1 - 6 Ne pas avoir confiance en la chair
1 Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur : vous écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté. 2 Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde à la fausse circoncision ; 3 car nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, qui nous glorifions dans le Christ Jésus et qui n’avons pas confiance en la chair, 4 bien que moi, j’aie [de quoi mettre ma] confiance même dans la chair. Si quelqu’un d’autre s’imagine pouvoir se confier en la chair, moi davantage : 5 circoncis au huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu [fils] d’Hébreux ; quant à la Loi, pharisien ; 6 quant au zèle, persécutant l’assemblée ; quant à la justice qui est par [la] Loi, étant sans reproche.
Dans ce chapitre aussi, il s’agit de Christ. Il est ici devant toi, tel qu’Il est dans la gloire du ciel. Il est là comme source de force pour la vie du chrétien. Lorsque, par la foi, tu Le vois dans la gloire, tu ne désires rien d’autre que de mettre ta confiance en Lui, considérant tout le reste comme une perte et des ordures (verset 8).
Philippiens 2 présente le Christ dans son humiliation, comme l’exemple et le motif des véritables sentiments chrétiens, qui consiste à se sacrifier. Philippiens 3 est la réponse à la question de savoir comment mettre en pratique ce qui nous est dit en Philippiens 2. En étant rempli de sa présence, tu pourras devenir comme Lui et cela te donnera le désir de vivre une vie d’humilité.
V1. Avec les mots « au reste », Paul change de sujet, pas en substance mais avec un accent différent, comme je viens de l’indiquer. La joie reste la même, car l’Objet de la joie ne change pas. Paul ne se lasse pas d’inciter les croyants de Philippes à se réjouir dans le Seigneur glorifié. Il se sait uni à eux comme à des frères. Lui et eux sont une famille. Ensemble, ils peuvent se réjouir en celui par qui et avec qui ils sont unis. Celui qui se réjouit dans le Seigneur n’a pas à se préoccuper de lui-même. Se réjouir dans le Seigneur donne la force de vivre en son honneur (Néh 8:10b).
Il est nécessaire de répéter certaines choses. Paul ne le fait pas à contrecœur. Non, il tient à répéter son message, parce qu’il sait combien il est important. Il sait à quel point l’homme est oublieux, et même le croyant.
Il n’est pas clair sur« ces choses » auxquelles il se réfère. Il se peut que ce soit sur la « joie », mais il peut aussi signifier son avertissement à se méfier des opposants. Il a déjà parlé de ces personnes en Philippiens 1 (Php 1:15a). Aux versets qui suivent, il va parler d’eux plus en détail. Quant à la joie, Paul ne propose pas de nouvelles méthodes pour égayer un peu la foi. Lorsqu’il s’agit des opposants, il ne cherche pas à se rapprocher d’eux avec un compromis.
Son enseignement est le même. Cela n’est pas pénible pour lui et cela donne aux Philippiens « sûreté », l’assurance qu’ils sont sur la bonne voie. Beaucoup d’incertitudes naissent, on pourrait même dire un sentiment d’insécurité, à cause des constants changements de points de vue. Des enseignants, qui donnaient autrefois des explications claires sur la parole de Dieu, prétendent ne plus être aussi sûrs de tout cela aujourd’hui ! Ne te laisse pas tromper. La parole de Dieu est aussi fiable et sûre aujourd’hui qu’elle l’était dans les siècles passés.
V2. « Prenez garde » (répété trois fois) aux gens qui veulent saper la foi en essayant de séparer les croyants de Christ et de la joie en Lui. Ils ont toujours existé. C’est cette catégorie de personnes qui est mentionnée ici. Paul n’utilise pas de noms flatteurs pour les désigner.
Il les appelle des « chiens », c’est-à-dire des personnes ayant une manière de vivre dépravée, comme celle des païens impurs. Il les appelle aussi « mauvais ouvriers », c’est-à-dire des personnes qui introduisent de mauvaises idées, qui viennent du mauvais, de Satan, tout en prétextant travailler pour le Christ. Il parle de « la fausse circoncision ou concision » [note : fausse circoncision traduit un mot (apparenté à celui qui est traduit par circoncision) signifiant coupure, ou incision, employé ici par dérision]. Paul entend par là des personnes qui, en réintroduisant la loi, coupent ce que Christ a accompli. Quand cela se produit, le témoignage chrétien est lui aussi coupé en morceaux.
La lettre aux Galates est un grand argument contre cette démolition de l’œuvre parfaite du Christ sur la croix. Dans cette lettre, tu lis la réintroduction de toutes sortes de pratiques de la loi dans l’église chrétienne, y compris la circoncision. Ici, Paul qualifie cette « circoncision » comme un ‘coupage en morceaux’. Paul est tranchant. C’est parce qu’il voit bien que ses bien-aimés Philippiens risquent fort d’être trompés par des enseignements erronés. C’est pourquoi il doit être tranchant. En effet, son amour est toujours fort pour défendre ceux qu’il aime, face à des personnes sans scrupule, qui cherchent à séduire les êtres qui lui sont chers.
En ce qui concerne la circoncision, c’est un acte institué par Dieu (Gen 17:9-14). Elle appartient au peuple juif en tant que signe extérieur de l’alliance de Dieu avec lui. Chercher à la pratiquer dans l’église fait du tort à Dieu et à son peuple, sans prendre sa Parole au sérieux.
