1 - 4 Le chemin des serviteurs de Dieu (I)
1 Travaillant donc à cette même œuvre, nous aussi, nous vous exhortons à ne pas avoir reçu en vain la grâce de Dieu ; 2 car il dit : “Au temps favorable je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru”. Voici, c’est maintenant le temps favorable ; voici, c’est maintenant le jour du salut. 3 Nous ne donnons aucun sujet de scandale à personne, afin que le service ne soit pas blâmé ; 4 au contraire, en toutes choses, nous nous recommandons comme serviteurs de Dieu par une grande patience dans les tribulations, dans les nécessités, dans les détresses,
V1. Les derniers versets du chapitre précédent contiennent une exhortation adressée à tous ceux qui vivent encore sans Dieu et sans Christ dans le monde. Cette exhortation se lit ainsi : « Soyez réconciliés avec Dieu ! » Le premier verset de ce chapitre contient une exhortation adressée aux croyants de Corinthe et à tous ceux qui se disent chrétiens. Cette exhortation se lit ainsi : « À ne pas avoir reçu en vain la grâce de Dieu. » Est-ce donc possible de recevoir la grâce de Dieu, sans aucun effet ? C’est en effet possible.
Pour un enfant de Dieu, le salut est une certitude. C’est une vérité absolue, fondée sur la foi en l’œuvre du Seigneur Jésus. Cette œuvre a été accomplie entièrement en dehors de toi et reconnue par Dieu. Toute personne qui y participe est parfaitement sauvée. Mais il y a une autre vérité, celle de la responsabilité. Présenter ce côté de la vérité consiste à savoir comment les autres peuvent voir dans ta vie que tu es un enfant de Dieu. Cela se voit, par exemple, dans la façon dont tu traites la Bible. Comment réagis-tu lorsqu’on te présente un passage de la Bible ?
Si quelqu’un est vraiment converti, il aimera la Bible et sera désireux de faire ce qu’elle dit. Si quelqu’un ne veut qu’entendre et faire les choses agréables liées au fait d’être chrétien, tu peux très bien remettre en question sa confession selon laquelle il est croyant. C’est de ce point de vue que Paul aborde la question ici. Parmi les vrais enfants de Dieu, il peut aussi se trouver des personnes qui s’approchent de Dieu seulement avec l’intelligence ou avec le sentiment, tandis que le cœur et la conscience n’ont jamais été dans la lumière de Dieu. Une telle personne n’est jamais allée vers Dieu avec un véritable repentir pour ses péchés.
Il ne suffit pas de savoir que Dieu est miséricordieux. La lettre de Jude parle même de personnes « qui changent la grâce de notre Dieu en débauche » (Jud 1:4). Une personne peut abuser la grâce de Dieu. Dans ce cas, la grâce de Dieu reste sans effet ou reçoit un mauvais effet.
V2. Pour ceux qui croient vraiment, la suite de ce verset est une parole qui sert de test pour savoir s’il y a eu un vrai repentir. La première partie de ce verset est une citation d’Ésaïe 49. Cette citation parle de l’exaucement par Dieu du Serviteur de l’Éternel, c’est-à-dire le Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus dit que son travail est sans effet. Dieu dit ensuite qu’Il attachera sa bénédiction au travail de son Fils. Le temps agréable, le temps de l’exaucement, est arrivé au moment où le Seigneur Jésus a été ressuscité d’entre les morts par Dieu.
Un autre exaucement aura lieu quand le Seigneur Jésus reviendra du ciel pour prendre possession de tout ce que Dieu Lui a donné en récompense de son travail. Entre ces deux exaucements, nous vivons. C’est merveilleux de savoir qu’il y a un temps agréable et un jour de salut pour nous aussi, et c’est maintenant. Quiconque confesse ses péchés, en allant à Dieu avec repentance, est exaucé et reçoit le salut.
