1 - 8 La grâce du donner
1 Nous vous faisons connaître, frères, la grâce que Dieu a donnée parmi les assemblées de la Macédoine : 2 dans les grandes détresses qui les ont éprouvées, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont fait abonder la richesse de leur libéralité. 3 Car dans la mesure de leurs moyens (j’en rends témoignage), et au-delà de leurs moyens, spontanément, 4 ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce et la communion de ce service envers les saints ; 5 au-delà de notre espérance, ils se sont donnés eux-mêmes, d’abord au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. 6 Nous avons donc exhorté Tite pour que, comme il l’avait commencé, ainsi il mène à bonne fin aussi chez vous cette grâce. 7 Mais de même que vous abondez en tout : en foi, en parole, en connaissance, avec tout empressement, et dans votre amour envers nous, abondez aussi dans cette grâce. 8 Je ne dis pas cela comme un ordre, mais à cause de l’empressement d’autres personnes ; je mets ainsi à l’épreuve la sincérité de votre amour.
En 2 Corinthiens 8-9, Paul revient sur un sujet déjà abordé dans sa première lettre (1Cor 16:1-2). Il s’agit du soutien financier des croyants qui vivent dans la pauvreté. Pour être clair, il va parler de ton argent, de ton solde bancaire. Cela peut te coûter de l’argent si tu commences à lire et à réfléchir à ces chapitres.
Dans la section que tu as maintenant sous les yeux, Paul va te détacher de tes biens terrestres d’une manière brillante. Il traite ce sujet sans vouloir rechercher son intérêt personnel ou quelque avantage. En effet, il ne demande rien pour lui-même, mais pour les croyants nécessiteux de Judée.
Mais par la façon dont il enseignait aux Corinthiens, tu peux en tirer une leçon pour gérer tes biens.. Il ne leur demande pas de donner un certain pourcentage de leurs revenus. Dans l’Ancien Testament, c’était la norme de donner le dix pour cent de son revenu et tout le monde savait ce qu’il fallait donner. Dans le Nouveau Testament, ce n’est pas le montant qui compte, mais la motivation, le pourquoi et le comment du donner et le sentiment dans lequel le don est fait.
V1-2. On a l’impression que l’église à Corinthe avait quelques frères et sœurs fortunés. Mais Paul ne leur demande pas de donner, parce qu’ils en ont les moyens. Non, il donne l’exemple des églises de Macédoine. C’est là qu’elles doivent regarder. Ces églises avaient toutes les raisons de penser d’abord à elles-mêmes. Elles avaient des difficultés, elles étaient persécutées. Sans doute à cause des grandes détresses, elles vivaient dans une très grande pauvreté. Pourtant, elles ne pensaient pas à elles-mêmes. Au milieu de leurs problèmes, ils avaient une abondance de joie dans le Seigneur. Ils pensaient aux autres qui étaient dans le besoin, et ils avaient aussi été très généreux dans leurs dons. C’est ce que Paul appelle « la grâce que Dieu a donnée ».
V3-4. Cette grâce les avait conduits à donner spontanément. Il n’y a pas d’ordre ni de commandement pour cela. Tu as lu que ces croyants de Macédoine avaient même demandé avec beaucoup d’insistance à Paul de pouvoir donner. Comment en sont-ils arrivés là ? Tu retrouves cette générosité chez des croyants qui réalisent profondément qu’ils ont une relation familiale les uns avec les autres. Ce sont des frères et sœurs dans la foi, qui ont tous la même vie nouvelle, le même Père, le même Seigneur et le même Saint Esprit. Ils ont le même désir de partager leurs biens et leurs services avec les autres croyants. Le service ne consiste pas seulement à ‘servir par la Parole’, mais aussi par les actes.
Paul peut témoigner d’eux qu’ils ont donné autant qu’ils le pouvaient, et même qu’ils ont donné plus qu’ils ne pouvaient réellement donner. Pour eux, donner était une « grâce ». Donner est un privilège, et non un devoir. Ceux qui voient les choses ainsi ne sont pas esclaves de leur argent. Le Seigneur Jésus lui-même a dit qu’il est plus heureux de donner que de recevoir (Act 20:35). Ce que les Macédoniens ont donné dépassait même les attentes de Paul.
