1 - 4 Enfants et parents
1 Enfants, obéissez à vos parents, dans le Seigneur, car cela est juste. 2 “Honore ton père et ta mère” (c’est le premier commandement avec promesse), 3 “afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre”. 4 Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur.
V1. Après la relation entre le mari et la femme dans le mariage, Paul évoque maintenant la relation entre les parents et leurs enfants. Dans cette relation aussi, nous pouvons nous rendre compte d’une vérité céleste. Pour jouir véritablement des bénédictions chrétiennes, nous devons nous comporter dans ladite relation comme Paul l’indique ici.
Aussi, l’apôtre s’adresse d’abord à ceux qui occupent la position soumise, les enfants. Le fait qu’il s’adresse directement à eux indique leur importance. Ils ne sont pas un ‘accessoire’, non, ils peuvent contribuer à ce que le nouvel homme devienne visible ici, ce qui se produit lorsqu’ils sont obéissants.
Nous vivons dans un monde imprégné d’un esprit de rébellion et de volonté propre. Cet esprit ne laisse pas les familles chrétiennes tranquilles. « Désobéissants à leurs parents » est, après tout, une des caractéristiques des « derniers jours » (2Tim 3:1-2). Le nombre de jeunes qui ‘déraillent’ est en augmentation. Pourquoi ? L’une des causes est qu’il y a de moins en moins de familles ‘normales’. Une autre cause est que les parents ne se souviennent pas que la relation ‘enfant-parents’ a été instituée par Dieu.
Les parents font des erreurs, mais les enfants doivent obéir à leurs parents. Une éducation sans maintien de l’autorité est contraire à la volonté de Dieu. En apprenant l’obéissance à leurs enfants, les parents leur rendent un grand service. Les enfants qui n’ont pas appris à obéir ont aussi du mal à se repentir.
Le fait que les parents ne soient pas parfaits ne donne pas à l’enfant le droit de désobéir. C’est pourquoi il est dit « dans le Seigneur » comme motif supplémentaire. Un enfant obéit parce que le Seigneur le dit et non parce que ses parents ne font pas d’erreurs, ni seulement quand il comprend ce qu’on lui demande.
Il n’importe pas non plus qu’un enfant se soit déjà converti ou non. Le commandement s’applique à chaque enfant. Les enfants croyants devront aussi obéir à des parents incrédules. Cette attitude, ce comportement, est « juste » devant Dieu.
V2. En citant le cinquième commandement de la loi, l’apôtre souligne l’importance de l’obéissance. Il ne cite pas ce commandement parce que nous serions encore sous la loi. Cette lettre même n’a aucun rapport avec la loi, qui donne des règles pour la vie sur la terre. Après tout, la lettre nous place dans le ciel et c’est à partir de là que notre vie est régie. Mais cela ne nous conduit pas à agir contrairement à la loi. Avec ce commandement, Paul montre que certains principes de la loi s’appliquent aussi sous la grâce.
Le commandement ne parle pas d’obéir, mais d’honorer. « Honorer », c’est donner à quelqu’un la place qui lui revient et implique aussi l’obéissance. Honorer va plus loin que l’obéissance. Lorsque les enfants ont atteint un certain âge et vivent de façon indépendante ou sont mariés, l’obéissance n’est plus en question, tandis qu’honorer reste un commandement.
Ce commandement est particulier. Car ce cinquième commandement n’est pas assorti d’une sanction, comme les autres commandements, mais d’une promesse. Cela montre que Dieu accorde une grande importance au fait d’honorer son père et sa mère.
V3. L’estime que Dieu porte à l’obéissance à ce commandement ressort effectivement du contenu de la promesse. Cette promesse montre aussi que le commandement n’est pas cité parce que nous serions encore sous la loi. En effet, la promesse ne s’adresse pas à nous. Dieu la promet à un peuple terrestre, avec lequel Il est lié par la loi. Notre situation est très différente. Contrairement à Israël, qui en cas d’obéissance recevrait la bénédiction sur la terre, nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes. La bénédiction du Seigneur à cette époque n’a rien à voir avec la prospérité terrestre. Un croyant pauvre et malade n’est pas forcément infidèle et un croyant riche et en bonne santé n’est pas forcément fidèle.
V4. Après la tâche pour les enfants et la bénédiction qui y est associée, suit une parole pour les « pères ». Leur tâche est d’élever les enfants. Cela ne veut pas dire que les mères n’ont rien à voir avec cela. Dans la pratique, ce sont précisément elles qui ont tout à voir avec cela, bien plus que les pères (cf. 1Tim 5:10). Les pères sont toutefois les principaux responsables pour élever les enfants. Ils déterminent – s’ils sont sages, ils le font en concertation avec leurs épouse – les normes en matière d’éducation des enfants. Pourtant, la discussion ici ne porte pas tant sur la détermination des normes que sur la façon de les gérer dans la pratique.
Le point faible particulier du père est mis en évidence, car l’avertissement « n’irritez pas vos enfants » n’est certainement pas sorti de nulle part. En effet, un père peut être très soucieux de maintenir l’autorité que Dieu lui a donnée. Si un enfant ne fait pas exactement ce qu’il dit ou ne répond pas à ses désirs, le père peut réagir de façon déraisonnable ou adopter une attitude immature. Cela peut se faire par des mots et par des actes. Il peut humilier l’enfant en paroles, en lui faisant sentir qu’il n’est bon à rien, qu’il ne fait jamais rien de bien et qu’il échouera dans la vie. Cela peut irriter l’enfant et le pousser à la colère. Il peut alors se rebeller ou, comme le dit Colossiens 3, « se décourager » (Col 3:21).
