1 - 7 Le Saint Esprit
1 Au sujet des [manifestations] spirituelles, frères, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance. 2 Vous savez que, lorsque vous étiez [gens des] nations, [vous étiez] entraînés vers les idoles muettes, en vous laissant mener. 3 C’est pourquoi je vous fais savoir que personne, parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : Anathème [à] Jésus ; et que personne ne peut dire : Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint. 4 Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit ; 5 il y a diversité de services, et le même Seigneur ; 6 il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de ce qui est utile :
Ce nouveau chapitre aborde un autre sujet important. Il traite du Saint Esprit, des dons de l’Esprit et du rôle de chaque croyant. Dans sa sagesse, Dieu, dans les chapitres précédents, a d’abord parlé de la table du Seigneur et de la cène du Seigneur. Tu as vu comment chaque croyant peut prendre place à la table du Seigneur et participer à la cène du Seigneur – du moins s’il n’y a pas de péché non confessé dans la vie de ce croyant.
Les dons de l’Esprit n’ont rien à voir avec cela. Autrement dit, pour participer à la cène, le don que tu as n’a pas d’importance. Pourtant, les dons de l’Esprit sont importants, mais il faut les voir à leur juste place, et c’est ce que Paul va préciser dans ce chapitre.
V1. Il commence par attirer l’attention des Corinthiens sur les manifestations spirituelles. Elles leur sont très familières. Lorsqu’ils n’étaient pas convertis, ils ont vu toutes sortes de manifestations spirituelles, qu’ils ont eux-mêmes expérimentées. Maintenant qu’ils sont convertis, ils ont à faire à des manifestations spirituelles. Ce qu’ils doivent apprendre, c’est que les manifestations d’esprit dans l’église de Dieu proviennent d’une source totalement différente et ont un but totalement différent des manifestations spirituelles qu’ils ont connues avant leur conversion. Ce dont ils ont besoin, c’est d’apprendre à voir la différence entre, d’une part, le Saint Esprit qui habite maintenant en eux et qui travaille dans l’église et, d’autre part, les mauvais esprits ou les démons par lesquels ils avaient l’habitude d’être conduits, sans le savoir.
V2. Ils avaient l’habitude d’aller vers « les idoles muettes ». Ils y apportaient leurs sacrifices. Dans ce culte aux idoles, ils tombaient en transe, hors d’eux-mêmes. Les idoles sont muettes, elles ne peuvent pas parler, mais derrière ces idoles, comme tu l’as vu en 1 Corinthiens 10, il y a des esprits mauvais, des démons. Ces démons prennent possession de l’esprit de la personne. Plus les gens sont aux prises avec les démons, plus ils tombent en transe, et n’ont plus le contrôle d’eux-mêmes.
Lorsqu’ils appartenaient aux nations, c’est-à-dire avant leur conversion, les Corinthiens étaient « entraînés » vers ces idoles muettes. Ils étaient alors des gens sans volonté, guidés par leurs propres intuitions. Ils n’en étaient pas conscients. Ils pensaient être libres et pouvoir diriger leur propre vie, mais ne se rendaient pas compte qu’ils étaient conduits par Satan, le chef du monde.
C’est encore le cas aujourd’hui. Toute personne non convertie est dirigée par le diable. Elle se croit libre de diriger sa vie, mais elle ne réalise pas que Satan la conduit dans les mauvaises voies du monde. Il arrive assez souvent, lors d’une conversation avec une personne non convertie, que celle-ci nie même l’existence du diable. Sa plus grande ruse est de faire croire aux gens qu’il n’existe pas. C’est alors qu’il peut le plus facilement les tromper.
Tu seras impressionné par la façon dont les prophètes des idoles s’extasient et se tourmentaient pour inciter leur dieu Baal à agir (1Roi 18:26-30). Tu seras encore plus impressionné de lire qu’Élie le prophète a crié une fois à Dieu qui lui a répondu qu’Il est le Dieu vivant (1Roi 18:36-38).
