1 - 3 Morts dans les fautes et les péchés
1 Et vous, vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés 2 (vous y avez marché autrefois, selon la façon de vivre de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ; 3 et parmi eux nous aussi, nous avons tous vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées : nous étions par nature des enfants de colère, comme aussi les autres).
En Éphésiens 1, tu as vu ce qu’il y a dans le cœur de Dieu avant même la fondation du monde. Éphésiens 2 te montrera ce que Dieu a fait de toi dans ta vie sur la terre et quelle est ta place dans le monde. Ici, il ne s’agit pas tant des desseins de Dieu ; nous les avons vues en Éphésiens 1. En Éphésiens 2, Dieu montre sa grâce et sa puissance avec lesquelles Il s’est mis à l’œuvre pour accomplir ses desseins. Seul Dieu pouvait changer l’état dans lequel nous nous trouvions. Aux versets 1-10, la puissance de Dieu se manifeste en ramenant à la vie ceux qui étaient morts ; Aux versets 11-22, sa puissance se manifeste en rapprochant ceux qui étaient loin.
V1. Les versets 1-3 décrivent qui est l’homme par nature, quelles sont ses œuvres et à quelle influence il est soumis. Par nature, l’homme est mort ; ses œuvres (actes), il les accomplit sous l’influence du diable et donc dans la désobéissance à Dieu. Le premier verset fait le lien avec le chapitre précédent (Éph 1:20). Il y est question de la mort de Christ, dans laquelle Il est entré volontairement. Ici, il s’agit de notre mort, dans laquelle nous sommes tombés par notre propre faute. Tu te trouves ici au point de départ de ta vie de chrétien. Ce point de départ, c’est la mort. La mort signifie ici qu’il n’y a plus aucune trace de vie orientée vers Dieu dans la nature humaine.
Pourtant, il y a eu un mouvement, une certaine forme de vie. Après tout, il est question de marcher dans tes fautes et dans tes péchés. Mais une vie dans le péché n’est pas la vie, c’est la mort. Chaque pas a été fait sans reconnaître Dieu et a donc été une erreur. Chaque chemin a été pris sans demander à Dieu si c’était le chemin qu’Il voulait que tu prennes et était donc un égarement.
Une bonne illustration de cela se trouve dans l’histoire du fils prodigue en Luc 15. Le plus jeune fils demande à son père s’il peut avoir sa part d’héritage à l’avance. Puis il s’en va et, dans une vie de débauche, dilapide tout son bien. Tu le vois s’affairer à toutes sortes d’activités de débauche. Mais pour son père, il était mort, car que dit celui-ci plus tard ? « Car mon fils que voici était mort » (Lc 15:24). En 1 Pierre 4, le fait d’être mort est évoqué dans le même sens : « Car c’est pour cela que la bonne nouvelle a été annoncée aussi à ceux qui sont morts » (1Pie 4:6). Ici, il s’agit aussi de personnes qui participent activement à la société, mais sans se focaliser sur Dieu.
Toutes tes activités ainsi que les miennes entraient autrefois sans exception dans la catégorie des ‘fautes et des péchés’. Les ‘fautes’ sont liées à un commandement qui est donné et délibérément violé. ‘Les péchés’ sont toutes les actions faites sans garder à l’esprit l’autorité qui est au-dessus de nous. C’est ainsi qu’il est dit en 1 Jean 3 : « Le péché est l’iniquité » (1Jn 3:4). L’iniquité est une action ou une manière d’agir sans loi, sans frein, c’est à dire sans reconnaître l’autorité, Dieu étant l’autorité suprême.
V2. Cela caractérisait notre marche, tout notre comportement dans le monde. Ce comportement s’inscrit parfaitement dans « la façon de vivre de ce monde », c’est-à-dire les principes par lesquels le monde est guidé, le caractère dans lequel le monde se révèle. C’est l’atmosphère dans laquelle le monde est enveloppé, à travers laquelle les efforts des gens sont déterminés, laissant Dieu et ses pensées complètement en dehors du tableau. Non seulement Dieu est ignoré, mais toutes les activités humaines sont aussi dirigées contre Lui. L’homme est hostile dans son sentiment et dans sa pratique, il vit en rébellion contre Dieu.
Derrière cette rébellion se trouve un directeur débordant de haine contre Dieu et ses projets, et c’est « le chef de l’autorité de l’air », c’est-à-dire Satan, l’adversaire immuablement dépravé et violent de Dieu. Il remplit toute l’atmosphère de sa haine effrénée. Tout être humain qui n’est pas relié à Dieu respire cette atmosphère. Il veut contrecarrer Dieu dans l’exécution de ses desseins autant que possible. C’est de cet esprit de rébellion que Job parle : « Et ils disent à Dieu : Retire-toi de nous, nous ne prenons pas plaisir à la connaissance de tes voies. » (Job 21:14 ; 22:17). Ce qui importe, c’est de reconnaître la source d’où proviennent toutes ces paroles et tous ces actes, qui est derrière ces paroles et ces actes.
Cet « esprit », ce cerveau démoniaque, forme une duo à toute épreuve avec « les fils de la désobéissance ». Il n’est pas dit ‘enfants’, mais « fils ». ‘Fils’ fait référence à la maturité, au fait d’agir avec intelligence. Si tu repenses un instant à Job 21 (Job 21:14), tu verras qu’il y a un rejet délibéré de Dieu.
C’est l’image que Dieu lui-même donne ici de toi et moi, c’est ainsi que nous étions et c’est encore ainsi qu’est chaque personne qui ne Le prend pas en compte. Personne n’est excusable quand il ne connaît pas Dieu (Rom 1:18-21). À l’encontre de ce que nous étions, 1 Pierre 1 déclare ce que nous sommes maintenant : « des enfants de l’obéissance » (1Pie 1:14). Il ne dit pas ici « fils » car il s’agit de la nature que nous avons reçue, une nature caractérisée par l’obéissance. Tu as reçu le Seigneur Jésus comme ta nouvelle vie. Sa vie sur la terre était entièrement consacrée à l’obéissance. S’il est ta vie maintenant, alors cette vie s’exprime en toi de la même façon qu’en Lui.
V3. Malheureusement, en tant qu’enfants de Dieu, nous ne sommes pas toujours obéissants. C’est le cas quand nous laissons agir notre chair. Puis, en ce qui concerne la vie pratique, nous revenons pour un temps à la situation dans laquelle nous nous trouvions intégralement auparavant, quand nous vivions « dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées ». Il ressort de ces mots – convoitises, volontés et pensées – que nos sentiments, notre volonté et notre esprit étaient tous trois au service de Satan. Il s’est servi de tout notre esprit pour réaliser son mauvais but.
