1 - 4 Une maison de prière
1 J’exhorte donc, avant tout, à faire des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, 2 pour les rois et tous ceux qui sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et dignité. 3 En effet cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur, 4 qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité.
Ce chapitre a deux sujets. Le premier sujet est la prière et sa responsabilité particulière pour les hommes en ce qui concerne la prière en public. Le second sujet est l’apparence et la conduite des femmes et leur place en public. Ces deux sujets sont d’une grande importance et ne peuvent être exagérés.
Ils ont aussi leur place dans cette lettre. Après tout, le grand objectif de la lettre est de donner un enseignement sur la conduite des croyants dans la maison de Dieu. Cette conduite concerne la juste attitude à la fois envers les incrédules qui sont à l’extérieur de la maison de Dieu et envers les frères et sœurs dans la foi, c’est-à-dire ceux qui se trouvent aussi dans la maison de Dieu. Cette conduite doit refléter la caractéristique montrée par Dieu dans cette lettre, à savoir celle de Dieu notre Sauveur.
V1. N’est-il pas significatif que Paul donne des exhortations « avant tout » en vue de la prière ? Il y aura d’autres exhortations ou incitations, mais celle qui vient maintenant, concernant la prière, est la plus importante. C’est ce dont tu dois t’occuper en premier, en tant que croyant. Il est très nécessaire d’entendre cette exhortation et de la prendre à cœur. La prière est l’une des premières caractéristiques de la vie spirituelle. C’est du moins le cas pour Saul, qui vient de se convertir (Act 9:11). Les premiers croyants de l’église persévéraient dans la prière ; ils se réunissaient dans ce but (Act 1:14 ; 2:42 ; 4:24 ; 12:12).
C’est dans l’activité de la prière que la conduite qui doit caractériser les habitants de la maison de Dieu est la plus évidente. La maison de Dieu est avant tout une maison de prière (Ésa 56:7 ; Mc 11:17).
Les quatre différentes formes de prière que Paul mentionne ici s’appliquent à la fois à la prière personnelle et à la prière communautaire.
1. « Des supplications » mettent l’accent sur le besoin ; il s’agit d’une prière persistante et fervente pour un besoin concret. Il y a une emphase supplémentaire.
2. Dans « des prières », tu t’approches de Dieu pour exprimer tes désirs au sens le plus large. Les besoins les plus ordinaires, les plus banals, tu peux les Lui faire connaître sans duperie.
3. Dans « des intercessions », tu t’adresses à Lui de manière confidentielle et libre pour Lui demander quelque chose de concret pour les autres.
4. « Des actions de grâce » sont le support des activités précédentes. Tu t’approches de Dieu et tu Le rends grâce à l’avance pour ce qu’Il donnera ou fera ou non, car Il ne donne ou ne fait que ce qui est bon (Php 4:6).
Le fait que Paul exhorte à prier « pour tous les hommes » souligne l’intention de Dieu de nous voir Le représenter en tant que Dieu Sauveur. C’est ainsi qu’Il veut être connu des hommes (Mt 5:45 ; Act 14:16-17 ; 1Tim 4:10). Une fois que tu auras bien compris cela, le premier effet sur toi sera de te faire prier. Tu prieras alors non seulement pour les croyants, mais aussi pour tous les incrédules. Le cercle de ta prière ne doit pas être plus limité que celui de l’intérêt de Dieu.
V2. ‘Tous les hommes’ inclut bien sûr « les rois et tous ceux qui sont haut placés ». Pourtant, Paul encourage séparément à prier précisément pour ces personnes. En effet, nous avons tendance à les oublier, ou à les omettre délibérément de nos prières à cause du caractère souvent impie qu’ils manifestent. C’était certainement le cas à l’époque de Paul. À cette époque, l’empereur Néron, cruel et licencieux, régnait en maître. Paul nous exhorte à prier pour lui aussi (cf. Esd 6:10). Le Seigneur Jésus dit aussi à ses disciples de prier pour ceux qui les persécutent (Mt 5:44).
