1 - 5 Unanimité et joie dans le Seigneur
1 Ainsi donc, mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous ma joie et ma couronne, restez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. 2 Je supplie Évodie et je supplie Syntyche d’avoir la même pensée dans le Seigneur. 3 Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide-les, elles qui ont combattu avec moi dans l’évangile, avec Clément aussi et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie. 4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je vous le dirai encore : réjouissez-vous. 5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche ;
Dans ce dernier chapitre, Paul te propose de découvrir comment il est possible d’être au-dessus de toutes les circonstances, non pas à la manière des stoïciens, dont l’idéal était de vivre sans manifester la moindre émotion. Non, Paul connaît la plus grande joie, la vraie joie pour le mode de vie qu’il propose. Il veut te la faire partager dans ce chapitre.
V1. Il commence par quelques exhortations. Il les introduit par « ainsi donc » et une manière chaleureuse « mes frères bien-aimés » de s’adresser aux Philippiens. « Ainsi donc » renvoie aux deux chapitres précédents. Si tu as compris ce qui t’est présenté sur la personne de Christ, tu as découvert la base sur laquelle tu peux t’appuyer. C’est une conclusion : c’est seulement dans Jésus Christ que tu dois chercher ta stabilité spirituelle. Tu verras que risques de vaciller dès l’instant où tu chercheras à marcher en dehors de Christ. Tu seras ballotté d’un côté à l’autre (Éph 4:13-14) si ta vie ne reste pas centrée sur Christ.
Paul aime ces Philippiens, il a envie d’être avec eux. Quand il pense à eux, il est tout heureux. Le lien particulier qui l’unit à eux provient du fait qu’ils sont venus à la foi grâce à son ministère. Il peut les présenter au Seigneur Jésus comme fruit de son travail pour Lui. Ils seront comme une couronne sur lui lors de la venue du Seigneur. Paul désire qu’ils soient cette parure dès maintenant, en ayant une même pensée.
V2. Là, il y a quelque chose à corriger, en particulier dans le cas de deux sœurs qui ont eu des désaccords. Il ne cache pas les noms de ces deux sœurs. Il adresse sa supplication à chacune de ces sœurs avec « je supplie ». Cela indique que chacune d’elles est responsable du manque d’unité. Paul évite toute idée de partialité.
Il ne cherche pas la solution avec un compromis charnel, mais il les supplie d’avoir la même pensée « dans le Seigneur ». C’est le Seigneur qui doit reprendre l’autorité sur leur vie, plutôt que l’objet de leur désaccord. Il ne précise pas quel était ce désaccord. Par conséquent, tu peux en faire une application générale.
Tu peux tout d’un coup devenir jaloux d’un frère ou d’une sœur, avec qui tu as eu l’occasion d’accomplir une bonne œuvre pour le Seigneur et qui, selon toi, en retire plus de mérite que toi. Lorsque des sœurs préparent un repas avec amour, elles peuvent devenir jalouses l’une de l’autre, si l’on se sert plus dans le bol de l’une que dans celui de l’autre. Le désaccord peut commencer par là. En revanche, lorsqu’il y a la même pensée dans le Seigneur, chacun pense : ‘J’accomplis mon service pour le Seigneur.’ Alors, ce n’est plus l’estime des gens qui compte, mais celle du Seigneur.
V3. Lorsque deux croyants servent le Seigneur ensemble et qu’ils ont des difficultés l’un avec l’autre dans un même service, c’est toujours triste. Paul lui-même a connu cela avec Barnabas (Act 15:36-39). Il connaît les deux femmes. Elles se sont comportées avec courage dans l’annonce de l’évangile. Peut-être est-il resté avec elles (cf. 2Roi 4:8) ? Les habitants de Philippes ont peut-être posé des questions sur ces invités. En tout cas, elles se sont identifiées à Paul et à l’évangile qu’il prêchait, et n’en ont pas eu honte. Peut-être l’ont-elles servi avec leurs biens, tout comme d’autres femmes ont servi le Seigneur et ses disciples (Lc 8:3).
Paul est attristé en pensant au désaccord entre ces deux femmes merveilleuses. Cette brèche a besoin d’être réparée. Paul demande à son « vrai compagnon de travail » – probablement Épaphrodite, à qui il a remis cette lettre – d’y contribuer. « Compagnon » est littéralement « compagnon de joug ». Cela indique clairement qu’il s’agit de quelqu’un avec qui Paul a été uni et fidèle pour porter le joug de l’annonce de l’évangile. Ce n’est pas un joug lourd, si c’est une joie de le porter.
Outre les deux femmes, d’autres ouvriers ont aussi combattu avec Paul dans le cadre de l’évangile. Parmi eux, il mentionne à part Clément. Ils ont tous contribué à l’annonce de l’évangile en territoire ennemi. Ils ont dû faire face à l’opposition, qui peut parfois être si violente que les serviteurs commencent à désespérer d’eux-mêmes ou sont découragés. Puis, comme une note jubilatoire depuis sa captivité à Rome, vient cet encouragement de Paul.
En quelques mots, il élève les serviteurs découragés au-dessus des circonstances, en leur rappelant que leurs noms sont inscrits « dans le livre de vie » (cf. Apo 3:5 ; 21:27). Il s’agit du livre des plans de Dieu, dans lequel tous ses élus sont inscrits.
V4. Le fait d’avoir cette certitude que nos noms sont inscrits dans le livre de vie lui donne des raisons d’encourager : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. » Et même si tu ‘réussis’ dans ton service, ce n’est pas le succès qui est ta plus grande joie, mais l’assurance que ton nom est inscrit dans les cieux. C’est ainsi que le Seigneur lui-même répond à ses disciples, qui viennent Lui annoncer avec enthousiasme les résultats de leur service (Lc 10:20).