C’est ce que Paul a prêché et c’est ce que les Corinthiens ont cru, et c’est ce qu’il leur rappelle. Il leur dit en quelque sorte : ‘N’oubliez pas que, si vous nous rejetez en tant que serviteurs, vous montrez que vous n’avez jamais vraiment cru à notre prédication. Tout cela aurait alors été en vain.’
V3. Paul a des raisons de s’adresser ainsi aux Corinthiens. De faux apôtres sont venus discréditer Paul et ses associés, comme s’ils en voulaient à leur propre gloire et à leur propre honneur. En 2 Corinthiens 10-11, Paul aborde cette question en détail. Les Corinthiens sont tentés d’écouter ces soi-disant prédicateurs, qui présentent les affaire de la foi beaucoup plus facilement que Paul. En quoi Paul s’est-il donc montré serviteur de Dieu ? Il n’est certainement pas quelqu’un qui suit un chemin facile, tout en prêchant aux autres qu’ils doivent vivre de façon scrupuleuse.
Non, sa façon de vivre est tout à fait conforme à ce qu’il prêche aux autres. Il fait tout son possible pour ne pas être une pierre d’achoppement. Il serait une pierre d’achoppement s’il montrait une différence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Ce serait un véritable discrédit pour son ministère.
C’est précisément ce que beaucoup de gens critiquent quand tu leur parles de l’évangile. Ils essaient toujours de trouver des exemples de personnes qui s’assoient en avant, à l’église le dimanche, et qui essaient de vous exploiter le lundi. Tes paroles n’auront aucun écho si tu n’appliques pas dans ta vie ce que tu prêches. Dois-tu donc être parfait pour pouvoir témoigner ? Non, à condition que tu confesses quand tu as commis une erreur. Chez Paul, on ne pouvait pas trouver d’incohérence, et j’espère qu’il en est de même avec toi.
V4. On pourrait dire que le verset 3 présente le côté négatif : s’assurer qu’il n’y a rien à se reprocher. Puis, au verset 4 et aux versets suivants, on a le côté positif : comment montrer que tu es un vrai serviteur de Dieu. Dans ces versets, Paul énumère au moins 28 de ses caractéristiques, montrant qu’il est un véritable serviteur de Dieu.
Cela commence par « une grande patience ». On dit parfois : ‘Un bon départ, c’est la moitié de la bataille’, mais cela ne doit pas s’arrêter là.
La patience ou la persévérance se manifeste quand elle est mise à l’épreuve. L’apôtre énumère ce qui permet cette mise à l’épreuve. Avant de lire et de méditer cette liste, souviens-toi que Dieu est appelé « le Dieu de la patience » (Rom 15:5). Il veut t’aider à persévérer, malgré toutes les épreuves. Regarde aussi les encouragements de 2 Thessaloniciens 3 et d’Apocalypse 3 (2Th 3:5 ; Apo 3:10).
La première épreuve concerne « les tribulations ». Cela signifie que tu seras sous pression. Tu peux penser aux croyants persécutés, mais aussi à ta propre situation. Tu es facilement sous pression quand tu sais que ton comportement et ta réaction en tant que chrétien sont observés dans toutes sortes de situations. Écoute ce que te dit le Seigneur Jésus en Jean 16 : « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jn 16:33b).
La seconde épreuve, « les nécessités », concerne les choses qui te manquent et qui sont pourtant nécessaires. Tu peux savoir que Dieu pourvoit à tous tes besoins.
Par « les détresses », tu peux penser à ‘ne pas avoir de marge de manœuvre’, être dans une situation où tu ne sais pas comment défendre l’honneur du Seigneur. Tu te sens alors très dépendant du Seigneur. Il veillera à ce que tu ne le renies pas.
Ces trois premières épreuves sont des généralités. Ils vont ensemble et Dieu les utilise comme des moyens par lesquels tu peux montrer ta patience tandis que tu te tournes vers Lui pour obtenir ce dont tu as besoin.
