1 - 4 Christ, qui est notre vie
1 Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; 2 pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre ; 3 car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. 4 Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui en gloire.
V1. Les derniers versets du chapitre précédent portent principalement sur le fait d’être mort avec Christ. Tu as vu à quel point c’est important. Voici maintenant le revers de la médaille. Non seulement tu es mort avec Christ, mais tu es aussi ressuscité avec Lui.
Si tu as été ressuscité avec Lui – le mot « si » signifie ici ‘parce que’, il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’une certitude ! – alors tu as été transféré dans un nouveau monde. Auparavant, tu vivais dans un monde qui n’avait pour Christ qu’une croix et une tombe. Là, tu servais le péché. Maintenant, tu vis dans un monde où tout tourne autour de Christ et où tu Le sers. Tu as vu que tu es libéré de tout esclavage. Cela ne veut pas dire que tu es libre de faire ce que tu veux. Tu as peut-être fait l’expérience de ce que cela amène. C’est pour cela que tu ne le veux pas. Non, tu as été placé dans la liberté chrétienne pour servir Christ.
Servir Christ commence par chercher « ce qui est en haut ». Pourquoi ? Parce que Christ est là. Chercher ce qui est en haut ne consiste pas à rêver du ciel. Cela signifie qu’il faut se concentrer sur Christ et Le vivre sur la terre. Tu peux comparer cela à un ambassadeur de France dans un autre pays. Celui qui est là s’engage pour la France et ses intérêts. Il n’est pas là pour s’asseoir dans un fauteuil en pensant à la belle France.
Il s’agit d’une recherche constante qui demande des efforts. Cette recherche de ce qui est en haut façonnera ta vie ici. Elle montrera de plus en plus les traits de ta vie d’en haut et favorisera ton service et ton témoignage. C’est un effort pour connaître toutes les caractéristiques de Christ glorifié. Tout ce que tu verras de Lui dans la gloire te gardera de tous les enseignements et commandements des hommes.
Le fait que Christ « est assis à la droite de Dieu » est l’un des éléments essentiels de la foi chrétienne. Il définit notre position chrétienne. Nous avons beaucoup en commun avec les croyants d’Israël dans l’Ancien Testament, mais nous avons ici une énorme différence. Ils ne connaissaient pas un Homme glorifié dans le ciel avec lequel ils ne faisaient qu’un. Nous, nous Le connaissons !
V2. Cette connaissance détermine donc notre position et notre vie sur la terre. Le fait que Christ est là détermine où sont nos intérêts, et sur quoi nous devons concentrer nos pensées.
Malheureusement, beaucoup de chrétiens n’en sont pas conscients et vivent comme s’ils étaient le peuple terrestre de Dieu. Ils cherchent « ce qui est sur la terre ». Peut-être parce que leur idéal est de profiter de toutes les beautés que l’on trouve sur la terre. Ou de travailler pour une juste distribution de toute cette beauté. Dans le premier cas, ils veulent un bon emploi avec un revenu élevé. Dans le second, ils doivent faire un effort politique. Dans les deux cas, il n’est pas question d’être relié au Christ dans le ciel.
Tu ne peux pas t’empêcher de penser à ce qui est en haut si tu es conscient que tous tes biens véritables s’y trouvent. Tu ne peux pas en dire autant de ce qui se trouve sur la terre. Sur celle-ci, tu n’es qu’un administrateur. Lorsque ton temps sur la terre prend fin, tu dois tout laisser derrière toi. Tu ne peux rien emporter avec toi au ciel. C’est pourquoi il est insensé de remplir ta tête et ton cœur avec des choses terrestres. À plusieurs reprises dans la Bible, tu es averti de ne pas te concentrer sur les possessions terrestres (Mc 10:24 ; 1Tim 6:17). Penser aux choses terrestres est l’expression d’une vie dans laquelle il n’y a pas de place pour le Seigneur Jésus (Mt 16:23 ; Rom 8:5 ; Php 3:19).
