1 - 5 Bénédiction ; action de grâces
1 Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, 2 aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! 3 Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous, 4 après avoir entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints, 5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez déjà entendu parler dans la parole de la vérité de l’évangile.
V1. Paul se présente comme apôtre. Il n’est pas apôtre parce qu’il s’est arrogé ce titre ou parce que quelqu’un d’autre l’a persuadé de le devenir. Ce n’est pas non plus une occupation qu’il a choisie lui-même ou pour laquelle il a été formé par des hommes. Derrière son apostolat, il y a Dieu. Il a voulu qu’il soit apôtre et cela donne à son apostolat toute son autorité. Quiconque s’oppose à cette autorité s’oppose en réalité à Dieu.
Le fait de souligner sa qualité d’apôtre dès le début de la lettre est nécessaire parce que des choses très importantes sont en jeu. Paul ne va pas proclamer son opinion sur les choses, mais la vérité de Dieu. Écouter la vérité, c’est rejeter l’erreur et rendre un nouvel hommage à Dieu. Désobéir à cela signifie la destruction de la vie de foi.
Il n’y a pas seulement l’autorité par laquelle Paul est au-dessus des croyants et peut leur donner des ordres. En tant que co-expéditeur, il mentionne Timothée et le présente comme « le frère ». Timothée est le frère de Paul et des Colossiens et, par conséquent, il sert en quelque sorte de lien entre Paul et les Colossiens. Paul est au-dessus d’eux en tant qu’apôtre, mais en tant que frère, il est l’un des leurs. Ce lien entre frères crée une atmosphère propice à l’exercice de son autorité. Lorsque l’autorité est exercée dans cette conscience, il n’y a pas de soif de pouvoir, mais le désir de servir (cf. 1Pie 5:1-4 ; Lc 22:24-27 ; Jn 13:13-16).
V2. Il s’adresse ensuite aux Colossiens en tant que « saints et fidèles frères ». Par « frères », il entend à la fois les frères et les sœurs. Il indique la relation familiale que les croyants entretiennent entre eux et fait référence à la marche en communion les uns avec les autres. La relation familiale des Colossiens présente quelques caractéristiques supplémentaires. Il s’agit d’une famille ‘sainte’ que Dieu a mise à part pour lui-même. Il s’agit aussi d’une famille ‘fidèle’. Il s’agit davantage de leur pratique. Leur position devant Dieu et la pratique de leur vie de foi s’accordent. Tu dois posséder ces deux caractéristiques pour pouvoir comprendre la vérité de cette lettre.
À ces caractéristiques, Paul ajoute « en Christ qui sont à Colosses ». D’une part, cela te montre que la relation familiale est de nature spirituelle, avec Christ, (« en Christ »), comme ‘élément’ de liaison. D’autre part, il s’agit d’une relation vécue sur la terre, dans la ville de Colosses, (« à Colosses »). J’espère qu’à la place du nom ‘Colosses’, tu peux écrire le nom de l’église locale à laquelle tu appartiens. Tu peux juger par toi-même si cela est le cas en te basant sur la parole de Dieu.
Après avoir présenté les expéditeurs et nommé les destinataires, il a un souhait pour les Colossiens. Il leur souhaite la « grâce », c’est-à-dire qu’ils vivent dans la conscience de la grâce donnée. Vivre de la grâce signifie ne rien attendre de soi-même, mais tout attendre de Dieu. Le résultat sera la « paix ». Quelqu’un qui compte sur Dieu en toute chose a une paix constante dans son cœur. Il la souhaite « de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ». Dieu est la source de la grâce et de la paix. En parlant de Lui comme de « notre » Père, Paul souligne encore la relation familiale qu’il entretient avec les Colossiens. En parlant du Seigneur Jésus Christ – il L’appelle par son nom complet – il désigne celui dont il est question dans cette lettre.
V3. Ce que Paul dit ici aux Colossiens a dû leur faire du bien. Ne trouverais-tu pas encourageant que quelqu’un te dise qu’il rend toujours grâces pour toi lorsqu’il est en prière ? Est-ce que toi aussi tu rends grâces pour les autres ? Tu as un lien particulier avec les croyants pour lesquels tu rends grâces. Tu es donc sensible à leur état spirituel. Dès que quelque chose se détériore dans leur état spirituel, tu commenceras à prier pour eux, précisément parce que tu remarques que cela devient difficile de rendre grâces pour eux.
Une parole d’exhortation a plus de chance d’être acceptée de la part de quelqu’un dont tu sais qu’il rend grâces pour toi. Si des choses arrivent dans la vie de quelqu’un qui diminuent tes actions de grâces à Dieu pour cette personne, ce sera l’élément déclencheur pour interpeller cette personne à ce sujet. C’est ainsi que Paul procède ici.
Il a une relation de confiance avec Dieu qu’il connaît comme « Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Par le mot « notre », il souligne à nouveau sa communion avec les Colossiens dans la relation qu’ils ont ensemble envers Dieu le Père et le Seigneur Jésus. Ce faisant, il porte la communion qu’ils ont à un niveau divin. C’est la sphère dans laquelle il se trouve et c’est à partir de cette sphère qu’il les aborde. Dans sa lettre, il vient à eux entouré, pour ainsi dire, de l’odeur du sanctuaire. Il veut qu’ils la sentent et la goûtent, afin qu’ils renoncent à tout ce qui ne correspond pas à cela.
V4. Aux versets 4-6, l’apôtre énumère un certain nombre de raisons pour lesquelles il rend grâces. Ce n’est qu’ensuite, à partir du verset 9, qu’il parle des sujets pour lesquels il prie.
Il ne les a jamais vus. D’autres lui ont parlé de leur « foi » et de leur « amour ». Il ne peut souhaiter une meilleure preuve qu’ils possèdent la nature divine. Ils témoignent du Seigneur Jésus. Cela ne se fait pas en secret. Nulle part dans le Nouveau Testament, nous ne sommes exhortés à garder notre foi pour nous-mêmes ou à être un disciple en secret. Celui qui est vraiment converti désire le confesser ouvertement.
On dit de leur foi qu’elle est « dans le Christ Jésus ». Il y a beaucoup de gens qui disent qu’ils ‘croient’. Ce qui est décisif, bien sûr, c’est en qui l’on croit (cf. 2Tim 1:12). En ce qui concerne les Colossiens, cela ne fait l’objet d’aucune question. Les gens qui t’entourent savent-ils en qui tu crois ? La croyance en des hommes, des rêves ou des sentiments ne donne pas de certitude à la foi de quelqu’un.