Il ne s’agit pas des gouvernements en tant que tels. À ceux-ci, nous devons être soumis et leur obéir (Rom 13:1-7 ; Tit 3:1 ; 1Pie 2:13-14). Il s’agit des personnes qui composent le gouvernement. Tous ceux qui sont haut placés sont tous ceux qui occupent des postes élevés, qui exercent de hautes fonctions. Il ne s’agit pas seulement des dirigeants de sa propre ville ou de son propre pays, mais aussi au-delà. Il s’agit des « rois et de tous ceux qui sont haut placés ».
La prière publique montrera à un gouvernement hostile à Dieu que les croyants ne sont pas des rebelles. Dieu peut, par la prière, donner aux gouvernants dans leur cœur de permettre aux croyants de vivre leur vie sans les impliquer dans la politique du monde (Jér 29:7). Pourtant, l’effet n’est pas tant que les autorités deviendront alors favorablement disposées, mais surtout que le croyant lui-même est intérieurement préservé des sentiments de haine et d’amertume. Grâce à la prière, le chrétien s’élève au-dessus de la situation qui prévaut. Elle rend le cœur « paisible et tranquille » au milieu de la persécution.
Cette paix et cette tranquillité intérieures deviennent visibles « en toute piété et dignité ». Il s’agit de « toute » la piété et dignité, ce qui signifie qu’elles se manifestent dans tous les domaines de la vie. La « piété » signifie vivre dans la crainte de Dieu. Cela ne signifie pas la peur, mais la révérence, la considération de sa volonté. Par « dignité », tu peux penser à l’honorabilité et à l’honnêteté. Tu peux constater que ta conduite est largement déterminée par ta vie de prière.
V3. Cette attitude de prière et par conséquent ton mode de vie sont « bons et agréables devant notre Dieu sauveur ». Dieu considère ta prière comme quelque chose de beau et qui mérite d’être accepté. Il veut l’utiliser pour sauver des hommes. Ta prière peut être une contribution à la proclamation de l’évangile.
V4. Car Dieu veut que « tous les hommes soient sauvés ». C’est la première partie du désir de Dieu (Tit 2:11 ; 2Pie 3:9). Il n’y a pas d’homme à qui Dieu refuse le salut. Dieu veut sauver les pécheurs (1Tim 1:15) et cela concerne tous les hommes. Il n’y a pas de distinction pour Dieu : tous ont péché et tous peuvent être sauvés (Rom 3:22b-25 ; 10:11-13).
Si une personne est perdue, cela ne peut pas être écrit sur le compte de la volonté de Dieu. Cet homme le doit à son propre entêtement ; lui-même ne le veut pas. Il ne s’agit pas de la volonté du dessein de Dieu (Éph 1:5), car elle s’accomplit toujours. Il s’agit de la volonté désirante de Dieu, de son désir (Mt 23:37), auquel l’homme, dans sa responsabilité, peut s’opposer.
La seconde partie du désir de Dieu est que tous les hommes « viennent à la connaissance de la vérité ». Le salut n’est pas une fin en soi. Ainsi, l’ancien peuple de Dieu, Israël, a été racheté dans un but précis. Ce but était que Dieu habite parmi eux. De même, le peuple de Dieu du Nouveau Testament a été délivré de la puissance du monde pour être une habitation de Dieu dans l’Esprit (Éph 2:22). On en fait l’expérience lorsque les croyants se réunissent en église avec le Seigneur Jésus au milieu d’eux (Mt 18:20).
La « vérité » est la vérité sur la personne du Seigneur Jésus. Il est la vérité (Jn 14:6). Nous trouvons tout ce qui Le concerne dans la Bible, la Parole qui est la vérité (Jn 17:17). La connaissance de la vérité s’obtient dans l’église du Dieu vivant. En effet, l’église est la colonne et le soutien de la vérité (1Tim 3:15). En pratique, cela signifie qu’un nouveau converti doit rejoindre une église locale. L’église locale s’y reconnaît à la présence des caractéristiques que possède l’ensemble de l’église.
Certaines de ces caractéristiques sont :
1. On y voit le corps de Christ (1Cor 12:27).
2. L’ordre dans l’église en tant que maison de Dieu y est maintenu en reconnaissant l’autorité du Seigneur Jésus qu’Il exerce par sa Parole et son Esprit (Mt 18:20).
