1 - 4 Simplicité à l’égard de Christ
1 Je voudrais que vous supportiez un peu ma folie ! Mais oui, supportez-moi ! 2 Car je suis jaloux à votre égard d’une jalousie de Dieu : oui, je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste. 3 Mais je crains qu’en quelque manière, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues [et détournées] de la simplicité à l’égard de Christ. 4 Car si quelqu’un vient prêcher un autre Jésus que nous n’avons pas prêché, ou si vous recevez un esprit différent que vous n’avez pas reçu, ou un évangile différent que vous n’avez pas accepté, vous pourriez bien [le] supporter.
Paul poursuit en dénonçant les faux apôtres qui racontent des mensonges sur lui. Tu penses peut-être : est-il vraiment nécessaire de lire autant de versets sur la défense de Paul ? Cette argumentation sur sa défense est importante, même aujourd’hui. Certains prétendent qu’il ne faut pas attribuer tant d’autorité à ce que Paul a écrit. Ils osent même dire que Paul s’est complètement trompé à certains égards, et qu’il n’a pas suivi son époque. Ces personnes prétendent connaître la Bible, et plusieurs ont même une formation théologique.
Critiquer ce que Paul a écrit, c’est critiquer Dieu, qui a dicté à Paul ce qu’il devait écrire. Il est donc bon de se familiariser avec tous ses arguments pour ne pas se laisser déborder par les personnes qui critiquent Paul.
La façon dont l’apôtre s’adresse aux Corinthiens démontre bien qu’ils sont déjà très influencés par ces faux apôtres. Paul est obligé de comparer ses actions à celles que les Corinthiens revendiquent pour eux-mêmes. Cette comparaison devrait ouvrir les yeux des Corinthiens sur le manque de sincérité de ces gens qui prétendent venir avec un message de la part de Dieu.
V1. Il demande d’abord s’ils veulent bien supporter un peu sa folie, car parler de soi était une folie pour Paul. A la fin du chapitre précédent, n’a-t-il pas dit que l’important est d’être recommandé seulement par le Seigneur ? Et maintenant, il va se recommander lui-même. Mais, rappelle-toi, c’était par nécessité. Il leur demande de le supporter, car il doit leur dire ce qu’ils n’aimeraient sans doute pas entendre.
V2. Il le fait parce qu’il est jaloux, dans le sens positif du terme. Quand tu penses à la jalousie, tu penses à quelque chose de négatif. Si ton ami a quelque chose que tu n’as pas, tu peux parfois devenir jaloux. Avec Paul, il s’agit d’une jalousie que Dieu a aussi, et non quelque chose de mal. C’est une jalousie liée à l’amour.
Paul, par son service, a uni les croyants de Corinthe au Christ. Il compare cela à des fiançailles. Lorsqu’un homme et une femme se fiancent, une relation est établie et elle va beaucoup plus loin que l’amitié. Tu peux avoir beaucoup d’amis, mais tu ne peux avoir qu’une seule fiancée. Ce sera inacceptable, si ta fiancée ne s’intéresse pas beaucoup à toi et fréquente d’autres hommes ou femmes. Tu deviens jaloux. Tu désires l’amour de ta fiancée pour toi seul, à juste titre. C’est la jalousie du cœur de Dieu, telle qu’elle se manifeste chez Paul parce que les Corinthiens se détournent du Christ qui leur a été prêché par Paul, et préfèrent écouter des imposteurs.
Il compare les Corinthiens, et cela s’applique à toute l’église, à « une vierge chaste ». Une vierge chaste est une personne qui n’a pas encore eu de rapports sexuels avec un homme et qui se garde chaste Quand une église néglige la communion avec Jésus Christ et se laisse influencer par le monde, elle attriste profondément le Seigneur Jésus.
V3. Paul craint que l’église réalise de moins en moins que son amour ne doit aller qu’au Seigneur Jésus, son Époux. C’est parce qu’elle ne réalise pas les ruses de Satan, comme ce fut le cas pour Ève. L’événement que Paul cite comme illustration se trouve en Genèse 3. Au paradis, le serpent s’approche d’Ève. Le serpent est le diable (Apo 12:9 ; 20:2). Il s’approche d’Ève avec ruse. Il ne commence pas par un mensonge grossier. Non, il cite d’abord quelque chose que Dieu a dit. Mais remarque, il déforme les paroles de Dieu (cf. Gen 3:1 et Gen 2:16).