Si la foi dans le Christ est présente, elle sera accompagnée d’amour pour tous les croyants. Ce témoignage est aussi donné à propos des Colossiens. Il n’est pas possible d’aimer Dieu et de haïr son frère (1Jn 4:20). Verticalement, l’amour pour Dieu, et horizontalement, l’amour pour le frère, vont ensemble. Seul Dieu connaît tous les saints. Dès que nous connaissons un saint, c’est-à-dire un chrétien né de nouveau, nous l’aimons. Ce n’est pas parce qu’il est sympathique, mais parce qu’il appartient à Christ.
L’amour des Colossiens n’est pas sectaire, c’est-à-dire qu’il ne se limite pas à un groupe exclusif, mais inclut « tous les saints ». Leur amour s’applique au même groupe que celui vers lequel va l’amour de Dieu. Ils n’aiment pas seulement les croyants de la communauté locale, ils aiment tous les croyants, quel que soit leur lieu de résidence. Cet exemple mérite d’être suivi par toi et moi.
V5. Après la foi et l’amour, Paul parle de « l’espérance ». Ici, tu as le troisième élément du trio bien connu : la foi, l’espérance et l’amour (1Cor 13:13 ; 1Th 1:3 ; 5:8). L’espérance donne de la substance à leur foi et à leur amour ; elle en est le stimulant. Il n’y a pas de motif plus puissant pour la foi dans le Seigneur Jésus et l’amour pour tous les saints que l’espérance qui « est réservée dans les cieux ». Paul rend grâces à Dieu de ce que cette nouvelle compagnie de croyants est reliée au ciel.
Si tu penses à l’espérance dans les cieux, ton cœur sera rempli du contenu de cette espérance, qui est le Seigneur Jésus. Ceci, à son tour, aura pour conséquence que tu aimeras tous ceux vers qui va le cœur du Seigneur Jésus.
L’espérance fait partie de l’évangile qui leur a été prêché. L’effet de l’évangile ne concerne pas seulement la délivrance du pouvoir du péché. L’évangile a aussi une signification pour l’avenir et l’entrée dans la gloire éternelle. Comment pourrait-il en être autrement ? Christ est là et nous sommes rachetés pour être avec Lui. Nous ne resterons pas toujours dans ce monde, et nous n’y avons pas non plus notre maison. Nous avons une espérance. Cette espérance éclaire notre chemin à travers le monde.
L’espérance dans les cieux donne aux Colossiens – et à toi et à moi – une puissante incitation à aimer les frères et sœurs dans la foi. Nous serons avec tous les enfants de Dieu à jamais avec le Seigneur Jésus dans le ciel. Si cette espérance vit en toi, tu veilleras à ne pas te disputer avec un frère ou une sœur dans la foi.
Lorsqu’on t’a annoncé l’évangile, t’a-t-on aussi parlé de cette espérance ? C’est apparemment le cas pour les Colossiens. Dans mon cas, je ne m’en souviens pas. Mais il m’est apparu clairement depuis que l’espérance dans les cieux est indissociable de « la parole de la vérité de l’évangile ».
Cette phrase montre que l’évangile est une pure bonne nouvelle de Dieu aux hommes, non mélangée à des éléments humains. C’est ainsi qu’elle leur est parvenue, c’est ce qu’ils ont cru et qui les a sauvés. C’est comme si Paul disait déjà ici ce qu’il développe en Colossiens 2 : ‘Si vous savez cela, comment vous ouvrez-vous à la philosophie grecque et à la tradition juive ? Y a-t-il jamais eu dans le monde une proclamation philosophique comme une bonne nouvelle, par laquelle des gens ont été sauvés, ont reçu une nouvelle vie et ont commencé à porter du fruit pour Dieu ?’
Relis Colossiens 1:1-5.
À méditer : Quand tu pries, rends grâces pour quelques belles caractéristiques de tes frères et sœurs dans la foi.
6 - 9 La vérité de l’évangile
6 [Cet évangile], qui est parvenu jusqu’à vous comme aussi dans le monde entier, porte du fruit et s’accroît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité, 7 comme vous l’avez appris d’Épaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur du Christ pour vous ; 8 il nous a aussi fait connaître votre amour dans l’Esprit. 9 C’est pourquoi, nous aussi, depuis le jour où nous en avons entendu parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,
V6. Examinons de près les caractéristiques de l’évangile. Tout d’abord, tu as déjà vu qu’il a trait à l’espérance, c’est-à-dire à l’avenir. Une deuxième caractéristique est que cette bonne nouvelle ne s’est pas limitée au peuple juif. L’évangile est parvenu jusqu’à eux, les Colossiens, qui étaient « dans le monde », comme tu l’es aussi. Il « est parvenu jusqu’à » eux. Cela se lit comme s’il s’agissait d’une personne qui entre quelque part. Et c’est bien le cas, car dans l’évangile, c’est Christ qui est introduit.
La troisième caractéristique est qu’il « porte du fruit » partout où il y a des croyants. Ce que l’évangile opère à Colosses se voit partout dans le monde, chez chaque croyant. L’évangile t’a mis en relation avec Dieu. L’évangile produit donc aussi du fruit pour Dieu en toi. L’évangile est d’abord la semence qui a conçu la vie éternelle en toi au moment où tu l’as entendu et où tu y as cru. Par conséquent, tu es un fruit de l’évangile pour Dieu. Ensuite, l’évangile est devenu la semence qui produit du fruit dans ta vie. Ce fruit est aussi pour Dieu.
Tu dois d’abord être un fruit pour produire du fruit. Là où l’évangile a été accepté, tu vois des fruits et une croissance et non une stagnation ou un déclin. C’est la grande distinction entre le christianisme et toutes les autres religions, en particulier le système juif. Toutes les religions exigent des fruits sans changement intérieur de la personne. Le christianisme, cependant, apporte d’abord un changement intérieur par la repentance et une nouvelle naissance, après quoi les fruits et la croissance deviennent visibles.
L’évangile qui est prêché est parfait en lui-même. Tu ne dois pas vouloir l’enrichir, l’améliorer ou le rendre plus facile à accepter. Rien ne peut l’enrichir ou l’améliorer. Ce qui pourrait être plus riche et meilleur, c’est de porter des fruits et de croître. La prédication de l’évangile appartient à Dieu, ta responsabilité est de porter des fruits et de croître. Tu peux faire obstacle à la production de fruits et à la croissance en laissant entrer dans ta vie toutes sortes de choses que le Seigneur ne veut pas.
Cela se produit lorsque tu oublies « la grâce de Dieu » que tu as « entendue et connue [...] en vérité ». Te souviens-tu de la façon dont tu es allé à la croix avec tes péchés ? Tu as alors compris que tu ne pouvais être sauvé que par la grâce de Dieu. Tu as reconnu que la vérité de Dieu s’applique aussi à toi lorsqu’il déclare : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom 3:23). Tu as aussi reconnu son salut en Christ qu’Il t’a offert par grâce. Tu es converti, tu as la vie éternelle et tu es capable de porter des fruits et de croître.