Relis 2 Corinthiens 6:1-4.
À méditer : Comment as-tu reçu la grâce de Dieu ?
5 - 13 Le chemin des serviteurs de Dieu (II)
5 sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les labeurs, dans les veilles, dans les jeûnes ; 6 par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, 7 par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, en usant des armes de justice de la main droite et de la main gauche ; 8 dans la gloire et le déshonneur, dans la mauvaise et la bonne renommée ; tenus pour imposteurs, et pourtant véridiques ; 9 pour inconnus, quoique bien connus ; considérés comme mourants, et voici nous vivons ; comme châtiés, et non pas mis à mort ; 10 comme attristés, mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant un grand nombre ; comme n’ayant rien, et possédant tout. 11 Nous vous parlons très librement, Corinthiens ! notre cœur s’est grand ouvert. 12 Vous n’êtes pas à l’étroit en nous, mais vous êtes à l’étroit dans vos affections. 13 Et, en juste retour – je parle comme à mes enfants – ouvrez largement votre cœur, vous aussi.
V5. Nous poursuivons avec les façons dont la patience est testée. Nous avons eu les trois premiers tests. Les trois suivants vont aussi ensemble, comme tu voies : « coups », « prisons » et « désordres ». Ce sont des épreuves que Paul a dû endurer de la part d’autres personnes. Elles concernent le corps. Dans le livre des Actes, tu lis qu’il a été battu et jeté en prison (Act 16:19-24). Et ailleurs il s’est retrouvé plusieurs fois au centre d’une foule en émeute (Act 19:29-31 ; 21:27-36).
Suit un autre trio qui va ensemble : « dans les labeurs, dans les veilles, dans les jeûnes ». Il y a une différence avec les épreuves précédentes, qui sont des épreuves non-volontaires. Une vie montrant qu’une personne est un témoin du Seigneur Jésus provoque souvent une réaction négative de la part d’autres personnes. Mais les labeurs, les veilles et les jeûnes sont des situations que le serviteur s’impose à lui-même. Ce sont des choses dans lesquelles il s’engage volontairement ou qu’il subit volontairement.
Il y a beaucoup de chrétiens qui apprécient qu’ils sont sauvés de l’enfer mais qui évitent le « labeur » pour propager qu’ils sont chrétien. Le mot « labeur » signifie ‘travailler dur’.
« Veiller », c’est s’assurer de ne pas s’endormir parce que tu sais que des dangers sont imminents. Appliqué spirituellement à toi et à moi, cela demande d’être attentif aux dangers spirituels qui nous guettent et nous conduisant à mettre notre christianisme en veilleuse. Ne te laisses pas séduire par toutes sortes de discours de personnes qui te disent de ne pas prendre les choses avec autant de précision et que tout s’arrangera tout seul.
Il en est de même pour « les jeûnes ». Cela veut dire ne pas utiliser de nourriture. N’as-tu jamais rien mangé pendant un certain temps à cause d’un besoin spirituel dans ta vie ou dans celle de quelqu’un d’autre ? Lorsque tu jeûnes, c’est pour prier intensément pour ce besoin. Durant ce temps de prière, tu renonces à tes besoins physiques. Le jeûne n’est pas une fin en soi, mais un soutien dans un combat spirituel.
Tu peux éviter ces trois choses volontaires. Le vrai serviteur de Dieu ne fait pas cela, ce qui prouve qu’il comprend bien ce qu’est sa vie de serviteur.
V6. Aux versets 6-10, tu trouves les caractéristiques que Dieu recherche chez ses serviteurs, et qui seront clairement mises en évidence au regard des situations citées ci-dessus.
1. « La pureté » vient en premier. La pureté signifie se garder sans tache du monde, ne pas se lier d’amitié avec lui.
2. « La connaissance » signifie connaître Dieu et savoir ce qu’Il attend de toi. Pour cela, tu as la Bible.