V3. Pour l’église, la circoncision a une signification spirituelle. C’est ce que Paul affirme ici au verset 3 (cf. Rom 2:29). Tu as subi une circoncision spirituelle à cause de ce qui est arrivé à Christ sur la croix (Col 2:11). Lorsqu’Il est mort sous le jugement de Dieu pour nos péchés, tu es mort avec Lui. Par « nous sommes la circoncision », Paul évoque ceux qui sont vraiment séparés du mal. Cependant, Paul ne l’aborde pas ici négativement, mais positivement. Il énumère trois caractéristiques propres à ceux qui sont « la circoncision ».
Premièrement, il est dit que ceux-ci « rendent culte par l’Esprit de Dieu ». Cela met fin à tout service formel, tel qu’on peut le constater dans la chrétienté, par exemple les sacrements, l’ordre de l’église et la liturgie, où l’on ne tient pas compte de l’action du Saint Esprit. Une religion, sans la direction du Saint Esprit, est un service formel qui peut très bien être vécu par des personnes non régénérées.
Le deuxième point est « se glorifier dans le Christ Jésus ». Dans l’Ancien Testament, on se glorifie dans son propre « moi ». Celui qui observe soigneusement les règles obtient la gloire. Mais l’Esprit concentre nos cœurs sur la personne de Jésus Christ.
Comme troisième caractéristique, il mentionne « n’ont pas confiance en la chair ». Tout l’Ancien Testament est focalisé sur un service dans la chair. Tu ne dois pas comprendre ici la « chair » comme la chair du péché, d’où viennent les convoitises. Ici, il est question d’une religion qui peut être professée par des incrédules, de laquelle on peut tirer de l’honneur.
V4. Paul sait de quoi il parle. Lorsqu’il parle de la chair, il peut énumérer beaucoup de choses. En sept points, il énumère les privilèges, pour lesquels il peut se glorifier. Il a reçu quatre privilèges pour lesquels il n’a rien fait et qu’il a reçus. Après tout, tu n’as aucun contrôle sur les parents qui t’ont mis au monde. Les trois autres privilèges sont le résultat de son propre choix et se réfèrent à ses mérites personnels.
Il pourrait rivaliser avec n’importe qui dans tous ces domaines et il serait toujours gagnant. Il n’attache aucune importance à cette victoire, bien au contraire. Il renonce à ces privilèges. Il les considère même comme des ordures (verset 8), à la lumière de la gloire de l’Homme qui lui est apparu, lorsqu’il était sur le chemin de Damas (Act 9:1-5). Il est comme Moïse qui a, lui aussi, renoncé à tous les trésors de l’Égypte et à tous les privilèges d’un fils de roi parce qu’il avait vu l’Invisible (Héb 11:26-27). En même temps, Moïse a été un exemple pour les Israélites. Il a renoncé à plus de privilèges que n’importe qui d’autre. Paul est aussi un exemple semblable. Il a renoncé à tant de privilèges, sans doute plus que toi et moi, que nous-mêmes ne voudrions probablement pas abandonner.
V5. 1. Tout d’abord, il mentionne qu’il a été « circoncis ». Par cet acte, il a été incorporé dans l’alliance que Dieu a faite avec son peuple.
2. Il n’a pas été ajouté à ce peuple en tant qu’étranger par la circoncision ; il est Israélite de naissance. Il appartient au peuple que Dieu a choisi parmi toutes les nations pour être son peuple, avec des bénédictions particulières (cf. Rom 9:4-5).
3. Dans ce peuple, il appartient à « la tribu de Benjamin », ce qui fait de lui un descendant de Jacob et de sa femme préférée Rachel.
V6. 4. Il peut aussi être compté dans le groupe des « Hébreux ». Ce nom est utilisé pour la première fois pour Abraham (Gen 14:13a), lorsqu’il a émigré loin de sa famille et qu’il est venu en Canaan. Ce nom signifie ‘passant’. Le fait que Paul mentionne ce nom signifie qu’il vit dans le pays de la promesse, en tant que descendant véritable et sans mélange d’Abraham.
Il peut se glorifier d’avoir accompli lui-même d’autres actions, avec un zèle indomptable, en s’y consacrant avec une énergie sans limite :
5. Il connaît parfaitement la loi, mieux que quiconque, et il a vécu en fonction d’elle (Act 26:5 ; Gal 1:14).
6. Son zèle pour la loi a fait de lui un « persécuteur de l’assemblée ». Il a persécuté cette église unique et universelle, en recherchant les endroits où les croyants se trouvaient, là où ils vivaient en tant que membres de cette église unique, dans la dépendance de la Tête de son église, le Seigneur Jésus. Ce nom le rendait furieux (Act 26:9). Partout où il le pouvait, Paul exterminait tous ceux qui honoraient ce nom, sans limites de frontières terrestres (Act 26:11).
7. Avec toute sa connaissance de la loi, il est resté parfaitement soumis à la loi, même en persécutant l’église. Il était sans reproche. Il se comportait comme le jeune homme riche (Mc 10:17-20). Paul et le jeune homme riche étaient sans reproche aux yeux des hommes, mais pas aux yeux de Dieu (Ecc 7:20).
Relis Philippiens 3:1-6.
À méditer : Y a-t-il des actions, pour lesquelles tu peux te glorifier ?
7 - 11 Gagner Christ
7 Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte. 8 Plus encore, je considère toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur, à cause de qui j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, 9 et que je sois trouvé en lui n’ayant pas ma justice qui vient de [la] Loi, mais celle qui est par [la] foi en Christ, la justice qui vient de Dieu, moyennant la foi – 10 pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, 11 si en quelque manière que ce soit je peux parvenir à la résurrection d’entre les morts.
