1 - 2 Expéditeur, destinataires, bénédiction
1 Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles dans le Christ Jésus qui sont à Éphèse : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ !
V1. Ici, comme dans les quatre lettres précédentes, Paul se présente comme « apôtre ». Et comme dans la deuxième lettre aux Corinthiens, il ajoute qu’il l’est « de Jésus Christ par la volonté de Dieu ». Dans certaines lettres, il nomme une autre personne comme co-expéditeur. Ici, ce n’est pas le cas. Dieu a révélé à Paul, et à lui seul, le mystère de l’unité entre Christ et l’église. Compte tenu de l’objectif de cette lettre, il doit être immédiatement clair de quelle position Paul parle. C’est pourquoi il se présente comme un apôtre, ce qui signifie « envoyé ». Envoyé signifie qu’il vient au nom de quelqu’un d’autre, un supérieur, et qu’il vient avec un message de ce Supérieur.
Il est apôtre de Jésus Christ, qui l’a envoyé. Pour l’exercice de son apostolat, son regard est constamment fixé sur Jésus Christ. C’est par Lui, qui en tant qu’Homme glorifié est au ciel, qu’il est aussi appelé à l’apostolat (Act 9:1-18). L’origine de son apostolat réside dans la « volonté de Dieu » et non dans la volonté de lui-même ou de tout autre être humain. Il n’est pas question de nomination humaine. Dieu a voulu utiliser Paul comme apôtre. Et quelle que soit la volonté de Dieu, cela se produira. La nomination de Paul en tant qu’apôtre porte en quelque sorte les signatures de Jésus Christ et de Dieu. Par conséquent, ce que Paul écrit est aussi revêtu de l’autorité des deux personnes divines.
Un mot sur l’apostolat de Paul. Il y a une différence entre son apostolat et celui des douze. La distinction réside à la fois dans l’appel et dans l’exercice. Les douze ont été appelés par le Seigneur Jésus lorsqu’Il était sur la terre (Lc 6:13). Paul a été appelé par le Seigneur glorifié dans le ciel (Act 26:16-18). C’est à lui qu’a été confié l’apostolat parmi les nations et aux douze celui parmi le peuple d’Israël (Gal 2:8). L’appel de Paul par le Seigneur glorifié dans le ciel précise aussi le caractère de son ministère. À savoir, il vise à dire à l’église quel est son lien avec Christ dans le ciel. Comme déjà noté, c’est de cela qu’il s’agit dans cette lettre.
Après avoir pris connaissance de l’expéditeur, nous découvrons les destinataires. Ici, il n’est pas simplement écrit « à l’église d’Ephèse ». Le texte en dit beaucoup plus. Les croyants qui s’y trouvent sont appelés « saints et fidèles ». Cela en dit long sur leur vie en tant que croyants et sur la condition spirituelle de l’église à Éphèse. Cette condition spirituelle est importante pour ce que Paul s’apprête à écrire. Si Paul avait dû s’adresser à eux en tant qu’« hommes charnels » (1Cor 3:1), aurait-il pu leur parler de bénédictions aussi exaltées ? S’il avait écrit aux Corinthiens les profondes vérités qu’il écrit aux Éphésiens, il y aurait eu deux réponses possibles :
1. soit ils n’auraient tout simplement pas compris de quoi Paul parlait et l’auraient rejeté comme le discours d’un homme qui n’était pas sobre,
2. ou bien, s’ils avaient compris intellectuellement ce dont Paul parlait, cela les aurait rendus encore plus fiers. Ils se vantaient déjà de tant de dons, et en plus auraient été rajoutées ces bénédictions.
À cause de cela, tu vois que chaque église reçoit une lettre qui correspond à l’état spirituel dans lequel elle se trouve. Cette condition est déterminée par le comportement, l’attitude et le sentiment de chacun des membres de l’église. Par conséquent, cela s’applique aussi à toi et à moi en tant que chrétiens individuels. Pour jouir pleinement des choses merveilleuses que Paul déploie dans cette lettre, toi et moi devrons être dans un état spirituel qui justifie les appellations « saints et fidèles ».
Dans le cas des Éphésiens, ces caractéristiques dépeignent avec justesse l’état nécessaire pour pouvoir non seulement recevoir les communications de cette lettre, mais aussi les comprendre, en jouir et adorer Dieu pour elles. Aussi, les enseignements de la lettre façonneront davantage la pratique de leur vie de foi.
La désignation « saints » indique que les croyants à Éphèse sont mis à part pour Dieu. En principe, chaque enfant de Dieu est un saint, c’est-à-dire qu’il est sanctifié, c’est-à-dire mis à part du monde incrédule, par et pour Dieu. Chez les Éphésiens, il ne s’agit pas seulement d’une position, mais il est aussi évident dans leur vie quotidienne qu’ils sont mis à part pour Dieu. Ils ne se joignent pas au monde, mais en sont clairement séparés.
La désignation « fidèles » montre qu’ils sont fidèles à Dieu et au Seigneur Jésus. Ils ne s’écartent pas du chemin que Dieu veut qu’ils suivent. Le mot grec pour « fidèles » peut aussi être traduit par « croyants ». Les croyants à Éphèse sont fidèles et c’est pourquoi Paul peut leur écrire cette lettre.
L’ajout « dans Jésus Christ » est aussi significatif. Cela indique que leur vie sainte et fidèle est ancrée dans la position qu’ils occupent en Jésus Christ. Il ne s’agit pas d’eux, mais de Lui. Des expressions comme « en Lui » et « en Christ » apparaissent souvent dans la lettre. Cela vaut la peine de vérifier cela par toi-même.
La lettre a été écrite à l’église « à Éphèse ». En Actes 18-20, tu peux lire beaucoup de choses sur cette ville. Paul y a prêché l’évangile. Il y a passé trois ans (Act 20:31) et a rencontré beaucoup d’opposition (Act 19:23-31). Après son départ, il n’abandonne pas cette église à son sort. Il montre son attention à leur égard par l’intermédiaire de Timothée (1Tim 1:3) et lorsque ce dernier ne peut plus être là, il envoie Tychique (2Tim 4:12).
Paul a aussi été témoin de la façon dont l’église à Éphèse a fini par s’éloigner d’une vie conforme à ses privilèges particuliers. Il en a personnellement ressenti la douleur. En effet, parmi ceux qui, en Asie, se sont détournés de lui, se trouvaient aussi les croyants à Éphèse (2Tim 1:15).
Nous trouvons la dernière mention d’Éphèse dans la lettre de l’apôtre Jean en Apocalypse 2 (Apo 2:1-7). Ce que Jean y écrit montre que la déchéance a commencé, la déchéance qui allait se produire dans l’église chrétienne au cours des siècles et qui est maintenant presque a son comble : l’abandon du premier, du principal amour pour le Seigneur Jésus (Apo 2:4). Cela rejoint ce que Paul avait prévu et dont il avait averti l’église à Éphèse en Actes 20 (Act 20:29-30).
V2. Il devait avoir cela à l’esprit lorsqu’il a souhaité aux saints et aux fidèles « grâce » et « paix ». Pas n’importe quelles grâce et paix, mais « grâce et paix ..., de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ». En Actes 20, il les a déjà recommandés « à Dieu et à la parole de sa grâce » (Act 20:32). Il sait que l’avenir ne s’annonce pas radieux lorsqu’il s’agit de s’accrocher aux nombreuses bénédictions mises en avant dans cette lettre. Quel encouragement alors, même pour toi et moi, d’être sûr que grâce et paix des personnes divines abonderont toujours.
Si tu vis dans un lien vivant avec Dieu en tant que Père et avec Jésus en tant que Seigneur et Christ, tu peux savoir que tu es entouré de grâce. Par conséquent, tu feras l’expérience de la paix dans ton cœur, avec laquelle tu pourras traverser les périodes les plus sombres. La lettre commence et se termine par la grâce et la paix (Éph 6:23-24). N’est-il pas beau de voir que tout le contenu de cette lettre est ainsi pris en sandwich, pour ainsi dire, entre ‘grâce et paix’ ?
Relis Éphésiens 1:1-2.
À méditer : Que te disent ‘grâce’ et ‘paix’ ?
3 Bénédiction spirituelle
3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ,
Ce verset commence par une longue phrase qui se poursuit jusqu’au verset 14. À partir du verset 3, un flot ininterrompu de bénédictions t’envahit. C’est comme si Paul ne s’arrêtait pour respirer qu’après le verset 14. Dans cette section, tu découvres la source, le centre, le domaine, la nature, le début et le but de toutes ces bénédictions.
Tu peux diviser cette section en trois parties. Chaque partie se termine par une louange à la gloire de Dieu :
1. le verset 6 clôt la partie qui traite de la volonté de Dieu (versets 3-6) ;
2. le verset 12 conclut la partie qui se concentre sur l’œuvre du Fils (versets 7-12) ;
3. enfin, le verset 14 conclut la partie qui traite du Saint Esprit (versets 13-14).
Tu peux constater que les trois personnes de la Déité, c’est-à-dire du Dieu trinitaire, sont impliquées dans les bénédictions du chrétien.
Lorsque, après les paroles d’introduction (versets 1-2), Paul veut commencer à écrire au sujet des bénédictions du chrétien, c’est d’abord une louange à Dieu qui monte de son cœur. Il est profondément impressionné par tout ce que lui – et chaque chrétien – a reçu de Dieu. Pour cela, il loue et honore Dieu. Quel merveilleux début ! Avec le « béni » qu’il prononce, il veut exprimer que l’on ne peut dire que de bonnes choses de Dieu. En effet, bénir signifie ‘dire du bien’.
Il appelle ici Dieu « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Dieu est considéré ici comme étant à la fois Dieu et Père. Ce sont les deux relations qu’Il entretient avec son Fils. Ce sont aussi les deux relations qu’Il entretient avec le croyant. Il est aussi le Dieu et Père de chacun de ses enfants. Le Fils est « notre Seigneur Jésus Christ ». Paul L’appelle par son nom complet :
1. Il est « Seigneur » ; Il a toute autorité.
2. Il est « Jésus », c’est le nom qu’on Lui a donné à sa naissance (Mt 1:21), ce qui indique son abaissement et son humilité.