Continue à t’émerveiller constamment de la grâce de Dieu que tu as sincèrement comprise. Tu n’avais aucun droit à cette grâce. C’est un don du ciel. Tu remarqueras alors assez vite les choses qui entrent dans ta vie et qui ralentissent ou même empêchent de porter du fruit et de croître.
V7. Ceux qui veulent gagner de l’influence parmi les Colossiens enseignent des choses contraires à l’enseignement d’Épaphras. S’ils réussissent dans leur mauvaise intention, les Colossiens auront fini de porter du fruit et de croître. Épaphras leur a apporté un évangile pur. Il a été le moyen de leur conversion.
Sans aucune jalousie, Paul fait référence au service qu’Épaphras a effectué là. Paul souligne ainsi la justesse de ce qu’Épaphras a enseigné. Il parle de l’évangile comme de quelque chose qu’ils ont appris. Ce n’est pas un dogme, c’est un enseignement porteur de vie, non seulement lors de la nouvelle naissance, mais dans tout ce que cette vie implique ensuite. Tu peux lire une belle description de cet enseignement en Tite 2 (Tit 2:10-15).
Outre l’enseignement d’Épaphras, Paul souligne aussi sa collaboration avec lui. Il l’appelle « notre bien-aimé compagnon de service ». Paul place Épaphras sur un pied d’égalité avec lui-même et Timothée, et exprime son lien particulier avec Épaphras par le mot « bien-aimé ». Si les serviteurs parlent et s’approchent les uns des autres de cette façon, il n’y a pas de place pour la rivalité.
Paul loue aussi la fidélité d’Épaphras dans son service pour Christ. La fidélité est la qualité la plus importante pour tout service accompli pour le Seigneur (1Cor 4:2). Le Seigneur ne récompense pas un don ou un succès, mais la fidélité (Mt 25:20-23). Cela peut être une grande incitation pour toi et moi à vivre entièrement pour Lui et à ne pas être jaloux de ce que font les autres.
V8. Le service fidèle d’Épaphras pour Christ s’est manifesté dans les soins qu’il a apporté aux Colossiens. Son service ne s’est pas arrêté à la prédication de l’évangile. Il a également assuré le suivi. Voyant qu’ils risquaient de s’éloigner de Christ, il a contacté Paul et Timothée. Il ne s’est pas contenté de parler des erreurs qui menaçaient de s’installer. Il a aussi relaté l’amour chrétien profond et sincère des Colossiens qui provenait de l’Esprit. C’était aussi la preuve qu’il n’était pas encore trop tard pour les corriger. L’Esprit était encore véritablement à l’œuvre chez eux.
V9. Après cette introduction pleine de gratitude, Paul leur fait savoir que, depuis le moment où il a entendu parler de leur conversion, il n’a cessé de prier pour eux. Tu vois ici la meilleure façon d’entretenir ton intérêt spirituel pour certains croyants. Paul leur fait aussi connaître le contenu de sa prière pour eux. Par son exemple, tu peux apprendre comment prier pour les autres.
Nos prières et nos demandes ont toutes à voir avec notre vision de l’intérêt que Dieu porte à ses enfants. Si nous étions plus conscients de l’intérêt intense de Dieu pour tous les siens, ne prierions-nous pas davantage pour eux et ne penserions-nous pas moins à nos propres problèmes ? Nous ressemblons souvent plus à l’Abraham qui demandait pour lui-même : « Que me donneras-tu ? » (Gen 15:2), qu’à l’Abraham qui se tenait devant Dieu et demandait pour les autres (Gen 18:23-33). Paul ressemble davantage à ce dernier.
La première chose qu’il demande, c’est qu’ils soient « remplis de la connaissance de sa volonté », c’est-à-dire qu’ils parviennent à connaître pleinement la volonté de Dieu et qu’ils en soient remplis. L’apôtre n’est pas satisfait avec moins que cela. La volonté de Dieu doit remplir toute leur pensée et tout leur champ de vision. Il n’y a alors plus de place pour la propre volonté ou pour les erreurs naissantes.
Mais faire la volonté de Dieu n’est pas une question d’obéissance aveugle. C’est pourquoi l’apôtre demande ensuite « toute sagesse et intelligence spirituelle ». Cela te rend capable d’accomplir correctement et avec discernement spirituel la volonté de Dieu dans ta vie.
Relis Colossiens 1:6-9.
À méditer : Quelles sont les vérités de la foi qui sont associées à l’évangile ?
10 - 13 Marcher d’une manière digne du Seigneur
10 pour marcher d’une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu ; 11 étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et toute persévérance, avec joie, 12 rendant grâces au Père qui nous a rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière, 13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
V10. Avec ce verset, nous arrivons au cœur de la lettre. Il s’agit de « marcher d’une manière digne du Seigneur ». Cela n’est pas dit à quelques privilégiés, à des super-chrétiens, mais à tous les croyants. Ce n’est pas non plus une formule qui conduit à la formation de prédicateurs compétents, capables de transmettre leur savoir à de grands groupes de personnes. Non, c’est un commandement qui devrait être la priorité absolue de chaque croyant. Tu es appelé ici à marcher conformément à la dignité du Seigneur. Tu dois donc connaître cette dignité qui est amplement portée à ton attention à partir du verset 16.
Le fait qu’Il soit appelé « Seigneur » te montre la position que le Seigneur Jésus occupe maintenant, une position qui Lui a été donnée par Dieu (Act 2:36). Outre le fait de connaître sa dignité, il est aussi important que tu prennes en compte ses droits en tant que Seigneur dans tous les aspects de ta vie. Connaître sa dignité et reconnaître sa seigneurerie ont pour effet que tout ce que tu fais plait à Dieu. Dieu reconnaîtra dans une telle marche l’image de son Fils. Cela Le réjouira.
Et maintenant, regarde quels sont les autres effets merveilleux d’une telle marche. Tout d’abord, il est question de « toute bonne œuvre ». Tu peux considérer cela comme un fruit composé dont chaque bonne œuvre est un fruit en lui-même. Ce fruit, cette bonne œuvre, est le résultat de ton lien avec le Seigneur Jésus en tant que vrai cep (Jn 15:1).
Parfois, tu te contentes de faire occasionnellement une bonne œuvre, mais Dieu ne se contente pas de cela. Il te donne toutes les ressources nécessaires pour que tu ne fasses que des bonnes œuvres. Tu utilises ces ressources en prenant les versets précédents et suivants et en les laissant produire leur effet dans ta vie. Si Dieu te fournit ces ressources en si grande abondance, tu ne devrais pas te contenter de faire quelque chose de bien seulement de temps en temps.
Comme au verset 6, le fruit suit la croissance. En portant du fruit, on pense davantage à la jouissance de celui pour qui le fruit est produit. C’est donc ce qui vient en premier. Par croissance, on pense à la vie qui se développe, à un processus d’augmentation et de maturité. Cela concerne le croyant.
