1 - 5 Accomplir ce qui manque
1 S’il y a donc quelque consolation en Christ, s’il y a quelque réconfort d’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a quelque tendresse et quelques compassions, 2 rendez ma joie accomplie en ayant la même pensée : ayez le même amour, soyez d’un même sentiment, pensez à une seule et même chose. 3 [Que] rien [ne se fasse] par esprit de parti ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, 4 chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. 5 Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus,
Philippiens 2 et Philippiens 3 constituent le cœur de la lettre. En Philippiens 2, Paul nous présente la vie du Seigneur Jésus sur terre, tel qu’Il était alors. En Philippiens 3, il nous montre le Seigneur dans le ciel, tel qu’Il est maintenant.
En Philippiens 2, le regard des Philippiens, avec le nôtre, est focalisé sur la pensée du Seigneur Jésus. Dans ce chapitre, nous voyons des exemples de personnes qui ont cette même pensée : Paul (versets 17-18), Timothée (versets 19-24) et Épaphrodite (versets 25-30).
Pourquoi insiste-t-on autant sur la pensée du Seigneur Jésus ? Parce que tout n’est pas parfait chez les Philippiens. Paul veut le leur faire remarquer. Le véritable amour ne ferme pas les yeux sur les imperfections de l’autre ! Le véritable amour se manifeste toujours, et Paul est à la fois reconnaissant pour toute l’aide et l’amitié qu’il a reçues, et met l’accent sur ce qui pourrait être amélioré. L’amour véritable peut aussi parler des imperfections. Si cela est fait de la mauvaise manière, l’autre personne se décourage, et l’exhortation ne mène à rien. Paul commence par relever ce qui va bien chez eux. Il est bon de d’abord relever ce qui va bien, avant de réprimander ou d’exhorter quelqu’un.
V1. Aux versets 2-4, les Philippiens pourraient améliorer certains comportements. Mais Paul ne commence pas par là. Sa manière de dire les choses est d’une sensibilité particulière. Tout d’abord, tu dois savoir que le mot « si » par lequel commence le verset 1 n’indique pas, ici, une possibilité, mais une certitude. Tu peux le lire comme ‘parce que’. Paul a fait l’expérience de la sympathie de la part des Philippiens. Il a reçu « consolation », « réconfort » et « communion » et a remarqué parmi eux « quelque tendresse et quelques compassions » à son égard. Cela s’est manifesté par le don qu’ils ont envoyé. Quelle joie cela lui a procuré ! Il en est très reconnaissant.
Sa reconnaissance est aussi due au fait que les Philippiens ont démontré un réel attachement à Dieu et à Christ, dans l’expression de leur relation avec lui. Paul n’a pas simplement reçu « quelque consolation », c’est une « consolation en Christ ». Grâce à l’attitude des Philippiens, Christ est venu à lui et est devenu plus précieux pour lui. Il n’a pas seulement reçu « quelque réconfort », il a ressenti « quelque réconfort d’amour » de la part de Dieu. La « communion » dont il a bénéficié n’est pas de la sympathie humaine, c’est la « communion de l’Esprit ».
Le Dieu trinitaire s’est révélé à Paul dans ce que les Philippiens ont fait pour lui. En eux, il a vu leurs sentiments d’affection. Ces sentiments de compassion sont ceux du Seigneur, dont Il est lui-même rempli (Jac 5:11). N’est-ce pas aussi ton désir de pouvoir manifester cette compassion et cette miséricorde pour ton frère ou ta sœur en détresse ?
V2. En considérant tout ce qu’ils ont fait pour lui et ce qu’ils représentent pour lui, Paul poursuit ses propos, en les reprenant avec amour. Tout le bien qu’ils manifestent pour lui dans leur cœur, l’a rendu heureux. Toutefois ils peuvent le rendre encore plus heureux et plus joyeux. Oui, sans doute il se réjouit de l’amour qu’ils lui témoignent, mais il désire qu’ils manifestent aussi cet amour entre eux. Alors sa joie sera complète.
Il cherche un moyen d’incliner leur cœur à régler le désaccord qu’ils ont démontré pendant son absence. Notez qu’il ne leur fait pas de reproches à ce sujet. Dans la relation qui existe entre Paul et les Philippiens, aucun reproche n’a sa place. Il démontre son amour pour eux et son appréciation de leur amour pour lui. Il les réprimande d’une manière qui démontre à quel point il se soucie de leurs intérêts.
Tu comprends combien les exhortations sont nécessaires. Tu les trouves dans chaque lettre, y compris dans celle-ci, adressée à une église où, à première vue, tout semble bien aller. Il peut y avoir beaucoup d’estime, mais il y a aussi besoin de faire des progrès, car on n’est jamais parfait. Les exhortations doivent nous rendre attentifs, pour éviter qu’un esprit d’autosatisfaction ne vienne s’emparer de nous. Cet esprit pourrait se manifester, si nous cherchons à voir les défauts chez l’autre. Nous risquons de laisser croire que nous n’avons pas besoin d’être exhortés.
L’ attitude qui manque ici, c’est « ayant la même pensée ». Il ne s’agit pas de penser tous de la même façon, mais de ne pas avoir des intérêts contradictoires dans la pensée. Tous sont bien unis, reconnaissants de ce qu’ils possèdent en commun. Le sentiment, le cœur, le désir de tous est centré sur la personne de Christ.
Cela ressemble à « parler tous le même langage » que tu lis en 1 Corinthiens 1 (1Cor 1:10). Là aussi, il ne s’agit pas de dire que tous parlent avec les mêmes mots, mais chacun, à sa propre manière, parle de la même personne, Christ. Tu pourrais dire que 1 Corinthiens 1:10 parle de la confession avec la bouche et qu’ici, il s’agit du cœur. Cela va plus loin et concerne l’origine. Chaque croyant, qui fait partie d’une communauté de foi, doit désirer ardemment que Christ soit glorifié. Sinon, il y pourrait y avoir des divisions.
Tous n’ont plus « le même amour ». Si Christ n’est plus l’objet de ton cœur, ton amour ira vers d’autres intérêts Il y aura des divisions au sein même de la communauté de foi. Tu t’en aperçois par le manque de communion. L’harmonie disparaît. Chacun suit de plus en plus son propre chemin, s’occupe de plus en plus de ses propres affaires.
« Une seule et même chose », qui est Christ, n’est plus la pensée de chacun. « D’un même sentiment » signifie que tous les croyants sont unis, qu’ils ont les mêmes sentiments et les mêmes pensées. « Une seule et même chose » implique l’Objet sur Lequel les croyants dirigent ensemble toutes leurs pensées et à qui ils manifestent tous leurs sentiments, à Christ lui-même.
V3. Si Christ n’est plus au centre de la vie des croyants, des conflits surgissent facilement. Les droits et l’honneur de chacun sont mis en cause. Chacun se met à parler et à travailler pour son propre intérêt, recherchant l’approbation des autres. De tels efforts sont vains, vides, sans substance. La gloire recherchée de cette façon périt. C’est le genre de gloire que possèdent les champions du monde. Ils sont momentanément connus, momentanément loués, et quelques instants plus tard inexistants ou même ignorés. La plus grande gloire, pour tout croyant, c’est d’être loué par le Seigneur.
Pour s’approprier cette gloire, il faut apprendre à rester humble. L’humilité est une qualité rare. Tu le constates dans les débats politiques, mais aussi dans les conflits et même dans les contacts. Il y a toujours une tentative de rabaisser l’autre personne, et se vanter d’être le meilleur. Cette tendance est présente chez chacun d’entre nous. La véritable humilité ne se trouve qu’en présence de Dieu. Nous devons apprendre à être humbles. Nous pouvons apprendre cela du Seigneur Jésus (Mt 11:29). C’est seulement si nous vivons en communion avec Lui et dans sa présence que nous pourrons estimer les autres plus excellents que nous-mêmes.
