1 - 6 Obligations envers les autres
1 Ne reprends pas rudement l’homme âgé, mais exhorte-le comme un père, les jeunes gens comme des frères, 2 les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des sœurs, en toute pureté. 3 Honore les veuves qui sont vraiment veuves ; 4 si une veuve a des enfants ou des descendants, qu’ils apprennent d’abord à montrer leur piété envers leur propre famille et à rendre à ceux dont ils descendent les soins qu’ils en ont reçus, car cela est agréable devant Dieu. 5 Or celle qui est vraiment veuve, et qui est laissée seule, a mis son espérance en Dieu et persévère dans les supplications et les prières nuit et jour. 6 Mais celle qui vit dans le plaisir est morte tout en vivant.
Les exhortations des versets précédents concernent la conduite personnelle, celle de Timothée comme la tienne. Dans ce chapitre, l’apôtre indique à Timothée son attitude à l’égard de différents groupes de personnes dans l’église :
1. dans les versets 1-2, les différents groupes d’âge ;
2. dans les versets 3-16, les veuves ;
3. dans les versets 17-20, les anciens.
Le chapitre se termine aux versets 21-25 par une incitation à être impartial et à traiter les autres et son propre corps de manière responsable.
V1. Comme dans une famille, les distinctions d’âge et de sexe doivent être reconnues dans la maison de Dieu. Le premier indice concerne « l’homme plus âgé » qui a besoin d’une exhortation. Il est parfois nécessaire d´exhorter un aîné. La vieillesse n’immunise pas contre l’erreur. Avec l’exhortation vient la prudence dans la manière de procéder (Lév 19:32).
Un frère aîné ne doit pas être repris durement. ‘Reprendre durement’ signifie littéralement ‘frapper’, où l’on peut penser ici à ‘frapper avec des mots’. Tu ne dois pas utiliser un ton dur à l’encontre d’une telle personne. Si un frère aîné doit être réprimandé, il faut le faire avec les sentiments d’un fils à l’égard de son père. Si les frères plus jeunes suivaient davantage cette instruction, beaucoup de conflits profonds et prolongés dans les églises auraient été évités.
La deuxième catégorie à laquelle tu dois faire face est celle de tes pairs, « les jeunes gens ». Si tu remarques chez eux quelque chose qui va à l’encontre de la parole de Dieu, tu dois les aborder avec des sentiments de véritable amour fraternel. Avec toi, ils font partie de la famille de Dieu. Dans cette relation, il ne convient pas de faire des exhortations d’en haut, comme un supérieur (cf. Job 33:6).
V2. La troisième catégorie est celle des « femmes âgées ». Comme pour les hommes âgés, les sentiments d’un fils doivent être présents, en l’occurrence à l’égard de sa mère. Comme pour les autres groupes, l’important est que la conduite de Timothée montre l’affection familiale et, surtout, le respect de la personne.
La quatrième catégorie est la plus sensible. Il est certain qu’en tant que jeune homme, Timothée doit faire attention à la façon dont il aborde les « jeunes » femmes s’il y a quelque chose à corriger à ce niveau. Il doit le faire « comme des sœurs, en toute pureté ». L’amour fraternel ne doit pas dégénérer en sentiments charnels. Il doit veiller à être intérieurement pur dans ses pensées, afin de montrer une conduite tout à fait sincère et transparente. Les pensées, les paroles ou les actions impures sont à éviter. Si cette parole avait été prise à cœur, et pas seulement par les jeunes croyants, beaucoup des drames qui se sont produits dans le cadre du ministère pastoral dans cette région n’auraient pas eu lieu.
V3. Vient ensuite une cinquième catégorie, « les veuves ». Paul attire longuement notre attention sur elles. Le mot « veuve » signifie ‘dépourvu’, ‘ayant subi une perte’. Une « vraiment veuve » est une personne qui est vraiment seule, ´dépourvue´ de son mari. Cela l’a plongée dans la détresse. Elle n’a pas non plus de famille à laquelle elle peut faire appel.
Le Saint Esprit consacre beaucoup d’espace aux veuves, jusqu’à quatorze versets, parce qu’elles sont facilement oubliées. C’était déjà le cas au commencement de l’église (Act 6:1), lorsque les croyants avaient même tout en commun et partageaient tout les uns avec les autres. À combien plus forte raison l’appel de Jacques devrait-il être entendu maintenant pour « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » (Jac 1:27).