Ici, il ne s’agit pas de croître dans la connaissance de Dieu, mais de croître par la connaissance de Dieu qui est présente. Si nous appliquons dans notre vie ce que nous savons de Lui, nous croîtrons. L’argument selon lequel la connaissance n’est pas importante, mais qu’il s’agit plutôt de vivre une vie chrétienne pratique, n’a pas de sens. Sans connaissances, il n’est pas du tout possible de croître dans ta foi et de mettre ton christianisme en pratique. Dans tous les cas, c’est une folie de penser que l’on peut mettre quelque chose en pratique sans savoir comment le faire. C’est vrai dans la vie sociale et tout aussi vrai dans la vie spirituelle.
V11. Dans la société, tu vois aussi que les personnes qui parlent avec connaissance rayonnent de force. Ta force pour marcher d’une manière digne du Seigneur réside dans la connaissance de Dieu. Mieux tu connais Dieu, moins tu es sensible à l’opposition et à toutes sortes d’erreurs. Tu es « fortifié en toute force » ; il y a de la force pour vaincre toute opposition.
Ce n’est pas une force provenant d’une source terrestre, humaine. Il n’y aurait alors aucune garantie de victoire. Non, ta force vient de la gloire céleste, la gloire de Dieu, la gloire du Seigneur Jésus. C’est la source à laquelle tu as été connecté, et rien ne peut lui résister.
Cette force ne résiste pas seulement aux attaques brutales, elle résiste aussi aux attaques prolongées. Tant que tu seras sur la terre, il y aura de l’opposition. Ce qui est étonnant avec cette force, c’est qu’elle te permet aussi de persévérer en toute chose ! Et pendant que tu persévères, tu restes patient et tu te réjouis même. Tu ne vis pas cela avec les personnes qui ne connaissent pas Christ. Peut-être qu’elles ont une grande endurance et qu’elles peuvent encaisser beaucoup de revers. Mais la patience s’épuise à un moment donné, sans parler de la joie.
Le chrétien qui se concentre sur Christ de tout son cœur est capable, au lieu de désirer ardemment d’être délivré de la souffrance, de la supporter avec patience et même avec joie (1Pie 1:6-9). C’est le miracle du vrai pouvoir et non l’accomplissement d’actes héroïques sous forme de prodiges et de signes, tels que des guérisons ou de chasser de démons. Tu es fortifié en toute force par la puissance de la gloire de Christ, pour être patient et tolérant dans un monde où ta vie avec Dieu subit des afflictions et des souffrances. Il n’y a pas de preuve plus claire de cette force que cette attitude même.
V12. Une marche dans cette attitude donne de la joie. Cette joie se concentre sur le Père et s’exprime en Lui rendant grâces. Elle t’élève au-dessus des circonstances. Tes pensées se concentrent sur ce que le Père a fait de toi et sur ce qu’Il t’a donné. Lorsque tu vois cela, tu ne peux pas t’empêcher de Lui rendre grâces.
Il t’a déjà rendu capable, avec tous les saints qui appartiennent à l’église, de jouir de la part d’héritage [ou : lot] dans la lumière de la présence de Dieu. Ce n’est pas rien ! Il n’est pas dit qu’Il te rendra capable un jour ou l’autre. Il ne dit pas non plus que tu l’es, mais que tu dois encore croître en cela. Rien de tout cela. Le fait que tu aies été rendu capable est un fait établi. Tu l’as reçu par la nouvelle nature. Tu es né de Dieu, tu as reçu la nature de Dieu et tu peux donc être dans la lumière de Dieu.
Toutefois l’héritage est à venir. Pierre en parle aussi (1Pie 1:3-4). L’héritage, c’est ce que le Seigneur Jésus possédera lorsqu’Il régnera sur toutes choses. Tu seras alors autorisé à régner avec Lui. Tu hérites de Dieu en tant que son enfant (Rom 8:17), c’est-à-dire que tu reçois l’héritage de ton Père. Le Père qui t’a donné le droit à l’héritage t’a préparé à le recevoir et à en jouir.
V13. Il fallait qu’il t’arrive quelque chose pour que tu puisses avoir part à cet héritage. Car auparavant, tu n’appartenais pas du tout à la lumière, mais aux ténèbres qui te tenaient captif, soumis à leur pouvoir. Le prince des ténèbres, Satan, était ton maître. Celui qui est dans les ténèbres passe à côté de toute trace de lumière. Il n’y a pas d’orientation quant à l’endroit où tu es et où tu vas.
L’ampleur des ténèbres a été manifestée lorsque le Seigneur Jésus est venu en tant que lumière. Mais les ténèbres demeurent (Jn 1:5) parce que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière (Jn 3:19). Le pouvoir des ténèbres sur l’homme a été démontré très clairement lorsque les hommes ont capturé et tué le Seigneur Jésus (Lc 22:53). Mais la grâce de Dieu est plus grande. Le Seigneur Jésus a vaincu le pouvoir des ténèbres. Il est ressuscité d’entre les morts. Par conséquent, Lui, qui a dit « que du sein des ténèbres brille la lumière », a aussi brillé dans ton cœur et t’a sauvé de ce pouvoir (2Cor 4:6).
Cela ne s’est pas arrêté là. Après qu’Il t’a sauvé, tu ne t’es pas retrouvé dans une sorte de no man’s land. Le Père ne t’a pas non plus placé dans un paradis restauré. C’est bien plus glorieux : Il t’a transféré « dans le royaume du Fils de son amour ». Dans ce royaume, le Fils est le centre. L’atmosphère de ce royaume est l’amour du Père pour le Fils.
Lorsque tu penses à un royaume, tu penses à la domination et à la soumission. C’est la même chose ici, mais tout est inclut dans l’amour du Père pour le Fils. Ce n’est pas ‘simplement’ une atmosphère, il s’agit de personnes divines. Tu es déjà relié au Père et au Fils et leur amour t’enveloppe maintenant aussi. Je ne sais pas s’il est possible de concevoir quelque chose plus grand.
Relis Colossiens 1:10-13.
À méditer : Passe en revue toutes les bénédictions que Paul a énumérées ici. Rends grâces au Père pour chaque bénédiction.
