1 - 6 Examinez-vous vous-mêmes
1 C’est la troisième fois que je viens à vous : par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire sera établie. 2 J’ai déjà dit et je dis à l’avance, comme si j’étais présent pour la seconde fois, et maintenant étant absent, à ceux qui ont péché auparavant et à tous les autres, que si je viens encore une fois, je n’épargnerai pas. 3 Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi (lui qui n’est pas faible envers vous, mais puissant au milieu de vous ; 4 car même s’il a été crucifié en faiblesse, néanmoins il vit par la puissance de Dieu ; et nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, par la puissance de Dieu envers vous), 5 examinez-vous vous-mêmes, [et voyez] si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas à l’égard de vous-mêmes que Jésus Christ est en vous ? – à moins que vous ne soyez des réprouvés ; 6 mais j’espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas des réprouvés.
V1. Comme Paul l’a dit au chapitre précédent (2Cor 12:14a), il est prêt à leur rendre visite une troisième fois. Tu comprends qu’il a très à cœur les croyants de Corinthe. Le lien qu’il entretient avec eux est réel et profond. Il est très concerné par les progrès de ses enfants dans la foi.
Il a beaucoup entendu parler de la mauvaise qualité de leur vie de foi. Il y a tant de choses à corriger. Il s’occupera des torts restants et le fera sur la base de preuves testimoniales solides. Il ne jugera pas le mal sur la simple base que certaines choses ont été portées à sa connaissance. Les preuves seront démontrées.
Les témoignages ont toute leur importance, quand il s’agit de régler un problème dans l’église. Dieu a déjà ordonné, dans l’Ancien Testament, en Deutéronome 19, qu’en cas d’iniquité et de péché, la condamnation ne peut avoir lieu que s’il y a deux ou trois témoins (Deu 19:15). Même si ce seul témoin est très fiable, un deuxième témoin et éventuellement un troisième témoin doivent être présents pour établir l’affaire de manière concluante et rendre un jugement sur cette base.
Si l’église avait agi davantage selon ce précepte, le nombre de schismes n’aurait probablement pas été aussi grand qu’il l’est, malheureusement, aujourd’hui. Paul, un homme de grand discernement, qui est bien au courant de tout ce qui se passe chez les Corinthiens, veut s’en tenir à ce principe biblique.
V2. Il n’épargnera pas ceux qui ont péché auparavant. Une fois de plus, il donne cet avertissement. Il n’aime pas venir avec la verge. Ce qu’il veut, c’est une belle visite, où ils peuvent se réjouir ensemble des grandes choses que le Seigneur Jésus a faites dans leur vie. Ils peuvent y contribuer en écoutant ce qu’il écrit dans cette lettre. Cette lettre est une sorte de précurseur de sa venue.
V3-5. Au verset 3, il réfute une dernière accusation des faux apôtres. Ils accusent Paul d’être un homme insensé et sans valeur. Ce n’est pas pensable que Christ ait pu parler par son moyen.
Pour bien voir comment Paul réfute cette accusation, il faut tenir compte de la parenthèse du verset 3b et du verset 4. La phrase continue au verset 5, suite au verset 3a. Cherchent-ils la preuve que Christ parle en Paul (verset 3a) ? Ils devraient commencer par se regarder eux-mêmes (verset 5). Peuvent-ils dire qu’ils sont dans la foi ? Oui, ils peuvent le dire. Alors ils doivent reconnaître que Christ a parlé en Paul. C’est de la bouche de Paul qu’ils ont entendu l’évangile et l’ont accepté aussi.
Il ne leur reste plus qu’à examiner eux-mêmes la manière dont ils sont sauvés. Est-ce en vertu de leurs propres mérites ou en vertu de l’œuvre de Christ, qu’Il a accomplie pour eux aussi ? Ils doivent reconnaître que ce n’est que par Christ, et que ce Christ leur a été annoncé par Paul.
Le verset 5 n’est pas un appel à vérifier chez toi-même s’il y a des preuves de ta conversion. Il ne s’agit pas de te faire douter de la certitude de ta foi en examinant ton cœur et ta vie pour voir si tu produis suffisamment de fruits. Un tel examen et une telle mise à l’épreuve ne sont pas signifiés ici. C’est le contraire. Ce verset veut te soutenir dans l’assurance de ton salut. C’est un appel à examiner sur quoi repose ta foi. Ta foi est-elle basée sur quelque chose en toi ou de toi-même, ou sur quelque chose qui s’est passé en dehors de toi, séparément de toi et pour ton bénéfice ? C’est ce dernier cas qui se présente.
