1 - 6 Enlevé jusqu’au troisième ciel
1 Il est vrai qu’il est sans profit pour moi de me glorifier ; car j’en viendrai à des visions et à des révélations du Seigneur. 2 Je connais un homme en Christ qui, il y a 14 ans (si ce fut dans le corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais ; Dieu le sait), [je connais] un tel homme qui a été enlevé jusqu’au troisième ciel. 3 Et je sais que cet homme-là (si ce fut dans le corps, si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait), 4 ans (si ce fut dans le corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais ; Dieu le sait), [je connais] un tel homme qui a été enlevé jusqu’au troisième ciel. 3 Et je sais que cet homme-là (si ce fut dans le corps, si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait), 4 [je sais] qu’il a été enlevé dans le paradis, et a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer. 5 Je me glorifierai d’un tel homme, mais je ne me glorifierai pas de moi-même, si ce n’est dans mes faiblesses. 6 Car même si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé, puisque je dirais la vérité ; mais je m’en abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il me voit être ou de ce qu’il a pu entendre dire de moi.
Ce passage marque le point culminant de la défense de Paul. Les expériences mentionnées dans le chapitre précédent mettaient déjà les faux apôtres en infériorité, mais dans ces versets, il n’en est plus parlé. Aucun de ces faux apôtres ne peut se prévaloir d’une expérience telle que celle que Paul décrit ici. Cela devrait faire comprendre une fois de plus qu’ils ne sont pas comparables à lui.. Et ce n’est pas parce qu’il est si grand ; il l’a toujours souligné.
Cette section traite d’un honneur particulier que Dieu lui a accordé, en l’élevant jusqu’au troisième ciel, et même au paradis. Pour les Corinthiens, cela doit être la preuve que Paul est bien un véritable serviteur envoyé par Dieu.
Le fait que Paul aussi ici ne se préoccupe pas de sa propre glorification se remarque à la façon dont il décrit cette expérience. Il parle d’un « homme en Christ ». C’est comme s’il parlait de quelqu’un d’autre. Pourtant, il parle de lui-même. Tu peux le voir au verset 7, où il parle de « je » et de « moi » à propos de la révélation particulière qu’il vient de décrire.
V1. Avant de commencer ce nouveau paragraphe, permets-moi de souligner la grande différence avec les derniers versets du chapitre précédent. Là, il est descendu dans une corbeille pour échapper à ses ennemis. Ici, il est enlevé au troisième ciel. Dans le paragraphe précédent, il fait part de ses faiblesses et il se glorifie par elles. Tout ce qu’il a vécu l’a rendu petit et cela a magnifié Christ. Maintenant, il va décrire une expérience particulière qu’il a vécue, une expérience que personne d’autre n’a vécu.
Il décrit cette expérience non pas parce qu’il la trouve utile pour lui-même, mais parce qu’elle est utile pour les Corinthiens – et pour nous aussi. En fait, il a déjà eu cette expérience il y a 14 ans (verset 2) sans en parler jusqu’à maintenant. Il s’agit d’un véritable exploit. Pourrais-tu garder pour toi seul une expérience magnifique, exceptionnelle, que tu as vécue, sans la partager à d’autres ? Paul n’en a pas encore parlée. Mais maintenant c’est le bon moment d’en parler, sans auto-élévation. D’ailleurs, Dieu lui a donné un ‘remède’ contre cela. Tu le liras au verset 7.
Paul peut parler « des visages et des révélations » qu’il a reçus du Seigneur. Certaines des « visions » qu’il a eues se trouvent en Actes (Act 9:12 ; 16:9 ; 18:9). L’une des « révélations » que le Seigneur lui a données, peut-être la plus belle, se trouve en Éphésiens 3 (Éph 3:1-11). Ce sont des choses qui le placent bien au-dessus des séducteurs. En même temps, ce sont des choses le rend très humble, parce qu’elles viennent de Dieu. Il en est profondément impressionné.
V2. En plus de ces visions et révélations du Seigneur, quelque chose de spécial lui est aussi arrivé. Il ne sait pas comment, ni dans quel état il se trouvait. Il se peut qu’il ait été dans son corps – j’imagine une sorte de rêve – et qu’ensuite le ciel soit venu à lui, ou que Dieu l’ait pris dans son corps et tout. Il se peut aussi que le Seigneur ait emmené son esprit au troisième ciel, tandis que son corps est resté sur la terre, et qu’il ait été brièvement élevé au ciel. Il ne le sait pas, seul Dieu le sait. Cela lui suffit.