C’est la première caractéristique du diable : il cite toujours la parole de Dieu pour semer le doute. Ensuite, il dit que Dieu n’est pas à la hauteur de ce qu’Il a dit (cf. Gen 3:4 avec Gen 2:17). Enfin, il remplace ce que Dieu a dit par son propre mensonge (Gen 3:5).
L’attrait de ce mensonge est accentué par ce que voit Ève en regardant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Comme il est beau ! C’est exactement ce que le serpent a dit. Alors il ne se trompe pas, n’est-ce pas ? Dès cet instant, le mal est fait. Ève a oublié ce que Dieu lui a dit et ses pensées ont été corrompues par ce que le serpent a dit. Qu’aurait-elle dû faire ? Elle aurait dû écouter et faire ce que Dieu lui avait dit.
Mais l’église a-t-elle une meilleure attitude ? L’église a-t-elle toujours consulté la parole de Dieu lorsque quelque chose devait être fait ou s’est-elle aussi laissée séduire par des discours fantaisistes ? Je crains que ce ne soit le cas. L’église s’est détourné « de la simplicité à l’égard de Christ ». Ses pensées ne restent pas constamment centrées sur Christ seul. ‘Simplicité’ signifie que les pensées de l’église sont concentrées sur un seul objet.
La pureté a été sacrifiée, l’église s’est souillée par ses rapports avec le monde. Elle a commencé à penser et à agir de plus en plus comme le monde. L’église est devenue une entreprise à gérer. Que penser du Conseil œcuménique des Églises qui intervient dans toutes sortes d’affaires politiques, parfois même en donnant de l’argent pour acheter des armes. On peut en arriver au point où les pensées sont corrompues et où Christ n’est plus l’unique objet du cœur des croyants.
V4. Quant aux Corinthiens, ils risqueraient d’abandonner Paul, s’ils prétendaient qu’il n’était pas un véritable apôtre. Ce qu’il leur a dit est sûrement un peu trop simple et trop radical. Faut-il vraiment vivre tout uniquement pour Christ ? Doit-Il avoir tous les droits sur ta vie ? Les docteurs, venus après Paul, avaient prêché un autre Jésus qui leur convenait mieux. C’est celui qui n’exige pas tout de toi, non pas celui que Paul leur prêchait. Ces docteurs avaient mis au second plan ce que le vrai Jésus a fait pour eux.
Ils avaient très facilement accepté cet « esprit différent », que ces docteurs leur avaient apporté, car il laisse un peu de place à ce qu’ils pensent eux-mêmes. Le Saint Esprit qu’ils ont reçu ne leur donne pas cette possibilité. Le désir du Saint Esprit est de les conduire dans toute la vérité (Jn 16:13). Un « évangile différent », un évangile facile, qui n’exige pas la vraie repentance, ni le jugement de soi sincère, est plus facile à accepter que les exhortations de Paul. Paul suppose la faillite totale de l’homme, mais il y a toujours quelque chose de bon dans l’homme, n’est-ce pas ?
Un tel raisonnement que certains Corinthiens tiennent, prouve à quel point ils se sont déjà ouverts à l’influence pernicieuse de ces faux apôtres et à quel point cette influence est occupée à faire son travail. Prends cette leçon à cœur, tiens-toi à ce que Dieu a dit dans sa Parole et garde les yeux fixés sur le Seigneur Jésus.
Relis 2 Corinthiens 11:1-4.
À méditer : Quel est le meilleur moyen d’éviter d’être séduit par le serpent ?
5 - 15 Paul et les faux apôtres
5 Or j’estime que je n’ai été inférieur en rien aux plus excellents apôtres. 6 Si je suis un homme ordinaire pour le langage, je ne le suis pas pour la connaissance : mais nous vous l’avons manifesté de toute manière et à tous égards devant vous. 7 Ai-je commis une faute en m’abaissant moi-même pour que vous soyez élevés, parce que je vous ai annoncé gratuitement l’évangile de Dieu ? 8 J’ai dépouillé d’autres assemblées en recevant un salaire pour vous servir. 9 Et quand j’étais auprès de vous – dans le besoin – je n’ai été à charge à personne, car les frères venus de Macédoine ont pourvu à mes besoins ; je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce soit, et je m’en garderai. 10 Comme la vérité de Christ est en moi, cette gloire ne me sera pas interdite dans les régions de l’Achaïe. 11 Pourquoi ? Est-ce parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait. 12 Mais ce que je fais, je le ferai encore, pour ôter l’occasion à ceux qui cherchent une occasion, et pour qu’ils soient trouvés semblables à nous dans les motifs qu’ils ont de se glorifier. 13 Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, qui se déguisent en apôtres de Christ ; 14 et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière : 15 ce n’est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de justice, eux dont la fin sera selon leurs œuvres.