L’œuvre de Christ est accomplie totalement en dehors de toi, en dehors de tout ce que tu ressens ou éprouves d’elle. Dieu te demande simplement d’accepter cela par la foi. Que les œuvres de la foi deviennent alors visibles est aussi vrai, mais c’est ce dont parle la Bible dans d’autres textes, comme dans la lettre de Jacques. Mais ce n’est pas notre sujet ici. Ne laisse pas les autres te tromper en pensant que ce verset t’enseigne que tu ne peux pas être sûr d’être « dans la foi ». ‘Être dans la foi’ signifie être un croyant. « Examinez-vous » signifie ici : vérifiez comment cela s’est passé, et non pas : ce que l’on peut en voir dans votre vie. Quiconque doit dire que Jésus Christ n’est pas en lui est en dehors du salut, n’est pas un croyant et n’a pas part à la vie de Dieu.
Tout te montre clairement que Christ a bien parlé en et par Paul. Paul considère qu’il est possible qu’il n’ait pas personnellement fait une si forte impression. Dans cette parenthèse des versets 3b-4, il poursuit en expliquant davantage pourquoi il n’a pas fait une si forte impression. Tout d’abord, ils doivent savoir que Christ n’a pas été faible à leur égard. Quelle puissance émanait de Lui lorsqu’ils entraient en contact avec Lui. Il leur a montré toute leur vie sale. Leurs cœurs mauvais et sombres sont entrés dans la lumière. Ils ont été découverts d’eux-mêmes et ils se sont repentis, se sont tournés vers Dieu et ont accepté le Seigneur Jésus comme leur Sauveur. Quelle puissance !
Comment a-t-Il rendu cela possible ? Parce qu’Il a été crucifié dans la faiblesse. Y a-t-il quelque chose de plus faible qu’un homme crucifié ? Une telle personne peut-elle faire quoi que ce soit ? Pourtant, ils ont mis leur foi en Lui. Et à juste titre ! La puissance de Dieu était nécessaire pour Le rendre vivant. Bien sûr, le Seigneur Jésus est aussi ressuscité par ses propres puissance parce qu’Il est aussi le Fils de Dieu (Rom 1:4), mais il s’agit ici de ce que les gens, y compris les Corinthiens, voient en Lui en tant que le crucifié. Avec un Christ aussi faible, Paul voudrait être identifié. C’est pourquoi sa prédication ne consiste pas en des paroles persuasives ; c’est pourquoi il est faible dans son apparence extérieure. Il est faible en Christ.
Paul sait aussi qu’une fois, il vivra avec Lui, par cette même puissance de Dieu qui a déjà produit la vie nouvelle dans les Corinthiens. N’est-ce pas merveilleux de voir comment il utilise tout pour gagner le cœur des Corinthiens tout en s’identifiant à Christ ? Il ne dit pas qu’il vivra avec Christ par la puissance de Dieu envers lui-même, bien qu’il en soit ainsi. Il applique déjà la puissance de Dieu à ce qui est arrivé aux Corinthiens lors de leur conversion.
V6. Il ne lui reste plus qu’à exprimer l’espoir que son témoignage leur fera voir qu’il n’est pas réprouvé. Il n’a cherché qu’à prêcher Christ et rien d’autre.
Tu as en Paul un bel exemple de la façon dont tu dois réagir aux fausses accusations. Pour gagner le cœur de tes adversaires, tu ne peux pas faire mieux que ce que Paul a fait : montrer Christ et démontrer que tu veux être un avec Lui dans ta prédication et dans toute ta vie. Si tes accusateurs sont des croyants, montre-leur les privilèges qu’ils ont en Christ. Cela leur fera honte. Ce n’est pas facile, mais c’est le chemin de la victoire pour le Seigneur.
Relis 2 Corinthiens 13:1-6.
À méditer : Qu’est-ce que c’est : s’examiner soi-même ? Quel est son but ?