La tristesse de Paul à l’égard de nombreuses personnes qui se disent chrétiennes (Php 3:18) ne peut pas lui enlever sa propre joie dans le Seigneur. Il peut toujours se réjouir dans le Seigneur. Il trouve dans le Seigneur une source de joie constante qui le rafraîchit au milieu de la tristesse et de la douleur. L’appel « réjouissez-vous » ici ne vient pas de quelqu’un qui est dans le ciel, entouré de joie, mais de quelqu’un qui est en captivité, dans l’attente de son procès. Par conséquent, cet appel est une exhortation très précieuse, de toute importance.
Si la joie est possible pour lui, elle l’est « toujours », quelles que soient les circonstances. Notre joie ne doit être affectée par l’adversité (Hab 3:17-19 ; Jn 15:11 ; 17:13). Paul n’encourage pas seulement une fois à se réjouir, non, il le répète. Tu n’entends pas un homme impulsif dire quelque chose et le regretter un instant plus tard. Convaincu par sa propre expérience, Paul souligne son appel en le répétant.
Être un chrétien joyeux ne signifie pas avoir toujours un grand sourire, ou répéter des ‘alléluia’. La joie est dans ton cœur. Bien sûr, cette joie va rayonner autour de toi, car Jésus Christ seul est ta vraie source de joie, et pas dans le sens de ‘plus le sourire est grand, plus tu es heureux’. Il est important de regarder plus profondément que l’apparence (Pro 14:13). Dans la mesure où Christ seul est ta source de joie, ta joie sera plus constante et plus pure.
V5. Les effets de la joie profitent aux personnes avec lesquelles tu interagis. Quand le Seigneur seul est ta source, ton amour pour les autres sera aussi pur. Tu seras connu de tous comme une personne caractérisée par la « douceur ». Tout le monde sera d’accord pour dire qu’une personne douce est une personne qui n’insiste pas sur ses droits. Certains sauront l’apprécier, d’autres se moqueront, mais cette douceur sera remarquée dans un cas comme dans l’autre.
Il n’est pas bon de se glorifier de ses propres qualités. Laisse cela aux autres (Pro 27:2). « Douceur » signifie que tu acceptes ta situation et que tu ne revendiques pas tes droits (Jac 3:17 ; 1Tim 3:3 ; Tit 3:2). Si tu cherches à revendiquer tes droits, tu te comportes comme le monde (cf. 1Cor 6:7).
Le danger de revendiquer nos droits nous menace constamment. Pour échapper à ce danger, Paul nous renvoie toujours à l’exemple du Seigneur. En Lui, tu vois celui qui n’a jamais profité de ses droits. Il n’a jamais anticipé le plan de Dieu à son égard en régnant déjà en tant que Roi, durant sa vie sur la terre, même s’Il l’est (Jn 18:36-37). Paul a bien exercé ses droits à certaines occasions, mais seulement pour la cause du Seigneur et non pour son propre intérêt (Act 16:37).
Après tout, nous sommes des citoyens du ciel (Php 3:20) et, sur la terre, « étrangers et gens de passage » (1Pie 2:11). Quand les circonstances deviennent difficiles et que tu es tenté de revendiquer tes droits pour ton propre intérêt, souviens-toi que « le Seigneur est proche ». Tu sais qu’Il vient bientôt et qu’Il te donnera ce à quoi tu as droit, tout ce à quoi tu as renoncé sur la terre.
« Le Seigneur est proche » signifie aussi qu’Il est proche de toi en ce moment même. (Psa 145:18). Sa proximité actuelle et sa venue prochaine te permettent de ne pas être troublé par les circonstances de la terre et de ne pas être en souci pour toi-même.
Relis Philippiens 4:1-5.
À méditer : Les personnes avec lesquelles tu es en contact te connaissent-elles comme une personne douce ?
6 - 9 La paix de Dieu et le Dieu de paix
6 ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; 7 et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. 8 Au reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui est de bonne réputation – s’il y a quelque vertu et quelque louange –, que cela occupe vos pensées : 9 ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le, et le Dieu de paix sera avec vous.
V6. « Le Seigneur est proche » ! C’est avec cette certitude que nous avons conclu la section précédente. Cette assurance nous donne du courage, pour le présent et pour l’avenir. Il n’est pas nécessaire de s’inquiéter (Mt 6:25). Dieu sait que nous avons besoin qu’on nous le rappelle, car nous sommes de toute façon prompts à nous inquiéter. C’est parce que nous regardons trop aux circonstances, sans L’impliquer. Les difficultés deviennent plus importantes que Dieu. C’est alors que les choses tournent mal.
Ne s’inquiéter « de rien » signifie que nous pouvons Lui confier « toutes choses ». Tu n’as vraiment pas besoin de supporter quoi que ce soit par toi-même. Tu peux rejeter tous tes soucis sur Lui, parce qu’Il prend soin de toi (1Pie 5:7). Quel soulagement ! Et avec l’exhortation à ne t’inquiéter de rien, tu peux exposer toutes tes requêtes à Dieu. Il n’y a pas de limite, pas de restriction. Avec Dieu, « rien » ne signifie vraiment « rien » ; il n’y a aucune chose à propos de laquelle il est nécessaire de s’inquiéter. Avec Dieu, « tout » signifie vraiment « tout » ; il n’y a rien que tu doives lui cacher.
