1 - 4 La proposition d’une nouvelle reine
1 Après cela, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se souvint de Vasthi et de ce qu’elle avait fait, et de ce qui avait été décrété contre elle. 2 Les serviteurs du roi, qui le servaient dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges, belles de visage ; 3 que le roi nomme des commissaires dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils rassemblent toutes les jeunes filles vierges, belles de visage, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillance d’Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes ; qu’on [leur] donne les parfums nécessaires pour leur purification ; 4 et que la jeune fille qui plaira au roi soit reine à la place de Vasthi. La chose fut bonne aux yeux du roi, il fit ainsi.
Le verset 1 fait suite à la section précédente, en ignorant le temps écoulé. Il renvoie à la colère du roi Assuérus (Est 1:12) dont on dit maintenant qu’elle s’est calmée. On nous dit ensuite à quoi il pense. Dans son esprit se trouvent trois choses qui, comme sa colère, ont eu lieu dans le chapitre précédent et y sont décrites. Il pense
1. à Vasthi,
2. à ce qu’elle a fait et
3. à ce qui a été décrété contre elle.
Cela nous détermine à nouveau qu’un vide, une place de reine vacante, s’est créé. L’histoire qui suit est liée à cela. Sans aucune question de la part du roi, les serviteurs émettent un avis (versets 2-4). Cet avis comporte trois parties :
1. Fais chercher des filles qui soient vierges et belles.
2. Fais rassembler ces filles et donne-leur un traitement de beauté.
3. Parmi toutes ces filles, celle qui plaît à ses yeux doit devenir reine à la place de Vasthi.
Dans ce conseil, nous voyons une ascension. Une sélection est d’abord faite parmi toutes les filles de son royaume, et de cette sélection sort cette seule fille qui est choisie par Assuérus comme reine.
Le mot pour « serviteurs » signifie littéralement « jeunes hommes ». Ce mot nous définit avec une nouvelle génération et le début d’une nouvelle situation avec une nouvelle reine. Les serviteurs conseillent au roi de prendre quelque chose de nouveau et de plus beau à la place de ce qu’il a perdu, oubliant ainsi le passé.
D’un point de vue prophétique et typologique, nous voyons dans le désir du roi le désir de Dieu d’avoir sur la terre un peuple qui Lui appartienne et qui Lui soit entièrement consacré. Lorsque l’église sera enlevée, Il trouvera sur la terre un nouveau peuple selon son cœur, engendré par Lui-même. Il trouvera ce peuple dans le reste fidèle d’Israël à la fin des temps. Esther en est le type ou l’exemple.
Dans la proposition de trouver une nouvelle reine, certaines recommandations sont faites. Par exemple, les serviteurs recommandent à Assuérus
1. que des commissaires soient nommés pour choisir les filles,
2. que ces filles soient confiées à un surveillant et gardien et
3. que les filles rassemblées reçoivent une préparation de beauté (verset 3).
Aucune fille n’est prise au hasard, où qu’elle se trouve. Les filles potentiellement aptes à devenir reines sont choisies et traitées avec soin.
En cela, nous voyons le soin que Dieu met à faire annoncer l’évangile pour attirer les hommes à Lui retirer du monde. Les personnes qui ont accepté l’évangile sont en outre soignées par des dons donnés par le Seigneur Jésus afin qu’elles répondent au but qu’Il a avec elles : Lui plaire. Nous voyons cela dans le service de Paul et de ses compagnons ministres : « C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin de présenter tout homme parfait en Christ ; à cela aussi je travaille, en combattant selon sa force qui opère en moi avec puissance » (Col 1:28-29).
Les efforts déployés pour plaire à ce roi sont un exemple pour nous. Nous aussi, nous sommes préparés et utilisés pour être agréables à notre Seigneur. Alors, sommes-nous aussi zélés que dans cette histoire et que Paul ? Sommes-nous en train d’apporter l’évangile et de nous occuper de ceux qui l’ont reçu ?
