1 - 6 L’amour édifie
1 Au sujet de ce qui a été sacrifié aux idoles, nous savons (car nous avons tous de la connaissance ; la connaissance enfle, mais l’amour édifie ; 2 si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître ; 3 mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui) – 4 en ce qui concerne donc [la question de] manger ce qui a été sacrifié aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a point d’autre Dieu qu’un seul. 5 Et en effet, s’il y en a qu’on appelle dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre – comme il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs –, 6 toutefois pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, de qui tout provient, et pour qui nous [sommes], et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe, et par qui nous [sommes].
V1-2.Nous voici devant un nouveau sujet : les sacrifices aux idoles. Les Corinthiens ont apparemment interrogé Paul à ce sujet, car il commence par : « Au sujet de ce qui a été sacrifié aux idoles. » Au sens propre, tu n’es pas placé face à des sacrifices d’idoles. Mais tu peux apprendre beaucoup par ces verstes qui concernent tes relations avec tes frères et sœurs dans la foi.
Un chrétien doit savoir qu’une idole – c’est-à-dire une statue – n’est rien en soi. C’est juste quelque chose que tu peux connaître, « de la connaissance », avec ton intelligence. Le danger de la connaissance, même la connaissance des vérités bibliques, c’est que tu commences à t’enorgueillir. Ceux qui savent, qui ont de la connaissance, peuvent si facilement ignorer la personne qui ne connaît rien sur ce sujet. C’est alors que l’on fait un mauvais usage de la connaissance.
En ne tenant pas compte de l’autre, en l’ignorant, tu lui fais du tort. La connaissance s’oppose alors à l’amour. L’amour s’intéresse à l’autre personne. Par conséquent, la connaissance doit être au service de l’amour. Si tu mets la connaissance au service de l’amour, tu n’auras pas une haute opinion de tes connaissances. Après tout, que sais-tu vraiment ? En 1 Corinthiens 13, il est dit que toute notre connaissance est partielle, « en partie » (1Cor 13:9,12), aussi longtemps que nous sommes sur la terre.
V3. Si tu aimes Dieu, ton cœur va vers Lui et tu vis consciemment en sa présence. Être en sa présence signifie que Lui seul te connaît. Le Psaume 139 dit : « Éternel ! tu m’as sondé et tu m’as connu » (Psa 139:1). Cette pensée n’est pas effrayante, mais donne plutôt un sentiment de sécurité. Lorsque tu es proche de Lui, tu ne cherches plus à faire étalage de tes propres connaissances, mais tu es impressionné par la connaissance que Dieu a de toi. Tu deviens petit devant Lui. Dans une attitude humble, tu peux maintenant continuer à écouter ce que Paul dit sur ces idoles et les sacrifices aux idoles.
V4. Tu sais sans doute qu’une idole n’a aucune signification, qu’elle est sans valeur. Ce n’est rien d’autre qu’un morceau de bois ou de pierre. Tu sais aussi qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui est vivant. Dans le livre du Deutéronome, Dieu s’est fait connaître à Israël comme le seul et véritable Dieu. Il y est dit « que l’Éternel est Dieu, et qu’il n’y en a pas d’autre que lui » (Deu 4:35). L’Ancien Testament n’annonçait pas encore Dieu comme le Dieu trinitaire : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Cela nous a été révélé dans le Nouveau Testament par la venue du Seigneur Jésus. Parce que le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint Esprit est Dieu, Dieu est Un. Il ne s’agit pas de trois dieux. « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’un seul » signifie que bien qu’il y ait trois personnes dans la Déité, ensemble ne forment qu’un seul Dieu. Cela ne peut pas être compris avec ton esprit humain, mais tu peux l’accepter dans la foi.
V5. Dans le monde, il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs imaginés par les hommes. Par exemple, il y a des peuples qui adorent le soleil ou la lune. D’autres peuples adorent les arbres ou les animaux. L’hindouisme, entre autres, a de nombreuses idoles. Tous ces dieux ont été conçus avec des buts très divers. Une idole est un morceau de pierre qui assure la santé, une autre idole représentée par un morceau de bois est là pour la météo, une troisième idole représente un corps céleste, qui est là pour la victoire sur les ennemis.
Il est absurde de penser que des idoles puissent avoir un effet quelconque sur une personne, en bien ou en mal. En 1 Corinthiens 10, Paul va encore plus loin et montre que, derrière ces idoles, se cachent des démons, des esprits mauvais (1Cor 10:20).