3. Il est « Christ », ce qui signifie ‘Oint’. Ce nom exprime qu’en Lui, Dieu va accomplir tous ses desseins, tandis que Christ lui-même est au centre de ces desseins.
Les deux noms par lesquels Dieu est appelé se réfèrent à sa relation avec le Seigneur Jésus. Pour le Seigneur Jésus en tant qu’Homme, Il est Dieu. Sur la terre, Il L’appelle ‘mon Dieu’. Pour Lui, en tant que Fils éternel, Il est Père. En Jean 20, le Seigneur appelle les deux noms et Il relie les disciples à lui-même lorsqu’Il dit : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20:17b). En mentionnant ces noms, Il pointe en germe les bénédictions spécifiquement chrétiennes qui en découlent.
Ces noms de Dieu, liés à son Fils, constituent le point de départ de la lettre que nous avons maintenant sous les yeux. Nos bénédictions sont liées à ces deux noms. Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ est la source absolue de toutes nos bénédictions.
Les croyants de l’Ancien Testament ne connaissaient pas Dieu de cette façon. Il n’y avait pas non plus un Seigneur ressuscité et glorifié, et c’est avec Lui dans cette position que les bénédictions de cette lettre sont liées. Le Seigneur ressuscité et glorifié par Dieu en est le centre. Et nous y avons pris part grâce à notre lien à la fois avec Dieu le Père et avec le Seigneur Jésus Christ. Nous y avons pris part parce que ces bénédictions ne nous sont pas seulement promises, mais sont aussi déjà en notre possession. Il n’est pas dit que Dieu veut nous bénir, mais qu’il nous a bénis.
Nous pouvons maintenant commencer à examiner la nature de ces bénédictions. Il est dit qu’il s’agit de « toute bénédiction spirituelle ». Ce que cela signifie devient clair si nous faisons une comparaison avec les bénédictions d’Israël. Si Israël était obéissant, ils pouvaient compter sur les bénédictions venant de la terre et du sol (Deu 8:7-10). Leurs bénédictions sont promises sous conditions et elles sont matérielles. Tu peux les saisir avec tes mains.
La bénédiction du chrétien est spirituelle. Tu ne peux pas saisir cette bénédiction avec tes mains ; tu ne peux la ‘saisir’ que de manière spirituelle, c’est-à-dire avec ton cœur (versets 17-18). Il n’y a pas non plus de condition à son obtention. ‘La bénédiction spirituelle’ est la part inconditionnelle de chaque chrétien. Petit rappel : ce qui est posé comme condition, c’est que cette bénédiction ne doit profiter qu’aux « saints et aux fidèles » (verset 1).
La comparaison avec Israël est aussi éclairante en ce qui concerne le domaine où se trouve la bénédiction. La bénédiction d’Israël se trouvait sur la terre, là où ils se tenaient avec leurs pieds (Jos 1:3). Celle du chrétien se situe « dans les lieux célestes », avec la précision supplémentaire « en Christ ». Cet ajout est au cœur de toutes les bénédictions reçues. Aucune bénédiction ne nous est accordée en dehors du Christ.
Pour Dieu et le Père, tout est lié à Lui, l’Homme de son bon plaisir, qui a accompli toute sa volonté. Tout ce qu’un Dieu tout-puissant pouvait penser à donner en récompense de ce que le Seigneur Jésus a fait, Dieu le Lui a donné (Mt 11:27a ; Jn 3:35 ; 13:3). Or, le grand miracle de la grâce, c’est que quiconque croit en Lui (verset 13) partage ce qui Lui a été donné (Jn 17:22,26).
Il y a encore un mot que je veux souligner avant de passer au verset suivant, c’est le mot « toute ». De ce qui précède on peut tirer la conclusion que Dieu n’a retenu aucune bénédiction, mais ce « toute » le souligne encore davantage. Une plénitude de bénédictions est la part de chacun qui est « en Christ ». Le fait qu’il s’agisse d’une plénitude ressort aussi du mot « bénédiction », qui est au singulier.
Cette plénitude de bénédiction peut aussi se résumer de cette façon : la vie éternelle. Quiconque croit au Seigneur Jésus a reçu la vie éternelle (Jn 3:14-16). En 1 Jean 5, il est dit de Lui, le Fils : « Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1Jn 5:20). Quiconque a la vie éternelle, a le Fils comme vie. La conclusion est que tous ceux qui croient partagent tout ce qui est du Fils.
Si tu regardes comment Jean aborde la bénédiction et comment Paul le fait, on peut noter une différence. Jean parle de la vie, du Fils, qui est en nous. Paul parle du fait que nous sommes dans le Fils, en Christ, et que c’est dans cette position que nous avons reçu nos bénédictions. Cela ne se contredit pas, mais se complète.
Pour conclure cette section, permets-moi de souligner que de nombreux chrétiens ne sont pas conscients des richesses qu’ils possèdent en Christ. Ils sont comme cette vieille femme qui a reçu un chèque avec une grosse somme d’argent de son fils à l’étranger. Elle ne savait pas quoi en faire. Elle pensait que c’était un beau morceau de papier et la seule valeur qu’il avait pour elle était de réaliser qu’il venait de son fils. Elle a accroché le chèque au mur, c’est tout ce qu’elle en a fait. Mais ce n’était pas la raison pour laquelle son fils avait envoyé le chèque. Il voulait qu’elle l’encaisse pour continuer à vivre sans souci.
L’exemple ne va pas jusqu’au bout, mais il met en évidence la façon dont beaucoup de chrétiens considèrent les bénédictions données par Dieu. J’espère de tout cœur qu’il n’en est pas ainsi pour toi, mais que tu finiras par apprécier tout ce que Dieu, en Christ, t’a aussi donné. Et ce que Dieu a donné t’est amplement présenté et étalé dans cette lettre.
Relis Éphésiens 1:3.
À méditer : À quoi penses-tu quand tu entends le nom « Dieu » et à quoi penses-tu quand tu entends le nom « Père » ?
4 Élu
4 selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui en amour,
Après que Paul a parlé de la bénédiction en termes généraux au verset 3, il commence à la décortiquer au verset 4. Ce verset commence par l’éternité qui est derrière nous : « avant la fondation du monde », et se termine dans l’éternité qui est devant nous, lorsque nous sommes avec Dieu : « devant lui ». Même dans le présent, ce verset s’applique déjà. Quand il dit « pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui en amour », cela signifie qu’Il nous voit ainsi aussi maintenant. C’est ainsi que Dieu nous regarde. C’est ainsi qu’Il l’a voulu, c’est son dessein et c’est ainsi que cela s’est passé.
Pour quelle raison Dieu a-t-il de décider et d’agir ainsi ? Il ne la trouve pas en nous. Le premier verset d’Éphésiens 2 dit que nous étions morts dans nos fautes et nos péchés (Éph 2:1). Il n’y a rien à faire avec quelqu’un qui est mort. C’est pourquoi Il ne trouve pas la cause dans quoi que ce soit de l’homme, toi ou moi, mais en lui-même et en son Fils. Car Dieu nous a élus « en lui », c’est-à-dire en Christ. Christ a toujours été la joie de Dieu dans l’éternité. Maintenant, il a plu à Dieu d’inclure d’autres personnes dans la communion parfaite qui a toujours existé entre Lui et son Fils.
Son intention a toujours été qu’Il puisse aussi jouir des autres comme Il le fait de son Fils. Cela ne peut pas se produire en dehors du Fils. Il faut donc que ce soit dans le Fils. Comme chaque homme est par nature « dans l’Adam » – c’est-à-dire vu dans ce premier homme, comme inséparable de lui – Dieu a déterminé que chaque croyant est inséparable de son Fils et est vu en Lui.
Il a déterminé cela dans l’éternité, avant que le ciel et la terre ne soient créés. Il n’y avait alors rien d’autre que le Père, le Fils et le Saint Esprit et un amour parfait entre eux. Le Seigneur Jésus y fait référence et demande sur cette base : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jn 17:24). Avant la fondation du monde, Dieu a élu des personnes parmi celles qui vivraient sur la terre pour les avoir avec lui.
La raison de cette action de Dieu est son amour pour son Fils. Tu peux le voir d’après le « en lui » au début de ce verset. Lorsque tu commences à réfléchir à l’élection, de nombreuses questions peuvent surgir dans ton esprit. Tu peux te demander : Pourquoi suis-je élu alors que tant d’autres ne le sont pas ? Alors, tous ces autres sont-ils élus pour être perdus ?
Quelques remarques peuvent t’aider. La première est que personne n’est élu pour être perdu. Chaque personne est perdue et jugée à cause de ses propres péchés : « Car tous ont péché et sont privés de [ou : n’atteignent pas à] la gloire de Dieu » (Rom 3:23). Si Dieu soustrait des personnes à ce jugement malgré ce jugement général, ce n’est pas injuste de sa part, mais sa miséricorde souveraine.
Deuxièmement, regardez Israël. Cette nation a été choisie par Dieu parmi toutes les nations pour être son peuple. Il l’a fait simplement sur la base de son propre amour pour eux (Deu 7:7-8). Est-ce-que cela signifie qu’Il ne voulait plus rien avoir à faire avec les autres nations ? Non, au contraire, il voulait qu’Israël soit un témoignage pour ces autres nations. En conséquence, elles pourraient aussi parvenir à la connaissance du seul et véritable Dieu. Il suffit de lire le livre de Jonas.
L’élection est quelque chose qui procède entièrement de Dieu, quelle que soit la condition de l’homme. Vous devez appartenir à Dieu pour la comprendre. C’est donc une vérité qui ne peut être comprise que par les croyants. Il faut dire à l’incrédule de se repentir, sinon il sera perdu.