V5. Paul a été accusé de beaucoup de choses. De mauvaises choses ont été racontées à son sujet. Les faux apôtres ont fait circuler des histoires qui ont trouvé un écho auprès des Corinthiens. Sachant que leur vie de chrétiens est en jeu, Paul s’est mis sur la défensive. Il aime trop les Corinthiens pour les laisser devenir la proie de ces séducteurs. Il se sent obligé de parler de lui et montrer aux Corinthiens la différence entre sa manière de travailler parmi eux et la manière dont ces trompeurs ont habité parmi eux. Tu ressens un peu le ton ironique de Paul, capable de se mesurer à ces ‘super’ apôtres.
V6. N’a-t ‘on pas dit de lui qu’il ne savait pas bien parler ni faire un discours ? Eh bien, c’est peut-être vrai, mais il possède la « connaissance ». Ils sont obligés de le reconnaître. Après tout, il la leur a communiqué ? Dans sa première lettre, il leur écrit qu’ils sont devenus riches en Christ, parce qu’ils possèdent toute la connaissance (1Cor 1:5). Comment ont-ils acquis ces connaissances ? N’était-il pas le moyen ? Ils ne doivent pas cela aux intrus qui tentent de s’interposer entre eux et lui.
V7. Il y a une autre grande différence entre lui et ces autres. Il n’a jamais pris un centime de soutien de leur part, alors que ces autres l’ont fait. Cette remarque a dû impressionner les Corinthiens. C’est comme s’ils l’accusaient d’un péché parce qu’il n’a rien accepté d’eux pour son service.
Il leur fait savoir qu’il s’est comporté de cette manière humble afin qu’ils soient élevés. Par sa prédication désintéressée, ils ne peuvent pas dire qu’il est venu à eux dans le but de gagner de l’argent. Il n’avait en vue que leur intérêt. Son désir était qu’ils soient délivrés de la puissance du péché, et élevés au cœur de Dieu.
Les faux apôtres ont trouvé dans son désintéressement un nouveau motif de le critiquer. Selon eux, tout serviteur qui se respecte prend de l’argent d’une église où il travaille. Il y a quelque chose qui ne va pas avec Paul parce qu’il n’a pas accepté d’argent. Eh bien, il y a aussi quelque chose qui ne va pas. Seulement, ce n’est pas à cause de Paul, mais à cause des Corinthiens eux-mêmes. Cela leur aurait donné une raison supplémentaire de se glorifier. Ils auraient pu être fiers de l’avoir aidé à faire son travail. Paul ne voulait pas de cela. Le désir de Paul est que seul Dieu soit glorifié.
V8. De la part d’autres églises, beaucoup plus spirituelles que les Corinthiens, il a effectivement accepté de l’argent. Il l’a fait parce qu’il sait que ces églises ont donné cet argent avec un bon motif. Elles contribuent financièrement à soutenir l’œuvre du Seigneur, mais pas pour se glorifier d’être généreuses. Ces églises n’ont pas non plus donné de revendiquer un droit particulier sur Paul. Donner n’est pas seulement un acte, c’est aussi un sentiment.
V9.La question principale concerne celui qui reçoit l’argent, et non celui qui donne. Paul n’est pas quelqu’un qui accepte sans réfléchir ce qu’on lui donne. Même lorsqu’il était en manque pendant son séjour chez les Corinthiens, il ne leur en a pas parlé. Tu peux apprendre de Paul. Si un jour tu manques du nécessaire, ne va pas le dire aux autres, mais parles-en au Seigneur, qui pourvoira à ton besoin. « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela ; mais cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus » (Mt 6:32b-33).