Pour être un bon père, un père semblable au Père céleste, il devra marcher et agir conformément à l’enseignement de cette lettre. S’il ne le fait pas, les enfants se rebelleront. S’il y a séparation dans la relation entre les pères et les enfants, il ne pourra y avoir de restauration que si quelque chose change d’abord dans le cœur des pères (Mal 3:24).
Comment doit-on s’y prendre pour faire les choses correctement ? Il doit élever « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ». La « discipline » implique un certain châtiment. Cependant, le châtiment doit être à la mesure de l’offense. Ceux qui utilisent une verge pour ce faire, suivent une directive des Écritures, c’est-à-dire de Dieu lui-même (Pro 13:24 ; 23:13 ; 29:15).
La Bible est le livre parental par excellence. Il est insensé de penser qu’un enfant peut toujours être poussé à l’obéissance par des mots seulement. Il est important de souligner que les châtiments corporels sont un moyen d’élever les enfants accordés par Dieu. Cela va à l’encontre des opinions dominantes sur l’éducation des enfants, car de plus en plus de points de vue sont infléchis dans le sens de la pensée de l’homme contemporain. Il suffit de penser au mariage gay, à l’avortement et à l’euthanasie, et maintenant à la criminalisation de la fessée. Puisque l’homme du vingt-et-unième siècle est déconnecté de tout ce qui a trait à Dieu et à sa Parole, il ne faut pas s’en étonner. Pères, revenez à la Parole !
Outre la discipline, l’« avertissement » doit aussi exister. La discipline implique davantage une action pour corriger l’enfant, tandis que l’avertissement est verbal. Les deux doivent avoir leur place dans l’éducation des enfants. Eli, le père de Hophni et Phinées, est un exemple révélateur et tragique d’un père qui a averti mais n’a pas discipliné (1Sam 2:22-24). Il est important que la discipline et l’avertissement se déroulent dans la sphère de l’amour du Seigneur. Ils doivent être exercés comme Dieu le fait avec ses enfants. Il fait tout dans l’amour et pour la bénédiction.
Il est clair que ‘irriter’ se situe en dehors de la sphère de l’amour. Obéissance en dehors de la sphère de l’amour : nous voyons, par exemple, le vent et la mer obéir au Seigneur. Il s’agit d’une obéissance forcée, que l’on observe aussi avec les démons.
Ici, la discipline et l’avertissement ont lieu dans la sphère de l’amour. Les enfants d’une famille chrétienne doivent être élevés selon les normes de la parole de Dieu. Ils sont sanctifiés par les parents (1Cor 7:14). Dans de telles familles, ils occupent une place particulière dès la naissance. C’est là que le Saint Esprit agit par l’intermédiaire des parents et qu’ils entendent la parole de Dieu tous les jours. Par conséquent, l’éducation qu’ils reçoivent doit se faire dans la discipline et l’avertissement « du Seigneur » et non pas selon leur propre compréhension ou guidés par des humeurs.
Relis Éphésiens 6:1-4.
À méditer : Pourquoi est-il bon d’honorer tes parents ?
5 - 9 Esclaves et maîtres
5 Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, en simplicité de cœur, comme à Christ. 6 Ne servez pas sous leurs yeux seulement, comme pour plaire aux hommes, mais, comme esclaves de Christ, faites de cœur la volonté de Dieu ; 7 servez de bon gré, comme servant le Seigneur et non pas des hommes, 8 sachant que chacun, soit esclave, soit homme libre, quelque bien qu’il fasse, le recevra du Seigneur. 9 Et vous, maîtres, faites de même à leur égard : renoncez aux menaces, sachant que leur maître [qui est] aussi le vôtre est dans les cieux, et qu’il n’y a pas de partialité en lui.
Paul écrit maintenant à propos d’un troisième cercle dans lequel le nouvel homme doit devenir visible.
1. Après que notre comportement dans l’église, le premier cercle (Éphésiens 4:25-5:21), et
2. notre comportement dans le mariage et la famille, le deuxième cercle (Éphésiens 5:22-6:4), a été mis en évidence,
3. vient maintenant notre fonctionnement dans la société, le troisième cercle (Éphésiens 6:5-9).
Au lieu de parler de trois cercles, on pourrait aussi parler de trois communautés :
1. la communauté de foi,
2. la communauté de vie ou de famille et
3. la communauté de travail.
V5. Une fois de plus, Paul commence par les subordonnés. On peut imaginer que des trois groupes concernés, c’est pour les esclaves qu’il est le plus difficile d’afficher le ‘nouvel homme’. En même temps, c’est aussi pour eux que le défi est le plus grand. Leur position offre le plus d’opportunités de faire briller la lumière céleste. Après tout, c’est là où les conditions sont les plus sombres que la lumière brille le plus.
Il est évident que leur situation, en particulier dans les relations de l’époque, est la plus difficile. Un esclave est un serf, sans aucune possession, sans aucun droit à la nourriture, aux loisirs ou à la récréation. Il n’a même pas droit à son propre corps. Cela signifie que nous ne pouvons pas tout appliquer à la situation que nous connaissons, à la relation entre les employés et les employeurs. Pourtant, il est bon de tirer des leçons de ce qui est dit ici aux esclaves et aux maîtres, car une grande partie peut en effet s’appliquer à la situation d’aujourd’hui.