3. « La patience » [littéralement : la longanimité], c’est la patience que tu peux manifester dans toutes tes relations avec les autres.
4. « La bonté » implique d’être bon toi-même, pour transmettre la bonté de Dieu.
5. Le pouvoir de pouvoir te manifester de cette manière ne vient pas de toi-même, mais « par l’Esprit Saint ».
6. « Un amour sans hypocrisie » est un amour sincère, vrai. L’amour est la nature même de Dieu et tu peux le montrer dans ta vie. Cela ne veut pas dire que tu approuves le mal ou que tu fais comme s’il n’existait pas.
V7. 7. C’est pourquoi le serviteur doit être capable de manier « la parole de la vérité » et d’appliquer à toutes sortes de situations.
8. S’il le fait dans la dépendance de Dieu et non avec la sagesse humaine, « la puissance de Dieu » se fera sentir.
9. « Les armes de la justice » font référence à la vie pratique du serviteur. Il ne peut pas être accusé d’injustice puisqu’il donne à chacun reçoit ce qui lui revient, c’est une arme avec laquelle il peut repousser les accusations qui peuvent être lancées de toutes parts. Un serviteur est toujours exposé aux critiques de la droite et de la gauche. Il doit donc être équilibré des deux côtés pour pouvoir se défendre des deux côtés.
La critique et l’opposition sont des choses dont tu dois tenir compte si tu veux vivre et travailler pour le Seigneur. Non pas que tu doives te sentir au-dessus de toute critique. Ce serait faire preuve de fierté.
V8. 10. Ici, il est question du serviteur qui veut plaire à son maître en tout. Cela signifie que tu passes par une situation de « gloire et déshonneur », parfois en étant applaudi et parfois en étant injurié.
11. Plus quelqu’un est un grand serviteur, plus on parle de lui, négativement et positivement. Il passe par « la mauvaise et la bonne renommée ».
12. Il est dépeint comme un imposteur, alors qu’il est véridique.
V9. 13. Dans le monde, il est inconnu, mais il est bien connu de Dieu.
14. Quant au monde, il est considéré comme mourant, sans valeur. C’est parce qu’il ne vit pas pour le monde, mais pour Dieu.
15. Tout ce qui lui arrive, il l’accepte comme un châtiment de la main de Dieu. Le châtiment n’est pas une punition et il ne sera certainement pas tué par ce châtiment. Le châtiment a toujours pour but d’éduquer. Pour cela, Dieu utilise toutes sortes de méthodes, comme ceux que tu as lus aux versets 4-5.
Le but de Dieu est de te faire ôter le mal de ta vie pour que tu Lui ressembles davantage. C’est pourquoi la conséquence du châtiment n’est pas qu’il te tue.
V10. 16. Le châtiment lui-même n’est pas agréable, il peut te rendre « attristé » (cf. Héb 12:11). Mais en même temps, tu expérimentes l’amour et l’attention de Dieu, ce qui te rend « joyeux ».
17. Un serviteur n’a pas de richesses dans ce monde. À cet égard, il est « pauvre ». Sa véritable richesse est en Christ, et, à cause de cela, il peut être quelqu’un qui enrichit un grand nombre.
18. Enfin, le serviteur est quelqu’un qui ne possède rien dans ce monde. Sa véritable possession est Christ. Par conséquent, il possède tout. Celui qui Le possède a tout, parce que tout Lui appartient.
Tu vois que ce n’est pas rien de prétendre être un serviteur de Dieu. J’espère que cela ne te décourage pas, mais au contraire t’encourage. Il y a beaucoup de riches promesses dans ce texte.
V11. Tu peux bien penser que ces versets ont fortement impressionné les Corinthiens. Paul leur a ouvert son cœur, sans retenue. Ils peuvent savoir ce qu’il est dans son cœur pour eux. Il les aime de tout son cœur. Tout ce dont il a parlé et qu’il a vécu dans les versets précédents, il l’a expérimenté et vécu pour eux afin de leur annoncer l’évangile.