V5. Quel est le secret d’une telle générosité ? Tu lis dans ce verset : « Ils se sont donnés eux-mêmes, d’abord au Seigneur. » Ceux qui se donnent eux-mêmes d’abord entièrement au Seigneur n’ont pas de difficulté à partager leurs biens terrestres avec les autres. Tu es alors complètement rempli de qui est le Seigneur et tu Lui fais confiance pour qu’Il te fournisse tout ce dont tu as besoin. Ne l’a-t-Il pas dit en Psaume 50 : « Car le monde est à moi, et tout ce qu’il contient » (Psa 50:12b) ? Quelqu’un m’a dit un jour : ‘Tu peux continuer à donner, car tu ne pourras jamais donner au point que Dieu soit vide’. Il voulait dire par là que tu peux continuer à donner ce que tu reçois de Dieu, car la source de Dieu ne s’épuise jamais.
C’est la volonté de Dieu que tu donnes toi-même d’abord au Seigneur. Ensuite, tu lis que les Macédoniens se sont donnés eux-mêmes à Paul. Cela montre qu’ils sont pleinement d’accord avec ce que Paul leur dit comme exemple et avertissement. C’est aussi important pour toi. Donne-toi aussi à ‘Paul’. Je veux dire par là : Lis ses lettres dans la Bible et tiens compte de l’enseignement qu’il te donne ici. C’est ce que Dieu attend de toi.
V6. En pensant à cet exemple, Tite est encouragé à se rendre à Corinthe pour recevoir l’argent qu’ils ont mis de côté sur la base de sa première lettre (1Cor 16:2). Ils participeront aussi à la grâce du don. Paul s’attend à ce qu’ils gèrent leur argent correctement, d’une manière chrétienne.
V7. Il leur rappelle l’abondance de leurs bénédictions spirituelles : « la foi, la parole, la connaissance ». Parole et connaissance qu’il a déjà mentionnées en 1 Corinthiens 1 (1Cor 1:4-5). Il avait dû dire qu’ils profitaient de ces bénédictions de manière charnelle. Maintenant, il peut en parler de manière positive et aussi en rajouter. Il peut parler avec joie de « tout empressement » dont ils ont fait preuve et de leur « amour » envers lui. Ils ont montré cet empressement en mettant en pratique ce qu’il leur a écrit dans sa première lettre. Ils leur démontraient à leur tour leur amour envers lui.
La foi, la parole et la connaissance ne sont maintenant plus des choses avec lesquelles ils s’affichent. Ils disposent d’une base solide pour vivre ces choses telles qu’elles sont censées être vécues. Leur confiance en Dieu (foi), leur façon de parler (parole), tout ce qu’ils ont appris sur Dieu (connaissance) est appliqué dans leur propre vie. Maintenant, ils peuvent ajouter quelque chose à tout cela : ils peuvent donner en abondance. Pour cela, le mot « grâce » est à nouveau utilisé ici.
Tu rencontres souvent ce mot « grâce » dans ces passages (versets 1,4,6) ; puis il est cité encore quatre fois (versets 9,19 ; 2Cor 9:8,14), soit huit fois au total.
V8. Pour éviter tout malentendu, Paul précise qu’il ne donne pas de commandement. Il a écrit sur l’empressement des autres – c’est-à-dire des Macédoniens – pour inciter les Corinthiens à se faire connaître de la même manière. C’est ainsi que cela fonctionne toujours. Le bon exemple permet la bonne mise en pratique. Le bon exemple d’autres croyants peut t’encourager à agir de la même manière. Une fois encore, l’important n’est pas la quantité de ce que tu donnes, mais le motif du don.
Pour les Corinthiens, il y a un autre aspect à cela, celui de tester l’amour. Jean écrit dans sa première lettre : « Mais celui qui a les biens de ce monde et voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1Jn 3:17). Jean le dit avec conviction : si quelqu’un voit son frère ou sa sœur dans le besoin et ne fait rien pour y remédier quand il en a la possibilité, cette personne n’est sans doute pas un croyant. L’amour de Dieu ne demeure pas dans une telle personne.
Ton amour fraternel est mieux testé lorsqu’on fait appel à ton argent, à ton solde bancaire. Paul dit ici, en quelque sorte : ‘Qu’on voie si ton amour pour ton frère pauvre est réel, en lui donnant ou en lui transférant ce que tu peux.’ Cet aspect du test de l’amour, tu peux l’appliquer à toi-même.
Relis 2 Corinthiens 8:1-8.
À méditer : En quoi cet exemple des Macédoniens peut t’inspirer ?