Les esclaves, entre toutes les personnes, ont l’occasion unique de montrer ce que le christianisme vaut dans la pratique. Ce sont précisément les esclaves qui montrent le nouvel homme dans leurs circonstances difficiles et non dans les réunions. Ils peuvent montrer dans leurs circonstances que les enseignements de la parole de Dieu ne sont pas de la théorie. À travers eux, l’enseignement est illustré dans la pratique. Tite 2 dit que les esclaves fidèles « ornent, à tous égards, l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur » (Tit 2:10). Comme c’est beau !
Le christianisme n’est pas un programme d’amélioration du monde visant à éliminer toutes les conséquences du péché. L’esclavage n’est pas aboli, il est et reste une conséquence du péché. Si un esclave peut devenir libre, il peut s’en prévaloir (1Cor 7:21). Mais s’il doit continuer à servir en tant qu’esclave, il trouvera dans les Écritures des instructions sur la meilleure façon de procéder.
Ici aussi, le point de départ est l’obéissance ; c’est ce qu’on attend des esclaves. Cette obéissance est guidée par les Écritures et portée au niveau le plus élevé. Par conséquent, l’esclave chrétien est motivé dans son obéissance. Tout d’abord, il peut se rappeler qu’il a affaire à un maître « selon la chair ». L’autorité de ce maître est limitée à son séjour sur la terre et ne concerne donc ‘que’ le corps de l’esclave. Au-dessus de ce maître « selon la chair », il peut se tourner vers son maître dans les cieux.
Il servira « avec crainte et tremblement » parce qu’il a peur de faire quelque chose qui ne correspondrait pas à un bon accomplissement de ses devoirs. Il est ajouté qu’il le fera « en simplicité de cœur », c’est-à-dire avec des intentions pures, sans duplicité et avec sincérité. La simplicité du cœur appartient à un « œil […] en bon état » [note : littéralement : simple, c’est-à-dire sain, ou aussi : sans duplicité] (Mt 6:22), c’est-à-dire un œil fixé uniquement sur Christ dans la gloire. L’esclave qui obéit « comme à Christ » entoure son service d’un rayonnement céleste.
V6. Il y a d’autres dangers. L’esclave est entouré de compagnons d’esclavage qui ne tiennent compte ni de Dieu ni de son commandement. Ils font de leur mieux tant que le maître les voit. Lorsqu’il ne les regarde pas, ils ne font rien. Ou bien ils font de leur mieux pour s’attirer les faveurs de leur maître en raison de l’avantage que cela leur procure. Un esclave chrétien ne doit pas participer à cela. Il peut se rappeler qu’il est en fin de compte l’esclave de Christ.
Christ n’est pas un maître dur. Aussi difficile que soit la position, aussi dur que soit le travail et aussi exigeant que puisse être le « seigneur selon la chair », l’esclave peut lever les yeux. Il peut se rappeler que c’est la volonté de Dieu pour sa vie, et que ce que Dieu veut est toujours le meilleur. Nous avons parfois du mal à le croire, mais c’est pourtant vrai. Dans l’armure, dont nous parlerons plus tard, tu trouveras des éléments que tu pourras utiliser pour t’armer contre les doutes concernant la bonté de Dieu.
V7. Une fois que l’esclave a fini par accepter sa position comme étant la volonté de Dieu pour sa vie, il aura la paix dans son cœur. Il voudra alors répondre aux exigences de son maître du mieux qu’il peut, avec un désir intérieur. Il commencera à remarquer que cette attitude envers son ‘maître selon la chair’ lui donne de la joie dans le cœur et qu’il accomplit son travail avec plus de plaisir. Après tout, il sert alors le Seigneur dans les cieux et non un homme.
V8. En tout cela, il peut savoir que le Seigneur est juste. Il n’oublie rien de ce qui a été fait pour Lui. Même si l’employeur terrestre n’a pas vu ce que l’employé a fait, même s’il juge mal la performance de l’employé, même si l’employeur terrestre retient à tort le salaire auquel l’employé a droit, le Seigneur, Lui, récompensera « quelque bien qu’il fasse » selon la valeur. Cela évite à l’employé de revendiquer son droit par l’intermédiaire d’un syndicat ou d’un juge.
Une personne ne peut avoir cette attitude que si elle vit par la foi, en faisant confiance au Seigneur. Ainsi tout travail accompli pour Lui n’est pas vain (1Cor 15:58). Ce principe s’applique d’ailleurs à « chacun, soit esclave, soit homme libre ». Ce qui compte, c’est avec quel motif nous nous engageons. Et le Seigneur sait parfaitement en juger (1Cor 4:5b). Il ne se trompera pas.
V9. Enfin, un mot pour les « maîtres ». Ils ont autorité sur les esclaves, ils possèdent cette position. Pourtant, il y a des choses qui s’appliquent à eux au même titre qu’aux esclaves. L’une des recommandations faites aux esclaves et qui s’applique aussi à eux est la suivante : « faites de même à leur égard ». On entend par là qu’ils ne doivent favoriser personne parmi leurs subordonnés et qu’ils doivent faire la volonté de Dieu de tout cœur, en toute simplicité.
Il s’applique aussi à eux, qui sont eux aussi des esclaves de Christ. En se souvenant de cela, ils comprendront aussi mieux la position dans laquelle se trouvent leurs esclaves. Dans la relation de travail, ils sont au-dessus de leurs esclaves, mais dans la relation avec leur Seigneur, ils sont à côté de leurs esclaves. Si un maître est un bon esclave de Christ, il sera aussi un bon maître pour ses esclaves.