Beaucoup de lettres de mendicité de la part ou au nom de travailleurs chrétiens circulent. Je ne peux pas directement les qualifier d’ornement de la confiance en la foi. Aussi, de tels travailleurs ne se soucient pas du tout de savoir de qui ils reçoivent l’argent. En tout cas, ce n’est pas ainsi que Paul a procédé.
Les Corinthiens, parmi lesquels se trouvaient sûrement des croyants aisés, ont dû être choqués d’apprendre que Paul était dans le besoin, lorsqu’il était parmi eux. Ils ont sans doute été dans un grand embarras en lisant que ces églises de Macédoine, pauvres, avaient envoyé à Paul ce dont il avait besoin. Paul a volontairement renoncé au soutien financier des Corinthiens et il ne l’acceptera pas non plus pour le moment.
V10. Il souligne sa raison en disant : « La vérité de Christ est en moi. » Il sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il ne se laissera pas convaincre de changer son comportement. Il attend d’abord un changement visible chez les Corinthiens. Pour lui, l’essentiel est la prédication de Christ. Tout doit être soumis à cette prédication. S’il accepte de l’argent des Corinthiens, il y a un risque que « cette gloire » – c’est la prédication de Christ et rien d’autre – soit interdite chez lui.
V11-12. Cette phrase aussi peut être mal interprétée. On dira : ‘Maintenant, les Corinthiens sont impatients de donner et Paul ne le leur permet pas. Il ne les aime certainement pas.’ Il ne veut pas en discuter. Les personnes mal intentionnées sont rarement convaincues de leurs erreurs. Paul fait appelle à Dieu pour témoigner de son amour pour eux. Il défendra sans relâche ses enfants bien-aimés dans la foi et réfutera tous les arguments des séducteurs. Ceux-ci seront révélés comme de faux apôtres comme Paul a été révélé comme un véritable apôtre.
V13-14. Puis il dit sans équivoque quel genre de personnes ils sont qui sont venus chez les Corinthiens : des serviteurs de Satan. Ils s’étaient fait passer pour des apôtres de Christ, mais en réalité, c’était Satan qui est leur maître. Ils savent parler avec éloquence, mais leurs paroles sont pleines d’un venin mortel. C’est exactement la façon d’agir de Satan. Il « se déguise en ange de lumière », mais il te conduit dans les ténèbres.
Dans le monde, d’innombrables jeunes courent après lui avec des yeux ouverts, mais aveuglés. Satan les séduit, en leur promettant des merveilles, mais en réalité, il les conduit sur le chemin de la mort. Dans le domaine chrétien, Satan intervient aussi. Il sait déformer les choses pour te donner l’impression que tu as à faire à quelque chose de chrétien. Mais, en réalité il s’agit de quelque chose d’anti-chrétien. Ne te laisse pas séduire.
Il y a un bon moyen d’échapper à ses ruses, c’est de s’engager avec Christ et la parole de Dieu. On découvre quelque chose de faux en le comparant à ce qui est vrai. Une personne qui traite avec des billets de banque et qui sait, grâce à une étude minutieuse, à quoi ressemble un vrai billet, peut repérer les faux en un rien de temps. Il n’est pas nécessaire qu’il étudie d’abord toutes sortes de faux billets. Les faussaires essaient toujours des choses différentes. C’est une bonne comparaison pour t’aider à discerner le vrai du faux. Paul montre ce qu’est un véritable apôtre. Lorsqu’il s’apprête à parler de ses souffrances en tant qu’apôtre, cela apparaîtra aussi clairement.
V15. Ce que fait Satan se manifeste aussi chez ses adeptes. Ne sois pas étonné. Ils se présentent comme des champions de la justice, mais ils t’éloignent du véritable but de ta vie. Ce véritable but, c’est : glorifier Christ dans tous les domaines de ta vie.
Ceux qui travaillent consciemment à rendre ce but inatteignable auront une fin à la hauteur de leurs œuvres. Ayant fait l’œuvre de Satan, ils partageront la fin de ce dernier et seront jetés en enfer à sa suite.
Relis 2 Corinthiens 11:5-15.
À méditer : Que peux-tu apprendre de l’attitude de Paul face aux fausses accusations ?