Pour illustrer cela, voici un exemple. Au-dessus d’une porte est accroché un panneau disant que tout le monde est invité à entrer pour recevoir un grand cadeau. Beaucoup passent devant. Quelques-uns entrent. Ceux qui sont entrés, lorsqu’ils se retournent, voient un panneau accroché à l’intérieur, au-dessus de la porte, qui dit : ‘Tu es élu.’ Cela montre clairement que la vérité de l’élection ne concerne que ceux qui sont ‘à l’intérieur’.
Revenons maintenant à l’expression « avant la fondation du monde ». Le fait que rien de la création ne pouvait être vu à ce moment-là n’est pas un problème pour Dieu. Il est au-dessus du temps. Pour Lui, il est toujours le présent. Il sait exactement ce qui se passera dans une heure ou dans un siècle. Lorsqu’Il regarde vers l’avenir, l’avenir est présent pour lui. C’est simplement l’une des exaltations par lesquelles Il est Dieu. Écoutez ce qu’Il dit dans le livre d’Ésaïe : « Souvenez-vous des premières choses de jadis. Car moi, je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre ; [je suis] Dieu, et il n’y en a pas comme moi, déclarant dès le commencement ce qui sera à la fin, et dès les temps anciens ce qui n’a pas été fait » (Ésa 46:9-10a). Pour toi et moi, cela dépasse notre entendement, mais nous pouvons y croire et l’admirer.
C’est déjà impressionnant d’avoir un œil pour la majesté de Dieu. Cela devient encore plus impressionnant quand tu commences à découvrir que Dieu, dans sa souveraineté, a aussi pensé à toi et à moi personnellement pour nous avoir pour lui-même. Cela ne s’explique pas. Tu ne peux que te mettre à genoux et L’adorer pour cela. Après tout, comment pourrais-tu expliquer qu’il t’ait élu parmi tous ces milliards d’êtres humains à une position aussi exaltée : « devant lui » ? Cela montre clairement que cette bénédiction n’a son origine que dans le cœur de Dieu lui-même.
Le fait que la bénédiction de l’élection ait été établie avant la fondation du monde signifie que le péché qui est entré dans le monde ne peut avoir aucune influence sur elle. Dieu n’est pas surpris par le fait que des personnes qu’il a élues soient devenues des pécheurs. Ce problème n’est pas mentionné ici. Paul l’abordera en Éphésiens 2. Pourtant, le péché est supposé ici. Nous le constatons lorsque nous laissons poindre le fait que Dieu nous veut « saints et irréprochables » devant Lui. Quiconque entre en présence de Dieu doit correspondre totalement à ce qu’Il est dans sa sainteté, c’est-à-dire sans aucune tache dû au péché.
C’est pourquoi Il a décidé que tous ceux à qui Il donne cette place doivent être « saints et irréprochables ». ‘Saint’ signifie ‘mis à part dans le but d’être devant Dieu’. ‘Irréprochable’ signifie qu’aucune tache dû au péché n’est présente, parfaitement apte à être en présence de Dieu, qui ne peut ni voir ni tolérer le péché. Ainsi, l’exigence de la sainteté et de la justice de Dieu a été satisfaite. Nous verrons au verset 7 de quelle manière cela a été fait. On pourrait dire qu’avec cette partie de l’intention de Dieu, « le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons : Dieu est lumière et il n’y a en lui aucunes ténèbres » (1Jn 1:5) a été accompli.
Pourtant, Dieu ne peut pas être satisfait de cela. Non seulement Il ne veut pas seulement qu’aucune mauvaise chose ne soit présente en nous (ce qui est négatif), mais Il veut aussi que nous nous sentions chez nous dans son amour (ce qui est positif). Il nous a fait entrer dans une atmosphère qui respire l’amour pur, c’est-à-dire Divin. Dieu n’est pas satisfait tant qu’Il n’est pas aussi clairement exprimé que son intention est en parfait accord avec sa nature d’amour. Celui qui est en présence de Dieu voit la sainteté et l’amour partout où il regarde.
Relis Éphésiens 1:4.
À méditer : Réfléchis à la raison pour laquelle Dieu t’a élu et remercie-Le de l’avoir fait.
5 - 6 Prédestiné
5 nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, 6 à la louange de la gloire de sa grâce dans laquelle il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé.
Au verset 4, il est question de la place que nous occupons maintenant pour Dieu. Nous pouvons maintenant nous tenir en présence de Dieu sans crainte parce qu’Il nous a rendus aptes à le faire. Il ne voit plus rien en nous qui soit contraire à sa nature, qui est lumière et amour.
V5. Le verset 5 va encore plus loin. Il y est question de la relation dans laquelle nous nous trouvons maintenant vis-à-vis de Dieu. Il s’agit de la filiation. Pour être clair, lorsqu’il parle de filiation et de fils, cela s’applique aussi bien aux hommes croyants qu’aux femmes croyantes. Dieu nous a aussi destinés « pré », à l’avance, avant la fondation du monde. On peut parler d’une « prédestination ».
Alors que « pré » regarde en arrière, « destiné » nous permet de regarder en avant. C’est là que nous voyons le but du plan de Dieu, à savoir qu’Il veut nous avoir comme fils pour lui-même. Le mot « adoption » – c.-à-d. : que nous recevions la position de fils comme don – apparaît plus souvent (Rom 8:15,23 ; 9:4 ; Gal 4:5). Dieu t’a placé en tant que fils pour Lui. Dans cette relation, tu es maintenant placé pour Lui. C’est incompréhensible, mais c’est vrai !
Dieu a beaucoup d’anges autour de Lui et ils Le servent, mais en eux, Dieu le Père ne peut jamais trouver cette joie qu’Il trouve dans le Fils. Il ne trouve cette joie que dans le Fils ainsi que dans ceux qui sont associés au Fils et qui se tiennent donc dans la même relation avec Lui que le Fils.
Notez que cette fois-ci, il n’est pas dit ‘en Jésus Christ’, mais « par Jésus Christ ». En ce qui concerne la relation dans laquelle nous nous tenons pour Dieu en tant que fils, nous ne sommes pas égaux au Fils. Il y aura toujours une distinction entre celui qui est le Fils éternel, et nous qui avons été faits fils parce que nous ne l’étions pas. Tu peux aussi voir cette distinction en Jean 20 où le Seigneur Jésus dit : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20:17b) et non : ‘Je monte vers notre Père et vers notre Dieu.’
En nous adoptant comme fils, Dieu fait bien plus que répondre au besoin dans lequel nous nous trouvions à cause de nos péchés. Pour ce dernier, le pardon aurait été suffisant. Mais tu sais : il s’agit ici des désirs du propre cœur de Dieu et non de notre besoin. Pour satisfaire ce désir, il a « adopté » des fils. Il a pris dans sa famille des gens qui n’avaient droit à rien et les a placés pour Lui en tant que fils.
En plus d’être fils, tu es aussi enfant de Dieu. Il s’agit de désignations différentes qui indiquent toutes deux une relation particulière avec Dieu. Tu ne deviens pas un « fils » seulement lorsque tu atteins l’âge adulte. Tu es à la fois enfant et fils à partir du moment de ta conversion. Enfant de Dieu indique que tu es né de Dieu et que tu as reçu sa nature. Dans la filiation, nous voyons le désir de Dieu d’être en communion avec ses enfants. Tu peux profiter de tes enfants ; avec ton fils, tu peux aussi discuter de certains sujets. Être fils, c’est partager les mêmes centres d’intérêt. C’est à cela que Dieu a pensé en nous adoptant comme ses fils.
Lorsqu’il l’a fait, il a agi « selon le bon plaisir de sa volonté ». C’est une autre belle expression qui indique comment Dieu est arrivé à cette action. S’il l’avait fait seulement parce qu’Il le voulait, cela aurait souligné sa souveraineté, mais son motif intérieur serait resté caché. C’est pourquoi le « bon plaisir » est attaché à sa volonté. Il montre la joie avec laquelle Dieu accomplit sa volonté.
Un merveilleux exemple de ce mot se trouve dans les évangiles. Tu y entends à plusieurs reprises : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mt 3:17 ; 17:5). Dans cette déclaration, tu entends à quel point le Père se réjouit de son Fils. Cette joie est celle du Père parce que le Seigneur Jésus, en tant qu’Homme sur la terre, fait parfaitement ce qu’Il veut. Le Seigneur Jésus dit à ce sujet : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jn 4:34). Le motif de l’action du Père se trouve dans le bon plaisir qu’il a dans le Seigneur Jésus.
V6. Son but en agissant ainsi est : « La louange de la gloire de sa grâce. » Pas seulement « sa grâce », mais « la gloire de sa grâce ». Sa grâce serait déjà devenue visible s’Il nous avait pardonné nos péchés. Nous avions mérité le jugement, l’enfer. S’Il ne nous punit pas avec ce jugement mérité, mais qu’Il nous en délivre, nous Lui donnerions déjà des louanges et des honneurs éternels pour cela. Mais comme tu l’as vu, Il avait un plan bien plus élevé pour nous. Nous pouvons être avec Lui en tant que fils. Par conséquent, il ne s’agit plus seulement de « sa grâce », mais de « la gloire de sa grâce ».
Comme indiqué au verset 3, ceci met fin à la première partie de la section des versets 1-14. La section qui suit montre maintenant ce que Dieu a fait pour nous donner cette place glorieuse pour lui-même et quelles en sont les conséquences dans l’avenir. Cette section se termine au verset 12, à nouveau avec la « louange de sa gloire ».
Jusqu’à présent, tu as entendu parler de l’intention de Dieu. Dans la section qui suit, Paul montre les étapes que Dieu a franchi pour ainsi dire, pour aboutir dans ce qu’Il s’est proposé de réaliser. La première étape est la suivante : « Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé. » Il s’agit là d’une autre expression merveilleuse. Cela fait référence à la faveur dans laquelle nous nous trouvons maintenant en présence de Dieu (Rom 5:2).
