attentif sur ton objectif. Reconnaissez à quelqu’un qui s’est placé sous la loi, comme le font de nombreux chrétiens sincères, le bien qu’il y a dans la loi. Cela permettra de poursuivre la conversation. Essayez de montrer quel est l’effet de la loi : la mort et la condamnation (2Cor 3:7,9), et la solution que Dieu offre pour résoudre ce problème : Jésus Christ, qui est devenu malédiction pour nous (Gal 3:13). Au cours de la conversation, démontre bien que tu es libéré de la loi et ne te laisses pas influencer par ton interlocuteur pour t’imposer à nouveau la loi.
Dans tes conversations avec les gens du monde, qui gaspillent leur argent pour la boisson, la drogue et le sexe, tu devras avoir une approche différente. Assieds-toi à côté d’eux, et dis-leur que tu comprends leur recherche de bonheur. Sois un peu comme un ami ; le Seigneur Jésus est appelé « l’ami des publicains [ou péager, collecteurs d’impôts] et des pécheurs » (Mt 11:19). Tu peux leur parler du bonheur que tu as trouvé dans le Seigneur Jésus. Au cours de la conversation, reste conscient que tu es soumis à Christ. Ne sois pas tenté de te lier d’amitié avec le monde en imitant leur mode de vie (Jac 4:4).
Relis 1 Corinthiens 9:15-21.
À méditer : As-tu aussi le désir de gagner des gens à Christ ?
22 - 27 Tout à cause de l’évangile
22 Je suis devenu pour les faibles [comme] faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu tout cela pour tous, afin que de toute manière j’en sauve quelques-uns. 23 Et je fais tout à cause de l’évangile, afin d’y avoir pleinement part. 24 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul reçoit le prix ? Courez de manière à le remporter. 25 Tout athlète s’impose un régime strict ; eux, pour recevoir une couronne corruptible ; mais nous, [pour en recevoir] une incorruptible. 26 C’est donc ainsi que je cours, non pas à l’aveuglette ; c’est ainsi que je combats, non comme frappant l’air ; 27 mais je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé.
V22. Tu as compris que la vie de Paul est totalement dominée par l’évangile. Il y consacre toute sa vie. Il a le désir de servir tout le monde, excepté lui-même. Sa sollicitude envers chaque personne perdue le pousse à tout faire pour les amener à Christ. Il rejoint l’autre, autant que possible, là où il se trouve. Ainsi, il s’approche des faibles, se considérant lui-même faible. Il tient compte de la sensibilité de la personne faible et veille à ne pas la troubler, ni la détourner du message de l’évangile.
Il fait tout son possible pour gagner un homme pour Christ. Il considère que chaque personne a une valeur inestimable pour Dieu. Plus tu en prendras conscience, plus tu te désireras annoncer l’évangile. « …j’en sauve quelques-uns », c’est de cela qu’il s’agit de Paul. Pour cela, il est nécessaire de renoncer à soi-même, pour le bien de l’autre.
V23. Paul fait tout pour l’évangile, afin d’y avoir pleinement part. Il présente l’évangile comme une personne avec laquelle tu interagis. Si quelqu’un est important pour toi, tu vas tout faire pour lui. L’évangile est pour Paul, comme une ‘personne’ tellement importante qu’il est prêt à tout faire pour elle.
V24-25. Pour illustrer cette pensée, Paul prend des exemples dans le monde du sport. Les sportifs permettent de faire une comparaison avec la vie du chrétien. En voici quelques applications pour le sportif et pour le chrétien :
1. L’entraînement.
2. La compétition.
3. Le prix.
Avant chaque compétition, tu dois t’entraîner. Plus la compétition est importante, plus l’entraînement sera intensif. Plus l’entraînement est intense, meilleure est la préparation. Pour toutes sortes de sports, il existe des clubs où l’on peut se détendre. Ce sont souvent les personnes âgées qui essaient de se maintenir en forme de cette manière. L’entraînement est sociable, et n’est pas axé sur la performance. Le match est juste pour le plaisir et si tu gagnes, c’est un bonus. Il n’y a rien de mal à cela, mais ce n’est pas la vision que Paul a de la course du chrétien.
L’image que Paul a à l’esprit ici est celle d’un athlète qui a la maîtrise de son corps. Les athlètes qui participaient, à son époque, aux Jeux Isthmiens, dans toutes les grandes villes d’Asie Mineure, se préparaient et s’entraînaient dix mois. Pendant tout ce temps de préparation, les athlètes se soumettaient volontairement à un entraînement intensif. Les grands maîtres de l’époque donnaient des recommandations précises à leurs élèves : ‘Tu dois avoir une vie réglée, consommer peu de nourriture, renoncer aux mets délicats et t’entraîner à heure fixe, qu’il fasse chaud ou glacial.’
Horace a dit : ‘Le jeune homme qui gagne la course a beaucoup enduré et beaucoup fait. Il a sué et souffert du froid. Il a renoncé à l’amour et au vin.’ Pour l’athlète grec, la période d’entraînement est une période de mise à l’écart. C’est une période de renoncement à des choses qui sont bonnes en soi, mais qui l’empêchent d’atteindre des performances optimales. Il s’abstient de tout ce qui pourrait être nuisible.