En toutes choses et en toutes circonstances, nous avons un exemple brillant et parfait en le Père et le Fils. En Les regardant, nous apprenons à représenter l’ordre spirituel, éternel et céleste sur la terre dans toutes nos relations terrestres. Es-tu un père ? Les pères ont un exemple dans le Père. Es-tu un enfant ? Les enfants ont un exemple dans le Fils. Es-tu un employé ? Un employé peut voir dans le vrai esclave, comment les normes célestes peuvent être mises en pratique par lui. Es-tu un employeur ? Un employeur peut voir dans le Seigneur céleste comment être un maître selon les normes célestes. Le Seigneur céleste n’est pas un Seigneur qui menace de punir sévèrement tout acte répréhensible.
Il y a un bel exemple en Ruth 2. Tu y découvre avec Boaz la bonne relation qui existe entre un maître et ses serviteurs. C’est ce qui ressort de la salutation : « Boaz ... dit aux moissonneurs : L’Éternel soit avec vous ! Ils lui dirent : L’Éternel te bénisse ! » (Rut 2:4) et aussi de ce qui y est écrit par ailleurs. Tu ne vois pas là un patron qui menace ses ouvriers et qu’ils craignent. Le patron et les ouvriers mentionnent tous deux Dieu dans leur salutation.
Boaz montre aussi qu’« il n’y a pas de partialité en lui ». Il prend soin de Ruth, la Moabite, qui appartient à un peuple maudit (Deu 23:3). Il illustre ainsi avec justesse les actions du Seigneur « dans les cieux ».
Le fait qu’il est dit « les cieux » au lieu du ‘ciel’ montre d’une manière particulière la majesté de ce Seigneur. Le prestige que peut avoir un seigneur terrestre fait vraiment pâle figure en comparaison.
Relis Éphésiens 6:5-9.
À méditer : Comment un esclave peut-il faire briller la lumière céleste dans ses circonstances souvent misérables ?
10 - 13 Lutte dans les lieux célestes
10 Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; 11 revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable : 12 car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. 13 C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu afin qu’au mauvais jour vous puissiez résister et, après avoir tout surmonté, tenir ferme.
V10. Les mots « au reste » indiquent que quelque chose de plus va suivre. Quelques derniers mots suivent et même plus que cela, car un nouveau thème surgit même, qui, d’ailleurs, s’inscrit bien dans la continuité du précédent. Dans les chapitres précédents, tu as lu les merveilleuses vérités sur les bénédictions célestes et au sujet de Christ et l’église. Tu as aussi vu que ces vérités doivent produire leurs effets dans les différents domaines de notre vie quotidienne.
Ce qui n’a pas encore été abordé, c’est qu’il existe aussi un ennemi qui essaie toujours de t’empêcher de profiter de ces bénédictions. Il veut aussi empêcher les effets de ces bénédictions de se manifester dans ta vie. Cela entraîne des luttes. Au vu de cette lutte, Paul attire ton attention sur trois points :
1. la source de la force,
2. le caractère de l’ennemi contre lequel tu dois lutter et
3. l’armure qui t’est donnée et qui te permet de repousser les attaques de l’ennemi.
L’ennemi est puissant et aussi rusé. Toi-même, tu n’as pas la force de résister à ses ruses, car c’est principalement de cela dont il est question dans cette section. Mais dans le Seigneur, tu as à ta disposition une formidable source de force. Il est plus fort que n’importe quel ennemi. En plus de cela, il s’agit de son combat. Il veut remporter la victoire à travers toi.
C’est pourquoi le premier appel est : « Fortifiez-vous dans le Seigneur. » Cherche ta force en Lui, qui est le Dieu tout-puissant et éternel. Réalise également qu’Il est ton Seigneur, celui qui a autorité sur toi. En Lui se trouve tout ce dont tu as besoin pour remporter la victoire. « Dans la puissance de sa force » indique qu’Il possède la puissance qui permet de vaincre toute opposition et tout adversaire. « Sa force » consiste en ce qu’Il est capable d’exercer sa puissance de la bonne manière.
V11. Dans ce verset, tu lis de quelle manière tu peux aller au combat. Dieu te donne une armure dans ce but. Nous verrons dans un instant en quoi consiste cette armure. Il est déjà dit ici que tu dois te revêtir « de l’armure complète ». Il ne doit pas t’en manquer une seule partie. Le but est que tu tiennes ferme contre les ruses constantes du diable.
Tu peux lire un excellent exemple de quelqu’un qui tient ferme contre les attaques de l’ennemi en 2 Samuel 23. Il y est question de Shamma, l’un des héros de David. Grâce à sa fermeté, il parvient à préserver un terrain et ses fruits pour le peuple de Dieu (2Sam 23:11-12). Il en va de même pour notre ‘terrain’, c’est-à-dire les lieux célestes, et ses fruits, qui sont les bénédictions spirituelles.
L’appel à tenir ferme signifie ne rien abandonner de toutes les bénédictions que tu as reçues en Christ. Le diable dispose de tout un arsenal de ruses et de feintes pour t’égarer. Par là, j’entends qu’il essaie de t’amener à t’engager dans des choses qui ne sont pas pour toi. L’une des ruses les plus réussies consiste à suggérer aux chrétiens qu’il est bon pour eux de s’impliquer dans la politique de ce monde. Ceux qui s’engagent dans ce domaine perdent vite de vue les bénédictions célestes et ses plaisirs.
Le diable utilise aussi d’autres stratégies, comme le découragement, la déception, la confusion, l’échec moral, l’erreur doctrinale. Toutes ses ruses lui conviennent en tant que père du mensonge (Jn 8:44). Il déforme toujours la vérité. La première et la plus claire preuve de cela tu la rencontres déjà en Genèse 3, qui contient les premières paroles prononcées par le diable dans la Bible. Il prétend citer Dieu, mais il le fait à sa manière. Le résultat est la chute de l’homme (Gen 3:1-7). Et c’est toujours ainsi qu’il procède ; tu es prévenu (cf. 2Cor 2:11 ; 11:14) !