3. On fait des efforts pour maintenir l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Éph 4:2-3).
4. On juge le péché dans l’église locale et dans sa propre vie (1Cor 5:13 ; 11:31).
Relis 1 Timothée 2:1-4.
A méditer : Quelle place la prière occupe-t-elle dans ta vie ?
5 - 8 Le médiateur ; que les hommes prient
5 Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, [l’]homme Christ Jésus, 6 qui s’est donné lui-même en rançon pour tous : témoignage rendu au temps propre, 7 et pour lequel moi j’ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), docteur des nations dans la foi et dans la vérité. 8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains saintes, sans colère et sans raisonnement ;
V5. Par le mot « car », le verset 5 est lié à ce qui précède. Voici maintenant comment les hommes peuvent être sauvés et quelle est la vérité qu’ils doivent apprendre à connaître. Que tous les hommes soient pécheurs est évident. Qu’il n’y ait qu’un seul Dieu est aussi une évidence. Cette vérité n’est pas nouvelle. C’est la confession de foi des Israélites dans l’Ancien Testament (Deu 6:4 ; Ésa 43:10-11 ; Zac 14:9). Ils étaient appelés à témoigner de cette vérité dans le monde avec son polythéisme autour d’eux. Tu trouves cette vérité inchangée dans le Nouveau Testament (Rom 3:29 ; 1Cor 8:4-6 ; Gal 3:20 ; Jac 2:19).
Cependant, le Nouveau Testament montre aussi quelque chose d’inconnu dans l’Ancien Testament. Cette chose nouvelle, c’est que le seul Dieu se fait connaître en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit (Mt 28:19). C’est ce qui s’est passé lorsque le Seigneur Jésus est venu sur la terre (Jn 1:14 ; Col 1:19). Dans cette nouvelle, tu vois aussi le moyen que Dieu a donné pour sauver les pécheurs. En effet, le Seigneur Jésus est le médiateur entre Dieu et les hommes. Un médiateur était nécessaire parce que Dieu, dans sa sainteté, ne peut pas tolérer l’homme dans son état de péché en sa présence (cf. Job 9:33).
Trois faits importants concernant le médiateur sont mentionnés :
1. « Le médiateur [...] est un ». Il n’y a qu’un chemin de salut, « le chemin » (Jn 14:6), une seule Personne par laquelle être sauvé (Act 4:12). Toute alternative pour être sauvé doit être rejetée comme un mensonge et une tromperie. C’est la folie de l’incrédulité que de donner à Marie ou à certains saints la place de médiateur.
2. Le médiateur est un homme, « [l’]homme Christ Jésus ». Pour connaître et satisfaire la sainteté de Dieu, le médiateur doit être Dieu. Christ est Dieu (Rom 9:5). Pour accomplir à la place des hommes l’œuvre nécessaire de l’expiation, Il devait devenir semblable aux hommes (Héb 2:14). Ce n’est qu’en tant qu’Homme qu’Il pouvait être médiateur, et non en tant que Fils éternel.
3. V6. Le Médiateur « s’est donné lui-même » (Gal 1:4 ; 2:20 ; Éph 5:2 ; 5:25 ; Tit 2:14). Plus n’était pas possible, moins n’aurait pas suffi. En se donnant lui-même, Il a payé le prix de la rançon nécessaire. Personne d’autre (Psa 49:8) que Lui ne pouvait payer le prix de la rançon parce qu’Il était Lui-même sans péché.
Il a payé le prix de la rançon « pour tous ». Le mot « pour » ne signifie pas ici ‘à la place de’, mais ‘au bénéfice de’ ou ‘s’étendant à’ (2Cor 5:15). Le prix de la rançon est si grand que tous peuvent être sauvés. Mais seuls ceux qui l’acceptent dans la foi sont sauvés (Mt 20:28).
De cet événement étonnant, témoignage a été rendu « au temps propre », c’est-à-dire exactement au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard. Lorsque le Christ est parti au ciel et que le Saint Esprit est venu sur la terre, le moment de ce témoignage était arrivé. Ce témoignage n’a pas pu être rendu plus tôt, car à l’époque, Christ n’était pas encore mort et le prix de la rançon n’avait pas encore été payé. Il est mort au temps convenable (Rom 5:6). La prédication est aussi entrée dans le monde au temps convenable pour annoncer le seul moyen qui s’avérait parfaitement adapté pour répondre aux besoins de l’homme.