V6. Pour le chrétien, il n’y a qu’un seul Dieu, et c’est « le Père ». Tu as appris à connaître Dieu comme celui avec lequel tu as une relation personnelle. Il est ton Père Tu Le connais comme un enfant connaît son père. Tu te sens en sécurité près de Lui.
Tu connais aussi ce Père comme quelqu’un de qui tout provient. Tu sais que tout ce que tu vois autour de toi et tout ce qui se passera à l’avenir provient et proviendra de Lui. Il est la source de toute la création et de tous les événements. Il en est l’architecte, le Créateur.
Je ne parle pas maintenant de ce que l’homme a fait de la création par le péché. La création fait partie des plans de Dieu et sert de terrain sur lequel tous les projets de Dieu, même les plus élevés, sont réalisés.
Ce qui s’applique à cette grande création s’applique aussi à toi en tant qu’individu. Tu n’es pas un produit du temps et du hasard. Tu es là selon un plan spécial du Père. Dans ce plan, tu as été décidé et tu as reçu une place spéciale. Tu es là pour Lui, pour Dieu, le Père ! Le fait que tu aies reçu cette place pour Lui est une joie pour son cœur. Et parce que Dieu est le Dieu éternel, tu n’as pas cette place pour un certain temps, mais pour toujours. Le but est que tu sois dans la maison du Père durant l’éternité. Quelle espérance glorieuse et merveilleuse !
Cependant, non seulement des plans devaient être faits, non seulement il devait y avoir un architecte, mais les plans devaient aussi être exécutés. Il devait y avoir, disons-le avec révérence, un entrepreneur et un exécuteur, que tu peux voir dans la personne du Seigneur Jésus. Il est l’unique Seigneur, « par qui tout existe, et par qui nous [sommes] ».
Lis simplement ce qui est dit en Jean 1 : « Tout fut fait par elle [c’est la Parole, c’est le Seigneur Jésus] ; et sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jn 1:3). Tu peux aussi lire une pensée similaire en Colossiens 1 (Col 1:16-17). Toute la création est l’œuvre du Fils. Mais peu de temps après que le Seigneur Jésus a tout créé, quelque chose se produit qui donne l’impression que tous les plans du Père ne peuvent pas aller de l’avant. Tu sais ce qui est arrivé à la création et à l’homme : le péché est entré dans le monde. Puis le Seigneur Jésus s’est remis au travail une fois de plus. C’est un travail très différent de celui de la création.
La création s’est faite par sa parole : « Car lui, il a parlé, et [la chose] a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là » (Psa 33:9). Mais le péché ne pouvait pas être ôté de la création par une simple parole d’autorité. C’est pourquoi le Seigneur Jésus déclare lors de sa venue dans le monde : « Voici, je viens […] pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb 10:5-7). Jean le baptiseur a témoigné de Lui : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jn 1:29).
Sur la croix, le Seigneur Jésus a annulé le péché en étant fait péché lui-même (2Cor 5:21) et en subissant le jugement de Dieu pour cela. Après avoir accompli cette œuvre, il est retourné au ciel et a été fait par Dieu « et Seigneur et Christ » (Act 2:36). C’est à Lui que Dieu a donné toute autorité (Mt 28:18 ; Jn 5:27). Ce n’est que de cette manière que les projets de Dieu peuvent se réaliser.
Tu peux connaître ce Seigneur et l’œuvre qu’Il a accomplie. Tu peux savoir que tu es sur cette terre grâce à Lui, et que, par Lui, tu participes aux projets du Père. N’est-ce pas là une connaissance merveilleuse ?
Relis 1 Corinthiens 8:1-6.
À méditer : Quelle est la différence entre la connaissance et l’amour ? Comment peux-tu relier la connaissance à l’amour de la manière juste ?
7 - 13 Ne pas être une pierre d’achoppement
7 Mais la connaissance n’est pas en tous : certains, qui ont jusqu’à maintenant conscience de l’idole, mangent [de ces viandes] comme viandes sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. 8 Or un aliment ne nous rapproche pas de Dieu ; si nous ne mangeons pas, nous n’avons pas moins, et si nous mangeons, nous n’avons rien de plus. 9 Mais prenez garde que cette liberté que vous avez ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles. 10 Car si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles, la conscience de celui qui est faible ne sera-t-elle pas encouragée pour qu’il mange ce qui a été sacrifié à l’idole ? 11 Et celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort, périra par ta connaissance. 12 Or en péchant ainsi contre les frères et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ. 13 C’est pourquoi, si un aliment est une occasion de chute pour mon frère, plus jamais je ne mangerai de viandes, afin de ne pas être une occasion de chute pour mon frère.