V3. Pour montrer aux Corinthiens la différence entre leur ancienne vie et leur situation actuelle , Paul se réfère au seul nom du Seigneur Jésus comme pierre de touche. Dans l’église, il est impossible que l’Esprit de Dieu fasse quoi que ce soit qui soit au déshonneur du Seigneur Jésus. Les démons feront tout ce qu’ils peuvent pour rendre le nom du Seigneur Jésus méprisable. Ils ne veulent rien de plus que d’apporter la diffamation sur ce Nom. Ils y parviennent s’ils peuvent inciter les croyants à mener une vie pécheresse. Au contraire, le Saint Esprit fera tout pour honorer le Seigneur Jésus et Lui donner la gloire dont Il est digne dans l’église. Il conduira les croyants à Lui donner leur vie en toute obéissance.
Les démons ne reconnaissent pas le Seigneur Jésus comme Seigneur. Plusieurs fois dans les Évangiles, on voit comment les démons sont confrontés à Christ. On constate qu’ils ne s’adressent jamais à Lui en tant que ‘Seigneur’. Quand Il régnera sur l’univers dans le royaume de paix, ils seront obligés de le reconnaître comme Seigneur. Tu peux lire en Philippiens 2 où ceux « qui sont sous la terre » fait référence aux démons (Php 2:9-11).
Les personnes incrédules ne Le reconnaissent pas non plus comme Seigneur. Ils ne tiennent pas compte de sa domination, mais vivent leur propre vie. Tu lis même de personnes qui disent « Seigneur, Seigneur », mais qui ne tiennent pas compte de sa volonté dans leur vie (Mt 7:21-23). De nom, ils veulent être appelés chrétiens, mais ils suivent leur propre chemin. Là où cela se trouve, tu n’as pas affaire à l’œuvre du Saint Esprit, mais à celle des démons.
Une personne née de nouveau parlera de Jésus avec respect et préférera donc L’appeler « Seigneur » Jésus. Sa vie montrera qu’elle va au-delà d’une simple confession des lèvres et que l’autorité du Seigneur Jésus est prise en compte dans tous les domaines de sa vie. Là où cela se trouve, tu n’as pas affaire à l’œuvre des démons, mais à celle du Saint Esprit.
V4. La différence suivante entre les manifestations des démons et les manifestations du Saint Esprit est que la variété des dons de la grâce n’est pas l’œuvre de différents esprits, mais d’un seul et « même Esprit ». Chez les démons, les esprits sont multiples. En Marc 5, une légion de démons a pris possession d’un homme (Mc 5:9). Marc 16 mentionne sept démons qui habitaient Marie de Magdala, et qui ont été chassés hors d’elle par le Seigneur Jésus (Mc 16:9).
Dans le paganisme, chaque idole, que ce soit le soleil, la lune ou un arbre, par exemple, possède son propre démon ou une multitude de démons. Par conséquent, ce que les Corinthiens ne doivent surtout pas penser en voyant la diversité des dons de la grâce, c’est que cette diversité serait inspirée par des esprits différents. Tout cela vient du même Esprit.
V5. Aussi, c’est un seul et « même Seigneur » qui commande l’utilisation des différents dons. Chacun doit exercer son don sous la dépendance du Seigneur, et ne pas l’exercer par sa propre volonté.
V6. Enfin, c’est un seul et « même Dieu » qui agit à travers le don. Il agit en celui qui exerce le don et Il agit en ceux qui sont au bénéfice de ce don.
V7. Chaque membre de l’église a reçu un don de grâce. Personne ne possède tous les dons et il n’y a personne qui n’a rien. Cela signifie que nous avons tous besoin les uns des autres, tout comme les membres d’un corps ont besoin les uns des autres. Toi aussi, tu as reçu un don de grâce, pas pour toi-même, mais pour servir les autres. « La manifestation de l’Esprit » est donnée « en vue de ce qui est utile ».
Ce passage précise bien que le Saint Esprit est présent et à l’œuvre dans l’église. Tu ne pourras jamais assez t’en émerveiller, et en bénéficier pour vivre à la gloire du Seigneur Jésus, n’est-ce pas ? Dieu le Saint Esprit habite maintenant sur la terre dans l’église. Il n’est pas venu pour Se glorifier lui-même, mais pour glorifier le Seigneur Jésus (Jn 16:13). Comme ce serait merveilleux si on lui donnait de l’espace dans l’église locale pour tout diriger à la gloire de Dieu et de son Fils !
Relis 1 Corinthiens 12:1-7.
À méditer : Dis-tu toujours : ‘Jésus’ ou ‘Seigneur Jésus’ ? Pourquoi ?