Le troisième ciel est le lieu le plus élevé de la création. Le ciel est l’endroit où Dieu habite, et où se trouve son trône. Cela indique la hauteur à laquelle Paul a été enlevé : au-dessus du ciel des nuages, que tu peux appeler le premier ciel, et même au-dessus du ciel des étoiles et des planètes, que tu peux appeler le deuxième ciel. C’est un endroit où Satan a encore accès, comme tu peux le lire en Job 1-2 (Job 1:6 ; 2:1).
V3-4. Satan n’a pas accès au paradis. Le terme « paradis » exprime quelque peu l’atmosphère qui y règne : c’est l’endroit où se trouvent l’esprit et l’âme des croyants décédés, et où ils jouissent du Seigneur Jésus sans être dérangés. C’est là que Paul a été autorisé à jeter un coup d’œil et à écouter pendant un certain temps. Il a entendu l’a beaucoup impressionné. Les mots qu’il a entendus étaient « ineffables », qui ne peuvent pas être exprimés avec le langage humain. C’est un langage céleste. Et même s’il avait pu, il n’en aurait pas parlé, car il n’aurait pas été compris.
Dieu lui a permis de vivre cette expérience particulière pour l’encourager dans son service. Elle correspond parfaitement au service que Dieu lui a confié. Son service est intimement lié à Christ, qui est maintenant glorifié dans le ciel. Partout où il allait, c’est le thème principal de sa prédication. Ce qu’il a vécu au paradis, au troisième ciel, est gravé dans son esprit. Cela l’a constamment motivé pour accomplir son service pour le Seigneur.
N’est-ce pas pareil pour toi ? Même si les expériences vécues par Paul sont celles d’un apôtre, tu vis, toi aussi, de belles expériences avec le Seigneur. Ce ne sont pas des visions, mais plutôt des faits quotidiens, pas nécessairement extraordinaires, mais qui te prouvent que le Seigneur qu’ils viennent du Seigneur. Toutes ces expériences avec le Seigneur te donnent une motivation supplémentaire pour le servir.
V5. En ce qui concerne la glorification de Paul : il veut effectivement se glorifier d’un homme en Christ, parce qu’il s’agit alors de Christ. L’homme Paul n’est alors plus visible. Il est pour ainsi dire entouré par le Christ, de sorte qu’on ne voit plus rien de Paul. Il est bon de te rappeler que Dieu te voit aussi en Christ (2Cor 5:17). Plus tu en seras conscient, plus cela définira ta vie. Tu ne penses plus à toi, tu ne vis plus pour toi non plus. Le secret de cette vie est écrit en Galates 2 (Gal 2:20). Relis attentivement ce verset, pour te l’approprier et demande à Dieu pour ce verset influence toute ta vie.
Paul ne veut pas se glorifier de lui-même, sinon dans ses faiblesses. Ses faiblesses montrent qu’il n’est pas exactement une personne exceptionnelle. Cela donne à Dieu l’occasion de montrer sa force en lui.
V6. Bien sûr, Paul aurait pu tirer profit des circonstances dans lesquelles il se trouvait, dans la souffrance et au paradis, pour faire ses preuves. Il n’aurait dit que la vérité. Peut-être reconnais-tu, chez toi ou chez d’autres, que chacun aime partager ses propres expériences, et être admiré.
Adopter l’attitude de Paul n’est pas évident. Il a volontairement choisi d’attribuer tout l’honneur à Dieu et à Christ. Il ne voulait pas donner l’occasion à qui que ce soit de l’estimer plus haut que la réalité. Est-ce qu’il t’arrive aussi de faire de ton mieux pour que les gens pensent un peu mieux de toi que ce qu’ils voient de toi ou entendent de toi ? En chacun de nous, il y a cette tendance à vouloir montrer la meilleure image de soi, pour être mieux apprécié ou estimé
Paul ne veut pas devenir un héros lui-même, ni s’attribuer la gloire. Son principal souci est d’éviter que lui soit donné l’honneur qui revient à Dieu et au Christ seul. Il aurait eu de quoi se glorifier, notamment sa ‘visite’ au paradis. Le danger de l’exaltation de soi rôde constamment. Paul est par nature un homme aussi pécheur que toi. En raison de l’excellence de la révélation qu’il a eue, le danger de devenir orgueilleux est encore plus grand. Dieu le sait aussi. C’est pourquoi Il a donné à Paul un ‘garde du corps’ pour le protéger de ce danger. Nous verrons, dans les versets suivants, qui est ce garde du corps et comment Paul y réagit.