Toi et moi, nous ne sommes pas agréables en nous-mêmes. Nous le sommes devenus parce que Dieu nous regarde en son Fils, qui est ici désigné par le mot significatif « Bien-aimé ». Il n’est pas dit « en Christ » ou « en Lui » comme dans les versets précédents. Cela ne suffirait pas ici. Il ne s’agit pas de la position que le Seigneur Jésus occupe auprès de Dieu. Non, il s’agit de savoir qui le Seigneur Jésus lui-même est pour Dieu.
Le mot « Bien-aimé » montre à quel point le Seigneur Jésus est l’objet spécial de l’affection et du plaisir de Dieu. Tout l’amour du Père se concentre sur son Fils. Il en était déjà ainsi dans l’éternité. Pendant sa vie sur la terre, le Seigneur Jésus a donné au Père une raison supplémentaire de L’aimer. Tu peux lire cela en Jean 10 : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne » (Jn 10:17). Il fait ainsi référence à l’œuvre qu’Il allait accomplir sur la croix. Il y glorifierait le Père au-delà de toute mesure. Cela donnait au Père une nouvelle raison de L’aimer. Et en Lui, le Bien-aimé du Père, nous sommes bénis.
Dans l’Ancien Testament, tu trouves une belle image de cela. Tu lis en Lévitique 1 ce qui concerne l’holocauste. Cela représente le Seigneur Jésus dans sa pleine consécration à Dieu. Puis, en Lévitique 7, il est dit : « Et quant au sacrificateur qui présentera l’holocauste de quelqu’un, la peau de l’holocauste qu’il aura présenté sera pour le sacrificateur : elle lui appartient » (Lév 7:8). Tu vois ici en image ce que nous lisons dans cette lettre. Le sacrificateur reçoit la peau de l’holocauste ; il peut s’en revêtir.
C’est aussi le cas du croyant aujourd’hui. Le sacrificateur représente le croyant qui raconte à Dieu ce que le Seigneur Jésus a fait pour lui – c’est ce que nous comprenons maintenant par ‘offrir’ ou ‘sacrifier’. Le croyant qui agit ainsi peut savoir qu’il est « rendu agréable dans le Bien-aimé ». C’est ainsi que le Père voit le Seigneur Jésus lorsqu’Il nous voit, car Il nous voit revêtus de Lui.
Relis Éphésiens 1:5-6.
À méditer : Pourquoi Dieu t’a-t-il voulu comme fils ?
7 - 9 Le mystère de la volonté de Dieu
7 En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes selon les richesses de sa grâce, 8 [grâce] qu’il a fait abonder envers nous en toute sagesse et intelligence, 9 nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon plaisir – ce qu’il s’est proposé en lui-même
V7. Dans ces versets, nous voyons les étapes suivantes que Dieu a pris pour réaliser son dessein. Dans la section qui suit, Paul montre les étapes que Dieu a franchi, pour ainsi dire, pour réaliser ce qu’Il s’est proposé. Nous avons déjà vu que Dieu nous a « rendus agréables dans le Bien-aimé ». Nous lisons maintenant ce que nous avons encore reçu d’autre dans ce Bien-aimé, car c’est à Lui que se réfère le « en lui » au début du verset 7. Nous avons aussi en lui « la rédemption » et « le pardon ». Tu peux dire que ce sont les moyens par lesquels la volonté de Dieu a pu s’accomplir à notre égard. La rédemption et le pardon ont été réalisés grâce à l’œuvre du Christ. Tous deux étaient nécessaires parce que le péché était entré dans le monde.
« La rédemption » était nécessaire parce que nous étions complètement sous l’emprise du péché. La rédemption veut dire: Rachat au prix d’une rançon, suivi d’une délivrance. La rédemption du croyant, auparavant esclave du péché (Rom 3:24 ; 1Cor 1:30), est éternelle et a été obtenue par le sang de Christ (Col 1:14 ; Éph 1:7 ; Héb 9:12).
Nous ne pouvions pas nous libérer nous-mêmes, mais c’est grâce au sang de Christ que la rédemption a pu avoir lieu. Cela est magnifiquement illustré en Exode 12. Le peuple d’Israël est en esclavage en Égypte et Dieu va l’en délivrer. La base de cette rédemption est le sang d’un agneau qui devait être égorgé. En Exode 12, tu peux lire ce que les Israélites ont dû faire avec ce sang et ce que cela signifiait pour Dieu (Exo 12:2-13). En vertu du sang, le jugement ne s’abat pas sur l’Israélite et la rédemption libère aussi du pouvoir de l’Égypte.
Tu auras compris que l’agneau en Égypte est une image de l’Agneau de Dieu, le Seigneur Jésus. Ce que tu méritais, Il l’a subi à ta place. En Lui, tu as été racheté, en Lui, tu as reçu la rédemption.
En dehors de la rédemption, « le pardon » de tes fautes était aussi nécessaire. Non seulement tu étais sous l’emprise du péché, mais tu en vivais. Tes actes le montrent clairement. Ce que tu as fait était en tout point une transgression de ce que Dieu a dit. Les fautes ou les transgressions appellent toujours une punition. Il est merveilleux que Dieu ne t’ait pas puni pour cela, mais son propre Fils. En Lui, tu as reçu le pardon.
Bien que la rédemption et le pardon t’aient apporté ce dont tu avais besoin, ce n’est pas ton besoin qui est au premier plan ici. Non, c’est l’intention du Saint Esprit de souligner dans la rédemption et le pardon « les richesses de sa grâce », c’est-à-dire la grâce de Dieu. De cette façon, le cœur et les pensées de Dieu sont exprimés.
Dans ce verset, où nous sommes impliqués avec nos péchés, « les richesses de sa grâce » sont exprimées. Au verset 6, où tout tourne autour de Dieu seul, c’est « la gloire de sa grâce ». Les richesses de sa grâce sont opposées à la pauvreté de nos péchés dans laquelle nous nous trouvions. De plus, ce n’est pas seulement la grâce qui fournit ce qui est nécessaire. Dieu ne pourvoit pas à la mesure de nos besoins, mais bien plus. Il fournit selon ses richesses.
V8. Cette richesse est exprimée aux versets 8-9. Là, tu vois le pécheur mort et impuissant (toi !) élevé à une telle hauteur qu’il (toi !) obtient un aperçu des secrets du cœur de Dieu afin qu’il (toi !) puisse les partager avec Lui. Encore une fois, il s’agit des plans de Dieu qu’Il avait dans son cœur depuis l’éternité, mais dont la complète réalisation est encore à venir.
Il s’agit de quelque chose de différent de ce que tu as vu jusqu’à présent, à savoir ce qui était dans le cœur de Dieu pour toi et qu’Il a aussi réalisé. Tu y as une part : tu as été béni de toute bénédiction spirituelle ; tu as été élu ; Dieu te considère comme saint et irréprochable ; Il t’a adopté comme fils ; tu as été rendu agréable dans le Bien-aimé ; Il t’a racheté et pardonné. Tout est là, aux versets 3-7. Tout cela est tout à fait vrai.
Et, comme si cela ne suffisait pas, Il y a encore d’autres bénédictions qui t’attendent. Celles-ci te sont maintenant présentées. Il veut que tu les partages aussi, afin que tu puisses déjà commencer à te réjouir de ce qui est encore à venir. Afin de partager avec toi ce qu’Il a dans le cœur, Il a, dans l’abondance des richesses de sa grâce, mis à ta disposition « toute sagesse et intelligence ». Comment pourrions-nous comprendre quoi que ce soit aux plans et aux actes de Dieu si lui-même ne nous en donnait pas la capacité ? Ici aussi, tu trouves l’abondance : Dieu ne donne pas un peu de sagesse et d’intelligence, mais « tout ».
Il sait exactement ce qui est nécessaire pour nous faire entrer dans les plans de son cœur. Pour cela, Il a d’abord fait de nous des fils. Comme tu t’en souviendras, Il a fait cela précisément pour pouvoir partager ses pensées avec nous. En tant que fils, il nous a ‘élevés’ dans une position où Il peut nous parler à son niveau. Ce faisant, Il nous a donné « toute sagesse et intelligence ». Tu peux vouloir faire connaître quelque chose, mais si ton ‘public cible’ ne le comprend pas, cela ne te servira pas à grand-chose. Ce n’est donc pas ainsi que Dieu a procédé.
V9. Dieu nous a donné sagesse et intelligence parce qu’Il nous « a fait connaître le mystère de sa volonté ». Tu as ici ce que Dieu veut partager avec nous. Ce sont des choses qu’Il n’a jamais dites à personne auparavant, ni même aux membres de son peuple dans l’Ancien Testament. Ce que contient ce mystère se trouve aux versets 10-11. Il s’agit du règne du Seigneur Jésus sur toutes choses.
Maintenant, tu pourrais dire : ‘Mais ce n’était sûrement pas une chose cachée ; cela était sûrement aussi connu dans l’Ancien Testament ?’. Et tu pourrais alors te référer au Psaume 8 (Psa 8:7-9) pour cela, par exemple. Tu as raison sur ce point. Pourtant, ce n’est pas de ce mystère dont il est question ici. Ce mystère concerne le règne du Seigneur Jésus sur toutes choses avec l’église. Cela n’est pas révélé dans l’Ancien Testament. L’apôtre Paul a reçu le ministère spécial de faire connaître ce mystère. En Éphésiens 3, il l’expliquera plus en détail.
Le mystère de l’unité entre le Seigneur Jésus et l’église est encore un mystère pour le monde. En 1 Jean 3, tu lis la même pensée : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » (1Jn 3:2a). Jean veut dire que le monde ne voit encore rien du fait que nous sommes enfants de Dieu. Le monde ne le verra que quand le Seigneur Jésus reviendra et nous avec Lui (Col 3:4 ; 2Th 1:7-10).
Le mystère n’est dévoilé qu’à ceux qui appartiennent à l’église. Malheureusement, même pour de nombreux membres de l’église, cette unité reste un mystère. Tous ceux qui croient que l’église est la continuation d’Israël ne réalisent pas que l’église a son origine et aussi son but dans le ciel. C’est précisément parce qu’ils se concentrent sur la terre que ces chrétiens ignorent le ‘bon plaisir’ de Dieu.