8 - 13 Les dons de grâce
8 à l’un est donnée, par le moyen de l’Esprit, la parole de sagesse ; à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9 à un autre [encore] la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; 10 à un autre des opérations de miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre des discernements d’esprits ; à un autre encore diverses sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. 11 Mais le seul et même Esprit opère tout cela, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît. 12 En effet, de même que le corps est un, et qu’il a un grand nombre de membres, mais que tous les membres du corps, malgré leur nombre, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. 13 Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit.
V8. Aucune personne ne peut donner un don particulier à un autre personne. La source des dons de grâce ne se trouve pas dans une personne, mais dans le Saint Esprit. C’est le Saint Esprit qui donne, qui distribue. Les dons viennent de Lui. Ce faisant, le Saint Esprit tient compte des capacités naturelles du croyant.
En Matthieu 25, Le Seigneur Jésus illustre bien cela avec la parabole des talents. Il se compare à un homme qui va hors du pays et donne des talents à ses esclaves (Mt 25:14-15). Ces talents représentent les dons que chacun reçoit pour travailler. Tu vois qu’il y a une différence dans le nombre de talents que chacun reçoit, tout comme il y a une différence dans le don de grâce que chacun reçoit de l’Esprit.
Tu lis ensuite que ces talents sont donnés « à chacun selon sa propre capacité ». Cela fait référence aux capacités naturelles, que chacun a reçues à la naissance. Tant que quelqu’un n’est pas converti, il utilise cette capacité naturelle pour lui-même, pour se mettre en évidence. Suite à sa conversion, il peut bénéficier de cette capacité naturelle et la mettre au service du Seigneur, en veillant à ne pas s’attribuer le mérite.
Quelqu’un, qui est naturellement doué pour mettre quelque chose en mots peut très bien recevoir de l’Esprit le don de prêcher la Parole. Quelqu’un qui est de nature attentionnée recevra souvent de l’Esprit un don pastoral. Il existe d’autres exemples où le don spirituel correspond à la capacité naturelle. Dans la plupart des cas, cela se passe ainsi.
J’ai du mal à imaginer que l’on te confie une tâche auprès des enfants, si tu n’as aucune aptitude à t’occuper d’eux. Pourtant, même dans ce cas, nous ne devrions pas restreindre la liberté de l’Esprit qui distribue à qui Il veut. Il est possible que tu aies un don qui, selon toi, ne corresponde pas à tes aptitudes. Je connais quelqu’un qui se croyait incapable de travailler parmi les enfants. Lorsqu’il a été mis, une fois, en contact avec eux, il a démontré qu’il était doué pour s’occuper d’enfants. En te laissant diriger, tu commenceras à découvrir quel est ton don.
Les dons mentionnés aux versets 8-10 ne sont pas une liste complète des dons disponibles. Il est important de prêter attention à l’ordre de ces dons. Paul énumère les dons en fonction de leur importance pour l’édification de l’église. Les Corinthiens se vantent d’avoir des dons de miracles. Ils attachent beaucoup d’importance au don de parler en langues. Mais Paul, lui, ne commence pas par les dons miraculeux, et place le parler en langues et son interprétation en dernière position. En 1 Corinthiens 14, il reviendra sur le parler en langues, en spécifiant que ce don n’est pas aussi important que les Corinthiens le pensent.
Le premier don qu’il mentionne est « la parole de sagesse ». Il y a des situations dans l’église où l’on ne sait pas toujours comment agir et la sagesse est nécessaire. La sagesse donne la capacité de discerner entre le bien et le mal, et de choisir le bien. Quelqu’un qui possède ce don pourra dire à l’église ce qu’il faut faire.
Une autre personne a « la parole de connaissance ». L’église doit apprendre les pensées de Dieu, sinon elle agira selon sa propre volonté et perdra son caractère d’église de Dieu. La connaissance peut être acquise par l’étude diligente de la parole de Dieu.
V9-10. « La foi » est aussi un don. C’est un don fait à un croyant ; il ne peut donc pas s’agir de la foi qui sauve. La foi salutaire n’est pas un cadeau offert à certains, mais elle est proposée à chaque personne. Celui qui l’accepte y a part et est sauvé. Ici, il est question de la foi comme un don à un croyant. Un croyant qui a la foi comme un don continue à avoir une foi inébranlable dans ce que Dieu a dit pour une œuvre particulière qu’il accomplit, même si tant d’obstacles peuvent venir, alors que d’autres ont abandonné depuis longtemps.