Relis 2 Corinthiens 12:1-6.
À méditer : As-tu vécu des expériences particulières avec le Seigneur qui t’ont encouragé à ne vivre que pour lui ?
7 - 10 Ma grâce te suffit
7 Et afin que je ne m’enorgueillisse pas à cause de l’extraordinaire des révélations, il m’a été donné une écharde pour la chair, un ange de Satan pour me frapper au visage, afin que je ne m’enorgueillisse pas. 8 À ce sujet, j’ai supplié trois fois le Seigneur qu’elle me soit retirée ; 9 et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. 10 C’est pourquoi je prends plaisir dans les faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ : car lorsque je suis faible, alors je suis fort.
V7. Paul a vécu une expérience merveilleuse, dont il aurait pu être extrêmement fier. Quelqu’un a dit un jour : « Il n’est pas dangereux d’être au troisième ciel, mais d’y avoir été. » Pour empêcher Paul de s’enorgueillir ‘à cause de l’excellence de la révélation’, Dieu lui a donné un ‘garde du corps’. Et quel garde du corps ! C’est « un ange de Satan », qui le frappe au visage. Cela n’a pas été une compagnie agréable. Cela fait déjà 14 ans qu’il a ce serviteur de Satan avec lui.
Cet ange de Satan lui cause « une écharde pour la chair ». Personne n’aime toucher une épine, car la seule conséquence est la douleur. L’ange de Satan fait en sorte que la douleur persiste. Paul en fait l’expérience, comme s’il était frappé au visage. On dit parfois que cette écharde fait référence à une certaine maladie des yeux. On déduit cela d’un verset de Galates 6 (Gal 6:11). Il pourrait aussi s’agir d’un trouble de la parole, que l’on déduit d’après un verset en 2 Corinthiens 10 (2Cor 10:10).
V8-9. Quoi qu’il en soit, c’est quelque chose qui lui rappelle constamment sa propre faiblesse. Il aurait aimé en être délivré, et il a aussi prié pour cela, jusqu’à trois fois même. Le Seigneur n’a pas répondu à cette prière, mais Il lui a donné un baume pour la douleur : sa grâce.
Quelle formidable consolation et quel encouragement cette réponse du Seigneur a été pour plusieurs croyants, au cours des siècles. Elle s’applique encore aujourd’hui, à toi. Toi aussi, tu as peut-être quelque chose dans ta vie que tu dois supporter, et dont tu aimerais te débarrasser. Tu as souvent prié pour que cela change, sans effet. J’espère que tu peux dire, par expérience, que le Seigneur t’a aussi dit que sa grâce est suffisante.
As-tu prié plus de trois fois et n’as-tu toujours pas eu de réponse ? As-tu l’impression qu’Il ne t’écoute pas ? Alors, je me permets de te parler de Jérémie, un homme qui a connu, lui aussi, des moments très difficiles. Quelles souffrances il avait dû traverser et dans lesquelles il est encore plongé. Pourtant, il le dit en Lamentations 3 : « Car le Seigneur ne rejette pas pour toujours ; mais, s’il afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés ; car ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes » (Lam 3:31-33). C’est le langage de la foi, que tu peux aussi parler.
La plus belle victoire que Satan puisse remporter, c’est lorsque nous commençons à douter de l’amour de Dieu, quand Il ne nous accorde pas ce que nous demandons. Ne lui laisse pas remporter cette victoire. Dieu utilise ton épreuve pour te maintenir petit et faible, afin que sa puissance puisse s’accomplir dans ta faiblesse. Tu peux être certain que ceux qui accomplissent un service pour le Seigneur, ont quelque chose dans leur vie qui les maintient dans la faiblesse. C’est ainsi que Dieu nous empêche de devenir orgueilleux et d’oublier que nous avons besoin de Lui en toutes choses.
Ces versets ne signifient pas que tu ne peux prier que trois fois pour une demande précise. La Bible est pleine d’exhortations pour nous inciter à persévérer dans la prière. Lis, par exemple, ce que le Seigneur dit à ce sujet dans une parabole en Luc 18 (Lc 18:1-8).