Dieu trouve sa joie à communiquer ces choses aux Siens en ce moment. Relis le verset 5 où tu lis au sujet du bon plaisir de Dieu. Là, c’est sa joie d’avoir des fils pour lui-même, maintenant aussi. Ici, c’est sa joie de faire connaître à ces fils ce qu’Il va faire avec le Christ et l’église dans le futur.
Dieu n’était pas du tout obligé de partager le secret de « ce qu’il s’est proposé en lui-même », avec nous, mais Il y tenait. Une fois de plus, l’accent est mis sur le fait que tout ce qu’Il s’est proposé en lui-même a son origine en lui-même. Il n’avait aucune obligation envers qui que ce soit de les faire connaître. Il aurait pu garder ce qu’Il s’est proposé lui-même. Pourtant, il les a révélées à un groupe de personnes qu’Il a lui-même choisies. N’est-ce pas un grand miracle que toi et moi puissions en faire partie ?
Relis Éphésiens 1:7-9.
À méditer : Reviens sur les étapes que Dieu a franchi pour réaliser ce qu’Il s’est proposé et remercie-Le pour chaque étape.
10 - 12 Tout réuni en un dans le Christ
10 pour l’administration de la plénitude des temps : tout réunir en un dans le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, en lui. 11 En lui, nous avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté, 12 afin que nous soyons à la louange de sa gloire, nous qui avons espéré à l’avance dans le Christ,
V10. Dans les versets qui nous occupent maintenant, Paul explique ce que signifient le mystère du verset 9. Le verset 10 montre clairement que Dieu réunira tout sous l’autorité du Christ. Le verset 11 nous apprend que nous sommes prédestinés à être nous aussi des héritiers en Christ.
Dieu réalisera ce qu’il s’est proposé dans « l’administration de la plénitude des temps ». Le mot « administration » aussi appelé ‘dispensation’ signifie ici la façon dont Dieu gère et gouverne quelque chose dans une période de temps particulière. Cela signifie que l’histoire de l’humanité est divisée en différentes ‘dispensations’ ou périodes.
La première période est ‘la dispensation de l’innocence’ qui désigne la période allant de la création à la chute. Dans cette dispensation, Dieu gouverne la création par l’intermédiaire d’Adam avant la chute. La dispensation suivante est celle sans loi. Il s’agit de la période allant d’Adam après la chute jusqu’à Moïse. Vient ensuite la période de la loi, qui s’étend de Moïse au Christ (Rom 5:13-14).
Chaque administration ou dispensation a ses propres caractéristiques. Toutes durent un certain temps. Pendant cette période, Dieu gouverne l’homme et sa création d’une manière appropriée à cette période. Dans toutes les dispensations, l’homme a désobéi à Dieu à plusieurs reprises. Ce faisant, l’homme a aussi perdu à plusieurs reprises la bénédiction que Dieu lui avait promise s’il Lui obéissait.
Mais maintenant, Dieu fait miroiter une administration ou dispensation appelée « la plénitude des temps ». C’est la période où toutes les dispensations précédentes trouveront leur plénitude, leur accomplissement. Soit dit en passant, il ne s’agit pas de la même chose que ce qui est appelé « l’accomplissement du temps » en Galates 4 (Gal 4:4). Là, la « plénitude » fait référence à la durée, c’est-à-dire au fait de devenir plein, d’un certain temps, après lequel le grand événement, la naissance du Seigneur Jésus, a lieu. Là, il fait référence à la longueur ou à la durée du temps.
Ici, au verset 10, il ne s’agit pas de la durée du temps, mais des caractéristiques d’une période de temps, c’est-à-dire de ce qu’implique cette administration qui va poindre. Il s’agit de ce qui caractérise la période de temps à venir. Dans les périodes précédentes, l’homme n’a cessé de tout corrompre. Dans la période à venir, cela n’arrivera pas. La garantie de cela réside dans celui à qui Dieu a confié la gouvernance dans cette période : Le Christ.
Comme mentionné, le règne du Christ n’est pas en soi un mystère. Le mystère qui sera alors public l’est, car nous voyons alors que l’administration, le gouvernement, est entre les mains à la fois de Christ et de l’église. Christ et l’église gouvernent alors tout « ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre ». C’est ce que l’on verra dans le royaume millénaire de paix ; le Christ en sera alors le Chef.
En Genèse 1-2, tu vois déjà que c’est l’intention de Dieu. Nous y voyons comment Dieu confie d’abord à Adam, en tant que chef de la création, la domination et la gouvernance de la création. Il lui donne ensuite Ève comme épouse à son côté. Ensemble, ils forment l’homme (Gen 1:27). Adam est devenu infidèle, mais Christ restera fidèle. Il régnera d’une manière qui sera parfaite à l’honneur et à la joie de Dieu et à la bénédiction de la création.
Le règne du Christ comprendra aussi plus de choses que celui d’Adam. Adam régnait sur la terre, le Christ régnera à la fois sur la terre et le ciel. Hébreux 1 dit que Dieu a établi le Seigneur Jésus comme « héritier de tout » (Héb 1:2). Il a reçu le droit à l’héritage grâce à son œuvre sur la croix du Calvaire. En Apocalypse 5, où tu Le vois en tant qu’Agneau, « qui se tenait là, comme immolé », le moment est venu où Il revendique le droit à l’héritage (Apo 5:1-6). Il en est digne !
V11. Mais à notre grande surprise, que voyons-nous ici, en Éphésiens 1 ? Qu’en Lui, « nous sommes aussi devenus héritiers » ! Cela dépasse certainement tes attentes les plus folles ! Nous ne serons pas les objets de la bénédiction, mais ceux qui la dispensent, avec le Seigneur Jésus. Nous ne sommes pas devenus un héritage, mais nous avons reçu un héritage avec le Seigneur Jésus. Nous sommes « héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (Rom 8:17). Nous avons même lu que nous avons été « prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté ».
Nous avons aussi rencontré l’expression « prédestiné » au verset 5. Là, il s’agit de la filiation. Tu vois donc à quel point « héritiers » et « adoption » sont étroitement liés dans l’intention de Dieu. Tu trouves aussi ce lien en Hébreux 1, où il est question du Fils (Héb 1:2), et en Galates 4, où il est question de nous (Gal 4:7 ; cf. Lc 15:11-12).
Dans « adoption », tu vois ici principalement la relation à Dieu, on pourrait dire le côté privé. Après tout, la filiation est pour Dieu lui-même. Dans « héritiers », tu vois surtout la relation à l’héritage, on peut dire le côté public. Oui, bientôt le monde sera bientôt gouverné publiquement par le Seigneur Jésus, avec nous. Il est alors venu pour être « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2Th 1:10).
Cela est compris dans « le dessein de sa volonté ». Au verset 5, Paul écrit sur « le bon plaisir de sa volonté » en rapport avec l’adoption, et au verset 9 sur « le mystère de sa volonté selon son bon plaisir » en rapport avec le gouvernement de Christ et de l’église. Tu vois maintenant qu’il y a aussi un « dessein de sa volonté ». Ces trois expressions ensemble rendent compte du fait que Dieu, dans son bon plaisir (verset 5), opère le mystère (verset 9) selon son dessein (verset 11).
Son dessein est immuable. Rien ni personne ne peut L’arrêter dans son action. Tu peux compter fermement sur le fait que tout se passera comme Il le veut. Nous avons besoin de cette assurance parce que nous parlons de quelque chose qui est encore à venir. La filiation est déjà ta portion maintenant, le mystère est déjà révélé maintenant, mais l’héritage est encore à venir.
V12. Et lorsque nous aurons pris possession de l’héritage, avec Christ, nous serons « à la louange de sa gloire ». À ce moment-là, nous serons un grand chant de louange à sa gloire. La gloire de Dieu se reflétera en nous. Par gloire de Dieu, tu peux penser à tous ses attributs exquis. Ils deviendront visibles en nous, en tous ceux qui sont fils et héritiers. Dans chaque personne de cette multitude innombrable, quelque chose de la gloire de Dieu, de ses excellences, sera visible. Comme Il doit être grand, Lui qui a une telle gloire ! Combien grande doit être la louange qui Lui sera donnée pour cela.
La question se pose maintenant de savoir qui est visé par « nous qui avons espéré d’avance dans le Christ ». Je pense que Paul fait ici référence aux Juifs qui croient dans le Christ, qui mettent leur confiance en Lui avant qu’Il n’apparaisse publiquement. Dans ce « nous », Paul s’inclut lui-même, car il est lui aussi Juif de naissance. J’en dirai plus sur ce « nous » dans la section suivante.
Relis Éphésiens 1:10-12.
À méditer : Le mystère a été révélé. Raconte avec tes propres mots ce que signifie ce mystère.
13 - 14 Scellé du Saint Esprit
13 en qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut – en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse 14 qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire.
V13. J’ai dit que je dirais quelque chose de plus sur le mot « nous » que Paul utilise au verset 12. Je le fais en réponse au changement de « nous » au verset 12 à « vous » ici au verset 13. J’ai déjà mentionné qu’au verset 12, Paul parle principalement des Juifs qui sont déjà reliés au Seigneur Jésus par la foi en Lui. À eux s’applique déjà maintenant ce qui est encore à venir pour Israël en tant que peuple. Le peuple doit encore venir à la repentance et à la conversion. Cela se produira lorsque le Seigneur Jésus reviendra pour régner sur la terre. Le peuple regardera alors celui qu’il aura percé et acceptera son Christ en confessant ses péchés (Zac 12:10-13). Par « d’avance » au verset 12, on entend le temps présent, celui qui précède la période où Christ résidera visiblement sur la terre. Au présent, Il est vu par la foi seule.
Au verset 13, il est question des païens, désignés par « vous ». Eux aussi sont en Christ. Mais on ne peut pas dire d’eux qu’ils ont espéré « d’avance » en Christ. En Éphésiens 2, tu lis qu’avant leur conversion, ils étaient en dehors de tout (Éph 2:12). Maintenant qu’ils se sont convertis, ils ont part à l’héritage de Christ avec les Juifs croyants, ensemble ils sont devenus héritiers en Lui (verset 11).