16 - 23 L’insensé de Paul
16 Je le répète : que personne ne me tienne pour insensé ; ou bien, s’il en est autrement, acceptez-moi, même comme un insensé, pour que moi aussi je me glorifie un peu. 17 Ce que je dis, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme un insensé, avec cette assurance [d’avoir de quoi] me glorifier. 18 Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, moi aussi je vais me glorifier. 19 Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages ! 20 Oui, vous supportez qu’on vous asservisse, qu’on vous dévore, qu’on vous pille, qu’on vous traite de haut, qu’on vous frappe au visage. 21 J’ai honte à le dire, comme si nous avions montré de la faiblesse ; mais tout ce dont quelqu’un peut se prévaloir (je parle en insensé), je peux m’en prévaloir aussi. 22 Ils sont Hébreux ? – moi aussi. Ils sont Israélites ? – moi aussi. Ils sont la descendance d’Abraham ? – moi aussi. 23 Ils sont serviteurs de Christ ? (je parle comme un homme hors de sens) – moi plus encore : dans les travaux bien davantage, sous les coups excessivement, dans les prisons bien plus souvent, en danger de mort souvent
V16. L’apôtre répétait sans cesse qu’il est obligé de parler de lui-même. Son cœur, tellement rempli de Christ, devait le pousser à ne parler que de Christ. Puisqu’on critique sa qualité d’apôtre et indirectement celui qui l’a envoyé et aussi l’évangile qu’il a prêché aux Corinthiens, par lequel ils sont venus à la foi, il doit défendre son apostolat. Il aime trop Christ et les croyants de Corinthe pour rester muet, sachant que les serviteurs de Satan continuent à faire leur travail pernicieux parmi eux.
Ils ne doivent pas penser que Paul est un insensé. Même s’ils le pensent, ils doivent l’accepter comme tel. Il veut se glorifier un peu, avec quelques arguments en faveur de son service. Mais, une fois de plus, il n’aime pas faire cela.
V17-19. Il sait aussi que le Seigneur ne veut pas qu’il se glorifie. Cependant, il sait aussi que le Seigneur juge bon de le faire pour leur bien. C’est comme avec un enfant récalcitrant qui a besoin d’une fessée. Tu n’aimes pas le faire, mais c’est nécessaire.
Les Corinthiens supportent des gens insensés, comme ces faux apôtres qui se glorifient de toutes sortes de choses. Ils se croient sages et capables de juger ce que ces gens leur prêchent. Alors, s’ils sont si sages, ils peuvent aussi juger ce que lui, le vrai apôtre, a à dire.
V20. Paul énumère tout ce qu’ils ont enduré de la part de ces faux apôtres. Ils se sont permis d’être « asservis ». Ils se sont laissés emprisonner dans leurs pensées par ces imposteurs, probablement parce qu’ils prêchaient à nouveau la loi comme mode de vie. Cela contraste avec la liberté en Christ que Paul leur a prêchée et par laquelle il les a liés à Christ et non à lui-même.
Ils supportent qu’on les « dévore » et qu’on les « pille » ou « prenne ». Ces gens ont exigé des Corinthiens une contribution pour leur subsistance. Ils sont entrés de force dans les maisons et y mangent, et lorsqu’ils sont passés à autre chose, ils leur ont pris de l’argent. Cela contraste avec l’attitude de Paul qui ne voulait rien leur prendre.
Ces personnes ont réussi à prendre une place de supériorité, au-dessus des Corinthiens. Cette attitude contraste avec l’humilité qui caractérisait Paul, lorsqu’il était avec eux. Ces personnes ne craignaient probablement pas l’utilisation de la force physique. C’est ce que semble dire l’expression « frapper au visage ». Elle peut aussi signifier qu’ils ont utilisé un langage blessant et moqueur pour rabaisser les Corinthiens. Cela contraste avec l’attitude aimable et humble de Paul, qui parle de lui comme d’un père et les traite ainsi (1Cor 4:15).
V21. ‘Je sais bien’, dit l’apôtre, ‘que mes actes me couvrent de honte et que j’ai « montré de la faiblesse » en agissant comme je l’ai fait.’ L’essentiel pour lui est de servir les Corinthiens, même s’il doit supporter d’être traité d’insensé.
