1 - 6 Salutations ; rendre grâce ; supplications
1 Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! 3 Je rends grâces à mon Dieu pour tout le souvenir que j’ai de vous 4 dans chacune de mes supplications, faisant toujours des supplications pour vous tous avec joie 5 à cause de la part que vous prenez à l’évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant, 6 étant persuadé que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ.
V1. Comme d’habitude, Paul se présente d’abord aux destinataires en tant qu’expéditeur de la lettre. Comme il le fait souvent, il implique quelqu’un d’autre dans l’envoi de la lettre. En l’occurrence, il s’agit de Timothée, son « véritable enfant dans la foi » (1Tim 1:2). Avec ce jeune homme, Paul a un collaborateur qu’il apprécie tout particulièrement (Php 2:19-20,22). Les Philippiens le connaissent. Le fait que Paul mentionne son nom, en tant que compagnon d’expéditeur, leur montre que Timothée est associé au contenu de la lettre. C’est important, car Paul espère pouvoir le leur envoyer bientôt aussi.
Le fait qu’il mentionne Timothée comme compagnon d’expéditeur ne signifie pas qu’ils ont écrit la lettre ensemble. Les nombreuses fois où Paul utilise le mot « je » démontrent qu’il en est le véritable auteur.
Il est également remarquable que Paul n’écrive pas en tant qu’apôtre. Il se présente, ainsi que Timothée, « esclaves de Jésus Christ ». Un esclave de Christ est acheté par Lui pour être libre. Cependant, quiconque réalise le prix payé par le Seigneur Jésus voudra toujours être son esclave. En mentionnant Timothée et lui-même comme esclaves, Paul se place au niveau des Philippiens. Le contenu de la lettre ne gagne pas en force en ajoutant une autorité apostolique. Il s’agit de démontrer la vie en pratique. Cela se fait dans sa vie d’esclave, et non en vertu de sa position d’apôtre.
S’il avait écrit en tant qu’apôtre, on pourrait penser que, pour acquérir une expérience chrétienne, il faut avoir le statut d’apôtre. Mais l’expérience chrétienne dont il parle dans cette lettre n’a rien du caractère apostolique ; cette expérience est à la portée de tout chrétien ‘ordinaire’. Elle concerne tout chrétien, qui est esclave du Seigneur Jésus. L’amour pour le Seigneur Jésus est le motif qui nous pousse à mettre en pratique, dans notre vie, ce qui nous est dit dans la lettre. Il ne s’agit pas d’un diktat venu d’en Haut.
Dans la façon dont il s’adresse à eux, Paul a réellement tous les croyants à l’esprit. Il écrit « à tous les saints ». Parmi eux, personne n’est exclu. En utilisant le mot « tous », il montre clairement qu’il est au-dessus de tous les partis et de toutes les différences. Puisque l’expérience chrétienne est personnelle, il n’écrit pas à ‘l’église à Philippes’ mais aux « saints ». Ces saints sont « dans le Christ Jésus ». Cela indique leur position spirituelle. Ce sont aussi des saints « qui sont à Philippes ». Cela indique leur position terrestre.
C’est à Philippes que se déroule leur vie sociale et leur vie d’église ; c’est là qu’ils ont leurs responsabilités et qu’ils rendent leur témoignage. Tu peux aussi appliquer cela à toi-même. Tu es mis à part – c’est le sens du mot « saint » – du monde pour le Christ Jésus. Tu n’appartiens plus au monde. Dans le Christ Jésus, tu es mis à part pour vivre pour Dieu. Tu l’es, là où tu vis, là où se déroule ta vie quotidienne.
Que les « surveillants et les serviteurs » soient appelés à part ne signifie pas qu’ils ont un statut particulier. Le mot « avec » a le sens de ‘inclusif’. Ils sont considérés au même niveau que les saints (cf. Act 20:28). Actes 20 et Tite 1 montrent que « surveillant » est le même mot qu’« ancien » (Act 20:17,28 ; Tit 1:5,7). ‘Ancien’ indique davantage la maturité de la personne ; c’est quelqu’un qui a une certaine expérience de la vie. ‘Surveillant’ concerne davantage le travail effectué.
Je ne serais pas surpris que tu aies des questions sur la désignation des anciens. Je peux te dire quelques mots à ce sujet. À trois reprises dans le Nouveau Testament, tu lis qu’il est question de choisir ou d’établir [litt. poser] des anciens (Act 14:23 ; 20:28 ; Tit 1:5). Ces textes montrent que ce n’est pas l’église qui les établit, mais ce sont les apôtres qui les « désignent » au profit de l’église (Act 14:23) ; tu lis qu’ils sont « établis » par le Saint Esprit (Act 20:28) ; et tu lis que quelqu’un d’autre les établit au nom d’un apôtre (Tit 1:5). Puisque nous n’avons plus d’apôtres et que, par conséquent, personne ne peut agir au nom d’un apôtre, il devient difficile, sur la base de la Bible, d’établir des anciens aujourd’hui.
N’a-t-on pas besoin d’anciens aujourd’hui comme à l’époque ? Les caractéristiques d’un surveillant ne sont-elles pas mentionnées en 1 Timothée 3 (1Tim 3:1-7) ? Oui, en effet. Je ne dis pas qu’ils ne sont plus là. Je précise qu’ils ne peuvent plus être établis officiellement par l’église. Les croyants qui connaissent le Seigneur depuis un certain temps et qui, ayant un bon témoignage, font leur chemin avec Lui, sont invités à aspirer à la charge de surveillant (1Tim 3:1). Heureuses sont les églises locales qui comptent de tels hommes au milieu d’elles.
Les « serviteurs » sont ceux qui ont pris en charge les biens matériels (1Tim 3:8-13). Il ne s’agit pas d’un service inférieur à celui du surveillant, mais d’un service différent. Le surveillant s’occupe avant tout des intérêts spirituels des croyants. Dans leur service, tous deux doivent dépendre directement du Seigneur. Ils ne doivent pas faire de favoritisme. La considération de personnes ne devrait pas exister. C’est seulement dans cet état d’esprit qu’ils pourront accomplir leur travail au profit des saints et à l’honneur du Seigneur.
V2. Paul conclue sa salutation par son habituel désir de bénédiction. Pour leur vie quotidienne, il souhaite à ses lecteurs d’avoir conscience de la « grâce » et de la « paix » intérieure. La « grâce » est une faveur gratuite et imméritée. Vivre dans la conscience de la grâce accordée sera une vie dans laquelle on fera l’expérience de la « paix » de Dieu.