Il n’est pas question que le païens qui vient à la foi obtienne une part des bénédictions promises à Israël. Il obtient, avec le Juif croyant, de partager les bénédictions spirituelles beaucoup plus élevées qui sont en relation avec l’adoption et le fait d’être un héritier. Nous avons déjà vu cela. Comme bénédiction supplémentaire, au verset 13, il y a aussi le sceau du Saint Esprit, avec Lequel le Juif croyant et le Gentil croyant sont tous deux scellés.
Avant d’en parler, Paul présente d’abord clairement la façon dont le Gentil a reçu le Saint Esprit. L’ordre est remarquable : d’abord entendre, puis croire, et enfin le sceau du Saint Esprit. Entendre d’abord et croire ensuite correspond à ce que nous lisons en Romains 10 : « Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » (Rom 10:14b). Et quelques versets plus loin en Romains 10, il est dit : « Ainsi la foi [vient] de ce qu’on entend – et ce qu’on entend par la parole de Dieu » (Rom 10:17). Ce qui dans la lettre aux Romains est « la parole de Dieu » est ici appelé « la parole de la vérité », avec l’ajout de « l’évangile de votre salut ». La Bible est « la parole de la vérité ». En elle, Dieu a révélé sa vérité, la vérité sur toutes choses.
Cette parole de la vérité signifie « l’évangile de votre salut » pour quiconque accepte cette parole. Évangile signifie ‘bonne nouvelle’ et naturellement, elle est cela pour un homme qui reconnaît que Dieu doit le juger en tant que pécheur. L’évangile lui offre le salut par la foi dans le Seigneur Jésus. Le contenu de l’évangile se trouve en 1 Corinthiens 15 : « Or je vous fais connaître, frères, l’évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, dans lequel aussi vous êtes, par lequel aussi vous êtes sauvés, ... Car je vous ai communiqué en tout premier lieu ce que j’ai aussi reçu : Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, et il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1Cor 15:1-4). L’évangile parle de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus.
En Romains 4, s’ajoute à cela le fait de croire « en celui qui [c’est Dieu] a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom 4:24b-25). Cela implique que par la foi dans le Seigneur Jésus qui a été livré à la mort par Dieu et est aussi ressuscité, une personne est sauvée.
Dieu appose son sceau sur chaque personne qui croit cela, comme preuve que cette personne Lui appartient. Ce sceau est le Saint Esprit. Dieu, le Saint Esprit, vient habiter dans cette personne. Le Seigneur Jésus dit du Saint Esprit en Jean 14 : « pour être avec vous éternellement » (Jn 14:16). Cela montre clairement que le sceau de la propriété de Dieu est indestructible.
L’Esprit de Dieu est appelé ici le « Saint Esprit de la promesse ». Cela ne fait pas tant référence au fait que le Saint Esprit est promis, mais il s’agit davantage de ce qui est associé au fait d’être scellé par le Saint Esprit. Le fait d’être scellé avec Lui implique une promesse.
V14. Cette promesse est exprimée dans ce qui suit. En effet, l’Esprit « est les arrhes de notre héritage ». Le fait qu’Il soit « les arrhes » implique que nous ne possédons pas encore cet héritage. Les arrhes sont une sorte de garantie que tu recevras dans le futur ce que tu n’as pas encore maintenant. En langage courant, la garantie est toujours inférieure à la chose elle-même. Ce n’est bien sûr pas le cas ici. Le fait que le Saint Esprit soit appelé ici « les arrhes » n’a de rapport qu’avec la certitude que le reste suivra quand même.
Parce qu’Il nous a été donné, nous pouvons dès à présent jouir de l’héritage, bien que nous ne puissions pas encore en prendre réellement possession. L’héritage est dans l’avenir. Le Seigneur Jésus lui-même n’a pas encore reçu l’héritage non plus. Tu lis en Hébreux 2 que le futur royaume terrestre Lui sera soumis (Héb 2:5-8). Ce n’est qu’à ce moment-là qu’Il régnera et que nous régnerons avec Lui.
Avant que cela n’arrive, quelque chose d’autre doit arriver à cet héritage. À savoir, ce nous lisons à propos de « la rédemption de la possession acquise ». Tu comprends que par « la possession acquise », on entend l’héritage. Cet héritage est déjà notre possession maintenant, mais il est encore sous la malédiction du péché. Cette malédiction doit d’abord être supprimée. Le Seigneur Jésus a fait ce qu’il fallait pour cela sur la croix. Il est devenu « malédiction » et a payé le prix pour supprimer la malédiction de la création. Par le péché du premier homme, Adam, une malédiction a été placée sur la création. Grâce à l’obéissance du deuxième Homme, Christ, cette malédiction sera abolie.
La possession acquise sera rachetée par celui qui en a gagné le droit. Apocalypse 5 précise aussi qui a droit à l’héritage – ce droit est décrit dans le livre – : le Seigneur Jésus Christ. Il est à la fois le Lion de la tribu de Juda (Apo 5:5) et l’Agneau « qui se tenait là, comme immolé » (Apo 5:6). Le Lion a vaincu en se laissant immoler comme l’Agneau.
Il prendra possession de l’héritage lorsque « l’administration de la plénitude des temps » sera arrivée (verset 10). En un sens, cela se produit au début du royaume de paix. C’est alors que Satan sera lié et que le péché sera maîtrisé. À la fin du royaume de paix, cependant, le péché sera complètement banni de la création. La parole de Jean le baptiste sera alors pleinement accomplie : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1:29).
Lorsque la possession acquise aura été rachetée et que l’église en aura reçu la gouvernance en même temps que le Christ, le dessein de Dieu sera achevé. La gloire de Dieu brillera alors d’un éclat qui ne s’éteindra jamais. Il recevra alors la louange de tout ce qui existe. La nouvelle création reflétera sa gloire et tout respirera sa louange. De tous les hommes, dans le ciel et sur la terre, sa gloire rayonnera et tous Le loueront. À lui la gloire pour l’éternité !
Relis Éphésiens 1:13-14.
À méditer : Remercie Dieu avec tes propres mots pour tout ce que tu as appris dans ces versets au sujet de ses plans avec et pour toi.
15 - 17 Foi et amour, sagesse et révélation
15 C’est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de la foi au Seigneur Jésus qui est en vous, et de l’amour que [vous avez] pour tous les saints, 16 je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention [de vous] dans mes prières, 17 afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne [l’]esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance,
V15. Ce verset commence la section finale d’Éphésiens 1, qui est une prière. L’apôtre Paul y prie pour les croyants d’Éphèse. Le contenu de sa prière est riche, instructif et aussi très nécessaire. Car c’est une chose de connaître les desseins de Dieu – Paul l’a expliqué aux versets 3-14 ; c’en est une autre de donner à tout cela une place dans ta vie. C’est pour cela que Paul va prier.
Il ne demande pas à Dieu de donner quelque chose aux croyants, mais juste qu’Il leur donne une meilleure compréhension de ce qu’ils possèdent déjà. Sa prière vise à focaliser les cœurs – « les yeux de votre cœur étant éclairés » (verset 18) – des croyants sur la source des desseins. Il veut que nous regardions au-delà de tous les dons impressionnants, vers la gloire et les richesses de celui qui les donne. Le croyant qui vit d’un lien conscient avec Lui verra de plus en plus « son appel », c’est-à-dire l’appel de Dieu (verset 18b), « son héritage », c’est-à-dire l’héritage de Dieu (verset 18b) et « sa puissance », c’est-à-dire la puissance de Dieu (verset 19a).
L’apôtre peut faire cette prière pour les Éphésiens parce que la bonne attitude est présente en eux. Il a entendu qu’ils croient au Seigneur Jésus et qu’ils aiment tous les saints. Tu te dis peut-être : ‘Qu’y a-t-il de spécial dans la foi au Seigneur Jésus ? C’est sûrement normal pour les croyants de faire cela ?’ Tu as raison, mais il est important de se rappeler que leur « foi au Seigneur Jésus » détermine aussi tout leur comportement.
Pour eux, la foi ne consiste pas seulement à être sauvé de l’enfer. L’autre jour, quelqu’un m’a dit : ‘Bien sûr que je crois, parce qu’on ne veut pas aller en enfer, n’est-ce pas ?’ Il s’agissait d’une personne qui s’était considérablement éloignée du Seigneur. Dans sa vie de tous les jours, il n’y avait plus aucune relation avec le Seigneur. Ce n’était pas le cas pour les Éphésiens. Pour eux, la foi signifie : vivre dans la confiance de la foi et la laisser imprégner tous les aspects de la vie. De nos jours, « la foi » est souvent accessoire. Elle est certes importante, mais elle ne contrôle pas tout et n’imprègne pas tout.
Si le Seigneur Jésus est l’objet principal de ta foi, tu auras aussi de l’amour pour tes frères et sœurs dans la foi. L’un découle de l’autre. Il n’y a pas de plus grande preuve de la foi vivante au Seigneur Jésus que l’amour pratique qui va vers les saints.
V16. Dès que Paul a entendu cela au sujet des Éphésiens, il a commencé à rendre grâce pour eux. As-tu aussi cette expérience, celle de commencer à rendre grâce pour des croyants en qui tu vois que le Seigneur Jésus est tout pour eux et qui s’engagent aussi pour leurs frères et sœurs ? Paul n’en reste pas à l’action de grâce, il y ajoute la prière d’intercession.
V17. L’apôtre s’adresse au « Dieu de notre Seigneur Jésus Christ ». En Éphésiens 3, on trouve une deuxième prière de sa part. Là, il s’adresse au « Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Éph 3:14). Là, il est question du Seigneur Jésus en tant que Fils du Père, de l’amour du Seigneur Jésus et du fait qu’Il fait sa demeure dans nos cœurs. Ici, il s’agit des desseins de Dieu et de la place qui nous a été donnée dans ces desseins.