« Des dons de grâce de guérison » et « des opérations de miracles » servent à confirmer la parole de Dieu, qui était, à l’époque, incomplète (Mc 16:20 ; Héb 2:3-4).
« La prophétie » est le don de communiquer les pensées de Dieu pour l’église en ce qui concerne le présent et l’avenir. La base de la prophétie se trouve toujours dans la parole de Dieu, sans jamais la contredire. La prophétie ne sera jamais basée sur la spéculation ou la fantaisie, mais elle doit toujours être vérifiable par la Bible. En 1 Corinthiens 14, ce don est mis en parallèle avec le don du parler en langues.
Un autre croyant a le don « des discernements d’esprits ». Ici, tu dois penser à ce qui se passe dans l’église. Quelqu’un qui possède ce don sera capable de discerner si quelque chose vient du Saint Esprit ou des démons. Tu as vu dans la section précédente qu’il n’est pas toujours facile de déterminer la source d’un message en particulier.
Parler en « langues » est important, au cas où un étranger viendrait à la réunion de l’église. Si cette personne entend parler de Dieu et du Seigneur Jésus dans sa propre langue, cela peut signifier son salut pour l’éternité, si elle vient à la foi. L’« interprétation des langues » est nécessaire pour le bien de l’église, pour les personnes qui ne comprennent pas ce qui est dit. Ainsi, tu comprends que les dons sont accordés en vue d’être utiles à l’ensemble de l’église. Comme mentionné, en 1 Corinthiens 14, Paul traite longuement du parler en langues dans l’église.
V11. Tu vois qu’il y a des dons de grâce variés et différents, et pourtant il y a l’unité. Cette unité est réalisée par le seul et même Esprit, qui opère ces choses. Il distribue à chacun individuellement comme Il le veut. Il détermine la place et la fonction que chacun a dans le corps. Ce n’est pas une formation théologique qui le détermine. Seul le Saint Esprit le détermine.
Je désire encore te faire remarquer un autre point. Tu peux dire, d’après les trois derniers mots du verset 11, que le Saint Esprit est Dieu, parce qu’il est dit la même chose sur Dieu au verset 18. Le Saint Esprit est une personne divine, et pas seulement une influence ou une puissance, car seule une personne a une volonté.
V12. Pour expliquer ce qui précède, à propos des différents dons, Paul donne l’exemple du corps humain. Un corps a certaines caractéristiques. Deux d’entre elles sont mises en évidence ici. Premièrement, un corps forme une unité. Deuxièmement, un corps est constitué d’un certain nombre de membres différents.
Maintenant, tu t’attendrais à ce qu’il dise : ainsi aussi est l’église. Après tout, il s’agit de l’église. Mais Paul écrit : « ainsi aussi est le Christ ». Cela montre que Christ et l’église sont une unité. Ce qui est vrai pour l’église l’est aussi pour Christ.
C’est à cela que Saul, appelé plus tard Paul, a été confronté lorsqu’il persécutait l’église. En Actes 9, tu peux lire: alors qu’il se rendait à Damas pour y amener les disciples du Seigneur menottés, une voix venue du ciel lui dit : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » (Act 9:4). En persécutant l’église, il persécutait en fait Christ dans le ciel. Cela signifie bien que Christ dans le ciel est uni avec tous les siens sur la terre.
V13. Tous les membres de l’église forment ensemble une seule et même église. Chaque membre du corps a sa propre fonction. Il s’agit de l’unité du corps et de ses nombreux membres et c’est en eux que l’on voit Christ sur la terre. En tant que membre du corps, ton origine ou ton statut social n’a aucune importance. « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps. »
De ce même Esprit, tu peux maintenant boire pour remplir correctement ta fonction dans le corps. En toi-même, tu n’as pas le pouvoir de fonctionner. Ce n’est que lorsque tu permettras au Saint Esprit d’imprégner ta vie, pour ainsi dire qu’Il t’abreuve complètement, que tu pourras fonctionner à la place qui est la tienne dans l’église.