Les veuves et leurs enfants font l’objet d’une attention particulière de la part de Dieu (Psa 68:6 ; 146:9). Ceux qui prennent soin d’eux peuvent compter sur la bénédiction de Dieu (Deu 14:29 ; 24:19). Dans cette optique, il ne devrait pas être difficile de les « honorer » ou de les respecter et de les estimer hautement. Ce respect et cette estime se traduiront par un soutien financier et par le fait de les entourer d’un amour serviable et bienveillant. Le soutien financier n’a alors pas l’arrière-pensée d’une aumône à une personne pauvre.
Dans ce soin apporté à la veuve, tu peux voir un exemple du fonctionnement de l’église dans d’autres formes de soins. L’un des aspects par lesquels tu peux reconnaître une église selon les pensées de Dieu est le soin apporté à ceux qui en ont besoin. Par exemple, y a-t-il des soins pour ceux qui ont des difficultés spirituelles, pour ceux qui risquent de succomber à certaines tentations, pour les croyants qui ont du mal à élever leurs enfants, pour les personnes âgées ?
V4. Il peut y avoir une tendance à se soustraire aux soins lorsque ceux-ci sont clairement sur ton chemin. Dans le cas des veuves, il peut y avoir « des enfants ou des descendants ». Paul leur rappelle leurs obligations envers la mère ou la grand-mère si celle-ci est veuve. Elles doivent apprendre « d’abord à montrer leur piété envers leur propre famille ». C’est ainsi qu’ils montrent leur révérence à Dieu ; ils agissent selon sa volonté. Ils ne doivent pas se soustraire à cette responsabilité en prétendant que cette tâche incombe au gouvernement ou à l’église. Le Seigneur Jésus condamne aussi vivement les motifs pieux visant à se soustraire à cette obligation (Mt 15:3-6).
Ceux qui assistent leur mère ou leur grand-mère veuve ne le font pas uniquement parce que le Seigneur le veut. Ils le font aussi par gratitude pour ce que les ancêtres ont fait pour eux. C’est une rendre de l’amour et des soins que les ancêtres leur ont prodigués. Le mot « rendre » signifie ‘s’acquitter d’une responsabilité’. C’est le fait de rembourser, de donner quelque chose en retour. Si tu te trouves dans une telle situation, sache qu’en agissant ainsi, tu es « agréable devant Dieu ». Tu fais plaisir à Dieu en agissant ainsi. C’est assurément une merveilleuse incitation.
V5. Toutes les veuves ne sont pas dans les mêmes circonstances. Tu as vu qu’il y a celles qui ont des enfants ou des descendants sur lesquels elles peuvent s’appuyer. Mais si ce n’est pas le cas, si tu dois dire d’une veuve qu’elle est « vraiment veuve, et qui est laissée seule » ? Les mots « et qui est laissée seule » soulignent que cette veuve n’a vraiment personne sur qui s’appuyer. Elle est définitivement seule et abandonnée.
Dieu reste donc son soutien et son refuge. Alors qu’elle n’a pas d’homme sur qui s’appuyer, Dieu reste son merveilleux refuge. Elle peut mettre sa confiance et son espoir en Lui. Avec persévérance, elle peut aller à Lui, s’approcher de Lui sans cesse et demander ce dont elle a besoin. Tu as un merveilleux exemple d’une telle veuve en la personne d’Anna (Lc 2:36-38). Elle n’était pas préoccupée par ses propres besoins. Elle était préoccupée par les besoins du peuple de Dieu.
Ne penses-tu pas que de telles veuves sont une bénédiction pour l’église ? Elles n’attendent pas leur aide de l’église, mais de Dieu. Dans leur position vulnérable de dépendance, elles ressentent d’autant plus combien elles ont besoin de la communion avec Dieu. « Nuit et jour » signifie sans que rien ne vienne s’interposer entre elle et Dieu. Cela montre qu’elle a une communion ininterrompue avec Dieu.
V6. Une telle attitude contraste fortement avec « celle qui vit dans le plaisir ». Dans ce cas, on ne se tourne pas vers Dieu et on n’attend pas de Lui toute l’aide nécessaire. Cette veuve « est morte tout en vivant ». Toutes les vraies veuves ne sont pas démunies. Il y a aussi celles qui ont beaucoup de ressources et qui utilisent ces ressources pour vivre « dans le plaisir ». Ceux qui vivent ainsi passent à côté de la bénédiction que représente le fait de dépendre de Dieu. La vie spirituelle d’une telle personne ne se voit pas. Elle vit, mais sans impliquer Dieu dans sa vie. Tu peux alors dire qu’elle est en fait morte.
Vivre « dans l’opulence et les plaisirs » (cf. Jac 5:5) témoigne d’un mode de vie gaspilleur. Il n’y a pas de place pour Dieu. C’est la mentalité du « mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1Cor 15:32b).