Dans sa présence, nous réalisons qui nous sommes réellement et ce que l’autre est pour Lui. C’est la vie chrétienne mise en pratique : là où Christ devient le plus visible. Chez les autres, nous voyons ce qui ressort, et en nous-mêmes, nous connaissons aussi ce qui est dans notre cœur. Nous voyons comment les autres font preuve d’amour et qui sont ceux qui procurent la paix, et nous constatons que cela nous fait défaut. N’avons-nous donc aucune estime pour ces personnes ? Il ne s’agit pas du don que possède l’autre, mais des bonnes attitudes que tu remarques chez lui. Paul suppose que tu as l’œil pour cela.
L’autre personne est différente de toi. C’est quelqu’un qui a reçu de Dieu des aptitudes différentes, qui a été appelé à témoigner de manière différente que toi-même. Tu es invité à estimer l’autre pour cela, même avec plus d’estime que tu n’en as pour toi-même, et ainsi à t’oublier toi-même.
V4. Paul va encore plus loin. Il ne dit pas seulement que tu dois estimer l’autre, tu dois aussi rechercher ses intérêts. Cela signifie que tu devrais t’engager en faveur des besoins de l’autre personne. Le but de ton engagement est de le faire croître en tant que chrétien, c’est-à-dire de le faire ressembler encore plus au Seigneur Jésus. Considérer et approcher l’autre personne de cette façon n’est possible que si tu regardes toi-même au Seigneur Jésus, comment Il a lui-même marché sur la terre. C’est ainsi que tu pourras voir et rechercher « ce qui est aux autres ».
V5. C’est pourquoi, Paul veut te Le présenter. Il le fait, manifestement inspiré par le Saint Esprit, de manière impressionnante. Tu dois toujours te rappeler que toute la gloire qu’il relève au sujet du Seigneur Jésus est aussi une exhortation. Le Seigneur désire que nous possédions la même pensée que la sienne. Cette pensée doit être à la base de tous tes raisonnements et de toutes tes actions.
Tout ce qui est dit ici, au sujet du Seigneur Jésus, pourra t’amener à l’adoration. Tel sera le résultat, quand tu Le contempleras, ainsi présenté devant tes yeux. Mais ce n’est pas l’intention première de cette lettre. L’intention est, qu’à chaque pas que tu Le vois faire, tu te demandes quelle est sa pensée en agissant ainsi et que tu cherches à avoir la même pensée.
La pensée du Seigneur Jésus ne deviendra jamais la tienne, si tu prends la loi comme étalon de mesure. Seul l’exemple du Seigneur Jésus produit l’effet désiré. Dieu nous présente son Fils, une personne qui est tout le bon plaisir de son cœur. Il nous révèle ce qui parle de Lui pour nos vies.
Relis Philippiens 2:1-5.
À méditer : Qu’aimerais-tu améliorer chez les autres et comment peux-tu y parvenir ?
6 - 8 La pensée du Seigneur Jésus
6 lui qui, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, 7 mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé, quant à son aspect, comme un homme, 8 il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix.
V6. Dans ces versets, c’est la pensée du Seigneur Jésus qui nous est pleinement révélée. Ce n’est que lorsque nous nous l’approprierons que nous pourrons mettre en pratique ce qui a été dit aux versets précédents. Nous pourrons alors accepter nos différences et avancer dans l’unité.
La pensée du Seigneur Jésus s’exprime dans l’humiliation qu’Il a subie. Chaque étape de sa marche jusqu’à la croix a été une humiliation pour Lui. Il ne pouvait ni commencer plus haut ni finir plus bas. Il a parcouru chaque étape de son humiliation volontairement. Il n’a jamais démontré à quel point Il a été humilié. Ce qu’Il a fait était une réalité constante dans sa vie sur la terre. Tu as là la signification du mot « anéanti ». C’est un peu comme s’il renonçait à sa réputation. Il s’est anéanti lui-même de ce qu’il possédait en tant que Dieu, mais non pas pour lui-même.
Lorsqu’Il est venu sur la terre, rien de sa gloire divine n’était apparent (Ésa 53:2-3). Son cœur était rempli de cette merveilleuse pensée présentée ici. Toute son existence sur la terre était remplie de cette réalité. Toutes ses paroles et ses actions manifestaient son humilité. Chez un croyant, cette pensée peut parfois ressortir, mais dans quelle mesure sommes-nous revêtus d’une telle humilité ?
La description commence par le fait qu’il était « en forme de Dieu ». Cela montre clairement qu’Il était vraiment Dieu, même lorsqu’Il est devenu Homme, car Dieu ne peut jamais cesser d’être Dieu. Dieu a le droit et la capacité de se révéler d’une manière appropriée aux circonstances. L’humiliation du Seigneur Jésus est la preuve qu’Il est Dieu. Après tout, seul Dieu a le droit souverain de voiler ainsi sa Déité absolue. Il agit ainsi parce qu’Il est lui-même amour. Le Seigneur Jésus est resté, pendant toute sa vie sur la terre, en forme de Dieu. Il n’a pas abandonné sa Déité, malgré tous les droits et privilèges qu’Il aurait pu faire valoir en tant que Dieu, même sur la terre. Lorsqu’il a fait preuve de puissance divine, ce n’était jamais pour lui-même, mais toujours pour les autres et jamais indépendamment de Dieu.
Parce qu’il était Dieu, être l’égal de Dieu ne signifiait pas pour Lui un objet à ravir. Il ne s’est pas approprié une position qui ne Lui appartenait pas. Le Seigneur Jésus était Dieu, il était Dieu le Fils de toute éternité. Il avait une préexistence avec le Père avant que le monde fût (Jn 1:1 ; 17:5). Il était avec le Père avant que le monde existe. Par conséquent, ce qu’il était de toute éternité, il ne l’a pas considéré comme un objet à ravir, dans le sens de gain.
Il y a longtemps, le serpent avait présenté à Adam le fait « d’être égal à Dieu ». Adam ne l’était pas et désirait l’être. Le ‘dernier Adam’, le Seigneur Jésus, était Dieu. Il ne l’a pas considéré comme un objet à ravir, mais s’est anéanti lui-même. En effet, le mot grec traduit par ‘vol’ n’a pas seulement le sens de quelque chose qui peut être volé ; il a aussi le sens de quelque chose de précieux, dont on n’aime pas se séparer. Ce statut précieux, sa Déité, Il l’a abandonnée, parce qu’Il voulait devenir comme les hommes.
V7. Il a dû participer à sa propre création et servir dans sa création en tant qu’Esclave. Peut-on imaginer un plus grand contraste ? Il était celui qui commandait, le Souverain, et Il est devenu le Serviteur. Celui qui donnait des ordres était maintenant en train de les recevoir lui-même. N’est-ce pas l’un des plus grands problèmes, pour toi et moi, que de renoncer à nos droits pour servir l’autre ? Le Seigneur Jésus l’a fait. Il s’est complètement oublié lui-même. Il est notre exemple parfait ; nous avons tout à apprendre de Lui.
Il est aussi très important de voir comment le fait d’être Esclave est complètement imbriqué dans le fait d’être Homme. Il aurait pu venir sur la terre en tant qu’Homme et décide plus tard de devenir un esclave. Mais Il ne l’a pas fait. De même qu’Il était et qu’il est en forme de Dieu, démontrant sa véritable Déité, de même Il a pris la forme d’un esclave. Il n’a pas seulement revêtu un vêtement d’esclave et pris le rôle d’un esclave. Il n’a pas prétendu être un esclave. Non, Il était substantiellement et véritablement esclave, à la fois intérieurement et extérieurement. Son Être était l’obéissance, seule exigence qui convient à la vie d’un esclave.
Cela va encore plus loin : Il restera toujours esclave (Lc 12:37), tout comme cette personne parfaite restera toujours Homme. Il n’a pas pris la forme de Dieu, qu’Il était ; il a pris la forme d’esclave, parce que c’est ce qu’Il est véritablement devenu. Cette pensée de servir et d’être un esclave est particulièrement mise en évidence dans le récit du lavage des pieds en Jean 13 (Jn 13:1-17 ; Lc 22:27). Encore une fois : Il est notre Exemple parfait. De même qu’Il est venu à nous, en tant qu’esclave, dans ses vêtements d’esclave, de même nous devrions nous approcher les uns des autres avec la volonté de nous servir les uns les autres dans l’humilité (1Pie 5:5b). Nous ne revêtons pas si facilement le vêtement d’un esclave. Nous pensons qu’il ne nous convient pas, nous ne nous sentons pas très à l’aise dedans, n’est-ce pas ?