Relis 1 Corinthiens 12:8-13.
À méditer : Qui est le Saint Esprit pour toi ? Comment fais-tu l’expérience de sa présence dans l’église ?
14 - 23 Les membres du corps
14 Et en effet, le corps n’est pas formé d’un seul membre, mais d’un grand nombre. 15 Si le pied disait : Parce que je ne suis pas main, je ne fais pas partie du corps – est-ce que, à cause de cela, il ne fait pas partie du corps ? 16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas œil, je ne fais pas partie du corps – est-ce que, à cause de cela, elle ne fait pas partie du corps ? 17 Si le corps tout entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais, de fait, Dieu a placé les membres – chacun d’eux – dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Or, si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? 20 En réalité, les membres sont nombreux, mais le corps est un. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête, aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. 22 Bien plus, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ; 23 les membres du corps que nous estimons les moins honorables, nous les environnons d’un honneur plus grand ; et nos membres qui ne sont pas décents sont les plus décemment parés,
V14. De manière illustrée, Paul prend l’exemple du corps de l’homme pour expliquer que le corps de Christ, l’église, est aussi composé de différents membres. Cet exemple permet aussi de comprendre les dangers auxquels les membres de l’église sont exposés : la paresse ou l’oisiveté, et l’orgueil. Dans le premier cas, on a cette attitude : ‘Je ne suis rien et je ne peux rien faire, d’autres le feront.’ Dans le deuxième cas, on dit :’Je suis quelqu’un, je peux faire quelque chose, moi tout seul, sans avoir besoin des autres.’ Bien sûr, ce sont les deux extrêmes, mais je pense qu’ils sont tout à fait reconnaissables.
Le point de départ de cet exemple est le suivant : « Le corps n’est pas formé d’un seul membre, mais d’un grand nombre. » Il s’agit de la variété des membres qui composent le corps. Il est peut-être inutile de préciser que les membres du corps sont les croyants individuels, c’est-à-dire toi personnellement et moi personnellement. L’idée a parfois été exprimée que les membres sont les différentes dénominations, mais cela ne peut évidemment pas être signifié.
V15-16. Maintenant le premier danger, la paresse. Imagine, dit Paul, qu’un pied et une oreille disent qu’ils ne sont pas du corps. Regarde maintenant la raison donnée pour une déclaration aussi insensée. Ils disent respectivement : « Parce que je ne suis pas une main, […] parce que je ne suis pas un œil. » Qu’est-ce que cette déclaration indique ? Qu’ils sont jaloux de la place d’un autre membre et sont insatisfaits de leur propre place. Ils ne se sentent pas faire partie « du corps », ils ont l’impression d’être en dehors.
Aussi insensé que soit ce raisonnement pour le corps humain, il l’est tout autant pour le corps de Christ. Tu ne peux certainement pas ignorer la fonction que tu as dans le corps, simplement parce que tu n’es pas satisfait de la place que tu occupes dans le corps.
Pourtant, c’est la réalité chez certains croyants. Ils critiquent facilement, mais rien d’utile pour l’église ne sort de leur propre vie. Ils n’assument pas leurs responsabilités et vivent leur propre vie facile.
Ils ressemblent à l’un des esclaves de la parabole de Matthieu 25. Je t’ai cité cette parabole au début de la section précédente. L’esclave à qui on a donné cinq talents les échange et en gagne cinq. Il réalise un bénéfice de cent pour cent. L’esclave qui possède les deux talents réalise aussi un bénéfice de cent pour cent (Mt 25:16-17). Mais que lis-tu sur l’esclave qui reçoit un seul talent ? « Par crainte, je suis allé cacher ton talent dans la terre » (Mt 25:25). Ici, il semble qu’il ait traité son talent de la mauvaise manière, parce qu’il ne connaît pas son seigneur, et il a peur de lui.
En réalité, il ne voit pas l’utilité de travailler et cache son talent dans la terre. Après tout, ce n’est ‘qu’un’ talent, alors que les autres en ont plus. Son maître l’appelle « méchant et paresseux esclave » (Mt 25:26). Il est un méchant et paresseux esclave. Il est méchant parce qu’il considère son maître comme un homme dur, et il est paresseux parce qu’il n’a pas travaillé ni fait fructifier son talent.