Il leur souhaite que cette grâce et cette paix leur soient données par les deux personnes divines avec qui ils ont été mis en relation. Le Père et le Seigneur Jésus accordent à chaque croyant la plus grande importance. Les croyants jouissent de la grâce et de la paix, lorsqu’ils manifestent le plus grand intérêt pour tout ce qui concerne le Père et le Seigneur Jésus. À la lumière de cette lettre, tu pourrais dire que la grâce et la paix englobent toute l’expérience chrétienne. Tout ce que tu vis dans la formation de ton caractère, en tant que chrétien, peut être relié à la grâce et à la paix.
V3. La reconnaissance est le mot clé de la lettre. Lorsque Paul pense aux Philippiens, il se met spontanément à rendre grâce. Peut-être que tu le reconnais. Quand tu penses à certaines personnes, tu éprouves à leur égard des sentiments que tu ne peux parfois pas réprimer. Ces sentiments sont liés à ce que ces personnes signifient pour toi. Si tu vis des expériences négatives avec elles, alors en pensant à elles, ton cœur ne sera pas rempli de reconnaissance. S’il s’agit de personnes à qui tu dois beaucoup, c’est tout différent.
Les bons souvenirs rendent une personne heureuse et reconnaissante. Il en va de même pour Paul, lorsqu’il pense aux Philippiens. Il leur fait savoir qu’il rend grâce à Dieu pour eux. Dieu a fait en sorte que ce lien de communion existe.
V4. Paul est vraiment concerné par l’engagement des Philippiens. Ainsi, lorsqu’il rend grâce à Dieu pour eux, il se met en même temps à supplier pour eux. Dans chacune de ses supplications, les Philippiens sont présents. Tu peux tirer un exemple pour toi. Sa supplication pour eux n’est pas un fardeau, ce n’est pas une lamentation à Dieu à leur sujet, mais elle produit en lui un sentiment de célébration. Il supplie « avec joie » et cela « pour vous tous », c’est-à-dire pour chacun d’entre eux.
Il semble qu’il n’y ait aucune exception dans cette église. Ils sont tous entièrement impliqués dans l’évangile que Paul prêche. Même maintenant, alors qu’il est en captivité, tous participent à l’évangile. Ils sont toujours à ses côtés. Le don, qu’ils ont envoyé, en témoigne. Je suis un peu envieux d’une telle église. Et toi ?
V5. Les Philippiens ne sont pas seulement des gens sympathiques, ce sont ses frères et sœurs. Avec eux, il partage la foi dans le Seigneur Jésus et avec eux, il partage le témoignage qu’il rend de Lui. Ils ont accepté l’évangile dès le premier jour où ils l’ont entendu de sa bouche (Act 16:11-14,27-34). Ensuite, ils se sont tenus à ses côtés dans sa prédication de l’évangile. Ils n’ont pas fait cela une seule fois, sur un coup de tête.
Il y a des chrétiens, qui s’échauffent immédiatement lorsqu’une grande action d’évangélisation est lancée. C’est merveilleux, lorsque tant de gens font quelque chose ensemble pour le Seigneur. Mais quand l’action se termine et que la vie normale reprend son cours, leur participation active pour évangéliser s’arrête aussi. C’est différent pour les Philippiens. Leur implication dans l’évangile n’est pas un caprice, un effort temporaire, mais dure « jusqu’à maintenant ».
V6. Paul est suffisamment réaliste pour voir que le « jusqu’à maintenant » n’est pas une fin. Les Philippiens ont encore du chemin à parcourir, mais il est confiant et attend le point final avec joie. Les fruits, qu’il perçoit en eux, sont le résultat du bon travail de Dieu dans leur vie. Cela lui donne confiance en l’avenir. Il connaît suffisamment Dieu pour savoir qu’Il poursuivra et achèvera son œuvre en eux. Cet achèvement interviendra « au jour de Jésus Christ ».
Le « jour de Jésus Christ », c’est le jour où Jésus Christ apparaîtra en majesté sur la terre. Toute la vie chrétienne se déroule entre deux jours : « le premier jour » (verset 5) et le « jour de Jésus Christ ». ‘Le premier jour’ est le début de la course, le jour où ils (et nous) ont entendu et accepté l’évangile. ‘Le jour de Jésus Christ’ est la période où Christ exerce ouvertement sa domination sur le monde (Psa 2:8).
Pour nous, cela précède le fait d’être enlevés dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air (1Th 4:16-17), et immédiatement après d’être « manifestés devant le tribunal du Christ » (2Cor 5:10). Nous regarderons alors notre vie avec les yeux du Seigneur et en arriverons à la même évaluation que Lui, c’est-à-dire que nous la verrons comme Il l’a toujours vue. Nous Lui serons semblables (1Jn 3:2). L’œuvre de Dieu en nous sera alors complète.
Relis Philippiens 1:1-6.
À méditer : Que peux-tu apprendre de la façon dont Paul rend grâce et supplie pour les Philippiens ?
7 - 11 L’amour de Paul pour les Philippiens
7 Il est bien juste pour moi d’avoir de telles pensées à l’égard de vous tous, parce que vous me portez dans votre cœur et que, dans ma captivité comme dans la défense et la confirmation de l’évangile, vous avez tous été participants de cette grâce avec moi. 8 Car Dieu m’est témoin que je pense ardemment à vous tous, dans les affections du Christ Jésus. 9 Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, 10 pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et sans reproche pour le jour de Christ, 11 remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.
V7. Paul poursuit maintenant en expliquant ses propos précédents, qui concernent ses actions de grâce et ses supplications pour eux, leur communion avec l’évangile et le fait que Dieu achèvera son œuvre en eux. Toutes ces bonnes pensées à leur sujet, il les qualifie de « bien justes » pour plusieurs raisons. Une des raisons est qu’il les a dans son cœur. Il sait qu’ils ne pensent pas à lui seulement de temps en temps, parce qu’il leur appartient complètement. Aussi, même s’il n’est pas avec eux physiquement, il les porte dans son cœur. Il ressent tout leur amour pour lui. Ils chérissent un amour constant pour lui, parce qu’ils le portent dans leur cœur.
Tu peux chercher à imiter les Philippiens. Toi aussi, tu peux ‘estimer Paul’ dans ton cœur, l’aimer. Tu le fais, si tu aimes l’enseignement de ses lettres, si tu lis ses lettres et que tu les prends à cœur. Tu remarqueras que ce qui est dit des Philippiens peut aussi être dit de toi. D’autres rendront grâce et supplieront pour toi ; ils remarqueront que tu vis dans et pour l’évangile ; ils verront que Dieu travaille en toi et qu’Il achèvera son œuvre.
Une autre raison pour laquelle il est juste que Paul pense tout ce bien à leur égard concerne aussi leur mise en pratique. Leur amour pour lui a des mains et des pieds. Ils se sont tenus à ses côtés dans sa défense de l’évangile. Là où l’évangile est prêché, l’évangile est aussi attaqué. Avec Paul, ils ont résisté à l’ennemi et ont indiqué aux autres la seule voie du salut et toutes les bénédictions que produit l’évangile. Leur propre conversion est une confirmation de la vérité de l’évangile.