Je n’ai pas besoin, je pense, de parler beaucoup des « convoitises de notre chair ». Tout dans le monde tourne autour de la satisfaction des besoins. Le monde y pourvoit et en vit. Les publicités à la télévision et les panneaux d’affichage le long des routes en jouent sans scrupule. L’internet aussi est un tel ‘satisfacteur’ de besoins. La volonté humaine est impliquée. L’homme choisit consciemment la façon dont il va s’y prendre. Il peut arriver un moment où cela devient une dépendance et où une personne se laisse emporter sans réfléchir par ses convoitises. Mais ce n’est pas ainsi que les choses ont commencé.
La pensée joue aussi un rôle. Combien de fois quelqu’un en est-il venu à satisfaire ses convoitises en pensant à certaines choses. Si la pensée erronée n’est pas radicalement condamnée, on en viendra à une décision de la volonté et ensuite à l’acte.
Dans l’ensemble, il peut être clair que les personnes qui sont mortes dans les fautes et les péchés sont « par nature des enfants de colère ». Ici, il est aussi question d’enfants et non de fils. Il s’agit d’une question de nature, de ce qui est propre à l’état dans lequel se trouve une telle personne. Puisqu’elle est totalement en dehors de Dieu, elle ne peut qu’évoquer sa colère. Dieu ne peut pas permettre l’existence d’un état contraire à son Être. S’Il travaille à une situation où Il sera « tout en tous » (1Cor 15:28), Il exterminera aussi dans sa colère tous ceux qui cherchent à empêcher que cela se produise.
Si cela s’appliquait aussi à toi et à moi, qui comme « les autres » étions sous la colère de Dieu, qu’est-ce qui a poussé Dieu à nous en retirer et à nous donner ces bénédictions bien au-delà de notre pensée ? Les versets suivants le montreront clairement et, par conséquent, notre étonnement face à qui est Dieu augmentera encore davantage.
Relis Éphésiens 2:1-3.
À méditer : Quelles sont les caractéristiques d’une personne qui n’est pas un enfant de Dieu ?
4 - 6 Dieu, qui est riche en miséricorde
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, 5 alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par [la] grâce), 6 et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus,
V4. Aux versets 1-3, tu as vu quelle est la nature de l’homme – mort, sans aucun lien avec Dieu – et comment il agit selon cette nature. Tout cela tombe sous la colère de Dieu et constitue donc la seule perspective qui s’offre à l’homme. Il est impossible de brosser un tableau plus désespéré. Et puis viennent ces mots rayonnants « mais Dieu ». Ces mots apportent un renversement sans précédent à la situation désespérée de l’homme et ouvrent une source de bénédiction sans précédent.
Tu verras ce qu’est la nature de Dieu et comment Il agit selon sa nature. En Romains 5 et Tite 3, tu trouves aussi ces mots « mais Dieu » (Rom 5:8 ; Tit 3:4). Là aussi, ces mots constituent l’introduction à ce que Dieu a fait et contrastent fortement avec ce que l’homme est et fait.
Dans notre verset, Dieu n’a pas agi ou n’agit pas parce que nous étions si misérables. Ce n’est pas notre détresse qui est primordiale. Non, Dieu agit à partir de lui-même par lequel toute sa gloire est révélée. Dans ce que Dieu fait ici, il n’y a que Lui qui agit. Rien n’est demandé à l’homme ici ; il n’y a même pas d’appel à la repentance. Après tout, comment un mort pourrait-il entendre quoi que ce soit, et encore moins répondre à quoi que ce soit ?
Certes, l’homme est appelé à se repentir et responsable d’écouter cet appel. Tu trouves ce côté de la vérité dans la lettre aux Romains. Dans la lettre aux Éphésiens, tout émane de Dieu. Dieu est amour, et sa miséricorde découle de son amour. Dieu est « riche en miséricorde ». Tu peux te rendre compte de sa richesse en pensant à ta situation désespérée et misérable, telle qu’elle est décrite aux versets 1-3. Dans sa grande miséricorde, Dieu s’est incliné devant toi et t’a relevé de cette situation. Nous en voyons une illustration attrayante en Ézéchiel 16 (Ézé 16:1-14).
Comme mentionné, cette action de Dieu découle de « son grand amour ». L’amour va au-delà de la miséricorde. La miséricorde a trait à la misère dans laquelle se trouve quelqu’un. L’amour est au-dessus de tout et indépendant de tout le reste. Dieu est amour. Il l’était déjà quand le péché n’existait pas encore et qu’il n’y avait pas de miséricorde à exercer. Il avait alors à cœur de bénir les hommes avec des bénédictions glorieuses, éternelles et célestes que seul un Dieu tout-puissant pouvait concevoir.
Mais lorsqu’Il s’est mis en route pour les bénir, Il les a trouvés dans la condition des versets 1-3. (Il est important de toujours se rappeler qu’il s’agit de l’arrière-plan sur lequel les actions de Dieu sont placées.) Dieu est-il embarrassé par cette situation ? C’est impossible. Dieu ne serait pas Dieu s’Il n’avait pas prévu cette situation et s’Il ne l’avait pas utilisée pour y faire briller précisément « son grand amour dont il nous a aimés ».
L’expression « dont il nous a aimés » revient aussi en Jean 17 (Jn 17:26). N’est-il pas impressionnant de voir que cette expression fait là référence à l’amour du Père pour le Fils ? Ici, tu vois que Dieu nous aime du même amour que celui dont Il aime le Fils. Cela démontre une fois de plus qu’il s’agit d’un amour éternel.
Ce sont tous des actes du grand amour de Dieu. Tu vois que tout ce que Dieu a fait avec nous est lié à ce qu’Il a fait auparavant avec Christ. Nous voyons le grand amour de Dieu précisément dans le fait qu’Il a non seulement eu compassion de pécheurs morts auxquels Il a montré sa miséricorde, mais qu’Il a aussi voulu nous faire partager tout ce qui est la part de son Fils bien-aimé.
Cela va sûrement bien au-delà du fait que seuls nos péchés seraient pardonnés ? En soi, ce serait déjà étonnant. S’Il nous avait ensuite aussi replacés au paradis, ce serait absolument merveilleux. Mais en ce qui concerne Christ, Dieu va infiniment plus loin. Acquérir un regard à ce sujet est la plus grande découverte que nous puissions faire après notre conversion.