9 - 15 De sorte qu’il y ait égalité
9 Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ : pour vous, lui qui était riche a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. 10 Sur ce sujet, c’est un avis que je [vous] donne, car cela vous est profitable, à vous qui avez déjà commencé dès l’année passée, non seulement de faire, mais aussi de vouloir. 11 Maintenant, achevez aussi de faire : comme vous avez été prompts à vouloir, soyez [-le] aussi à achever en prenant sur ce que vous avez ; 12 en effet, si la promptitude à donner existe, elle est agréable suivant ce qu’on a, non suivant ce qu’on n’a pas. 13 Car ce n’est pas pour que d’autres soient à leur aise et que vous, vous soyez dans la gêne, mais sur un principe d’égalité : 14 que, dans le temps présent, votre abondance [supplée] à leurs besoins, pour que leur abondance supplée aussi à vos besoins, de sorte qu’il y ait égalité, 15 ainsi qu’il est écrit : “Celui qui recueillait beaucoup n’avait pas trop, et celui qui recueillait peu avait assez”.
V9. Ce verset te montre une fois encore que Paul – et les autres auteurs de la Bible – donne toujours l’exemple du Seigneur Jésus pour les sujets les plus pratiques. Il s’est déjà adressé aux Corinthiens, en prenant l’exemple des Macédoniens, mais l’exemple du Seigneur Jésus est beaucoup plus parlant.
Toi aussi, tu connais la grâce du Seigneur Jésus Christ, n’est-ce pas ? Le Seigneur Jésus est ici cité avec son nom complet. Toute la gloire de sa personne est exprimée dans ce verset, ce passage où il est question de donner. Il y a eu beaucoup de personnes généreuses, mais jamais personne n’a donné autant que le Seigneur Jésus.
Il était riche. À quel point était-Il riche ? Il est le Créateur du ciel et de la terre. Tout ce que tu vois autour de toi Lui appartient. « Le monde [...], et tout ce qu’il contient » est de Lui (Psa 50:12b). Dans le ciel, d’innombrables anges Le servent. Sur son ordre, ils font ce qu’on leur demande de faire (Psa 103:20). Sa sagesse est insondable, « tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » sont cachés « en Lui » (Col 2:3). « Il soutient tout par la parole de sa puissance » (Héb 1:3). Qui pourrait calculer à quel point le Seigneur Jésus était riche ?
Il a renoncé à toute cette richesse lorsqu’Il est né comme un pauvre bébé sur la terre. Il a été enveloppé dans des haillons et déposé dans une mangeoire pour animaux. Aucune de ses richesses et de sa sagesse n’était visible à ce moment-là – mais Il est resté le Fils de Dieu, possédant toutes les richesses divines. Il a grandi dans la région la plus méprisée d’Israël, à Nazareth, dont on disait : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » (Jn 1:46a). Lorsqu’il est passé par Israël, il n’avait « pas [de lieu] où reposer sa tête » (Mt 8:20). Il ne possédait pas d’argent. Pour payer la taxe du temple, un poisson devait fournir la somme requise (Mt 17:24-27). Lorsqu’il avait besoin d’un bateau ou d’un âne, il devait les emprunter (Lc 5:3 ; Mt 21:2-3).
À la croix, les soldats ont tiré au sort ses biens. Il ne possédait que quelques vêtements, qui Lui avaient sans doute été donnés par quelques femmes (Jn 19:23-24 ; Lc 8:2-3). Même le tombeau dans lequel il a été déposé appartenait à quelqu’un d’autre : « Joseph prit le corps [...] et le mit dans son tombeau neuf » (Mt 27:59-60a). Quelle pauvreté !
On pourrait encore penser que le Seigneur Jésus avait des amis, des gens qui pouvaient rendre sa pauvreté supportable. Il en avait, mais même ses amis l’ont abandonné (Mc 14:50).
La dernière chose qui Lui restait, et qui reste à tout être humain, c’était Dieu. Et voilà que la véritable et terrible pauvreté du Seigneur Jésus apparaît au grand jour : Dieu aussi L’a abandonné. À cause de la pauvreté ordinaire du Seigneur, nous ne pouvions être enrichis. Nous ne pouvons devenir riches qu’à travers ce qu’Il a vécu pendant les trois heures de ténèbres sur la croix. Là tu trouves la profondeur de sa pauvreté et l’amertume la plus profonde : Il a été abandonné par son Dieu. Il a été fait péché et Il a porté tes péchés dans son corps sur le bois. Dieu lui-même s’est détourné de Lui et L’a jugé.