Heureusement, nous avons une armure et c’est celle de Dieu, c’est-à-dire celle que Dieu nous donne. L’armure de l’homme ne sert à rien face aux ruses du diable. Ce n’est pas Dieu qui se revêt de cette armure, mais nous-même. Dieu n’a pas besoin du bouclier de la foi ni des autres parties, c’est nous qui en avons besoin.
V12. L’armure ne consiste pas en une épée au sens littérale ou un bouclier au sens littéral. La lutte n’est pas contre les gens, elle n’est pas « contre le sang et la chair ». Cela ne veut pas dire que le diable n’utilise pas les gens. Au contraire, il les utilise, aussi bien les incrédules que les croyants. Un exemple concernant ces derniers se trouve en Matthieu 16 (Mt 16:23). La lutte est de nature spirituelle, elle est dirigée contre les pouvoirs qui contrôlent les ténèbres dans lesquelles le monde est enfoncé et cette lutte se déroule dans les lieux célestes.
Les ténèbres ne sont pas seulement l’absence de lumière, mais aussi la présence du mal. Partout où le péché a ou tente d’avoir une influence, le diable et ses démons sont actifs. Derrière les ténèbres se cachent des pouvoirs démoniaques. Les ténèbres sont encore répandues par les personnes qui pèchent. Elles sont incitées à le faire par des pouvoirs spirituels invisibles du mal, ou des démons. Les démons, en tant que pouvoirs, se déplacent à un niveau bien plus élevé que celui auquel nous nous déplaçons.
V13. C’est pourquoi il est à nouveau question de « l’armure complète ». Car le diable s’acharne à priver le croyant de la jouissance des bénédictions qu’il a reçues et apprises à connaître dans cette lettre. C’est pourquoi, à la fin de la lettre, la lutte s’embrase vraiment. Maintenant que tu as profité de tout ce que Dieu t’a donné et que tu as le désir d’en profiter encore plus et de vivre ta vie en conséquence, tu dois maintenant compter sur le fait d’être la cible du diable.
Les enfants de Dieu qui ne s’intéressent pas aux bénédictions célestes, qui s’occupent de leurs affaires terrestres et parfois même mondaines, comme si leur salut en dépendait, il les laissera tranquillement faire. Mais pour toi, qui veux connaître de mieux en mieux ces bénédictions et en profiter aussi, le « mauvais jour » est arrivé, le jour où l’ennemi te vise particulièrement. Tout le royaume des ténèbres a été remué et mobilisé pour t’empêcher de réaliser ton intention.
Il peut y avoir des jours où tout semble aller de travers et tout cela ne peut pas être une coïncidence. Cela peut te mettre sous pression. Si tu as revêtu l’armure, tu seras en mesure de résister à la pression qui te pousse à abandonner. Tu pourras alors « résister », tu pourras résister à l’ennemi. Tu rencontres aussi l’expression « résister » en Jacques 4 et 1 Pierre 5 (Jac 4:7 ; 1Pie 5:9). Il s’agit de ne pas céder et de ne pas fuir la menace que représente l’ennemi, qui veut que toute pensée des choses célestes disparaisse du monde. Dieu, cependant, désire précisément un témoignage de cela sur la terre.
À d’autres endroits, tu lis que tu dois ‘fuir’ (1Cor 6:18 ; 10:14 ; 1Tim 6:11 ; 2Tim 2:22). Là, tu vois que tu dois fuir dans des situations qui font appel aux désirs pécheurs de ton cœur.
Si tu as opposé une résistance là où il le fallait, la victoire a été remportée. Mais attention ! Il ne suffit pas de repousser une attaque ennemie. Après la victoire, il est nécessaire de tenir ferme. Ce n’est pas l’attaque en elle-même qui est la plus dangereuse, mais la suite. Lorsque la lutte est terminée, que tu as résisté au diable et que tu penses qu’il est parti, il arrive qu’une attaque encore plus importante se produise, encore plus rusée que la précédente. Le diable n’abandonne jamais. Il revient toujours. Tu peux en voir un exemple dans l’histoire d’Élie. Après son succès spirituel sur le Carmel en 1 Rois 18, Élie fuit dans le chapitre suivant le langage menaçant de la méchante Jézabel, la femme du méchant roi Achab (1Roi 18:36-46 ; 19:1-3).
Pour conclure cette section, j’aimerais souligner que la lutte décrite ici n’est pas une lutte contre le péché qui habite en nous. Nulle part nous ne sommes appelés à une telle lutte. En ce qui concerne le pouvoir du péché qui habite en nous, Romains 6 dit : « considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché » (Rom 6:11). Comment se fait-il alors que nous luttions encore ? Mais, diras-tu, nous lisons en Hébreux 12 qu’il faut lutter contre le péché (Héb 12:4), n’est-ce pas ? Oui, en effet. Seulement là, il ne s’agit pas du péché qui habite en toi, mais du péché qui est présent à l’extérieur de toi, autour de toi, et qui s’impose à toi.
Relis Éphésiens 6:10-13.
À méditer : Pourquoi est-il question de la lutte en conclusion de la lettre ?
14 - 17 L’armure
14 Tenez donc ferme : mettez autour de vos reins la ceinture de [la] vérité, revêtez la cuirasse de la justice, 15 et chaussez vos pieds de la préparation de l’évangile de paix. 16 Par-dessus tout cela, prenez le bouclier de la foi grâce auquel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Méchant. 17 Prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ;
V14. Nous allons maintenant examiner de plus près cette armure complète. Les parties qui ne sont pas encore en place peuvent alors être mises en ordre.