V5. Considère la première étape du déploiement de son grand amour. Alors que nous étions « morts dans nos fautes », Il nous « a vivifiés ensemble avec le Christ ». C’est la première chose qui devait se passer pour nous. Il est clair que cette étape devait être franchie par Dieu. Les étapes suivantes ont aussi été prises par Dieu pour nous amener là où il voulait que nous soyons selon son dessein. Le fait de recevoir une nouvelle vie, une nouvelle nature, s’oppose à la nature perverse qui nous caractérisait auparavant.
Il n’est pas seulement dit que nous sommes vivifiés ; on peut dire la même chose des croyants de l’Ancien Testament. Aucun humain n’entrera jamais dans le royaume de Dieu sans avoir été vivifié, c’est-à-dire sans posséder la vie de Dieu. Mais seuls les croyants qui appartiennent à l’église peuvent dire qu’ils ont été vivifiés « ensemble avec le Christ ».
Par notre union avec le Christ, Dieu nous a donné une vie qui est passé par la mort. La vie qui nous a été donnée est une vie de résurrection. La vie donnée à chaque enfant de Dieu vivant après la mort sur la croix, la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus est la vie du Christ ressuscité et élevé.
Avant que Paul ne décrive les actions de Dieu, nous lisons les mots « vous êtes sauvés par [la] grâce ». Cela souligne à quel point Dieu a agi avec amour envers nous qui n’avions droit à rien, ni aucune possibilité de mériter d’une manière ou d’une autre la faveur de Dieu.
V6. Il franchit aussi la deuxième étape vers l’objectif de Dieu : Il « nous a ressuscités ensemble ». Cette étape est étroitement liée à la précédente ; elle est aussi très similaire. Pourtant, il y a une différence. « Vivifié » implique un changement dans notre condition. Nous étions morts et nous avons reçu une vie nouvelle. ‘Ressuscité’ concerne un changement de notre position, du terrain sur lequel nous nous trouvons. Nous étions dans le monde, le terrain de la mort. Lorsque le Christ est ressuscité des morts, il est aussi entré dans un autre terrain et n’avait plus rien à voir avec le monde d’avant sa mort et sa résurrection. Le problème du péché avait été résolu.
Ce que Dieu a fait avec Lui, Dieu l’a aussi fait avec nous. Parce que nous sommes ressuscités ensemble avec le Christ, nous ne sommes plus, nous aussi, dans le monde de la même manière qu’à la période qui a précédé notre vivification. Nous respirons maintenant l’atmosphère de la vie. Et ce n’est pas la fin des actions de Dieu à notre égard.
La troisième étape est qu’Il « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus ». Ici, tu ne lis pas que nous sommes assis avec le Christ dans les lieux célestes, mais que nous sommes là dans Lui. Nous ne sommes pas encore avec notre (nouveau) corps à l’heure actuelle, et pourtant cela est exprimé ainsi. Nous y sommes parce que l’église ne fait qu’un avec Lui, et ainsi nous y sommes aussi. Bien que tu sois encore sur la terre avec ton corps, tu peux accepter par la foi que dans le Christ, tu es déjà au ciel.
Les trois étapes dont il est question ci-dessus, et qui montrent le grand amour de Dieu, le croyant les a franchies dans un but précis. Ce but est décrit dans le verset suivant.
Relis Éphésiens 2:4-6.
À méditer : Qu’est-ce qui a montré le grand amour de Dieu dans ces versets ? Connais-tu d’autres preuves de ce grand amour ?
7 - 10 Sauvés par la grâce
7 afin de montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus. 8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; 9 non pas sur la base des œuvres, afin que personne ne se glorifie ; 10 car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles.
V7. Le mot « afin » indique que ci-après le but des versets précédents est décrit. Après avoir été autorisé à découvrir à quelle position élevée tu as été amené par Dieu, à savoir placé dans le Christ dans les lieux célestes, il t’est maintenant exprimé pourquoi Dieu t’a donné cette place. Car en possédant cette position élevée, tes bénédictions ne sont pas complètes. Bien d’autres choses t’attendent. Il viendra un temps, appelé ici « les siècles à venir », où le monde entier verra ce que Dieu a fait avec toi.
Aujourd’hui, tout cela est encore caché au monde, comme il est dit en Colossiens 3 : « Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3:3). Cela changera dans les siècles à venir, car immédiatement après, il est dit : « Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui en gloire » (Col 3:4 ; 1Jn 3:2). C’est alors que « les immenses richesses de sa grâce » deviendront visibles. Éphésiens 1 parle aussi « des richesses de sa grâce » (Éph 1:7). Ainsi tu as vu ce que tu as déjà reçu maintenant, comme le pardon et la rédemption. Tout ce que tu as déjà maintenant, Dieu va bientôt l’exposer à toute la création. Cela transforme « les richesses de sa grâce » d’Éphésiens 1 (Éph 1:7) en « les immenses richesses de sa grâce » d’Éphésiens 2 (Éph 2:7).
Le verset 8 parle aussi de la grâce de Dieu, mais je veux d’abord regarder avec toi la « bonté envers nous ». Quand tu laisses tout cela pénétrer dans ton esprit, tu te sens tout petit. La bonté, c’est la richesse de la bienveillance de Dieu présente dans son cœur et exprimée par ses actions. Et cette bonté n’est-elle pas venue « envers nous », envers toi, envers moi et envers chaque enfant de Dieu ?
Qui sont ces « nous » ? Des hommes qui étaient d’abord des pécheurs pervers et morts ; des petites créatures chétives qui haïssaient Dieu ; qui ont osé poser leurs mains sales sur leur Créateur ; qui l’ont maltraité, flagellé, moqué et craché au visage ; qui L’ont cloué sur la croix et qui, après l’avoir élevé, se sont même moqués de Lui et L’ont mis au défi de descendre de la croix pour prouver qu’Il était bien celui qu’Il avait dit être : le Fils de Dieu. C’est ainsi que toi et moi l’avons traité et tué. C’était toi et moi. Et « nous », il nous a bénis avec de telles bénédictions ! Peut-on imaginer une plus grande grâce ? L’éternité ne sera pas trop longue pour L’adorer pour cela.
Et qui est la Cause pour que nous soyons la manifestation de la bonté de Dieu dans les siècles à venir ? C’est le Seigneur Jésus, car c’est « dans le Christ Jésus » que Dieu nous montrera cette riche miséricorde dans les siècles à venir.