Il est remarquable de constater tout ce que des croyants peuvent supporter de la part des faux docteurs, et le peu qu’ils peuvent accepter de la part des véritables serviteurs de Dieu. Il peut arriver que des croyants veuillent maintenir des choses qui ne sont pas juste. Si cela est signalé pour être corrigé, il n’y aura pas de remerciements. Non, alors ces autres. Au moins, ceux-là laissent ta conscience tranquille. Oui, ils exigent beaucoup de ta part, mais tu considères simplement cela comme un paiement pour les services rendus. Ces croyants peuvent aussi penser avoir bien accompli leur devoir, et continuent à mener leur vie comme ils l’entendent. N’oublie pas qu’il s’agit ici de croyants, pas d’incrédules. Cela devrait nous interpeller, toi et moi.
Tu retrouveras les caractéristiques des faux apôtres que Paul présente aux Corinthiens chez de nombreux conducteurs de sectes qui se trouves dans le domaine chrétien. Ce sont généralement des personnes charismatiques, qui ont réponse à tout dans la Bible. On peut en rencontrer dans n’importe quelle communauté de foi. Ils utilisent certaines vérités de la Bible, et les mélangent à des erreurs, de manière très subtile. L’erreur devient plausible et donc d’autant plus mortelle.
La raison pour laquelle ces conducteurs de sectes sont acceptés par de nombreux croyants est que ces derniers n’examinent pas la Bible eux-mêmes. D’innombrables chrétiens laissent l’étude de la Bible à leurs ‘conducteurs’. C’est le cas dans presque toutes les communautés religieuses. C’est un grand mal, qui permet aux faux ouvriers de faire facilement leur travail pernicieux et de détourner de nombreux croyants ignorants du chemin de la vérité. Je te conseille vivement d’écouter ce que dit Paul. Il te dit la vérité.
Pour souligner cela, Paul va raconter tout ce qu’il a vécu dans son service pour le Seigneur. Ces faux apôtres ne peuvent pas rivaliser avec cela. Avant de commencer cela, il exprime à nouveau sa réticence à ce sujet. Il utilise le mot « insensé » pour faire sentir aux Corinthiens à quel point ils ont dévié, pour qu’il fasse cela. Le revers de la médaille, c’est que Dieu utilise cette situation chez les Corinthiens pour te donner un aperçu de ce que cet homme a vécu dans son service pour le Seigneur.
Ces faux docteurs osent-ils parler d’eux-mêmes ? Eh bien, lui aussi a ce courage, même s’il pense que c’est insensé et malavisé de devoir parler de soi. Il peut se mesurer à eux, c’est certain.
V22. Peuvent-ils se glorifier d’avoir des ancêtres juifs ? Lui aussi. On peut en déduire que ces faux apôtres ont probablement une origine juive. J’y ai fait allusion en expliquant la phrase « si quelqu’un vous asservisse » (verset 20). Par « Hébreux », il fait référence à un peuple qui vit ce monde, séparé des autres nations. Par « Israélites », il entend un peuple qui appartient à Dieu. Par « descendants d’Abraham », il désigne un peuple auquel Dieu a fait des promesses. Ces descriptions donnent quelques informations sur ses origines et son passé. Il n’est en rien inférieur aux autres.
V23. Ce qui suit est une démonstration impressionnante de dévouement au service de Christ. Il ne s’agit plus de belles paroles, mais de ce que tu es prêt à sacrifier pour Lui. Osent-ils s’appeler « serviteurs de Christ » ? Il racontera son service pour le Christ. Ils devront alors arriver à la conviction qu’il surpassait de loin leur service.
Il se sent comme un « insensé » ; il est ait très réticent de devoir tout dire. Mais il ne peut pas faire autrement. Il doit devenir clair pour les Corinthiens que les personnes qui sont entrées parmi eux sont de faux serviteurs de Christ.
Leur relation avec Paul est remise en question, leur relation avec Christ. En faisant leurs adieux à Paul en donnant place, pour ainsi dire, à ces autres faux apôtres, ils ont renoncé à son service et même à Christ qu’il leur a prêché. C’est pour glorifier Christ et pour s’assurer de la foi des Corinthiens, que Paul doit parler de cette manière.
Paul commence. Il attire l’attention sur une liste impressionnante. Sans aucune exagération, il énumère ce qu’il a fait, tout ce qui lui est arrivé et comment il s’est senti. Pas de ‘succès story’, pas de grandiloquence. Juste des faits sobres sur la vie d’un serviteur qui s’est consacré corps et âme à la tâche que le Seigneur Jésus lui avait confiée.