Ce qui est sur la terre n’est pas nécessairement quelque chose de mauvais ou de mondain. Les choses terrestres sont souvent des choses que Dieu a données. Le mariage, le travail, les loisirs, ce sont toutes de bonnes choses. Cependant, si ta vie commence à consister en ces choses, si elle ne tourne qu’autour d’elles, tu perds Christ de vue et tu ne vis plus de ton lien avec Lui. C’est comme quelqu’un qui cherche du cuivre au lieu de l’or parce qu’il pense que le cuivre vaut autant que l’or. Nous considérons qu’une telle personne n’est pas sage. Pourtant, de nombreux chrétiens vivent de cette façon.
La foi place les choses futures dans le présent : tu te préoccupes du ciel où tu seras bientôt, par exemple en lisant et en contemplant cette lettre. La foi place aussi les choses présentes dans le futur : tu utilises ce qui t’a été confié en termes de biens terrestres en vue de l’avenir (Lc 16:1-12). La foi voit les choses que l’on ne voit pas et vit en elles. Le fait que les croyants pensent aux choses terrestres cause du chagrin à Paul (Php 3:18) et cause aussi du chagrin au Seigneur Jésus.
V3. Une fois de plus, il est dit que tu es « mort » pour ce monde. Ta nouvelle vie n’a aucun lien avec le monde. Christ n’est pas seulement absent de ce monde, Il est aussi caché (cf. Jn 8:21,23 ; 13:33). Parce que Christ est ta vie, ta nouvelle vie est aussi cachée au monde. Elle est inconnue du monde.
Quelle est la dernière chose que le monde a vu de Christ ? Qu’Il était mort sur la croix et qu’Il était dans un tombeau. À ce moment, tout a semblé être terminé. Mais la foi regarde au-delà de la tombe et voit la résurrection et la glorification. Si Christ est ta vie, le monde te donnera la même place qu’à Lui. Le monde ne comprendra rien aux motifs qui te guident, car il n’en connaît pas la source qui lui est cachée. Si tu es encore dans le monde, c’est pour témoigner de celui qui est caché au monde.
Rien ne peut être amélioré dans le monde. Toute tentative d’améliorer quoi que ce soit dans le monde ne tient pas compte du fait que Christ a été rejeté par le monde et qu’Il est maintenant caché au monde. Parmi les Corinthiens, il y avait des croyants qui pensaient devoir exercer une influence politique. Ils voulaient déjà régner (1Cor 4:8). Mais pour les croyants qui appartiennent à l’église, le temps de régner est encore futur.
V4. La caractéristique de la vie du croyant est qu’elle est cachée en Dieu et qu’elle sera bientôt manifestée. Aujourd’hui, le monde ne nous connaît pas, bientôt il nous connaîtra (1Jn 3:1-2). Ce changement ne se produira pas parce que, grâce aux efforts politiques, les principes chrétiens seront acceptés dans et par le monde, créant un climat dans lequel Christ se sentira chez Lui. Non, lorsque Christ sera manifesté dans la gloire, Il jugera le mal dans le monde avec justice. Il créera ainsi le climat nécessaire à son règne qu’Il exercera dans la justice et la paix pendant mille ans.
Lorsqu’Il apparaîtra ouvertement dans le monde, l’aboutissement de ton union avec Lui deviendra également visible. Tu ne feras plus qu’un avec lui dans sa mort, dans sa résurrection, dans son présent caché et dans son avenir public devant le monde entier. « Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi [donc toi aussi] vous serez manifestés avec lui en gloire. » Le monde verra alors la source cachée de la vie que tu as vécue sur la terre. Car celui qui sera bientôt manifesté est déjà ta vie maintenant.