V7. Ce verset commence par un « mais » révélateur. Cela donne une tout autre tournure à l’argument. Aux versets précédents, Paul a mis en avant tous les avantages qu’il possédait, tout ce qu’il avait accompli, tout ce dont il pouvait se glorifier. Quel homme exceptionnel, pourrais-tu dire. Mais tout cela devient insignifiant et s’efface complètement, dès l’instant où il rencontre le Seigneur Jésus et découvre ses qualités exceptionnelles.
Dans cette rencontre, Paul réalise qu’en tant que ‘meilleur homme’, il est le plus grand pécheur et que toutes ses bonnes actions ne comptent pas devant Dieu. En revanche, il découvre et reconnaît tout ce qu’il a reçu en Christ, et les bénédictions qui en découlent. Il va aussi exprimer ces bénédictions aux Philippiens. Il leur présente son décompte personnel de pertes et profits. Il comptabilise ce qui était pour lui bénéfice et le transforme en perte. Son seul bénéfice en retour est ‘Christ’ lui-même.
Il ne se contente pas de faire simplement une croix sur ses profits passés. En considérant attentivement son passé, il en arrive à la conclusion que tous ces ‘gains’ ne sont pas à la hauteur de la gloire du Seigneur Jésus. La grandeur de l’homme cherche à abaisser Christ. Celui qui a vraiment rencontré Christ personnellement n’est animé que par un seul désir : glorifier Christ. Si tel est aussi ton désir, tu voudras renoncer à tout ce qui prend la place de Jésus Christ dans ta vie. Ce sentiment ne doit pas se limiter au seul moment de ta conversion, mais il imprégnera toute ta vie.
Il est frappant de constater que Paul utilise toujours ici la forme « je ». Il transmet son histoire personnelle, son expérience et son désir. Tu ne peux l’appliquer à toi-même que si tu es animé du même désir. Ce qu’il dit, soit te laisse indifférent, soit t’interpelle de près. Tu ne peux pas rester indifférent aux sentiments qui animent cet homme, en lisant la suite. Tu veux comprendre ce qui l’a animé. Moi-même, je suis jaloux de lui et je sais que c’est une jalousie légitime.
V8. Paul nous donne, à toi et à moi, un aperçu de son caractère et de ses motivations en une longue phrase aux versets 8-11. Cela nous permet de nous familiariser avec ses véritables désirs et aspirations.
En résumé, il désire : connaître le Christ, gagner Christ et être trouvé en Christ.
Paul n’a pas tout abandonné pour le regretter plus tard et retourner à son ancienne vie (cf. Héb 11:15-16) ! Il est rempli de Christ et considère donc « toutes choses comme une perte », un obstacle qui pourrait l’empêcher de mieux connaître le Christ. Après tout, il n’y a rien de plus précieux que la connaissance de Christ ! Il considère toute sa propre ‘justice’, toutes ses actions justes, comme quelque chose de répréhensible (Ésa 64:5). Peu importe qu’il s’agisse d’une bonne position sociale, d’une famille distinguée ou d’un cercle de personnes dans lequel il jouit d’estime, en raison de ses connaissances intellectuelles. Il met de côté tout ce dont un homme peut se glorifier.
Son objectif est clair. Ce qui l’intéresse, c’est « l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur ». Il témoigne ici de sa relation personnelle avec Christ en parlant de « mon » Seigneur. Il reconnaît également les droits de Christ sur sa vie en l’appelant mon « Seigneur ». À la lumière de cette personne, non seulement il considère tous les privilèges comme « une perte », mais il les estime même comme « des ordures ». As-tu du mal à te débarrasser des ordures ?
Paul a réalisé que ses privilèges étaient un obstacle pour mieux connaître le Christ. Il ne s’est pas arrêté là. Il a réellement renoncé à ces privilèges, mais pas avec l’idée d’autoflagellation. Cette forme de pensée ne produit jamais de gain spirituel et ne t’amènera pas à une plus grande connaissance du Christ.
La connaissance de Jésus Christ produit l’envie de gagner le Christ. Il ne s’agit pas de fournir un effort pour être sauvé. Il est sauvé par la foi seule et non par une quelconque bonne action de sa part. Ici, Paul se compare à quelqu’un qui est engagé dans une course, avec l’idée de la gagner. Il désire se conformer le plus possible à Christ. Il veut que Christ devienne de plus en plus visible dans sa vie. C’est ce qu’il explique au verset suivant.
V9. À toutes ses excellences, il pourrait aussi ajouter qu’il a renoncé à tous ses privilèges. Mais cela rendrait sa vision de Christ plus floue. Au contraire, il veut un autre gain excellent : Christ lui-même. Il veut se l’approprier complètement comme celui qui donne direction et sens à la vie. Il veut être « trouvé en lui » de sorte que tout ce qu’il est et tout ce qui devient visible de lui soit une image conforme à Christ. Si quelqu’un, un homme ou Dieu, le regardait, il devrait refléter Christ et rien de Paul.
Par conséquent, pour lui, sa propre justice n’a plus aucun sens. Imagine que je puisse faire mes preuves, qu’il n’y ait rien de mal en moi, et que je puisse me tenir devant Dieu et les hommes. Qu’est-ce que cela signifierait ? Que je serais grand ? Mais ce n’est pas du tout ce que je veux ! Ce ne serait rien d’autre qu’une justice humaine dont je n’ai pas besoin.