J’ai déjà souligné la différence entre les deux en discutant du verset 3, où les deux noms sont mentionnés. Dieu est « le Dieu du Seigneur Jésus » en tant qu’Homme. Le Seigneur Jésus, parce qu’Il est Homme, peut partager avec les hommes les bénédictions qu’Il a reçu de Dieu. Toi et moi, nous ne pouvons être reliés à Lui que parce qu’Il s’est fait Homme. Le fait que cette prière concerne le Seigneur Jésus en tant qu’Homme peut aussi être déduit du fait qu’elle parle de sa résurrection des morts (verset 20). En tant qu’Homme, Il pouvait mourir, mais en tant que Dieu le Fils, Il ne le pouvait pas.
Paul prie ici le Dieu du Seigneur Jésus, le Dieu de l’Homme Jésus Christ, qui est au centre de toutes desseins de Dieu. Dieu n’a jamais conçu un plan à l’égard d’un homme ou d’une chose, pour le ciel ou pour la terre, dont le Seigneur Jésus n’est pas le centre. Nous le verrons plus clairement dans les versets suivants.
Si nous voulons comprendre comment Dieu nous a permis de participer à son appel et à son héritage, nous devrons surtout regarder sa puissance telle qu’elle s’est manifestée dans la résurrection du Seigneur Jésus. Car c’est cette puissance qui a aussi fait son œuvre en nous. Ce que Dieu a fait avec le Seigneur Jésus, Il l’a aussi fait avec nous.
Paul appelle aussi ce Dieu « le Père de gloire ». Cela signifie qu’Il est la source de la gloire et qu’elle vient de Lui, Il en est le Dispensateur. Pour avoir une bonne vue de la gloire du dessein de Dieu, Paul demande au Père de gloire de donner « l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance ».
Imagine : Dieu a déployé les pensées les plus profondes dans sa Parole. Nous pourrions les mémoriser, par exemple. Mais qu’en retirerions-nous s’Il ne nous avait pas donné la possibilité, la capacité, de comprendre ces choses ? Alors nous ne pourrions jamais non plus Le remercier et Le glorifier pour cela. Et après tout, le but de Dieu est que nous en arrivions là : à la louange de sa gloire.
Ce but n’est pas atteint en nous donnant un intellect pour connaître Dieu intellectuellement. Le connaître et Le comprendre ne peut se faire que par la voie de « l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance ». D’une manière générale, tu peux dire que Dieu a pourvu chaque croyant de toute sagesse et de toute connaissance (verset 8). Pourtant, parvenir consciemment à connaître et à profiter du dessein de Dieu, c’est autre chose. Pour cela, il faut posséder non seulement la sagesse, mais aussi « l’esprit de sagesse », qui te fait désirer pénétrer spirituellement à la découverte de qui est Dieu. La véritable sagesse consiste à apprendre à connaître Dieu, de sorte que cette connaissance imprègne toute ta vie. Ceux qui Le connaissent, connaissent aussi ses projets.
Pourtant, ce n’est pas tout. Nous devrons aussi être conscients que connaître Dieu ne dépend pas seulement de notre effort, mais dépend aussi de la révélation qu’Il donne de lui-même. Ici, le désir du croyant et l’œuvre de Dieu vont de pair. Si nous désirons connaître beaucoup de choses de Dieu, cela ne nous vient pas naturellement. Et si nous connaissons beaucoup de choses de Dieu, nous ne pourrons jamais nous vanter de nos propres efforts.
Si nous parvenons à connaître un peu plus la vérité de Dieu, le danger est grand d’oublier que nous sommes et restons dépendants de Lui pour la compréhension spirituelle. Ce danger est d’autant plus grand si nous avons un bon esprit et une bonne mémoire. Il est important de garder à l’esprit : ce que nous savons, nous ne le savons que parce qu’Il nous l’a révélé.
De plus, il n’est pas sans importance de comprendre que Paul ne prie pas pour la connaissance des vérités. Il ne s’agit pas d’apprendre à connaître des vérités, des dogmes et des doctrines, mais pour la ‘pleine connaissance’, comme il est dit littéralement, de Dieu. Si nous pouvons arriver à connaître l’espérance, la richesse et la puissance de ce qui nous a été donné, nous devrons toujours le relier à celui qui en est à l’origine.
Tu peux lire cette explication et avoir ainsi un bon aperçu de ce que Dieu nous montre de son dessein. Mais cela ne veut pas dire que tu connais Dieu tel qu’Il veut être connu. Je me joins volontiers à Paul pour prier Dieu de nous donner, à toi et à moi, l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance.
Relis Éphésiens 1:15-17.
À méditer : Remercie et prie pour toi-même et les croyants que tu connais en suivant l’exemple de Paul ici.
18 - 20 L’appel de Dieu, l’héritage et la puissance
18 les yeux de votre cœur étant éclairés, pour que vous sachiez quelle est l’espérance de son appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints, 19 et quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, 20 [celle] qu’il a déployée dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts ; et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes,
V18. Paul demande aussi à Dieu de permettre aux Éphésiens que les yeux de leur cœur soient éclairés. Il ne prie pas pour que les yeux ‘de leur esprit’ soient éclairés’. Comme nous l’avons déjà noté, comprendre les choses de Dieu et les mettre en pratique ne relève pas d’abord de notre intellect, mais de notre sentiment, de nos désirs.
Par « cœur », on entend non pas une partie du corps, mais l’homme intérieur, le lieu où toutes les délibérations ont lieu. Le « cœur » fait référence aux sentiments et aux désirs, aux motifs qui guident les paroles et les actions d’une personne. Tout comme le cœur, en tant que partie du corps, est le centre de l’existence corporelle, Paul utilise ici le mot « cœur » comme centre de l’existence spirituelle. Il demande maintenant à Dieu de donner à ce centre des ‘yeux éclairés’. Ce n’est qu’à cette condition que tu pourras continuer et voir et comprendre ce qui suit.
Si tu désires ardemment savoir quelles sont tes bénédictions, tu recevras aussi un aperçu spirituel pour cela. Le Saint Esprit répond à ton désir en t’éclairant sur les choses de Dieu et en te les présentant de manière compréhensible. Tu parviendras à connaître, à sentir avec ton cœur et aussi à apprécier, ce que signifient l’appel de Dieu, l’héritage de Dieu et la puissance de Dieu. Car c’est en fin de compte le but de sa prière : « Pour que vous sachiez. »
Il ne demande pas ensuite que les croyants sachent quelles bénédictions étonnantes ils ont reçu. Il aurait alors fallu lire ‘notre appel’ et ‘notre héritage’. Lorsque nous pensons à nos bénédictions, nous ne pensons souvent qu’aux grands privilèges que nous avons reçus de ce fait et à la grande joie que nous en tirons. Et bien sûr, Dieu nous a donné ces bénédictions pour cela aussi. Pourtant, ce n’est pas ainsi que cela nous est présenté dans ces versets. Ici, il s’agit de regarder plus haut que tous les avantages et les joies que les bénédictions nous apportent.
Paul prie pour que les Éphésiens, et nous aussi, parvenions à voir que tout cela vient de Dieu et que son but est qu’Il soit glorifié et adoré pour cela. En y réfléchissant de cette façon, tu ressens d’autant mieux à quel point cette prière de Paul est nécessaire. Considérer nos bénédictions de cette manière, c’est-à-dire en lien avec la Source, le Père de gloire, exige que nous nous oubliions nous-mêmes. Ce n’est pas facile, mais si la prière de Paul est efficace, elle enrichira immensément notre vie spirituelle.
Passons maintenant au cœur de la prière de Paul. Il prie pour qu’ils connaissent trois choses. La première est « l’espérance de son appel », qui est l’appel de Dieu. Dieu nous a appelés. Dans quel but ? Nous l’avons vu aux versets 3-6 de ce chapitre. Il y est dit que Dieu nous a élus pour que nous soyons saints et irréprochables devant Lui dans l’amour, et qu’Il nous a prédestinés pour nous adopter pour Lui. Parce qu’il nous a maintenant appelés, notre élection et notre prédestination sont devenues une réalité. Vois-tu à quel point cet appel est merveilleux, à quel point il est impressionnant ? Depuis l’éternité, Dieu a eu à cœur de nous donner cela, à toi et à moi. Et en son temps, Il nous a appelés et nous y a donné part.
Nous ne connaîtrons et n’apprécierons le plein résultat de son appel que lorsque nous serons avec Lui dans sa gloire, dans la maison du Père. C’est pourquoi il est dit « l’espérance de son appel ». N’es-tu pas d’accord pour dire que L’adorer pour cela peut être la seule bonne réponse ?
La deuxième chose qu’ils doivent savoir est « quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». Cet héritage est ce dont Paul a parlé aux versets 10-14 de ce chapitre. Là, tu vois que nous, en tant qu’héritiers, posséderons cet héritage ensemble avec Christ. Mais ici, il s’agit de voir qu’il s’agit de l’héritage de Dieu. C’est-à-dire que Dieu possédera toutes choses. Il sera honoré par toute la création et tout genou fléchira devant Lui.
Dieu prendra possession de son héritage dans ses saints, c’est-à-dire en nous, les croyants de l’église. Tu peux comparer cela à la façon dont Dieu a pris possession du pays de Canaan, qu’Il appelle son pays (Lév 25:23). Il a utilisé son peuple, Israël, pour le faire. Ils ont pris possession du pays en chassant tous les ennemis. Ainsi, son peuple a pu y vivre et Il a pu habiter au milieu d’eux.
Il en sera de même pour la création. Christ régnera sur elle, ensemble avec l’église. Quand les « saints » règnent, Dieu a pris possession de son héritage. Et les saints régneront pour l’éternité (Apo 22:5b). Le temps sera alors venu où Dieu sera « tout en tous » (1Cor 15:28).
Dans toute la création qui existera alors, on n’entendra plus de discorde. Il n’y aura plus rien de contraire à l’Être saint et juste de Dieu. Dieu remplira tout de sa gloire. Combien grande doit être la richesse de cela, si partout où nous regardons, nous ne percevons que la gloire de Dieu. N’as-tu pas envie d’en savoir plus, même maintenant ?