Alors, dis-Lui librement ce que tu as à Lui dire, avec tes propres mots, directement de ton cœur. Il t’invite à venir à Lui « avec des prières et des supplications ». ‘Prier’, c’est parler à Dieu de toutes les choses imaginables. Tu peux Lui confier tes besoins les plus ordinaires, les plus simples, les Lui dire librement. ‘Supplier’ consiste à prier avec insistance. Tu le fais sans doute, quand tu es dans la détresse. Tu cries, non pas une fois, mais encore et encore.
Les « actions de grâces » sont-elles aussi nécessaires ? Oui, bien sûr, parce que tu t’adresses à un Dieu qui sait ce qu’il y a dans ton cœur, tandis que tu sais ce qu’il y a dans le cœur de Dieu pour toi. Tu Le remercies parce que tu Lui fais confiance et tu sais qu’Il entend ta prière et ta supplication et Il peut agir en ta faveur. Tu es relié à Dieu, l’Aimant et le Tout-Puissant, par la grâce. Tu ne peux pas imaginer quelque chose de plus grand, n’est-ce pas ? Tu ne peux pas imaginer qu’Il soit troublé par ce qui se passe dans le monde et dans ta vie ?
Aucun événement ne peut ébranler son trône. Chaque événement s’inscrit toujours dans l’accomplissement de ses plans. C’est pourquoi tu peux déjà Lui rendre grâce lorsque tu Lui adresses tes prières. Tu sais qu’Il te répondra par sa grâce, quelle que soit la réponse. Je pense que toi aussi, tu dis parfois « merci d’avance » lorsque tu as demandé quelque chose à quelqu’un dont tu es sûr qu’il s’intéressera sérieusement à ta question ou à ta demande. Tu dis merci à l’avance pour l’attention et la réponse. Ainsi, tu as la liberté de tout exposer à Dieu. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’Il ne le saurait pas. C’est pour que tu puisses être déchargé de tous tes soucis, continuer ton chemin dans la joie. Quel Dieu tu as !
Est-ce que tu obtiens toujours ce que tu demandes ? Non. Remercie Dieu pour cela aussi. Ou penses-tu sincèrement que tu demandes toujours des choses utiles ? C’est comme dans une famille. Si la relation d’un enfant avec son père est bonne, il sait qu’il ose demander n’importe quoi à son père. Si la relation d’un père avec son enfant est bonne, il ne donnera pas toujours ce que son enfant lui demande. Il ne lui donne que ce qui est bon et utile. Ton Père céleste ne veut te donner que de bonnes choses. Ce n’est pas la même chose que des choses agréables, des choses qui rendent la vie beaucoup plus facile. Il donne des choses qui façonneront ton caractère d’enfant de Dieu, qui rendront ta vie de chrétien sur la terre de plus en plus semblable au Seigneur Jésus. C’est ce que tu désires, n’est-ce pas ?
V7. Si Dieu, ton Père céleste, ne t’accorde pas toujours ce que tu demandes, c’est qu’Il a un but pour ta vie. Il te donne autre chose : sa propre paix qui gardera ton « cœur » et ta « pensée ». ‘Garder’ signifie ‘veiller’, ‘tenir captif’, et indique la sécurité et la protection. C’est la plus grande chose. C’est beaucoup mieux que lorsque, après avoir râlé pendant longtemps, Il nous donne ce que nous voulons de toute façon. Tu arriveras peut- être à tes fins en recevant la chose convoitée, mais ton âme pourra restée troublée. C’est ce que t’apprend l’histoire d’Israël (Psa 106:15).
Si nous mettons notre confiance en Lui, nous recevons sa paix. C’est pourquoi Pierre pouvait dormir paisiblement en prison, alors que la mort l’attendait (Act 12:6). La certitude que toute puissance sur la terre ne pouvait lui faire aucun mal, si telle était la volonté de Dieu, le remplissait de paix. Il en va de même pour toi. Il n’est pas dit que notre cœur est maintenu en paix. Ce n’est pas quelque chose que nous faisons. C’est l’inverse, c’est quelque chose qu’Il fait. « La paix de Dieu » est comme une sentinelle qui protège notre cœur et nos pensées.
Dans ton cœur et tes pensées, toutes sortes de considérations peuvent surgir et te rendre agité et anxieux. Lorsque tu as tout dit à Dieu, tu reçois sa paix et ton cœur et tes pensées sont gardés « dans le Christ Jésus ». Christ est présenté ici comme s’Il était une forteresse, dans laquelle tu es en sécurité. C’est une grâce particulière, que même nos soucis servent à nous remplir de cette paix merveilleuse !
La « paix de Dieu » est différente de la « paix avec Dieu » dont tu as entendu parler en Romains 5 (Rom 5:1). La paix avec Dieu est le résultat de la foi en Jésus Christ notre Seigneur, qui a réglé la question du péché, et c’est par Lui que le pécheur est réconcilié avec Dieu. La paix de Dieu est la paix que Dieu possède en tant que celui qui est au-dessus des circonstances. C’est la paix du Seigneur Jésus au milieu des circonstances et qu’Il appelle « ma paix » (Jn 14:27a ; Col 3:15).
V8. Quand ton cœur est ainsi déchargé des soucis et que la paix de Dieu y habite, tu peux voir ce qui est positif. Paul présente cela comme une tâche, un exercice. Tu dois maintenant commencer à penser à des choses justes…, activer ta capacité de réflexion et t’engager consciemment dans les choses qu’il mentionne. L’idée est que tes pensées soient occupées par ces choses, pendant que tu fais ton travail quotidien. Cela signifie que tes pensées sont remplies de ces choses, lorsque tu es à l’école et que le professeur ou un camarade est victime d’intimidation, ou lorsqu’une blague sale est racontée au travail, ou que des photos de nus sont accrochées sur ton lieu de travail, ou lorsque tu es à la maison et que tu nettoies pour la énième fois le désordre de tes chers enfants.