5 - 7 Mardochée et Esther
5 Il y avait à Suse, la capitale, un homme juif, dont le nom était Mardochée, fils de Jaïr, fils de Shimhi, fils de Kis, Benjaminite ; 6 il avait été déporté de Jérusalem avec les captifs qui avaient été déportés avec Jéconias, roi de Juda, que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait déportés. 7 Il élevait Hadassa (qui est Esther), fille de son oncle, car elle n’avait ni père ni mère. Or la jeune fille était belle de taille et belle de visage. À la mort de son père et de sa mère, Mardochée l’avait prise pour fille.
À ce stade de l’histoire, une parenthèse (versets 5-7) présente deux nouvelles personnes. Cet encart nous montre qui Dieu s’apprête à mettre en avant pour accomplir les conseils des serviteurs dans les versets précédents. Ces deux personnes sont Mardochée et Esther. Avec Assuérus, ils joueront un rôle de premier plan dans l’histoire du peuple de Dieu.
Au verset 5, Mardochée nous est présenté pour la première fois. Cependant, avant que son nom ne soit mentionné, il est d’abord dit qu’il est « un homme juif ». Cela met l’accent sur le fait que Mardochée est Juif. Le fait qu’il le soit effectivement est encore prouvé par sa généalogie. C’est un Juif de la tribu de Benjamin, qui « avait été déporté de Jérusalem avec les captifs qui avaient été déportés avec Jéconias, roi de Juda », par Nebucadnetsar à Babylone (verset 6).
Le fait qu’il ait été emmené avec Jéchonias permet d’avancer facilement qu’il n’a pas pu être déporté personnellement avec les déportés de Jérusalem. Dans ce cas, il aurait eu environ 120 ans la septième année d’Assuérus. C’est très peu probable, même si l’on tient compte de l’âge de sa jeune et attrayante nièce Esther. Cependant, il est tellement lié en tant que Juif à ses ancêtres que ce qui leur est arrivé est posé ici comme lui étant arrivé à lui-même. Leur histoire est son histoire, leur douleur d’avoir été déportés est sa douleur.
Au verset 7, apparaît l’autre nouvelle personne, Esther, qui jouera également un rôle de premier plan dans ce livre et en relation étroite avec le protagoniste Mardochée qui vient d’être présenté. Cette relation étroite est évidente dès le début du verset 7, où nous lisons : « Il élevait Hadassa (qui est Esther), fille de son oncle. » On insiste également avec elle sur le fait qu’elle est Juif en mentionnant d’abord son nom juif, Hadassa, et seulement ensuite son nom persan, Esther. Le fait qu’elle soit juive est aussi mise en évidence par la mention de son lien de parenté avec Mardochée. Elle est sa nièce.
À la moitié du verset 7, l’accent est entièrement mis sur Esther, sur sa belle taille et sa belle visage. Pourtant, immédiatement après, il pointe à nouveau sa relation étroite avec Mardochée, qui « l’avait prise pour fille » parce qu’Esther « n’avait ni père ni mère ». Son passé est mort, il est coupé. Dans cette situation, elle est totalement dépendante de la grâce et des soins de Mardochée. C’est ainsi, bien que cachée, qu’elle a été accueillie par l’Éternel (cf. Psa 27:10).
Dieu se montre dans cette prise en charge par l’intermédiaire de Mardochée en coulisse « le père des orphelins » (Psa 68:6a). Dans les soins apportés par Mardochée à l’éducation d’Esther, nous voyons les soins du Seigneur Jésus, dont Mardochée est une image, pour le reste fidèle, dont Esther est une image. Esther lui doit sa vie et donc son élévation au rang de reine.
Les choses dont nous disons qu’elles nous arrivent par malheur sont des choses que Dieu contrôle et utilise à notre profit. Les circonstances liées à notre naissance ne sont pas déterminées ou choisies par nous. Nous ne pouvons pas plus choisir nos parents que le pays ou la date de notre naissance. Nous ne pouvons pas non plus provoquer nous-mêmes notre naissance. Ce que nous pouvons dire, c’est qu’avec les circonstances de notre naissance, Dieu avait notre salut en tête. Nous devons L’en remercier.
Esther s’appelait à l’origine Hadassa, ce qui signifie ‘myrte’. Le myrte apparaît en relation avec la fête des tabernacles (Néh 8:15-16), une fête qui fait référence au royaume de paix sous le règne du Messie (Ésa 41:19 ; 55:12-13). Que ses parents lui aient donné ce nom dit donc aussi quelque chose de leur croyance en le rétablissement du peuple de Dieu.