Il peut y avoir de nombreuses discussions sur toutes sortes de sujets, mais on ne peut pas nier les témoins vivants et vibrants qui racontent ce qui leur est arrivé, en acceptant l’évangile. Tu devrais les tuer pour les faire taire. Même dans ce cas, ils continueront à parler (Héb 11:4). Ceux qui pensent pouvoir arrêter le cours de l’évangile, en jetant ses prédicateurs en prison, se trompent complètement. C’est ce qui est arrivé à Paul. Tout ce que l’ennemi a pu obtenir en agissant ainsi, c’est finalement d’ouvrir un nouveau chemin pour l’évangile.
« Cette grâce avec moi » dont parle Paul est la grâce qui lui permet de porter ses chaînes, de défendre et d’affirmer l’évangile. Il vit à la fois l’emprisonnement et la prédication comme une grâce personnelle, « grâce avec moi ». Dans cette grâce, dit-il aux Philippiens, vous êtes mes « participants ». Vous partagez tous la grâce qui est ma part.
Tu remarques comment Paul et les Philippiens forment une unité. En partageant quelque chose ensemble, on favorise l’unité et la communion. Es-tu uni aux ouvriers pour le Seigneur, dans leurs circonstances et dans leur travail ? Alors, tu participeras toi aussi à la grâce dont ils bénéficient en retour. Il ne s’agit pas seulement des personnes, mais de Dieu et du Seigneur Jésus. Là où la conscience de la grâce augmente, la consécration au Seigneur et l’unité entre les croyants augmentent aussi. Cela est vrai pour les croyants qui forment ensemble une église locale. C’est aussi vrai pour les relations entre une église locale et un ouvrier, où qu’il se trouve dans le monde.
V8. Si donc il existe un lien de communion si intime, tu ne peux pas t’empêcher de vouloir en faire l’expérience de la manière la plus concrète. Tu désires voir et connaitre l’autre, et être avec lui. Paul veut que les Philippiens sachent à quel point il les aime et se languit d’eux. S’il fait appel à Dieu comme témoin, ce n’est pas parce qu’il craint que les Philippiens ne le croient pas. C’est comme s’il cherchait à exprimer plus puissamment pour lui-même, combien il les aime. Son affection pour eux n’a rien à voir avec la sympathie humaine. Il ne cherche pas à les voir parce qu’ils sont gentils avec lui. Il désire être avec eux, parce que son cœur va vers eux.
Le mot « affection » est littéralement « entrailles » et désigne l’émotion intérieure. Cependant, il ne s’agit pas de simples émotions humaines ; il s’agit de l’affection « du Christ ». Paul montre ici que son affection pour eux peut être comparée aux sentiments du Christ pour l’église. Nous n’aimons pas seulement les frères et sœurs qui sont gentils, mais chacun et chacune, sans distinction. Il est important de développer de tels sentiments dans nos relations avec nos frères et sœurs.
V9. Il a déjà dit qu’il rend grâce et supplie pour eux, et ce qui le pousse à le faire (versets 3-5). Maintenant, il raconte ce qu’il demande à Dieu pour eux. L’amour ne se limite jamais au nécessaire. Cela fait partie de la nature de l’amour dont Paul déborde toujours. Ici, il va même plus loin et prie que « votre amour abonde encore de plus en plus ». Une fois que l’amour est mis en action, le flux d’amour devient de plus en plus abondant.
Ce flux d’amour a besoin d’un canal. C’est pourquoi il souhaite que leur amour soit guidé par la « connaissance et toute intelligence ». L’amour n’agit pas de façon insensée. Il faut des « connaissances » spirituelles pour exprimer et démontrer l’amour. Sinon, l’amour devient un concept érodé. Nous devons savoir ce que la Bible entend par amour. L’amour n’aura jamais étiqueté « amour » sur quelque chose qui est en réalité une relation de péché. Le véritable amour mettra en évidence le péché qui émane d’une telle relation. Le péché doit être jugé, pour que l’on puisse à nouveau jouir de l’amour de Dieu.
À sa prière pour la connaissance spirituelle, Paul ajoute « et toute intelligence ». Tu peux savoir quelque chose, mais c’est autre chose de l’appliquer de la bonne manière et au bon moment. Cela demande de l’intelligence et du discernement dans chaque situation, pas seulement un peu d’intelligence, mais « toute » intelligence. Or, nous n’avons pas cette capacité en nous-mêmes. C’est pourquoi cette prière est très importante. Tu peux aussi en faire un sujet de prière pour toi-même et pour les autres.
V10. L’amour, animé par la connaissance et l’intelligence, est nécessaire « pour que vous discerniez les choses excellentes ». Discerner les choses excellentes est très différent du simple fait d’éviter ce qui est mauvais, ou d’essayer à tout prix de ne pas pécher. ‘Discerner’ signifie examiner soigneusement et attentivement si quelque chose est authentique, puis faire son choix sur la base de cette analyse. C’est tester si telle parole ou telle action peut être acceptée.
Quelqu’un, pour qui Christ est au centre de sa vie, ne se contentera que de l’excellent. Le bon n’est pas suffisant, seul le meilleur l’est. Dans les choses temporelles, tu recherches aussi le meilleur, pourquoi pas dans les choses spirituelles ? L’excellent, c’est tout ce qui te permet de mieux connaître Christ et tout ce qui, dans ta vie, sera à sa gloire.
Quelques exemples :
1. Tu voudras utiliser la meilleure traduction de la Bible.
2. Tu voudras appartenir à une église locale, où le Seigneur Jésus occupe une place centrale, et où la parole de Dieu est reconnue dans sa pleine autorité.
3. Tu choisiras une profession dans laquelle tu pourras travailler à la gloire de Dieu.
4. Tu voudras passer ton temps libre d’une manière qui te permette de Lui rendre grâce.
Il y a des choix fermés dans ces quelques exemples. C’est à toi de choisir de t’engager dans ce qui est ‘excellent’. Si tu recherches l’excellent pour ta vie, tes actions et ta marche seront conformes à la lumière et à la perfection de Dieu. Dans ce monde obscur, tu deviendras toujours plus pur et irréprochable. C’est un processus de croissance continuelle, qui ne prendra fin que lorsque « le jour de Christ » arrivera ou lorsque le Seigneur te prendra auprès de Lui, avant ce jour.