7 - 13 Prières, salutations et bénédiction
7 Mais nous prions Dieu que vous ne fassiez aucun mal, non pour que nous, nous soyons vus comme approuvés, mais pour que vous, vous fassiez ce qui est bon et que nous, nous soyons comme des réprouvés ; 8 car nous n’avons pas de pouvoir contre la vérité, mais pour la vérité. 9 Nous nous réjouissons lorsque nous, nous sommes faibles, et que vous, vous êtes forts : ce que nous demandons aussi, c’est votre perfectionnement. 10 C’est pourquoi j’écris cela étant absent, afin de ne pas devoir user de sévérité quand je serai présent, selon l’autorité que le Seigneur m’a donnée pour édifier, et non pas pour détruire. 11 Au reste, frères, réjouissez-vous, perfectionnez-vous, soyez encouragés, ayez un même sentiment, vivez en paix : et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. 12 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. 13 Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, et l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous !
V7. Paul cherche le bien pour les Corinthiens. Tout d’abord, il indique qu’il veut les empêcher de faire le mal. Tout le mal que fait un enfant de Dieu jette une tache sur Dieu et sur le Christ. Tu vis au milieu du mal. Tu peux facilement être influencé par le mal, et être attiré par le péché. Prions et demandons à Dieu de nous préserver du mal. Nous pouvons aussi prier les uns pour les autres, comme Paul le fait ici pour les Corinthiens.
Le motif ne doit pas être de recevoir nous-mêmes des honneurs. Si je peux vouloir empêcher mes enfants de faire de mauvaises choses afin de montrer que je suis un bon père. Si tel est mon motif, cela aura un mauvais effet. Ma motivation doit être le bonheur de mes enfants. De même, tu pourras penser à des personnes et prier pour elles, afin que Dieu les préserve du mal. Avant tout, il faut rejeter le mal.
Mais il ne suffit pas de les préserver pour qu’elles ne fassent pas le mal. Une personne qui ne fait pas le mal doit commencer à faire le bien. Sinon, le risque est grand que le vide soit rempli par quelque chose de mauvais. En Romains 12, les deux sont aussi liés : « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (Rom 12:9b). Paul est tellement déterminé à rechercher le bien pour eux qu’il est prêt de réprouver lui-même.
V8. La seule chose qui l’intéresse, c’est la vérité. Il ne peut en aucun cas ébranler ou invalider la vérité. Il ne va certainement pas à l’encontre de la vérité, pas plus qu’il ne la cache aux Corinthiens. Au contraire, ce qu’il veut, c’est présenter la vérité. Il sait que la parole du Seigneur Jésus en Jean 8 est vraie : « La vérité vous affranchira » (Jn 8:32). La vérité de la parole de Dieu brise tous les liens malsains, qui peuvent être un piège pour les croyants comme pour les gens du monde. Ils peuvent être piégés dans une vie immorale, ils peuvent être piégés dans certains systèmes légalistes ou philosophiques, mais la vérité affranchit. En présentant la vérité, nous pouvons contribuer à ce qu’elle produise son effet.
V9. La vérité ne montre pas à quel point l’homme ou la femme qui la présente est fort. Paul est heureux d’être lui-même faible et il est heureux de voir que la vérité rendent les Corinthiens forts.
La deuxième prière qu’il a dans son cœur pour eux, c’est qu’ils deviennent perfectionnés. C’est exactement ce que la vérité veut faire. Celui qui s’engage dans la vérité de la parole de Dieu croît spirituellement jusqu’à la maturité. ‘Maturité’ est l’un des sens du mot ‘perfection’. Le désir de Paul de les voir parfait a aussi à voir avec le fait d’être bien unis ensemble. Compte tenu des divisions qui existent à Corinthe, ils en ont bien besoin. C’est pourquoi il leur a écrit. Ils ont maintenant entre les mains une lettre contenant des instructions précises, les exhortant à mettre de l’ordre dans leurs affaires, avant sa venue.
Tirons un enseignement pour notre vie actuelle. Nous avons aussi une lettre détaillée, la Bible entière, avec des instructions précises sur la façon dont nous devons vivre et mettre de l’ordre dans ce qui n’est pas juste. Le Seigneur Jésus revient bientôt. Comment va-t-Il nous trouver ?
V10. Paul ne veut pas user de sévérité. Il a l’autorité nécessaire pour l’user, mais il préfère ne pas l’user. Il préfère user son autorité de manière positive, pour édifier, et non pour détruire le mal. C’est comme pour un père de famille. Il a l’autorité pour punir ses enfants. Il doit faire de même quand c’est nécessaire. Mais si son autorité consistait uniquement à donner des coups à longueur de journée, tu pourrais être en souci pour cette famille. Bien plutôt, chaque père utilisera son autorité pour enseigner de bonnes choses à ses enfants et les aider à trouver un mode de vie qui soit à l’honneur du Seigneur.