14 - 19 La gloire du Fils
14 en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. 15 Lui est l’image du Dieu invisible, le Premier-né de toute création ; 16 car c’est par lui qu’ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou pouvoirs, ou autorités ; tout a été créé par lui et pour lui, 17 et lui est avant toutes choses, et toutes subsistent par lui. 18 Et il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est [le] commencement, [le] Premier-né d’entre les morts, afin qu’en tout il tienne, lui, la première place ; 19 car, en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter,
V14. Toutes les bénédictions précédentes ont été rendues possibles par le Seigneur Jésus. Tu n’as pu être sauvé du pouvoir des ténèbres que par la « rédemption ». La rédemption n’est pas un simple acte de puissance. La rédemption ne pouvait avoir lieu qu’en payant le prix d’une rançon. Le Seigneur Jésus a payé pour ta rédemption avec son sang versé à la croix (1Pie 1:18). Il a donné sa vie (Mt 20:28). En conséquence, tu es devenu sa propriété (1Cor 6:20). Tout ce que nous faisons maintenant pour notre propre bénéfice, nous le Lui volons, parce que nous Lui appartenons entièrement.
Il y a une autre grande conséquence du prix qu’Il a payé, c’est « le pardon des péchés ». Tous tes péchés sont pardonnés ! Peut-être n’en es-tu pas encore conscient ? Tu es libre, mais tu as l’impression qu’un fardeau de dettes pèse encore sur toi. Tu es peut-être libre et pourtant tu soupires encore ? Rassure-toi – ce problème aussi a été complètement résolu par le sang du Seigneur Jésus. Tes péchés sont pardonnés, ils ont disparu à jamais de la face de Dieu. Il ne les voit plus et ne s’en souvient plus. Est-ce qu’il t’arrive encore de douter de cela ? Alors écoute le témoignage de l’Écriture : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1Jn 1:7b).
Le salut et le pardon sont donnés par Dieu et réalisés par Christ. Par conséquent, toute question difficile qui peut te venir à l’esprit ou t’être posée peut recevoir une réponse adéquate. Je pense aux personnes qui veulent contester ton droit à l’héritage. Ou lorsque tu te considères comme incapable de jouir de sa bénédiction. Tu peux dire, en toute humilité, mais avec joie et assurance, que tu as été racheté et que tu as reçu le pardon de tes péchés.
Tu peux t’occuper avec ‘le Fils de son amour’. Lorsque tu rends grâces au Père, tu t’adresses automatiquement au Fils (Jn 5:23). Tu pourrais dire que le Père est la source de toute bénédiction et que le Fils est le canal par lequel toute bénédiction te parvient. Le Fils a réalisé tous les plans de son Père à son propre détriment. Ici, il s’agit de louanges. Rends grâces au Père qui est la source de toutes les bénédictions. Rends grâces au Fils de son amour par qui toutes les bénédictions te parviennent.
V15. Et qui est ce ‘Fils de son amour’ qui nous a ouvert les portes de ces bénédictions ? L’apôtre poursuit en présentant le Seigneur Jésus, non seulement pour rafraîchir ton cœur, mais pour le remplir, de telle sorte qu’il n’y ait plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Il décrit successivement
1. qui est Christ en lui-même,
2. qui Il est dans les œuvres qu’Il a accomplies, et
3. qui Il est dans les siens.
« Lui est l’image du Dieu invisible », c’est-à-dire le représentant de Dieu. Lui seul peut l’être parce qu’Il est lui-même Dieu. Cela implique l’égalité parfaite du Fils avec le Père, dans son Être, sa nature et son existence en tant qu’Éternel (Jn 14:9 ; 1:18). Ce n’est que par Lui que nous pouvons voir et connaître Dieu, qui est « invisible ».
Lui aussi est « le Premier-né de toute la création » (cf. Rom 8:29 ; Héb 1:6 ; Apo 1:5). Cela ne signifie pas que, de toutes les personnes, Il est né le premier. Cela indique la place du Fils au-dessus de tout. Cela indique l’ordre de préséance.
Le Seigneur Jésus n’est pas une créature. Il n’est pas la personne qui a été ‘la première créée’. Il est au-delà de tout ce qui est créé. Il est le Créateur. Il est le Premier-né parce qu’Il a créé toutes choses. Si le Créateur entre dans sa propre création en naissant en tant qu’Homme, Il ne peut manquer d’être le Premier-né. Il est la tête de la création.
V16. Des trois personnes de la divinité, la création est toujours attribuée au Fils (Jn 1:3 ; Héb 1:1-2). Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, c’est-à-dire dans l’univers, sous sa forme visible et invisible, doit son existence à Lui.
Les trônes, les seigneuries, les pouvoirs et les autorités semblent être des désignations de diverses puissances angéliques (Éph 6:12 ; 1Pie 3:22). Aussi impressionnant que soit ce monde angélique, la gloire du Fils qui les a créés est infiniment plus grande. L’ensemble du monde angélique est appelé à L’adorer et est à son service (Héb 1:6-7).
Il les a créés par la force qui est la sienne et Il l’a fait personnellement, « par lui ». Il l’a également fait à son propre honneur, « pour lui ». Il est l’origine, la force agissante et le but de la création. Cela exclut toute adoration de quoi que ce soit ou de qui que ce soit d’autre.
V17. Les mots « et lui est avant toutes choses » expriment qu’Il est le Fils éternel, celui qui est éternellement existant. Il était là avant la création. Il a une préexistence éternelle. Il est en dehors de la création, Il n’en fait pas partie, Il n’est pas lui-même une créature. Il le montre aussi en soutenant tout par sa propre puissance (Héb 1:3). Non seulement Il a fait naître toutes choses, mais c’est à Lui que l’on doit l’existence actuelle de chaque chose. Les planètes ne suivent leur course que parce qu’Il la leur a indiquée et les y maintient. S’Il retirait sa main un seul instant toutes choses prendraient fin.
V18. Après sa gloire en tant que tête de la création, Paul parle dans ce verset d’une autre chose dont le Seigneur Jésus est la tête. Tu pourrais dire que, comme Il est la tête de la première ou ancienne création, Il est aussi la tête de la nouvelle création. ‘Tête’ est synonyme d’autorité et de domination, mais aussi de vie et de croissance. Cela s’applique aussi à la nouvelle création, à l’église. Elle Lui doit son existence. Il est son commencement, son origine (Apo 3:14). Il est, dans un sens absolu, le commencement de tout, alors que et parce qu’Il est lui-même sans commencement.
Il y a cependant une grande différence entre la façon dont la première et la seconde création sont venues à l’existence. La première est venue à l’existence par la parole de sa puissance (Gen 1:4,6,9,11,14,20,24 ; Psa 33:6,9). Pour devenir la tête de la nouvelle création, Il a dû se faire Homme et entrer dans la mort, pour en ressusciter.
La résurrection du Seigneur Jésus est le nouveau commencement pour Dieu. C’est ainsi que l’église, désignée ici comme le corps, a vu le jour. Tu peux comparer cela à la façon dont Ève a été formée d’Adam. Dieu a fait tomber un profond sommeil sur l’homme, un sommeil de mort pour ainsi dire. Pendant ce sommeil, Dieu a pris une côte de son corps et en a fait une femme. Quand Adam l’a vue, il a dit : « Cette fois, celle-ci est os de mes os et chair de ma chair » (Gen 2:21-23). Paul applique ce principe à Christ et à l’église (Éph 5:30). L’église est le corps de Christ et Christ en est la tête. Il gouverne le corps et lui donne ce dont il a besoin.