V19. La troisième chose pour laquelle Paul prie, c’est que nous connaissions « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons ». Il y a là une nouvelle section qui commence, et qui se poursuit jusqu’à Éphésiens 2:10. Dans cette section, on nous dit de quelle manière Dieu a pu et va nous accorder les bénédictions des versets 3-14.
Comment Dieu a-t-il pu nous donner, à nous qui étions morts dans nos offenses et nos péchés (Éph 2:1), des bénédictions aussi glorieuses ? Il n’a pu le faire que parce qu’il est exceptionnellement grand en puissance. Et pour savoir à quel point cette puissance est grande « envers nous qui croyons », nous devons prêter attention à ce qu’Il a fait avec le Christ : Il L’a ressuscité « d’entre les morts » et Il Lui a ensuite donné une place au-dessus de toute puissance imaginable. Nous pouvons ainsi voir ce que Dieu a fait pour nous « qui croyons ».
La première chose que nous lisons sur Christ dans cette lettre en rapport avec son séjour sur la terre, c’est qu’Il était mort. Nous ne lisons rien sur sa vie parfaite sur la terre. Le fait qu’il est présenté ici de cette façon est dû au fait qu’Il a pris notre place. Si Dieu voulait vraiment pouvoir nous accorder ses bénédictions, il fallait que Christ nous cherchât et s’identifiât à nous dans la situation où nous nous trouvions. Nous étions dans la mort à cause de nos fautes et de nos péchés. Il est entré dans la mort volontairement et tout ce que Dieu a fait à Christ ensuite, Il l’a aussi fait à nous. C’est ce que nous montre Éphésiens 2:1-10. Dieu a pu faire cela parce que cet Homme L’a parfaitement glorifié sur la terre en toutes choses.
V20. « L’excellente grandeur de sa puissance » que Dieu a déployée [litt. : opérée] en nous, il l’a d’abord déployée en Christ « en le ressuscitant d’entre les morts ; et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes ». Nous voyons ici la puissance de Dieu opérer avec une puissance qui agit aussi en nous. Mais Christ est d’abord présenté. Ceci pour attirer clairement notre attention sur le fait que nous ne comprendrons jamais aucune de nos bénédictions si nous n’apprenons pas à voir le Seigneur Jésus et la place qu’Il occupe en tant qu’Homme maintenant, la place à la droite de Dieu dans les lieux célestes.
Relis Éphésiens 1:18-20.
À méditer : Pour quelles choses Paul prie-t-il pour que nous les connaissions ?
21 - 23 L’église, le corps du Christ
21 au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir ; 22 et il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l’a donné [pour être] chef sur toutes choses à l’assemblée, 23 qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
V21. Dieu a donné au Seigneur Jésus une place au-dessus de tout. Cette place lui a été donnée en tant qu’Homme. En tant que Créateur, Il avait toujours été au-dessus de tout, mais maintenant, en tant qu’Homme, Il est au-dessus de tout pouvoir imaginable, dans le monde des hommes et aussi dans le monde des anges et des démons. Et pas seulement maintenant, mais aussi dans le futur.
Dans le futur, des puissances se révéleront qui éclipseront toutes les puissances passées. Tu les trouves dans le livre de l’Apocalypse, entre autres. On y décrit « la bête qui monte de la mer » et « la bête montant de la terre » (Apo 13:1-18). Elles exerceront un terrible règne de terreur avec un pouvoir presque illimité pendant une période que le Seigneur Jésus appelle « une grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant et qu’il n’y en aura jamais plus ». Mais il veillera à ce que les jours du règne de terreur des deux bêtes soient abrégés (Mt 24:21-22). Telle est la puissance de notre Sauveur !
Non seulement Il fait alors preuve d’une puissance qui défie toute comparaison. Nous savons qu’Il a déjà reçu « toute autorité ... dans le ciel et sur la terre » (Mt 28:18), bien que ce pouvoir ne soit pas ouvertement visible maintenant. Il semble que toutes les décisions relatives à la vie dans ce monde soient prises à Bruxelles ou à Moscou. Mais la foi pointe vers le haut, bien au-delà des personnes les plus puissantes de la terre, et voit le Seigneur Jésus à la droite de Dieu.
Et que dire des démons séducteurs, pleins d’impureté, qui empoisonnent la pensée de milliards de personnes par le biais de la télévision, d’Internet et de centres spirituels. Mais là aussi, la foi pointe vers le haut, au-delà des puissances démoniaques les plus méchantes et les plus influentes, et voit le Seigneur Jésus à la droite de Dieu. En Hébreux 2, il est dit : « Or, maintenant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti ; mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur » (Héb 2:8-9). Avec Lui, tout pouvoir humain et démoniaque est réduit à néant !
La distinction entre les différents noms de puissances au-dessus desquelles le Seigneur Jésus est exalté n’est pas si facile à faire. J’ai cherché dans un dictionnaire, où les mots du Nouveau Testament sont expliqués. Sur cette base, je vais faire une tentative.
1. « Pouvoir » [litt. : principauté, dignité de prince] se réfère à une place au-dessus et sur les autres.
2. « Autorité » est la liberté et le droit d’exercer le pouvoir.
3. « Puissance » est la capacité et la possibilité dont dispose une personne pour réaliser quelque chose.
4. « Domination » fait aussi référence à une place au-dessus des autres, mais ce faisant, les autres sont soumis, tandis que le « pouvoir » concerne davantage la position elle-même.
Au-dessus de toutes ces formes de puissance se trouve le Seigneur Jésus.
V22. En plus d’être exalté au-dessus de tout, l’ensemble est aussi soumis à ses pieds. Bien que tous les hommes incrédules et tous les démons ne se soient pas encore soumis, Dieu a établi cela dans son dessein. Et cela se produira sûrement, parce que Dieu le veut. Le Seigneur Jésus est déjà exalté au-dessus de tout maintenant et bientôt, tout Lui sera aussi visiblement soumis parce qu’Il s’est humilié jusqu’à la mort sur la croix : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Php 2:9-11). Tout lui sera soumis.
Pourtant, il y a deux exceptions. La première, nous la trouvons en 1 Corinthiens 15 (1Cor 15:27). Nous y lisons que Dieu, qui a tout soumis au Seigneur Jésus, est excepté. C’est tout à fait logique. Vient ensuite, ce qui est presque incroyable, ce qu’aucun homme n’aurait jamais pu imaginer, la deuxième exception : l’église. Comment Dieu a-t-Il pu faire cela ? Il a pu le réaliser en réunissant le Seigneur Jésus et l’église en une seule unité. Dieu a donné le Seigneur Jésus pour être « chef [ou : tête] sur toutes choses à l’assemblée [ou : église], qui est son corps ». Il est clair qu’un corps et une tête forment une unité indivisible. Nous trouvons ici le déploiement du grand mystère déjà indiqué au verset 10. Comment l’église peut-elle régner avec Christ ? En ne faisant qu’un avec Lui.
Et ensuite, la façon dont Dieu le fait : Il ne donne pas l’église à Christ, mais Il donne Christ comme don à l’église. C’est ce qui est dit ici. Lorsque nous faisons un don à quelqu’un, la personne vaut toujours plus que le don. Bien sûr, cela ne peut pas être l’idée ici, mais cela indique comment Dieu valorise l’église.
Il apprécie tellement l’église qu’Il l’a non seulement connue de toute éternité dans son dessein, mais qu’Il lui a aussi donné ce qu’Il a de plus cher, son propre Fils. Dieu donne le Seigneur Jésus à l’église alors qu’Il est « chef [ou : tête] sur tous ». Par conséquent, l’église est aussi élevée à cette position. Avec elle, c’est comme avec Adam et Ève. Lorsque Dieu place Adam au Paradis en tant que chef de la création, il lui donne Ève dans cette position. Elle est autorisée à gouverner la création en même temps que lui.
V23. Et tout n’a pas encore été dit sur toute la gloire à laquelle l’église participe par son union avec le Seigneur Jésus en tant qu’Homme. Les derniers mots d’Éphésiens 1 ajoutent quelque chose d’autre qui dépasse complètement notre compréhension. C’est quelque chose qui ne peut être vu et admiré qu’avec ‘les yeux éclairés du cœur’ (verset 18). En tant que corps, il est encore dit que l’église est « la plénitude de celui qui remplit tout en tous ». Il est dit ici que l’église est « la plénitude » du Seigneur Jésus, c’est-à-dire qu’elle le complète afin que l’Homme Jésus Christ soit parfait. Une fois que l’Homme Jésus Christ régnera sur toutes choses, Il sera, dit avec beaucoup de respect, un Homme complet : Homme et femme.
Nous reconnaissons aussi cela chez Adam. Quand il se réveille de son sommeil de mort et qu’il voit Ève, il dit : « Cette fois, celle-ci est os de mes os et chair de ma chair » (Gen 2:21-23). Le fait qu’un groupe de personnes formerait le corps de Christ n’apparaît nulle part dans l’Ancien Testament. Cela ne pouvait se produire qu’après que le Seigneur Jésus soit retourné au ciel et que le Saint Esprit ait pu venir former les croyants dans ce corps (1Cor 12:13). L’église est ici considérée comme l’ensemble de tous les croyants depuis la Pentecôte jusqu’à son enlèvement.
Et que dire des mots « qui remplit tout en tous ». Nous sommes ici confrontés à un mystère que nous ne pourrons jamais comprendre : Celui qui, en tant qu’Homme, est rendu complet/parfait par l’église, est en lui-même aussi parfait ! Avec cette plénitude, il remplit tout l’univers. Il est toujours et partout présent (Jér 23:24). Nous ne devons jamais oublier que celui à qui nous sommes unis en tant qu’Homme, demeure pourtant pour toujours : le Fils éternel de Dieu.
Relis Éphésiens 1:21-23.
À méditer : Quels aspects de la grandeur du Seigneur Jésus as-tu découverts dans ces versets ? Loue-Le pour cela.