1 - 4 Le mystère du Christ
1 C’est pour cela que moi, Paul, le prisonnier du Christ Jésus pour vous, les nations… 2 (si du moins vous avez entendu parler de l’administration de la grâce de Dieu qui m’a été donnée envers vous : 3 comment, par révélation, le mystère m’a été donné à connaître, ainsi que je l’ai déjà écrit brièvement. 4 D’après cela vous pouvez, en [le] lisant, comprendre quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ.
Éphésiens 3 est en quelque sorte une parenthèse. Si tu compares le verset 1 de ce chapitre avec le premier verset d’Éphésiens 4 (Éph 4:1), cela devient clair. Après avoir écrit en Éphésiens 1 au sujet des desseins de Dieu et en Éphésiens 2 au sujet de la façon dont Dieu nous a donné part à ces desseins, tu pourrais t’attendre à ce que Paul nous dise maintenant ce que tout cela signifie pour ta pratique, ta conduite.
C’est comme s’il voulait commencer à le faire en Éphésiens 3. Pourtant, ce n’est pas le cas avant Éphésiens 4. Là, il commencera par les mêmes mots que ceux par lesquels il débute Éphésiens 3, puis suivent les exhortations qui se rattachent à l’enseignement qu’il a donné en Éphésiens 2.
Mais c’est le Saint Esprit qui le pousse à écrire d’abord Éphésiens 3. Pourquoi ? Pour y expliquer que lui, Paul, a été chargé du ministère spécial de faire connaître « le mystère du Christ » (verset 4). Ce mystère ne résulte pas de sa propre découverte, mais lui a été révélé par Dieu (verset 3). Ce mystère implique le fait que Juif et Gentil forment ensemble l’église et sont unis au Christ comme un seul corps. La distinction entre le Juif et le Gentil a disparu.
V1. Il commence par « moi, Paul », soulignant ainsi que le mystère n’a été révélé qu’à lui seul. Il est le premier homme à en avoir été informé par Dieu. Il souligne aussi l’autorité apostolique avec laquelle il communique maintenant cette révélation. Ce que Paul enseigne est complètement distinct de ce que les Juifs ont lu dans l’Ancien Testament, car il n’y a rien de lire à ce que tu as pu voir en Éphésiens 1-2.
La prédication de cette vérité a fait de lui un « prisonnier ». C’est pourquoi il écrit qu’il est prisonnier « pour vous, les nations ». En Actes 22, lorsqu’il parle du fait que Dieu voulait qu’il aille vers les nations, les Juifs sont devenus furieux et ont voulu le tuer (Act 22:21-22). Cela ne s’est pas produit, mais cette histoire – à lire en Actes 23-28 – se termine par son emprisonnement à Rome. Pourtant, il ne se considère pas comme un prisonnier de l’empereur de Rome, mais comme « le prisonnier du Christ Jésus ».
Voici la leçon : quoi qu’il arrive dans notre vie, nous pouvons tout voir en rapport avec le Seigneur Jésus. Cela nous empêchera de devenir amers. Alors, nous surmonterons aussi les déceptions. Paul aurait pu se lamenter sur le fait qu’il ne pouvait plus s’engager activement pour son Seigneur. Mais que vois-tu ? Au beau milieu de sa captivité, il écrit certaines des lettres que nous avons dans la Bible. La lettre aux Éphésiens est l’une d’entre elles.
V2. Paul a passé trois ans à Éphèse (Act 20:31). Pendant cette période, les Éphésiens se sont familiarisés avec « l’administration » confiée à Paul. Du mot utilisé ici pour « l’administration » découle le mot économe – littéralement : un intendant – qui nous est familier. L’exemple d’une telle personne est Joseph, qui était administrateur de ‘la maison’ de Potiphar et à qui toutes les personnes et tous les biens de Potiphar étaient confiés.
Ce fait rejoint le chapitre précédent, qui parle de la maison de Dieu. Dieu a confié à Paul les biens de cette maison, les merveilleuses vérités de cette maison. Il est autorisé à présenter dans la maison de Dieu, à ceux qui sont les gens de la maison, les biens de cette maison dans leur gloire. Paul en est profondément impressionné.
Cependant, ce service spécial ne le rend pas hautain. Il souligne que ce service qui lui est donné pour l’église découle « de la grâce de Dieu ». Tout le contenu de ce qui lui a été confié consiste aussi en cette grâce. Il est bon de toujours avoir cette conscience lorsque tu peux faire quelque chose pour le Seigneur. Tu peux le faire parce que tu connais sa grâce ; cette grâce est aussi ce que tu transmets aux autres dans ton service.
V3. « Le mystère » que Dieu a révélé à Paul « par révélation » est encore caché dans l’Ancien Testament. Deux malentendus sont concevables à propos de ce mystère. Le premier consiste à supposer qu’il était présent de manière cachée dans les Écritures de l’Ancien Testament et que maintenant le Saint Esprit montre à Paul où le trouver. Ce n’est pas le cas. Il ne s’agit pas de quelque chose de caché dans l’Ancien Testament. C’était un mystère. Le plus grand des prophètes ne le connaissait pas. Il n’aurait jamais pu non plus le découvrir, car il n’y était tout simplement pas présent.
Le deuxième malentendu consiste à supposer qu’il s’agit toujours d’un mystère, même pour nous. Si nous le pensons, nous ignorons sa révélation. Souvent, c’est aussi une excuse pour ne pas trop l’approfondir, parce que de toute façon, tu ne peux pas le comprendre ; après tout, c’est un mystère. Parfois même, 1 Corinthiens 2 est alors invoqué (1Cor 2:9), tandis que le verset suivant est commodément oublié (1Cor 2:10).
Il s’agit vraiment, d’une part, de quelque chose qui a été caché en Dieu depuis l’éternité (verset 9) et, d’autre part, qui a maintenant été fait connaître, d’abord à Paul, puis, par son intermédiaire, à toi et moi et à chaque membre de l’église ! À ce sujet, Paul l’a « déjà écrit brièvement ». Il fait ainsi référence à ce qu’il a transmis à ce sujet dans les chapitres précédents.