Le Seigneur Jésus n’a pas seulement la première place dans la première ou ancienne création ; dans la nouvelle création aussi, Il est la tête et le Premier-né. Dans la nouvelle création, il est « [le] Premier-né d’entre les morts ». Cela ne signifie pas qu’Il est le premier à ressusciter d’entre les morts. Des hommes sont déjà ressuscités d’entre les morts, mais même ici, Il est le Premier-né parce qu’Il a la priorité sur tous les autres qui sont ressuscités ou qui ressusciteront d’entre les morts.
Il est le Premier-né parce qu’à sa résurrection, Il est devenu vivant pour l’éternité (Apo 1:18). Il est entré dans un autre monde par la résurrection. Ce faisant, Il a aussi ouvert ce monde aux autres. Sa résurrection sera suivie de la résurrection de tous ceux qui ont cru en Lui. La particularité de cette position est que par sa résurrection, Il prend « la première place » en tant qu’Homme.
En tant que Dieu, Il a la gloire du Créateur, mais Il est devenu Homme pour entrer dans la mort en tant qu’Homme. C’est en tant qu’Homme qu’Il est ressuscité d’entre les morts et c’est en tant qu’Homme qu’Il est allé au ciel. Il est devenu Homme pour le rester pour l’éternité. Cela ne diminue pas sa gloire, au contraire, cela la rend plus grande.
V19. C’est ce qui ressort clairement des mots de ce verset : « Car, en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter. » Dans le Seigneur Jésus – car Il est ce « lui » – le Dieu trinitaire habite avec joie. Il en était ainsi quand Il est venu sur la terre, quand Il a accompli l’œuvre de Dieu, et aussi quand Il est retourné au ciel par la suite. Dieu lui-même se révèle dans toute sa plénitude, sans limitation, en la personne de Christ. En Lui, le Dieu trinitaire fait partie du nouveau commencement. Comme sa gloire est grande !
Relis Colossiens 1:14-19.
À méditer : Quelles gloires du Seigneur Jésus as-tu découvertes dans cette section ?
20 - 23 La réconciliation ; le ministère de Paul
20 et, par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, – par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux. 21 Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à vos pensées, dans les mauvaises œuvres, 22 il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints, irréprochables et irrépréhensibles devant lui – 23 si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes, sans vous laisser détourner de l’espérance de l’évangile que vous avez entendu, [évangile] qui a été prêché dans toute la création sous le ciel, et dont moi, Paul, je suis devenu serviteur.
Tu as vu dans les versets précédents que la gloire du Fils en tant que tête (ou chef) est présentée de deux façons :
1. Il est la tête de la création et
2. Il est la tête dans la résurrection.
Tu verras d’autres gloires qui sont aussi liées d’une part à l’ancienne création et d’autre part à la nouvelle création ou à la résurrection.
Il y a deux réconciliations :
1. celle de la création et
2. celle des saints (croyants) qui constituent l’église (versets 20-22).
Il y a aussi deux ministères qui émanent de Lui :
1. le ministère de l’évangile prêché dans toute la création et
2. le ministère de l’église (versets 23-25).
V20. Tout d’abord, nous lisons au sujet de la réconciliation de toutes choses, c’est-à-dire de la création. La réconciliation est l’établissement d’une relation de paix là où il y avait d’abord de l’inimitié (Rom 5:10). Par le péché, l’inimitié s’est installée entre l’homme et Dieu. Par son péché, l’homme a entraîné la création dans sa chute. Aujourd’hui encore, la création est sous la domination de Satan (Jn 12:31).
Par son œuvre à la croix, le Seigneur Jésus a brisé le pouvoir de Satan. Le péché sera éliminé du monde en vertu de cette œuvre accomplie une fois pour toutes (Jn 1:29 ; Héb 9:26). Nous verrons le plein résultat de l’œuvre de Christ lorsqu’Il exercera ouvertement son règne. Pour Dieu et pour la foi, Il règne déjà maintenant (Mt 28:18 ; Héb 2:8-9).
Maintenant que tout ce qui causait des troubles a été ôté, la paix peut venir. Cette paix a été faite sur la croix et on en jouira dans le royaume de paix et dans l’éternité. Elle soulagera tout ce qui soupire maintenant (Rom 8:22) sous la domination de Satan et sous le pouvoir maléfique du péché.
La paix est fondée sur « le sang de sa croix », c’est-à-dire la croix de Christ. Sur la croix, le Seigneur Jésus a versé son sang. Parce qu’il s’agit du sang de l’Agneau sans tache et sans souillure, appelé « le sang précieux » par Pierre (1Pie 1:19), ce fondement est intouchable et conserve sa valeur pour l’éternité. En d’autres mots : la base de la réconciliation a été posée par le sang du Seigneur Jésus, la réconciliation des choses sur la terre et dans le ciel avec Dieu est encore à venir.
Par la réconciliation de toutes choses, on n’entend bien sûr pas la réconciliation des inconvertis, ni de Satan et de ses démons. Ils ne sont pas réconciliés, mais soumis au Christ (Php 2:10). Il s’agit des « choses » sur la terre et dans le ciel, le monde matériel. La doctrine de la réconciliation universelle, c’est-à-dire de tous et de tout est une grave erreur et un mensonge de Satan.
V21. La réconciliation de toutes choses est encore à venir. Cependant, il y a des personnes qui ont déjà été réconciliés, toi également. Loue le Seigneur pour cela ! Par la foi, tu as cru au sang de Christ comme étant lui aussi versé pour tes péchés. Avant de croire, tu n’appartenais pas à la réconciliation, tu faisais partie de ceux qui y étaient « étrangers », qui en étaient les « ennemis » quant à leurs pensées. Cela se reflétait « dans les mauvaises œuvres » que tu faisais.
V22. Pour que tu puisses être réconcilié, le Seigneur Jésus devait devenir Homme. Il a porté tes péchés sur la croix « dans le corps de sa chair » (1Pie 2:24). Sa mort est la preuve irréfutable qu’Il a reçu le jugement de Dieu pour tes péchés. En effet, la mort est le salaire du péché (Rom 6:23). Mais en même temps, la réconciliation a eu lieu grâce à la mort de Christ. Sa mort est le fondement ferme sur lequel repose la réconciliation.
Par conséquent, tu jouis de la faveur de Dieu. Il te considère comme « saint », c’est-à-dire parfaitement adapté à sa présence. Rien d’autre ne peut être pointé du doigt. Aucune plainte qui ait une chance d’aboutir ne peut être portée contre toi. Dieu, les hommes et Satan ne peuvent rien trouver sur quoi poser le doigt. La mort de Christ a tout réglé.