J’ai déjà parlé du « jour du Christ » au verset 6, à la fin de la section précédente. Ce jour-là, tu seras parfaitement « pur et sans reproche ». L’intention de Dieu est que tu t’y appliques dès maintenant. Il désire te voir t’engager à vivre « pur et sans reproche » autant que possible, dès aujourd’hui sur la terre. Une vie ‘pure’ est une vie sans arrière-pensées, transparente, sans hypocrisie. Les motifs impurs sont absents. Une vie ‘sans reproche’ est une vie qui n’offusquera personne. Pour répondre au désir de Dieu et Lui plaire, tu ne dois pas chercher à appliquer la loi ou t’imposer des lois. Tu ne dois regarder qu’à Christ. En regardant à Lui, l’exemple parfait, tu apprendras que, seul l’amour de Dieu dans ton cœur est la force motrice qui produit le fruit que le Seigneur désire de ta part.
V11. Une vie sans arrière-pensées et sans motifs impurs est rare, mais pas impossible. Elle est réalisable pour toute personne dont Christ occupe la première place dans sa vie. Une telle vie ressemble à un arbre plein de fruits. Il a ses racines en Jésus Christ et produit ses fruits qui viennent de Lui. Le fruit est tout ce qui vient de la vie et que l’on peut qualifier « de la justice » (cf. Éph 5:9 ; Gal 5:22-23a). Il concerne tout ce que tu fais et dis. Agir de manière injuste n’en fait pas partie. Tu rends à chacun ce qui lui est dû, et tu es juste dans ton estimation de Dieu, des autres personnes, des paroles et des événements, des actions.
Cela n’est possible que « par Jésus Christ ». Par conséquent, l’ensemble de tout ce que tu fais, ce fruit de la justice, est « à la gloire et à la louange de Dieu », aussi bien maintenant qu’à la venue de Christ et pour toute l’éternité.
Nous voyons le fruit de la justice avec le Seigneur Jésus dans la perfection de sa vie sur terre. Tout ce qu’Il fait porte du fruit, caractérisé par la justice, la justice qui vient de Dieu. Toute sa marche est une marche de justice.
Relis Philippiens 1:7-11.
À méditer : Quelles raisons as-tu, ou peux-tu imaginer, pour ne pas aimer un frère ou une sœur ?
12 - 18 L’avancement de l’évangile
12 Or, frères, je veux que vous le sachiez : les circonstances que je traverse sont plutôt arrivées pour l’avancement de l’évangile. 13 Il est ainsi devenu évident, dans tout le prétoire et partout ailleurs, que je suis prisonnier pour Christ ; 14 et la plupart des frères, encouragés dans le Seigneur par mes liens, ont beaucoup plus de hardiesse pour annoncer la Parole sans crainte. 15 Certains, il est vrai, prêchent le Christ par jalousie et dans un esprit de rivalité, mais d’autres aussi le font de bonne volonté ; 16 ceux-ci par amour (ils savent que je suis établi pour la défense de l’évangile) ; 17 ceux-là, c’est par esprit de parti qu’ils annoncent le Christ, non pas en pureté, pensant rendre ma captivité plus pénible. 18 Mais quoi ? Toutefois, de toute manière, soit comme prétexte, soit en vérité, Christ est annoncé, et je m’en réjouis. J’aurai encore sujet de me réjouir,
V12. Ce n’est qu’après avoir exprimé sa joie pour les Philippiens et son désir ardent pour eux que Paul poursuit en parlant de sa propre situation. Lorsqu’il existe un véritable lien d’amour, tu peux compter sur l’intérêt que l’autre personne te manifeste. Regarde comment Paul en parle. Ce n’est vraiment pas pour se plaindre ou pour occuper l’esprit des Philippiens. Il ne raconte pas une histoire impressionnante sur les épreuves qu’il doit endurer. Non, il veut montrer comment Dieu, qui est au-dessus de toutes les circonstances, les utilise pour l’avancement de l’évangile. N’est-ce pas là la véritable vision chrétienne de la vie ? On n’apprend pas cela dans un livre, il faut l’apprendre dans la pratique.
Le mot « plutôt » est significatif dans ce contexte. Il signifie : contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre. Paul est en captivité. Il semble que l’ennemi ait remporté une grande victoire. Il est possible que cela produise du découragement chez les Philippiens. Mais Paul ne manifeste aucun abattement. Au contraire, il encourage les Philippiens en leur disant que c’est exactement le plan de Dieu. Ce que l’ennemi a pensé en mal, Dieu l’utilise pour le bien (Rom 8:28 ; cf. Gen 50:20). Il veut qu’ils le sachent.
L’expression « je veux que vous le sachiez », ou une expression similaire, est une expression souvent utilisée par Paul, pour attirer leur attention sur quelque chose de particulier (Rom 1:13 ; 11:25 ; 1Cor 10:1 ; 11:3 ; 12:1 ; 1Th 4:13).
L’ennemi pense l’avoir éliminé par sa captivité et avoir ainsi porté un coup dur à l’évangile. Mais ce n’est pas le cas ! Au contraire, Dieu ouvre ainsi de nouvelles opportunités pour la proclamation de l’évangile. Ce que l’ennemi a fait, c’est contribuer à l’avancement de l’évangile. L’ennemi a restreint sa liberté de mouvement, mais cela n’a pas bâillonné sa bouche et encore moins affecté sa conviction. Paul est peut-être menotté, la Parole ne l’est pas (2Tim 2:9).
Par exemple, plusieurs soldats, par lesquels il était soigneusement gardé (Act 28:16), ont entendu l’évangile qu’il prêchait à tous ceux qui lui rendaient visite (Act 28:30-31). Ils auront parlé entre eux de ce prisonnier remarquable, eux qui étaient habitués à entendre les propos les plus grossiers. Satan a été utilisé par Dieu, pour permettre au plus grand évangéliste de tous les temps d’accéder même à la garde impériale. En tant qu’homme libre, il n’y aurait jamais eu accès. C’est ainsi que l’évangile est arrivé dans des endroits où il ne serait jamais arrivé autrement. Cela te montre comment Dieu est vainqueur de Satan, qui est utilisé malgré lui, pour l’accomplissement du plan divin.
V13. À travers tout cela, il est évident, pour tous et partout, que Paul n’est pas là comme un criminel qui purge une peine justement imposée. Bien qu’il ait été capturé par les Romains, il sait qu’il n’est pas prisonnier de Rome. Il ne se désigne nulle part comme tel. Lorsqu’il parle de sa captivité, il le fait toujours en relation avec Christ. C’est de Lui qu’il est captif (Éph 3:1 ; 4:1 ; Phm 1:9), ou, comme il le dit ici, qu’il est en captivité « pour Christ ». Il accepte ses circonstances, non pas de la main de l’ennemi, mais de la main de celui qu’il sert. C’est Christ qui détermine son destin, et non l’empereur de Rome.