V4. Ce qu’il vient de dire, il le soumet à l’appréciation de ses lecteurs. Ils peuvent ainsi voir qu’il écrit en connaissance de cause. Cela paraît simple, mais tu ne peux te faire une opinion sur ce que Paul écrit que lorsque tu lis en fait ce qu’il écrit précisément. C’est ainsi qu’il le dit aux Éphésiens, et aussi à nous. Lire, c’est donc plus que simplement voir des lettres. Lire, c’est assimiler le message, essayer de comprendre ce que dit l’auteur. Dans ce cas, une bonne pensée spirituelle est une condition essentielle. Remarque : il ne s’agit pas d’une capacité intellectuelle, mais d’un cœur qui aspire à recueillir le mystère (Éph 1:17-18).
Il ne s’agit pas moins que du « mystère du Christ ». Tu te serais peut-être attendu à ce qu’il parle maintenant du « mystère de l’église », car c’est le sujet ici. Après tout, il s’agit de la nature particulière de l’église dans laquelle le Juif et le Gentil ne font qu’un. Pourtant, cela ne se produit pas et Paul écrit sur « le mystère du Christ ».
Cette particularité nous montre le cœur du mystère. Ce n’est pas seulement que les croyants issus des Juifs et des Gentils sont réunis, mais qu’ils sont constitués en un seul corps. Il s’agit de l’unité entre la Tête dans le ciel et les membres sur la terre.
Dieu a voulu nous lier les uns aux autres, mais surtout nous lier à la Tête, Christ. Il avait l’intention de donner au Christ un corps. En Éphésiens 5, nous voyons dans une autre image ce qu’est ce mystère, à savoir celui d’un mariage : « Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l’assemblée » (Éph 5:32). S’il est question « du Christ », c’est parce que Dieu veut mettre l’accent sur Lui.
Sur ce point, toi et moi sommes tout à fait d’accord : tout est centré sur Lui !
Relis Éphésiens 3:1-4.
À méditer : Que représente « l’administration » de Paul et qu’est-ce que « le mystère » ?
5 - 7 Nations cohéritières, partie du même corps, co-partenaires
5 Ce mystère, en d’autres générations, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit : 6 [c’est-à-dire] que les nations seraient cohéritières, feraient partie du même corps et participeraient aussi à sa promesse dans le Christ Jésus, par le moyen de l’évangile, 7 dont je suis devenu serviteur, selon le don de la grâce de Dieu qui m’a été donné par l’opération de sa puissance.
V5. Le mystère de l’église n’a pas été révélé à l’époque de l’Ancien Testament. Elle était inconnue non seulement pour le peuple d’Israël, mais aussi pour tous les autres « fils des hommes ». Aussi privilégié qu’ait été Israël dans tout ce que Dieu lui a communiqué de lui-même, l’église ne faisait pas partie de ces communications. À aucun homme, qu’il soit Juif ou Gentil, Dieu n’a dit quoi que ce soit à son sujet. C’était vraiment un secret.
Ce secret a maintenant été révélé à tous les « saints et fidèles dans le Christ Jésus » (Éph 1:1). Pour tous les incrédules de ce monde, c’est encore un secret, et malheureusement aussi pour tous les croyants qui ne s’intéressent pas à ces choses. Ce manque d’intérêt peut provenir de l’indifférence, mais aussi d’un faux sens de la position du croyant sur terre. Ceux qui croient que la plus grande tâche du chrétien consiste à ‘améliorer le monde’ ne s’intéressent pas à la véritable vie du chrétien. Cette vraie vie consiste à montrer sur terre que tous ses intérêts sont dans les lieux célestes parce que c’est là que se trouve Christ, avec qui il est devenu un.
Le fait que l’église n’ait pas été annoncée dans l’Ancien Testament a une autre importance. Il s’agit du fait qu’il ne peut pas y avoir une ‘église depuis Adam’. Dieu est resté silencieux au sujet de l’église dans l’Ancien Testament. En Matthieu 16, le Seigneur Jésus rompt ce silence en disant : « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée » (Mt 16:18). C’est la première fois que ce mystère est mentionné.
Le Seigneur Jésus utilise aussi le futur : « je bâtirai ». Pour bâtir son église, Il devait aller jusqu’à la mort, puis ressusciter, et enfin aller au ciel et de là, envoyer le Saint Esprit. Grâce à l’effusion du Saint Esprit, un événement mentionné en Actes 2 (Act 2:1-4), l’église a été « baptisée ... pour être un seul corps » (1Cor 12:13). Les personnes présentes lors de cet événement n’ont pas réalisé que cela avait créé l’église.
C’est à Paul que Dieu a révélé ce qu’est l’église, comme Il l’a toujours eu à l’esprit et la manière dont Il élabore ses pensées à son sujet. Ce n’est que dans les lettres de Paul que tu trouveras cet enseignement particulier sur l’église. Il a été spécialement mis à part dans ce but l’un de ces « saints apôtres et prophètes » de Jésus Christ.
V6. Ce que ce mystère implique est communiqué dans ce verset. Trois mots sont utilisés, dont aucun ne se trouve dans l’Ancien Testament. Il s’agit de cette vérité absolument nouvelle, que les nations ensemble avec les Juifs
1. seraient cohéritières,
2. feraient partie du même corps et
3. participeraient aussi à la promesse dans le Christ Jésus.
Dans une certaine mesure, la bénédiction a aussi été promise aux nations dans l’Ancien Testament, mais exclusivement par l’intermédiaire d’Israël, tant que cette nation est restée un peuple séparé.
Même à l’avenir, dans le royaume millénaire de paix, quand toutes les bénédictions promises par Dieu dans l’Ancien Testament seront arrivées, tant pour Israël que pour les nations, Israël restera un peuple séparé. Que ceux des nations soient cohéritiers et membres d’un même corps, dans lequel toute différence entre les Juifs et les nations a été abolie, cela était caché jusqu’au moment où Dieu l’a révélé à Paul.
Maintenant, qu’est-ce qui fait que le mystère de l’église va au-delà de ce qui a été donné à Israël ? Tout d’abord, parce que les croyants issus des Juifs et des Gentils sont unis ensemble en tant que « cohéritiers » avec celui qui régnera sur tout « ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Éph 1:10). Cet héritage étonnant va bien au-delà de ce qu’Israël, en tant que peuple séparé, possédera à l’avenir.