Relis 1 Timothée 5:1-6.
A méditer : Quelle est ta relation avec les différents groupes mentionnés ici ? Est-ce que tu vois une catégorie spéciale pour toi dont tu pourrais te préoccuper ?
7 - 13 Différents groupes de veuves
7 Cela aussi, ordonne-le afin qu’elles soient irrépréhensibles. 8 Mais si quelqu’un n’a pas soin des siens et spécialement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un incrédule. 9 Que la veuve soit inscrite, n’ayant pas moins de 60 ans, [ayant été] femme d’un seul mari, 10 étant connue pour ses bonnes œuvres : si elle a élevé des enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru des affligés, si elle s’est appliquée à toute bonne œuvre. 11 Mais écarte les veuves qui sont jeunes ; car, lorsque leurs désirs les opposent au Christ, elles veulent se marier, 12 étant en faute parce qu’elles ont rejeté leur première foi ; 13 en même temps, elles apprennent à être aussi oisives, allant de maison en maison ; et non seulement oisives, mais aussi bavardes : elles se mêlent de tout, disent des choses qui ne conviennent pas.
V7. Timothée doit transmettre les instructions précédentes comme un ordre à l’église. Il doit le leur inculquer. En écoutant cet ordre, l’église sera « irrépréhensibles » à cet égard. Les personnes extérieures ne pourront alors pas faire de commentaires sur le manque de soin ou quoi que ce soit de ce genre.
V8. Il est préjudiciable au témoignage de l’église « si quelqu’un n’a pas soin des siens et spécialement de ceux de sa famille ». Avec cela, Paul revient à ce qu’il a dit au verset 4, mais maintenant dans un sens négatif. Celui qui ne prend pas soin de sa mère ou de sa grand-mère ne fait pas preuve de révérence à l’égard de la vérité de Dieu. Une telle personne ignore négligemment ce que Dieu a dit dans sa Parole. Une telle attitude « renie la foi ». Il peut y avoir une belle confession, mais si les actes prouvent le contraire, il y a reniement.
Dans ce cas, un croyant se conduit « pire qu’un incrédule ». Les incrédules ont parfois un meilleur sens de ce qui est approprié envers leurs parents et grands-parents que les croyants. C’est un anti-témoignage si un croyant ne met pas en pratique les principes les plus simples et les plus évidents de la miséricorde chrétienne envers ceux qui lui sont les plus proches.
V9. Paul va maintenant dire quelque chose à propos de la préoccupation de l’église pour les veuves. Les veuves qui ont droit à une aide doivent être inscrites sur une liste. Pour être inscrites sur cette liste, certaines conditions doivent être remplies. Tout d’abord, il y a une limite d’âge. Une veuve « soit inscrite, n’ayant pas moins de 60 ans ». Dans l’Empire romain, l’âge de 60 ans était l’âge à partir duquel on était vieux et on ne se remariait plus.
De plus, certaines conditions sont liées au temps où elle s’est mariée. Elle doit avoir été « femme d’un seul mari », ce qui prouve sa fidélité conjugale.
V10. Outre le témoignage de son mariage, elle doit aussi avoir donné son témoignage par « ses bonnes œuvres ». Par ces œuvres, elle glorifiait le Seigneur et rendait témoignage de Lui dans le monde.
Ces bonnes œuvres s’exprimaient de différentes manières. Par exemple, « elle a élevé des enfants ». Il n’est peut-être pas nécessaire de limiter cela à ses propres enfants, mais on peut aussi parler des enfants en général, des enfants d’autres personnes confiés à ses soins.
Elle a aussi « exercé l’hospitalité ». C’est une caractéristique particulière de la femme. Elle se consacrait à ceux qui entraient dans sa maison. Cette caractéristique s’applique aussi aux hommes. Elle est mentionnée comme une qualité du surveillant (1Tim 3:2). En fait, elle devrait caractériser chaque croyant (Héb 13:2 ; Rom 12:13). À une réception chaleureuse, elle a montré que le travail d’esclave consistant à laver les pieds n’était pas trop petit pour elle. Elle a rafraîchi le frère ou la sœur fatigué(e). Dans ce travail, elle a été une fidèle disciple du Seigneur Jésus (Jn 13:1-17).
Elle a aussi « secouru des affligés ». En cela, elle a montré sa compassion et sa miséricorde à ceux qui subissaient une certaine pression. Cela pouvait être dû à des circonstances, par exemple la maladie ou le chômage, ou à l’opposition des gens, à l’inimitié pour la foi. De nombreux croyants avaient perdu leurs biens (Héb 10:34) et avaient besoin d’aide dans leur affliction. Ces veuves ont apporté cette aide.