Sais-tu pourquoi Paul pense ainsi ? Parce qu’il a rencontré Christ et parce que Christ est le tout de sa vie. La foi en Lui a donné à Paul la justice « qui vient de Dieu ». Paul a vu à quel point tout ce qui sort de l’homme est relatif et dénué de sens, même s’il s’agit de l’homme le plus haut placé. Il a découvert la valeur éternelle de tout ce qui est de Dieu, dont l’origine est en Dieu.
Cette justice, dont la source est en Dieu, est devenue sienne par la foi, et non en vertu de ses propres bonnes actions. En mettant sa confiance dans le Seigneur Jésus qui a tout fait pour lui sur la croix, Paul, sans ses propres efforts, a reçu la justice qui vient de Dieu.
V10. Cela ne fait pas de lui un chrétien frivole, qui accorde encore de l’importance à ses propres œuvres. Non, il souhaite faire l’expérience d’une communion réelle quotidienne avec Christ afin de Le connaître de mieux en mieux. Tu Le connais aussi en tant que nouveau converti, mais, en vivant avec Lui jour après jour, en faisant l’expérience de sa présence chaque jour, tu le connaitras toujours mieux. Tu apprends ce qu’Il pense de toi, comment Il désire que tu vives dans ce monde. Alors tu Le connaîtras de mieux en mieux, réalisant la place qu’Il occupe maintenant dans le ciel, dans la gloire.
En t’engageant avec Lui dans la gloire, tu apprends aussi à connaître davantage « la puissance de sa résurrection » (Éph 1:19-20). C’est cette puissance qui te donne le courage de faire ton chemin sur la terre. Par cette puissance, tu as été élevé au-dessus de la mort, pour ainsi dire, et tu peux marcher en « nouveauté de vie » (Rom 6:4).
Cela ne signifie pas que la souffrance t’est épargnée. Marcher dans la puissance de sa résurrection ne te rend pas insensible à la souffrance, tant que tu es sur la terre, si tu es fidèle au Seigneur. Avec le même sentiment que Paul, tu n’acceptes pas la souffrance comme un état auquel tu ne peux pas échapper. Non, Paul cherche à se conformer au Seigneur Jésus dans tous les domaines. La communion avec Lui inclut aussi la souffrance. Alors, dit Paul, je souffrirai volontiers, parce que cela approfondira ma communion avec Lui.
« La communion de ses souffrances » signifie partager le même type de souffrance que le Seigneur Jésus a connu pendant sa marche sur la terre. Cela signifie subir les moqueries et le mépris, et ressentir de la douleur à la vue et à l’écoute du péché. Même dans sa mort, Paul veut ressembler à son maître. Une personne peut parler ainsi seulement si elle n’a plus d’autre intérêt sur la terre que Christ seul. Pour une telle personne, il suffit à l’esclave d’être comme son Seigneur (Mt 10:25a).
Paul ne suit pas Christ avec crainte sur le chemin de la souffrance, comme l’ont fait les disciples (Mc 10:32). Il accepte la souffrance, non pas pour la souffrance elle-même, mais pour prendre part à la souffrance de Christ. C’est aussi pour cela qu’il ne part pas attristé comme le jeune homme riche qui s’accrochait encore aux avantages de la chair (Mt 19:22). Il a renoncé volontairement de tout cœur à toutes ces choses et ainsi, il n’y a plus rien qui le lie encore à la terre.
V11. Paul ne porte pas seulement sa croix à la suite du Seigneur Jésus, il est aussi prêt à mourir. Quoi qu’il en coûte, aussi douloureux que soit le chemin, il veut partager pleinement avec Christ le chemin qui précède la résurrection. Tout son but est d’être conforme à Christ en tout et de venir à Lui dans la gloire en suivant le chemin qu’Il a emprunté. Le Seigneur Jésus a souffert. Alors Paul veut souffrir lui aussi. Le Seigneur Jésus est mort. Alors Paul veut aussi mourir en martyr, au service de son maître. Le Seigneur Jésus est ressuscité et est monté au ciel ? Alors Paul veut aussi ressusciter d’entre les morts et aller auprès de Lui.
Paul ne sait pas exactement comment cela se passera pour lui, mais il ne doute pas. Notez qu’il n’est pas dit : résurrection des morts, mais « résurrection d’entre les morts ». Ainsi, le Seigneur Jésus est Lui aussi ressuscité d’entre les morts. Il est ressuscité, alors que tous les autres sont restés dans la mort.
L’ardent désir de Paul, de s’identifier complètement à Christ, montre clairement à quel point il était attaché à Christ. J’espère sincèrement que c’est aussi ton désir. Dans la prochaine section, tu en apprendras davantage sur ce sujet, afin que tu désires toujours plus imiter Paul avec le même but de glorifier Jésus Christ par ta vie.
Relis Philippiens 3:7-11.
À méditer : Comment peux-tu gagner Christ ?
12 - 16 Une seule chose
12 Non que j’aie déjà reçu le prix ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ. 13 Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et tendant avec effort vers ce qui est devant, 14 je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus. 15 Nous tous donc, les hommes faits, ayons cette pensée ; et si en quelque chose vous avez une autre pensée, cela aussi Dieu vous le révélera ; 16 cependant, au point où nous sommes parvenus, marchons dans le même [sentier].