Tu peux être héritier ensemble, tout en n’ayant plus aucun lien l’un avec l’autre. Cependant, le Juif croyant et le Gentil croyant ne sont plus séparés. La description « partie du même corps » indique un lien qui ne peut être décrit de manière plus intime. Il signifie que les croyants issus des nations appartiennent désormais au même corps que les croyants issus des Juifs : ensemble, ils forment un seul corps.
Ce deuxième ‘ensemble’ va plus loin que le premier. Si le Juif pouvait encore imaginer un héritage ensemble, former un seul corps avec les Gentils dépasse son imagination.
Le troisième ‘ensemble’ concerne la participation du Juif et du Gentil ensemble « a sa promesse dans le Christ Jésus ». La question est de savoir de quelle promesse il est question ici. Il ne s’agit pas d’une quelconque promesse que Dieu a faite dans l’Ancien Testament. Étant donné ce que nous avons découvert au verset 5, il s’agit d’une promesse précédemment cachée en Dieu. Mais une promesse, tu la fais à quelqu’un, n’est-ce pas ? Oui, c’est le cas, et je pense qu’un verset de Tite 1 nous aide à trouver la réponse à cette question. Tu y lis au sujet de « la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (Tit 1:2).
Alors que l’homme n’existait pas encore, Dieu a déjà fait une promesse. Mais à qui donc ? Il ne peut s’agir ici d’autre chose que de la promesse que le Père a faite à son Fils, le Fils éternel. Cette promesse, c’est la vie éternelle. Bien que Tite 1 ne parle pas de Christ et de l’église, mais de ce que Dieu a promis aux croyants individuels, le caractère de la promesse s’applique bien à l’église.
L’accomplissement de cette promesse ne pouvait pas se produire avant que le Seigneur Jésus ne soit venu sur la terre et n’ait achevé l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire (Jn 17:1-4). Ce n’est qu’alors que Dieu pouvait accomplir « la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus » (2Tim 1:1) en donnant cette vie à tous ceux qui sont unis à Lui. La vie éternelle est la part de tous ceux qui appartiennent à l’église. Grâce à ce troisième ‘ensemble’, nous pouvons jouir des bénédictions du premier et du deuxième ‘ensemble’.
Ce troisième ‘ensemble’ dépasse aussi toutes les promesses faites à Israël, tant au sens littéral que spirituel. Les promesses faites à Israël concernent la vie et les bénédictions matérielles ici sur la terre. La « promesse dans le Christ Jésus » est liée à la vie éternelle et aux bénédictions spirituelles dans les cieux.
Tous les aspects merveilleux contenus dans « le mystère du Christ » (verset 4) nous sont parvenus « par l’évangile ». C’est la voie par laquelle Dieu nous a révélé toutes les richesses du Christ.
V7. Paul s’en est fait le serviteur, il a prêché l’évangile et a ainsi fait connaître le mystère. Il ne s’en glorifie pas. Il est conscient que seule la grâce de Dieu lui a permis cela. Le contenu de sa prédication, sa richesse impressionnante, la façon dont il remplit son ministère, tout cela est dû exclusivement à la grâce de Dieu.
Qui est capable de mesurer la grâce de Dieu ? Personne, après tout ? Également, personne n’est capable de mesurer la richesse du contenu de l’évangile que Paul apporte ici. Paul est confronté ici à une tâche pour laquelle il n’a aucune force en lui-même. Mais Dieu lui donne les moyens d’accomplir son service « par l’opération de sa puissance ».
La grâce de Dieu est la source de laquelle tout procède. Nous l’avons déjà vu et nous le verrons encore. C’est seulement par la puissance de Dieu qui a permis à Paul de prêcher ce riche évangile que nous pouvons nous aussi y participer.
Relis Éphésiens 3:5-7.
À méditer : Quelles différences ces versets ont-ils mis en évidence entre les bénédictions pour Israël et celles de l’église ?
8 - 10 Les richesses insondables du Christ
8 À moi qui suis moins que le moindre de tous les saints, cette grâce a été donnée d’annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ, 9 et de mettre en lumière devant tous quelle [est] l’administration du mystère caché de tout temps en Dieu qui a tout créé ; 10 afin que la sagesse si variée de Dieu soit maintenant donnée à connaître aux pouvoirs et aux autorités [qui sont] dans les lieux célestes, par le moyen de l’assemblée,
V8. Il est bien de voir comment Paul se qualifie ici, à la lumière de cette lettre. Il s’agit d’une lettre de contrastes. Tout d’abord, l’homme est dépeint dans sa dépravation absolue (Éph 2:1-3). Par contraste, tu as vu comment l’homme a reçu une position merveilleusement exaltée en Christ. Tu vois aussi ce contraste illustré dans le ministère de Paul. Auparavant, il était un persécuteur de l’église et donc du Seigneur. Et celui-ci même qui a détruit l’église reçoit la grâce de proclamer les richesses insondables du Christ parmi les nations. C’est pourquoi il s’appelle lui-même « le moindre de tous les saints ».
Lorsqu’il pense au contenu du message qu’il peut annoncer, cela a un tel impact sur lui qu’il se qualifie ainsi. C’est l’attitude qui convient à tous ceux qui ont reçu quelque chose à faire de la part du Seigneur – et qui ne l’a pas fait ? Tout ce que nous comprenons de la vérité devrait nous amener à devenir de plus en plus petits.
En ce qui concerne ce merveilleux service qui lui a été rendu, il se compare à « tous les saints ». Après tout, c’est à eux que cette lettre est adressée (Éph 1:1) et c’est à eux qu’il partage toute cette beauté. Cependant, il ne se place pas au-dessus d’eux, mais plutôt en dessous d’eux. Nous voyons toujours cette attitude chez Paul. Quand il se compare aux autres apôtres, il se qualifie lui-même « le moindre des apôtres » (1Cor 15:9). Quand il se compare aux pécheurs, il dit « dont moi je suis le premier » (1Tim 1:15). La vérité qu’il lui est permis de transmettre influe sur son attitude. Que nous comprenions la vérité doit être une affaire de cœur et nous voyons alors aussi notre propre petitesse. S’il ne s’agit que de connaissances, nous devenons orgueilleux (1Cor 8:1).