Il est précisé que le Seigneur Jésus est devenu Homme. Il est devenu semblable aux hommes « et, étant trouvé, quant à son aspect, comme un homme ». Le fait qu’il ait été « quant à son aspect, comme un homme » ne se réfère pas, en premier lieu, à ce que d’autres personnes ont trouvé en Lui, mais à ce que Dieu a trouvé en Lui. Dieu a vu, dans le Seigneur Jésus, un Homme tel qu’Il désirait que l’homme soit, en paroles, en actes et dans son attitude. Il s’en réjouissait pleinement. C’est pourquoi Il a donné son témoignage depuis le ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mt 3:17).
Il était l’Homme qui répondait parfaitement à ce que Dieu avait prévu pour l’homme. Il était vraiment l’Homme, et non pas Dieu dans une enveloppe humaine. Il ne ressemblait pas seulement à l’être humain, Il lui était complètement semblable (Rom 8:3), à l’exception du péché (Héb 4:15). Les hommes pouvaient Le voir et L’entendre, ils pouvaient comprendre ce qu’Il disait et ce qu’Il faisait. Il était – et est toujours – un vrai Homme avec un esprit humain, une âme humaine et un corps humain.
Lorsqu’il était sur la terre, Jésus ne se distinguait pas des autres hommes. Il ne marchait pas avec une auréole au-dessus de sa tête, pour que tout le monde puisse voir en Lui qu’Il était spécial. Lorsque les gens ont voulu se saisir de Lui, Judas a dû montrer aux ennemis, d’une manière spéciale, par un baiser, celui qu’ils devaient arrêter (Mt 26:48).
Ceux qui L’entouraient voyaient qu’Il était fatigué, qu’Il avait faim et soif. Il a connu tous les besoins et toutes les faiblesses d’un être humain.
En tant qu’Homme, cependant, Il est né d’une manière tout à fait unique. En naissant de Marie, Il était vraiment Homme. Il n’a pas été conçu par un père pécheur, mais par le Saint Esprit (Mt 1:20 ; Lc 1:35). Cela ne change rien à son humiliation parfaite et volontaire, une humiliation qui n’avait pas encore atteint sa limite. N’est-ce pas difficile pour nous de passer notre chemin, sans être remarqué ? Il aurait pu se faire recevoir avec tous les honneurs, lorsqu’Il est entré dans sa création. Il aurait pu manifester tout ce qui impressionne les gens pendant son séjour sur la terre. Mais Il a choisi de commencer son séjour sur la terre dans une petite ville méprisée – Nazareth – dans une famille très modeste.
V8. C’était une humiliation pour Lui de devenir Homme. C’était une humiliation d’être un Esclave en tant qu’Homme. Mais son humiliation en tant qu’Homme et Esclave n’était pas suffisante. Il devait aller plus loin dans son humiliation. Il aurait pu retourner auprès de son Père après avoir parfaitement servi durant sa marche sur la terre. Il n’avait pas besoin de mourir, mais Il est devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. Il s’est totalement effacé. Il n’a pensé qu’aux autres.
Lui, qui ne connaissait pas l’obéissance, est devenu obéissant jusqu’à la mort. Dans le ciel, Il n’avait pas besoin d’obéir. Là-haut, Il donnait des ordres aux anges qui Lui obéissaient (Héb 1:7). Il a dû apprendre l’obéissance. Pour Lui, l’apprentissage de l’obéissance était différent du nôtre. Nous sommes naturellement désobéissants, nous étions « les fils de la désobéissance » (Éph 5:6). Nous apprenons l’obéissance par la correction. Ce n’était pas le cas du Seigneur jésus. Avec Lui, rien n’a jamais eu besoin d’être corrigé. Avec Lui, il n’y avait pas de volonté rebelle, il n’y avait rien qui ne Lui était pas soumis.
Pour Lui, apprendre l’obéissance signifiait prendre une position, où Il devait obéir. Il n’a jamais été dans une position qui exigeait l’obéissance. Il a appris l’obéissance en venant sur la terre (Héb 5:8).
Son obéissance a trouvé son apogée dans sa mort. Sa mort était l’ultime étape de son obéissance, dans une soumission absolue. Son humiliation aurait pu être plus profonde et en même temps, elle démontre son obéissance totale, à nul autre semblable. Il n’est pas mort d’une mort ordinaire. Il a subi la mort sur la croix, la façon la plus terrible et la plus vile dont un homme puisse mourir. Seul un esclave désobéissant était mis à mort de cette façon. Tu ne peux pas imaginer une mort plus horrible et plus humiliante. C’est cette mort que Jésus Christ, le Serviteur parfait a dû endurer. C’est volontairement, parfaitement obéissant et soumis, après avoir dit « c’est accompli »que Jésus a remis son esprit entre les mains de son Père, et a terminé sa marche sur la terre.
Il a toujours occupé la place la plus basse. Nous le voyons à sa naissance à Bethléem, au cours de sa vie dans ses rapports avec les hommes, et finalement aussi dans sa mort. Il s’est laissé fouetter, mettre à mort de la manière la plus déshonorante qui soit. Lui, qui était si élevé et si parfait, a dû être humilié jusqu’à la mort sur une croix. Il a renoncé à tous ses droits, dans le ciel et sur la terre, pour servir ses ennemis. Il est descendu de très haut, volontairement, poussé par l’amour pour son Dieu et Père. Cette extrême humiliation ne devrait-elle pas nous inciter, toi et moi, à désirer, en toute humilité, servir les autres ? Cette pensée nous appartient.
Relis Philippiens 2:6-8.
À méditer : Revois les étapes de l’humiliation franchies par le Seigneur Jésus, adore-Le pour cela et demande-Lui de t’aider à imiter son exemple, dans sa pensée.
9 - 11 L’élévation du Seigneur Jésus
9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, 11 et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
V9. Le Seigneur Jésus nous dit, en Luc 14, que « celui qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14:11b). C’est généralement vrai, mais cela s’applique spécifiquement à Lui. Tu as vu dans la section précédente de quelle manière impressionnante Il s’est humilié. Je voudrais souligner ici le grand contraste entre Lui, qui est aussi appelé « le dernier Adam » (1Cor 15:45), et le premier Adam. Le premier Adam a cherché à s’élever en écoutant Satan, qui a dit à Ève que l’homme pouvait devenir comme Dieu (Gen 3:5). Le résultat a été la honte, le fait de ramper sur le sol, loin de Dieu et d’être chassé du paradis. Quelle humiliation ! « Parce que quiconque s’élève sera abaissé » (Lc 14:11a).
Et que dire des circonstances dans lesquelles l’obéissance a été mise à l’épreuve ! Le premier Adam se trouvait dans le paradis, dans les circonstances les plus favorables pour obéir. Tout autour de lui, il voyait la bonté de Dieu. Le dernier Adam s’est trouvé dans les circonstances les plus idéales pour désobéir. Tout autour de lui, il a vu le péché et les conséquences du péché. Chaque contraste, que tu découvres entre le premier et le dernier Adam, doit faire croître ton admiration pour le Seigneur Jésus.
La plus grande appréciation vient de Dieu, qui a vu, avec plaisir et satisfaction, le chemin de l’humiliation que le Seigneur Jésus a volontairement emprunté. Il connaissait parfaitement tous les sentiments de son Fils, alors qu’il empruntait ce chemin. Tout dans le Fils était concentré sur le Père. Dieu pouvait-il réagir autrement qu’en L’élevant très haut, après cette terrible humiliation ?