Ce dont il est question dans ces versets en 2 Corinthiens, c’est de quelque chose de particulier dans ta vie que tu sais que le Seigneur permet que tu restes petit. Tu as prié pour cela plusieurs fois, mais avec le temps, le Seigneur t’a donné la conviction que tu ne devais plus prier pour cela, parce qu’Il juge qu’il vaut mieux que cela reste ainsi. Mais encore une fois : tu feras également l’expérience de son aide et de sa puissance d’une manière que tu n’aurais pas connue autrement.
V10. C’est ce qui fait dire à Paul qu’il « prend plaisir dans les faiblesses ». En effet, elles sont des occasions qui permettent à la puissance du Christ de se manifester dans sa vie. Il veut tout faire et tout endurer pour Christ. Moins il reflète lui-même et plus il reflète Christ, plus il est heureux. Il met en pratique ce qui est écrit en Jean 3 : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jn 3:30).
Si tel est le désir profond de ton cœur, tu voudras passer par des épreuves et des détresses pour reconnaître ta propre faiblesse et la puissance de Christ. Même si tu es faible face à toutes ces difficultés, tu seras rendu fort, parce que la puissance du Christ demeure sur toi. La puissance du Christ peut alors prendre possession de toi parce que tu n’affrontes pas les difficultés par tes propres forces.
Je reviens sur cette prière que Paul a répétée trois fois. Elle me rappelle la prière du Seigneur Jésus trois fois à Gethsémané. Tu trouves cette histoire en Matthieu 26, Marc 14 et Luc 22 (Mt 26:36-46 ; Mc 14:32-42 ; Lc 22:39-46). Il y demande trois fois à son Père s’il est possible que la coupe – c’est-à-dire la coupe du jugement pour le péché sur la croix – passe loin de Lui.
Pourtant, il y a une grande différence avec la prière de Paul. Paul veut être délivré d’un remède qui le préserve de l’orgueil. Cela signifie que le péché est présent chez Paul et que son activité doit être empêchée. Dans le Seigneur Jésus, rien de tout cela n’est présent. En Lui, il n’y a pas de péché. C’est aussi la raison pour laquelle Il demande à son Père de ne pas avoir à entrer en contact avec le péché.
Ce qui est terrible de la coupe que le Seigneur a dû boire, c’est qu’Il a été fait péché et qu’Il a dû prendre sur Lui les péchés de tous ceux qui croyaient et croiraient afin de recevoir le plein jugement de Dieu sur ces péchés. C’est quelque chose qu’Il ne pouvait pas désirer. Avec Paul, c’est son imperfection qui le conduit à sa prière. Avec le Seigneur Jésus, c’est sa perfection qui Le fait supplier.
Le Seigneur Jésus ajoute immédiatement : « Toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi [tu veux]. » En tout, Il est complètement d’accord avec le chemin que le Père a pour Lui. Jamais Il n’aurait voulu suivre une autre chemin. Mais Il a horreur de devoir entrer en contact avec le péché et d’être ainsi séparé de son Dieu. D’où sa prière. Après avoir prié, Il a une paix parfaite dans son cœur et Il se laisse capturer pour accomplir toute l’œuvre, en disant : « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jn 18:11b).
Ta vie de foi et de prière sera richement bénie, si tu apprends à te soumettre et dire : ‘Non pas comme moi je veux, mais comme Toi Tu veux.’ Soumettre ta volonté à celle de Dieu est le secret de la paix dans ton cœur, malgré les circonstances que tu aimerais voir différentes.
Relis 2 Corinthiens 12:7-10.
À méditer : As-tu ‘une écharde pour la chair’ dans ta vie ? À ton avis, quelle est l’intention de Dieu à ce sujet ?