La première partie, « [la] vérité », sert à protéger les reins. Dans la Bible, les reins représentent la force nécessaire pour marcher. En Exode 12, il est dit au peuple de manger la Pâque avec « vos ceintures à vos reins » (Exo 12:11), c’est-à-dire prêt à quitter l’Égypte et à partir pour le pays promis. « Mettez autour de vos reins la ceinture de [la] vérité » signifie que ta marche doit être conforme à la vérité. Il en est ainsi si tu appliques réellement la parole de Dieu à toi-même. En conséquence, tu verras la réalité de tout ce que tu côtoies.
Tout comme « la vérité est en Jésus » (Éph 4:22) et qu’elle se voit dans sa marche sur la terre, la vérité doit aussi être ta force pour ta marche. La vérité doit devenir une partie de ton être, dans tout ce que tu dis et fais. Toutes tes pensées, tes paroles et tes actes doivent être guidés par la vérité, par ce qui est vrai, tel que Dieu voit les choses. En te tenant aux choses telles que Dieu les a révélées dans sa Parole, c’est là que réside la force de ta marche dans un monde où Satan est encore seigneur et maître.
Si tes sentiments à l’égard du monde sont ceints de vérité, cela t’empêchera d’aimer quoi que ce soit dans le monde. La vérité te fait comprendre que le monde entier gît dans le méchant et que tout ce qui est dans le monde n’est pas du Père (1Jn 5:19 ; 2:15-17).
Être ceint de la vérité ne signifie pas que tu doives connaître toute la Bible par cœur. Ce qui compte, c’est que tu veuilles mettre à l’épreuve de la vérité tout ce avec quoi tu entres en contact. S’il s’avère alors qu’une chose est conforme à la vérité, elle est bonne, et si elle lui est contraire, elle est condamnable.
Cette partie de l’armure est aussi importante dans un sens pastoral. Nous sommes tous confrontés à d’autres personnes. Il peut s’agir de membres de la famille, d’amis, de collègues, de voisins, de connaissances, d’un frère ou d’une sœur. Toutes nos relations et tous les événements doivent être considérés à la lumière de la vérité. Le vrai caractère de cette personne ou de cet événement devient alors clair et nous pouvons agir de manière appropriée à leur égard. Si nous ne le faisons pas, le risque est grand pour que toi et moi soyons contrôlés par d’autres personnes ou par ce qui nous est arrivé.
Si tu juges les personnes et les événements à la lumière de la vérité, tu peux les remettre à leur juste place et ils ne pourront plus te manipuler. Tu n’es ainsi armé que de la vision juste que tu as d’eux. Grâce à cela, tu peux repousser les attaques. Ainsi, tu as la force (‘reins’) de vivre pour Dieu et de L’afficher dans le monde. Ce n’est pas une question de sentiment, mais quelque chose que tu dois saisir avec ton esprit. Pierre dit : « Ayant ceint les reins de votre intelligence » (1Pie 1:13).
La deuxième partie, la « justice », sert à protéger ta poitrine. La justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû. Il s’agit d’agir correctement, d’agir comme Dieu le veut. « La cuirasse » protège le cœur. C’est du cœur que « sont les issues de la vie » (Pro 4:23). Les droits de Dieu sont-ils reconnus dans tout ce qui procède de notre cœur, de sorte que nous agissons comme Dieu le veut ? Paul s’est exercé « à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Act 24:16). Chez lui, « la cuirasse de la justice » était bien en place. Si notre conscience n’est pas nette, nous sommes à la merci des ruses du diable et sommes impuissants à le combattre.
V15. La troisième partie concerne tes pieds : « Chaussez vos pieds de la préparation de l’évangile de paix. » Il ne s’agit pas d’être préparé à prêcher l’évangile ; ni tellement de vivre dans l’assurance de la paix avec Dieu (Rom 5:1). La paix, ici, c’est la paix entre le Juif et le Gentil en un seul nouvel homme (Éph 2:14,17). Cette paix est céleste, c’est la paix de Dieu (Php 4:7).
Il doit être visible dans notre marche que nous vivons à partir de la paix. Nous apportons alors tout ce qu’il y a dans notre cœur à Dieu. Nous avons alors la paix dans toutes les circonstances dans lesquelles Dieu nous fait entrer. Le Seigneur Jésus est notre exemple en la matière (Mt 11:25-30). La paix de Dieu se caractérise par le repos de Dieu sur son trône, sans se préoccuper de toute l’agitation de la terre.
Si le diable ne parvient pas à nous attraper sur les deux premières parties, il essaiera de nous priver de notre paix. Comme pour Job, il utilisera toutes sortes de circonstances (moins agréables) pour y parvenir. Il n’y a rien dans le ciel qui nous pousse à nous agiter et à perdre notre paix. Le témoignage de la réalité céleste se verra sur la terre principalement dans la paix que nous dégageons au milieu de toute cette agitation.
V16. Après trois vêtements militaires, nous recevons maintenant trois équipements de protection. Le premier est le « bouclier de la foi ». La foi est représentée ici comme un bouclier. C’est une belle image. Tu vois devant toi un long bouclier derrière lequel tout le corps est caché. Tu es alors inaccessible à toutes les flèches enflammées. Si ta foi, c’est-à-dire ta confiance, est vraiment concentrée sur Dieu, si tu crois qu’Il contrôle tout et que rien ne Le surprend, toutes les tentatives du malin pour te décourager aboutiront à rien. Par la foi, tu vois le Christ glorifié, à qui Dieu soumettra bientôt toutes les autorités.