Christ te place « devant lui » comme le résultat parfait de son travail parfait dans la lumière parfaite de Dieu, d’une manière sur laquelle aucune tache ne peut être trouvée. Les justes exigences de Dieu ont été parfaitement satisfaites par l’œuvre de réconciliation de Christ, de sorte qu’aucune question relative à sa légitimité ne peut être soulevée.
V23. Après les certitudes offertes par la foi vient un « si ». Cela semble rendre incertain ce qui précède, comme si cela dépendait encore de notre effort pour y participer et le garder. Cependant, la force de ce « si » est qu’il sépare le bon grain de l’ivraie. Il a pour but d’encourager la foi et de condamner le chrétien qui ne l’est que de nom.
Un chrétien qui ne l’est que de nom est celui qui ne professe être chrétien que de sa bouche. Il n’est jamais allé vers Dieu en se repentant de ses péchés. Il n’a jamais accepté par la foi la puissance du sang de Christ pour le pardon de ses péchés. Tu ne participes aux bénédictions précédentes que si ta foi est véritable, si tu appartiens vraiment au Seigneur. Tu dois pouvoir dire ‘oui’ de tout cœur à cela. Tu le prouveras en demeurant « dans la foi » qui t’est parvenue dans l’évangile et que tu as reçue.
Par conséquent, ce que Paul dit ici n’a pas pour but de te faire douter encore. Au contraire, c’est pour t’encourager. Tu es certainement tout à fait d’accord avec lui de dire que la foi se manifeste par le fait que tu t’y accroches, surtout lorsque l’opposition se présente ? À cause de ta foi, tu es confronté à l’opposition, en même temps par l’hostilité des gens et par la flatterie des faux enseignants.
Si ta foi est réelle, tu es « fondé et ferme ». Tu ne te laisseras pas « détourner de l’espérance de l’évangile » que tu as entendu. Si ta foi n’est pas réelle, tu seras exposé. L’« espérance de l’évangile » n’est pas l’espoir d’être sauvé par l’évangile mais c’est Christ lui-même. L’évangile n’est pas le résumé d’un ensemble de règles à respecter mais une personne. Si tu es relié à Lui par la foi, tu ne permettras pas que quoi que ce soit détourne ou enlève ton regard de Lui. Ce désir ardent est présent chez tous ceux qui L’aiment en vérité. Je ne doute pas qu’il l’est aussi en toi. Cet évangile, tu l’as entendu, tout comme les Colossiens l’ont entendu (verset 6).
De cet évangile, Paul est devenu un serviteur. Le champ de son service est « toute la création ». L’évangile est d’application mondiale et universelle (Mt 28:19 ; Mc 16:15 ; Act 1:8). Son service s’adresse spécifiquement à toutes les nations qui existent « sous le ciel » (cf. Gal 2:7), sans toutefois exclure les Juifs. Dans son amour pour eux, chaque fois qu’il allait quelque part, il leur adressait la parole en premier (Act 13:45-46 ; Rom 1:16). Mais l’évangile ne se limite pas aux frontières d’Israël. Il s’étend jusqu’aux extrémités de la terre (Act 1:8).
‘Toute la création sous le ciel’ est le champ d’action du service de Paul. Tu vois ici un lien avec le fait que Christ est à la tête de la création. Cette autorité, comme tu l’as lu, concerne toutes les choses dans les cieux et sur la terre. Cela indique en même temps qu’il y a une différence avec l’évangile. Le fait que l’évangile soit prêché non pas dans le ciel mais sur la terre est montré par les mots « sous le ciel ». L’évangile s’adresse aux personnes sur la terre, et non aux anges dans le ciel.
Tu as vu cette même différence avec les deux aspects de la réconciliation. La réconciliation de toutes choses ne signifie pas que toute personne est réconciliée. Seules les personnes qui croient au Seigneur Jésus sont réconciliées. Cela se produit au moment même où elles confessent leurs péchés et croient que son sang couvre aussi leurs péchés devant Dieu.
Paul est devenu un serviteur de l’évangile. Le Seigneur Jésus l’a placé dans ce service (1Tim 1:12). Auparavant, il était un blasphémateur, un persécuteur de l’église (1Tim 1:13). Maintenant, il est à la fois prédicateur et docteur (1Tim 2:7). Il prêche l’évangile à tous les hommes et il enseigne ceux qui croient et appartiennent ainsi à l’église. Le service qu’il rend à l’église est abordé aux versets suivants.
Relis Colossiens 1:20-23.
À méditer : Qu’est-ce que ces versets t’apprennent sur la réconciliation ?
24 - 29 Christ en vous ; parfait en Christ
24 Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée, 25 dont moi je suis devenu serviteur selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu, 26 [c’est-à-dire] le mystère caché dès les siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints. 27 Dieu a voulu leur faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les nations : Christ en vous, l’espérance de la gloire. 28 C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin de présenter tout homme parfait en Christ ; 29 à cela aussi je travaille, en combattant selon sa force qui opère en moi avec puissance.
Au verset 23, Paul a commencé à dire quelque chose à propos de son service. Là, il parle de son service dans l’évangile qu’il prêche « dans toute la création sous le ciel ». Il parle maintenant de son autre service, celui de l’église. Ce service comporte les deux mêmes aspects, celui de serviteur de Christ et celui de la réconciliation par Christ. Et ce service aussi est lié d’une part à la création et d’autre part à la résurrection.
Nous avons vu qu’il existe une double position de Christ en tant que tête, à savoir qu’Il est
1. la tête de la création et
2. la tête du corps,
et qu’il y a une double réconciliation par Christ, à savoir
1. de toutes choses, plus tard, et
2. des personnes, déjà maintenant.
En rapport avec cela, il y a un double service de Paul qui sont
1. le service de l’évangile et
2. le service pour l’église.
V24. Pour Paul, le service pour l’église implique de souffrir. Il souffre pour faire connaître la vérité de l’église. C’est pour cela qu’il est en captivité. De cette souffrance, il dit aux Colossiens qu’elle est pour eux, « pour vous ». Sa souffrance pour l’église mondiale signifie une souffrance pour l’église locale. Dans l’église locale, tu vois ce qui s’applique à l’église mondiale.
Paul appelle cette forme de souffrance un accomplissement de la souffrance de Christ pour son église. Il ne parle pas ici de la souffrance pour Christ, mais de Christ. La souffrance de Paul est de la même nature que celle de Christ. Cela ne signifie pas, bien sûr, qu’il souffre dans la même mesure et certainement pas à cause de la réconciliation. La réconciliation ne manque de rien, elle est complète en elle-même. Dieu a acquis l’église par la souffrance que son Fils a subie à la croix, « par le sang de son propre [Fils] » (Act 20:28).