Paul ressent sa petitesse quand il voit l’énormité de son ministère, « parmi les nations », et son contenu transcendant, « les richesses insondables du Christ ». Lui, et personne d’autre, est chargé d’annoncer – littéralement : d’évangéliser – des choses si riches qu’elles ne pourront jamais être entièrement retracées par qui que ce soit. Encore une fois, il s’agit du Christ, avec tout l’accent mis sur Lui.
V9. La proclamation de choses aussi élevées rend clair – « de mettre en lumière » – ce qui était jusqu’à présent caché en Dieu. J’ai déjà évoqué les mots « administration » et « mystère » en discutant des versets 2-3 de ce chapitre, où ces mots apparaissent aussi. En exerçant son ministère, Paul remplit sa fonction d’intendant. À lui, Dieu confie ce qu’il avait auparavant gardé pour Lui seul : un secret connu seulement des trois personnes de la Divinité. Arrive alors le moment où Dieu fait connaître son dessein. Paul est l’instrument que Dieu a choisi pour faire connaître son mystère.
Le but de cette communication est indiqué au verset 10, mais il y a d’abord quelque chose d’autre qui est dit à propos de Dieu et qui ne doit pas être négligé. Il est « Dieu qui a tout créé ». Comment Paul peut-il ici, alors que nous entendons tant parler des choses du ciel et de l’éternité, faire soudain référence à la création ? Bien sûr, nos pieds sont toujours là, mais cette lettre a sûrement porté jusqu’à présent sur notre position dans les lieux célestes et sur nos bénédictions dans et avec Christ ? Cela aussi est vrai. Mais précisément parce que nos pieds sont encore dans la première création, l’ancienne création, nous avons encore tout à voir avec elle.
Dieu veut que ses desseins, qui se rapportent tous à quelque chose de complètement nouveau et qui est apparue en dehors de l’ancienne création, soient vus au milieu de celle-ci. Dieu a tout créé pour servir de plate-forme à l’exposition de ce qui était caché en Lui.
En introduisant le nouveau, il aurait pu supprimer l’ancien. Il aurait aussi pu placer le nouveau aux côtés de l’ancien. Il aurait pu transformer l’ancien en nouveau. Il n’a rien fait de tout cela. Il utilise l’ancien pour rendre visible en lui, le tout nouveau, qui est Christ et l’église comme parfaitement unis l’un à l’autre.
V10. Et pas seulement plus tard, quand ce que nous lisons en Éphésiens 1 s’accomplira (Éph 1:10), mais déjà maintenant, « afin que ... maintenant ». Dieu s’est révélé de certaines manières dans le passé. Il l’a fait dans la création (Rom 1:20). Pourtant, Il ne s’y est pas révélé complètement. Ce que nous y découvrons, c’est sa sagesse dans la création. Les anges ont vu cette sagesse et s’en sont réjouis (Job 38:7). Ils ont aussi vu que Dieu a créé les hommes, que l’homme a bénéficié de l’attention particulière de Dieu et que lui-même a suivi ses voies avec cet homme. Ils ont vu et se sont émerveillés de la façon dont Dieu a traité l’homme devenu rebelle.
Mais maintenant, le même Dieu a montré quelque chose qui était inconnu auparavant, à savoir qu’à l’avenir, Il va tout soumettre à un Homme. L’Homme à qui Il fait cela, est nouveau, car cet Homme, c’est Christ et l’église. Cela était caché dans le cœur de Dieu et est maintenant porté à la connaissance des anges par l’existence de l’église.
Les puissances angéliques bonnes et mauvaises, les « pouvoirs » et les « autorités [qui sont] dans les lieux célestes », n’ont pas de mots pour ce qu’ils voient en matière de sagesse lorsqu’ils regardent l’église. Cette sagesse est si unique qu’elle surpasse toute autre sagesse. Cette sagesse est complètement nouvelle et n’est pas simplement une autre étape dans le déploiement de ses sagesses. C’est « la sagesse si variée de Dieu », c’est-à-dire une sagesse dans tous les aspects glorieux possibles. Et cette sagesse se voit dans ceux qui composent l’église ensemble, non pas dans ce qu’ils sont en eux-mêmes, mais dans ce que Dieu a fait d’eux.
Les anges savaient que Dieu est tout-puissant et souverain. Si Dieu veut placer des personnes au-dessus des anges, il est libre de le faire. Mais la façon dont Dieu le fait révèle sa sagesse, et c’est ce dont il s’agit ici. Non seulement Il agit dans la toute-puissance, mais Il le fait aussi de façon tout à fait juste et en accord avec tout ce qu’Il est en lui-même : la révélation parfaite de l’amour et de la lumière. Quand Il traite l’église de cette façon, Il n’est pas pour autant injuste envers l’une de ses autres créatures ou en opposition à tout ce qui est auprès de Lui.
Les anges occupent une place plus élevée dans la création que les hommes. N’est-il donc pas injuste qu’Il donne maintenant à de chétives créatures, qui ont d’ailleurs désobéi à Dieu et amené le Créateur à la croix, une place au-dessus de ces anges qui l’ont toujours servi fidèlement et n’ont jamais fait quoi que ce soit qu’Il n’ait pas voulu ? Non, car le travail requis pour cela a été accompli par un Homme, Jésus Christ, sur la croix du Calvaire. Il y a révélé que Dieu est lumière et amour.
Il a démontré la haine de Dieu pour le péché et son amour pour le pécheur dans tous ses aspects. Il y a restauré tout ce qui avait été détruit par l’œuvre de Satan et de ses anges. Il a dégagé le chemin pour Dieu afin que celui-ci puisse accomplir tous ses desseins. Pour cela, Dieu L’a récompensé en Lui donnant une place au-dessus de tout, et c’est là qu’Il a fait de l’église un seul corps avec Lui (Éph 1:20-23). Les anges voient cela et reconnaissent la sagesse si variée de Dieu.
Relis Éphésiens 3:8-10.
À méditer : Quelle est la raison d’être de l’église sur terre aujourd’hui ?
11 - 13 Hardiesse pour nous approcher
11 selon le dessein éternel qu’il a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur, 12 en qui nous avons hardiesse pour nous approcher avec confiance, par la foi en lui. 13 C’est pourquoi je [vous] prie de ne pas perdre courage à cause de mes afflictions pour vous : c’est votre gloire.