V8. Tout est grâce ! Paul y revient encore une fois. Il n’y a rien provenant de l’homme là-dedans. Même la foi est appelée ici un don de Dieu. Tout cela correspond au contenu de cette lettre, dans laquelle tout vient de Dieu. Si l’homme disait : ‘Mais j’ai sûrement contribué à l’obtention de ces bénédictions, j’ai sûrement cru ?’, alors Paul le prive de cet argument. La foi aussi est une œuvre de Dieu, c’est Lui qui l’a opérée en nous. Tu peux le dire ainsi : la grâce est la base, le point de départ pour que Dieu nous bénisse, tandis que la foi est le chemin le long duquel ou le moyen par lequel Il a pu nous donner cette bénédiction.
La bénédiction s’appelle ici être « sauvé ». Le sens premier de ce mot est : arriver à un endroit sûr à travers tous les dangers. Si Paul dit ici que nous sommes sauvés, cela garde l’idée que nous sommes déjà arrivés à bon port, pour ainsi dire. Cela aussi correspond à cette lettre. Sauvé signifie ici le salut spirituel et éternel, y compris toutes les bénédictions que Dieu donne directement à tous ceux qui croient au Seigneur Jésus.
La foi n’est pas naturellement présente dans le cœur de l’homme. Les mauvaises herbes qui poussent naturellement dans le cœur de l’homme sont détaillées en Romains 3 (Rom 3:9-19). La foi n’est pas une plante sauvage, mais une belle fleur qui, une fois plantée par le Père céleste, ne peut être arrachée. Il est impossible d’enlever à nouveau « le don de Dieu ». Ce qu’il donne reste Sien et, par conséquent, dure pour l’éternité.
V9. Pour écarter tout malentendu, l’apôtre ajoute que ce n’est « pas sur la base des œuvres ». Par les propres œuvres d’une personne, il est impossible de recevoir la bénédiction de Dieu. Comment pourrais-tu espérer une quelconque activité de la part d’un mort – après tout, nous étions morts dans nos péchés et nos fautes ? Tout doit venir de Dieu, et c’est ce qui s’est passé. En ce qui concerne l’homme, nous devons dire que toute gloire est exclue. Cette gloire appartient à Dieu seul.
V10. Cela signifie-t-il que pour le croyant, les « œuvres » ne jouent aucun rôle ? Il y a ici une réponse claire à cette question, encore une fois tout à fait en accord avec le contenu de la lettre. En effet, elle fait référence à un type d’œuvres totalement différent de celles prescrites à l’homme par la loi. Les œuvres de la loi sont données à l’homme pécheur pour qu’il puisse gagner la vie grâce à elles.
Le principe de la loi n’a rien à voir avec la grâce et la foi, mais avec les actes attendues de l’homme pécheur : « Or la Loi n’est pas sur la base de [la] foi ; mais : “Celui qui aura pratiqué ces choses vivra par elles” » (Gal 3:12). Ici, dans la lettre aux Éphésiens, il est question d’œuvres qui sont la conséquence de notre salut. Elles sont la conséquence du fait que nous sommes une nouvelle création, « car nous sommes son ouvrage », c’est-à-dire celui de Dieu.
En effet, en tant qu’humains naturels, nous sommes aussi sa création : « L’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol » (Gen 2:7). Il est notre Créateur, qui « se souvient que nous sommes poussière » (Psa 103:14). Ou, comme le dit Elihu, « je suis fait d’argile, moi aussi » (Job 33:6). Mais notre lettre porte sur ce que nous sommes devenus en tant que personnes nouvelles. Et tout comme Adam n’a pas contribué à sa propre création, nous n’avons en rien contribué pour devenir une nouvelle création. Et tout comme Adam a été chargé de travailler, nous aussi, en tant que nouvelles créatures, sommes chargés d’œuvrer.
Aussi, les œuvres que Dieu peut attendre de nous en tant que nouvelles personnes correspondent au contenu de cette lettre. Tu n’as pas besoin de commencer à réfléchir profondément où et dans quoi tu dois t’engager. Dieu lui-même l’a déjà fait lorsqu’Il a pensé à toi dans l’éternité. De même qu’il t’a adopté à l’avance comme fils (Éph 1:5), il a aussi préparé à l’avance de bonnes œuvres, afin que tu marches en elles. Ta position a son origine dans l’éternité et tes bonnes œuvres y ont aussi leur origine.
Tu peux voir qu’il s’agit ici d’œuvres qui étaient prêtes avant que la loi ne soit donnée. C’est l’une des preuves montrant qu’un croyant qui appartient à l’église n’a rien à voir avec la loi. La loi ne peut pas être une règle de vie pour lui. La loi est destinée à un homme qui appartient à la terre, à l’ancienne création. Le croyant n’appartient plus à la terre, mais – en tant que nouvelle création – au ciel. Là, il est dès à présent placé dans Christ comme quelqu’un qui est « créé dans le Christ Jésus », et qui est placé par Dieu à sa droite dans les lieux célestes (Éph 1:20).
Le fait que cela parle de « bonnes œuvres » montre clairement que le croyant n’est pas seulement considéré comme étant dans les lieux célestes, mais qu’en même temps, il est aussi considéré comme étant sur la terre, au milieu de l’ancienne création. Il est celui qui montre les choses du ciel dans sa vie quotidienne sur la terre, l’ancienne création. Il s’agit de « bonnes » œuvres, c’est-à-dire que le chrétien reçoit de Dieu des choses à faire qui sont bénéfiques pour ceux qui l’entourent.
Pour le chrétien qui acquiert un regard sur ces œuvres, la vie perdra tout état de crispation. Quoi de plus simple que de marcher dans des œuvres auxquelles Dieu a déjà pourvu, en ne comptant que sur sa grâce ? En bref, marcher dans les bonnes œuvres consiste à : montrer sur la terre qui est le Christ glorifié dans les cieux. Éphésiens 4-5 développe ce point.
Relis Éphésiens 2:7-10.
À méditer : Qu’est-ce qui montre les richesses de la grâce de Dieu ?
11 - 13 Les nations
11 C’est pourquoi, souvenez-vous qu’autrefois, vous les nations dans la chair, qui étiez appelés Incirconcision par ce qu’on appelle la Circoncision (circoncision faite de main dans la chair), 12 vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés de tout droit de cité en Israël et étrangers aux alliances de la promesse, n’ayant pas d’espérance, et étant sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ.