Tu comprends bien qu’il s’adresse à eux personnellement, en les appelant « Corinthiens ». Dans deux autres lettres, il s’adresse aussi personnellement à ses destinataires, les Galates (Gal 3:1) et les Philippiens (Php 4:15). Dans les trois cas, il parle avec un cœur débordant.
V12. Ici, à Corinthe, il veut retrouver dans leur cœur la place particulière qu’il avait auparavant. Non, ils n’ont certainement pas à l’étroit en lui, mais ils sont eux-mêmes à l’étroit en leur affections. Ils n’accordent qu’une petite place à Paul dans leur cœur. Ils ne l’apprécient plus autant.
V13. Il leur demande alors d’ouvrir à nouveau leur cœur à lui et à son service. Il demande cela comme une sorte de rétribution, comme quelque chose qu’il a mérité de leur part. Ne leur a-t- il pas consacré toute sa vie ? Ne l’aimeraient-ils donc pas en retour avec un amour particulier ? Ils sont certainement ses « enfants », n’est-ce-pas ?
Paul, en leur écrivant ainsi, fait tout son possible pour regagner leur cœur. Il souhaite ardemment retrouver de bonnes relations avec les Corinthiens, en espérant qu’ils écoutent à nouveau ses sages conseils. Avec de telles pensées d’affection, il ne pense qu’à l’honneur du Seigneur et au bien des croyants.
Relis 2 Corinthiens 6:5-13.
À méditer : Que peut-on trouver dans ta vie de l’énumération des versets 4-10 ?
14 - 16 Le joug mal assorti
14 Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle relation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? 15 et quel accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? 16 et quelle compatibilité y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : “J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple”.
V14. Beaucoup de choses ont été dites et écrites à propos de ces versets, avec raison. Ils sont d’une grande importance pour la pratique de ta vie de foi. Tu dois faire attention au grand contraste entre ces versets et ceux qui précèdent. Dans les versets précédents, Paul a donné une description de la vie d’un vrai serviteur de Dieu. As-tu pu trouver quelque chose qui puisse t’apporter honneur et prestige dans le monde ? Non, n’est-ce pas ? Mais c’est précisément ce que recherchent les Corinthiens. Ils veulent eux aussi profiter des bienfaits du monde.
Lorsqu’il s’agit de Paul et de son ministère, ils sont étroits d’esprit. Mais ils sont généreux alors qu’il s’agit de leurs relations avec le monde. Ils peuvent facilement s’adapter au monde. Tu peux tirer beaucoup d’avantages du monde et cela t’évite aussi cette vie désagréable avec toutes ses difficultés comme celle qu’a expérimentée Paul.
Malheureusement, aujourd’hui aussi, il y a des chrétiens, jeunes et vieux, qui raisonnent ainsi. On ne l’exprime pas à haute voix, mais dans la pratique, il apparaît que les liens avec le monde n’ont pas tous été coupés. Il est ici question de tous les partenariats qui empêchent le croyant de suivre le droit chemin de l’obéissance à la parole de Dieu.
Cela ne veut pas dire que tu dois nécessairement couper tous les contacts avec des incrédules, par exemple dans ton travail ou à l’école. Avec tes collègues de travail ou tes camarades de classe, tu ne te mets pas forcément sous un joug mal assorti. C’est ton devoir d’aller au travail ou à l’école. Ce serait une erreur de vouloir t’y soustraire.
Ici, Paul parle d’engagements qui conduisent à la désobéissance. Il peut s’agir d’affaires, ou impliquer des amitiés. Cela s’applique aussi au mariage, bien que pas principalement. Par conséquent, ne commence jamais une relation avec un incrédule, alors il n’y aura jamais de mariage non plus.