V7. Pour rendre ce témoignage, Dieu avait préparé et désigné un instrument spécial. Il s’agit de Paul (Act 26:16-18). Il est « prédicateur » ou héraut, c’est-à-dire quelqu’un qui fait des annonces officielles au nom d’un souverain. C’est ainsi que le message du salut est prêché. Paul est aussi « apôtre ». C’est un envoyé spécial qui vient avec une procuration de son Seigneur. Avec ‘prédicateur’, les personnes auprès desquelles il est envoyé sont au premier plan. Avec « apôtre », c’est son expéditeur qui est au premier plan. Comme sa qualité d’apôtre a parfois été mise en doute, il le souligne par « je dis la vérité, je ne mens pas ».
Enfin, il est aussi « docteur des nations ». Il enseigne ce que le Seigneur lui a confié. Son service ne se limite pas à Israël, mais transcende les frontières nationales. Aucune nation ne peut revendiquer son service comme étant exclusif à cette nation. Dieu n’a pas seulement fait de cet ardent nationaliste juif un prédicateur et un apôtre, mais il a aussi donné en lui une révélation extraordinaire de sa grâce aux nations.
Son service se déroule « dans [c’est-à-dire : dans la sphère de] la foi et dans la vérité » et non dans la sphère de l’amélioration sociale ou de la discussion théologique. Il remplit sa tâche dans la foi et dans la vérité. Dans la foi, il prêche, exerce son apostolat et enseigne. Toutes ses déclarations sont conformes à la vérité. C’est pourquoi il est si important d’accepter son service sans aucune résistance.
Avec Timothée, bien sûr, il n’y a pas de résistance. Comme il est encore un peu timide, Paul, pour l’encourager, lui présente à nouveau son service avec force. Timothée ne doit pas se laisser impressionner par les opposants qui tentent de saper le ministère de Paul. Toi aussi, tu as besoin de cet encouragement, car aujourd’hui aussi, certains veulent te dire que Paul n’y voit pas non plus très clair.
V8. Sur fond d’autorité donnée à Paul, tu entends « je veux » au verset 8. Cela ne doit pas être compris comme une demande amicale, mais comme un commandement apostolique. Le commandement est le suivant : priez ! Ce commandement s’adresse aux « hommes » car il s’agit de prier en public. C’est ce qui ressort de la désignation du lieu « en tout lieu ». On entend par là tout lieu où l’on se réunit comme croyants, quel que soit le bâtiment ou le but (cf. 1Cor 1:2 ; 2Cor 2:14 ; 1Th 1:8).
Les Écritures parlent plus d’une fois de femmes en train de prier (1Sam 2:1 ; Lc 1:46 ; 2:37). Cependant, les femmes ne sont pas autorisées à diriger la prière au nom de l’ensemble dans une assemblée publique où des hommes sont aussi présents. Dans ce contexte, il suffit de regarder 1 Corinthiens 11 (1Cor 11:5-10) et 1 Corinthiens 14 (1Cor 14:34-35).
Dans la chrétienté, tu rencontres un confinement et une expansion non bibliques de ce commandement. La restriction est qu’un seul homme fait la prière publique. L’élargissement est que les hommes et les femmes font la prière publique. Le danger pour ceux qui rejettent ces deux pratiques non bibliques est que ce service important est laissé à quelques-uns seulement et que tous les hommes ne prient pas. Les hommes sont adressés en tant que classe, à la différence des femmes en tant que classe. Cela concerne l’ensemble des hommes, tous les hommes, et non une classe particulière parmi eux. La prière ne nécessite pas un don ou un sentiment particulier.
La prière exige quelque chose d’autre, à savoir des « mains saintes ». Ceux qui prient publiquement doivent être saints dans leurs actions, leurs « mains ». Leur conduite doit être en accord avec celui qu’ils prient. L’élévation des mains indique la posture de la prière. Les Écritures mentionnent aussi d’autres postures de prière, comme s’agenouiller (Dan 6:11 ; Act 20:36 ; Éph 3:14), se tenir debout (Gen 18:22-23), se coucher sur le visage (Jos 5:14) et s’asseoir (2Sam 7:18). L’apôtre ne prescrit donc pas ici une posture de prière spécifique.