V12. Paul n’est pas encore là où il souhaite être. Il n’a pas encore réalisé son désir d’être pleinement conforme à Christ. Il vit encore sur la terre, et cela signifie qu’il n’a pas encore atteint la perfection. Tant qu’une personne vit sur la terre, le processus de conformité et de perfection n’est pas achevé. C’est la raison pour laquelle toute personne, qui a appris à connaître le Christ, continuera à tendre vers cette perfection. Elle ne se contentera jamais de regarder en arrière, les mains derrière la tête, en pensant : ‘Maintenant, je suis là où je veux être, je suis parfaitement comme Christ.’ Ce serait très orgueilleux et erroné. Une telle pensée témoignerait d’un total manque de connaissance de soi.
Pourtant, Paul enseigne ici une ambition de perfection, comme si elle était effectivement atteignable sur la terre. Il existe un faux enseignement qui proclame que l’on peut devenir parfait sur la terre, c’est-à-dire que l’on peut atteindre un état d’absence de péché. Ne te laisse pas tromper. C’est impossible. Cela ne change rien au fait que tout enfant de Dieu sincère s’efforcera dans sa vie de ressembler le plus possible à Christ. Si, comme Paul, tu es vraiment saisi par le Christ, tu ne veux rien d’autre, n’est-ce pas ?
Repense à ta vie passée, avant de rencontrer et connaitre vraiment Christ. Peut-être ta vie est-elle un peu semblable à celle de Paul. Tu t’es engagé avec zèle dans un travail ou une étude (religieuse). Tu pensais plaire à Dieu par tous tes efforts, jusqu’à ce que tu découvres que tu travaillais en réalité pour toi-même. Christ est entré dans ta vie, une personne tellement différente de toi. Son zèle était parfaitement concentré sur Dieu. Il n’a jamais rien fait de lui-même et pour lui-même. Sa vie était entièrement consacrée au service des autres. C’est pour cela qu’Il a finalement donné sa vie.
Sa mort n’était pas seulement l’aboutissement d’une vie parfaitement consacrée à Dieu. C’était aussi la propitiation, pour tous ceux qui se considèrent comme des pécheurs, y compris toi. Par conséquent, tu as choisi de L’aimer et Il est devenu la substance de ta vie. Tu as été saisi par Lui, conscient de son immense amour. Tu as été étreint par son amour, un amour inconditionnel. Tu te sens en sécurité avec Lui. Il est là pour toi. Tu désires aussi être totalement là pour Lui. Tu veux Lui ressembler, pas seulement un peu, parce que tu ne peux pas te contenter du peu. À cet égard, comme quelqu’un l’a écrit un jour, ‘le contentement est la tombe du progrès’. Non, tu désires devenir semblable à Lui, parfaitement comme Lui.
Juste une parenthèse : il est bon de se rappeler que le mot « perfection » a trois significations :
1. Tu es parfait devant Dieu en Christ, grâce à son œuvre (Héb 10:14). Cette perfection est la part de chaque croyant, à partir du moment où il confesse ses péchés et accepte, par la foi, le Seigneur Jésus comme son Sauveur et son Seigneur.
2. Il y a ensuite la perfection que nous recherchons, lorsque nous marchons avec le Seigneur Jésus : notre corps bénéficie aussi du salut, et la chair n’est plus là. C’est cet aspect de la perfection dont il est question dans ce verset.
3. Et il y a la perfection que nous pouvons atteindre sur terre, qui a trait à la croissance spirituelle. Il s’agit de la perfection, dans le sens de la maturité, d’être pleinement adulte. C’est la perfection dont on parle au verset 15. Tu peux dire que, par exemple, les pères en Christ (1Jn 2:13a,14a) sont parfaits dans ce sens, en reflétant parfaitement Jésus Christ dans leur vie.
V13. Pour éviter tout malentendu à ce sujet, Paul souligne à nouveau qu’il sait qu’il n’en est pas encore là. Il ne se contente pas de rester les bras croisés, même maintenant, alors qu’il est en captivité. Il ne pense pas que son travail est terminé, ni que sa formation spirituelle est achevée. Malgré toutes ses années de service dans son travail pour le Seigneur et l’activité incessante qu’il y déploie, il ne considère pas que le processus de croissance soit terminé. Avec une énergie inlassable, il tend vers ce but, qui est devant lui.
Le secret de sa force est sa concentration sur « une chose ». C’est un secret que, malheureusement, peu de gens connaissent. Beaucoup de gens ne se satisfont pas d’« une chose », pensant que c’est trop étroit d’esprit. Ils ont besoin de voir plus large, désirant plus de choses à apprécier ? Oui, mais dès que « ce quelque chose »prend la place des intérêts pour Christ, tu n’es plus satisfait d’« une chose ». Ton attention s’éloigne de Christ. Une seule chose exclut tout le reste. Que choisis-tu ? Le choix n’est pas difficile, si tu considères que cette ‘seule chose’ donne aussi toute satisfaction à ta vie. Tout ce que tu y ajoutes, te rendra insatisfait. Que et qui choisis-tu ?
Pour Paul, ce n’est pas une question. Il indique comment poursuivre cette ‘seule chose’. En premier lieu, il oublie tout ce qui est derrière lui. Il ne pense pas à tous les privilèges qu’il possède. Il ne pense pas non plus aux nombreuses œuvres qu’il a accomplies, aux voyages qu’il a faits et aux endroits où il a prêché l’évangile, aux nombreux croyants qu’il a servis. Lorsque tu travailles pour le Seigneur – et qui ne le fait pas ? – il est dangereux de regarder en arrière pour voir les résultats de ton travail. À ce moment-là, tu ne regardes plus l’objectif. Paul n’a pas tenu de registre de ses progrès spirituels.