Paul conclut l’énumération des bonnes œuvres par « si elle s’appliquait à toute bonne œuvre », comme un résumé de tout autre œuvre. La bonne œuvre ici peut aussi être décrite comme de la bienfaisance. C’est toute œuvre qui exprime le désir de faire du bien aux autres. Le fait de s’y consacrer indique sa disposition et son sentiment. Bien que nous parlions de veuves, c’est sûrement une disposition et une attitude que nous pouvons tous désirer pour rendre service.
V11. Dans un bon système, comme celui-ci pour les veuves âgées de 60 ans et plus, il y a toujours le danger d’abus. À l’époque de Paul, il y avait aussi des veuves qui pensaient pouvoir bénéficier d’une aide, mais qui ont dû être rejetées. Il s’agit « les veuves qui sont jeunes ».
Paul justifie son écarté de cette catégorie de veuves. Ces veuves ne sont pas écartées personnellement, mais seulement leur demande d’inscription sur cette liste. L’indépendance financière pourrait conduire les jeunes veuves à oublier leur dépendance à l’égard de Dieu. Cela les conduirait à une attitude et à une conduite décrites plus en détail.
En effet, le danger existe que « leurs désirs les opposent au Christ » lorsqu’elles sont inscrites. Ce n’est généralement pas vrai, mais un mauvais esprit pourrait s’emparer d’eux.
Un homme nouveau rendrait possible ce genre de vie qu’elles désiraient. Cependant, cette vie ne leur rappelle plus en rien la vie qu’ils avaient apparemment menée auparavant (verset 12). Il s’agit d’une vie centrée sur le moi, ce qui signifie qu’elles se retournent contre le Christ. Timothée a dû écarter de telles veuves parce que leur propre volonté était centrale.
Le désir de se marier n’est pas mauvais. Un peu plus loin, il est même dit que les jeunes veuves devraient se marier (verset 14). Mais Paul parle ici des mauvais motifs qui sous-tendent ce désir. Enlever le mari, c’est faire parler Dieu. Il a quelque chose à dire.
V12. Toutes les actions de Dieu ont un but. Les jeunes veuves peuvent l’oublier. Alors « elles veulent se marier étant en faute » parce qu’elles cèdent aux désirs charnels. Par cette conduite, elles montrent qu’elles « ont rejeté leur première foi ». Lorsqu’elles étaient encore mariées et aussi la première fois qu’elles se sont retrouvées veuves, ces femmes ont fait preuve de la foi de Dieu. Maintenant, cependant, elles veulent déterminer leur propre chemin dans l’indépendance par rapport à Dieu.
V13. Un autre danger de l’indépendance financière est qu’ils ne doivent pas travailler et ont donc beaucoup de temps libre. Ceux qui ne vivent plus dans la confiance en Dieu dépensent leur temps de la mauvaise manière. Au lieu de faire son devoir dans sa propre maison, elle néglige son travail et commence à semer le trouble et la zizanie dans d’autres familles. Elle s’enseigne ainsi une mauvaise conduite et devient une ‘fainéante professionnelle’.
Et non seulement sa présence apporte des troubles, mais elle parle aussi beaucoup. Ses conversations sont insensées et de nature calomnieuse. Elle se mêle spontanément des affaires des autres qui ne la regardent pas (2Th 3:11) et empêche les autres de travailler. Ceux qui s’occupent des autres de cette manière insensée négligent toujours leurs propres responsabilités. Le monde perçoit cela et se moquera d’une telle personne (1Pie 4:15).
Relis 1 Timothée 5:7-13.
A méditer : Réfléchis aux instructions, qui s’appliquent principalement aux veuves, qui pourraient aussi s’appliquer à toi.
14 - 19 Les jeunes veuves ; les anciens
14 Je veux donc que les jeunes [veuves] se marient, aient des enfants, gouvernent leur maison, ne donnent aucune occasion à l’Adversaire à cause des mauvais propos ; 15 car déjà certaines se sont détournées pour suivre Satan. 16 Si un fidèle ou une fidèle a des veuves, qu’il les assiste et que l’assemblée n’en soit pas chargée, afin qu’elle vienne en aide à celles qui sont vraiment veuves. 17 Que les anciens qui montrent bien l’exemple soient estimés dignes d’un double honneur, spécialement ceux qui travaillent pour présenter la Parole et enseigner, 18 car l’Écriture dit : “Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain”, et : “L’ouvrier est digne de son salaire”. 19 N’accepte pas d’accusation contre un ancien, sauf s’il y a deux ou trois témoins.