8 - 9 Esther sous la surveillance d’Hégaï
8 Lorsque la parole du roi et son édit furent connus et que beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, sous la surveillance d’Hégaï, Esther aussi fut amenée dans la maison du roi, sous la surveillance d’Hégaï, gardien des femmes. 9 La jeune fille lui plut et trouva faveur devant lui ; il se hâta de lui donner les parfums nécessaires pour sa purification, et ce qui lui était attribué ; il se hâta de lui donner aussi les sept servantes choisies de la maison du roi. Et il la transféra avec ses servantes dans le meilleur [appartement] de la maison des femmes.
Après avoir présenté Mardochée et Esther, le récit se poursuit avec la mise en œuvre de « la parole du roi et son édit » (verset 8). De nombreuses jeunes filles sont rassemblées à Suse. Elles sont toutes placées sous la responsabilité d’Hégaï. Parmi ces jeunes filles, il y a aussi Esther. C’est sur elle que notre attention se porte davantage dans cette section. Comme toutes les autres filles, elle se trouve à Suse, mais à son sujet, il est ajouté qu’elle est amenée « dans la maison du roi ».
Esther attire l’attention particulière d’Hégaï (verset 9). Elle « lui plut et trouva faveur devant lui ». La cause de cela n’est pas communiquée. Il s’efforce, et le fait avec hâte, de lui donner tout ce qui peut faire d’elle la ‘favorite’ du roi. Il lui donne des cosmétiques pour ses soins extérieurs et de la nourriture pour ses soins intérieurs.
Il lui donne aussi « les sept servantes choisies de la maison du roi » pour qu’elle s’habitue à l’atmosphère de la maison du roi, pour ainsi dire. Avec ses filles, il la transfère « dans le meilleur [appartement] de la maison des femmes », peut-être une sorte de vestibule du palais royal, avec vue sur le palais. Tout sert à la faire entrer dans l’atmosphère du palais et donc à la préparer à y rester avec le roi.
Nous pouvons voir en Hégaï une image du Saint Esprit, qui continue de préparer le reste – dont Esther est une image – afin qu’il puisse répondre aux désirs du cœur de Dieu. Le Saint Esprit fait également tout son possible pour nous amener, nous qui appartenons au Seigneur Jésus et vivons dans un monde qui honore Dieu, à nous conformer à celui dont l’intérêt est constamment porté sur nous.
L’acquisition de la faveur ou de la grâce aux yeux des dominateurs hostiles au-dessus d’eux, nous le voyons avec Joseph (Gen 39:2,21) et Daniel (Dan 1:9). Dans le cas de Joseph et de Daniel et ses amis, il est ajouté que c’est Dieu qui accorde la faveur. Ce n’est pas le cas avec Esther pour la raison bien connue – l’absence du nom de Dieu dans ce livre. Cependant, nous voyons clairement avec elle que c’est Dieu qui agit ainsi. Une autre similitude entre Esther, Joseph et Daniel (et ses amis) est qu’on dit qu’ils sont tous de belle taille ou beau de visage (Est 2:7 ; Gen 39:6 ; Dan 1:4,15).
Si nous sommes fidèles dans les circonstances où nous nous trouvons, cela se verra en nous. Les personnes fidèles montrent quelque chose de Christ. Cela impose le respect à ceux qui les entourent. Les personnes fidèles sont ‘belles de taille’. Leur mode de vie présente des caractéristiques qui suscitent l’admiration, même de la part de ceux qui leur sont hostiles. Notre entourage peut essayer toutes sortes de choses pour nous faire taire, mais il ne peut pas ignorer notre mode de vie. L’intention de l’Esprit est « que Christ ait été formé » en nous (Gal 4:19). Lorsque cela se produit, une véritable beauté apparaît dans notre vie et attire l’attention de tous.
10 - 11 Esther et Mardochée
10 Esther n’avait pas fait connaître son peuple et sa naissance, car Mardochée lui avait commandé de ne pas les faire connaître. 11 Chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment Esther se trouvait et ce qu’on faisait à son égard.