Penser de cette manière n’est pas une évidence, mais une discipline de vie. Le fait que tu sois capable de penser à ces choses dans tes activités quotidiennes dépend de ce que tu lis, vois et entends pendant ton temps libre. Après tout, c’est ce qui façonne tes pensées. Par conséquent, occupe-toi de toutes les bonnes choses. Paul ne dit pas ce dont tu ne dois pas t’occuper. Il ne parle pas avec légalisme, mais dans une optique d’édification. Il ne développe pas non plus ‘le pouvoir de la pensée positive’.
Savoir si tu écoutes ces avertissements, si tu en tiens compte, apparaîtra clairement dans tes conversations et ton comportement. Même si tu as parfois des difficultés, même si des contrariétés t’empoisonnent la vie, il est toujours important de te focaliser sur ce qui est bon et aimable. Par-dessus tout, regarde au Seigneur Jésus, qui a connu toutes ces adversités dans sa vie sur la terre, et qui sont toujours actuelles.
1. Si tes pensées sont occupées par « tout ce qui est vrai », les mensonges n’ont aucune place.
2. « Tout ce qui est honorable » indique une dignité convenant à ce que nous sommes : des rois et des sacrificateurs.
3. « Tout ce qui est juste » indique qu’il faut agir selon les règles de justice, donc que tu es honnête en toutes choses.
4. Nourris aussi tes pensées avec « tout ce qui est pur ». Dieu a fait connaître à son peuple terrestre les animaux qu’il peut manger (Lév 11:2-3,9,21-22). Il s’agit d’animaux purs présentant certaines caractéristiques. Lévitique 11 énumère aussi de nombreux animaux, que le peuple de Dieu n’avait pas la permission de manger. Ce que tu manges au sens spirituel, ce que tu lis et ce que tu regardes, affecte la formation de ton caractère. Que le Seigneur Jésus soit ta nourriture (Jn 6:50,56) !
5. « Tout ce qui est aimable » représente tout ce qui mérite d’être aimé. Dans quel esprit penses-tu à tes frères et sœurs ? Ne vois-tu que les mauvais aspects de leur vie, ou penses-tu aux bonnes attitudes qu’ils manifestent aussi et qui sont dignes d’être estimées ? Tout ce qui concerne le Seigneur Jésus est aimable, digne d’être aimé.
6. « Tout ce qui est de bonne réputation » fait référence aux propos qui sont bons à entendre. Si tes pensées sont occupées par cela, les mauvaises rumeurs ou les commérages n’auront pas de place, ni les méchantes paroles.
7. Penser à « quelque vertu » implique d’être attentif à ce qui donne le courage spirituel de mener le bon combat. Cela s’applique à la fois à toi-même et aux autres. Tu peux te laisser abattre en te disant constamment que tout cela n’est rien et ne sert à rien de toute façon. Alors tu te décourages. Rappelle-toi que tout ce qui est fait par amour pour le Seigneur Jésus a toute sa valeur.
8. Le dernier point auquel tu dois occuper tes pensées c’est : « quelques louanges ». Il est important d’avoir un esprit de louange, de penser à ce pour quoi nous pouvons louer Dieu. Malgré beaucoup de luttes, de faiblesses et d’échecs, il y a encore beaucoup de choses pour lesquelles nous pouvons remercier Dieu.
V9. Après tout ce qui doit occuper nos pensées dans notre vie personnelle, il y a aussi la pratique de la vie chrétienne. La vie de Paul en est l’exemple concret. Avec lui, il n’y a pas aucune contradiction entre sa façon de penser, de parler et de vivre. Il ne se contente pas d’enseigner doctrinalement, mais il s’engage de tout son être. Il ne parle pas en dominateur, mais à partir de son expérience. S’ils suivent son exemple, ils auront pour compagnon « le Dieu de paix » lui-même. La paix de Dieu et le Dieu de paix, que souhaites-tu posséder de plus ?
Relis Philippiens 4:6-9.
À méditer : Cite les bénédictions et les exhortations contenues dans ces versets.
10 - 14 Je peux tout en celui qui me fortifie
10 J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que maintenant, enfin, vous avez fait revivre votre intérêt pour moi ; vous y aviez bien pensé, mais l’occasion vous manquait ; 11 je ne parle pas en raison de privations, car j’ai appris à être content dans les situations où je me trouve. 12 Je sais être dans le dénuement, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. 13 Je peux tout en celui qui me fortifie. 14 Néanmoins, vous avez bien fait de prendre part à mon affliction.
V10. Paul est vraiment satisfait et comblé par le Seigneur. Il a la paix de Dieu dans son cœur et le Dieu de paix est avec lui. Cela ne signifie pas qu’il est insensible à l’attitude des croyants. Malgré tout ce que le Seigneur est pour lui dans les circonstances qui sont les siennes, Paul est néanmoins aussi heureux et reconnaissant envers leur attention affectueuse à son égard. Cela a porté ses fruits. Il exprime à nouveau sa joie dans le Seigneur, du fait qu’ils aient à nouveau pensé à lui.