V14. Après ses remarques sur l’écartement des jeunes veuves, Paul propose une alternative : « Je veux donc que les jeunes [veuves] se marient. » Cette voie alternative n’est pas seulement permise, elle est recommandée. Voir aussi 1 Corinthiens 7, où il est dit, entre autres, qu’il n’est pas donné à la plupart des gens, comme Paul, de rester seuls (1Cor 7:1-11,25-40). De même, les jeunes veuves sont libres de se marier, seulement dans le Seigneur (1Cor 7:39).
Le remariage signifie aussi une acceptation de la conséquence normale du mariage et qui est « aient des enfants ». Une autre conséquence est qu’au lieu de se promener dans l’oisiveté, les jeunes veuves remariées « gouvernent leur maison ». Surtout si elles ont des enfants, elles auront beaucoup à faire à la maison. Si le père est le premier responsable du gouvernement de la maison, l’exécution pratique reste entre les mains de la mère. La parole de Dieu donne ici un exemple de la position importante que l’évangile a conféré aux femmes : non pas esclave de l’homme, mais équivalent.
Si elles sont fidèles dans leur propre maison, l’adversaire n’aura aucune incitation à blasphémer la maison de Dieu. Le mot « occasion » est utilisé dans l’armée pour désigner une base à partir de laquelle une attaque est menée. Malheureusement, l’adversaire réussit souvent à obtenir une telle base dans les mariages et les familles chrétiennes.
V15. Paul semble bien connaître les circonstances et les individus de l’église d’Éphèse. Il doit constater que quelques-uns se sont détournés du chemin de la foi pour emprunter le chemin de Satan. Pour eux, son conseil arrive trop tard, mais pour d’autres, espérons-le, à temps.
V16. Il répète que l’église ne doit s’occuper des veuves que dans des cas exceptionnels. Le devoir de sollicitude ne concerne pas seulement les enfants et les petits-enfants (verset 4), mais aussi d’autres membres de la famille, comme un frère ou une sœur de la veuve, ou ses parents. Avec l’instruction claire « qu’il les assiste », Paul souligne la responsabilité des proches membres de la famille.
Il semble nécessaire de le souligner, même pour nous, car on a toujours tendance à transférer la responsabilité sur les autres. La foi n’exonère pas une personne de sa responsabilité personnelle. Si d’autres peuvent apporter les ‘premiers secours’, l’église « n’en soit pas chargée ». L’église ne devrait avoir à agir que dans les cas où il n’y a pas d’autres personnes, de premiers responsables. Elle a alors les mains libres pour apporter de l’aide « à celles qui sont vraiment veuves ».
V17. Après ces instructions détaillées pour Timothée sur la façon de traiter les veuves dans l’église, Paul a quelques instructions supplémentaires concernant les anciens ou surveillants. Les anciens gouvernent les églises locales (1Tim 3:5), ils font paître le troupeau de Dieu et veillent sur la doctrine (1Pie 5:2 ; Act 20:28-31).
Il doit y avoir de l’estime pour leur travail (cf. 1Th 5:13 ; Héb 13:17 ; 1Cor 16:16). Timothée doit faire remarquer à l’église que les anciens doivent être considérés comme dignes même d’un « double honneur ». Cela est lié à la responsabilité particulière que leur travail implique. Le fait que cette incitation soit nécessaire semble indiquer qu’à l’époque aussi, les anciens n’étaient pas écoutés.
Tout ancien doit avoir une connaissance des Écritures telle qu’il puisse s’en servir pour exhorter et corriger (1Tim 3:2 ; Tit 1:9). Cela ne veut pas dire que tout ancien a aussi un travail dans ce domaine. Sa première tâche est de gouverner, de maintenir l’ordre dans la maison de Dieu.
Cependant, il y a aussi des anciens qui prêchent et expliquent la parole de Dieu. Ce travail ne va pas de soi. Prêcher et expliquer impliquent un travail préparatoire. Le travail lui-même exige une dépendance constante à l’égard du Seigneur. Le suivi des soins qu’une telle tâche implique demande aussi des efforts. C’est pourquoi il est question de « travailler », c’est-à-dire d’effectuer un travail pénible, jusqu’au bord de l’épuisement. C’est dire à quel point l’activité spirituelle peut être éprouvante.