Maintenant, tu vis dans le monde comme quelqu’un qui est mort pour le monde. Ce faisant, tu apportes la preuve que pour toi, il n’y a plus rien à attendre du monde. Pour ici et maintenant, cela signifie rejet et souffrance. Cela changera au moment où tu seras manifesté avec Christ dans la gloire. Le temps du rejet et de la souffrance sera alors terminé et tu auras une position et une tâche dans le monde. Tu seras autorisé à régner avec lui et à partager sa gloire.
Cette manifestation de Christ avec tous les siens est différente de sa venue pour enlever l’église. Le monde ne verra rien de cela (1Th 4:15-17). Après que le Seigneur Jésus aura pris son église à Lui comme épouse, les noces de l’Agneau auront lieu dans le ciel (Apo 19:7). Il se manifestera alors au monde, avec son épouse (Apo 19:11-16). C’est son apparition en gloire. Alors, tout œil Le verra (Apo 1:7) de même que tous ceux qui viendront avec Lui (2Th 1:10). Et tu seras parmi eux !
Relis Colossiens 3:1-4.
À méditer : Comment cherches-tu et penses-tu à ce qui est en haut ?
5 - 11 Christ est tout et en tous
5 Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre : fornication, impureté, affections déréglées, mauvais désirs, et la cupidité (qui est de l’idolâtrie) ; 6 à cause de cela, la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance ; 7 vous aussi vous avez autrefois marché parmi eux, quand vous viviez dans ces choses. 8 Mais maintenant renoncez, vous aussi, à tout ce qui est colère, emportement, méchanceté, injures, paroles honteuses venant de votre bouche ; 9 ne mentez pas l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions 10 et revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon [l’]image de celui qui l’a créé : 11 là il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, Barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais Christ est tout et en tous.
V5. Après l’impressionnante anticipation du verset précédent, tu es ramené les pieds sur terre. Il y a du travail à faire. Si tu as joui de la gloire de Christ et de la part qui es la tienne parce que tu es en Lui, tu ne voudras pas céder aux convoitises du péché. Elles sont un obstacle pour chercher les choses qui sont en haut. Dans cette optique, il a déjà été dit quelles étaient les choses que tu ne devais pas rechercher. Maintenant, on te dit qu’il y a des choses que tu dois mortifier.
‘Pourquoi mortifier ?’ demanderas-tu peut-être. N’ai-je pas toujours lu et entendu que j’étais mort avec Christ ? C’est vrai. Il ne s’agit donc pas de te tuer ou de tuer ta chair. Le vieil homme est mort, il est devenu impuissant. Dieu a jugé le péché dans la chair (Rom 8:3). Le ‘mécanisme’, celui dont se servait le péché, le vieil homme, a été mis à mort (Rom 6:6). Par conséquent, tu dois te maintenir mort au péché (Rom 6:11). Cela signifie que tu ne laisses plus les membres de ton corps être utilisés par le péché, mais que tu les mets au service de Dieu (Rom 6:12-13).
Maintenant, si tu remarques que le péché veut s’affirmer, tu dois immédiatement couper court. Il n’y a pas de solution plus radicale que de mortifier. « Mortifiez » est une expression forte et pleine de sens. Les choses immorales doivent être traitées sans compromis. Pour ce faire, tu dois refuser à ce péché tout contrôle sur toi. Il te suffit de dire en toi-même : ‘Je ne céderai pas à cela, ce péché n’aura pas d’espace.’ Tu places ce péché là où il doit être, c’est-à-dire chez le vieil homme, et il n’a plus son mot à dire dans ta vie.
Cette position ferme t’empêche de raisonner. Dès que tu commences à raisonner, tu es perdu et le péché en question voit son opportunité. Mortifier, c’est priver le péché de toute vie. Cela enlève toute chance au péché de se manifester.
Paul ne te laisse pas deviner de quels « membres » il pourrait s’agir. Les membres sont mis sur le même plan que les péchés.
1. La liste commence par la « fornication » (comme en Gal 5:19-20 ; 1Cor 6:10 ; Éph 5:3). Ce péché est une menace sérieuse pour la sainteté.