Sa gratitude ne se réfère pas essentiellement à leur don, mais à leur motivation. Cela ressemble un peu à un avertissement lorsqu’il dit « vous avez fait revivre votre intérêt pour moi », même si ce n’était pas vraiment la raison. Paul savait qu’ils pensaient à lui, mais ils n’ont pas eu l’occasion de le lui montrer auparavant. Or, grâce à la venue d’Épaphrodite, cette pensée pour leur apôtre bien-aimé s’est manifestement concrétisée par des mains et des pieds. Grâce à ce don, leur pensée à son égard est devenue tangible.
V11. Paul s’empresse d’ajouter qu’il n’est pas en manque. Il ne veut pas les culpabiliser de l’avoir fait souffrir du manque. Il veut aussi éviter de donner l’impression qu’il dépendrait seulement de leur don. Il n’est pas facile d’exprimer une profonde gratitude, sans donner l’impression d’être avide (cf. Act 20:33). Celui qui apprend à se contenter de toutes les circonstances, ne dépend de personne. Pour apprendre cela, Paul est passé par tout un processus. Aujourd’hui, il peut dire qu’il l’a appris.
C’est une leçon que nous devons tous apprendre : être content mais aussi indépendant des gens. Il y a des personnes, incroyablement bien loties financièrement, et qui sont mécontentes. Il semble qu’elles n’en ont jamais assez ; elles veulent toujours davantage pour satisfaire toutes sortes de besoins. Il y a d’autres personnes qui possèdent très peu, et qui sont pourtant contentes. Être content, c’est littéralement ‘avoir assez’ (Héb 13:5 ; 1Tim 6:6-8). Si tu fais confiance à Dieu, tu peux compter sur sa promesse de t’assurer du pain et de l’eau (Ésa 33:16). Si tu es totalement dépendant du Seigneur, tu te contentes de ce qu’Il t’envoie, soit le manque soit l’abondance.
V12. Paul peut parler de tout. Il sait ce que c’est que d’être « dans le dénuement ». Si les gens t’injurient, détournent le regard, se moquent de toi, te traitent comme un criminel, il ne reste plus grand-chose de toi (2Cor 11:24-25). Il connaît aussi « l’abondance » des honneurs (Act 14:11 ; 28:6). Il est habitué à toutes les circonstances de la vie, même les plus inattendues. C’est aussi un secret personnel, entre le croyant et Dieu, de ne pas se laisser décourager par les circonstances de la vie.
Il sait « être rassasié » et « avoir faim ». Au lieu de l’éloigner du Seigneur Jésus, ces circonstances l’ont rapproché de Lui. Il suit son maître de près, contrairement à beaucoup de chrétiens aujourd’hui. Beaucoup périssent, soit de rassasiement, soit de faim. Ces deux conditions éloignent beaucoup de gens du Seigneur. Agur a prononcé les sages paroles suivantes à ce sujet en guise de prière :
« Éloigne de moi la vanité et la parole de mensonge ; ne me donne ni pauvreté ni richesse ; nourris-moi du pain qui m’est nécessaire, de peur que je ne sois rassasié, et que je ne te renie et ne dise : Qui est l’Éternel ? Et de peur que je ne sois appauvri, et que je ne dérobe, et que je ne parjure le nom de mon Dieu » (Pro 30:8-9).
Lorsqu’un homme est rassasié, il pense qu’il n’a pas besoin de Dieu. Dans les pays d’abondance où nous vivons, c’est une réalité choquante. Dans la vie d’innombrables personnes, Dieu n’a plus sa place. Le matérialisme est comme un pied de biche, une entrave, à l’œuvre entre le croyant et Dieu. Le vernis chrétien se détache de plus en plus de ce qui porte encore le nom de ‘chrétien’. Dans cette optique, tu peux bien imaginer la peur d’Agur de renier Dieu ? N’hésite pas à faire de cette prière la tienne.
Tu sais sans aucun doute ce que c’est d’être rassasié et d’avoir de l’abondance. D’une manière plus ou moins générale, nous baignons dans l’abondance et le luxe. La question est de savoir comment cela affecte ta vie. Demande-toi honnêtement si cela t’a rapproché du Seigneur ou si cela t’en a éloigné. Sais-tu aussi ce que c’est que d’avoir faim et d’être en manque ? Je considère que cette probabilité – pour ceux d’entre nous qui vivent dans l’Occident prospère – est minime. Et s’il y a faim et manque, cela peut être la conséquence de dettes contractées. Après tout, emprunter de l’argent est peut être un attrait. Ce n’est pas de ce genre de faim et de manque dont il est question dans cette section. Il s’agit d’un homme qui a souffert de la faim et du manque, tout en accomplissant son travail en glorifiant Dieu.
Si tu sais ce que c’est que de souffrir de la faim et du manque, j’espère que c’est de cette façon. Tu pourras alors y puiser du soutien et du courage. De même, le Seigneur Jésus a eu faim lorsqu’il a été conduit par l’Esprit dans le désert et tenté par le diable (Mt 4:1-2). Paul ne suit pas son maître à distance, il Le suit de près. Il est difficile de dire quoi que ce soit sur des situations que l’on n’a pas expérimentées soi-même. Ce n’est pas pour rien que Paul parle sous la forme « je ». Tu ne peux pas l’imiter sur ce point, seulement si c’est une réalité pour toi, même si ton expérience en la matière est moindre que de celle de Paul.
Tu es peut-être employé et tu reçois une somme d’argent fixe chaque mois. Il n’y a rien de mal à cela. Seulement, c’est difficile d’être dépendant parce que tu t’es tellement habitué à ce que tu considères comme une sécurité de revenu. D’un autre côté, il y a les habitudes de consommation. Tu es tellement habitué à cela que tu n’es plus attentif aux instructions du Seigneur, qui te demande de sacrifier parfois une certaine somme d’argent pour accomplir un service particulier pour Lui. Ou bien tu ne t’en rends peut-être pas compte ?