V18. L’honneur que doivent recevoir « spécialement » ceux, qui peinent ainsi, peut se traduire par un soutien financier de la part de l’église. Pour renforcer cette recommandation, Paul cite deux déclarations de l’Écriture. En précisant « car l’Écriture dit », il souligne que les paroles de Dieu et l’Écriture ont la même autorité.
La première citation est tirée de Deutéronome 25 (Deu 25:4). Paul a déjà cité ce verset auparavant et dans 1 Corinthiens 9 (1Cor 9:9-10 ; cf. Gal 6:6). Dieu a décrété : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain. » Cela témoigne de l’attention que Dieu porte aux bœufs. Un bœuf qui foule le grain peut manger du grain pendant qu’il le foule. Pourtant, Dieu n’a pas donné ce précepte principalement pour les bœufs, mais pour ses serviteurs. Cette application d’un verset de l’Ancien Testament est parfaitement admissible, comme le montrent aussi 1 Corinthiens 10 (1Cor 10:11) et Romains 15 (Rom 15:4).
Auprès des Corinthiens, Paul cite ce verset pour faire ressortir le droit au soutien qu’il a de leur part. Il le fait non pas pour en faire usage lui-même. Il renonce lui-même à ce droit parce qu’il ne veut en aucun cas lier son travail dans l’évangile à l’argent. C’est pourquoi il est d’autant plus remarquable et aussi beau de voir ici comment il utilise ce verset pour en faire profiter les autres. C’est une belle leçon pour nous. Ce à quoi tu renonces pour toi-même, tu peux encore l’accorder de bon cœur aux autres.
La seconde citation est une parole du Seigneur Jésus. Lorsqu’Il a envoyé les 70, Il leur a dit que ce qu’ils recevaient ne devait pas être considéré comme une aumône, mais comme le salaire de leur travail, « car l’ouvrier est digne de son salaire » (Lc 10:7). Ils pouvaient se confier de tout cœur au Messie et prendre ce qui leur était offert. En tant que véritables ouvriers pour le Seigneur, ils y avaient droit en son nom.
Soit dit en passant, les mots « l’Écriture dit », suivis d’une citation de l’Évangile à Luc montrent que cet Évangile devait déjà exister. Il doit aussi avoir été accepté par les croyants comme faisant partie des Écritures. Tu peux aussi voir qu’une citation provient de l’Ancien Testament et une autre du Nouveau Testament. Cela prouve l’unité des deux Testaments, tous deux parfaitement inspirés par l’Esprit de Dieu (cf. 2Pie 3:16).
V19. Même un ancien peut faillir, pécher. Les conséquences d’un faux pas d’un frère dirigeant sont des plus graves. Une telle personne occupe la place la plus vulnérable dans l’église en raison de sa place prépondérante. L’ennemi le prendra particulièrement pour cible. Par conséquent, si une accusation est portée contre un ancien, l’église ne doit pas répondre à cette accusation, « sauf s’il y a deux ou trois témoins ».
Si un ancien est accusé d’un péché particulier, cette accusation doit être soigneusement examinée (Deu 13:14) et traitée avec une grande prudence. Il doit y avoir au moins deux et de préférence trois témoins d’un éventuel péché commis par un ancien (Deu 19:15 ; Mt 18:16 ; 2Cor 13:1). L’église ne doit pas se fier aux rumeurs. L’église n’a pas affaire à une rumeur, mais à un péché réel.
Cet indice est important. Il y a un réel danger que quelqu’un qui a été exhorté par un ancien, mais qui n’en tient pas compte, veuille présenter cet ancien sous un mauvais jour. Tu entendras alors des remarques telles que ‘une mauvaise approche’ et ‘une action dépourvue d’amour’. Des déclarations suggestives sont aussi faites, par exemple que l’ancien lui-même abriterait secrètement un certain péché. Toutes ces calomnies sur les conducteurs sont un outil de Satan qui a fait ses preuves. Elles circulent rapidement et font d’énormes dégâts. Il est important de s’en tenir éloigné.
La manière de traiter un ancien qui pèche est abordée dans les versets suivants.
Relis 1 Timothée 5:14-19.
A méditer : De quelle manière peux-tu participer à l’aide aux veuves et comment peux-tu honorer les anciens ?
20 - 25 Les péchés ; les indispositions
20 Ceux qui pèchent, convaincs-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. 21 Je t’adjure devant Dieu, et le Christ Jésus et les anges élus, d’observer ces instructions, sans préjugé, sans rien faire avec partialité. 22 N’impose les mains précipitamment à personne et ne t’associe pas aux péchés d’autrui ; garde-toi pur toi-même. 23 Ne bois plus de l’eau seulement, mais prends un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. 24 Les péchés de certains sont dès maintenant manifestes et conduisent droit au jugement ; mais pour d’autres, ils se dévoilent plus tard. 25 De même aussi les œuvres bonnes sont dès maintenant manifestes, et celles qui sont d’une autre nature ne peuvent rester cachées.