Avec le verset 11, une nouvelle section commence. Paul regarde en arrière. En Éphésiens 2:1-10, tu as vu ce que Dieu a fait en nous personnellement, après que notre condition désespérée a préalablement été présentée. Aux versets 11-22, tu verras ce que Dieu a fait de nous collectivement en Christ, après que notre condition sans espoir a aussi été présentée. Dans les deux cas, il s’agit du temps de notre séjour sur la terre. Cela diffère d’Éphésiens 1. Là, il s’agit des desseins de Dieu dès avant la fondation du monde, c’est-à-dire en dehors du temps et en dehors de la terre.
V11. En parlant de ‘collectivement’, j’entends tous les croyants Juifs et Gentils ensemble, car c’est bien de cela dont il s’agit. L’unité qui s’est créée entre les Juifs et les Gentils est un miracle de la grâce de Dieu. Paul montre la grandeur de ce miracle en faisant une comparaison entre ce que les nations étaient autrefois et ce qu’elles sont devenues maintenant. La majorité des lecteurs de la lettre, à l’époque mais aussi encore aujourd’hui, se compose de ceux qui font partie des nations. Ils sont invités à se souvenir de ce qu’ils étaient, afin de mieux comprendre ce qu’ils sont devenus maintenant.
Pour dépeindre leur ancienne situation désespérée, il la compare à celle d’Israël. Il est important de garder à l’esprit que cette comparaison porte sur l’ancienne position extérieure, à la fois du Gentil et du Juif. Paul expose en sept points la position du Gentil. Il s’agit en quelque sorte de sept coups de massue. Chaque coup enfonce un peu plus le Gentil dans sa misère désespérée.
Le premier coup : ils étaient « les nations dans la chair ». L’expression « dans la chair » indique que leur vie entière était contrôlée par la satisfaction des désirs charnels. En Romains 7, il est dit : « En effet, quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, ..., dans nos membres afin de porter du fruit pour la mort » (Rom 7:5). Cela contraste avec Israël à qui Dieu avait donné sa loi pour qu’ils jouissent de la vie en communion avec Dieu en y obéissant.
Deuxième coup : le Juif regarde le Gentil avec mépris et l’abaisse en l’appelant « Incirconcision » (1Sam 14:6 ; 17:26,36). Comme nous l’avons noté, il s’agit d’une comparaison en termes de position extérieure. C’est pourquoi Israël est appelé ici « la Circoncision ». Il ne s’agit que de la forme extérieure, ce qui est souligné par l’ajout « circoncision faite de main dans la chair ».
V12. Le troisième coup : les nations étaient autrefois « sans Christ ». Christ, c’est-à-dire le Messie pour Israël, n’a pas été promis aux nations ; Il a été promis seulement à Israël. Lorsqu’Il est venu sur la terre, Il est venu pour ‘les enfants’ d’Israël, et non pour ‘les chiens’, les Gentils (cf. Mc 7:24-30).
Quatrième coup : les nations n’étaient pas couvertes par le droit de cité en Israël. Par conséquent, ils ne bénéficiaient pas des nombreux privilèges que ce droit de cité impliquait. Tu peux penser à toutes sortes de privilèges sociaux et religieux, ainsi qu’aux instructions et aux droits que Dieu avait accordés à son peuple. Ceux-ci réglaient l’ensemble de la vie afin qu’elle puisse être vécue de manière optimale, dans la santé, la paix et la sécurité (Deu 4:8).
Cinquième coup : les nations, en tant qu’« étrangers », n’avaient pas part « aux alliances de la promesse ». Dieu avait conclu plusieurs alliances avec Israël à partir d’Abraham (Gen 15:18 ; 17:9-14 ; Lév 26:42 ; Psa 89:4-5). Ces alliances avaient une promesse commune : la venue du Messie, qui accomplira ce que Dieu a promis dans ces alliances.
Le sixième coup : « n’ayant pas d’espérance ». La situation devient de plus en plus désespérée. Après tout ce qui précède, on pourrait espérer qu’à un moment donné, il y aura un changement pour le mieux. Mais il n’y a aucune perspective de ce côté-là non plus. Il n’y a aucune raison d’espérer quoi que ce soit de bon de l’avenir.
Enfin, le septième et le plus grand coup : « sans Dieu dans le monde ». Les nations avaient tourné le dos à Dieu en masse (Rom 1:20-21). C’est pourquoi « dans les générations passées, il a laissé toutes les nations marcher dans leurs propres voies » (Act 14:16). Elles devaient tout faire elles-mêmes, sans aucun lien avec Dieu. Au milieu de toutes les nations, Dieu avait choisi Israël. À travers ce peuple, Il s’est fait connaître à toutes les autres nations.
Quel est maintenant l’intention de cette comparaison ? Pour que ce soit clair, je vais d’abord te dire quelle n’est pas son intention. En aucun cas, la comparaison ne sert à prouver que les Gentils avaient désormais part aux bénédictions d’Israël. En effet, un malentendu majeur dans l’interprétation de ces versets serait que le Gentil aurait pu être rapproché en devenant Juif. Cette explication ne peut pas être correcte, car dans l’Ancien Testament aussi, il y avait la possibilité de devenir juif, ce qu’on appelle un ‘prosélyte’.
De plus, Dieu avait aussi dans son cœur des bénédictions pour les nations dans l’Ancien Testament. Nous devons seulement nous rappeler ce qui suit. Premièrement, les bénédictions pour les nations mentionnées dans l’Ancien Testament n’ont pas été données à ces nations elles-mêmes, mais à Abraham, Isaac et Jacob et plus tard à Israël. En second lieu, nous voyons que les nations ne peuvent recevoir de bénédiction que par l’intermédiaire d’Israël. À l’avenir, lorsqu’Israël sera à nouveau le peuple de Dieu, les nations partageront les bénéfices de cette restauration. Cela se produira lorsque le Seigneur Jésus aura établi le royaume de paix.
V13. Qu’est-ce qui est clair pour nous en Éphésiens 2 ? Qu’il y a une bénédiction pour les nations indépendantes d’Israël ! Le verset 13, vers lequel nous nous tournons maintenant, explique cela plus en détail. Les nations étaient éloignées de Dieu de deux façons. Premièrement, en étant en dehors d’Israël. Tu viens de voir ce que cela signifie. Deuxièmement, ils étaient aussi éloignés de Dieu sur le plan spirituel. Mais il en allait de même pour les Juifs, ils étaient eux aussi éloignés de Dieu sur le plan spirituel.