2.« L’impureté » lui est étroitement liée, mais a un sens plus général et concerne toutes les sortes d’impuretés.
3. « Les affections déréglées » font référence aux désirs érotiques conduisant à l’immoralité en pensée et en action.
4. « Les mauvais désirs » dans ce contexte semblent se référer aux convoitises sexuelles.
5. « La cupidité » consiste à vouloir toujours plus et semble être liée ici aussi par association, aux délits sexuels.
6. La convoitise sexuelle domine tellement la vie qu’elle a pris la place de Dieu et constitue donc « l’idolâtrie ».
V6. Il existe une opinion selon laquelle le seul péché sur lequel le jugement de Dieu intervient est l’incrédulité. Tu peux voir ici que c’est une erreur. Il y a aussi d’autres péchés sur lesquels viennent « la colère de Dieu ». La colère de Dieu vient sur chaque péché. La colère de Dieu provient de sa haine du péché. Elle n’est pas tant l’expression de ses sentiments mais plutôt celle de son gouvernement. Cette colère est encore à venir et est décrite en Apocalypse 6-19.
La colère de Dieu frappe les personnes qui n’ont pas connu la nouvelle naissance et qui persistent dans leur incrédulité. La caractéristique de leur vie est « la désobéissance ». C’est présenté comme si la désobéissance était leur père et qu’ils en étaient les fils avec tous ses traits désobéissants. L’idée qu’en tant que croyant, tu puisses encore leur ressembler doit t’être intolérable. Aussi, l’incitation à mortifier les membres qui sont sur la terre sera attrayante pour toi en tant que croyant.
V7. Cela ne veut pas dire que tu regardes désormais avec mépris ces « fils de la désobéissance ». En tant que croyant, tu dois te rendre compte que tu n’es pas au-dessus d’eux. Après tout, tu vivais auparavant comme eux et tu faisais exactement la même chose (Tit 3:3). Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Cette vie a pris fin lorsque tu es mort avec Christ.
V8. Par conséquent, tu dois renoncer à tous ces traits de caractère et à toutes ces habitudes que les hommes voyaient en toi autrefois. On peut dire que c’est comme si tu enlevais un vêtement dans lequel tu étais enveloppé. Il s’agit d’un comportement, d’une attitude qui marquait ta vie. Cette attitude se manifestait notamment dans ce que tu disais. Les choses mentionnées ici ont trait à la langue et par conséquent au cœur, car ce que tu dis vient du cœur (Mt 15:18).
1. En tant que première expression pécheresse du cœur, la « colère » est mentionnée. La colère est une expression d’humeur et n’est pas nécessairement un péché (Éph 4:26), mais ici dans ce contexte, elle l’est.
2. « L’emportement » met davantage l’accent sur l’explosion soudaine des sentiments à l’égard de quelque chose ; la colère s’apparente davantage à un état d’esprit, à une condition.
3. « La méchanceté » est une attitude dans laquelle on s’acharne à faire du mal et à commettre des injustices à l’égard d’autrui.
4. « Les injures », c’est dire délibérément du mal dans le but de présenter l’autre personne sous un mauvais jour.
5. « Les paroles honteuses venant de votre bouche » peuvent signifier des jurons et aussi des propos débauchés, obscènes.
V9. « Mentir » est un péché de la langue qui caractérise surtout le vieil homme. Ce n’est pas pour rien que Dieu considère « tout homme menteur » (Rom 3:4). Puisque le croyant s’est dépouillé du vieil homme et de ses actions, ses manifestations doivent aussi cesser. Les relations avec le vieil homme sont rompues. Le vieil homme est l’essence du premier Adam, tel qu’il s’exprime dans tous ses descendants ensemble.