V11. Ce qui a été mis en évidence par Paul dans les versets précédents, ce qui a été mis en lumière par lui, est dans le cœur de Dieu depuis l’éternité. Je fais référence à l’époque précédant la création, qui ne peut en fait pas être appelée ‘temps’, car dans l’éternité, il n’y a pas de notion de temps. L’éternité est intemporelle. Dieu est au-delà et au-dessus du temps. Nous savons ce qu’est le ‘temps’ parce que Dieu l’a créé. Tu peux lire cela en Genèse 1.
Avant qu’il y ait la création, il y avait l’intention de Dieu concernant l’église. Lorsque le temps a commencé, Dieu n’a pas encore annoncé immédiatement le « dessein éternel » [note: litt. : le propos des siècles, c.-à-d. : ce qu’Il s’est proposé, son plan éternel] de son cœur. Nulle part Il n’a prononcé de prophétie à ce sujet ou fait de promesse à ce sujet aux gens sur la terre. Nous lisons aussi à propos de ce dessein éternel en Éphésiens 1 (Éph 1:4,11). Là, il est question de nos bénédictions personnelles. Ici, il s’agit de nos bénédictions en tant qu’église, reçues par tous les croyants ensemble.
Quelle que soit la bénédiction concernée, elle n’est jamais séparée du Seigneur Jésus. Ce dessein éternel, Dieu l’a « réalisé [note: ou : établi ; litt. : fait] dans le Christ Jésus notre Seigneur ». Il en est le centre. Cela nous parle du plaisir particulier que Dieu a en son Fils depuis l’éternité. Ce plaisir a reçu une raison supplémentaire à travers la vie et la mort du Fils de Dieu qui est devenu Homme (Jn 10:17 ; Mt 3:17). Tout ce que Dieu se propose et fait, est focalisé sur son Fils.
Le Fils est ici appelé par son nom étendu :
1. Il est le « Christ », c’est-à-dire ‘l’Oint’, l’Homme du bon plaisir de Dieu, en qui Dieu trouve son plaisir.
2. Il est « Jésus », l’Homme humble qui a vécu sur la terre parfaitement à la gloire de Dieu et a accompli son œuvre.
3. Il est aussi « notre Seigneur », la personne à laquelle nous nous soumettons volontiers complètement en reconnaissance de son autorité sur nos vies.
Celui qui Le connaît est tout à fait d’accord avec le plan éternel de Dieu de faire de Lui le centre de l’univers et de l’éternité.
V12. Ce qui précède n’est pas déplié pour ‘les yeux éclairés de ton cœur’ (Éph 1:18) juste pour l’admirer, même si tout est admirable. Il t’invite à te tenir hardiment dans ces bénédictions. C’est-à-dire à te sentir chez toi dans la présence du Père. Réfléchis encore une fois à ce sur quoi repose cette hardiesse.
Jusqu’à présent, il t’a été permis de t’émerveiller de ces merveilleux desseins de Dieu. Tu t’es émerveillé que Dieu t’ait permis d’avoir un aperçu des secrets de son cœur qui sont là depuis toute éternité et qu’Il te les révèle maintenant. Tout est si grand que cela te rendrait timide ou hésitant à même poser le pied sur cette terre sainte. Mais qu’as-tu aussi découvert ? Que « Jésus Christ notre Seigneur » est le centre de tous ces desseins de Dieu. Si donc tu étais trop timide pour poser tes pieds dans ces desseins, tu peux te rappeler que le centre de ceux-ci est notre Seigneur.
Avant que le temps n’existe, avant qu’une partie des anges ne tombent dans le péché, avant que l’homme ne tombe dans le péché, Il était le centre. Après que le péché est entré dans le monde, Il est venu et a résolu cet énorme problème qu’est le péché. Tu t’es confié à Lui. Il est celui qui est venu sur la terre et qui est mort pour toi, non seulement pour te libérer de tes péchés, mais aussi pour te donner ces nombreuses et grandes bénédictions. De ces bénédictions, Il est le centre.
Alors tu n’as pas non plus à avoir honte de te tenir dans ces bénédictions et d’en profiter. Tu peux t’y déplacer librement et tu peux t’exprimer librement. « Hardiesse » signifie quelque chose comme la liberté d’esprit de dire tout ce que l’on a sur le cœur. Sans aucun fardeau sur ton cœur, tu peux rester là et en profiter pleinement.
Mais même si tu as la hardiesse maintenant, cela ne t’aiderait pas si tu n’avais pas accès à ces bénédictions. C’est ce que dit la deuxième partie de ce verset. Tu as la hardiesse pour t’« approcher » et en plus « avec confiance ». Dieu a ôté tous les obstacles. L’accès est libre. Tu as la confiance que Dieu se réjouit de te voir en sa présence. Ce n’est pas qu’Il te tolère là, mais Il aime que tu sois avec Lui, car la base est « par la foi en lui ».
Tu pourrais penser qu’il s’agit de la foi dans le Seigneur Jésus en tant que Sauveur. C’est certainement lié à cela, mais cela va un peu plus loin. Il s’agit de la foi en celui en qui Dieu a réalisé son dessein éternel, c’est-à-dire Jésus Christ notre Seigneur. Certes, c’est Lui qui est allé à la croix pour toi afin d’y mourir pour tes péchés, te donnant ainsi accès à Dieu (Rom 5:1-2). Mais dans la lettre aux Éphésiens, tu Le vois comme le centre de toutes les desseins de Dieu. Et si tu as appris à Le connaître ainsi, à L’accepter ainsi par la foi, tu entreras avec confiance dans la maison de Dieu pour L’admirer et L’adorer pour tout ce qu’Il a dans son cœur pour l’église de toute éternité.
Si tu peux en faire partie, c’est grâce à l’œuvre que Christ a accomplie sur la croix. Sur la croix, la consécration parfaite et la glorification de Dieu ont trouvé leur apogée et leur couronnement. C’est sur cette base que Dieu réalisera ses projets. Que tu sois, en tant que membre de l’église de Dieu, impliqué dans ces plans est un miracle de la grâce. Pour cette grâce, Dieu est digne de toute adoration.