Le Seigneur Jésus s’est humilié. Il ne s’est pas élevé. C’est un autre aspect qui rend sa gloire, comme Homme, plus grande encore pour nous. Jamais Il n’a revendiqué sa propre gloire (Jn 8:50). Le Père a glorifié son Fils (Jn 8:54). Dieu L’a glorifié aussitôt (Jn 13:32). Il L’a ressuscité d’entre les morts, Lui a donné une place d’honneur à sa droite et L’a « à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur » (Héb 2:9).
Il n’était pas possible que Dieu Le laisse dans la mort. Il devait être ressuscité parce qu’Il avait été prouvé parfait en toutes choses. C’est pourquoi Il « a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père » (Rom 6:4). En tant qu’Homme, par la juste intervention de Dieu, il est maintenant élevé à la droite du trône de la Majesté dans les cieux. Lorsque le Seigneur Jésus est devenu Homme en venant sur la terre, c’est Dieu lui-même qui est descendu manifester l’amour parfait. Son élévation, en revanche, n’est pas une question d’amour, mais de justice. Il est à la place d’honneur et de majesté suprême qu’Il a méritée et qui Lui revient !
En rapport avec cette place élevée au-dessus de tout et de tous, Dieu Lui a aussi donné « le nom qui est au-dessus de tout nom ». Par ce nom, Dieu manifeste son propre plaisir qu’Il éprouve à l’égard de l’Homme Jésus Christ. Paul ne dit pas en quoi consiste exactement ce nom. Il s’agit peut-être d’un « nom que personne ne connaît, sinon lui seul » (Apo 19:12). Cela correspondrait à la récompense d’un vainqueur (Apo 2:17). Il s’agit peut-être du nom « Seigneur » du verset 11, et non du nom « Jésus », car il l’a déjà reçu à sa naissance (Mt 1:21). C’est un nom qui Lui a été donné en tant qu’Homme élevé par Dieu.
Comme aucune autre interprétation du nom n’est donnée, l’accent semble être mis sur le fait de nommer, sur la signification du mot « nom ». Dans les Écritures, le nom exprime l’être intérieur ou les caractéristiques de quelqu’un. Eh bien, « personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père (Mt 11:27a). Le nom signifie quelque chose sur la personne elle-même. Personne, sinon Dieu lui-même, ne connaît l’essence de son Fils, qui a vécu en tant qu’Homme sur la terre dans une parfaite obéissance à Dieu, tout en étant Dieu lui-même. Ce mystère ne peut être sondé par les hommes et leur restera à jamais caché.
Le nom qui Lui a été donné par Dieu est peut-être lié à cela, car jamais auparavant Il n’avait été dans le ciel en tant qu’Homme. Il n’y a jamais eu d’homme qui ait reçu une si haute place d’honneur et de prestige, en guise de récompense. Son nom exprime aussi l’autorité. Lorsque le Seigneur Jésus parle d’être « assemblés en mon nom » (Mt 18:20), aucun nom n’est mentionné non plus. Cette expression attire l’attention sur la reconnaissance de qui Il est et sur l’autorité qui en découle. Le nom qui Lui a été donné par Dieu exprime qu’Il est celui qui est élevé au-dessus de toutes les créatures et qu’Il a autorité sur elles. Une autre pensée est que le « nom » est lié à la renommée ou à la réputation d’une personne. La Bible parle d’« hommes de renom » (Gen 6:4 ; Nom 16:2).
V10. Le nom du Seigneur Jésus remplira toute la terre, dans le royaume de la paix (Psa 8:2,10). « Au nom de Jésus » se plie tout genou. C’est un privilège supplémentaire que Dieu accorde au Seigneur Jésus. Lorsque le nom « Jésus » est utilisé sans l’ajout de « Seigneur » ou « Jésus Christ », c’est généralement pour se référer au séjour du Seigneur Jésus sur la terre. C’est le nom qui rappelle son humiliation.
Lorsqu’il était sur la terre et que son entourage le connaissait sous le nom de « Jésus », aucun honneur ne Lui était rendu. Il a été détesté et maltraité, moqué et rejeté et finalement mis à mort. Un jour, Il reviendra, mais plus en tant qu’Homme humble. Non, « le Seigneur Jésus venant du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu, et sur ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2Th 1:7b-8). Il n’y aura alors plus aucune possibilité de se prosterner volontairement devant Lui, comme c’est encore possible aujourd’hui.
En Ésaïe 45, tu lis que tout genou ploiera devant Dieu, l’Éternel (Ésa 45:21-23). Ici, tu lis que tout genou se pliera devant le Seigneur Jésus. C’est l’une des nombreuses preuves que le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu devenu Homme, est le même que Dieu, l’Éternel, qui a choisi Israël comme son peuple dans l’Ancien Testament. En Ésaïe 45:23, il s’agit seulement de tout genou sur la terre. Ici, en Philippiens 2, la sphère d’hommage s’étend au ciel et à ce qui se trouve sous la terre. Aucun genou ne pourra se soustraire à cet hommage.
« Tout genou » souligne qu’il s’agit de chaque individu. Chaque personne s’inclinera personnellement et consciemment devant Lui. Cela s’applique à chacun des chefs des sacrificateurs et des scribes qui voyaient en Lui un rival, une menace pour leur position parmi le peuple. Ils ne voulaient donc pas de Lui et ont chaque fois cherché une occasion de le tuer. Judas, lui aussi, qui L’a livré, pliera le genou devant Lui. Pilate pliera le genou devant lui. Il savait que le Seigneur Jésus était innocent, mais il L’a quand même livré pour qu’Il soit crucifié.
Dans toutes les circonstances où un homme se trouvera, chacun pliera le genou devant Lui. Dans les cieux, chaque créature le fera avec une grande approbation et une grande joie. Durant toute l’éternité, on chantera ses louanges. Sur la terre aussi, chacun L’honorera, même si, dans le royaume de paix, beaucoup le feront de manière fausse (Psa 18:45). Dans l’éternité, lorsque Dieu habitera avec les hommes, tout sur la terre proclamera la louange du Seigneur Jésus durant l’éternité. Même sous la terre, toute créature pliera le genou devant Lui. Là où se trouvent tous les incrédules, ainsi que le diable et ses sbires, chaque personne devra plier le genou. Ils devront, même en grinçant des dents, s’incliner devant celui qui, jadis, avait toutes les apparences contre Lui.
Tu peux voir une illustration d’un hommage forcé dans le livre d’Esther. Un certain Haman est déterminé à tuer Mardochée, une image du Seigneur Jésus, parce que Mardochée ne s’est pas incliné devant lui. Lorsque Mardochée a sauvé la vie du roi, ce dernier veut honorer Mardochée. Dieu fait en sorte qu’Haman soit contraint de le faire (Est 6:1-14). Ainsi, Dieu veillera à ce que le Seigneur Jésus reçoive l’honneur qui Lui est dû pour tout ce qu’Il a fait.
V11. Le genou plié de chaque créature démontre une attitude d’hommage. Et cela ne s’arrête pas là. Toute créature confessera de sa bouche, à haute voix, que Jésus Christ, autrefois humilié, est « Seigneur ». Plus personne ne pourra douter qu’Il détient toute autorité. Toute incertitude à ce sujet aura complètement disparu.
Pour nous qui croyons, c’est déjà le cas : Dieu Lui a donné « tout autorité [...] dans le ciel et sur la terre » (Mt 28:18), même si, dans le monde qui nous entoure, tu ne vois pas encore toutes choses lui être soumises (Héb 2:8). Maintenant, dans ta confession de Le reconnaître Lui comme « Seigneur », tu es encore une exception. Alors, ‘tout genou’ et ‘toute langue’ signifie qu’il n’y aura plus aucune exception.
Cet hommage général de Jésus, couronné de gloire et d’honneur, est transmis par lui-même, à Dieu le Père. Pour l’éternité, tout ce que le Seigneur Jésus a fait, et ce que Dieu a fait avec Lui, sera à la gloire de Dieu le Père.
Tu te souviens de ce qui a motivé cet exemple impressionnant ? C’était pour nous montrer quelle était la pensée du Seigneur Jésus sur la terre, une pensée qui devrait être aussi en nous. Lorsque tu vois comment Dieu récompense cela et quel est le résultat pour l’éternité, n’est-ce pas pour toi un très grand encouragement pour t’approprier cette pensée ? C’est mon cas et, sans aucun doute, aussi pour toi.