V20. Lorsqu’il est clairement démontré qu’un ancien a péché, il doit être ouvertement convaincu. Un exemple de cela est ce que Paul fait avec Pierre (Gal 2:11). « Convaincs-les » signifie que le péché doit être exposé et ainsi prouvé de manière convaincante. De cette façon, il n’y aura rien à objecter.
Le mauvais exemple d’un responsable pourra tenter les autres de ne pas prendre un péché au sérieux. Par conséquent, une preuve convaincante « devant tous » doit avoir lieu dans ce cas. La conséquence est « que les autres aussi aient de la crainte » (cf. 2Pie 2:6). Une preuve convaincante devant tous a un effet préventif sur « les autres ».
Il n’est pas tout à fait clair de qui il s’agit par « les autres ». S’agit-il uniquement des autres anciens, ou cela inclut-il tous ceux qui composent l’église locale ? J’ai tendance à penser à l’ensemble de l’église locale. Il me semble une preuve convaincante « devant tous » implique qu’elle se produit en présence de toute l’église. Parler d’une preuve convaincante « devant tous » si elle devait se passer uniquement dans le cercle des anciens ne me semble pas évident.
V21. Par les mots « je t’adjure », Paul met beaucoup d’emphase sur ses paroles. Cela est encore souligné par les trois témoins qu’il implique. Ceux-ci, bien qu’invisibles, sont toujours présents dans tout ce qui se passe dans et par l’église. L’église est la maison de « Dieu », « le Christ Jésus » en est le centre, et « les anges élus » sont spectateurs de nous en tant que membres de l’église (1Cor 11:10 ; Éph 3:10).
Les divins habitants du ciel, qui sont Dieu et le Christ Jésus, mais aussi les créatures qui ont été gardées de la rébellion contre Dieu, qui sont les anges élus, regardent constamment comment tu te comportes dans la maison de Dieu. Dans le monde, les droits de Dieu ne sont absolument pas pris en compte. Ces droits doivent être pris en compte dans la maison de Dieu. Le péché qui s’y déroule de manière prouvée doit être traité et jugé par l’église conformément à la sainteté de Dieu.
En exerçant cette discipline nécessaire, Paul met en garde contre deux dangers. Ces dangers sont aussi grands aujourd’hui. Le premier danger est celui du « préjugé », le second celui de la « partialité ». Il est tentant de fermer les yeux sur le mal des conducteurs lorsqu’on risque d’être désavantagé si on le signale. Si tu as les faveurs d’un conducteur influent, tu aimerais ne pas les perdre. Par conséquent, le fait de tomber en disgrâce ne devrait jamais jouer un rôle dans la détermination de ce qui est un péché.
Même la prédilection pour un ancien peut être un obstacle pour appeler le péché de cet ancien par son nom. Il n’y a alors plus d’impartialité. Si quelqu’un a beaucoup compté pour toi, il est difficile d’agir « sans [...] partialité ». Ta préférence détermine trop ton évaluation. Rappelle-toi que Dieu « ne fait pas de favoritisme » (Deu 10:17) et qu’Il n’a pas égard à l’apparence de l’homme et Il n’y a pas de considération de personnes (Gal 2:6 ; Col 3:25).
V22. Lorsqu’un péché est avéré, c’est toute l’église locale qui doit y faire face. Mais un péché n’est pas toujours aussi clairement présent et prouvable. Il peut arriver que quelqu’un prétende rendre service au Seigneur tout en laissant les péchés exister dans sa vie, sans qu’ils soient ouvertement reconnaissables. Paul fait remarquer à Timothée qu’il doit en tenir compte. Il lui recommande donc d’être prudent en l’avertissant : « N’impose les mains précipitamment à personne. »
Imposer les mains signifie s’identifier à. Dans le service sacrificiel en Israël, l’imposition des mains occupe une place importante. Lorsque l’offrant pose la main sur un holocauste (Lév 1:4), par là même, toute la valeur que l’holocauste a devant Dieu lui passe en quelque sorte. En apportant l’holocauste, il est par là même agréable à Dieu. En apportant un sacrifice pour le péché, c’est l’inverse qui se produit. En mettant sa main sur le sacrifice pour le péché (Lév 4:4), son péché passe, pour ainsi dire, au sacrifice pour le péché qui est alors égorgé à sa place. Dieu juge le sacrifice et le pécheur peut repartir libre.