V14. La captivité de Paul a une autre conséquence. D’autres personnes, voyant le témoignage que Paul rend dans sa captivité, prennent aussi courage et commencent à prêcher la parole de l’évangile. Ils sont poussés, par sa captivité, à commencer à faire l’œuvre de l’évangéliste. Personne n’est libre de laisser à d’autres le soin de parler de la parole de Dieu. Chacun en porte la responsabilité. Il y a parfois des obstacles intérieurs. Ils peuvent provenir d’un sentiment d’infériorité, de l’idée de ne pas être capable de faire comme ce frère ‘doué’. Nous avons besoin d’être aidés pour surmonter ces éventuels obstacles.
Paul, pas plus qu’un frère que les autres admirent, ne veut être un obstacle. Parfois, le Seigneur nous aide en envoyant un tel frère ailleurs. C’est alors un grand encouragement, quand tu vois que d’autres prennent leurs responsabilités et commencent à prêcher la Parole.
Paul, ou tout autre frère doué, peut être absent, mais le Seigneur reste le même. C’est en Lui que les Philippiens ont mis leur confiance. Ainsi, nous pouvons tous mettre notre confiance en Lui, pour oser partager la parole de Dieu sans crainte. Nous ne devons pas avoir confiance en nous-mêmes. Le Seigneur ne pourrait alors pas travailler. Si tu mets toute ta confiance en Lui, tu verras un jour ce qu’Il est capable de produire par ta vie et ton témoignage.
V15. L’absence de l’apôtre ne laisse pas seulement la place aux plus timides d’entre eux. Il y a aussi ceux qui profitent de l’occasion pour se présenter. Maintenant, leur étoile peut commencer à se lever. Leur rival, car c’est ainsi qu’ils le voient, ils l’ont perdu. Il n’a plus d’influence, pensent-ils. Ils essaient de démolir son autorité dans l’église et de monter les croyants les uns contre les autres. L’envie et les querelles sont les sources à partir desquelles ils prêchent le Christ. Non seulement ils courent après leur propre gloire, mais ils veulent, en plus, nuire à l’apôtre emprisonné. Leurs intentions sont mauvaises.
Si tu ne connaissais pas un peu la méchanceté de ton propre cœur, tu dirais : comment est-ce possible ? Aujourd’hui aussi, il peut arriver que ceux qui se disent serviteurs de Dieu cherchent à gagner une église pour eux-mêmes. C’est bien sûr au détriment d’autres personnes, qui sont appréciés et ont toute leur place dans cette église.
V16. Si le serviteur, à qui cette injustice est faite, voit l’église qu’il a servie comme ‘son église’, il réagira charnellement. Paul donne ici un bon exemple. Il ne met pas tout le monde dans le même sac ; il fait la différence entre les motivations. Ceux qui prêchent avec de bonnes intentions, le font par amour. Lorsque l’amour est le motif, il n’y a pas de place pour l’envie et la contestation. Alors nous acceptons que Dieu ait confié à l’autre une tâche particulière, différente de la nôtre. Tu as une tâche différente de la mienne. Il est important d’accepter cela comme une distinction donnée par Dieu et d’agir en conséquence. Ceux qui sont guidés par l’amour reconnaissent le rôle spécifique de Paul, qui est de défendre l’évangile.
V17. La pensée des « autres » est mal intentionnée. Les belles paroles qu’ils prononcent à l’oreille, au sujet de Christ, sont le fruit d’un ‘esprit de parti’. Ce mot englobe égoïsme, orgueil et rivalité malsaine. Leur intention est de s’attirer les gens autour d’eux pour former un nouveau parti. L’apôtre n’aimera pas ça, pensent-ils. Cela lui fera sans doute subir une affliction supplémentaire. Et il ne pourra rien faire de bien, lui non plus. Cette façon de penser révèle ce qu’ils sont eux-mêmes.
V18. En effet, c’est aussi la réaction qu’aurait eue Paul s’il était comme eux. Nous aussi, nous pourrions nous exciter devant tant de méchanceté à notre encontre personnelle. Plus encore, lorsque nous voyons le travail, que nous avons eu le privilège d’accomplir, être démoli sous nos yeux ! N’est-ce pas une contradiction en soi que de prêcher le Christ d’une part, et de le faire avec des motifs impurs d’autre part ? Il semble impensable d’utiliser le nom du Christ comme argument pour des objectifs personnels et égoïstes.
Paul ne se laisse pas du tout emporter par de telles considérations. Sa réponse est d’une toute autre nature. Elle ressemble à un cri de victoire : « Mais quoi ? » Ne crois pas qu’il s’agisse d’une exclamation d’indifférence ou d’insensibilité. Par cette courte phrase, il balaie toute opposition et toute mauvaise intention de l’ennemi. Non, il ne pense pas à une lettre circulaire, réfutant toutes les fausses accusations. Il n’est pas non plus en train d’instruire les Philippiens pour savoir comment faire avec ces personnes vicieuses.
Sa réponse indique son sentiment et montre que son cœur est rempli de Christ. Ses ennemis l’attaquent, mais il défend l’évangile, et non sa propre personne. C’est pourquoi il fait référence à Christ. Ses ennemis sont des personnes qui ne sont pas au-dessus d’elles-mêmes. Cependant, il est au-dessus des circonstances, parce que Christ remplit son cœur.
Que peut faire l’ennemi avec un tel homme ? Pour Paul, Christ et le salut des autres sont plus importants que la question de savoir s’il peut lui-même poursuivre l’œuvre. C’est Dieu lui-même qui la poursuit. Alors, ce qui se passe autour de toi ou avec toi-même n’a pas d’importance. Dieu est aux commandes, Il est souverain et utilise sa Parole pour atteindre son but, par qui Il veut et de quelque manière qu’elle soit prêchée. Cette prise de conscience a rendu Paul heureux et il le sera aussi à l’avenir.
Reconnaître sa Parole comme ayant autorité te rendra heureux, si tu apprends à considérer les circonstances de cette façon. Tu seras alors vraiment intouchable, non pas parce que tu es fort, mais parce qu’Il est très fort.
Relis Philippiens 1:12-18.
À méditer : Quel est le secret pour ne pas se laisser abattre par les circonstances ?
19 - 24 Magnifier Christ dans ton corps
19 car je sais que cela tournera pour moi à salut grâce à vos supplications et aux secours de l’Esprit de Jésus Christ, 20 selon ma vive attente et mon espérance, que je ne serai confus en rien, mais qu’avec toute hardiesse, maintenant encore comme toujours, Christ sera magnifié dans mon corps, soit par la vie, soit par la mort. 21 Car pour moi, vivre, c’est Christ, et mourir, un gain ; 22 mais si [j’ai à] vivre dans le corps, il en vaut bien la peine ; et ce que je dois choisir, je n’en sais rien. 23 Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de partir et d’être avec Christ, [car] c’est, de beaucoup, meilleur ; 24 mais il est plus nécessaire à cause de vous que je demeure dans le corps.