Oublier ce qui est derrière, d’ailleurs, ne signifie pas oublier qui nous avons été. Paul non plus ne l’a pas fait. Il n’a jamais oublié qu’il était en lui-même le plus grand de tous les pécheurs (1Tim 1:13 ; cf. 2Pie 1:9).
V14. Au lieu de se pencher sur le chemin qu’il a déjà parcouru, il tend avec effort vers l’avant. Il se présente ici comme quelqu’un qui participe à une course à pied. Sans regarder ni en haut ni en arrière, il court aussi vite qu’il le peut vers le but qu’il a continuellement devant les yeux. Il se préoccupe du prix qui est lié à l’appel de Dieu. Dieu l’a appelé vers le ciel. Alors tu ne dois pas chercher tes intérêts sur la terre. Ces chrétiens-là attirent encore notre attention au verset 19. Si tu as été appelé par Dieu, son but est de t’avoir dans le ciel, pour jouir en Jésus Christ de toutes les bénédictions qu’Il a à cœur de t’accorder. Tu ne voudrais surtout pas manquer ce prix, n’est-ce pas ?
V15. Peut-être reconnais-tu que ta vie devrait être ainsi, mais tu ressens en toi-même, une lutte intérieure. Il t’est encore difficile de tout abandonner et de te concentrer entièrement sur ce seul but. Il y a des croyants, chez qui tu vois que tout, dans leur vie, tourne autour de Christ. Ce sont les « hommes faits » de la première partie de ce verset. Paul se range parmi eux. Tu peux le constater en lisant le mot « nous ». Les hommes faits ou les parfaits sont ceux qui sont arrivés si loin dans l’expérience chrétienne qu’il n’y a rien de plus intéressant pour le cœur que seule l’excellence de la connaissance de Jésus Christ.
Aussi nombreuses que soient les belles choses sur la terre, pour eux, tout pâlit et est éclipsé par la beauté de la personne de Jésus Christ. Certains qualifieront cette attitude d’extrême ou de fanatique. Mais le chrétien, qui a grandi de cette façon, sera caractérisé par une pensée semblable, la pensée de Christ lui-même. Christ aussi n’avait qu’un seul but : la glorification du Père. Cela L’a conduit à faire sa volonté. De là découlent toutes les bénédictions possibles et imaginables.
La deuxième partie du verset 15 s’adresse à un autre groupe de croyants. Paul s’adresse à eux en disant « vous » qui avez « une autre pensée ». Il n’entend pas par là des croyants charnels. Il s’agit de croyants qui n’ont pas encore appris que, pour Dieu, rien d’autre n’a vraiment de valeur que le Seigneur Jésus. Tu as un exemple de ces croyants dans les « faibles » dont Paul parle en Romains 14-15 en les distinguant des « forts » (Rom 14:1 ; 15:1).
Il présente ces deux groupes comme des croyants spirituels. Il y précise que ceux qui sont « faibles » dans la foi ne connaissent pas la pleine liberté qui leur est donnée en Christ. Ces croyants pensent encore qu’ils doivent tenir compte de certaines lois. Lorsque la sincérité envers Dieu est réelle, Dieu est patient en ce qui concerne le développement spirituel. Au moment opportun, Il révélera ce qui compte vraiment pour Lui, en retirant le voile qui les recouvre encore. Ils seront alors, eux aussi, capables de discerner les choses telles qu’elles sont réellement.
Cette différence de développement spirituel, ce fait de ne pas penser de la même façon, ne doit pas perturber une communion heureuse, harmonieuse entre les croyants. Laissons au Seigneur le soin d’apprécier nos différences. Dans ce cas, nous n’aurons pas besoin de persuader nous-mêmes nos frères et commencer à partager nos points de vue. C’est Dieu lui-même qui se chargera de les enseigner (cf. 1Th 4:9).
V16. Si quelqu’un n’a pas encore orienté tous ses intérêts en faveur de Christ, nous-mêmes, nous ne devons pas attendre qu’il en soit ainsi. Nous devons avancer ensemble, et chacun doit marcher à la lumière qu’il a reçue de son Seigneur. La lumière reçue donnera envie d’en recevoir davantage. Cela ne rend pas passif, mais incite à une communion plus étroite avec Christ, et à un désir toujours plus ardent de mieux Lui ressembler.
Si tu as accepté Christ, tu grandis spirituellement dès cet instant. Le niveau spirituel que tu as atteint aujourd’hui est dû en partie à l’œuvre de Dieu en toi et en partie à tes efforts (Php 2:13). Eh bien, tu es vivement encouragé à poursuivre « dans le même [sentier] ». Il n’est pas nécessaire de continuer seul. Tu peux être encouragé en recherchant la communion avec les personnes qui ont aussi appris à connaître Christ et qui veulent vivre pour Lui seul.
Relis Philippiens 3:12-16.
À méditer : Y a-t-il d’autres centres d’intérêt que tu poursuis en dehors d’une seule chose ?
17 - 21 Notre cité se trouve dans les cieux
17 Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. 18 Car plusieurs marchent (je vous le disais souvent et maintenant je le dis même en pleurant) comme des ennemis de la croix du Christ : 19 leur fin est la perdition, leur dieu, c’est le ventre, et leur gloire est dans leur honte, eux qui ont leurs pensées aux choses terrestres. 20 Car notre cité à nous se trouve dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, 21 qui transformera notre corps d’abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de soumettre même toutes choses à son [autorité].