Le diable te murmure : ‘Si Dieu t’aime, alors ...’ Le diable nourrit des pensées d’incrédulité et de méfiance. Ce sont « les flèches enflammées » qu’il tire, créant dans ton âme un feu qui se propage rapidement autour de lui. Une flèche qui atteint sa cible provoque un trou, mais une flèche enflammée cause bien plus de misère qu’un trou. Le diable veut te faire douter de l’amour et de la bonté de Dieu à ton égard. Dans ce cas, tu prends le bouclier de la foi pour que toutes ces flèches enflammées soient repoussées et éteintes. C’est ainsi que Job a éteint une flèche enflammée que le diable lançait à travers sa femme (Job 2:9-10). Rappelles-toi que toutes les choses sont dans la main du Père et du Fils. Dieu t’aime et fait que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui L’aiment (Rom 8:28).
V17. Pour protéger la tête, le siège de la pensée, Dieu te fournit « le casque du salut ». Tu sais que tu es « sauvé par [la] grâce » (Éph 2:5b). Ce salut est un don de Dieu (Éph 2:8) et ne dépend donc pas des personnes. Par conséquent, ce salut est sûr et tu peux résister à l’ennemi la tête haute.
La sixième partie est « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ». L’épée est la parole de Dieu utilisée avec la puissance de l’Esprit. La façon dont cette arme doit être utilisée est montrée par le Seigneur Jésus lors de la tentation dans le désert (Mt 4:1-11). À plusieurs reprises, il a vaincu le diable en citant la parole de Dieu, qu’Il a fait précéder des mots « il est écrit ».
Tu manies l’épée lorsque tu cites des déclarations de la parole de Dieu dans certaines situations. Pour utiliser efficacement l’épée de l’Esprit, tu dois t’entraîner. Cela signifie non seulement à connaître de mieux en mieux la parole de Dieu, mais aussi savoir comment et quand l’utiliser. Des soixante héros qui entouraient la litière de Salomon, il est dit : « Tous tiennent l’épée et sont exercés à la guerre » (Can 3:7-8).
Les pouvoirs maléfiques ne peuvent être résistés qu’avec la parole de Dieu. L’’arme de la discussion’ ne te sauvera pas, même si tu as la langue bien pendue.
Relis Éphésiens 6:14-17.
À méditer : Réfléchis à la façon dont les parties de l’armure font leur œuvre dans ta vie.
18 - 24 Prière et amour
18 priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance ; faites des supplications en faveur de tous les saints 19 et pour moi, afin que, quand j’ouvrirai la bouche, la parole me soit donnée pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile, 20 pour lequel je suis un ambassadeur lié de chaînes, afin que j’aie la hardiesse d’en parler comme je le dois. 21 Mais afin que vous sachiez, vous aussi, ce qui me concerne, ce que je fais, Tychique, le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur, vous mettra au courant de tout : 22 je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin que vous connaissiez l’état de nos affaires, et qu’il console vos cœurs. 23 Paix aux frères, et amour, avec la foi, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ ! 24 Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ en pureté !
V18. Voilà, le soldat est vêtu et protégé. Avec une armure complète, il se tient sur le champ de bataille, prêt à repousser l’attaque. Mais que vois-tu ? Il est agenouillé, ne prêtant plus attention à l’ennemi. Cette posture le rend sûrement très vulnérable ? Rien n’est plus faux. S’agenouiller et prier est la dernière partie de l’armure.
Tu peux tout revêtir de façon optimale, mais si tu négliges la prière, tu perdras sûrement la bataille. Par la prière, tu ne te rends pas à l’ennemi, mais à celui qui a toute autorité dans le ciel et sur la terre. Par la prière, tu t’élèves au-dessus du champ de bataille et tu entres dans le sanctuaire de Dieu pour y découvrir la puissance du Seigneur Jésus qui se bat pour toi. C’est Lui qui commande ; c’est aussi sa bataille. Il supervise l’ensemble du champ de bataille et donne ses ordres.
Il est frappant de constater qu’aucun symbole n’est utilisé pour la prière. Quel symbole suffirait à dépeindre une vie dans une attitude de prière ? Après tout, c’est d’être dans ta vie en contact constant, « en tout temps », avec Dieu dont il s’agit. Une bonne comparaison est que la prière représente la respiration de l’âme, pour ainsi dire. Sans la prière, ta vie spirituelle s’étouffe.
Le Saint Esprit Que tu as reçu (Éph 1:13), veut œuvrer à cela. Il est aussi le seul à pouvoir le faire. Il connaît exactement les sentiments du Seigneur Jésus et Il veut les œuvrer aussi dans ton cœur. Il te conduit dans tes prières et tes supplications. Il ne s’agit alors pas de débiter une prière standard, mais de demander avec insistance ce dont on a besoin.
Pendant que tu pries, il y a le risque que tes pensées divaguent ou que tu t’endormes. C’est pourquoi la prière implique aussi la vigilance et la persévérance (Mc 13:33 ; Act 2:42). Par la prière, le soldat est en contact permanent avec le Commandant. Sans ce contact, les choses tournent mal. Tu commencerais alors à agir de façon égoïste et cela nuirait aussi à l’unité au sein de l’armée. Cela mettrait les autres en danger.
Si tu agis ainsi, tu ne penses plus à « tous les saints » avec lesquels tu es en relation. Il est important de toujours avoir « tous les saints » à l’esprit (Éph 1:15 ; 3:18), car aucun saint n’est à l’abri du besoin. Nous pouvons prier pour des groupes de croyants, mais surtout, appelons chaque saint par son nom.