J’aimerais te conseiller de penser à mettre de côté pour le Seigneur une partir de ton salaire. Combien ? C’est à toi de décider, en concertation avec le Seigneur. Mais c’est important que tu le fasses avec joie (2Cor 9:7). Si tu as ta propre entreprise, si tu n’as pas un salaire fixe, mais un revenu qui dépend de tes activités et de tes clients, tu ressentiras encore plus le besoin de dépendre du Seigneur. Alors, en tant qu’homme d’affaires, tu peux être encore plus dépendant du Seigneur pour être généreux, que certains travailleurs ‘à plein temps’ pour le Seigneur qui reçoivent des dons réguliers périodiques.
V13. Ce n’est pas le cas de Paul. Toute sa confiance est concentrée sur le Seigneur qui lui donne de la force. Grâce à Lui, il est capable de vivre réellement tout ce qu’il décrit ici. La force, par laquelle il est capable de tout faire et endurer, est le résultat de sa relation constante avec Christ, dans une parfaite communion avec Lui. Il vit dans la conscience que, sans le Seigneur Jésus, il ne peut rien faire du tout (Jn 15:5). Tu ne peux rien faire sans Lui, et tu peux tout faire avec Lui. C’est Lui qui fait la grande différence en toutes choses.
Dans le Seigneur, il y a le pouvoir de vivre à sa gloire, sans que les circonstances aient une influence négative. En fait, chaque circonstance est une occasion de montrer ce qu’Il est capable d’accomplir, si tu vis en communion avec Lui. Ta vie devient alors un témoignage de sa puissance. En particulier dans les circonstances difficiles, tu peux montrer à quel point Il est tout pour toi. Tu peux exprimer ta confiance en Lui. Exprimer ta confiance en Lui est un témoignage d’autant plus fort, quand tu es vraiment en difficulté, que quand tu n’as pas de problème
Par exemple, si tu n’as plus d’argent pour acheter du pain, tu auras plus tendance à recourir à Lui que lorsque ton compte en banque affiche un bon solde et que le congélateur est plein. Si nous parlons de vérités spirituelles sans qu’elles ne changent vraiment notre vie, ce sont des paroles vaines. Les voitures sur les parkings des églises et autres bâtiments où les croyants se rassemblent, ainsi que nos maisons et leur ameublement, démontrent où se trouve notre cœur. Exprimer notre dépendance à l’égard du Seigneur et notre désir d’être avec Lui peut parfois ressembler à de l’hypocrisie.
Je suppose que tu désires ardemment faire l’expérience de la puissance du Seigneur dans ta vie quotidienne. Alors examine les domaines de ta vie, dans lesquels il n’a pas encore tout le contrôle. Il peut s’agir des livres que tu lis, des films que tu regardes, de ta navigation sur Internet, de ton apparence, de ton intelligence, de ton ambition, de tes loisirs, de tes amis, de tes vacances, de ton travail et d’autres choses encore. Lui as-tu tout donné ? As-tu dit : ‘Seigneur, fais-en ce que Tu veux et dis-moi ce que je dois en faire.’ ? Tu verras que la puissance du Seigneur commencera à influencer ta vie, et que tout ce qui l’empêche de se manifester disparaîtra de ta vie.
V14. Après leur avoir permis de partager ses expériences spirituelles personnelles, Paul leur fait savoir qu’il apprécie tellement ce que les Philippiens ont fait pour lui. Ce faisant, ils ont accompli une bonne œuvre (cf. Mc 14:3-6). Ce n’est pas le don lui-même qui procure tant de joie à Paul, mais davantage leur amour pour lui et l’attachement qu’ils lui ont manifesté à travers ce don.
De plus, ils ont pris part à son affliction (Héb 10:34) et n’en ont pas eu honte (2Tim 1:8,16). C’est un grand encouragement pour Paul. Ici encore, tu vois s’entremêler sa force dans le Seigneur, avec laquelle il est capable de pouvoir tout accomplir et la force que lui procure l’encouragement des autres croyants. Toi aussi, tu peux savoir que tu n’es pas seul. Le Seigneur et les siens sont autour de toi.
Relis Philippiens 4:10-14.
À méditer : Que peux-tu retirer de ces versets comme application dans ta propre vie et qu’as-tu appris de plus sur le Seigneur grâce à cela ?
15 - 23 Pourvoir aux besoins ; salutations
15 Vous le savez, vous aussi, Philippiens ; au commencement de l’évangile, quand j’ai quitté la Macédoine, aucune assemblée ne m’a [rien] communiqué, pour ce qui est de donner et de recevoir, excepté vous seuls ; 16 car, déjà à Thessalonique, une fois, et même deux fois, vous m’avez fait un envoi pour mes besoins ; 17 ce n’est pas que je recherche un don : mais je recherche du fruit qui abonde pour votre compte. 18 Or j’ai amplement de tout et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, après avoir reçu d’Épaphrodite ce qui [m’a été envoyé] de votre part – un parfum de bonne odeur, un sacrifice agréé, qui plaît à Dieu ; 19 mais mon Dieu comblera tous vos besoins selon ses richesses en gloire dans le Christ Jésus. 20 Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen. 21 Saluez chaque saint dans le Christ Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. 22 Tous les saints vous saluent, et particulièrement ceux qui sont de la maison de César. 23 Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit ! Amen.