V17. Un bon exemple est très bénéfique. En tant que jeune chrétien, tu as besoin d’être orienté. C’est une bénédiction de rencontrer et connaître des gens qui vivent ce que la Bible enseigne. Ainsi, Paul se donne lui-même et Timothée – ils sont le « nous » de ce verset – en exemple. Ce n’est pas de l’orgueil, mais une question de conviction. Lui-même imite Christ, qui est son exemple (1Cor 11:1).
Il appelle les Philippiens à être « ensemble » ses imitateurs. Le mot « ensemble » est significatif. Le bon lecteur en comprendra que c’est une douce exhortation pour rester unis. Lorsque tu fais quelque chose « ensemble », que tu regardes ensemble le même exemple et que tu l’imites, tu oublies les aspects gênants de l’autre. Les Philippiens sont dans une situation favorable avec des personnes qu’ils considèrent comme des exemples. Lorsqu’ils observent ces vies, ils constatent, comme avec Paul, que leur seul but est de gagner le Christ.
Y avait-il beaucoup d’exemples de ce genre ? Je ne pense pas, tout comme il n’y en a pas beaucoup aujourd’hui. D’ailleurs, te rends-tu compte que, toi aussi, tu es un exemple pour les autres ? Les autres peuvent-ils te suivre parce qu’ils voient, dans ta vie, que tout reflète la Personne de Christ ?
V18. Au contraire, il y en a beaucoup de gens qui marchent « comme des ennemis de la croix du Christ ». Avec cette qualification, Paul désigne un troisième groupe de chrétiens, après les deux groupes mentionnés au verset 15. Il y a un énorme contraste entre ces deux groupes et ce troisième groupe. Le groupe un et le groupe deux aiment de tout cœur le Seigneur Jésus et veulent aligner leur vie sur Lui. Ils mettent en pratique, ce qu’ils apprennent de Lui. Avec le deuxième groupe, bien que leur connaissance de Jésus Christ soit limitée, ils ont le désir vivre pour Lui, quoi qu’il leur en coûte.
C’est bien différent pour le troisième groupe. Ce sont certainement des gens qui connaissent toutes les vérités bibliques, peut-être même peuvent-ils exprimer des choses merveilleuses sur le Seigneur Jésus. Mais la mise en pratique dans leur vie ne démontre pas la même chose.
Il n’est pas dit qu’ils sont des ennemis du Christ, mais des ennemis de la croix du Christ. La croix du Christ a une importance déterminante pour la vie du chrétien. La croix est la séparation radicale entre toi et le monde (Gal 6:12,14). Plus tu comprendras ce qu’est la croix, plus tu renonceras à tout attachement au monde pour t’attacher encore plus fermement à Christ. Un ennemi de la croix du Christ est quelqu’un qui veut jouir du christianisme, mais ne pas supporter ses fardeaux. C’est quelqu’un qui veut suivre Christ, sans prendre sa croix (Lc 14:27).
Si tu vis selon le vrai sens de la croix, le monde n’a plus rien à t’offrir. Tu as tourné le dos au monde. Cependant, le monde essayera de t’attirer à lui et ne permettra pas que tu n’aies plus rien à voir avec lui. Il t’apportera la honte. Si tu essayes de rester bon copain avec le monde, tu deviendras un ennemi de la croix. Tu n’abandonnes pas vraiment le Christ, mais tu ne témoignes pas non plus de Lui, quand tu vois qu’on se moque de toi.
Ce n’est pas la première fois que Paul parle de ces gens. Il a déjà parlé d’eux à de nombreuses reprises. Il réagit différemment à leur égard qu’envers les personnes dont il parle au début du chapitre. Il ne peut que dénoncer de genre de personnes avec leurs mauvaises intentions de saper son travail.
Lorsqu’il écrit à leur sujet, il ne peut retenir ses larmes. Il n’est pas du genre à dire : ‘Les hommes ne pleurent pas.’ Il mentionne plus souvent ses émotions (Act 20:31 ; 2Cor 2:4). Les sentiments sont une partie essentielle de l’homme. Cela ne change pas lorsqu’il est devenu un enfant de Dieu. La foi ne doit pas être gouvernée par les émotions, mais les émotions font partie de notre vie de foi. La parole de Dieu est la base de la foi. Les émotions proviennent du fait que Paul voit des chrétiens s’écarter du chemin que la parole de Dieu montre.
Cette catégorie de chrétiens donne un mauvais exemple et représente un danger pour les autres. Ces chrétiens prétendent être assurés du paradis, tout en jouissant pleinement de la vie sur terre. Être chrétien de cette manière, c’est agréable ! Ne te laisse pas berner par ce style de vie. Je pense que c’est la raison pour laquelle Paul l’a dit si souvent et le répète encore maintenant. Ce n’est pas un bon exemple.
V19. Au bout d’une telle vie, le ciel n’attend pas non plus, mais c’est la « perdition », l’enfer. Le chemin large, celui sur lequel marchent beaucoup de gens, mène à la perdition (Mt 7:13). Ce n’est pas important, pour toi et moi, de savoir s’il s’agit de vrais chrétiens ou de chrétiens qui n’ont que le nom, qui ne sont pas nés de nouveau. Ce qui compte, c’est ce que toi tu professes. Si tu professes être chrétien, cela devra se voir dans ta vie. Si tu vis pour Christ, ta confession est vraie. Si tu ne vis pas pour lui, ta confession serait un mensonge, mais ce n’est pas ton cas ! Sinon, tu ne serais pas en train de lire ce livre. Mais ces versets s’appliquent aussi à chacun de nous, chrétiens, qui témoignons de Christ dans notre vie.