V13. S’Il a payé ce prix pour te donner tout cela, les afflictions ne devraient pas te décourager. Le verset précédent présentait ta relation avec Dieu. Ce verset montre ta relation avec le monde. Envers Dieu, il y a de la hardiesse, de l’accès et de la confiance. De la part du monde, les afflictions te parviennent. Même si tu ne comprends pas toujours l’affliction, par ta confiance en Lui, tu supposes qu’il y a de la sagesse et de l’amour derrière. Tu as confiance dans le fait que tout n’est que pour ton bien. Pour Paul, il en est ainsi.
Le mot « donc » par lequel commence ce verset renvoie au précédent et donne la raison de son prière. Dieu aurait pu le délivrer de sa captivité comme il a délivré Pierre (Act 12:7-11), mais Il ne le fait pas. Que fait le Seigneur ? Il est avec Paul, l’aide et lui donne connaissance de tout ce que nous avons maintenant dans ses lettres.
L’emprisonnement, apparemment la fin de son ministère, devient le couronnement, le plein accomplissement de son administration. Si Paul est emprisonné et y subit des afflictions, c’est à cause de la vérité qu’il a apportée aux Éphésiens. Ceux-ci ne doivent donc pas être découragés par son emprisonnement, mais plutôt être encouragés. Le fait d’être uni à un Christ céleste et de vivre de façon cohérente en accord avec lui suscite désormais l’inimitié des gens religieux qui adhèrent à une religion terrestre ou charnelle.
Paul ne pense pas à sa propre situation. Il s’inquiète du fait que toutes les vérités impressionnantes à cause de sa captivité n’auront aucun effet dans la vie des croyants d’Éphèse. Ils pourraient penser : ‘Cela nous coûtera trop cher.’ C’est pourquoi Paul leur fait remarquer qu’il est emprisonné précisément à cause de l’exercice de son administration qui consiste à annoncer ‘les richesses insondables de Christ parmi les nations’, ce qui inclut aussi les Éphésiens. Il prend les afflictions comme quelque chose qui vient naturellement. Pour lui, l’affliction est l’opposé terrestre de la gloire céleste.
Le chrétien qui réalise cela considérera les afflictions découlant de son lien avec un Seigneur céleste comme un privilège, comme un honneur.
Relis Éphésiens 3:11-13.
À méditer : Quels sont tes privilèges par rapport à ton lien avec Dieu et comment cela affecte-t-il ton lien avec le monde ?
14 - 17 Prière au Père
14 C’est pour cela que je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus Christ, 15 duquel est nommée toute famille dans les cieux et sur la terre, 16 afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous donne d’être fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur, 17 pour que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs, [et que vous soyez] enracinés et fondés dans l’amour,
V14. Les grandes vérités que Paul a eu le privilège de présenter jusqu’à maintenant remplissent aussi son propre cœur. Submergé par tout ce qu’il a reçu de Dieu, il fléchit les genoux devant « le Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Il s’est déjà adressé à Dieu dans la prière plus tôt, en Éphésiens 1 (Éph 1:17). Là, il s’adresse au « Dieu de notre Seigneur Jésus Christ ». À propos de la différence entre « le Dieu de » et « le Père de », j’ai déjà évoqué cela au sujet de Éphésiens 1:3.
En Éphésiens 1, Paul prie pour que les Éphésiens puissent aussi apprendre à comprendre et à jouir des richesses qu’il a décrites. Il peut leur écrire qu’ils sont bénis de toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, mais il ne peut pas leur donner la capacité de s’approprier de ces bénédictions et d’en jouir. Pour ce faire, il faut que « le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ » leur en donne la possibilité. Il se tourne donc vers Lui et Lui demande de travailler en eux en leur donnant « [l]’esprit de sagesse et de révélation dans la connaissance » et que « les yeux de votre cœur étant éclairés » (Éph 1:17-18a).
Les bénédictions dont Paul parle ici sont la possession de chaque croyant personnellement. Il est merveilleux de voir à quel point Paul s’engage à ce que chaque croyant connaisse et jouisse de ces bénédictions. Pour lui, il ne s’agit pas de délivrer un message puis de passer à autre chose. Il désire ardemment que ce qu’il a le privilège de transmettre pénètre réellement le cœur des croyants.
Aussi, même si certaines choses sont parfois difficiles à comprendre, il ne va pas ajuster son message. C’est souvent la tendance dans le christianisme d’aujourd’hui. Le message devient alors un ‘produit’ qui s’adapte aux souhaits du ‘client’. Quand Paul prêche la Parole, il le fait selon qu’elle lui a été donnée et en même temps, il demande à son envoyeur, au nom de qui il parle, s’il veut bien accorder que la Parole prêchée soit aussi comprise. Chaque prédicateur devrait suivre cet exemple.
Paul a certainement un œil pour son ‘auditoire’. Il sait qu’il ne pourrait pas communiquer le contenu de la lettre aux Éphésiens aux croyants de Corinthe, par exemple. Ils ne comprendraient rien de tout cela parce qu’ils étaient charnels. Le fait qu’il ait pu dire aux Éphésiens les merveilleuses bénédictions – pour le croyant personnellement et pour l’église – ne signifie pas qu’ils aient en eux-mêmes le pouvoir d’absorber tout cela. Car il ne s’agit pas d’une question de capacité intellectuelle, d’un grand intellect, mais il s’agit du cœur. Si elle est absorbée dans le cœur, elle aura son effet dans la vie. Paul souhaite que cela se produise et il prie pour cela, aussi bien en Éphésiens 1 qu’en Éphésiens 3.
La raison de sa prière ici est ce qu’il a dit dans la section précédente. Au cœur de cette prière se trouvent les « richesses insondables du Christ » (verset 8). C’est ce qu’il entend par « c’est pour cela ». Il souhaite qu’en plus de leurs bénédictions personnelles, les croyants acquièrent une compréhension des bénédictions qu’ils ont reçues collectivement, en tant qu’église. Il est à retenir que les bénédictions de l’église sont encore plus grandes que celles des croyants individuels.
Un exemple permet de comprendre cela. Tu peux jeter un grand nombre de pierres en tas ; tu peux aussi bâtir une maison avec ces pierres. Dans les deux cas, tu as le même nombre de pierres, mais lorsqu’une maison est bâtie à partir de ces pierres, ce tas de pierres aura une énorme valeur ajoutée.