Dans l’Ancien Testament, tu trouves que Dieu parle de la même manière lorsqu’il s’agit établir un lien entre son peuple et les peuples environnants. En image, Il le montre dans le précepte de Deutéronome 22 : « Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne [attelés] ensemble » (Deu 22:10). Un bœuf est un animal pur ; il pouvait être sacrifié à Dieu. L’âne est un animal impur ; il faut lui briser le cou ou le racheter avec un agneau (Exo 13:13a). Tout comme ces deux animaux ne pouvaient pas labourer ensemble, un croyant et un incrédule ne peuvent pas marcher ensemble. Par cette image, Paul montre la séparation totale qui existe entre les croyants et les incrédules.
Avant d’aller plus loin dans ces versets, permets-moi de t’indiquer à l’avance les versets 17-18, où tu trouves une magnifique promesse à l’attention de tous ceux qui renoncent au monde. As-tu actuellement du mal à te défaire de quelque chose qui te lie encore au monde ? N’as-tu pas la force de t’en détacher ? Alors lis ces versets pour t’encourager.
Revenons maintenant au verset 14, où les Corinthiens sont exhortés à ne pas se mettre sous un joug mal assorti avec des incrédules. Tu sais, si ta vie n’est pas entièrement pour le Seigneur Jésus, la conséquence automatique est qu’il y aura des liens avec le monde. Pour montrer pourquoi c’est impossible, voici quelques comparaisons qui montrent pourquoi cela ne doit pas avoir lieu. Ces comparaisons montrent clairement qu’un incrédule est guidé par des motivations et des sentiments différents de ceux d’un croyant.
Le point de départ et le but de la vie de chacun sont complètement différents. Un incrédule vit d’une source complètement différente de celle d’un croyant. Il existe entre eux la plus grande différence imaginable. Paul montre les extrêmes, non pas pour exagérer, mais parce que c’est ainsi que les choses se passent et pas autrement. Toute autre présentation des choses obscurcit les faits.
Voici les faits :
1. « La justice » consiste à faire ce qui est conforme à la loi de Dieu. « L’iniquité », c’est faire sa propre volonté, sans reconnaître aucune autorité au-dessus de soi. Quelle « relation » ou ‘participation’ les deux ont-elles l’une par rapport à l’autre ? ‘Participation’ signifie avoir une part égale dans quelque chose ensemble. La justice fait partie de la nouvelle vie du croyant. L’incrédule n’a pas cette nouvelle vie et n’écoute donc pas Dieu. Il ne reconnaît pas non plus son autorité. Ces deux manifestations dans la vie de l’un et de l’autre sont très éloignées.
2. « La lumière » et « les ténèbres » indiquent l’atmosphère dans laquelle se trouvent les deux parties. Sur la première page de la Bible, Dieu, immédiatement, après avoir laissé apparaître la lumière, a séparé la lumière des ténèbres. Nous voyons ici encore plus clairement qu’il est absolument inconcevable qu’il y ait une quelconque « communion » entre un croyant et un incrédule. « Communion » signifie qu’il y a quelque chose en commun, un intérêt commun. Dans la lumière, un croyant aime avoir communion avec Dieu. Dans les ténèbres, l’incrédule prend plaisir à pécher.
V15. 3. « Christ » et « Béliar » indiquent à laquelle des deux personnes une personne appartient. Le croyant appartient à Christ et l’incrédule appartient à Béliar. Tu sais qui est « Christ ». Il est l’Homme vers Lequel le cœur de Dieu se porte et vers Lequel, depuis ta conversion, ton cœur se porte aussi. Le nom « Béliar » n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. Dans l’Ancien Testament, il apparaît plus souvent. À l’origine, ce nom signifiait « inutilité » ou « gâchis sans espoir » ; « méchanceté suprême » ; « destruction ». Il s’agit clairement d’un nom pour Satan. Peux-tu trouver le moindre accord possible Christ et Béliar ?