Ces versets en disent plus sur la relation entre Esther et Mardochée. Esther n’a pas fait connaître son peuple et sa naissance parce que Mardochée le lui a commandé (verset 10). L’accent est mis sur l’obéissance d’Esther à Mardochée. Nous voyons ici sa disposition à l’égard de Mardochée. Puis, au verset 11, nous voyons l’inverse, la disposition de Mardochée à l’égard d’Esther. Il se préoccupe d’elle. Ses pensées sont préoccupées par elle. Il veut savoir comment elle se porte. Il veut aussi savoir ce qui va lui arriver. Que lui soit Juif est connu (Est 3:4) ; qu’elle soit Juive, en revanche, ne l’est pas.
Ses origines doivent aussi rester cachées. Ce secret s’inscrit complètement dans l’histoire de ce livre. On ne doit pas savoir que la femme désignée pour devenir la nouvelle reine est une Juive. Ce n’est que lorsque l’histoire atteindra son apogée que ce secret pourra et devra aussi être dévoilé. Il en est de même avec Joseph qui, lui aussi, ne se fait pas connaître de ses frères avant que l’apogée des exercices de foi de ces derniers ne soit atteinte (Gen 45:1-4).
L’attention que Mardochée porte à Esther en arrière-plan est une belle image de ce que Christ fait pour les siens qui sont élevés à l’école du Saint Esprit. Christ pense constamment aux siens et s’engage constamment en leur faveur, sans pour autant agir ouvertement en leur faveur (Héb 7:25b). Il veut que nous croissions et que nous montrions une beauté spirituelle, c’est-à-dire que nous affichions ses caractéristiques.
Il en sera de même pour le reste croyant dans les derniers jours. Bien qu’Il se cache encore, Il ne les abandonne pas, mais s’engage pour eux alors qu’ils sont dans le besoin. Nous voyons cela magnifiquement illustré dans la tempête sur le lac : alors que les disciples sont en détresse, Lui est sur la montagne en train de prier (Mt 14:23-24).
12 - 14 La préparation d’entrer auprès du roi
12 Pour chaque jeune fille, le tour d’entrer auprès du roi Assuérus venait après qu’il lui avait été fait pendant douze mois selon la règle établie pour les femmes. Car c’est ainsi que s’accomplissaient les jours de leur purification : six mois avec de l’huile de myrrhe, et six mois avec des aromates et les parfums nécessaires à la purification des femmes. 13 Alors la jeune fille entrait auprès du roi ; tout ce qu’elle demandait lui était donné pour qu’elle l’emporte avec elle de la maison des femmes à la maison du roi. 14 Le soir elle y allait, et le matin elle s’en revenait à la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle n’entrait plus auprès du roi, à moins que le roi ne trouve plaisir en elle, et qu’elle ne soit appelée par [son] nom.
Les versets 12-13 nous éclairent sur les préparations générales d’une jeune fille avant que, lorsque son tour viendra, elle puisse entrer auprès du roi. La durée de la mise en beauté est de « douze mois », divisée en deux périodes de « six mois » (verset 12). Pendant les six premiers mois, la jeune fille est traitée, frottée, avec de l’huile de myrrhe. Les seconds six mois, elle est traitée avec de nombreuses épices et cosmétiques non spécifiés.
Pendant les six premiers mois, la reine candidate n’est traitée qu’avec de l’huile de myrrhe. La myrrhe est une résine à l’odeur agréable et peut avoir un goût aussi bien amer que sucré. La myrrhe est extraite de différentes espèces d’arbres et obtenue en les incisant. L’arbre est ainsi blessé. Dans les températures très hautes du désert, la résine ramollie suinte naturellement. À l’époque de la Bible, la myrrhe symbolisait la souffrance et la mort.
Dans cette optique, en ce qui concerne la signification spirituelle de l’huile de myrrhe, on peut dire ce qui suit. Le mot ‘myrrhe’ vient d’un mot qui signifie ‘amer’. Dans l’Écriture, la myrrhe évoque toujours la souffrance de Christ et le parfum agréable qui monte de sa souffrance vers Dieu (cf. Éph 5:2). Le traitement à l’huile de myrrhe en préparation de la rencontre avec le roi a une application spirituelle importante. Cela montre que rien n’est plus important pour notre croissance spirituelle que de s’engager dans les souffrances de Christ sous la direction de l’Esprit de Dieu, dont l’huile parle (1Jn 2:20,27).