V19. Au verset 12, Paul a exprimé sa volonté que les Philippiens sachent quelque chose. Maintenant, il exprime ce qu’il « sait » lui-même. Savoir quelque chose signifie avoir la connaissance de quelque chose. Tu as déjà compris que le fait de connaître certaines choses sur Dieu n’est pas destiné à nourrir ton intellect. Tout ce que tu peux savoir sur Dieu, tout ce dont Il te met au courant, Il te l’a donné pour que cela produise quelque chose dans ta vie. Cela ne concerne pas seulement les connaissances que tu acquiers par l’étude de la Bible. Cela concerne aussi les expériences que tu fais dans ta vie de foi. C’est de ces expériences dont Paul parle ici. Il sait que tout ce qui lui arrive et dont il a parlé aux versets précédents est utilisé par Dieu pour l’amener au but final, le « salut ».
Le « salut » ici, bien sûr, n’est pas le salut par la foi (Éph 2:8). Il le possède déjà. Non, il s’agit pour lui de vivre en sachant que tout est dans la main de Dieu. Par conséquent, il est persuadé qu’il sortira « sauvé », délivré de toutes les circonstances. Oui, Paul est convaincu qu’il sera porté par les circonstances, pour ainsi dire, vers le but final et qu’il l’atteindra sûrement. Il voit que Dieu utilise les circonstances comme un moyen pour l’amener là où Il veut qu’il aille.
Paul voit tout ce qui lui arrive, non seulement par rapport à ici et maintenant – et c’est déjà précieux –, il le voit aussi dans la perspective de l’avenir. Tous les événements de sa vie ne sont pas des coïncidences, mais des contributions à un résultat final. N’est-ce pas un grand encouragement, pour toi aussi, de pouvoir considérer tout ce qui se passe dans ta vie de cette manière ?
Paul ne trouve pas seulement la paix dans la pensée que tout est dans la main de Dieu. Il sait aussi qu’il est soutenu par les « supplications » des Philippiens. Dieu utilise aussi la prière des siens pour parvenir à son but. C’est là, pour toi et pour moi, une puissante exhortation à ne pas se lasser de prier pour les autres. Tu peux lire un merveilleux exemple de l’effet de la prière en Actes 12 (Act 12:5-17). Cela n’épuise pas les moyens par lesquels Dieu prend soin des siens. Paul sait que Dieu dirige les circonstances, et que d’autres prient pour lui. En outre, il a aussi les « secours de l’Esprit de Jésus Christ ».
Chaque croyant a reçu le Saint Esprit lors de sa conversion (Éph 1:13). Il est l’Esprit de filiation par lequel le croyant connaît le Père et L’appelle « Abba, Père ! » (Rom 8:15 ; Gal 4:6). Il est l’Esprit par lequel le croyant marche, est conduit, porte du fruit et vit (Gal 5:16,18,22,25). Paul L’appelle ici « [l’] Esprit de Jésus Christ ». Ce n’est pas pour rien. En appelant ainsi l’Esprit, Paul relie sa vie et ses circonstances à la vie du Seigneur Jésus lorsqu’il était sur la terre. Il relie également sa vie à l’endroit où le Seigneur Jésus se trouve maintenant. « Jésus » est le nom du Seigneur dans son humiliation ; « Christ » est le nom du Seigneur dans son exaltation.
Les circonstances vécues par le Seigneur sur la terre étaient bien plus difficiles que celles de Paul. Le Seigneur Jésus a tout fait par la puissance du Saint Esprit (Act 10:38). Il n’est plus sur la terre. Il est glorifié dans le ciel. Sa glorification est la preuve de sa victoire sur le monde, sur Satan, sur le péché et la mort. Par conséquent, Paul n’est pas déprimé non plus. Il vit par et dans cette victoire. Son plein aboutissement sera visible lors du salut final. C’est ce qu’il attend avec impatience.
V20. Le fait que Paul ne soit pas découragé est évident, car il attend avec impatience que Christ soit magnifié dans son corps. Christ est magnifié, lorsque nous sommes de plus en plus proches de Lui. Tu peux comparer cela à la façon dont une étoile est rapprochée à l’aide d’un télescope. L’étoile ne change pas de taille. L’attention ne se porte pas sur le télescope. Si tu ne regardes que le télescope, et pas à travers lui, tu ne verras toujours rien de l’étoile. De la même manière, Paul veut s’effacer, et nous devons aussi nous effacer, pour que Christ soit d’autant plus visible. Tu vois quelque chose de similaire avec Jean le baptiste (Jn 3:30).
L’« attente » et l’« espérance » dont Paul est rempli, ont deux aspects. D’une part, il espère ne jamais devoir abjurer face à ce qu’il a toujours prêché et mis en pratique dans sa vie. Au contraire, son emprisonnement n’est pas une punition de la part de Dieu, pour avoir mal prêché ou mal vécu. D’autre part, il compte sur le fait que même dans sa captivité, il n’y a aucune restriction à magnifier « avec toute hardiesse » Christ dans son corps.
Notre corps peut être un moyen pour rapprocher Christ des personnes. Avec notre corps, en parlant et en agissant, nous communiquons aux autres qui nous sommes. Si nous nous estimons ou nous vantons, nous parlerons et agirons de manière à attirer l’attention sur nous-mêmes. Si nous estimons Christ à la première place dans notre vie, nos paroles et nos actions refléteront seulement la personne de Christ.
Paul ajoute quelque chose. Il désire magnifier Christ dans son corps « soit par la vie, soit par la mort ». Il ne s’agit pas, de sa part, d’un discours grandiloquent. Il ne cherche qu’à glorifier Christ. C’est le but de sa vie, qui sera le même but lorsqu’il devra mourir. Si tu peux envisager ta vie et ta mort de cette façon, quelle vie bien remplie tu as !
Jean-Baptiste a environ trente ans, quand il est décapité à cause de son témoignage fidèle. Jim Elliot n’avait pas encore trente ans, quand lui et quatre autres jeunes hommes ont été tués par des Indiens Incas, qu’ils voulaient atteindre avec l’évangile. Étudiant de vingt et un ans, il a écrit dans son journal : ‘Consomme ma vie, Dieu, car elle T’appartient ; je ne désire pas une longue vie, mais une vie pleine, comme la Tienne, Seigneur Jésus.’