Avant que Timothée ne s’identifie au service d’un autre par l’imposition des mains, il doit être convaincu que cette personne a vraiment reçu un service de la part du Seigneur. Il est bon qu’une période de prière et de jeûne précède l’imposition des mains (Act 13:3 ; cf. Act 6:6).
En reconnaissant trop rapidement que quelqu’un accomplit un service pour le Seigneur, Timothée risque de s’associer aux péchés. C’est le cas lorsqu’il s’avère qu’une personne n’a que sa propre volonté et ne sert le Seigneur que de nom. Imposer les mains à une telle personne l’encourage dans une mauvaise voie, et celui qui lui impose les mains le suit dans cette voie. En conséquence, il s’associe aux ses péchés.
Il apparaît ici clairement que le lien direct avec le mal pollue. En veillant à s’associer à un autre, Timothée se préserve dans la pureté. L’appel « garde-toi pur toi-même », s’applique aussi dans un sens général (2Cor 7:1). Tu ne peux rester pur que si tu crains Dieu. Il te fait alors connaître sa volonté dans tous les cas où tu doutes de pouvoir t’y engager ou d’y coopérer (Psa 25:14).
V23. Comme tu le sais, Timothée est un homme un peu timide. C’est quelqu’un qui vit méticuleusement et qui a une conscience étroite. L’incitation de Paul à être prudent lors de l’imposition des mains aura certainement correspondu à son mode de vie prudent. Nous devons peut-être replacer les conseils de Paul concernant la santé de Timothée dans ce contexte.
Timothée aura fait tout ce qu’il pouvait pour éviter d’entraver l’œuvre de Dieu à travers lui. Il voulait éviter tout ce qui pourrait offenser les autres (Rom 14:21). Par exemple, il n’aura pas voulu boire une goutte de vin. Et la parole de Dieu ne met-elle pas souvent en garde contre l’abus de cet excitant ? Pourtant, le vin n’est pas une boisson interdite. Ce qui compte, c’est la raison pour laquelle on en consomme. Timothée a un problème d’estomac et aussi quelques autres faiblesses physiques. C’est pourquoi Paul lui ordonne de boire un peu de vin.
Paul n’utilise pas ici son don de guérison (Act 28:8-9), mais lui recommande d’utiliser un peu de vin comme médicament. Il n’est pas fait mention d’un démon qui tourmenterait l’estomac de Timothée. Tu vois que la maladie et la faiblesse physique n’ont pas besoin d’être causées par un démon de la maladie qu’il faudrait expulser. Tu vois aussi ici que le recours à la médecine n’est pas un signe d’incrédulité.
Il est tout de même important de noter qu’il s’agit ici d’un « peu » de vin. Il est hors de question d’en faire un usage excessif. Comme mentionné, l’usage du vin est autorisé (Jn 2:1-11 ; 1Cor 10:16). C’est le symbole de la joie (Psa 104:15a). Il n’y a pas de mal à utiliser un peu de vin, tant qu’il ne sert pas à oublier toute misère pendant un certain temps, comme le fait le monde (cf. Pro 31:7).
V24. Après la parenthèse sur la santé de Timothée et les recommandations à ce sujet, Paul reprend son sujet du verset 22, en soulignant que chez certaines personnes, les péchés « sont dès maintenant manifestes ». Avant que la vie de ces personnes ne soit révélée devant le tribunal du Christ (2Cor 5:10), il est déjà devenu clair sur la terre qu’elles ont vécu dans le péché. Leurs péchés « conduisent droit au jugement ». Dans ces cas-là, les péchés sont évidents et il ne sera pas difficile de savoir comment y répondre.
Il y a aussi ceux dont il n’est pas immédiatement évident qu’ils vivent dans le péché. Pourtant, après leur vie où le péché est resté caché, il arrive un moment où tout est révélé à la lumière du tribunal. Leurs péchés « se dévoilent plus tard » [littéralement : ils viennent ensuite].
V25. Ce qui s’applique aux péchés, s’applique « de même » aux « bonnes œuvres ». Rien de ces dernières ne reste caché non plus. Il y a des bonnes œuvres que nous reconnaissons déjà comme telles sur la terre (Mt 5:16), comme dans le cas de Dorcas (Act 9:36,39). Il y a aussi des bonnes œuvres qui sont passées inaperçues aux yeux des hommes. Elles seront tout aussi visibles et recevront une récompense appropriée.
Relis 1 Timothée 5:20-25.
A méditer : Quelles sont les instructions de cette section que tu peux prendre à cœur ?