Lorsque Tertullien applique l’exemple des athlètes aux chrétiens persécutés, il dit : « Ils sont tourmentés, blasés, las ». Pourrais-tu appliquer cette image aux chrétiens d’aujourd’hui ? Je suis tenté de dire que certains chrétiens dans le monde occidental actuel mènent une vie bien facile, parfois même oisive.
Observe ces athlètes grecs, comme beaucoup d’athlètes de haut niveau aujourd’hui : C’est une longue période d’entraînement acharné, beaucoup de renoncement et d’inconfort, pour une compétition qui va durer de quelques minutes à quelques heures ou quelques jours, suivant la discipline sportive. La meilleure récompense consiste en une couronne périssable.
Poses-toi la question : si des athlètes peuvent supporter de telles contraintes, ne puis-je pas me soumettre moi aussi à une discipline aussi sévère et à des renoncements pour servir le Seigneur Jésus d’une manière qui L’honore ? Si nous, les chrétiens, avec le même zèle que l’athlète grec, nous pouvions renoncer à certaines choses, pour annoncer l’évangile, quelle puissance découlerait de notre témoignage et quelle bénédiction pour notre entourage. Notre vie rayonnerait de la présence du Seigneur notre vie rayonnera et sera à la glorification de Dieu.
Toute compétition signifie qu’il y a des adversaires. Paul est bien conscient de l’opposition dans sa course. Il en parle dans sa lettre aux Philippiens. Tu peux le voir clairement devant toi : Paul traverse l’hippodrome en un éclair, là (Php 3:14). Il oublie tout ce qui se trouve derrière lui, car regarder en arrière un seul instant peut être fatal et faire de lui un perdant. C’est ainsi qu’il poursuit son but.
Paul ne se réfère pas aux péchés que nous pouvons avoir commis dans le passé, même s’ils sont pardonnés. Les erreurs du passé doivent nous maintenir humbles. Il pense ici à son service pour Christ. Il ne reste pas assis dans un fauteuil, en se félicitant de tout ce qu’il a fait. Non, il poursuit sa course, sa mission en vue d’atteindre le but.
Les premiers versets de Hébreux 12 nous donnent la pensée de la course (Héb 12:1-2). L’auteur de la lettre aux Hébreux imagine la foule se presser dans le stade, alors que les athlètes se préparent à courir. Tout ce qui pourrait les empêcher de courir, ne serait-ce qu’un instant, doit être mis de côté. Le chrétien doit savoir se séparer de « tout fardeau et le péché ». Peut-être y a-t-il encore dans ta vie des choses que tu devrais abandonner ou mettre en ordre. Elles pèsent comme un poids sur ta conscience. Débarrasse-toi de ce fardeau. Il en est de même si, dans ta vie, tu reconnais certains péchés, que tu n’as pas encore confessés. Confesse-les maintenant ! Tu pourras alors poursuivre ta course sans entrave, en fixant ton regard sur Jésus.
V26. Ce qui est mentionné ici est important à garder à l’esprit. Le but final de la course est clair, n’est-ce pas ? Tu sais, pour revenir à Philippiens 3, dans quelle direction tu cours (Php 3:14). Sinon, tu ressembles à un cycliste, qui s’est détaché du peloton et qui s’est égaré. Il pédale de toutes ses forces, mais il est sur la mauvaise chemin. C’est de l’énergie perdue !
Il en est de même pour ce boxeur qui donne des coups de poing en l’air. Il veut donner un énorme coup de poing, mais l’adversaire l’esquive habilement. Le coup de poing n’aboutit à rien et la force du boxeur n’a plus d’effet sur l’adversaire. Le chrétien doit être attentif, et déterminé.
Enfin, le prix, car c’est bien de cela qu’il s’agit en fin de compte. Le Seigneur Jésus a préparé des couronnes pour les chrétiens pleinement engagés avec et pour Lui. Il nous les donnera quand nous serons avec Lui. Y a-t-il une plus belle récompense, que de nous entendre dire, comme dans la parabole : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Mt 25:21) ?
V27. Ici, Paul évoque une autre raison qui le pousse à s’engager avec une telle conviction dans la prédication : il ne veut pas devenir lui-même réprouvé après avoir prêché à d’autres. Il serait réprouvé s’il prêchait sans vivre en étant cohérent avec ce qu’il dit. Il ne cherche pas à raconter une belle histoire, en demandant aux autres de tout donner, s’il vit lui-même dans l’aisance ! Il met en pratique dans sa propre vie ce qu’il vient de dire au sujet des athlètes.
Littéralement, Paul dit qu’il mortifie son corps. Il fait encore référence à l’entraînement intensif pour les Jeux. Paul se soumet à une autodiscipline très rigoureuse. Le mot « réprouvé » ne signifie pas que Paul peut de nouveau être pécheur perdu. Il explique que quelqu’un, qui aime le Seigneur Jésus et désire vraiment vivre pour son Seigneur, est conscient de sa responsabilité. Cette personne se comportera de manière à montrer dans sa vie pour qui elle vit. Quelqu’un qui se dit chrétien, sans vivre comme tel, pourrait chuter. La première partie du chapitre suivant développe ce point.
Relis 1 Corinthiens 9:22-27.
À méditer : Comment pratiques-tu ton entraînement quotidien spirituel ?