Vois-tu la similitude avec nos versets de 1 Corinthiens 12 ? Alors, souviens-toi : quelle que soit la position que tu occupes, contente-toi de cette place et fais-en quelque chose. Tu n’es nécessaire et utile aux autres membres du corps que si tu occupes la place que Dieu t’a donnée. Tu n’as aucun contrôle sur ce point.
V17-20. « Dieu » a placé les membres, chacun d’eux, dans le corps « comme il l’a voulu ». Sa volonté est toujours la meilleure et la plus sage. Il sait exactement qui s’adapte le mieux à la place qu’il occupe. Quelle monstruosité serait un corps qui était seulement œil ou oreille ! Ce n’est pas un corps. Non, chaque membre a été placé par Dieu à sa juste place dans le corps dans le but de servir chacun des autres membres.
V21. Le deuxième danger est celui de l’orgueil. Les croyants qui ont, comme nous le disons parfois, ‘un grand don’ risquent de penser qu’ils n’ont pas besoin des autres croyants. Cela ne se produira pas forcément consciemment, mais inconsciemment. Ce ‘grand don’ peut le faire se sentir élevé au-dessus de chacun d’eux : lui seul sait, lui seul peut bien le dire. Il peut aussi arriver que les autres membres de l’église, par paresse, soient heureux de lui laisser cette place.
Quand il y a déséquilibre, les mauvaises positions se renforcent mutuellement. Les paresseux aiment laisser faire les autres, tandis que ceux qui ont ‘un grand don’ aiment admirés. Mais soyons clair : ceux qui ont un don en apparence plus grand – du moins selon leurs propres critères – dépendent de ceux qui ont un don en apparence moins grand – du moins selon leurs propres critères – pour bien fonctionner. Si un grain de poussière pénètre dans ton œil, le petit doigt est le membre approprié pour retirer ce grain.
Ce que nous appelons grand ou petit n’est pas la même chose que ce qui est grand et petit pour Dieu. Nous jugeons souvent un don en fonction de sa visibilité et de son caractère impressionnant. Nous sommes souvent plus impressionnés par quelqu’un qui proclame l’évangile devant une salle comble, que par quelqu’un qui témoigne timidement de son Sauveur à un voisin, un collègue ou un camarade de classe.
L’essentiel, pour Dieu, c’est que nous accomplissions fidèlement la mission qu’Il nous confie. Il récompense non pas selon l’importance du don, mais selon la fidélité avec laquelle nous exerçons notre don. En Matthieu 25, la récompense de l’homme qui a reçu deux talents est la même que celle de l’homme qui a reçu les cinq talents. Leur seigneur dit à chacun la même chose : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Mt 25:21,23). Remarques aussi qu’il est dit : « Tu as été fidèle en ce qui est peu ». Même le plus grand des dons est peu, comparé à tout ce que le Seigneur Jésus lui-même possède et distribue.
V22-23. Dans un corps humain, tu as des membres qui sont cachés, comme le cœur, les reins et les poumons. Bien que tu ne les voies pas, ils sont indispensables au bon fonctionnement de ton corps. Dans le corps du Christ, cela fonctionne exactement de la même façon.
On raconte l’histoire de Charles Spurgeon, un célèbre prédicateur du dix-neuvième siècle. Il faisait salle comble et de nombreuses personnes étaient devenues croyantes grâce à son ministère. Lorsqu’il devait prêcher la Parole un soir, devant une salle comble, on lui a demandé pourquoi il avait autant de succès. Il proposa à son interlocuteur de le suivre dans une autre chambre pour lui montrer le « chauffage central ». Lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre, son compagnon vit plusieurs personnes agenouillées, qui priaient et intercédaient pour les personnes présentes à la réunion.
Tout ce qui peut arriver pour le Seigneur Jésus et les siens ne peut bien se passer que si l’on prie pour cela. L’éternité dira ce qui avait le plus de valeur : l’éloquence d’un orateur ou la prière intense d’un croyant inconnu, tant pour l’orateur que pour le discours et l’auditoire.
Tu as sans doute compris l’importance de cette section. Les membres du corps sont donnés les uns aux autres pour se compléter et les aider, et non pas pour travailler les uns contre les autres. Si une jambe veut se déplacer vers la gauche et l’autre vers la droite, tu ne feras aucun progrès. Essaie simplement de voir à quelle distance tu peux mettre tes deux jambes. Si tu n’es pas souple, tu te retrouveras dans une position extrêmement douloureuse. Prends ta place et vois où tu peux être utile aux autres.