4. « Croyant » est la désignation du disciple de Christ et « incrédule » est la désignation d’un disciple de Béliar. Un croyant est celui qui a mis toute sa confiance dans le Christ, non seulement pour l’éternité, mais aussi pour la vie quotidienne. Un incrédule ne se tourne pas vers Christ. La « part » du croyant, c’est Christ, et celle de l’incrédule, c’est Satan.
V16. 5. Dans « le temple de Dieu », Dieu est adoré et servi par le croyant. Il n’y a pas de place pour les « idoles ». Les idoles remplissent la vie de l’incrédule. Paul dit du temple de Dieu : « Nous sommes le temple du Dieu vivant. » Cela signifie que l’église est la demeure de Dieu.
Tu réalises combien Dieu désire habiter et marcher avec les croyants, qui sont son peuple. Il veut être leur Dieu et il veut pouvoir les reconnaître comme son peuple. Avec révérence, Dieu veut se sentir chez Lui, et pouvoir marcher librement avec eux. Cela est possible s’il n’y a pas d’éléments perturbateurs. Ces éléments existent bien quand les croyants se connectent au monde. Le Psaume 93 affirme avec justesse : « La sainteté convient à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours » (Psa 93:5b).
La conséquence logique des faits énumérés ne peut être que l’appel du verset 17, que nous poursuivrons dans la prochaine section.
Relis 2 Corinthiens 6:14-16.
À méditer : À quel égard y a-t-il encore (peut-être) un joug mal assorti dans ta vie ?
17 - 18 La séparation, de quoi et à quelle fin
17 “C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai” ; 18 “et je serai pour vous un père, et vous, vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur, le Tout-puissant”.
L’expression « c’est pourquoi » est significative. Dieu veut habiter et marcher au milieu de son peuple et ‘c’est pourquoi’ son peuple ne doit pas se connecter avec le monde. Son peuple doit être radicalement séparé du monde et de tout ce qui s’y trouve. Les versets précédents ont montré que cette séparation existe, mais le peuple de Dieu doit aussi la démontrer dans la pratique. Un croyant doit rompre tout lien dans lequel Dieu n’a pas sa place, dans lequel on ne tient pas compte de Lui.
Cela s’applique principalement aux relations que le croyant choisit volontairement. Il s’agit de relations dans lesquelles un croyant partage une responsabilité avec un incrédule et dans lesquelles des compromis doivent être faits. Un incrédule est guidé par des motifs totalement différents de ceux d’un croyant. Un croyant doit mettre de l’eau dans son vin. Josaphat, un roi de Juda craignant Dieu, dans l’Ancien Testament, s’est mis sous un « joug mal assorti » avec Achab, un roi impie d’Israël (2Chr 18:3). Tu peux lire ce que Dieu pense de ce comportement en 2 Chroniques 19 (2Chr 19:2). Malheureusement, il commet à nouveau cette erreur. En 2 Chroniques 20 (2Chr 20:35-37), tu lis que les conséquences ont été plus graves que la première fois.
Cela peut aussi être l’inverse. Je connais des jeunes gens qui jouaient de la musique avec un groupe non chrétien. Suite à leur conversion, ils ont quitté ce groupe. Ils continuent à faire de la musique, mais avec des croyants et pour le Seigneur. Je connais aussi des croyants qui sortaient avec un incrédule. Lorsqu’ils ont réalisé que c’était mal, ils ont confessé ce péché à Dieu, et ils ont rompu cette relation. Parfois, le Seigneur a opéré pour que l’autre personne se repente plus tard et que la relation puisse être rétablie.