Parce qu’ils étaient tous deux spirituellement éloignés de Dieu, les deux, Juif et Gentil, devaient être rapprochés de Dieu et cela « par le sang du Christ ». Le Gentil ne devient pas un Juif et encore moins le Juif ne devient un Gentil. Ils sont tous deux amenés dans une position totalement nouvelle, une position « dans le Christ Jésus ». En elle, il n’est plus question de « nations selon la chair » ni d’’Israël selon la chair’. Ensemble, ils forment une nouvelle unité, comme cela est mentionné. Tout d’abord, ‘des deux il en a fait un’ (verset 14), ensuite qu’ils sont « créés les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau » (verset 15) et enfin qu’ils sont réconciliés « avec Dieu tous les deux en un seul corps » (verset 16).
Les Juifs et les Gentils sont chacun tirés de leur environnement naturel et placés dans une toute nouvelle entité : l’église. Pour le Gentil, mais aussi pour le Juif, il s’agit là d’un énorme changement. Autrefois si éloigné dans un double sens ; maintenant, « par le sang du Christ », si proche de Dieu, et même de son cœur.
« Le sang du Christ » place le sacrifice du Christ devant notre attention. C’est par son sang que nous avons été réconciliés avec Dieu. Sur cette base, Dieu a supprimé tout ce qui L’empêchait de nous laisser entrer dans sa présence et de nous bénir de toutes les bénédictions spirituelles. La valeur du sang du Christ sera toujours présente à notre esprit.
Relis Éphésiens 2:11-13.
À méditer : Comment se fait-il que la différence de position entre le Juif et le Gentil ait maintenant été supprimée ?
14 - 16 Christ est notre paix
14 Car c’est lui qui est notre paix : des deux il en a fait un et a détruit le mur qui les séparait ; 15 il a aboli dans sa chair l’inimitié, la loi des commandements [qui consiste] en ordonnances, afin de créer les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau, en faisant la paix, 16 et de les réconcilier avec Dieu tous les deux en un seul corps par la croix, ayant tué par elle l’inimitié.
Au verset 13, tu as vu que nous sommes « approchés » et cela « dans le Christ Jésus » et sur le fondement de son sang. Cela nous permet d’entrer dans la présence de Dieu. Mais s’il n’y avait que cela, cela pourrait signifier que l’église n’était qu’une amélioration du Judaïsme. Pour le Juif, l’accès à Dieu était fermé ; pour l’église, il est ouvert.
Aussi grand que soit ce privilège, il ne dit pas tout sur ce que l’église a de plus qu’Israël. L’église ne consiste pas en un nombre quelconque de chrétiens qui ont désormais le privilège d’être en présence de Dieu. En effet, ce privilège ne signifie pas nécessairement que la distinction entre les Juifs et les Gentils a été supprimée. Et l’une des caractéristiques uniques de l’église est précisément que cette distinction a disparu. C’est ce que ces versets vont mettre en évidence.
V14. La disparition de cette distinction est le résultat de la mort de Christ sur la croix. « Il est notre paix », l’accent étant mis sur « Il », sur sa personne. Il a établi la paix entre Dieu et l’homme et – et cela semble être l’accent ici – entre le Juif et le Gentil. C’est un point tout à fait nouveau.
Dans l’Ancien Testament, la division entre Juif et Gentil avait été faite par Dieu lui-même. Il y avait donné la loi comme « le mur qui les séparait » [litt. : le mur mitoyen de clôture]. La loi était une sorte de clôture. À l’intérieur de cette clôture, Dieu était en relation avec son peuple Israël, une relation qui était inscrite dans une multitude de commandements et d’instructions. Cette clôture faisait également office de ligne de démarcation entre Israël et les nations vivant autour d’eux, et qui n’avaient pas cette loi.
En indiquant cette séparation formelle entre Juif et Gentil, tout n’a pas été dit non plus. Ainsi, en principe, il aurait été possible d’entretenir des contacts amicaux les uns avec les autres par-dessus la clôture, pour ainsi dire. Mais ce n’était pas le cas. En plus d’une distinction de position, il y avait aussi de l’inimitié. Cette inimitié était aussi le résultat de « la loi des commandements [qui consiste] en ordonnances ».
Le Gentil était en dehors de cela, et le Juif s’en glorifiait (Rom 2:23a). Les Gentils ne voulaient rien avoir à faire avec Dieu. Ils avaient leurs propres dieux et se soumettaient aux règles qu’ils se sont eux-mêmes fixées. L’Ancien Testament appelait le Juif à ne tolérer en aucune façon les idolâtres.
Cette situation a connu un changement radical – lié à la fois à la position des uns et des autres et au sentiment d’hostilité qu’ils entretenaient l’un envers l’autre. Tout d’abord, la loi, en tant que mur mitoyen de clôture, a été « détruite » ou dissoute, privée de sa force.
V15. En même temps, la loi en tant qu’expression de la volonté de Dieu a été « abolie » ou rendue inopérante. La destruction ou l’abolition se sont produite à cause de ce que le Christ a fait « dans sa chair ». L’expression « dans sa chair » fait référence à son corps qu’Il a livré à la mort sur la croix. La loi a totalement disparu pour toute personne approchée, non seulement pour le Gentil, mais aussi pour le Juif.
Même le croyant qui était à l’origine un Juif doit comprendre que pour lui, la loi a pris fin. La même loi qui gardait le Gentil à distance de Dieu gardait aussi le Juif à distance de Dieu. Après tout, il avait enfreint la loi. Cela le plaçait sous la malédiction. Pour qu’il y ait la paix pour le Juif, il fallait que la loi soit abolie pour lui aussi.
Pourtant, ce n’est pas non plus en abolissant la séparation entre le Juif et le Gentil que l’église est devenue si spéciale. C’était nécessaire, mais pas suffisant. La caractéristique principale de l’église n’est pas qu’il puisse désormais y avoir des relations libres entre Juif et Gentil. La clôture aurait alors été reconstruite, juste beaucoup plus loin, de sorte que maintenant les Gentils se trouveraient aussi à l’intérieur de la clôture. La différence entre le Juif et le Gentil aurait alors été abolie en élevant le Gentil au niveau du Juif. Il serait tout à fait impensable que le Juif descende au niveau du Gentil après la suppression de la clôture.