Relis 1 Corinthiens 12:14-23.
À méditer : Reconnais-tu en toi l’un ou l’autre de ces deux dangers ? Que dois-tu faire pour y remédier ?
24 - 31 Dieu a composé le corps
24 tandis que nos membres décents n’en ont pas besoin. Mais Dieu a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait, 25 afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres. 26 Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. 27 Or vous êtes [le] corps de Christ, et [ses] membres chacun en particulier. 28 Et Dieu les a placés dans l’assemblée : en premier lieu des apôtres, en deuxième lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite des miracles, ensuite des dons de grâce de guérisons, des aptitudes à aider ou à guider, [diverses] sortes de langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? 30 Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? 31 Or désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin bien plus excellent.
V24-25. La division dans le corps est l’une des pires choses qui puissent arriver. Tu as vu que cela peut provenir de la paresse, mais aussi de l’envie ou de l’orgueil. Parce que Dieu sait tout à l’avance, il en tient compte. Il accorde plus d’honneur aux membres du corps qui ne se font pas remarquer, qu’à ceux qui se distinguent. Dieu procède différemment de ce que nous faisons souvent. Nous portons plus facilement notre attention sur ce qui nous impressionne. Ce n’est pas le cas de Dieu. C’est pourquoi nous devons apprendre à considérer les dons avec le regard de Dieu.
Si Dieu accorde plus d’honneur aux dons moins importants à nos yeux, nous devons agir de la même façon. Il ne s’agit pas de dévaloriser les dons plus importants en apparence, mais il faut éviter les divisions dans le corps. Le fait d’accorder plus d’honneur aux dons plus importants, et combien cela est facile, perturbe l’équilibre du corps.
C’est ce qui arrive dans certaines parties de la chrétienté, où tous les dons semblent concentrés sur une seule personne. C’est lui qui prie, s’adresse à l’église, sert la cène, proclame l’évangile, s’occupe du troupeau comme un berger. Même dans les groupes qui n’ont pas de ‘ministère d’un seul homme’, où il y a la liberté pour l’exercice des dons, il y a le danger de tout confier aux plus ‘grands’ dons.
L’intention de Dieu est que les membres prennent également soin les uns des autres. A toi de savoir ce que tu peux faire pour l’autre.
V26. Le lien qui unit les membres les uns aux autres apparaît clairement dans ce verset. Ce qui est dit ici n’est pas un commandement aux membres de souffrir les uns avec les autres, ou de se réjouir les uns avec les autres. Ce n’est pas quelque chose qu’ils doivent faire, mais c’est quelque chose qui se produit. Ce qui est écrit ici est un fait. Compare-le à ton propre corps. Si quelqu’un te donne un grand coup de pied dans le tibia, c’est tout ton corps qui souffre. Il en est de même pour les membres du corps. Si un membre de l’église ne va pas bien, c’est toute l’église qui souffre avec lui.
Le fait qu’un membre ne puisse pas bien fonctionner peut avoir plusieurs causes. Un membre de l’église qui se trouve dans une église où tous les dons sont attribués à une seule personne, comme le pasteur, n’a pas l`espace nécessaire pour se développer dans sa fonction à cause de la doctrine de cette église. Il en est de même pour un membre de l’église, qui devrait être discipliné à cause d’un péché. Dans les deux cas, tous les autres membres de l’église souffrent parce qu’ils n’ont pas l’effet pratique de cette fonction.
À l’inverse, lorsqu’un membre de l’église commence à prendre sa place et à fonctionner comme il se doit, tous les autres membres se réjouissent. Lorsque tu exerces ta fonction, même si tu te sens si faible dans celle-ci, c’est une joie pour tous les membres du corps, vraiment.
Tu vois à quel point les membres de l’église sont étroitement liés les uns aux autres. Garde cela à l’esprit dans tes activités. Tout ce que tu entreprends aura un effet sur les autres membres du corps. Tout ce que tu fais de bien contribue à l’édification de l’église. Mais si tu agis mal, cela aura un impact négatif sur l’église.