V21. De tels désirs, je les souhaite de tout cœur pour toi et pour moi. De tels désirs peuvent être réalisés dans la vie des personnes qui cherchent à imiter Paul : « Pour moi, vivre, c’est Christ, et mourir, un gain. » C’est ainsi que parle un homme, qui a été, pendant plusieurs années, évincé de son travail pour le Seigneur. Cela a dû être une grande épreuve pour lui, mais à travers elle, le Seigneur lui-même a pris toute la place dans le cœur de Paul. La vie de Paul n’est pas son travail, mais Christ lui-même. Sa vie consiste à vivre pour et avec Christ. Christ est la substance de sa vie, l’empreinte de son mode de vie. C’est pourquoi mourir est aussi un gain, car alors il sera avec Christ. En 2 Corinthiens 12, il écrit qu’il en a déjà eu un avant-goût (2Cor 12:2-4).
V22. Si Paul devait faire un choix, il aurait du mal à choisir. Il ne considère pas les deux options à la lumière du prix à payer, il les considère à la lumière des avantages. Ce qui est influence son choix, c’est le bien-être de l’église. Il parvient à faire le bon choix en oubliant sa propre personne et ses propres intérêts, en pensant comme Christ, uniquement aux besoins de l’église.
Il sait que rester en vie sera synonyme de difficultés. Cependant, il endure volontiers ces difficultés, parce que la vie lui offre des occasions de magnifier Christ dans son corps, de produire du fruit dans son service pour Lui. Cela t’amène à te poser la question de savoir ce qui, pour toi, vaut la peine d’être vécu. Par exemple, vis-tu pour tes loisirs, pour ton sport préféré, pour ton super boulot, ou pour Christ seul ?
V23. Avec les deux options, Paul a du mal à choisir. Les deux options ont quelque chose de très attrayant, toutes deux s’imposent à lui et se disputent la priorité. Il y a un grand désir de « partir et d’être avec Christ ». Le mot « partir » est littéralement « lever l’ancre ». C’est un mot utilisé pour détacher les cordes d’un navire, afin qu’il puisse partir. Tu peux entendre Paul s’écrier : ‘Détache ces cordes qui me lient à la terre ; alors je pourrai partir librement pour être avec celui vers qui va tout mon cœur.’ Lorsqu’il y pense, il lui semble que « c’est de beaucoup meilleur ». Il n’y a rien de mieux. C’est le paradis (Lc 23:43), où l’on jouit, parfaitement et sans aucune ombre, de la communion avec Christ.
L’expression « être avec Christ » indique une communion pleine et consciente de la vie avec le Christ. Cela exclut toute idée d’un état inconscient après la mort (cf. Apo 6:9,10).
V24. Paul a exprimé sa préférence, mais son choix est qu’il veut demeurer « dans le corps ». Cela signifie qu’il veut rester en vie sur terre. Par ce choix, Paul démontre qu’il a fait passer au premier plan la nécessité de servir les autres.
En Paul, tu as l’exemple du vrai serviteur. Il pense à ce qui est utile et nécessaire pour les autres, et il ne met pas la priorité sur ses propres désirs. Toi et moi, nous pourrions en tirer un enseignement.
Relis Philippiens 1:19-24
À méditer : Par quoi seras-tu influencé face à un choix particulier ?
25 - 30 Une conduite d’une manière digne de l’évangile
25 Et ayant cette confiance, je sais que je resterai et que je demeurerai auprès de vous tous pour votre progrès et la joie de votre foi, 26 afin qu’en moi vous ayez davantage sujet de vous glorifier dans le Christ Jésus, par mon retour au milieu de vous. 27 Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’évangile du Christ, afin que, soit que je vienne vous voir ou que je sois absent, j’apprenne à votre sujet que vous tenez ferme dans un seul esprit, combattant ensemble d’une seule âme, par la foi de l’évangile, 28 sans être en rien effrayés par les adversaires : c’est là pour eux une démonstration de perdition, mais, pour vous, de salut, et cela de la part de Dieu. 29 Car la grâce vous a été faite, à l’égard de Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui, 30 [en soutenant] le même combat que vous m’avez vu mener et que – comme vous l’entendez dire – je mène encore maintenant.
V25. C’est l’amour du Christ pour l’église qui influence les choix de Paul. Sa présence est un bienfait pour l’église, alors il demeurera et ne partira pas encore pour être avec Christ. Si tu as Christ et ses intérêts à cœur, tu connaîtras la paix et le repos. Comment peux-tu être attentif aux intérêts de Christ ? En veillant aux intérêts de l’église.
L’esprit de Paul s’est reposé. Sa confiance dans le Seigneur n’a fait que se renforcer grâce à ces exercices. Il a l’assurance qu’il désire demeurer auprès de tous ses Philippiens bien-aimés. En conséquence, les Philippiens seront encouragés à progresser sur le chemin de la foi. Et, à leur tour, ils vivront leur foi avec une joie encore plus grande.
La foi n’est ni statique ni orthodoxe, ni ennuyeuse ni triste. La foi est dynamique, elle met les gens en mouvement. Elle est destinée à te faire croître spirituellement. Au fur et à mesure que ta foi croît, en apprenant à mieux connaître qui tu es et ce que tu crois, ta joie croîtra aussi. Dès le départ, la foi et la joie vont ensemble (Act 16:34), tout comme la repentance, la conversion à Dieu et la tristesse vont ensemble (2Cor 7:10). Montre et témoigne que tu es un chrétien joyeux !
V26. Paul est impatient d’être à nouveau avec les Philippiens. Ce n’est pas pour recevoir toutes sortes de remerciements, ni pour être admiré pour les expériences particulières qu’il a vécues. Non, il veut contribuer à la gloire pour Jésus Christ. Les progrès réalisés sur le chemin de la foi et la joie accrue produite par son service ne doivent pas être à son honneur, mais à la gloire du Christ.
Dans chaque situation, tu peux voir comment le serviteur s’efface, pour laisser place à Jésus Christ, dont le cœur de l’apôtre est plein. J’aime à penser que c’est le cas pour chacun de ceux qui te rendent service. J’espère que c’est aussi ton attitude, lorsque tu peux rendre service à un autre. Tout service n’a de valeur que s’il met en évidence la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
V27. Ici commence une nouvelle section de la lettre, qui se poursuit jusqu’à Philippiens 2:11. Jusqu’à présent, Paul a parlé de son attitude personnelle envers les Philippiens, ce qu’ils représentent pour lui et ce que lui-même représente pour eux. Il passe maintenant à un autre point, de savoir comment l’église se situe par rapport à Christ. Paul porte son attention sur le comportement des croyants, sur leur marche, leur conduite, sur ce que le monde voit d’eux.
À cet égard, deux points le préoccupent. D’un côté, ils sont unis entre eux et, d’un autre côté ils ne craignent pas l’ennemi, du moins en apparence. Ces deux attitudes ont une interaction l’une envers l’autre : s’ils restent unis entre eux, ils auront la force de combattre l’ennemi. Le verset 27 est un verset très riche. Il commence par la marche et se termine par le combat, et est lié à l’esprit et à l’âme.