Relis Philippiens 2:9-11.
À méditer : Dis à Dieu que tu reconnais parfaitement l’élévation du Seigneur Jésus.
12 - 16 Comme des luminaires dans le monde
12 Ainsi donc, mes bien-aimés, de même que vous avez toujours obéi, non comme en ma présence seulement, mais bien plus maintenant en mon absence, travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement ; 13 car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. 14 Faites tout sans murmures ni raisonnements, 15 afin que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération dévoyée et pervertie, parmi laquelle vous brillez comme des luminaires dans le monde, 16 présentant la parole de vie, pour ma gloire au jour de Christ ; [ce sera la preuve] que je n’ai pas couru en vain ni travaillé en vain.
V12. Aux versets précédents, tu as vu le Seigneur Jésus. Je pense qu’il en a été de même pour toi que pour moi : quand tu Le vois ainsi, tu oublies tout et tu es totalement focalisé sur sa personne. Maintenant, Paul te ramène à la réalité de la vie. C’est cette même réalité de la vie, dans laquelle le Seigneur Jésus a vécu.
Aussi, ce que Paul s’apprête à dire fait bien suite à ce qui a précédé. Il commence le verset 12 par « ainsi donc ». Il s’adresse à nouveau aux croyants à Philippes, qu’il appelle « mes bien-aimés », une forme d’adresse belle et surtout vraie. Il ne s’agit pas de flatter, mais de souligner l’amour sincère qu’il leur porte. Ils sont les objets de ses soins affectueux. En prenant soin d’eux, il veut qu’ils mettent maintenant en pratique ce qu’il leur a dit au sujet du Christ.
L’obéissance de Christ leur est donnée en exemple. Ils doivent maintenant L’imiter. Il les encourage à le faire, en soulignant l’obéissance dont ils ont déjà fait preuve lorsqu’il était avec eux. Cela encouragera quelqu’un à faire de son mieux, si tu le félicites et si tu lui rappelles les bons résultats obtenus par cette action.
C’était relativement facile pour les Philippiens d’être obéissants à la parole de Dieu, tant que Paul était avec eux. A l’époque, il se battait pour eux. Tu le reconnais. Quelqu’un qui s’engage pour toi, et qui est un bon exemple, pourra avoir un effet stimulant. Si cette même personne n’est plus là, le risque d’un relâchement te guette. Paul n’est plus avec eux. Ils doivent maintenant combattre seuls et travailler à leur « propre salut ». Ils ne peuvent plus s’attendre à Paul. Pour grandir spirituellement et atteindre le salut ultime, ils doivent s’engager avec leurs propres efforts.
‘Le salut’ ici, comme tout au long de la lettre, est futur. Il fait référence à une situation où il n’y aura plus de dangers qui menaceront notre vie de foi et plus d’ennemi à craindre. Ce n’est pas encore le cas, tant que nous sommes sur la terre. Pour atteindre le but final en toute sécurité, tu devras t’engager avec toute ton énergie. Le mot « travailler » est utilisé pour cultiver un terrain. Pour le croyant, on n’a jamais fini de « travailler ». Il y a toujours des mauvaises herbes à désherber, par exemple le fait de condamner des mauvaises pensées.
Ce « travailler » doit se poursuivre « avec crainte et tremblement ». Il faut prendre conscience du besoin d’être vigilant et discipliné, quand tu te sens impuissant face aux dangers qui rendent le chemin si difficile.
C’est ta responsabilité de te consacrer et d’agir pour atteindre indemne le but final. Si tu vis vraiment avec et pour le Seigneur, ce sera ton ardent désir. Tu seras peut-être effrayé par les dangers qui menacent ta vie. Tu mesureras tes propres forces avec crainte et tremblement, face aux circonstances.
V13. Il y a aussi un très grand encouragement : c’est la preuve que Dieu opère en toi. Tu n’es pas livré à toi-même, et tu ne comptes pas seulement sur tes propres forces. Pour les Philippiens, l’apôtre n’est plus là, mais c’est Dieu qui est là (Act 20:32). Il est toujours avec eux et c’est Lui qui opère en eux. C’est son bon plaisir d’amener les gens au but final du salut avec lui-même, tout en leur donnant la force d’atteindre ce but final (cf. Héb 13:21).
Tu vois ici le lien entre ta propre responsabilité et l’œuvre de Dieu. Il est impossible d’expliquer comment cela fonctionne, mais une chose est sûre : si tu fais ce que Dieu te dit de faire, il te donnera la force de l’accomplir. Cette affirmation s’applique à toutes les situations dans lesquelles tu te trouves.
V14. Comme obstacle majeur sur le chemin du salut ultime, Paul mentionne « murmures » et « raisonnements ». L’histoire d’Israël, le peuple terrestre de Dieu, donne plusieurs exemples de ces expressions au cours de leur voyage dans le désert (1Cor 10:10 ; Exo 14:11 ; 15:24 ; 16:2 ; 17:3 ; Nom 14:2 ; 16:11). Ce mal est déjà apparu dans les premiers temps de l’église (Act 6:1). Ce sentiment d’insatisfaction, d’être lésé, comme si c’était toi qui recevais toujours les coups immérités, peut se manifester chez chacun de nous. Tu as l’impression de devoir toujours faire toutes les corvées et, une fois que tu as fait quelque chose de bien, tu n’as même pas la reconnaissance que tu mérites.
Passer des « murmures » aux « raisonnements » peut vite arriver Tu n’en peux plus et tu commences à contester sur tout ce que tu dois faire et à te disputer. Tu prends un ton de mécontentement et de désaccord. La pensée du Seigneur Jésus n’est plus là, l’entente réciproque n’est plus là, le salut est en péril.
Paul en est conscient et c’est pour cela qu’il demande instamment que « tout » soit fait sans murmures ni raisonnements. Il ne s’agit pas seulement des choses qui te semblent utiles ou pour lesquelles tu obtiens le mérite qui t’est dû. Dans ce contexte, « tout » fait référence à tout ce qui contribue à favoriser l’unité. Souviens-toi toujours de l’exemple du Seigneur Jésus.
V15. Si tu ne laisses aucune chance aux « murmures et raisonnements », la voie est libre pour toutes les attitudes positives mentionnées, qui reflètent ce que Christ lui-même a révélé. C’est ainsi que l’église, chacun de ses membres, devrait toujours se comporter, dans toutes les circonstances.
« Sans reproche » signifie qu’il n’y a rien dans ta vie qui devrait t’être reproché. Il s’agit d’une attitude plus extérieure. « Pur » signifie ‘sans mélange’, et concerne davantage ton caractère, ton être intérieur, le fait de n’avoir qu’un seul désir, et de ne pas être hypocrite. Dans ces deux comportements, tu reconnais l’exemple parfait du Seigneur Jésus. Toutefois, il ne s’agit pas de Lui, cela te concerne personnellement.
Paul va plus loin. Le fait est, dit-il aux Philippiens – et à toi et à moi –, que vous êtes des « enfants de Dieu irréprochables ». On s’adresse à toi en tant qu’enfant de Dieu. Tu es un enfant de Dieu, parce que tu es né de Lui. Tu as sa nature (2Pie 1:4). La nature de Dieu est lumière et amour (1Jn 1:5 ; 4:8,16). Cela doit aussi se manifester dans ta vie. Si quelque chose de ton ancienne vie devient visible, tu n’es plus « irréprochable ». Les gens peuvent alors te demander des comptes à ce sujet. Nous aurons aussi à rendre compte à Dieu.
Dans ton ancienne vie, tu n’étais pas différent de la « génération dévoyée et pervertie ». Tu faisais partie d’une génération qui influençait les autres à commettre de mauvaises actions. Maintenant, tu ne te comportes plus comme les gens du monde sans Dieu, mais tu vis toujours dans le monde. Le désir de Dieu est maintenant que tu brilles, au milieu de cette génération pervertie, comme une lumière. En tant qu’enfant de Dieu, tu es un porteur de lumière dans un monde plongé dans les ténèbres, coupé de toute lumière divine.