Non seulement les actions, mais aussi la vie intérieure et les paroles doivent être appropriées à la cherche de la face de Dieu. Il faut le faire « sans colère et sans raisonnement », car cela bloque le chemin vers Dieu. Le mot « colère », à propos des personnes, décrit une passion intérieure qui éclate dans un tempérament incontrôlé et non maîtrisé. Aucun élément de celui-ci ne doit entrer dans la sphère sainte de la prière. ‘Raisonnement’ est une discussion, le fait d’être en conflit avec quelqu’un d’autre en paroles. La prière ne doit pas dégénérer en un flot de paroles vers le ciel pour donner une leçon à l’autre. Ceux qui dirigent les saints dans cette activité sacrée doivent avoir des motifs et une conduite purs.
Si tu es une femme, tu devras également avoir des « mains saintes » pour être entendue et ta prière devra se faire « sans colère et sans raisonnement » pour ne pas rencontrer de blocage. Le ‘commandement de la prière’ s’adresse aux hommes. Si tu es un homme, tu sais ce que l’on attend de toi en matière de prière.
Relis 1 Timothée 2:5-8.
A méditer : Quelles sont les caractéristiques du Seigneur Jésus en tant que médiateur ? Quelqu’un qui dirige la prière est en un sens aussi un médiateur. Quelles sont les caractéristiques d’une telle personne ?
9 - 15 Les femmes
9 de même aussi que les femmes se parent d’une tenue convenable, avec pudeur et modestie, non pas de tresses et d’or, ou de perles, ou de vêtements somptueux, 10 mais de bonnes œuvres, ce qui convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. 11 Que la femme apprenne dans le silence, en toute soumission ; 12 et je ne permets pas à la femme d’enseigner ni d’user d’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. 13 Car Adam a été formé le premier, puis Ève ; 14 et Adam n’a pas été trompé ; mais la femme, après avoir été trompée, est tombée dans la transgression. 15 Toutefois, elle sera préservée dans l’enfantement, si elles persévèrent dans la foi, l’amour et la sainteté, avec modestie.
V9. Après le commandement spécial pour les hommes, en tant que classe, il y a maintenant un commandement spécial pour les femmes, aussi en tant que classe. L’expression « de même » par laquelle Paul commence à écrire au sujet des femmes renvoie au « je veux » du verset 8. La phrase se présente comme suit : ‘De même, je veux aussi que...’ Il ne veut pas dire que les femmes ‘prient de même’ aussi. Non, il veut que les femmes aussi contribuent au témoignage de Dieu dans le monde. Les hommes apportent une contribution audible. Quant aux femmes, Paul dit qu’elles doivent apporter une contribution visible dans leur apparence extérieure.
Lorsque Paul commence à parler de l’apparence des femmes, il ne suit pas une prescription de mode. Il veut lui dire que la puissance de son témoignage réside dans son apparence et son attitude. Il s’agit du lien entre ses vêtements et son caractère et son témoignage chrétiens. Cela concerne l’apparence qu’elle a lors des réunions, mais aussi dans la vie publique.
Deux caractéristiques sont importantes ici : la « pudeur », ou la honte, et la « modestie ». La femme chrétienne ne voudra pas attirer l’attention sur elle. Elle pourrait le faire « avec de tresse et d’or, ou des perles, ou des vêtements somptueux ». Tu ne lis pas ici une interdiction de se tresser les cheveux ou de porter des bijoux ou des vêtements somptueux. Ce qui est interdit, c’est de faire ces choses pour attirer l’attention sur elle. Les cheveux longs sont son honneur (1Cor 11:15) et c’est une honte si elle les coupe (1Cor 11:6). Cependant, c’est tout aussi antécédent si elle dépense beaucoup d’argent et de temps pour tordre (ou faire tordre) ses longs cheveux en toutes sortes de tresses artistiques pour les mettre en valeur.