Il en va de même pour l’église. Tous ceux qui connaissent le Seigneur Jésus sont des pierres vivantes parce qu’ils L’ont comme vie. Mais ils représentent bien plus. Ensemble, elles constituent « la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (1Tim 3:15 ; 1Pie 2:5). Il en va de même pour l’église en tant que corps. Chaque croyant est un membre du corps. Ce ne sont pas des membres qui vivent chacun pour soi. Ensemble, ils forment le corps de Christ. De ce corps, Il est la Tête. Paul vient de dire à ce sujet quelles glorieuses bénédictions y sont associées.
Là aussi, il ressent son impuissance pour les amener à recevoir ces bénédictions dans leur cœur et d’en jouir. C’est pourquoi il se met à prier. Il prie maintenant « le Père de notre Seigneur Jésus Christ », car la section suivante concerne le Seigneur Jésus qui, en tant que Fils éternel, est le centre de tous les plans de Dieu. En Éphésiens 1, il veut que les croyants aient une idée de ce que Dieu a fait pour eux par Christ. Maintenant, il aimerait que les croyants réalisent ce que le Père est en train de faire en eux par son Esprit.
V15. La gloire de ce Père est impressionnante. Elle rayonne de toutes les familles qui finiront par remplir les cieux et la terre. Toutes ces familles portent son nom parce qu’elles sont issues de Lui. Il en est le ‘Concepteur’. Il leur a donné à toutes une place dans ses plans.
Par ces familles, tu peux penser aux familles d’anges et à toutes sortes de familles de personnes, aussi bien dans le judaïsme que parmi les nations. Non pas que toutes ces familles L’appellent Père. Seuls ceux qui sont devenus ses enfants par la foi dans le Seigneur Jésus peuvent le faire. Nous avons été introduits dans cette relation intime. Le Seigneur Jésus est depuis l’éternité le Fils du Père. Par conséquent – dans un certain sens – Il est aussi à la tête de ces différentes familles. Mais l’église est directement reliée à Lui. Tous ceux qui en font partie peuvent former la famille de Dieu d’une manière particulière. Cela se manifeste effectivement de la manière la plus merveilleuse quand nous pourrons bientôt entrer dans la maison du Père en tant que fils pour y être éternellement avec le Père et le Fils (Jn 14:1-3).
V16. Paul demande ici au Père d’œuvrer dans les croyants par son Esprit conformément à sa gloire. Ils possèdent l’Esprit en tant qu’arrhes (Éph 1:13). Aussi, ce n’est que par l’Esprit qu’il est possible d’être « fortifié en puissance ... quant à l’homme intérieur ». Quelque chose doit se passer dans le croyant et pas seulement avec ou pour lui.
Par « l’homme intérieur », on entend la pensée et les sentiments de l’homme, ses délibérations, tout ce qui n’est pas visible (cf. 1Cor 2:11). Ce que Paul souhaite, c’est que l’Esprit du Père ait la possibilité de remplir tout ce ‘champ’ de sa puissance. Comme ce serait merveilleux si toi et moi commencions à prier de la même façon les uns pour les autres. Et dans quel but ?
V17. « Pour que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs. » Paul souhaite ardemment que le Christ soit constamment le centre de contrôle de tes et de mes sentiments et affections les plus profonds. Cela n’est possible que « par la foi », ce qui signifie Lui donner cette place en toute confiance. Par la foi, tu te concentres sur Lui avec tout ce qui est en toi.
Il est aussi le centre de ta vie, comme Il était éternellement devant le Père, comme Il l’est aujourd’hui et comme Il le sera à jamais. Alors le Christ n’est pas ‘seulement en visite’, un Hôte temporaire, mais il peut y « demeurer », ce qui signifie aussi qu’Il y trouve le repos (cf. Jn 14:23).
Indissociable de cela est « l’amour », qui est, pour ainsi dire, le fondement de ce qui précède. Dieu est amour. Son amour est à l’origine de tous ses desseins. Celui qui a planté ses racines dans l’amour Divin, celui qui est « enraciné » en Lui, qui y puise sa force vitale, celui qui a cet amour comme base de son existence, celui qui est « fondé » en Lui, est capable de jouir de toutes les gloires énumérées par Paul. Tu en apprendras plus à ce sujet dans les versets suivants.
Relis Éphésiens 3:14-17.
À méditer : Comment le fait que Christ habite dans ton cœur par la foi peut-il devenir une réalité ?
18 - 21 Au-delà de la prière et de la pensée
18 afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur et la profondeur et la hauteur – 19 et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance –, afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. 20 Or, à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, 21 à lui gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen.)
V18. Les mots « afin que » par lesquels commence ce verset indiquent le but de ce qui a précédé. Paul a prié au verset 17 pour que le Christ habite dans leurs cœurs par la foi. Il y a aussi dessiné l’atmosphère de cette habitation en indiquant le fait d’être enraciné et fondé dans l’amour. Si la foi et l’amour fonctionnent de cette manière, les croyants sont capables « de comprendre […] et […] de connaître » les choses qui suivent.
Ceci est un point de départ important pour l’étude de la Bible. Pour cela, l’essentiel n’est pas l’intellect, mais le fait que le Centre des desseins de Dieu habite dans nos cœurs. Faire une étude biblique sans que Christ en soit le centre et sans que l’amour en soit le fondement résulte en une connaissance qui rend orgueilleux. C’est pourquoi cette prière est si importante. Être « capable » n’est pas une question de capacité intellectuelle particulière, mais c’est la capacité spirituelle de comprendre les choses qui suivent. Ces choses ont trait aux desseins de Dieu mis en lumière notamment en Éphésiens 1.
Dans cette deuxième prière, Paul relie ces desseins spécifiquement au Christ qui en est le centre. Si tu veux commencer à comprendre de quoi il s’agit, tu ne peux pas le faire tout seul. Pour cela, tu as besoin de « tous les saints ». C’est aussi logique. Tu ne peux arriver à connaître l’exhaustivité de tous ces desseins et l’amour sans limites du Christ qu’en y réfléchissant et en partageant les choses les uns avec les autres. Pour obtenir l’image la plus complète possible des desseins de Dieu et de l’amour du Christ, il faut chaque saint. Comment toi et moi, êtres limités que nous sommes, pourrions-nous comprendre tant de gloire ?