La véritable lumière a été rejetée par le monde (Jn 1:5). Dans sa grâce, Dieu n’a pas supprimé toute la lumière dans le monde. Nous, les enfants de Dieu, nous sommes la lumière du monde (Mt 5:14).
V16. Alors, comment les gens peuvent-ils percevoir cette lumière ? Si tu « présentes la parole de vie », c’est-à-dire si tu montres Christ dans ta vie (1Jn 1:1-2). En Jean 1, tu trouves aussi ce lien particulier entre la lumière et la vie (Jn 1:4).
Après avoir parlé des relations des Philippiens entre eux, Paul parle de leur comportement dans le monde. Cela montre à quel point l’un est étroitement lié à l’autre. Lorsque les croyants sont divisés entre eux, cela ne passe pas inaperçu dans le monde. Nous devrions avoir honte de toutes les divisions.
Si nous voulons éviter les divisions entre nous, nous devons rester humbles pour avoir de bonnes relations avec les autres. Je ne parle pas ici de la nécessité d’une séparation avec l’un ou l’autre croyant, qui a en péché. D’autres lettres en parlent clairement. Ici, il s’agit de mon attitude personnelle, qui doit être irrépréhensible pour Dieu, pour mes frères et sœurs, et pour le monde.
Paul relie la pratique des Philippiens au compte qu’il devra rendre devant le tribunal du Christ. Il lui a fallu beaucoup d’efforts pour apporter le Seigneur Jésus aux Philippiens et les maintenir sur le chemin de la foi. Il a « couru » pour cela. Paul cite ici l’exemple des Jeux olympiques. Les participants à ces jeux doivent se soumettre à dix mois d’entraînement intensif et de discipline sévère.
Il a « travaillé » pour cela. Ce mot indique qu’il a fourni un effort spirituel et physique, dont il s’est gravement lassé. Tous ces efforts n’ont-ils pas été « en vain » ? Les Philippiens s’arrêteraient-ils là ? Cet appel insistant de la part de quelqu’un, qui a travaillé si dur pour eux, ne peut certainement pas rester sans réponse ? Tout en nuisant à leur propre âme et en déshonorant le Seigneur Jésus, cela signifierait aussi une grande ingratitude envers Paul, cet homme à qui ils doivent tant.
Relis Philippiens 2:12-16.
À méditer : Qu’est-ce qui peut t’inciter rapidement à murmurer et comment t’éviter une telle réaction ?
17 - 24 La pensée de Paul
17 Mais même si je sers d’aspersion sur le sacrifice et le service de votre foi, j’en suis joyeux et je me réjouis avec vous tous. 18 De même, vous aussi, soyez-en joyeux et réjouissez-vous avec moi. 19 J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin que moi aussi j’aie bon courage quand j’aurai connu ce qui vous concerne. 20 Car je n’ai personne qui soit animé d’un même sentiment [avec moi] pour avoir une sincère sollicitude pour ce qui vous concerne ; 21 en effet, tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ. 22 Mais vous savez que Timothée a été connu à l’épreuve : il a servi avec moi pour l’évangile comme un enfant sert son père. 23 J’espère donc l’envoyer dès que j’aurai vu la tournure que prendront mes affaires. 24 J’ai d’ailleurs confiance dans le Seigneur que moi aussi j’irai bientôt vous voir.
V17. La section précédente s’est terminée par le souhait de Paul d’obtenir la gloire au jour de Christ, à travers la marche des Philippiens. Tu pourrais alors te dire : ‘Paul ne cherche-t-il pas un peu son propre intérêt ?’ Mais nous oublions cette pensée, dès le premier verset de cette section. Il parle de deux types de sacrifices. Il se qualifie lui-même d’une « aspersion », et il parle du « sacrifice » de la foi des Philippiens.
Pour comprendre ce qu’il veut dire, tu dois connaître un peu les sacrifices de l’Ancien Testament. Le peuple d’Israël avait un service sacrificiel élaboré. Le livre du Lévitique est en grande partie consacré aux sacrifices que le peuple était autorisé – et dans certains cas obligé – d’offrir. Les sacrifices apparaissent aussi régulièrement dans d’autres livres de la Bible. Les sacrifices avaient différentes formes. On pouvait sacrifier divers animaux, mais on pouvait aussi sacrifier autre chose qu’un animal. Paul se compare ici, comme exemple, à une aspersion ou une libation, qui est une offrande de vin.
Le vin était versé ou déversé – d’où le nom « aspersion » – sur le sacrifice principal (Nom 15:1-12). Il s’agissait d’un sacrifice accessoire mais précieux. Le vin est une image de la joie (Jug 9:13). Tous les sacrifices se réfèrent au Seigneur Jésus. La libation nous rappelle la joie avec laquelle le Seigneur Jésus s’est livré. Dieu veut que nous pensions aussi à la joie quand nous Lui offrons des sacrifices. Offrir des sacrifices, c’est exprimer notre admiration et notre adoration pour le Seigneur Jésus.
Paul l’a compris. Il l’applique même à sa propre vie. Il veut être une aspersion. Il veut, par sa mort, donner à Dieu une raison supplémentaire de se réjouir de la joie dont Il jouit déjà, grâce au sacrifice des Philippiens. C’est aussi une joie pour Paul lorsqu’il se souvient d’avoir consacré toute sa vie pour servir et offrir les autres, y compris les Philippiens, comme un sacrifice à Dieu (Rom 15:16).
L’apôtre reconnaît toute leur foi et leur service comme un sacrifice à Dieu. Ils présentent leur corps en sacrifice vivant (Rom 12:1), qui est pour lui le principal sacrifice. Leur foi est active en se sacrifiant et en servant Dieu et les autres. Paul considère que cela est plus important que sa propre vie. Son martyre sera comme une libation, aspersion beaucoup plus petite (2Tim 4:6).
Paul ne cherche pas son propre honneur. Son travail est un complément à celui des Philippiens. Il se contente de cette place. Il peut parler ainsi parce qu’il ne revendique pas la sienne, mais celle des autres avant tout (verset 4). Il suit l’exemple du Seigneur Jésus qu’il leur a présenté plus tôt. Il est lui-même un exemple à imiter, ce à quoi il appelle les Philippiens.
Quand Paul se souvient qu’ils ‘servent’ leur foi, c’est-à-dire qu’ils offrent leur vie en sacrifice à Dieu, son cœur déborde de joie. C’est le but de sa vie. Il aspire à voir ces résultats chez ceux à qui il a apporté l’évangile et auxquels il lui a été permis d’enseigner. Ainsi, Dieu est honoré et il y a de la joie avec Lui à leur sujet. Ensuite, il y a aussi abondance de joie avec Paul, quand il pense à sa mort. Il fera tout ce qui est en son pouvoir, pour que Christ devienne visible dans les vies, pour la joie de Dieu. Il partage cette joie.
V18. Il appelle les Philippiens à se réjouir avec lui de leur foi commune. Leur service commun est pour le bon plaisir de Dieu, à qui ce sacrifice est dédié. Lorsque tu envisages ta vie de cette manière, ta foi, associée à celle des autres, et le bon effet qu’elle peut avoir sur les autres, tu t’élèves au-dessus des circonstances. Tu deviens comme Paul, un homme qui aurait toutes les raisons d’être triste, mais qui est lui-même joyeux et qui appelle les autres à se réjouir.
Paul ne veut pas dire qu’un croyant doit être constamment d’humeur jubilatoire. Il parle aussi de « tristesse sur tristesse » (verset 27). Sa joie n’est pas une émotion spirituelle non maîtrisée. Il peut être heureux et triste en même temps (2Cor 6:10a). S’il regarde aux circonstances, il peut être triste. S’il regarde au Seigneur, il est heureux. Les circonstances peuvent changer, le Seigneur, Lui ne change pas. Par conséquent, on peut toujours avoir de la joie dans son cœur, sans devoir succomber à la tristesse.