Aucune de ces possibilités ne reflète la façon dont Dieu a formé l’église. Après la destruction (négative), quelque chose de nouveau (positif) apparaît, à savoir « un seul homme nouveau » et « un seul corps ». C’est à cette nouveauté que sont associés les Juifs et les Gentils.
Tout d’abord, un mot sur l’homme nouveau. Christ est intimement lié à l’homme nouveau. Il l’a créé « en lui-même ». Le mot « créer » indique que nous parlons de quelque chose qui n’a jamais existé auparavant mais qui a été amené à l’existence par Christ. Il ne l’a pas fait de la même manière que pour la première création en Genèse 1, en prononçant la parole de puissance : ‘Que la paix soit !’ Non, dans son œuvre sur la croix, Il « faisait la paix » entre le Juif et le Gentil.
Juif et Gentil comme un seul homme nouveau introduit un nouvel être, avec des caractéristiques ou des attributs totalement nouveaux. En bref, l’homme nouveau est plutôt ainsi : Le Christ tel qu’Il habite et devient visible dans tous les croyants. Pour montrer l’homme nouveau, il suffit de mentionner tous les croyants, pourtant chacun d’entre eux présente un aspect différent. Néanmoins chaque croyant individuellement qui est en Christ est donc une nouvelle création (2Cor 5:17).
V16. Aussi exalté que soit ce que nous voyons dans l’homme nouveau, cela ne dit pas tout sur la proximité dans laquelle l’église est amenée à Dieu. L’unité d’essence que l’on voit dans l’homme nouveau est suivie de la plus grande unité possible : « un seul corps ». Un seul corps n’est pas un certain nombre de personnes qui forment ensemble l’homme nouveau, tout en montrant chacune un aspect différent de l’homme nouveau. Un seul corps va encore plus loin. Cela signifie que ces personnes forment ensemble une unité indissoluble. Elles sont attachées les unes aux autres, tout comme les membres d’un corps sont attachés les uns aux autres.
Il s’agit là aussi de quelque chose de totalement nouveau. L’image du seul corps exprime le plus clairement à quel point la position est totalement nouvelle pour le Juif et le Gentil. L’ancienne position appartient définitivement au passé.
Une autre image permet d’éclaircir ce point. En Jean 10, le Seigneur Jésus parle des brebis qu’Il fait sortir de leur enclos (Jn 10:3-4). Il s’agit des brebis Juives, des croyants qui viennent d’entre les Juifs. Il parle aussi « d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos » (Jn 10:16a). Il s’agit des croyants qui viennent des Gentils. Puis Il continue : « Il faut que je les amène, elles [c’est-à-dire les brebis des Juifs et les brebis des païens] aussi ; ... et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jn 10:16b).
Les Gentils ne sont pas amenés dans l’enclos des Juifs. Les Juifs et les Gentils ne sont pas non plus amenés dans un nouvel enclos, dans un nouveau système avec de nouvelles règles. Non, ils forment ensemble en un nouveau troupeau, sous la direction d’un seul Berger.
Revenons à notre chapitre. Juif et Gentil peuvent être ensemble dans un seul corps, réconciliés avec Dieu dans sa présence. Cela aussi est le résultat de ce que le Seigneur Jésus a fait sur la croix. Pour qu’une situation d’harmonie entre Dieu et « les deux », Juif et Gentil, se produise, cela ne pouvait se faire que si la réconciliation avait lieu. La réconciliation est nécessaire là où l’inimitié prévaut.
Sur la croix, Christ a été fait péché (2Cor 5:21). Là, en Christ, Dieu a jugé et éliminé tout ce qui ne pouvait se présenter devant Lui, afin de pouvoir nous prendre à Lui. De plus, la croix signifie la fin de l’ancienne querelle qui existait entre les Juifs et les Gentils, car par la croix l’inimitié a été anéantie. Ainsi, la croix opère la réconciliation entre Dieu et les hommes et entre les hommes eux-mêmes.
Relis Éphésiens 2:14-16.
À méditer : Qu’est-ce que Dieu a fait en Christ pour nous rapprocher ?
17 - 22 Accès auprès du Père
17 Et il est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix à vous qui étiez loin et la [bonne nouvelle de la paix] à ceux qui étaient près ; 18 car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit. 19 Ainsi donc, vous n’êtes plus étrangers ni gens de passage, mais vous êtes concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu, 20 ayant été édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre maîtresse de l’angle. 21 En lui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, grandit pour être un temple saint dans le Seigneur ; 22 en lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit.
V17. Pour la troisième fois, ce chapitre parle de la paix. La première fois, c’est au verset 14, où la personne de Christ elle-même est la paix. Puis au verset 15, où la paix est le résultat de l’œuvre de Christ sur la croix. Ici, au verset 17, il est question de proclamer la paix. Cette proclamation est aussi attribuée au Christ.
Pourtant, « et il est venu » ne peut pas se référer à son séjour sur la terre. À ce moment-là, Il a bien proclamé la paix aux Siens, « à ceux qui étaient près » (Jn 14:27 ; 20:19-21), mais pas aux Gentils, « à vous qui étiez loin ». Il n’était pas venu sur la terre pour ces derniers (Mt 10:5-6). Or, comme tu l’as vu au verset 16, le Seigneur Jésus a fait la réconciliation par la croix, suivie de son retour au ciel. De là, par l’intermédiaire de ses apôtres et de ses disciples, Il fait proclamer cette paix à tous.
Ce que ses remplaçants font sur la terre en proclamant la paix aux Juifs et aux Gentils – car il n’y a plus de distinction – est son œuvre. Tu vois une fois de plus l’unité qui existe entre Christ dans le ciel et les Siens sur la terre. Grâce à cela, cette paix est venue jusqu’à nous et toi et moi l’avons aussi reçue.
V18. Après tous les superbes effets précédents de l’œuvre de Christ, nous arrivons maintenant au sommet de nos privilèges spirituels : l’accès auprès du Père. Tu peux te sentir parfaitement heureux et chez toi auprès de Lui, sans désirer quoi que ce soit d’autre. Cet accès existe pour « les uns et les autres », c’est-à-dire les Juifs et les Gentils, « par Lui », c’est-à-dire par Christ. Il a ouvert le chemin par la croix. Il a fait en sorte que tu puisses maintenant accéder auprès du Père sans aucune hésitation en toi et sans aucune médiation d’autre personne autour de toi. Tu peux aller directement auprès du Père.