11 - 21 Les soins de Paul pour les Corinthiens
11 Je suis devenu insensé : vous m’y avez contraint ; car moi, j’aurais dû être recommandé par vous ; car je n’ai été nullement inférieur aux plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien. 12 Certainement les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous en toute patience, [par] des signes, des prodiges, et des miracles. 13 Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres assemblées, sinon dans le fait que moi-même je ne vous ai pas été à charge ? Pardonnez-moi ce tort ! 14 Me voici prêt pour la troisième fois à aller auprès de vous ; et je ne vous serai pas à charge, car je ne cherche pas vos biens, mais vous-mêmes : en effet ce ne sont pas les enfants qui doivent amasser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants. 15 Et moi, très volontiers, je dépenserai et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes, même si, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé. 16 Eh bien, soit ! moi, je ne vous ai pas été à charge, mais, fourbe que je suis, je vous ai pris par ruse. 17 Me suis-je enrichi à vos dépens par l’un de ceux que je vous ai envoyés ? 18 J’ai fait appel à Tite et j’ai envoyé le frère avec lui. Est-ce que Tite s’est enrichi à vos dépens ? N’avons-nous pas marché dans le même esprit ? N’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ? 19 Vous avez longtemps pensé que nous nous justifions auprès de vous. Devant Dieu, nous parlons en Christ, et absolument tout ce que nous disons, bien-aimés, est pour votre édification. 20 Car je crains que, à mon arrivée, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que moi, je sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas : qu’il y ait des querelles, des jalousies, des colères, des intrigues, des médisances, des insinuations, des enflures d’orgueil, des désordres, 21 et qu’à mon retour [parmi vous] mon Dieu ne m’humilie à votre sujet. Je crains d’être affligé à propos de plusieurs de ceux qui ont péché auparavant, et ne se sont pas repentis de l’impureté, de la fornication et des impudicités qu’ils ont commises.
V11. Paul revient sur sa défense. Il répète ce qu’il a déjà dit, à savoir qu’il est devenu « insensé » de parler de lui. Les Corinthiens l’ont obligé à parler, suite à ce qu’ils avaient entendu de la bouche des faux apôtres. Ces personnes ont parlé de Paul de façon négative. Les Corinthiens s’étaient laissé influencer par ces calomnies, alors qu’ils connaissaient très bien Paul. Paul n’avait-il pas été la personne que Dieu avait utilisée pour les amener à la foi dans le Seigneur Jésus ?
Son autodéfense n’aurait pas dû être nécessaire. Ce sont les Corinthiens eux-mêmes qui auraient dû le défendre ! Il n’est pas inférieur aux apôtres qui avaient été avec le Seigneur Jésus. Il est question de son service. Sa personne ne signifie rien pour lui-même.
V12. Lorsqu’il était avec eux, ils avaient été témoins des signes, des prodiges, et des miracles qu’il avait accomplis. Ce n’est pas de ‘la chance’, mais de ce que Paul avait accompli« en toute patience ». La patience dont fait preuve une personne démontre ce qu’elle est. Dans le cas de Paul, les Corinthiens avaient reconnu qu’il prêchait avec conviction, et que sa mission venait d’en haut.
V13. Comparés à d’autres églises, les Corinthiens ne manquaient de rien. Paul se consacrait à eux avec autant de zèle que dans les autres églises. La seule différence est qu’il n’a pas accepté d’argent de leur part, tandis qu’il en avait accepté de la part d’autres églises. Considèrent-ils cela comme une preuve qu’il ne se soucie pas vraiment d’eux ? Il leur a déjà dit qu’il ne voulait pas donner l’impression de rechercher son propre bénéfice de quelque manière que ce soit.
Leur condition spirituelle est telle qu’ils ne pourraient que se glorifier d’avoir aussi fait leur part pour soutenir l’apôtre. Il veut éviter cela. Il veut les affronter sans aucune obligation et pouvoir leur dire librement ce qui ne va pas. Considéraient-ils comme une injustice le fait que Paul ne leur ait demandé aucune contribution financière ? Il demande un peu ironiquement pardon pour cela.
V14. En même temps, il dit qu’il n’agira pas différemment quand il viendra les visiter « pour la troisième fois ». Il ne prendra pas d’argent de leur part, aussi à ce moment-là.
Au fait, comment Paul peut-il parler de « pour la troisième fois » alors que nulle part dans la description de voyage que nous avons de lui dans le livre des Actes, il n’apparaît qu’il a fait une deuxième visite à Corinthe ? Une explication pourrait être qu’il avait prévu une deuxième visite, mais qu’il l’avait reportée à cause de la mauvaise situation des Corinthiens. Il voulait leur épargner une action stricte de sa part et leur donner l’occasion de mettre de l’ordre dans les choses qui n’allaient pas. Cette ligne de pensée peut être déduite de ce qu’il dit en 2 Corinthiens 1 (2Cor 1:15,23).
Maintenant, il est prêt à venir pour la troisième fois, et il est désireux de venir parce qu’il a le bien pour eux à l’esprit. Il se soucie d’eux personnellement et non de leur argent ou de leurs biens. Ils sont ses enfants dans la foi. Comme un vrai père attentionné, il ne cherche pas à tirer le plus de profit possible de ses enfants, mais met tout en œuvre pour leur donner ce dont ils ont besoin. Comme les parents qui se dépensent pour leurs enfants, Paul désirait partager avec eux ses richesses spirituelles.