Pourquoi le Seigneur Jésus a-t-Il accepté de faire l’expérience de cette pauvreté ? C’est écrit dans les versets suivants. C’était « afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis ». Il a fait tout cela pour toi, qui étais si indescriptiblement pauvre, pauvre à cause du péché. Et maintenant, tu es devenu si riche : tu es « béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph 1:3) ; tu es l’un des « héritiers de Dieu » et des « cohéritiers de Christ » (Rom 8:17) ; tu as une place dans la maison du Père (Jn 14:1-3). Tu devrais vérifier par toi-même tout ce que tu as reçu, en vertu de la pauvreté du Seigneur Jésus. Tu te rendras alors compte à quel point tu es devenu incroyablement riche ! Dans ce contexte, aurais-tu encore des difficultés à partager avec d’autres tes richesses matérielles ?
V10-12. Paul dit qu’il est « profitable » pour les Corinthiens de leur donner son avis. C’est profitable pour toi aussi. Les Corinthiens avaient déjà commencé à faire quelque chose pour leurs frères et sœurs pauvres de Judée dès l’année passée. Ce n’était pas seulement une action, c’était aussi quelque chose qu’ils avaient voulu, leur cœur était impliqué. Tu peux donner sans savoir pourquoi, ni dans quel but tu le fais. Ce n’était pas le cas des Corinthiens. Mais il y a autre chose : ils doivent achever leur travail.
Tu peux prendre la résolution de mettre régulièrement de côté une certaine somme pour l’œuvre du Seigneur ou pour quelqu’un dans le besoin. Tu peux avoir de bonnes intentions, mais avec le temps, tu commences à te relâcher et à oublier tes bonnes intentions. Il peut y avoir toutes sortes de raisons à cela. Tu avais d’abord été impressionné par un besoin particulier, auquel tu as désiré répondre et contribuer. Au bout d’un certain temps, tu oublies cette bonne intention. Il faut donc te rappeler ton intention première et ton bon commencement.
Il s’agit de ‘ce que tu as’. Si tu es prêt à donner selon ce que tu as, tu es agréable. Cela signifie que ta contribution est acceptée avec joie. Cette joie est pour Dieu et pour ceux qui reçoivent ta contribution.
V13. Dans ce passage, il ne t’est pas demandé de donner plus que ce que tu as. Paul reste sobre sur ce sujet. Il ne s’agit pas de donner tellement aux autres, que tu doives finalement demander toi-même de l’aide. Non, il s’agit d’une répartition égale des biens. De ta richesse, tu peux donner ce dont tu n’as pas besoin à d’autres personnes qui manquent des nécessités les plus élémentaires de la vie. Il y aura alors un équilibre.
Les choses devraient être différentes pour nous croyants, que pour les gens du monde. Il est difficile d’avoir une répartition équitable entre les pays riches et les pays pauvres, car chacun recherche d’abord son propre intérêt. Les gens peuvent gaspiller des tonnes de nourriture pour maintenir les prix hauts, tandis que d’autres meurent de faim.
V14. Ton abondance peut servir à combler le manque de tes frères et sœurs. Tu pourras aussi compter sur la générosité d’autres croyants, si tu te trouves un jour dans une situation précaire. C’est ainsi que cela devrait se passer dans l’église de Dieu. Cette égalité n’est pas une sorte de communisme, qui dit : tout ce qui est à toi est aussi à moi. Dans le communisme, les gens exigent de recevoir eux-mêmes, au détriment des autres. Dans l’église de Dieu, on compte sur la générosité de son frère ou sa sœur en Christ : Pense encore à l’exemple du Seigneur Jésus.
V15. Pour souligner ce principe d’égalité, Paul prend l’exemple de recueil de la manne par les Israélites dans le désert. Chaque matin, la manne était recueilli pour être prise comme nourriture pour la journée. Certains Israélites recueillaient beaucoup de manne et d’autres en recueillaient moins. Certains recueillaient plus qu’ils ne pouvaient manger, alors que d’autres pouvaient encore en consommer. Qu’ont-ils fait ? Ceux qui avaient recueilli plus qu’ils ne pouvaient manger ont donné le surplus à ceux qui n’en avaient pas assez. Il y avait un partage.
Je ne pense pas qu’il y ait eu de partage avec les Israélites paresseux. Même pour l’époque dans laquelle nous vivons, « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ! » (2Th 3:10). Mais si quelqu’un ne pouvait pas recueillir davantage, à cause d’une maladie ou de la vieillesse, on partageait. D’ailleurs, que pouvait faire celui qui avait recueilli trop de manne ? Il ne pouvait de toute façon pas la garder jusqu’au lendemain, car les vers se mettaient dedans.