Celui qui te permet de faire cela, qui te donne la force pour cela, est « un seul Esprit ». Pour la quatrième fois, nous rencontrons le terme « un seul » (versets 14-16). Toutes les unités précédentes ont été réalisées par ce seul Esprit. Toute distinction a disparu. L’Esprit ne donne pas un accès différent au Juif et au Gentil. Chaque ‘fils’ a un accès toujours libre auprès du Père. Dieu n’est plus caché derrière un voile, comme lorsqu’Il habitait avec Israël dans le tabernacle et dans le temple.
La relation avec Dieu n’est plus régie par une loi, mais par la liberté. Toute réduction de cette liberté par la réintroduction d’une loi signifierait une obstruction à la liberté d’accès. Ce serait une perte pour l’enfant de Dieu, mais une perte encore plus grande pour le Père qui aime ses enfants avec lui-même.
Il ne s’agit pas non plus tellement de ce que tu fais chez Lui. Bien sûr, tu peux L’adorer, tu peux Lui demander des choses, ça aussi. Mais le plus important pour Lui, c’est que tu sois auprès de Lui, qu’Il voit que tu Le cherches pour ce qu’Il est : le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Tu es auprès de Lui comme quelqu’un qui est devenu un avec le Seigneur Jésus. Être auprès du Père signifie que tu jouis de tout ce que le Seigneur Jésus est pour le Père et que tu réalises ensuite que cette relation est aussi ta part, parce que tu es uni à Lui. Il ne te reste alors plus qu’à adorer.
V19. D’autres privilèges découlent de ce grand privilège. Ce sont les mots « ainsi donc » de ce verset qui l’indiquent. Là où tu vis, là où tu es chez toi, là tu n’es ni étranger et ni faisant partie des gens de passage. Sur la terre, nous sommes encore « étrangers et gens de passage » (1Pie 2:11), mais auprès du Père, nous sommes chez nous, avec d’autres « concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu ». Nous ne sommes pas citoyens d’un pays terrestre, avec la même nationalité, mais d’un pays céleste (cf. Php 3:20), dans lequel habitent tous ceux qui possèdent la ‘nationalité’ du ciel.
En plus des relations des uns avec les autres, nous pouvons y habiter auprès de Dieu, et être ses « gens de la maison ». C’est sa maison, une maison caractérisée par la communion avec Lui et avec les autres. Comme mentionné, c’est la maison de Dieu, la maison où Il habite. C’est le tremplin vers les derniers versets de ce chapitre. Tu y verras comment cette maison est construite.
V20. Il faut noter que jusqu’à présent, l’église est toujours présentée sous l’image d’un corps. Maintenant, Paul va utiliser une autre image pour l’église, à savoir celle d’une maison. C’est nécessaire car cela permet de faire comprendre des choses qui ont trait à son édification. Par exemple, la Bible dépeint l’église comme un édifice que Dieu bâtit, mais aussi comme un édifice que les gens bâtissent. Comme ce dernier point n’est pas le sujet ici, je ne m’y attarderai pas davantage. Ce dont il est question ici, c’est du bâtiment de la maison construite par Dieu. En Matthieu 16, tu trouves la même pensée (Mt 16:18). Le Seigneur Jésus y affirme qu’Il bâtira son église.
L’édification de l’église par Dieu et le Seigneur Jésus a lieu sur « le fondement des apôtres et prophètes ». On peut dire qu’ils sont le fondement à deux égards. Ils sont eux-mêmes le fondement, les premières pierres de l’édifice, sur lesquelles sont édifiées d’autres « pierres vivantes » (1Pie 2:5). De plus, par leur enseignement, ils ont aussi indiqué comment bâtir.
Il est clair que les prophètes qui contribuent à former le fondement ne peuvent pas signifier les prophètes de l’Ancien Testament. Il ressort clairement d’Éphésiens 3 qu’ils font référence à quelque chose d’inconnu auparavant (Éph 3:5). Aussi, l’ordre – d’abord les « apôtres » sont mentionnés, puis les « prophètes » – montre clairement qu’il s’agit des prophètes du Nouveau Testament.
Ce n’est pas le fondement de cette maison qui est le plus important, mais la pierre angulaire. Toute la maison, y compris le fondement, repose sur la pierre maîtresse de l’angle, qui est « Jésus Christ lui-même ». C’est de Lui que la maison entière tire sa valeur. Le caractère de la pierre maîtresse de l’angle indique le caractère de l’édifice.
V21. Ce caractère est exprimé par « en qui ». En Lui, en lien avec Lui, « tout l’édifice » est « bien ajusté ensemble ». L’ensemble est correctement composé et édifié, sans risque de fissures. En Lui, cet édifice grandit en ajoutant chaque fois de nouvelles pierres vivantes. Cet agrandissement, ou cette édification, se poursuit jusqu’à ce que la dernière pierre soit ajoutée et que l’édifice soit complet. C’est à ce moment-là que le Seigneur Jésus prendra l’église à Lui. Sous l’aspect de l’édifice, l’église servira alors parfaitement le but pour lequel elle a grandi, et qui est « pour être un temple saint dans le Seigneur ».
Dans l’Ancien Testament, le temple est l’endroit où Dieu a habité et où les sacrificateurs ont aussi habité. Quand le Seigneur Jésus dit de la maison du Père en Jean 14 « dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » (Jn 14:2), Il semble faire référence au temple. Dans la maison du Père, nous demeurerons éternellement avec le Père et le Fils et nous Les adorerons.
V22. Pourtant, Dieu ne veut pas attendre que l’édifice soit achevé. C’est pourquoi le dernier verset parle de l’église comme d’une habitation, d’un lieu, dans lequel Dieu habite déjà maintenant. Cette habitation est formée par tous les croyants vivant actuellement sur la terre. C’est une habitation dont les pierres se détachent, ce qui arrive quand un croyant meurt, et à laquelle des pierres sont aussi rajoutées, ce qui arrive quand quelqu’un se convertit.
C’est une grande joie pour Dieu d’avoir une maison sur la terre dans laquelle, par son Esprit, Il peut habiter. C’est à cette fin que les Éphésiens, originellement Gentils, « vous aussi », ont été édifiés ensemble. À cette fin, toi et moi, qui n’avions aucune part à quoi que ce soit, ni aucun droit à quoi que ce soit, sommes édifiés ensemble. Quelle grâce !
Relis Éphésiens 2:17-22.
À méditer : Comment et quand te sers-tu de l’accès au Père ?