V10. Après les choses par lesquelles elle ne doit pas se distinguer, vient ce qui peut être vu en elle, à savoir « des bonnes œuvres ». Ce sont des œuvres qui découlent de la foi. Elles sont un fruit du nouvel homme (Éph 2:10). Elles ont un caractère utile et les autres font l’expérience de leur utilité. Tu vois des exemples de femmes qui ont accompli de bonnes œuvres en Marie (Mt 26:7-10), Phœbé (Rom 16:1-2), Lydie (Act 16:14-15) et Dorcas (Act 9:36-39). Tu lis aussi que des femmes ont servi le Seigneur et ses disciples avec leurs biens (Lc 8:2-3).
Paul dit cela aux « femmes qui font profession de servir Dieu ». Il doit attendre d’elles un comportement conforme à leur service. Il doit y avoir une harmonie entre la doctrine et la vie, sinon la vie laissera entendre de fausses notes. Si, en tant que femme chrétienne, tu professes de servir Dieu, si tu dis que ton cœur est rempli de révérence pour Dieu, cela se reflétera dans ta tenue vestimentaire et dans tes actes.
V11. Après avoir dit quelque chose sur l’attitude générale de la femme en public en tant que témoin de Dieu, Paul dit ensuite quelque chose sur son attitude envers les hommes. Il commence par dire qu’elle doit être « dans le silence ». Encore une fois, cela doit être considéré en relation avec sa performance en public (cf. 1Cor 14:34) et non en relation avec les conversations personnelles ou dans la sphère domestique. Par nature, les femmes ne chercheront pas à se placer au premier plan. Mais l’esprit du monde ne passe pas non plus à côté de la femme chrétienne, l’encourageant à se mettre en avant et à s’affirmer.
Même l’attitude et le sentiment « en toute soumission » ne doivent pas forcément rencontrer les acclamations du monde. Cependant, ce qui compte, ce n’est pas la valeur que le monde accorde à quelque chose, mais la valeur que Dieu lui accorde. À travers sa soumission, il devient clair que le fait qu’elle soit « dans le silence » n’est pas un signe d’amertume ou d’esclavage, mais qu’il provient d’une acceptation volontaire de la sphère que les Écritures accordent aux femmes et de la vie dans cette sphère. Il ne s’agit pas de se soumettre à l’homme, mais à la vérité des Écritures. Par conséquent, elle voudra aussi « apprendre ». Elle écoutera attentivement et fera attention à absorber tout ce qui sert à sa croissance spirituelle et à sa bénédiction.
V12. Ensuite, dans les mots « je ne permets pas », un nouveau commandement apostolique concernant la performance des femmes dans les occasions publiques est émis. Ce commandement implique que la femme ne doit pas prendre la place du docteur et ne doit pas user d’autorité sur l’homme. L’interdiction concernant l’enseignement est générale et s’applique aussi dans les situations où elle est seule avec des femmes. Elle peut cependant prophétiser – si elle se couvre la tête (1Cor 11:5) – car c’est appliquer la vérité de la parole de Dieu à la vie de tous les jours. Elle peut aussi enseigner « ce qui est bon » (Tit 2:3-5).
La femme ne doit pas non plus dominer ou user d’autorité sur l’homme. Si la femme domine l’homme, les rôles, tels qu’ils ont été établis par Dieu, sont inversés. Enseigner et user d’autorité ne lui sont pas donnés.
La puissance de son témoignage réside dans « demeurer dans le silence » (cf. 1Pie 3:1-6). La phrase a commencé par « silence » au verset 11 et se termine par « silence » ici au verset 12. Cela lui donne un accent particulier. Soit dit en passant, les hommes peuvent bien se demander pourquoi les femmes en viennent à vouloir apprendre et user d’autorité. Les hommes prennent-ils des responsabilités ?
V13-14. Dans ces versets, Paul donne deux raisons au commandement du verset 12, qu’il trouve au tout début de la Bible. À l’époque, Dieu a déterminé des choses et des événements se sont produits qu’Il a fait consigner dans sa Parole, afin que l’on puisse toujours s’y référer. Aussi, le Seigneur Jésus renvoie au commencement lorsqu’Il est interrogé sur la relation homme-femme (Mt 19:4).