V10. Cependant, tu n’appartiens plus au premier Adam, tu appartiens au dernier Adam, Christ. Il caractérise l’homme nouveau que tu as revêtu. L’homme nouveau est caractérisé par Christ tel qu’Il s’exprime dans tous les croyants ensemble. Pour présenter toutes les caractéristiques de Christ, il faut que tous les croyants soient présents, car aucun croyant ne les possède toutes. On peut voir quelque chose de Christ dans chaque croyant.
Le fait de se revêtir ne signifie pas que l’on se revêt de l’extérieur, mais que l’on rend visible l’homme nouveau depuis l’intérieur. L’homme nouveau est ce que tu es intérieurement depuis ta conversion. Tu es censé le montrer dans ta vie. À la conversion, tu as revêtu l’homme nouveau. Au fur et à mesure que tu acquerras une meilleure connaissance de Dieu, tu montreras de plus en plus cet homme nouveau dans ta vie.
Être « renouvelé en connaissance » signifie que Dieu amène l’homme nouveau à la pleine connaissance de son conseil. C’est un développement. Le modèle que Dieu a toujours à l’esprit dans ce processus est Christ. Dieu veut instruire l’homme nouveau dans la connaissance de Christ pour le modeler à cette image (cf. Col 1:15 ; Gen 1:26-27). Plus Il pourra opérer cela en toi, plus tu marcheras comme Christ a marché.
V11. Dans le nouvel homme, toute distinction a disparu (cf. Gal 3:28-29). Seul Christ est vu et Il remplit tout de sa gloire.
1. Dans le nouvel homme, il n’y a pas de distinction entre « Grec et Juif », c’est-à-dire que la différence de race ou d’ascendance ou de nationalité a disparu.
2. Il n’y a également plus de distinction entre « circoncision et incirconcision », ce qui renvoie à la distinction religieuse, à la relation extérieure avec Dieu.
3. La distinction entre « Barbare » et « Scythe » a également disparu. En eux, les cultures les plus basses sont représentées, le Scythe se voyant accorder par les Grecs une place encore plus basse que le Barbare. En Christ, cette distinction n’existe plus non plus.
4. Avec l’abolition de la différence entre « esclave » et « homme libre », la distinction de classe sociale n’existe plus non plus dans le nouvel homme.
La seule position qui s’applique est notre position en Christ. Il est tout dans le nouvel homme, on pourrait même dire qu’Il est le nouvel homme.
Alors que tu attends la gloire dans laquelle Dieu sera tout en tous, Christ habite déjà dans ses saints. Il a formé en eux l’homme nouveau en qui Il est « tout et en tous ». Le vieil homme peut avoir des ordonnances et des philosophies, mais pour le nouvel homme, Christ est tout. N’est-ce pas ?
Relis Colossiens 3:5-11.
À méditer : Quelles sont les caractéristiques du nouvel homme et quelles sont celles qui ne le sont pas ?
12 - 15 Revêts-toi donc
12 Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’une profonde miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, 13 vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi [faites] de même. 14 Par-dessus tout cela, [revêtez-vous] de l’amour, qui est le lien de la perfection. 15 Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants.
V12. Tu sais ce que tu dois mortifier et à quoi tu dois renoncer. Une fois que tu as fait cela – et il n’y a rien de plus à faire puisque tu ne veux plus rien avoir à faire avec le vieil homme ! – la voie est libre pour revêtir autre chose. Le but est alors de montrer tes ‘nouveaux vêtements’ à ceux qui t’entourent. Cela signifie montrer Christ à ton entourage dans tout ce que tu fais ou dis.
Maintenant, ne te dis pas : ‘Qui suis-je pour pouvoir faire ça ?’ Tu dois entendre comment tu es appelé, notamment comme quelqu’un qui fait partie :
1. des « élus de Dieu ». Cela indique un acte spécial de la grâce de Dieu. Il t’a élu pour que tu sois à Lui et pour Lui. Lorsque tu réfléchis au ‘pourquoi’, cela dépasse tout simplement ta pensée. Magnifie-Le pour cela.