Regarde l’abondance que tu as de cette façon. Vu sous cet angle, il vaut mieux donner une partie de ton abondance que de la dépenser pour des choses sans valeur qui ne serviront à rien, à personne.
Relis 2 Corinthiens 8:9-15.
À méditer : Travailles-tu aussi en faveur de l’« égalité » ?
16 - 24 Les serviteurs
16 Or grâces soient rendues à Dieu qui a mis le même zèle pour vous dans le cœur de Tite ; 17 car il a bien reçu l’exhortation, mais c’est avec plus de zèle encore qu’il est allé spontanément auprès de vous. 18 Et nous avons envoyé avec lui le frère dont l’éloge au sujet de l’évangile est répandu dans toutes les assemblées ; 19 bien plus, il a même été désigné par les assemblées pour être notre compagnon de voyage, avec cette libéralité dont nous assurons le service à la gloire du Seigneur lui-même, et pour montrer notre empressement. 20 Ainsi nous évitons le blâme de quiconque, à propos de cette large contribution dont nous assurons le service ; 21 car nous veillons à ce qui est honnête, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. 22 Nous avons envoyé avec eux notre frère, dont souvent, en bien des affaires, nous avons éprouvé le zèle et qui maintenant est encore beaucoup plus zélé à cause de la grande confiance qu’il a en vous. 23 Quant à Tite, c’est mon associé et mon compagnon d’œuvre auprès de vous ; quant à nos frères, ce sont les envoyés des assemblées, la gloire de Christ. 24 Donnez-leur donc, devant les assemblées, la preuve de votre amour et des motifs que nous avons eus de tirer gloire de vous.
Après tout ce que Paul a dit sur le don, il faut maintenant répondre à une question importante. Cette question est la suivante : qui sont les personnes qui s’assurent que l’argent de la collecte – tout l’argent et pas une partie – arrive à l’endroit prévu ? Ces personnes doivent être fiables. Si tu as donné (beaucoup) d’argent, tu ne seras certainement pas indifférent au fait qu’il arrive à destination.
Paul lui-même avait présenté les personnes qui venaient chercher les dons des Corinthiens, pour les apporter à Jérusalem. Il ne voulait en aucun cas donner l’impression de retirer un bénéfice pour lui-même. Il voulait rassurer les Corinthiens et leur montrer que leur argent était soigneusement géré. Il était heureux de pouvoir assumer cette responsabilité. Aujourd’hui, c’est aussi nécessaire d’avoir un certain contrôle sur les dons.
Dans l’église de Dieu, l’argent est toujours collecté, généralement le premier jour de la semaine, le dimanche (1Cor 16:2). Pour cela, des frères sont désignés par l’église pour compter l’argent collecté. Ils sont appelés ‘diacres’, ou serviteurs (grec: diakonos). Il devrait toujours s’agir de quelques frères ensemble. Si tout l’argent est géré par un seul frère, le risque d’abus est beaucoup plus grand que si deux ou trois frères s’en occupent.
Il n’y a aucune raison de soupçonner qui que ce soit d’intention malveillante. Mais, il peut arriver que le frère ayant la responsabilité de la collecte, ait besoin d’argent pour un achat privé, pendant un certain temps. Il n’a momentanément plus d’argent chez lui ni à la banque. Sa seule ressource, c’est le montant de la collecte du dimanche précédent. Il l’emprunte pour un temps, avec l’intention de le rembourser. En raison de circonstances imprévues, ce remboursement est reporté. Entre-temps, des problèmes financiers surviennent. Il est évident qu’une telle situation peut vite dégénérer en abus, de la part de ce frère qui est le seul à gérer l’argent. Par conséquent, tout frère à qui l’on demande de faire ce travail appréciera de le faire avec d’autres et d’être contrôlé par d’autres.
V16-17. Qui sont les frères capables d’accomplir ce service ? Trois frères te sont présentés dans cette section. Le premier est Tite. De lui, tu peux apprendre. Tite se sentait uni aux croyants de Corinthe. Au verset 6, tu lis que Paul l’a encouragé à aller à Corinthe. Ici, tu lis que Dieu le lui a mis dans son cœur. L’exhortation de Paul concordait avec la pensée de Tite.
Paul souligne aussi que Tite n’était pas un simple garçon de course, qu’il aurait pu influencer. Mais Tite était allé de sa propre initiative. Les Corinthiens ne pouvaient pas accuser Paul de vouloir chercher son propre avantage, par l’intermédiaire de Tite.