Celui qui vit comme un ennemi de la croix vit pour lui-même, pour son propre « ventre » (cf. Rom 16:18). Sa vie est axée sur la satisfaction de toutes sortes de besoins physiques, comme manger et boire et souvent aussi satisfaire des désirs sexuels (1Cor 6:13). En soi, ces actions ne sont pas des péchés mais des choses données par Dieu. Il ne semble pas qu’ils commettent un mal qui nécessite une discipline. Ce sont de bons citoyens, des gens qui donnent à chacun ce qui lui revient. Cependant, ils font tout seulement pour eux-mêmes et mettent leurs priorités à toutes sortes de choses terrestres. Leur vie n’est pas centrée sur Christ.
L’une des conséquences d’une telle attitude dans leur vie est de trouver leur plaisir et leur « gloire » ou leur « honneur » dans leur honte. On peut penser, par exemple, à l’opinion, même parmi des chrétiens, selon laquelle les humains descendent des singes. Ils considèrent comme un honneur le fait que la science humaine ait mis cela en lumière. Ils se glorifient de ce genre de folie, le résultat d’une concentration sur les choses terrestres. Ils ne pensent qu’à leur bien-être sur la terre. Leurs efforts visent à rendre leur vie sur la terre aussi longue et aussi agréable que possible.
V20. Une telle attitude face à la vie appartient au citoyen purement terrestre, mais pas à un citoyen du ciel. Depuis que tu as appris à connaître Christ, tu es comme un résident provisoire et un étranger sur la terre (1Pie 2:11). Ta vraie maison, c’est le ciel. Tant que tu es sur terre, dans un environnement ennemi de la croix de Christ, tu peux vivre dans la conscience de ta citoyenneté céleste.
Les Philippiens eux-mêmes sont un bon exemple d’une telle pensée. À l’époque, Philippes était une colonie romaine en Asie Mineure. Loin de Rome, les habitants de cette ville devaient vivre comme des citoyens de Rome, en défendant le nom de Rome. Nous vivons au milieu des gens du monde, mais nous pouvons porter le nom de citoyen du ciel. Nous vivons comme des ambassadeurs de notre patrie céleste, dans un pays étranger. Tout notre comportement doit rayonner la vie de notre véritable patrie. En même temps, nous respectons les règles du pays, dans lequel nous résidons temporairement, tant que ces règles n’entrent pas en conflit avec notre citoyenneté céleste. Il ne nous sied pas d’adhérer à la politique du pays où nous sommes étrangers. Cela pourrait nuire à notre citoyenneté céleste.
Notre patrie céleste occupe tellement nos pensées que nous désirons ardemment y déménager. Nous attendons avec impatience le Seigneur Jésus Christ. Lui, le but vers Lequel nous nous dirigeons, a promis de venir bientôt (Jn 14:1-3 ; 1Th 4:16-17 ; Apo 22:20). Paul l’appelle ici « Sauveur ». Tu te dis peut-être : ‘C’est ainsi que je le connais déjà, n’est-ce pas ? Il est certainement mon Sauveur, mon Rédempteur, comme le signifie le nom ‘Sauveur’ : celui qui m’a racheté de mes péchés.
V21. Oui en effet, mais il y a un autre aspect dans le salut qui n’est pas encore parfaitement accompli : c’est la rédemption de ton corps (Rom 8:23). Lorsque le Seigneur Jésus viendra prendre son église à Lui, tu recevras un corps glorifié. Dans ce corps, tu ne connaîtras plus ni chagrin, ni douleur ni fatigue. Le corps que tu as maintenant est toujours marqué par le péché qui a laissé sa marque, sur laquelle repose la malédiction du péché. C’est « notre corps d’abaissement », durant notre vie sur la terre.
Cette expression n’est certes pas flatteuse dans un monde où le ‘body care’, le soin du corps, fait l’objet d’une attention considérable. Le corps est glorifié dans et par le monde. Il ne s’agit pas non plus tomber dans l’autre extrême, et penser que le corps n’a pas d’importance. Pour le croyant, il est le temple du Saint Esprit et un membre de Christ (1Cor 6:15,19). Par conséquent, traite-le de manière responsable et avec soin.
La venue du Seigneur Jésus pour enlever son église mettra fin à l’imperfection du corps terrestre, pour tous ceux qui Lui appartiennent. Le corps que tu recevras sera semblable au Sien (1Jn 3:2b). Toute trace des imperfections de la vie sur la terre, littéralement dans la chair, disparaîtra alors. Ce changement inimaginable sera réalisé par le Seigneur Jésus. Lui seul en est capable. Il le fera avec le même pouvoir qu’Il a de tout soumettre à lui-même, le Dieu tout-puissant.
Imagine ces innombrables croyants qui sont morts, à travers tous les âges, ou ont été tués de diverses manières : déchiquetés et mangés par les lions, décapités, sciés en morceaux, brûlés. Dieu a la puissance de rassembler et reformer toutes les molécules éparpillées pour ressusciter les morts. Les incrédules recevront un corps, avec lequel ils seront en enfer pour l’éternité. Les croyants recevront un nouveau corps, avec lequel ils seront dans le ciel et pourront Le louer durant l’éternité !
Relis Philippiens 3:17-21.
À méditer : Qu’est-ce que cela signifie pour toi d’attendre le Seigneur Jésus comme Sauveur ?