V7. Les Corinthiens savent, grâce à la prédication de Paul, qu’il n’y a qu’un seul Dieu et un seul Seigneur. Les idoles ne signifient plus rien pour eux. Pourtant, il y en a parmi eux, pour qui tout cela n’est pas encore très clair. Tu dois t’imaginer que ces personnes ont vécu dans l’idolâtrie toute leur vie. Il n’est pas surprenant qu’après leur conversion, certains ne soient pas immédiatement libérés de toutes ces choses auxquelles ils étaient asservis pendant longtemps.
Par exemple, celui qui mange un morceau de viande, pour sa conscience, est encore lié aux idoles. Dans son esprit, il retourne dans le temple des idoles pour sacrifier cette viande à un dieu particulier, pour ensuite la manger. C’est un rituel qu’il a pratiqué pendant des années. Maintenant qu’il est devenu chrétien, il sait qu’une idole n’est rien et que la viande n’est rien d’autre que de la viande, mais quand même …
V8. Ceux qui se sont libérés des influences du passé savent que les aliments ne nous donnent aucun avantage pour nous rapprocher de Dieu. Manger ou ne pas manger, cela ne fait aucune différence quant à notre engagement avec Dieu. Dieu ne nous juge pas sur la base de nos habitudes alimentaires. En Actes 15, il est dit que nous pouvons manger de tout, sauf du sang et de ce qui est étouffé (Act 15:29). L’interdiction de manger du sang comprend aussi les produits carnés qui contiennent du sang, par exemple le boudin. L’« étouffé » est la viande d’un animal dont le sang ne s’est pas écoulé, par exemple un lapin pris au collet.
V9. Actes 15 mentionne aussi « ce qui est sacrifié aux idoles » (Act 15:29) – même avant l’interdiction de manger du sang ou de ce qui est étouffé – c’est de cela qu’il s’agit dans ces versets. Si la viande, pour quelqu’un qui en mange, est associée à une idole, il ne devrait pas la manger. Cela s’applique aussi bien aux forts qu’aux faibles. Le faible aura sa conscience souillée, s’il mange de cette viande. Il pensera à nouveau à une idole. Le démon caché derrière une idole influencera à nouveau sa vie spirituelle. Une telle personne pourrait retomber dans l’idolâtrie. Pour cette raison, Paul s’adresse aux forts, ceux qui savent qu’une idole n’est rien, et leur demande d’avoir égard aux faibles.
V10. Tu pourrais penser que les forts n’ont aucun problème à entrer dans un temple d’idoles pour manger de la viande. Après tout, pour ces personnes-là, ce temple n’est qu’un bâtiment où il peut manger de la viande. Imagine alors qu’un faible te voit, toi son frère plus fort, entrer et manger. Là, le frère faible pourrait penser : ‘Ce qu’il a le droit, je l’ai aussi.’ Le frère faible entre, commande sa viande et la mange.
Mais, c’est là l’essentiel, il va manger cette viande comme un sacrifice aux idoles et non comme une viande ordinaire. Il n’est pas libre, dans sa conscience, d’entrer dans ce lieu et de manger cette viande. Pour lui, la viande est toujours associée aux idoles. Tu pourrais dire : ‘Pourquoi se permet-il d’imiter ce frère qui se sent libre de manger cette viande.’ Pourtant, ici, ce n’est pas du côté du frère faible qu’il faut regarder, mais du côté du frère fort. En effet, ce dernier peut facilement exercer son droit de manière erronée, de sorte qu’il constitue une pierre d’achoppement pour le faible.
La question est la suivante : Le frère fort est-il si fort qu’il veuille et puisse tenir compte de la conscience de son frère faible ? La force de faire des concessions à l’autre ne se trouve que dans l’amour. Lorsqu’il y a un véritable amour pour l’autre qui est faible, tu t’abstiendras de faire quoi que ce soit qui puisse causer troubler sa conscience.
Il ne s’agit pas de véritables péchés. Manger de la viande est une chose normale. Dieu lui-même nous a donné la viande comme aliment. L’important est la façon dont tu jouis de la liberté. Utilises-tu ta liberté de manière égoïste ou sauras-tu agir avec sagesse, en tenant compte de ton frère ou de ta sœur faible ?