V18-19. Un autre frère est mentionné. Paul, sans le nommer, relève ses qualités. Tu peux en déduire qu’un frère, qui assume la responsabilité de la collecte d’argent, doit avoir une bonne réputation. Actes 6 et 1 Timothée 3 relèvent des qualités de tels frères (Act 6:3 ; 1Tim 3:8-13).
Ce frère (verset 18) est quelqu’un dont Paul donne un bon témoignage. C’est un frère zélé pour annoncer l’évangile. Partout, il est connu pour son cœur attentif aux besoins des gens perdus, pour leur faire connaître la grâce de Dieu. Une telle personne est très utile dans l’église, pour manifester un autre aspect de la grâce, qui peut répondre à la pauvreté matérielle. Le don est appelé « cette libéralité » ou « cette grâce » au verset 19. Il est destiné à répondre à la misère matérielle des croyants de Jérusalem. Ce frère allait donc aussi voyager avec eux.
V20. Cela montre une fois de plus que la seule préoccupation de Paul dans ce service est la gloire du Seigneur. C’est ce que Paul recherche toujours, quel que soit le service dans lequel il est engagé. C’est ce que tu peux toi aussi avoir toujours à l’esprit dans tout ce que tu fais. De plus, en emmenant ce frère avec lui, il devient clair que Paul fait tout ce qu’il peut pour ne pas être soupçonné s’il sort avec autant d’argent.
V21. Il a le souci non seulement d’être honnête devant le Seigneur, mais aussi devant les gens. Il sait que le Seigneur le connaît parfaitement et qu’il ne peut rien Lui cacher. C’est aussi la façon dont il vit sa vie.
Être honnête devant le Seigneur t’aide à faire les bons choix. Mais ce n’est pas tout : tu dois aussi faire face aux personnes qui t’entourent. Paul n’est pas orgueilleux, disant : ‘Je n’ai à faire qu’au Seigneur, le Seigneur sait comment je suis et à part cela, je n’ai rien à faire avec personne.’ Non, il tenait compte de ce que les gens peuvent penser de lui. Il fait tout pour être honnête avec tout le monde. Bien sûr, tu pourras rencontrer des gens qui penseront ou diront du mal. Mais cela ne doit pas t’empêcher de faire tout ton possible pour leur éviter de t’accuser de malhonnêteté.
V22. Ce verset mentionne un troisième frère qui va l’accompagner pour apporter l’argent. C’est un frère qui avait fait ses preuves auprès de l’apôtre Paul. Il s’est montré zélé et bien disposé dans différentes missions qui lui avaient été confiées. Il n’était pas un nouveau venu, ni une personne inexpérimentée à qui l’on confiait cette mission importante. Aujourd’hui aussi, avant de confier des responsabilités financières à un croyant, il est bon qu’il ait fait ses preuves pour le laisser assumer une telle responsabilité. Ce troisième frère avait confiance que les Corinthiens allaient bien le recevoir. Une tâche peut devenir beaucoup plus facile si on y répond positivement.
V23. Ici, Paul mentionne encore une fois les trois frères cités dans les versets précédents pour ajouter quelque chose. Tite avait collaboré avec Paul chez les Corinthiens. Les deux autres frères cités aux versets 18,22, viennent au nom des églises et reçoivent le titre spécial de « gloire de Christ ». Ces deux frères, dans ce service purement matériel, rayonnent la gloire de Christ. Cela démontre l’estime que Dieu lui-même attribue à ce service. Les Corinthiens auraient-ils eu encore du mal à recevoir dignement ces trois frères ? Ce sont ces personnes de confiance à qui tu peux confier l’argent que tu as économisé.
V24. Paul mentionne les autres églises, comme spectatrices du comportement des Corinthiens. Ces autres églises avaient beaucoup donné. Les Corinthiens voudront faire de même, n’est-c-pas ? Par leur contribution, ils donnaient la preuve de leur amour tangible. En recevant ces frères avec bienveillance, ils n’oublieront pas Paul, qui avait fait des éloges sur eux dans les autres églises. Et si ses éloges ne se démontraient pas dans le concret ! Paul comptait bien sur eux pour qu’ils se comportent selon ses attentes. Est-ce que cela peut s’appliquer à toi ?
Relis 2 Corinthiens 8:16-24.
À méditer : Quelles sont les qualités requises pour un frère qui doit assumer une tâche de serviteur ?