V15. Et qu’ils comprennent ou non pourquoi il se comporte ainsi, cela ne change rien pour lui. Il les aime extraordinairement. Ce qu’il dit ici est une belle preuve d’amour véritable. Même si l’amour n’est pas réciproque, ou mal interprété, il reste opérant. Malgré tous les ennuis que les Corinthiens lui causent, il continue à se soucier d’eux. Précisément, les ennuis qu’ils lui causent rendent son soin pour eux encore plus grand et son amour pour eux encore plus abondant.
Les personnes influencées par la médisance interprètent mal tout ce que fait l’autre personne. Paul ne se décourage pas pour autant. Il ne pense pas à lui. Il est prêt à mettre tout ce qu’il a et même lui-même à leurs dépens, si seulement les choses s’arrangent avec eux et qu’ils reprennent le droit chemin du Seigneur.
V16-17. Malgré toutes ces preuves de son amour, ne veulent-ils pas l’accepter ? Il ne les a pas chargés. En ce qui le concerne, ils peuvent sans crainte expliquer sa conduite comme étant astucieuse et rusée, s’ils se souviennent aussi qu’il n’a nullement cherché son propre intérêt.
Il ne l’a certainement pas fait d’une manière sournoise, par exemple par l’intermédiaire d’autres personnes. Ils peuvent bien penser que ce n’était peut-être pas lui, mais qu’il avait dirigé d’autres personnes et qu’il s’est enrichi de cette façon.
V18. Il peut aussi les regarder calmement en face, sans aucun sentiment de culpabilité ni regret au sujet de Tite et du frère envoyé avec lui. Ils doivent admettre que ces deux frères avaient le même esprit d’amour et de service que Paul et qu’ils agissaient de la même manière.
V19. La méfiance une fois installée est difficile à éliminer. Ces faux docteurs ont bien fait leur travail. Mais Paul devait tout faire pour regagner la confiance des Corinthiens. La pensée qui s’est emparée d’eux, qu’il veut se défendre, est mise en présence de Dieu par Paul. Tu ne peux le faire que si tu as une conscience parfaitement tranquille et c’est le cas de Paul. Christ est la substance de son ministère. La présence de Dieu est le point de départ de sa prédication. Le but de son ministère est d’édifier les croyants de Corinthe.
Vois-tu comment il s’adresse à eux ? Il les appelle « bien-aimés ». Ce n’est pas une parole exprimée sans réfléchir, mais elle reflète les sentiments de son cœur. C’est la meilleure façon de gagner les croyants errants. Cela ne veut pas dire qu’on tolère le mal, non, en aucun cas. L’amour « ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité » (1Cor 13:6).
V20. C’est pourquoi Paul ajoute à ses remarques un avertissement qui doit les toucher profondément. Plusieurs de choses ne sont pas en ordre. Les choses qu’il mentionne, il ne l’invente pas. Ce sont des choses que l’on retrouve chez les croyants de Corinthe. Et aujourd’hui aussi, ils peuvent encore être présents.
V21. Si Paul constate ces choses à son arrivée, cela sera une humiliation pour lui. Il le ressentira comme Dieu l’humilie et cela en leur présence. Il ressentira comme un échec personnel devant Dieu le fait qu’il n’ait pas réussi à leur faire ôter le mal. Quelle tristesse il éprouverait, en concluant que plusieurs ne se sont pas repentis des péchés qu’ils ont commis.
Il ne suffit pas non plus de rompre avec le péché. Il est nécessaire de s’en repentir sincèrement. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on peut à nouveau recevoir et apprécier les bénédictions que Dieu accorde par l’intermédiaire de ses serviteurs. S’il n’y a pas de repentir sincère pour un péché commis, on peut être tenté de retomber dans le péché.
Si tu repenses au début de ce chapitre, tu verras un grand contraste avec la fin. Le chapitre commence avec un homme en Christ enlevé au paradis et il se termine avec des personnes qui n’ont pas renoncé aux péchés les plus terribles. Les deux situations sont possibles. J’espère que tu as vraiment renoncé à tes péchés passés, avec repentance, et que tu vis comme un homme en Christ.
Relis 2 Corinthiens 12:11-21.
À méditer : Dans quelle relation Paul se place-t-il par rapport aux Corinthiens ? De quelle manière l’exprime-t-il ?