V15. Tu as déjà constaté, à maintes reprises, qu’il existe un lien particulier entre Paul et les Philippiens. Paul se souvient qu’au « commencement de l’évangile », ce lien était déjà évident par le soutien qu’ils lui apportaient. Il repense à ce début avec joie, même si c’était dix ans plus tôt, ou davantage.
Le fait qu’il ait accepté de l’argent de leur part était particulier. Il tenait à subvenir à ses propres besoins et aux besoins de ceux qui étaient avec lui (Act 18:3 ; 20:34). Il n’a pas accepté d’argent d’autres églises, comme de la part des Corinthiens (1Cor 9:12 ; 2Cor 11:7-10). Pourquoi a-t-il refusé des dons de leur part ? L’argent a plus d’une fois relégué un serviteur de Dieu au rang de serviteur des hommes. Il peut devenir un moyen, par lequel une personne servant Dieu devient un esclave des hommes. Les gens corrompent et sont corrompus.
Paul ne s’est pas laissé soudoyer par et pour de l’argent. Il n’a pas accepté d’argent des Corinthiens, parce qu’ils s’en seraient vantés. Ceux qui servent Dieu devraient toujours examiner leurs motivations, quand ils acceptent de l’argent. Cela ne devrait jamais affecter la pureté de l’œuvre, qui doit être accomplie dans la dépendance du Seigneur. Si un serviteur sait que certains font des dons pour des motifs vils, il ne devrait pas accepter le don. Dans la relation qui existe entre Paul et les Philippiens, il n’y a ni l’un ni l’autre. Celui qui donne et celui qui reçoit le font pour le Seigneur.
V16. Paul avait reçu plusieurs fois un don de la part des Philippiens. Il se souvenait aussi de ces occasions où il était à Thessalonique. De la part des Thessaloniciens, il n’avait apparemment rien accepté non plus. C’était une jeune église, à laquelle il ne voulait pas donner l’impression que l’argent avait une influence dans l’annonce de l’évangile. Il voulait garder des relations pures. C’est là qu’il a travaillé pour sa subsistance (1Th 2:9) et qu’il a aussi accepté, avec reconnaissance, les dons que lui envoyaient les Philippiens.
Tu ne peux pas être indifférent à la grâce de Dieu, si tu continues à en voir la vraie signification. Sinon, ce qui est arrivé aux Israélites t’arrivera aussi. C’est un miracle que les Israélites aient reçu la manne, jour après jour, pendant la traversée du désert. Alors que cela se soit produit tous les jours pendant des décennies, ils ont oublié ce miracle et se sont mis à mépriser les miracles de Dieu. C’est ainsi qu’est l’homme qui ne rend pas gloire à Dieu.
V17. Paul donne effectivement gloire à Dieu. Il ne se préoccupe pas, en premier lieu, du bénéfice qu’il peut tirer du don. Il n’attend pas non plus avec impatience le don suivant. Ce qui compte pour lui, c’est le bénéfice qu’ils en retirent. Aussi reconnaissant qu’il soit pour le don, il se préoccupe avant tout du fruit pour les donateurs. Un don ne profite pas seulement à celui qui le reçoit. Il signifie aussi des fruits spirituels pour le donateur, sur le « compte » duquel ces fruits sont ‘crédités’. Ce n’est pas leur don qu’il recherche, mais eux-mêmes. (2Cor 12:14). Leur solde matériel a peut-être diminué, mais le solde du ‘compte bancaire spirituel’ a augmenté. C’est l’un des principes du royaume de Dieu que, à partir du don matériel, tu deviens spirituellement plus riche (2Cor 9:6 ; Pro 11:25).
V18. Pour comprendre ce principe, tu as besoin de la foi, c’est-à-dire de faire confiance à Dieu qui agit avec ce que tu donnes selon sa volonté. Paul sait que Dieu opère de cette façon. C’est pourquoi il parle presque au superlatif de ce que les Philippiens lui ont donné par l’intermédiaire d’Épaphrodite. Il utilise les mots « tout », « abondance », « comblé ». On pourrait penser que cela devait alors représenter beaucoup d’argent. Mais ce n’est pas ce que Paul veut dire.
Bien sûr, l’argent va l’aider pendant un certain temps, mais il a surtout une très grande reconnaissance dans son cœur, une abondance de joie à cause de ce don d’amour. Cette preuve d’amour lui a été manifesté, mais il la voit comme un sacrifice à Dieu. Quel sacrifice : « Un parfum de bonne odeur, un sacrifice agréé, qui plaît à Dieu. » C’est une pensée élevée pour une chose aussi terrestre ! Ici, un don, attribué à quelqu’un, est appelé un sacrifice, tel un parfum de bonne odeur à Dieu. C’est le même mot « parfum » utilisé pour le sacrifice que le Seigneur Jésus a accompli sur la croix (Éph 5:2). Tu peux ainsi voir la valeur d’un sacrifice matériel. Tu peux aussi voir à quel point les deux sacrifices sont liés l’un à l’autre.
En Hébreux 13, tu trouves la même pensée. Les sacrifices de « la bienfaisance, et de faire part de vos biens » y sont mentionnés dans le même sens que les sacrifices« de louange » (Héb 13:15-16). Dans cette optique, ton « don » est considérablement revalorisé.
V19. Les Philippiens ont donné quelque chose à Paul. (Je suppose qu’il s’agissait d’argent, mais il n’est pas mentionné en quoi consistait le don.) Quoi qu’il en soit, ils ont perdu quelque chose au sens propre, mais ce n’était pas une perte. Au contraire, cela leur a apporté un gain spirituel. Tu dois en faire l’expérience toi-même pour comprendre. Après tout, c’est la lettre de l’expérience chrétienne ? Eh bien, il y a d’autres expériences à venir.