La gloire des desseins de Dieu et du Christ en tant que son centre ont une portée incalculable :
1. Considérez sa « largeur ». Elle comprend tous les saints depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement de l’église.
2. Et ensuite sa « longueur ». Cela va de l’éternité à l’éternité.
3. Regarde dans « la profondeur ». C’est dans cette profondeur que tu te trouves, perdu dans tes péchés. Mais Christ est allé plus profond, t’a pris depuis en haut et nous a placé toi et moi et tous ceux qui appartiennent à l’église en haut, dans la maison du Père, au cœur du Père.
4. Regarde en haut, dans les « hauteurs ». Là, tu vois Christ, au-dessus de tout gouvernement et de toute autorité, et uni à Lui, tu vois aussi son église.
V19. Le Christ a fait tout cela, poussé par un amour parfait pour son Père, pour l’église et pour chaque membre de l’église individuellement (cf. Exo 21:5). Par-dessus tout, son amour rayonne dans son œuvre sur la croix.
Paul souhaite profondément que nous apprenions à connaître cet amour de mieux en mieux. En même temps, il ajoute qu’il est en fait impossible de connaître cet amour. Comment cet amour éternel et Divin pourra-t-il être entièrement englobé dans le cœur d’une personne ? N’est-ce pas décourageant ? Non, c’est un défi ! Qui ne voudrait pas pénétrer un amour qui, dans sa plénitude, ne pourra jamais être sondé ?
Pour illustrer cela, on utilise souvent l’image suivante. Un enfant se tient au bord de l’océan avec son petit seau. Il ramasse son seau plein d’eau et dit : ‘Regarde, j’ai l’océan dans mon seau.’ Ainsi, le désir de chaque cœur qui Le connaît, en qui l’amour parfait de Dieu s’est manifesté, sera d’être complètement rempli de cet amour.
En conséquence, « vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu ». Ici, il n’est pas dit « avec toute la plénitude de Dieu ». Comme mentionné plus haut, il est impossible pour une créature d’être remplie avec toute la plénitude de Dieu. Mais quand nous nous efforçons de connaître davantage l’amour du Christ, nous grandissons de plus en plus dans cette direction. Nous revenons alors au point de départ. Après tout, tout a commencé par la plénitude de Dieu ? Par Christ, nous avons tous reçu de cette plénitude, et c’est grâce sur grâce (Jn 1:16). En Christ, cette plénitude est apparue corporellement sur la terre : « Car, en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter » (Col 1:19).
Être « rempli jusqu’à toute la plénitude de Dieu » – c’est le but ultime de la prière de Paul – signifie que Christ seul est devant notre regard, que tout notre cœur et toute notre vie sont remplis de Lui. Tu sens bien qu’il ne peut y avoir d’objectif plus bas. Tu sens aussi à quel point c’est incroyablement difficile à réaliser dans le monde dans lequel nous vivons. Il y a tant de choses autour de toi qui peuvent et parfois doivent t’occuper.
V20. C’est pourquoi ce qui se trouve dans ce verset est un grand encouragement. C’est en tout cas un merveilleux verset. Tu peux et tu pourras l’appliquer à toutes sortes de situations pratiques. Pourtant, avant tout, l’idée est de laisser ce verset faire son effet sur toi à partir du contexte dans lequel il est écrit. Il prend alors son véritable sens, qui va au-delà d’une application à nos besoins quotidiens. Tu désires ardemment que le contenu de cette prière devienne vrai dans ta vie.
Il sera clair qu’il s’agit bien de cela et non de quelque chose qui n’arrive que dans le ciel. Là-bas, il n’est plus nécessaire de prier. Non, c’est précisément sur la terre que cette prière est importante. Sur terre, tu sens tes limites et tu doutes parfois de ta capacité à réussir. Cela détourne ton regard vers celui qui est capable de faire en sorte que cela se réalise dans ta vie. Tu commences alors à prier pour cela. À nouveau, tu regardes vers le haut, vers celui qui est capable d’exaucer ta prière.
Parfois, tu ne pries même pas et tu te contentes de penser à quel point ce serait bien si toute ta vie était imprégnée par Christ et son amour. Puis tu lèves à nouveau les yeux. Tu vois alors celui qui connaît tes pensées et qui est capable de pourvoir à tes désirs.
C’est déjà merveilleux de voir celui qui connaît tes prières et tes pensées et y répond, mais cela va beaucoup plus loin. Il est capable de « faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons ». Tout est très abondant et s’élève au-dessus de ce que tout être humain peut prier ou penser. Cela correspond parfaitement à la façon dont Dieu nous est présenté dans cette lettre, à savoir comme la Source de toute bénédiction. Dieu ne donne pas un tout petit peu. Quand Il donne selon sa plénitude, il n’y a pas de limite. En priant pour ou en pensant aux desseins de Dieu, au Christ et à son amour, tu pénètres profondément là-dedans.
Quand Paul en arrive là, il ne s’adresse plus seulement aux croyants. Il s’y implique lui-même et parle de « nous ». Lui aussi estime qu’il dépend de « la puissance qui opère en nous » pour y parvenir. Par là, il renvoie au début de sa prière, au verset 16. L’Esprit du Père peut œuvrer pour que les choses pour lesquelles tu pries et auxquelles tu penses prennent tout leur effet dans ta vie.
V21. Cette gloire de Dieu a été pleinement exposée par Paul. Cette gloire est devenue visible dans le dessein de Dieu concernant l’église, alors que Christ en est le centre. En contemplant tout cela, il ne reste plus qu’une chose à faire : louer le Père de gloire et dire que toute la gloire Lui revient.
Ce qui n’est visible sur la terre que pour quelques-uns et montré seulement par quelques-uns sera vu pour l’éternité. « Toutes les générations du siècle des siècles » admireront et adoreront cette gloire dans l’église et en Jésus Christ.
Par un « Amen » approprié, Paul conclut cette louange, cette prière particulière. Il confirme ainsi son contenu : il en est ainsi.
Relis Éphésiens 3:18-21.
À méditer : Prie pour que tu puisses connaître l’amour du Christ de cette manière, tel qu’il est présenté dans cette prière.