Si tu penses que servir le Seigneur est facile, tu pourras être choqué par ces versets. Ces versets n’ont pas pour but de te décourager, mais de te montrer ce qu’un serviteur qui aime son Seigneur peut supporter. Plusieurs de ces situations sont décrites dans le livre des Actes. Le Seigneur reste le Même aujourd’hui, et Il veut aussi t’aider, si tu dois souffrir pour Lui. Tes souffrances ne seront sans doute jamais aussi intenses que celles que Paul a dues endurer, même si parfois, le Seigneur te demande de Le servir de cette manière.
Regarde la première situation qu’il mentionne : « dans les travaux bien davantage ». C’est une situation que tu pourrais toi-même connaître. Paul avait un ministère particulier. Ce qu’il a expérimenté, aucune autre personne ne l’a expérimenté. Mais cela n’enlève rien au fait que tu peux toi aussi t’engager pleinement dans ce que le Seigneur te donne à faire.
Ensuite, il parle de ses propres circonstances. Il s’est retrouvé plusieurs fois dans la « prison ». Ce n’étaient pas des ‘appartements de luxe’ appelés prison de nos jours, du moins ici en Occident. Il s’agit souvent de cachots sombres, souterrains, humides, avec de la vermine, où l’on sentait le renfermé. Le traitement que l’on subit n’est pas vraiment empreint de courtoisie. Jamais il ne s’est retrouvé là parce qu’il a commis un crime. À chaque fois, c’est à cause des Juifs qui le haïssaient, parce qu’il leur avait prêché le Seigneur Jésus.
La souffrance physique ne lui a pas été épargnée. Il a subi des coups violents, sans jamais avoir pu être anéanti. Son zèle pour le Seigneur restait le même. Il n’avait même jamais fait appel à la puissance de l’Esprit qui était en lui, pour se sauver d’une situation difficile. Il est un véritable disciple du Seigneur Jésus.
« En danger de mort » n’est pas quelque chose de spécial pour lui. Il le dit tout simplement, mais imagine ce qu’il a ressenti dans ces situations extrêmes. Il ne s’agissait pas d’une maladie très grave qui pouvait le faire mourir, mais de l’hostilité de personnes qui voulaient le mettre à mort.
Relis 2 Corinthiens 11:16-23.
À méditer : quand peux-tu te défendre et quand ne le peux-tu pas ?
24 - 33 La souffrance de Paul
24 (cinq fois j’ai reçu des Juifs 40 coups moins un, 25 trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans les profondeurs de la mer), 26 en voyages souvent, dans les dangers sur les fleuves, dans les dangers de la part des brigands, dans les dangers de la part de mes compatriotes, dans les dangers de la part des nations, dans les dangers à la ville, dans les dangers au désert, dans les dangers en mer, dans les dangers parmi de faux frères, 27 en peine et en labeur, en veilles souvent, dans la faim et la soif, dans les jeûnes souvent, dans le froid et le dénuement. 28 En plus de ces circonstances exceptionnelles, il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées. 29 Qui est faible, que je ne sois faible aussi ? Qui est scandalisé, que moi aussi je ne brûle ? 30 S’il faut se glorifier, je me glorifierai dans ce qui est ma faiblesse. 31 Le Dieu et Père du Seigneur Jésus (lui qui est béni éternellement) sait que je ne mens pas. 32 À Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi ; 33 mais on me fit descendre dans une corbeille par une fenêtre, le long de la muraille, et j’échappai à ses mains.
V24. Les Juifs lui ont donné jusqu’à 39 coups de bâton à cinq reprises. La loi autorisait une punition de 40 coups dans certains cas (Deu 25:3). Par prudence, pour ne pas dépasser le nombre autorisé à cause d’une erreur de comptage, ils se sont arrêtés à 39 coups. Imagine la souffrance de Paul ! Même la première fois n’aura pas été agréable, mais chaque fois suivante, il savait à quoi s’attendre.
V25. Les verges lui avaient ouvert le dos trois fois. Il n’a été lapidé qu’une seule fois. Normalement, cela ne t’arrive qu’une seule fois. C’est pourquoi ses ennemis l’ont laissé pour mort (Act 14:19).
Trois fois, il a été passager d’un navire qui a fait naufrage. Au cours d’un de ces naufrages, il a flotté dans l’eau pendant vingt-quatre heures avant d’être secouru.