Paul transmet aux Philippiens quelque chose qu’il a lui-même expérimenté. Il a reçu quelque chose de leur part. A son tour, il a quelque chose pour eux, quelque chose de personnel, qu’il veut leur présenter comme un don. Ce qu’il présente va au-delà d’un souhait. C’est une certitude. Il sait par expérience que Dieu le fera et c’est pourquoi il l’appelle « mon Dieu ». Ce Dieu, qu’il a appris à connaître personnellement dans toutes les circonstances qu’il a vécues, prendra soin d’eux à tous points de vue.
Écoute, tu ne peux dire cela à quelqu’un que si tu as toi-même vécu cette expérience. Ce Dieu a pourvu à tous ses besoins, il comblera aussi tous leurs besoins. Dieu connaît les besoins de tous les siens. Il veille à ce qu’ils obtiennent ce dont ils ont besoin. Pour cela, Il utilise ses enfants et parfois même des incrédules, « les corbeaux », comme dans le cas d’Élie (1Roi 17:4). Tout et tous sont à sa disposition, et Il utilise tous ceux qu’Il veut, que l’on en soit conscient ou non.
Comment Dieu comblera-t-Il nos besoins ? Non pas chichement, mais « selon ses richesses en gloire dans le Christ Jésus ». Y a-t-il une limite à cela ? Toutes les richesses de Dieu se trouvent dans la gloire de Jésus Christ. Il est le Créateur et le Soutien de toutes choses et de tout ce qui vit. Paul le sait : de ces richesses, Dieu donne à ceux qui donnent aux autres, sur son ordre. Ce que Dieu donne, Il ne le mesure pas selon les besoins des siens, mais selon ses richesses.
Tu es alors richement béni ! Tu ne peux pas mieux investir ta richesse qu’en la donnant de cette façon. Ce que tu obtiens en retour a une vraie valeur et est indépendant de toute situation économique terrestre. En Malachie 3, Dieu te met au défi de le faire, en te promettant qu’Il te rendra beaucoup plus – en bénédiction spirituelle – que tu ne donnes – en argent et en biens (Mal 3:10 ; Pro 19:17).
V20. Paul termine ses actions de grâces sur le don et la bénédiction qui en découle pour les Philippiens par une louange en commun à Dieu. Il est uni avec les Philippiens en esprit et prie : « à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! » La louange est le résultat d’un don matériel donné par quelqu’un à un autre.
C’est tout à fait différent de tous les actes de charité du monde. Ces actes tournent toujours autour des êtres humains. On vérifie combien on donne, on tient des statistiques, on envoie des lettres de mendicité, on inscrit les noms des donateurs avec les montants. Tout tourne autour de l’honneur des gens. Des brochures sont distribuées en masse pour inciter les gens à faire des dons à des organisations caritatives par testament. Les organisations peuvent acheter une entrée nominative dans la brochure, avec l’espoir de réaliser un bénéfice.
Ce n’est pas ainsi que cela devrait se passer dans l’église. Ce qui est donné en secret en présence de notre Dieu et Père, Il le rendra (Mt 6:3-4) parce que cela Lui donne de la gloire, maintenant et pour l’éternité. Il en est ainsi : « Amen. »
V21. Paul conclut sa lettre par quelques salutations. Les croyants de Philippes lui sont tous également chers. Il n’y a aucune préférence chez lui. Il salue « chaque » saint, y compris les deux femmes qui ne se sont pas entendues pendant un certain temps (Php 4:2). Indépendamment de son engagement spirituel, Paul sait avec certitude qu’il est uni à chaque saint dans le Christ Jésus. Cela concorde avec le contenu de cette lettre, dans laquelle il exhorte chacun, dans l’humilité, à estimer l’autre supérieur à lui-même (Php 2:3).
V22. Il n’y a pas seulement la communion entre Paul et les croyants de Philippes. Il y a aussi ce lien entre les frères qui sont avec Paul et les Philippiens, et entre tous les saints et les Philippiens. De nombreux croyants ne se seront jamais vus. Les salutations de Paul démontrent le lien étroit qui existe, dans le Christ, entre tous les croyants.
Il est merveilleux de lire que, même dans la maison de César, l’empereur, certains ont écouté la voix aimante de Dieu. L’évangile a porté du fruit aussi dans ce lieu. On ne sait pas quelle position ces saints occupaient dans la maison de l’empereur. En tout cas, cela doit nous encourager à prier pour tous ceux qui sont haut placés (1Tim 2:1-4).
V23. Paul termine sa lettre en souhaitant que « la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec » leur « esprit » ! La grâce est un très grand attribut de Dieu. Tu dois tout à cette grâce et tu en es constamment dépendant et bénéficiaire. Elle est l’origine de tout ce qu’il y a de bon dans ta vie. Elle est à l’origine de tout ce que tu peux faire pour le Seigneur. La grâce est ici associée au nom complet du « Seigneur Jésus Christ ».
Il est ton « Seigneur », Il est « Jésus » qui était sur la terre dans l’humiliation et Il est « Christ » qui est maintenant dans la gloire. Tu as pu lire et voir tout cela dans cette lettre. Paul souhaite que ton esprit en soit toujours rempli. Alors, ta vie sera concentrée sur ce seul but : le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus.
Relis Philippiens 4:15-23.
À méditer : Cite quelques éléments des richesses de Dieu en gloire dans le Christ Jésus. Loue-Le et remercie-Le de combler tes besoins selon ses richesses.