V11. Abuser de cette liberté pourrait même entraîner la chute d’un frère en Christ ! C’est très fort, n’est-ce pas ? Imaginons le cas suivant, tout à fait possible. Un homme alcoolique vient de se repentir. L’alcool a fait des ravages dans sa vie. Il a détruit son corps et sa famille. Ne pense pas que son envie d’alcool a totalement disparu, dès sa conversion.
Or, pour un chrétien, consommer « un peu de vin » est permis (1Tim 5:23). Si ce frère, ancien alcoolique venait te rendre visite, lui offriras-tu un verre de vin ? Si tu le fais et qu’il accepte, il pourrait peut-être reprendre goût à l’alcool et retomber dans ses anciennes habitudes, à cause de ta négligence et ton manque d’égard.
Tu pourrais penser : Mais quelqu’un qui s’est converti et qui a une nouvelle vie ne peut pas être à nouveau perdu ? Bien sûr, Paul le sait aussi. Il parle même du « frère pour lequel Christ est mort ». Ces paroles de Paul confirment qu’on ne perd jamais son salut. Cette réponse pourrait minimiser la portée de ces versets. Il s’agit d’un acte qui a une conséquence : un frère chute et retombe dans ses habitudes d’homme pécheur. Ce n’est pas rien !
Le salaire du péché, c’est la mort. Mais Dieu n’abandonnera pas la personne qui est venue à Lui avec un repentir sincère pour ses péchés et qui a accepté par la foi l’œuvre du Seigneur Jésus. Dieu amènera une telle personne à se repentir. Dans son Évangile, Jean parle clairement de l’impossibilité pour un croyant à être perdu (Jn 10:28-29). Cependant, la question ici n’est pas de savoir ce que Dieu fera, mais de notre propre comportement.
V12. Pour le sérieux de la question, Paul utilise cette formulation forte qu’il ne faut pas prendre pour de l’exagération. Celui qui ne tient pas compte de son frère faible pèche aussi bien contre lui que contre Christ. Celui qui aime Christ aime tous ses frères, même un frère qui est faible.
V13. L’attitude de Paul, dans ce dernier verset, doit être un exemple pour nous. Il le dit avec conviction : il ne mangera pas de viande, si cela devait entraîner son frère dans une chute spirituelle.
Ne crois pas que tout cela soit exagéré. Si Paul le précise avec autant de conviction, c’est qu’il estime ce sujet important. Il en est de même pour moi. Est-ce que j’ai du respect envers mon frère faible ? Toutes choses qui ne sont pas mauvaises pour nous-mêmes, mais peuvent être une pierre d’achoppement pour notre frère faible. Si nous n’en tenons pas compte, nous péchons et nous devons le confesser.
Beaucoup de faiblesses spirituelles proviennent du fait que nous jouissons de notre liberté en Christ, sans tenir compte de ceux qui nous observent et nous imitent sans avoir la conscience tranquille. Voici un exemple pratique : Supposons que tu joues à un jeu sur l’ordinateur pour te distraire. Tu sais comment contrôler le temps que tu y consacres. Si une personne, dépendante des jeux vidéo, qui est nouvellement convertie, vient te voir, tu éviteras de lui suggérer ce genre de distraction. Le but est d’éviter de la faire retomber dans cette addiction. Ainsi, tu tiens compte de la faiblesse de ton frère, en lui proposant une autre façon de se distraire avec toi.
Ces versets apportent un message important à tous les chrétiens qui connaissent leur position en Christ et qui savent que Dieu est leur Père et que le Seigneur Jésus est leur Seigneur. La mise en pratique de tels versets démontrera si cette connaissance est une vraie connaissance implantée dans le cœur, et pas seulement une connaissance intellectuelle.
La liberté chrétienne est trop souvent considérée comme un droit auquel personne n’a le droit de toucher. Tu pourrais ressentir ta liberté chrétienne compromise, si tu te sens obligé de faire des concessions aux autres, et surtout à ceux qui ne se sentent pas être libres de faire certaines choses. Si une personne faible devait t’empêcher de jouir de ta liberté, elle va trop loin. Ta liberté reste incontestée et tu ne dois pas te laisser priver de cette liberté. Mais, comme mentionné, il ne s’agit pas de l’attitude du faible envers le fort, mais de l’attitude du fort envers le faible.
Relis 1 Corinthiens 8:7-13.
À méditer : Donne l’exemple d’une situation, où tu peux faire preuve de respect et compréhension envers un frère faible.