V26. Pour prêcher l’évangile, il voyageait tout le temps. Voyager n’était pas sans danger à l’époque. Il n’y avait pas de réseau routier moderne, avec des ponts et des tunnels, comme nous en avons ici en Occident. Traverser des « rivières » au débit rapide était une entreprise risquée.
À cela s’ajoutaient les dangers du côté des gens : des « brigands », des « compatriotes » (les Juifs) et des « nations » (les païens). La « ville » n’offrait aucune protection, le « désert » et la « mer » non plus. Nulle part il était en sécurité, nulle part il avait un lieu de repos.
Il espérait sans doute pouvoir reprendre son souffle dans l’église. Mais c’est là qu’il avait eu à faire à ces « faux frères », des gens qui prétendaient appartenir à l’église mais qui, en réalité, déformaient la vérité de Dieu.
V27. La vie du grand apôtre n’a pas été facile. Il était
1.« en peine et en labeur » : il travaillait dur
2. « en veilles souvent » : il était très attentif.
3. « dans la faim et la soif » : il avait peu à manger et à boire.
4. « dans les jeûnes souvent » : parfois il renonçait volontairement à manger.
5. « dans le froid et le dénuement » : il souffrait du froid et avait peu de vêtements pour se réchauffer
On pourrait déduire que Paul ne soit pas resté toujours stoïque dans ces épreuves, en lisant par exemple, le verset en 2 Timothée 4 où il demande à Timothée de lui apporter son manteau (2Tim 4:13a). Il me semble qu’il n’aurait pas demandé cela s’il pouvait se prélasser confortablement à la chaleur du soleil.
V28. Ce qui l’a probablement le plus affecté, c’est « la sollicitude pour toutes les églises » tous les jours. Tu as lu que cette sollicitude le « tient assiégé ». Partout où il a prêché l’évangile, des églises se sont formées. Cela a été une chose joyeuse, mais ce n’était pas tout. Dans ces églises naissantes, les croyants doivent croître dans la grâce et la connaissance du Seigneur Jésus, sans se relâcher dans l’apprentissage des pensées de Dieu au sujet de leur vie. L’ennemi, le diable, fait tout ce qu’il peut pour amener les croyants à laisser entrer dans leur vie des choses qui déshonorent le Seigneur Jésus. C’est ce qui préoccupe Paul.
V29. Cette énumération montre que tu n’as pas affaire à Paul ‘le puissant’, mais à quelqu’un qui est très faible. Personne ne peut supporter de telles épreuves par ses propres forces. Y a-t-il quelqu’un qui a traversé encore plus d’épreuves et qui peut donc prouver qu’il est encore plus faible ? Seul le Seigneur Jésus surpasse de loin Paul en faiblesse. Il a été « crucifié en faiblesse » (2Cor 13:4a).
Tout ce que Paul a vécu a pu décourager d’autres personnes, qui sont tombées et ont renoncé à suivre Christ. Mais son amour brûlant pour Christ, son Seigneur, avait donné à Paul la force pour persévérer.
V30. Est-ce que cela a incité Paul à se glorifier ? Non, Paul rejette tout mérite à son égard. La seule gloire qu’il éprouve, c’est de se glorifier dans sa faiblesse. Il a ressenti cette faiblesse, de plus en plus profondément, à travers toutes ses épreuves.
V31. Toute accusation d’orgueil ou de recherche de soi est rejetée par son appel puissant au « Dieu et Père du Seigneur Jésus (lui qui est béni éternellement) ». Il sait que Paul ne ment pas et Paul Le loue malgré toutes les souffrances qu’il a endurées.
V32-33. Une autre situation lui vient à l’esprit, un événement qui le rend encore plus faible et insignifiant. Il s’est sorti une fois d’une situation difficile d’une manière inférieure, presque ridicule. Pas par un miracle, en frappant les ennemis de cécité, en les paralysant ou en les trompant d’une manière intelligente. Rien de tout cela.
Une fois qu’il était emprisonné dans une ville, on l’avait fait descendre dans une corbeille le long de la muraille. Tu peux t’imaginer le grand apôtre Paul, suspendu dans une corbeille ! Ce n’était pas une évasion spectaculaire, pour impressionner. Oui, tel est cet apôtre.
Relis 2 Corinthiens 11:24-33.
À méditer : Quelles faiblesses, dont parle Paul ici ( pas forcément les mêmes), peux-tu reconnaître chez toi ?