2. des « saints ». Dieu t’a élu et t’a ainsi mis à part de tous ceux qui vivent sans Lui. Il t’a mis à part pour ne t’avoir que pour Lui (Éph 1:4). C’est pourquoi tu es appelé ‘saint’.
3. des « bien-aimés ». Dieu t’aime. Tout est issu de Lui. Quelle ingratitude ce serait si, par fausse modestie, tu refusais d’accepter cela dans toute sa plénitude.
Il est merveilleux de se rappeler que ces trois désignations sont aussi utilisées pour le Seigneur Jésus (Lc 23:35 ; Jn 6:69 ; Mt 3:17).
Si telle est ta position, si Dieu déclare que c’est ainsi qu’Il te voit, tout est là pour que Christ soit visible dans ta vie. La vie de Christ se manifeste dans ta vie par les différents aspects mentionnés ici. En les parcourant, tu verras que dans chaque aspect, il y a une certaine forme de renoncement à soi. Tu ne peux également montrer ces caractéristiques que si tu es capable de te rabaisser, de te courber. Toutes ces caractéristiques, le Seigneur Jésus les a démontrées à la perfection au cours de sa vie sur la terre.
1. « Une profonde miséricorde » s’oppose à la passion qui cherche sa propre satisfaction. C’est la tendre compassion d’où découle le pardon (Lc 1:78). Ce sont « les affections du Christ Jésus » (Php 1:8).
2. La « bonté » est la plénitude de la gentillesse qui découle de la compassion profonde.
3) L’« humilité » est l’attitude convenable à l’égard de Dieu et des hommes. Le Seigneur Jésus nous invite à l’apprendre de Lui (Mt 11:29 ; Php 2:3).
4. La « douceur » se manifeste lorsque tu supportes l’injustice et que tu ne revendiques pas ton droit (Nom 12:3). Dans le monde, la douceur est synonyme de ne pas s’affirmer, d’abandonner. La douceur est le contraire de la confiance en soi et de l’intérêt personnel.
5. La « patience, est le fait de supporter le mal avec persévérance. C’est la capacité spirituelle d’accepter le mal sans rétribution directe ou sans exiger de rétribution.
V13. Les défis liés à la mise en pratique des caractéristiques précédentes, dans lesquelles Christ devient visible se retrouvent dans les interactions avec tout le monde. Les caractéristiques qui suivent maintenant se manifestent plus particulièrement dans tes relations avec les frères et sœurs dans la foi qui te donnent du fil à retordre. Par les mots « l’un l’autre », tu devrais immédiatement réaliser que cela s’applique aussi à toi. Il se peut très bien que tu sois parfois un frère ou une sœur dans la foi qui est gênant pour un autre.
« Supportant l’un l’autre » signifie que tu ne fais pas immédiatement des commentaires sur ‘l’autre’ lorsqu’il fait ou suggère une fois de plus quelque chose à sa manière. Fais preuve de tolérance à l’égard des autres.
Si « supportant » est plutôt passif, « pardonnant les uns aux autres » est surtout actif. Lorsque tu as affaire à d’autres personnes, il est inévitable que tu sois confronté à leurs erreurs et eux aux tiennes. C’est ainsi que l’on peut se retrouver dans une situation où les reproches fusent de part et d’autre. La paix dans l’église est alors rapidement perdue. La solution est de faire preuve de pardon. Ainsi, tu ne répondras pas à un reproche contre toi par un reproche contre l’autre personne.
La norme en matière de pardon est Christ. Regarde à Lui et à tout ce qu’Il t’a pardonné. Prends à cœur la parabole qu’Il a dite au sujet du pardon (Mt 18:21-35). Tu verras que tu peux arriver à pardonner.