Le nombre six des « six mois » au cours desquels l’huile de myrrhe est appliquée est le nombre de l’homme, qui a été créé le sixième jour (Gen 1:26-31 ; cf. Apo 13:18). Parce que nous sommes des hommes, le Saint Esprit, dont parle l’huile, est nécessaire pour nous engager dans les souffrances de Christ.
Cela éveillera le désir de souffrir avec Lui et pour Lui et de devenir ainsi comme Lui, oui, identifié avec Lui dans sa souffrance (cf. Php 3:10-11). Bien sûr, cela ne fait pas référence à sa souffrance en relation avec la propitiation de nos péchés. Cette souffrance est unique et nous ne pouvons pas la partager. Cependant, il existe une autre forme de souffrance et c’est la souffrance à cause de la fidélité à Lui et à sa Parole (1Pie 4:13-14). En image, Esther est familiarisée avec cette souffrance.
Ensuite, il y a la seconde période de six mois. Celle-ci est nécessaire pour essayer toutes sortes d’épices et de cosmétiques afin de découvrir ceux qui lui conviennent le mieux et accentuent le plus sa beauté. Elle peut alors choisir en toute connaissance de cause d’apporter les bons remèdes du quartier des femmes à la maison du roi (verset 13). C’est là que réside sa responsabilité. Elle décide de ce qu’elle apporte pour en impressionner le roi afin que son choix se porte sur elle pour la prendre comme reine.
Voici ce que l’on peut dire sur la signification spirituelle de cette seconde période en tant que continuation de la première. Au cours de la première période, les fondations ont été posées. Cette période est – appliquée spirituellement – entièrement consacrée à l’engagement dans les souffrances de Christ qui ne peuvent nous être présentées que par le Saint Esprit. Vient ensuite la seconde période. Cette période sert à arriver à faire les bons choix qui accentuent la beauté que le croyant possède grâce à et en Christ.
Chaque croyant a ses propres caractéristiques, montre une gloire différente de Christ, a son propre don dans lequel Christ devient visible. Pour découvrir ces caractéristiques, le croyant doit s’engager dans les différentes gloires de Christ. S’il étudie l’Écriture dans le but de mieux connaître Christ, le résultat deviendra visible dans sa vie.
Tout est fait en vue de notre rencontre avec le Seigneur Jésus. Se souvenir que nous Le verrons (1Jn 3:2b-3) façonnera notre vie dans les choix que nous ferons. Les mauvaises choses, celles qui empêchent ses attributs de devenir visibles en nous disparaîtront. Ainsi, nous nous parons du ‘vêtement des actions justes’. Ce vêtement, nous le préparons sur la terre, mais dans le ciel, nous verrons qu’Il nous l’a donné (Apo 19:7-8).
Le verset 14 nous donne un autre aperçu des règles applicables aux femmes du roi. Une jeune fille appelée par le roi est avec lui pendant la nuit. Elle se rend chez le roi le soir et revient le matin. Ensuite, elle va « à la seconde maison des femmes » et vient « sous la surveillance de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines ». Cela signifie qu’elle est rétrogradée au rang de concubine de second rang et qu’elle n’ira plus jamais voir le roi à moins qu’il ne l’appelle par son nom.
15 - 18 Esther devient reine
15 Quand arriva le tour d’Esther, fille d’Abikhaïl, oncle de Mardochée, qui l’avait prise pour fille, d’entrer auprès du roi, elle ne demanda rien, excepté ce qu’avait indiqué Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther trouvait faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient. 16 Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, au dixième mois (c’est le mois de Tébeth), la septième année de son règne. 17 Le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle trouva grâce et faveur devant lui plus que toutes les [autres] jeunes filles. Il mit la couronne royale sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. 18 Le roi fit un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther ; et il octroya un dégrèvement aux provinces et fit des dons comme démonstration de la puissance du roi.