V11. Paul conclut sa lettre avec quelques exhortations. Celles-ci doivent servir à s’assurer qu’ils avancent ensemble de la bonne manière et dans la bonne direction vers le but final du parcours de la vie chrétienne.
1. Il commence par « réjouissez-vous ». Pourquoi dit-il cela après tout ce qu’il leur a écrit sur ce qui ne va pas chez eux ? Peut-être, pour les encourager après ses paroles de réprimande. Il ne voudrait pas les décourager. Il y a encore tellement de choses dont ils peuvent se réjouir. Il se peut qu’il en soit de même pour toi.
2. Une fois de plus vient l’exhortation à être « perfectionnés » ou fermement unis. Nous avons vraiment besoin les uns des autres et nous ne devrions jamais nous diviser en différents groupes.
3. L’exhortation « soyez encouragés » est un encouragement au milieu de tant de choses qui peuvent rendre triste et déprimé.
4. « Ayez un même sentiment », c’est avoir le même désir et s’engager ensemble pour atteindre l’objectif fixé, non pas chacun pour soi, pour ses propres intérêts, mais ensemble pour les intérêts du Seigneur.
5. L’énumération se termine par « vivez en paix ». Là où il y a la paix, il y a la tranquillité et l’harmonie. La paix est une atmosphère qui est bénéfique.
C’est pourquoi Dieu est donc aussi appelé « le Dieu d’amour et de paix ». L’amour est mentionné en premier, parce que Dieu est amour. L’amour est la source de tout bien. Ce Dieu sera avec nous si nous sommes prêts à prendre ces exhortations à cœur et à nous engager à les mettre en pratique. Rien n’est plus merveilleux que d’avoir ce Dieu ‘avec toi’, comme ‘compagnon’ ? C’est vraiment ce qui est écrit.
V12. Quand les croyants de Corinthe se rencontrent, entre autres, dans l’assemblée, ils doivent se saluer par un saint baiser. La forme de la salutation n’est pas ce qui importe. Aux Pays-Bas, les croyants se serrent la main. Ce qui compte, c’est que la salutation soit sincère et non simulée ou feinte. Elle doit être faite d’une manière « sainte », c’est-à-dire sans aucune arrière-pensée malsaine envers le frère ou la sœur.
Les croyants de Corinthe ne sont pas les seuls à être unis les uns aux autres. Paul transmet aussi les salutations de tous ceux qui sont avec lui. Malgré tout ce qu’il y a à corriger chez les Corinthiens, Paul leur fait sentir qu’ils sont unis à tous les croyants d’ailleurs.
V13. Il conclut sa lettre avec une bénédiction particulière. C’est la seule fois où l’on voit Paul prendre congé des croyants de cette manière, en présentant le Dieu trinitaire.
1. « La grâce du Seigneur Jésus Christ » est mentionnée. La grâce est nécessaire parce que nous avons tout perdu. Là où cette conscience est présente, le Seigneur Jésus Christ vient – vois-tu que son nom complet est mentionné ici ? – et, dans sa grâce, donne ce qui est nécessaire. Sa grâce est mentionnée ici pour la deuxième fois. En 2 Corinthiens 8, tu as considéré sa grâce envers les pécheurs perdus (2Cor 8:9). Ici, sa grâce va jusqu’à rétablir une église défaillante.
2. Ensuite, « le Dieu d’amour ». L’amour cherche toujours le bien de l’autre. Dieu, dans son amour, a donné son Fils pour les pécheurs perdus. L’amour de Dieu est puissant et opérant pour ramener une âme ou une église, qui s’est égarée, dans le droit chemin.
3. Enfin, « la communion du Saint Esprit ». Les croyants ne peuvent avoir de bonnes relations les uns avec les autres que si chacun se laisse conduire par le Saint Esprit. Pour que cette communion soit vraiment vécue, aucun péché ne doit pouvoir entrer dans la vie des croyants, et encore moins y demeurer présent. Le Saint Esprit ne peut pas être en communion avec les péchés.
Il y aura une grande bénédiction pour l’église locale, si nous prenons à cœur le contenu de cette lettre. Que Dieu nous donne de nous l’appliquer chacun pour soi et tous ensemble, pour son honneur et sa glorification, et pour notre joie et notre paix.
Relis 2 Corinthiens 13:7-13.
À méditer : Comment peux-tu répondre aux exhortations de Paul ?