V19. Après les exemples de consécration que tu as vus chez le Seigneur Jésus puis chez Paul, voici deux autres exemples de consécration chez Timothée et Épaphrodite. Paul veut envoyer Timothée aux Philippiens. Cela démontre que ses soins pour eux ne s’arrêtent pas, même s’il a confié les Philippiens aux soins de Dieu. L’un n’exclut pas l’autre. Toi aussi, avec l’amour et la foi, tu peux remettre à Dieu tout ce qui te concerne, mais tu peux aussi mettre en pratique ton amour et ta foi.
L’envoi de Timothée n’est pas un acte impulsif qui contredit le fait qu’il a tout remis à Dieu. C’est pourquoi il dit avec tant d’insistance : « J’espère dans le Seigneur Jésus. » Il le fait « dans le Seigneur Jésus », en communion avec Lui et en se soumettant à Lui. Il est convaincu qu’en cela, il a l’approbation du Seigneur.
Le fait que Paul envoie Timothée, est une autre preuve de désintéressement de l’apôtre. Il aurait aimé garder Timothée avec lui. Cependant, il ne pense pas à lui, mais aux croyants et à leurs besoins. De plus, Timothée pourra lui donner des nouvelles de ses chers Philippiens, auxquels Paul s’intéresse de près.
Le vrai attachement ne se contente pas d’une impression générale de la situation, même s’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Le véritable intérêt n’est pas pour un instant, mais il est sincère, profond, pour se réjouir de connaître les détails des objets de l’amour. Paul ne craint pas d’entendre des nouvelles négatives. Il les connaît trop bien. Mais c’est le fait de tout savoir sur eux qui fera du bien à son esprit.
V20-21. Dans la suite de l’explication que Paul donne sur l’envoi de Timothée, nous ressentons un ton nuancé. Il explique l’envoi de son enfant bien-aimé, disant qu’il n’y a personne animé d’un même sentiment. Le choix se limite à une seule personne. Tous ceux, qui pourraient éventuellement être envoyés à Philippes, n’ont pas les bonnes conditions spirituelles.
Avec Timothée, il ne s’agit pas de son propre intérêt, mais de celui des autres. En cela, Timothée ressemble au Seigneur Jésus (versets 3-4) et aussi à Paul (2Cor 12:14). Les Philippiens en bénéficient aussi à travers sa mission. Si tu lis attentivement, tu verras que le fait de veiller aux intérêts des Philippiens équivaut à rechercher l’intérêt de Jésus Christ. Si tu recherches l’intérêt de l’autre, tu recherches l’intérêt de Christ (cf. Mt 25:40). N’est-ce pas là un excellent motif à s’engager pour l’intérêt de l’autre ?
V22. Timothée n’est pas un inconnu pour les Philippiens. Pour eux, il n’est pas quelqu’un qu’ils connaissent déjà. Ils savent que c’est un homme d’expérience. Il a été mis à l’épreuve au service de l’évangile, en même temps que Paul. Servir le Seigneur avec Paul quelque part n’est pas vraiment un voyage de repos. Beaucoup de jeunes commencent un travail pour le Seigneur, plein d’enthousiasme, mais, parce qu’ils n’ont pas bien calculé la dépense, ils abandonnent après une période plus ou moins longue.
Ce n’est pas le cas de Timothée. Cela s’explique par le lien particulier qui l’unit à Paul. C’est tellement beau de voir, comme entre Paul et Timothée, l’union harmonieuse d’un croyant plus âgé avec un plus jeune. Ils n’avaient jamais entendu parler de ‘conflit de générations’. De tels conflits n’existent pas quand les cœurs des vieux et des jeunes sont remplis de la même pensée du Seigneur Jésus.
La fidélité de Timothée découle aussi de son amour pour Paul. Je pense qu’aujourd’hui aussi, il est plus facile de résister à l’opposition et de continuer à marcher fidèlement, s’il y a de l’amour pour ‘Paul’, plus précisément de l’amour et de l’intérêt pour ses lettres qu’il a écrites. Tout en les lisant, tu te comporteras comme un enfant avide d’apprendre et d’imiter. Un enfant ne devrait pas discuter. La relation père-enfant permet de former l’enfant et donne de la substance et de la force au travail à accomplir.
Timothée en est au stade où Paul peut l’envoyer, seul, accomplir une tâche à Philippes. Non seulement il est indépendant, mais il agit avec le même sentiment que Paul. Lorsque Timothée sera avec eux, ce sera comme si Paul était avec eux. Paul place Timothée sur un pied d’égalité avec lui-même.
V23-24. Quant à sa mission, Paul émet encore une petite mise en garde. Il veut d’abord être au clair sur sa propre situation et son emprisonnement. Quand tout sera clair, il enverra Timothée. Il a confiance que le Seigneur lui permettra de se joindre en personne à eux à la suite de Timothée. Il les informe à l’avance, car ils pourront alors se réjouir de la visite de leur Paul bien-aimé.
Son cœur va vers eux, et il sait que leur cœur va vers lui. Lorsque les cœurs se languissent l’un de l’autre, on le fera savoir au Seigneur pour Lui demander d’exaucer ce désir.
Relis Philippiens 2:17-24.
À méditer : Dans cette section, qu’est-ce qui montre que Paul ressemble beaucoup au Seigneur Jésus ?
25 - 30 Pour l’œuvre de Christ
25 Mais j’ai estimé nécessaire de vous renvoyer Épaphrodite, mon frère, mon compagnon d’œuvre et mon compagnon d’armes, lui qui est venu de votre part pour subvenir à mes besoins. 26 Car il pensait à vous tous avec une vive affection, et il était très abattu parce que vous aviez entendu dire qu’il était malade ; 27 de fait, il a été malade, tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse. 28 Je l’ai donc envoyé avec d’autant plus d’empressement, pour qu’en le revoyant vous ayez de la joie, et que moi j’aie moins de tristesse. 29 Recevez-le donc dans le Seigneur avec une pleine joie, et honorez de tels hommes, 30 car c’est pour l’œuvre qu’il a été tout près de la mort : il a risqué sa vie pour compléter ce qui manquait à votre service envers moi.
V25. Tu peux voir tout l’amour de Paul pour les Philippiens, par le fait qu’il enverra bientôt Timothée. Il est probable qu’il se passe un certain temps avant que Timothée puisse aussi partir. Il y a quelqu’un d’autre qu’il pourrait envoyer à l’avance, à savoir Épaphrodite. Paul a « estimé nécessaire » de le leur envoyer. Il ressent clairement un besoin qui doit être satisfait. Un peu plus tard, il dira en quoi consiste cette occasion, mais il dit d’abord quelques mots sur Épaphrodite.
À son sujet, nous ne savons rien de plus que ce que nous lisons dans cette section de lettre, puis aussi en Philippiens 4 (Php 4:18). Ce dernier verset montre que les Philippiens ont envoyé leur don à Paul par l’intermédiaire d’Épaphrodite. Son nom signifie ‘agréable’, ‘attirant’. Son nom correspond bien à l’image que l’on se fait de lui.
Les termes, que Paul utilise pour décrire Epaphrodite, révèlent l’image d’un chrétien dans tous les aspects de sa vie. Il le manifeste par son rayonnement dans le cercle de la famille de Dieu ; il est un « frère ». Il le montre aussi dans le service pour le Seigneur dans le monde, il est un « compagnon d’œuvre ». On le voit aussi dans le combat mené, par une proclamation fidèle et convaincue de l’évangile. Il est un « compagnon d’armes ». C’est aussi un homme qui crée le lien entre l’église locale et le serviteur venant d’ailleurs.
Paul n’est pas un homme qui fait des compliments en vain. Ce qu’il dit sur Épaphrodite indique la valeur de cet homme. Parmi les exemples précédents, tu pourrais encore te dire : ‘Je ne peux pas me comparer à lui. Je ne peux pas me comparer au Seigneur Jésus, Il est au-dessus de tout et de tous. Je ne peux pas non plus me comparer à Paul, qui était un homme si doué, avec une position si particulière. Je ne peux pas vraiment me comparer à Timothée non plus ; il a eu le grand privilège de vivre dans la proximité de Paul et d’observer ce qu’est la vraie vie chrétienne.’