Lorsque vient le tour d’Esther d’entrer auprès du roi, elle ne profite pas de sa liberté d’apporter tout ce qu’elle souhaite (verset 13). Elle ne devait avoir qu’une seule idée en tête : ‘Comment faire la meilleure impression possible sur le roi ?’ Ici, la pensée nous vient de savoir si nous aussi, nous ne sommes préoccupés que par une seule question : ‘Comment puis-je être et vivre le plus à la gloire de mon Seigneur et Sauveur?’
Bien qu’Esther soit totalement libre de choisir ses vêtements et ses parures, elle décide néanmoins de ne prendre que ce que lui indique Hégaï (verset 15). Nous voyons ici encore, comme plus tôt par rapport à Mardochée (verset 10), son abandon à quelqu’un dont elle dépend. C’est un abandon volontaire.
En ce qui nous concerne, nous nous abandonnons entièrement à ce que le Saint Esprit nous indique clairement, à partir de la parole de Dieu, comment nous pouvons plaire à Dieu. Esther se confie à quelqu’un dont elle sait qu’il a son intérêt à cœur et qu’il sait mieux qu’elle ce qui est bon pour son séjour auprès du roi. Cette attitude de modestie et de soumission est un ornement (cf. 1Pie 3:3-5), grâce auquel elle « trouvait faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient ».
Qu’elle ne veuille rien prendre d’autre que ce que lui indique Hégaï, c’est son propre choix. Jusqu’à présent, elle a été décidée par d’autres. Il y a une puissance qui dirige l’événement, mais il y a aussi sa propre action. Au verset 16, on s’occupe à nouveau d’elle. Elle est conduite auprès du roi. Ce n’est pas un choix, c’est ce qui lui arrive.
La distinction avec les autres filles est aussi montrée par le fait que seule sa rencontre avec le roi est datée. Cela montre en partie son élévation particulière au-dessus de la foule. La rencontre avec le roi a lieu au cours de la « septième année » de règne du roi Assuérus, c’est-à-dire quatre ans après la déposition de Vasthi.
La confiance totale qu’elle accorde à Hégaï fait que le roi la choisit parmi toutes les autres filles (verset 17). Dieu a fait Esther belle, sa beauté vient de Lui et Il veille à ce que le roi la choisisse. Sans aucun désir de la part d’Esther, elle devient la femme préférée du roi. Nous voyons ici que l’élection de Dieu est indépendante de toute demande de la part de l’homme.
Le choix du roi est expliqué de plusieurs façons :
1. Son amour pour Esther est plus grand que pour toutes les autres femmes.
2. Elle trouve grâce et faveur devant lui plus que toutes les autres jeunes filles.
3. Il lui met la couronne royale sur sa tête.
4. Il la fait reine à la place de Vasthi.
C’est ici que Vasthi est mentionnée pour la dernière fois. Elle disparaît de l’histoire. Sa place est occupée par Esther.
Le roi organise à nouveau un grand festin pour tous ses princes et ses serviteurs. Cette fois, il ne s’agit pas d’étaler sa gloire (Est 1:3), mais de montrer la nouvelle reine. Ce festin est appelé « le festin d’Esther ».
19 - 20 De nouveau Mardochée et Esther
19 Lorsque les jeunes filles furent rassemblées pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. 20 Esther, ainsi que le lui avait commandé Mardochée, n’avait pas fait connaître sa naissance et son peuple ; Esther faisait ce que Mardochée disait, comme lorsqu’elle était élevée chez lui.
La traduction du verset 19 « pour la seconde fois » est en rapport avec les versets 10-11. C’est là que sont données les premières informations sur la relation entre Mardochée et Esther, après que les versets précédents 8-9 parlent aussi de l’assemblement des jeunes filles. Maintenant, après une seconde section sur les jeunes filles (versets 12-18), une communication sur la relation entre Mardochée et Esther est donnée pour la seconde fois.
La première communication montre un Mardochée agité et désireux de savoir ce qui arrive à Esther (verset 11). Maintenant que Mardochée sait ce qui est arrivé à Esther, il peut à nouveau s’asseoir tranquillement à la porte. C’est à la suite de cela qu’intervient la nouvelle communication au sujet d’Esther (verset 20). La première communication dit qu’Esther ne raconte pas « son peuple et sa naissance » parce que Mardochée lui a commandé cela (verset 10). Cette seconde communication dit la même chose, mais en sens inverse, qu’elle ne dit rien à « sa naissance et son peuple », en précisant aussi que Mardochée lui a commandé cela.