La conduite est le premier point sur lequel il s’adresse à eux. Elle doit être « digne de l’évangile du Christ » : c’est-à-dire qu’ils devraient avoir une conduite conforme à la dignité de l’évangile. Si nous disons croire en l’évangile, tout en vivant comme le monde, nous entachons le témoignage de l’évangile et nous ne sommes pas de dignes représentants de l’évangile.
Nous sommes entourés d’ennemis. Dans ce monde adverse, nous devons défendre l’honneur de la place, à laquelle nous appartenons, le ciel. Notre conversation, nos manières, et notre comportement doivent être conformes à notre titre d’enfants de Dieu et à la dignité du ciel, auquel nous appartenons. Grâce à l’évangile, nous sommes devenus citoyens de ce royaume céleste, auquel nous appartenons déjà. Notre mission consiste à nous comporter et à nous conduire en accord avec lui.
Paul souligne l’importance de se conduire avec dignité. D’une part, il fait remarquer que leur conduite ne dépend pas de la présence de sa personne. Qu’il soit avec eux ou non ne devrait nullement influencer leur comportement ; ils devront mettre en pratique leur conduite, en étant ensemble. D’autre part, il montre qu’il s’y intéresse profondément, se sentant très proche d’eux. En effet, il aimerait voir ou entendre leur façon de mettre en pratique.
Ensemble tenir ferme, c’est de cela qu’il s’agit. Et toi, comment fais-tu ? Nous devrions avoir tous la même conviction, en poursuivant le même but. Ici, il est question de l’unité des chrétiens. C’est pourquoi l’appel de Paul leur demande de rester bien unis. Les intérêts contradictoires érodent la force. Le fait d’avoir à cœur le même intérêt nous lie les uns aux autres. C’est cela être « dans un seul esprit ». On peut avoir la même conviction, sans avoir envie de la défendre. C’est pourquoi il est important d’être « d’une seule âme » (cf. Act 4:32). L’inspiration manque si souvent à des personnes même bien convaincues.
Si nous sommes convaincus de la cause que nous défendons, et dont nous sommes également inspirés, nous combattons ensemble. Notre défense n’est autre que « la foi de l’évangile ». Jude appelle lui aussi à combattre pour la foi (Jud 1:3). Il veut dire que nous devons tenir ferme et défendre toutes les vérités que Dieu nous a communiquées dans sa Parole, face aux attaques de l’ennemi qui s’oppose à la vérité de la Parole. Paul parle ici de montrer la personne du Seigneur Jésus dans le monde, dans tout ce qu’Il est. Face à l’inimitié du monde, nous devons rester continuellement en communion avec Lui, le Seigneur de notre vie. Nous l’avons accepté, et si nous sommes conséquents en Le suivant, nous connaîtrons aussi l’adversité, que Lui a connue sur la terre.
V28. Si tu combats ainsi avec d’autres, l’ennemi essaiera de t’intimider. Il utilisera toutes sortes de moyens pour t’effrayer. Le mot « effrayer » est, comme les chevaux que l’on effraie pour qu’ils ne continuent pas. Le diable peut prendre l’apparence d’un « lion rugissant » (1Pie 5:8). Il peut se montrer « rugissant » de bien des manières, mais, si ta confiance reste ferme dans le Seigneur, il ne pourra pas te nuire. Le Seigneur Jésus a vaincu le monde (Jn 16:33b) et a rendu le diable impuissant (Héb 2:14). Si tu montres ainsi à l’ennemi sa place, il sera obligé de reconnaître son impuissance.
Cette reconnaissance est aussi « une démonstration de perdition ». Pour les adversaires, la « démonstration de perdition » signifie que nous ne nous laisserons pas intimider par eux. Malgré toute la puissance du monde dont disposent les adversaires, ils sont impuissants face à la puissance de Dieu. Quelle que soit la force de l’adversaire, tu ne dois pas avoir peur. Cela ne veut pas dire que tu dois minimiser sa puissance. Ne sous-estimez jamais sa puissance (cf. Jud 1:9).
La résistance du monde est toujours une démonstration de salut pour le croyant. Cette argumentation semble étrange. Pour le suivre, tu dois te rappeler que nous vivons dans un monde, sur lequel le Seigneur Jésus ne règne pas encore ouvertement. Tu peux te demander, par exemple, pourquoi les croyants engagés doivent souffrir, pourquoi ils sont dans les endroits où la persécution sévit. Si les adversaires se multiplient et qu’ils sont aux commandes, ce n’est pas du tout une preuve que Dieu est de leur côté. C’est exactement le contraire.
En 2 Thessaloniciens 1, nous en avons la preuve (2Th 1:4-7). Les croyants sont affligés maintenant, mais ils régneront avec Christ, quand Il régnera. Souffrir maintenant démontre que Dieu est du côté des croyants, qui ont cette espérance d’être toujours avec le Seigneur dans la gloire lors de sa venue.
V29. Le combat et la souffrance, l’opposition et l’adversité, ne sont pas l’unique preuve que tu es du bon côté. Cela peut t’apporter une certaine consolation, et tu peux aussi y voir un mal nécessaire, qui ne peut pas t’être épargné. Après tout, souffrir pour Christ est, aussi étrange que cela puisse paraître, un privilège. La foi en Lui est certainement un grand bonheur, et c’est ainsi que tu en fais l’expérience. Mais à côté du bonheur de croire en Christ, c’est aussi un grand privilège de souffrir pour Lui (Act 5:41 ; 1Pie 4:13). Si nous ne connaissons pas cette souffrance – à quelque degré que ce soit – nous pouvons nous demander si nous vivons une vie pieuse (2Tim 3:12).
Il s’agit d’une souffrance « à l’égard de Christ ». C’est une souffrance qui est aussi ta part, si tu as choisi de suivre Jésus, ton Seigneur qui a été rejeté dans ce monde et avec qui tu désires cheminer en pleine communion avec Lui. Tu souffriras si tu considères le monde comme un terrain, où il n’y a rien à trouver ni rien à perdre. Es-tu prêt pour cela ?
V30. Ce que Paul écrit aux Philippiens n’est pas un langage provenant d’une salle d’étude. Le combat des Philippiens, il le connaît aussi. Ils l’ont vécu avec lui, la première fois qu’il était avec eux (Act 16:22). Et maintenant qu’il est en captivité à Rome, ils entendent parler de son combat, en lisant cette lettre et l’explication d’Épaphrodite.
Paul s’associe aux Philippiens dans leur combat. Telle est la véritable communion fraternelle. Il veut qu’ils sachent qu’il prend part à leur combat. Une telle compassion peut toucher les cœurs. Tu peux alors être physiquement séparé par la distance, mais intimement lié par le cœur.
Relis Philippiens 1:25-30.
À méditer : Comment peux-tu te conduire d’une manière digne de l’évangile ?