V27. Voilà un autre point important. À tous les membres de l’église de Corinthe, Paul dit : « Or vous êtes [le] corps de Christ. » Pour que tu comprennes bien l’importance de ce verset, je vais te préciser la signification du corps de Christ. En effet, tu peux considérer le corps de Christ sous différents aspects :
1. À travers le temps : Le corps de Christ a été créé le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit a été répandu. Cet événement est décrit en Actes 2 (Act 2:1-4). Notre chapitre, au verset 13, fait référence à cet événement. Tous ceux qui se sont tournés vers Dieu et ont accepté le Seigneur Jésus depuis la Pentecôte, appartiennent à l’église. Vue de cette façon, l’église n’est pas encore complète, car heureusement, des personnes continuent de se convertir et d’être ajoutées à l’église chaque jour. L’église n’est pas complète tant que le Seigneur Jésus n’est pas venu pour rassembler tous les croyants. Tu peux lire cet événement en 1 Thessaloniciens 4 (1Th 4:15-18).
2. À l’échelle mondiale : Tu peux penser à l’église telle qu’elle existe aujourd’hui sur la terre. L’église se compose de tous les croyants qui vivent actuellement sur la terre et qui sont, pour ainsi dire, des membres actifs de l’église. Tu peux lire cette présentation en Éphésiens 4 (Éph 4:16).
3. Sur le plan local : Le corps de Christ désigne aussi l’ensemble des croyants dans une ville donnée. C’est ce que tu trouves dans notre verset. L’église de Corinthe est signifiée ici de cette manière, malgré tout ce qui ne va pas. Par l’expression « corps de Christ », on entend ici, comme on l’a parfois dit, la représentation locale de l’église mondiale ou universelle. Une église locale est en quelque sorte une miniature de l’ensemble. Ce qui est vrai pour l’ensemble de l’église sur la terre devient visible dans l’église locale.
À l’époque où Paul écrit ces lignes, les divisions n’étaient pas encore aussi nombreuses qu’aujourd’hui. Pourtant, ce verset nous donne un indice important qui s’applique aussi à notre époque. Dans chaque lieu où vivent plusieurs croyants, il y a une église. Malheureusement, à cause des divisions, l’église n’est souvent pas visible de l’extérieur. Mais, comme à Corinthe, elle peut aussi devenir visible maintenant.
Même si, parmi les nombreux membres du corps dans un lieu donné, il n’y avait que deux ou trois croyants qui veulent se rassembler comme ni plus ni moins que des membres du corps, ils forment le corps ‘miniature’. Ils ne veulent pas être un nouveau groupe à côté des autres groupes, mais prennent simplement ce que Paul dit ici comme point de départ de leur rassemblement. Si tous les chrétiens pouvaient agir de cette manière, les divisions seraient sans doute terminées.
V28. Les dons mentionnés sont des dons que Dieu a accordés à l’ensemble de l’église. Les croyants qui se réunissent de cette manière ont-ils tous les dons énumérés dans ce verset ? Non, certainement pas. À cause de la division, les dons sont aussi dispersés. Pourtant, Dieu donne ce qui est nécessaire, même s’ils ne sont que deux ou trois croyants réunis qui veulent exprimer ce qu’est le corps de Christ. Je dis délibérément ‘veulent exprimer’, pour éviter un malentendu, selon lequel tous les autres croyants n’appartiendraient pas au corps de Christ. Ils en appartiennent, mais il s’agit de l’exprimer aussi.
V29-30. Les questions de Paul sur les dons soulignent une fois de plus que tous les dons ne sont pas attribués à une seule personne ni que tous les membres ont tous le même don. Dans ce cas, les questions donnent en même temps la réponse. Bien sûr, tous ne sont pas apôtres, tous ne sont pas prophètes, etc. Chacun a son propre don, mais chacun est encouragé à s’efforcer d’en faire le meilleur usage possible. Posséder le don est une chose, l’exercer réellement, et de la meilleure façon, en est une autre.
V31. Si tu vois ton don de cette façon et que tu veux y travailler de toutes tes forces, tu découvriras « encore un chemin bien plus excellent » dans le chapitre suivant : le chemin de l’amour.
Relis 1 Corinthiens 12:24-31.
À méditer : Comment éprouves-tu la souffrance et la joie du verset 26 ?