La communication sur Esther se termine en affirmant qu’elle reste obéissante à Mardochée lorsqu’elle est reine, comme elle l’était lorsqu’il l’a élevée. Sa position a changé, son sentiment n’a pas changé. La suite de l’histoire montre à quel point cela est important.
Concrètement, il y a là une leçon pour tous ceux qui ont grandi dans la pauvreté et se sont hissés à des positions sociales élevées. Qu’ils ne renient jamais leurs origines et continuent à honorer leurs parents !
21 - 23 Mardochée découvre un complot
21 – En ces jours-là, alors que Mardochée était assis à la porte du roi, deux des eunuques du roi, d’entre les gardiens du seuil, Bigthan et Théresh, se mirent en colère et cherchèrent à porter la main sur le roi Assuérus. 22 La chose vint à la connaissance de Mardochée qui la rapporta à la reine Esther, et Esther la dit au roi au nom de Mardochée. 23 On fit une enquête sur la chose, et elle fut trouvée telle, les deux [eunuques] furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des chroniques en présence du roi.
Mardochée reprend sa place habituelle, « à la porte du roi » (verset 21). Grâce à cela, il est en mesure de découvrir le complot de deux eunuques du roi. Les eunuques sont mentionnés par leur nom et leur fonction est aussi communiquée. Il semble qu’il s’agisse d’une sorte de garde du corps du roi qui a facilement accès à lui.
La raison pour laquelle ils se mettent « en colère » contre le roi, au point de vouloir le tuer, n’est pas donnée. Il n’est pas non plus fait mention de la façon dont Mardochée apprend leurs plans. Cela n’a pas d’importance pour le cours de l’histoire. Ce qui compte, c’est que Mardochée prenne connaissance de leur plan, ce qu’il en fait et ce que fait le roi lorsqu’il l’apprend par l’intermédiaire d’Esther.
En tant que sujet loyal, Mardochée rapporte le complot au roi par l’intermédiaire d’Esther. Esther parle au roi de Mardochée, dont le nom est inscrit dans un livre. Nous pouvons parler à Dieu du Seigneur Jésus, de ce qu’Il a fait. Cela est enregistré et reste à jamais devant la face de Dieu.
En rapportant le complot découvert, Mardochée montre qu’il cherche la paix de la ville dans laquelle il a été déporté (Jér 29:7) et qu’il reste loyal envers l’autorité établie. Il veille à l’honneur et au bien-être du roi. C’est ainsi que le Seigneur Jésus a agi sur la terre en vue de l’honneur de son Père. Dans sa vie, Il a toujours défendu les droits de Dieu. Il les a défendus et ne s’est pas permis d’en être privé.
Ce n’est pas une occasion pour Mardochée de se débarrasser d’un oppresseur. Ici encore, nous voyons une similitude avec les histoires de Joseph et de Daniel. Mardochée fait preuve de la même attitude de serviabilité que l’on observe aussi chez Joseph à l’égard du Pharaon et chez Daniel à l’égard de Nebucadnetsar. L’affaire fait l’objet d’une enquête et s’avère vraie. Les deux conspirateurs sont pendus.
Puis l’affaire est rédigée, sans que Mardochée n’entende plus rien à ce sujet. Son acte n’est pas (encore) récompensé. Aussi, Joseph est oublié par l’échanson, tout comme est oublié le sage qui a libéré une ville par sa sagesse (Gen 40:23 ; Ecc 9:14-15).
En écrivant des actes dans un livre, c’est quelque chose que nous avons appris de Dieu. Il enregistre tout et jugera tout en son temps selon ce qui est écrit dans les livres. Dieu n’oublie rien, Il a des archives divines. Le Seigneur Jésus vient et a sa récompense avec Lui pour récompenser tout ce qui a été fait pour Lui, car Il n’oublie rien (Mal 3:16 ; Mt 10:42 ; Apo 22:12 ; Héb 11:26). Le temps de Dieu arrive pour récompenser Mardochée. De même, le temps de Dieu arrive pour que le Seigneur Jésus apparaisse dans une gloire publique afin qu’Il soit publiquement honoré.