Voici quelques mots sur le mariage. Une fois que le mariage est établi, il ne devrait jamais être rompu. Dieu hait la répudiation (Mal 2:16). Le commandement « sortez du milieu d’eux » ne s’applique pas à un mariage déjà conclu (1Cor 7:10-11). Si tu as des relations avec des incrédules avec un objectif commun, mais sans pouvoir mettre Dieu en priorité, tu devrais les abandonner. Imagine une entreprise que tu aimerais commencer avec quelqu’un d’autre, où vous êtes les deux responsables de la gestion de l’entreprise. Cette autre personne avec laquelle tu veux faire cela, en vertu de ce qui est écrit ici, ne doit pas être un incrédule.
Obéir ou se soumettre à ce qui est écrit dans ce verset peut troubler certaines personnes. Il peut être douloureux de se séparer. Cela peut aussi être douloureux pour l’autre personne dont tu te sépares parce qu’elle peut avoir l’impression que tu te sens mieux. Essaie de faire comprendre à l’autre personne pourquoi tu ne peux pas aller dans la même voie qu’elle dans la situation en question. Je ne peux pas dire si tu seras compris, mais c’est ta responsabilité envers le Seigneur d’être obéissant à sa Parole.
V18. Tu te sépares de quelque chose. Si on en restait là, ce ne serait rien d’autre que du pharisaïsme, une sorte de doctrine de sanctification indiquant que tu te sens élevé au-dessus des autres. Mais la séparation n’a pas un but négatif, mais positif. Dieu veut que tu te sépares pour Lui. Pour t’amener à ce point, Il fait une grande promesse, montrant ce qu’Il fait de toi et ce qu’Il veut être pour toi.
1. « Je vous recevrai ». Tu diras peut-être : ‘Mais j’ai déjà été reçu, n’est-ce pas ?’ Oui, c’est certain, mais ce verset concerne le fait que tu profites de cela en pratique. Si tu ne te sépares pas, Dieu ne peut pas te faire sentir qu’Il t’a reçu. Il est de même pour ce qui suit.
2. « Je serai pour vous un père, et vous, vous serez pour moi des fils et des filles. » Ici aussi, tu peux dire : ‘C’était déjà vrai, n’est-ce pas ?’ Oui, mais Il ne peut pas te faire sentir qu’Il t’aime. Un exemple : Mes enfants sont et restent mes enfants, quoi qu’ils fassent. Pourtant, je ne peux pas leur faire sentir mon amour paternel s’ils désobéissent. Il en va de même pour le Père qui est dans le ciel. Il ne peut pas reconnaître comme ses enfants ceux qui se comportent comme les gens du monde. Il a honte d’eux. Il veut que ses enfants montrent ses attributs.
Le pouvoir de te séparer réside dans « le Seigneur, le Tout-puissant ». « Le Seigneur » fait référence au lien que Dieu entretenait avec Israël et aux promesses qu’Il a faites à ce peuple. Toutes ces promesses s’accompliront. « Le Tout-puissant » est le nom par lequel Dieu s’était révélé à Abraham. Abraham est un bon exemple de quelqu’un qui s’est séparé de sa famille et a vécu comme une personne séparée dans un pays païen. Il a placé sa confiance en Dieu. Pour lui, Dieu était celui qui accomplirait tout ce qu’Il avait promis. Pour une telle personne, Dieu n’a pas honte d’être appelé son Dieu (Héb 11:16).
Dieu avait tellement béni Abraham ! Il y a un beau verset en Ésaïe 51 : « Regardez à Abraham, votre père [...] ; car je l’ai appelé seul » (Ésa 51:2). Quand tu te sépares toi-même, le résultat peut être de te retrouver seul. Alors souviens-toi d’Abraham et regarde ce que Dieu a fait avec lui. Si tu es obéissant, tu feras l’expérience de sa bénédiction. Tu connaîtras déjà si bien Dieu que tu sauras qu’Il te rendra le double de ce que tu abandonneras pour Lui.
Relis 2 Corinthiens 6:17-18.
À méditer : Quel est le résultat si tu romps une mauvaise relation ?