Non, il s’agit de la souffrance du Seigneur Jésus en tant que témoin de Dieu sur la terre. Dans son témoignage, le Seigneur Jésus a manifesté Dieu. Cela Lui a valu d’abondantes souffrances, parce que l’homme ne voulait pas rompre avec ses voies et ses actes pécheurs. Dans sa vie sur la terre, le Seigneur Jésus a manifesté Dieu, mais pas tous les plans éternels de Dieu (Jn 16:12). Ce n’est que lorsque le Saint Esprit est venu sur la terre que les croyants ont eu l’intelligence des plans de Dieu, et ce par l’apôtre Paul (Act 20:27). Témoigner de cette vérité a impliqué d’abondantes souffrances pour Paul. Il ne s’agit pas d’une souffrance substitutive, mais d’une souffrance supplémentaire. Sur la terre, le Seigneur ne pouvait pas souffrir pour cette vérité car Il ne l’avait pas encore manifestée.
Paul ne considère pas sa souffrance pour l’église comme un mal nécessaire. Il s’en réjouit. Il voit l’église comme le corps de Christ, comme la compagnie de personnes reliées à Christ d’une manière particulière. Il voit ce que l’église signifie pour le cœur de Christ. C’est pourquoi il ne recule pas devant la souffrance, mais s’y engage.
V25. Il veut que tous ceux qui appartiennent à l’église et qui y appartiendront sachent à quel point l’église est unique dans son lien avec Christ. C’est son service.
En faisant connaître ce fait, il complète la parole de Dieu. Compléter la parole de Dieu ne signifie pas que Paul a écrit les derniers mots de l’Écriture. C’est Jean qui l’a fait. Il ne s’agit pas des livres de la Bible, mais des sujets, des choses que Dieu veut faire connaître aux hommes.
Communiquer « le mystère » jusqu’alors inconnu signifie qu’il transmet la dernière partie que Dieu voulait révéler. Tous les autres sujets que Dieu voulait communiquer étaient déjà connus. Tu peux penser à la loi, au royaume, à la rédemption, à la personne de Christ et aux voies de Dieu. Ayant révélé ce mystère concernant Christ et l’église, il ne reste plus aucune vérité à ajouter à la révélation de Dieu.
V26. Ce mystère n’était pas connu dans les âges et les générations antérieures. Il a été maintenant manifesté, non pas à tous les hommes, mais seulement à l’église, « ses saints ». Elle concerne Christ et l’église, et en particulier le fait que les croyants issus des nations et les croyants issus des Juifs forment ensemble un seul corps (Éph 3:4-6). L’église ne provient pas d’Adam, car elle était cachée dans tous les âges précédents et n’a été manifestée que maintenant.
V27. La caractéristique la plus distincte de l’église est qu’elle est reliée à un Seigneur céleste, ce qui était impensable à l’époque de l’Ancien Testament. La venue de Christ sur la terre, ses souffrances, sa mort, sa résurrection, son ascension, et son retour sur la terre pour établir le royaume dans la gloire, la puissance et la majesté, tout cela n’était pas un mystère, c’était déjà révélé. Mais un Christ qui est glorifié dans le ciel en tant qu’Homme, en tant que tête de son corps formé par des Juifs et des païens sauvés, n’est révélé que dans le Nouveau Testament.
Le mystère ici, comme dans la lettre aux Éphésiens, c’est l’unité de Christ avec son église. Comme déjà mentionné dans l’introduction de cette lettre, Paul met ici un accent différent. Dans la lettre aux Éphésiens, il présente l’église en Christ dans le ciel. Dans la lettre aux Colossiens, il parle de « Christ en vous ». Cela signifie que Christ est vu ici dans son église sur la terre. Cela signifie que la gloire de ce mystère n’est visible que pour la foi.
Une autre particularité est qu’il s’agit de Christ « en vous ». Comme le « pour vous » du verset 24, Paul ne dit pas cela à l’église mondiale, mais aux croyants de Colosses. Ce qui s’applique à l’église mondiale est vu en miniature dans l’église locale. Et autre chose : ces « vous » sont des païens d’origine. Le fait que Christ se trouve parmi les païens est totalement nouveau. Auparavant, Dieu habitait avec son peuple terrestre, Israël. Lorsque le Seigneur Jésus est venu, Il a demeuré avec son peuple. Le fait que Christ se trouve maintenant chez les païens met complètement de côté la position privilégiée des Juifs.
V28. Il s’agit de Christ. Paul et d’autres prédicateurs L’annoncent, Lui, une personne, et non une doctrine ou une philosophie. Le contenu du christianisme est une personne et non une meilleure doctrine. Christ est la substance de ce qu’il ‘annonce, exhorte et enseigne’. Ce faisant, il a « tout homme » à l’esprit. Le fait d’utiliser cette expression trois fois le souligne fortement. Toute distinction a disparu. Il s’agit de chaque personne individuellement, et non de la masse.
Paul ne se préoccupe pas seulement de l’église dans son ensemble, mais aussi de l’individu. C’est un service de l’homme à l’homme. Il avertit l’inconverti de la colère à venir. À celui qui est converti il enseigne les grandes vérités de la foi chrétienne. Son but est que chaque homme, par la puissance de la Parole et de l’Esprit, reflète Christ et croisse selon la mesure de sa plénitude. C’est un véritable suivi.
Paul ne se contente pas que chacun reçoive le Seigneur Jésus seul comme Sauveur. Il s’engage à ce que chaque personne, y compris toi, soit présentée parfaite en Christ. Il veut que tu atteignes le stade de maturité ou de plénitude spirituelle – c’est le sens du mot « parfait » (Php 3:15 ; Héb 5:14). Il s’agit pour toi de croître jusqu’à un état où rien d’autre dans ta vie ne compte pour toi que Christ seul. Cela veut dire que non seulement tu sais que tu es en Christ devant Dieu, c’est-à-dire que tu sais que Dieu te voit en Lui, mais que vivre dans la présence de Dieu signifie tout pour toi.
Voilà ce qu’est la vraie vie. Cela ne laisse plus de place à quoi que ce soit de l’homme. Christ est tout. Il s’agit de devenir un père en Christ (1Jn 2:13). Cela exige que tu comprennes qui est Christ et que ton caractère soit façonné par cette connaissance.
V29. Ce but élevé, le but de Dieu pour chaque homme que l’apôtre a sur le cœur, exige de déployer toutes ses forces. Il produit aussi beaucoup d’opposition et de combats. Mais Christ travaille en lui et lui donne de la force. Le serviteur qui veut atteindre le but du verset 28 – que Christ soit tout pour son cœur – trouve toute sa force en Christ.
Relis Colossiens 1:24-29.
À méditer : Réfléchis à la question de savoir si Christ est tout pour toi dans tous les domaines de ta vie.