Observons le comportement d’Épaphrodite, qui est un exemple à imiter. On parle de lui avec des éloges. Pourrait-on aussi parler de nous, toi et moi, comme on parle d’Epaphrodite ? Si tu penses ne pas pouvoir imiter les exemples précédents, cités pour t’encourager, tu peux sans doute imiter l’exemple d’Épaphrodite.
La première caractéristique dite de lui s’applique aussi à toi. Tu es, par la foi au Seigneur Jésus, un « frère » – ou une sœur – de tous ceux qui ont la vie de Dieu par la même foi au Seigneur Jésus. C’est très important de le savoir mais aussi de le vivre comme tel. N’est-ce pas merveilleux de se savoir unis avec tous les enfants de Dieu, la famille de la foi, qui est dans le monde, mais qui n’est pas du monde ?
Épaphrodite, lui, il ne se retire pas dans le monde avec un livre dans un coin, pour se prélasser dans cette merveilleuse bénédiction d’être un ‘frère’. Il est réaliste et voit les besoins dans le monde et parmi les croyants et les serviteurs du Seigneur. Il est aussi un « compagnon d’œuvre » de Paul dans la proclamation de l’évangile. Paul ne l’appelle pas « ouvrier » mais « compagnon d’œuvre ». Il ne travaille pas seul, il cherche à être associé à Paul dans son travail. Il s’engage dans l’œuvre du Seigneur.
Il n’a pas reculé devant le combat qu’un tel engagement peut occasionner. Pour lui, le travail du Seigneur ne consiste pas à effectuer seulement des tâches agréables. Ceux qui travaillent vraiment pour le Seigneur connaîtront l’opposition de Satan de bien des manières. Il en est ainsi pour Paul, il en est ainsi pour Épaphrodite, il en est ainsi pour toi, si tu as le désir d’abonder dans l’œuvre du Seigneur (1Cor 15:58). C’est avec de telles personnes que Paul a pu collaborer à l’époque. Aujourd’hui, avec ce genre de personnes même peu nombreuses, le Seigneur peut aussi faire quelque chose. Alors cherchons à imiter l’apôtre Paul, et mettons en pratique ce que nous lisons dans le Nouveau Testament à propos de son enseignement, son mode de vie et son service.
Epaphrodite est aussi un messager. L’église de Philippes l’a envoyé en mission. Il a accepté cette mission. Rien n’est dit sur sa situation familiale. Nous ne savons pas s’il était marié. Quoi qu’il en soit, il doit laisser derrière lui tout ce qui lui est familier et partir pour un voyage lointain et dangereux à l’époque. Il le fait, parce que ses frères et sœurs le lui ont demandé.
Sa mission est d’aller porter un don, au nom des croyants de Philippes, à Paul qui est en captivité à Rome. En transmettant ce don, il est un « ministre » dans le « besoin » de Paul [note : litt. : mais votre envoyé et ministre (ou : administrateur) pour mes besoins]. Par le mot « ministre », Paul veut dire qu’il a accepté leur don comme un sacrifice. C’est beau de considérer tout don matériel de cette façon, tout comme l’offrande de quelque chose, par laquelle tu exprimes ta reconnaissance envers l’autre personne.
V26. Paul donne un autre beau témoignage d’Épaphrodite, dans lequel le lien d’amour entre Épaphrodite et les Philippiens est magnifiquement exprimé. Épaphrodite avait été malade. Ils en ont entendu parler à Philippes. Maintenant, Épaphrodite s’inquiète de l’effet de la nouvelle de sa maladie. Il est tellement convaincu de l’amour de ses frères et sœurs qu’il sait à quel point ils sont dans l’expectative, quant à l’issue de sa maladie. Il s’empresse donc de leur donner des nouvelles. Lui aussi est quelqu’un qui ne cherche pas son propre intérêt, mais d’abord celui des autres.
V27. Paul est très clair dans ses propos. Épaphrodite a vraiment été atteint d’une maladie mortelle. Paul aussi était profondément préoccupé par l’issue de cette maladie. Allait-il perdre un compagnon de travail apprécié ? Un homme qui vivait entièrement pour le Seigneur et pour les siens ? Ils sont déjà si peu nombreux ! Cette pensée ajoutait de la tristesse aux nombreux chagrins qu’il avait à cause de tout ce qui se passait dans les églises. Il parle même de « tristesse sur tristesse ». Ce n’était pas de la tristesse causée par l’idée de qu’il perdrait dans la mort d’Epaphrodite, mais pour le service que l’église perdrait en conséquence.
Pour Paul, le rétablissement d’Epaphrodite est une preuve de la miséricorde de Dieu, à la fois envers Epaphrodite et envers lui. C’est Dieu qui a guéri Épaphrodite, et non Paul, bien qu’il ait pu le faire (Act 19:11-12). Même ce plus grand guérisseur, connu de l’église, s’en est remis à Dieu. Il ne part pas du principe que la maladie doit toujours être combattue comme une conséquence du péché. Dieu a son but et Paul s’y est soumis (cf. 2Tim 4:20b).
V28. Il sait ce que c’est que d’être dans l’inquiétude au sujet d’Épaphrodite et il connaît, par expérience, l’immense soulagement que produit ce miracle opéré par Dieu. Les Philippiens doivent pouvoir en bénéficier le plus tôt possible. C’est pourquoi il exhorte Épaphrodite à se rendre rapidement à Philippes. Cela le rendra mois triste et rendra les Philippiens heureux.
V29. Il exhorte les Philippiens à recevoir cet homme, à la hauteur de ce qu’il est pour le Seigneur. Il ne s’agit pas d’un hommage momentané. Nous sommes souvent prompts à oublier ce que quelqu’un a fait pour le Seigneur, alors que nous devrions chérir des personnes, telles qu’Épaphrodite, comme un grand cadeau du Seigneur. Ils sont rares, mais on en rencontre aujourd’hui. Tu pourrais aussi le devenir. Si tu honores de telles personnes, c’est parce que tu les apprécies et tu bénéficies de leur témoignage.
V30. Le désir de vivre ainsi viendra inévitablement. Une vie semblable est à ta portée. Il ne s’agit pas d’aimer ta vie jusqu’à la mort (Apo 12:11), en t’engageant pleinement dans l’œuvre de Christ. Ce qui te pousse à t’engager, c’est pour le bonheur de tes frères. L’amour fraternel, c’est être prêt à donner sa vie pour son frère (1Jn 3:16).
C’est ce qui s’est passé avec Épaphrodite. Les paroles de Paul semblent indiquer que sa maladie est liée au voyage qu’il a fait. Il a fait ce voyage à la demande de l’église de Philippes. Il a apporté leur don à Paul. Cela a permis de compléter ce qui manquait au service des Philippiens envers Paul. Pour cela, Épaphrodite a risqué sa propre vie. (cf. Jug 5:18).
Ta vie est ton bien le plus précieux. La mettre en danger est un risque que tu oses prendre, sans être sûr du résultat. Tu t’engages, à cause de toutes les bénédictions qui peuvent en découler. L’amour est le moteur qui peut te permettre de prendre un tel risque (1Jn 3:16 ; 1Th 2:8).
Pendant un certain temps, les circonstances n’étaient pas en faveur d’Épaphrodite. Dieu a montré, en le rétablissant, qu’il appréciait ses efforts et voulait encore l’utiliser à son service. C’est une expression de la pensée de Christ, qui n’a pas regardé à lui-même, mais qui est devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix.
Il semble que quelque chose, sans être précisé, ait manqué au service des Philippiens. Paul ne les blâme pas. Avec un ton chaleureux dans sa lettre, Paul dit que le service d’Épaphrodite a compensé ce manque. Nous pouvons apprendre beaucoup de cette façon d’exhorter.
Relis Philippiens 2:25-30.
À méditer : Aimerais-tu devenir quelqu’un comme Epaphrodite ? Pourquoi oui/non ? Si oui, que faudra-t-il faire dans ton cas (n’hésite pas à consulter d’autres personnes).