La première raison que Paul donne pour justifier son commandement est l’ordre dans lequel Adam et Ève ont été formés (verset 13). Adam, l’homme, a été formé par Dieu comme le premier être vivant indépendant. Dieu lui a aussi donné un commandement spécifique. Ce n’est que lorsqu’Il eut tout réglé concernant la création et la tâche d’Adam, qu’Il forma Ève. Il a ainsi rendu la femme dépendante de l’homme.
Comme seconde raison de son commandement, Paul mentionne la chute (verset 14). L’ordre de la création montre comment Dieu l’a établi. La chute montre comment l’homme est et comment la femme est. La femme peut facilement être tentée. Avant la chute, Adam n’a pas joué le rôle principal. Satan ne s’est pas adressé à lui. Il a bien été entraîné dans cet événement dramatique, mais pas à la suite d’une tentation. L’homme fait des choses à prédominance intellectuelle et est donc plus apte à enseigner.
Que la femme ne doive pas enseigner ne vient pas du fait qu’elle serait plus crédule que l’homme. Le problème est qu’elle quitte sa place lorsqu’elle enseigne et que les conséquences sont alors fatales, comme le prouve la chute. La chute ne montre pas sa crédulité, mais le fait qu’elle quitte sa place de femme. Ce faisant, elle a tordu l’ordre divin et Adam a accepté les yeux ouverts qu’elle agisse à sa place avec les conséquences catastrophiques qui en découlent.
Dieu a décrété que la femme est dépendante de l’homme. Son attitude envers l’homme est celle d’un « vase plus faible, féminin » (1Pie 3:7). Le diable a trouvé l’entrée chez elle en faisant appel à ses sentiments et « la femme, après avoir été trompée, est tombée dans la transgression » (2Cor 11:3). Ce n’est pas pour rien que Jean adresse sa deuxième lettre, traitant des docteurs d’erreur, à une femme (2Jn 1:1). Elle doit en particulier veiller à ne pas se laisser tromper.
Ève a dépassé la frontière que Dieu avait tracée autour d’elle. En effet, elle est « tombée dans la transgression » signifie littéralement qu’elle a ‘franchi une frontière’. L’homme et la femme sont préservés dans leur témoignage devant Dieu s’ils restent chacun dans la frontière que Dieu leur a fixée.
V15. La section adressée à la femme se termine par une démonstration spéciale de la grâce de Dieu qui ne peut être expérimentée que par la femme croyante. Après la chute, qui s’est produite par sa faute, la peine est attachée par Dieu à l’enfantement (Gen 3:16). Dans ce chagrin, la préservation est possible. La condition est « si elles persévèrent dans la foi, l’amour et la sainteté, avec modestie ». Cela fait référence à l’atmosphère dans laquelle elle est entrée lorsqu’elle est venue à la foi. Sa « modestie » signifie qu’elle reste dans une réflexion saine sur cette sphère et ne se laisse pas tromper à nouveau d’occuper une place qui ne lui convient pas.
Ce n’est pas tout ce que l’on peut dire à propos de ce dernier verset. On a remarqué que ce verset est l’un des plus difficiles à expliquer du Nouveau Testament. Ce verset soulève des questions auxquelles il n’y a pas de réponses faciles. Pensez aux femmes craignant Dieu qui n’ont pas été préservées dans l’enfantement, mais qui sont mortes. Et que dire des femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants ou qui restent non-mariées.
Je pense donc que Paul donne ici une indication générale au vu de la place particulière accordée aux femmes par Dieu dans la création. En contrepartie de ce qui précède, Paul veut faire comprendre à la femme pourquoi Dieu l’a créée. Elle trouve le sens de sa vie dans l’accomplissement de la destinée que Dieu lui a réservée, à savoir son rôle d’épouse et de mère. C’est en cela qu’elle trouve sa plus grande satisfaction et non en reprenant le rôle de l’homme.
Il est certes vrai que Dieu a aussi un plan pour la femme sans enfants (cf. Ésa 54:1) et pour la femme non-mariée (1Cor 7:34), mais ce n’est pas de cela qu’il est question ici.
Relis 1 Timothée 2:9-15.
A méditer : Où réside la puissance du témoignage de la femme ?