V19. En disant « et pour moi », Paul montre bien l’importance qu’il accorde à la prière pour lui personnellement et pour son service. Il ne se place pas au-dessus, comme s’il n’avait pas besoin de la prière. Nous voyons là une instruction claire de prier le Seigneur pour chaque croyant personnellement et pour son service. Paul fait ainsi des croyants des collaborateurs pour transmettre les bénédictions qu’il leur a présentées dans cette lettre. Avec le soutien de leurs prières, il peut faire connaître « le mystère de l’évangile » à d’autres aussi. Il était convaincu de la puissance de la prière.
V20. Il ne leur demande pas de prier pour sa libération de la captivité. Il se préoccupe de prêcher ce que Dieu lui a confié et par lequel il est arrivé en captivité (Éph 3:1 ; 4:1). Par conséquent, il demande qu’ils prient pour qu’il parle de manière à ce que ce soit tout à fait conforme au mystère de l’évangile.
Il considère qu’il est important que son message soit aussi compris par les auditeurs. Il est bon qu’un prédicateur se demande à quel niveau se situent ses auditeurs. Non pas que le contenu du message doive être adapté, mais plutôt la manière dont il doit être délivré. Chaque situation est différente. Aussi, la dépendance au Seigneur et l’intercession des croyants sont nécessaires pour voir comment parler quelle que soit la situation.
V21. Paul en vient à ses paroles de conclusion. On pourrait dire que l’amour est le thème principal des derniers versets. Aux versets 21-22, il s’agit de l’amour entre nous et aux versets 23-24, il s’agit de l’amour de et pour Dieu et le Seigneur Jésus.
Paul s’intéresse à tous les croyants, mais il est aussi convaincu que tous les croyants s’intéressent à lui. Le fait de supposer que sa situation concerne aussi les autres est une grande preuve de l’amour qui remplit son cœur (1Cor 13:7). Il veut leur faire savoir comment il va. C’est pourquoi il leur envoie Tychique. Il est très probable que Tychique ait emporté avec lui la lettre que Paul est en train de finaliser. Il est possible que Tychique ait également apporté la lettre destinée à l’église de Colosses (Col 4:7).
Paul l’appelle « le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur ». Ce témoignage est magnifique. Il sert de lien entre Paul dans sa captivité et les croyants d’ailleurs. De telles personnes sont malheureusement rares. J’espère que tu veux être comme Tychique, que tu veux être un ‘passeur’ de la vérité que tu as apprise de Paul au sujet du Seigneur Jésus. Tes frères et sœurs t’apprécieront alors comme un « bien-aimé frère ». Tu ne dois pas dire ce qu’ils veulent entendre, parce que ce n’est pas ce que fait un « fidèle serviteur dans le Seigneur ». Un fidèle serviteur dans le Seigneur parle des vérités agréables et désagréables ; il fait connaître « tout » ce qui lui a été confié.
V22. Tychique ne transmet pas des données froides et statistiques. C’est quelqu’un qui a un cœur chaleureux pour Paul et pour les autres croyants. En lui, les sentiments de Paul pour les croyants deviennent aussi visibles. Les Éphésiens aiment Paul, ils sont donc attristés par sa situation. Par conséquent, ils ont besoin de consolation. Tychique sait ce que Paul ressent, comment il se porte. Il est l’homme qu’il faut pour cette mission. Paul l’envoie parce que Tychique peut apporter de la consolation au cœur des Éphésiens. Pour cela, il faut être capable d’empathie avec ceux dont les cœurs ont ce besoin.
Bien que les Éphésiens ne connaissent probablement pas Tychique, aucune période d’introduction ne sera nécessaire. L’amour de Tychique pour Paul et l’amour des Éphésiens pour ce même Paul se ressentiront immédiatement dans les deux sens. Dès que toi ou moi entrons en conversation avec quelqu’un, nous remarquons aussi que cette personne aime le Seigneur Jésus comme elle a de l’amour pour les vérités qui nous ont été communiquées par le ministère de Paul. Ici, je pense surtout aux vérités qui sont liées aux bénédictions célestes du chrétien et à l’unité entre Christ et son église qui sont si admirablement mises en valeur dans cette lettre.
V23. Son souhait est que les « frères », ce qui inclut aussi les sœurs, fassent l’expérience de la « paix ... de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ », ainsi que d’« amour, avec la foi ». En ces temps de grande division et de confusion, de douleur et de rejet, nous nous associons de tout cœur à ce souhait. Prions pour que ce souhait soit réalisé.
L’amour va ici de pair avec la confiance en la foi que Dieu est au-dessus de toutes les circonstances et qu’Il accomplira son dessein, que rien n’échappe à son contrôle. La conscience de son amour pour nous renforcera notre confiance en Lui. Dans son amour, Il nous tiendra.
V24. Aux souhaits précédents vient s’ajouter « la grâce ». La grâce est la base de toute vie. Si nous nous tenons dans la grâce, la conscience de l’amour de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ pour nous augmentera. Et notre réponse peut-elle être autre chose qu’un amour brulant et inextinguible pour le Seigneur Jésus Christ ? Nous l’aimerons de plus en plus, ensemble « avec tous » ceux qui font de même.
Quelle joie une telle réponse doit être pour Lui, qui « a aimé l’église et s’est livré pour elle » !
Relis Éphésiens 6:18-24.
À méditer : À quoi les autres croyants peuvent-ils reconnaître que tu t’intéresses à eux ?