V14. Paul n’a pas encore fini de fournir les ‘vêtements’. Il y a encore quelque chose qui englobe tout, qui tient tous ces vêtements ensemble comme une ceinture, et c’est « l’amour ». Ainsi, l’amour est la vertu qui non seulement tient ensemble toutes les vertus précédentes, mais qui les perfectionne aussi ou les amène à leur pleine maturité.
Les caractéristiques susmentionnées ne sont pas des traits appris, mais découlent de l’amour. Rien n’est parfait dans notre comportement envers les autres sans l’amour divin qui s’exprime dans l’amour fraternel (2Pie 1:7). Par conséquent, l’amour est « le lien de la perfection ». Tu es capable de revêtir ce lien parce que tu as reçu la nature divine (2Pie 1:4) et que la nature de Dieu est l’amour (1Jn 4:8,16). Si ce lien d’amour est porté par chaque croyant, il liera aussi les croyants entre eux.
V15. Les vêtements sont mis. Tout est en place. Tu peux sortir, tu peux aller vers les autres et montrer tes vêtements, dans le monde et parmi les croyants. Tu n’es pas appelé à en faire étalage, mais dans ces vêtements, ta vie sera un témoignage de Christ. Pour le donner correctement, il est nécessaire que « la paix du Christ » préside dans ton cœur. Tous tes actes, tes paroles et tes pensées se dérouleront dans une atmosphère de paix.
La nature de la paix est celle du Christ. C’est de cela qu’Il a parlé dans la chambre haute en mentionnant « ma paix » (Jn 14:27). C’est la paix du cœur et de l’esprit qui vient d’une confiance totale en l’amour du Père et d’une soumission complète à sa volonté. C’est dans cette paix qu’Il a marché sur la terre.
Lorsque cette paix préside dans ton cœur et dans celui des croyants avec lesquels tu te rassembles et tu vis, elle répond à l’appel à être un seul corps. En effet, l’absence d’article devant « corps » donne l’impression qu’il s’agit ici de l’église locale.
L’accent n’est donc pas tellement mis sur la paix personnelle que tu peux ressentir en faisant ton chemin avec le Seigneur. Il s’agit plutôt de la paix qui définit ton sentiment et ta bonne volonté dans tes rapports avec les autres. Il s’agit d’un seul corps. Si les membres Lui sont soumis, la paix qu’Il leur procure devrait déterminer leurs rapports entre eux. Tu ne feras rien qui puisse troubler cette paix. La manière dont cela est présenté montre clairement que le but n’est pas de se retirer et de s’isoler pour éviter les querelles.
La reconnaissance est une ‘marque de fabrique’ importante du chrétien qui voit la main de son Père en toutes choses. Elle doit constamment le caractériser et être exprimée à chaque occasion. Elle est présentée sous forme de commandement. C’est quelque chose que tu dois exercer.
De tous les peuples de la terre, les chrétiens sont ceux qui ont le plus de raisons d’être reconnaissants. Ceux qui sont sans reconnaissance sont loin de Dieu. La reconnaissance ne dépend pas des circonstances. Paul lui-même le montre ici, en exhortant depuis sa captivité à être reconnaissant. Je pense qu’après avoir écrit tout cela, son cœur a aussi débordé de reconnaissance.
Après tout ce que tu as vu – ta position devant Dieu, le pardon que tu as reçu en Christ, la paix du Christ qui est ta part, les attributs du Seigneur Jésus – il ne devrait pas être difficile de tenir compte de l’appel à être reconnaissant.
Tout tourne autour de Christ. Il s’agit de Le montrer en toute chose. Tout ce qui est nécessaire pour cela, tu l’as reçu en Christ. Quelle joie remplira le cœur de Dieu lorsqu’Il reconnaîtra Christ dans ta vie et dans celle des croyants avec lesquels tu te rassembles et tu vis.
Relis Colossiens 3:11-15.
À méditer : Apprends par cœur ce que tu dois revêtir et demande au Seigneur de t’aider à afficher ces caractéristiques.
16 - 17 Faites tout au nom du Seigneur Jésus
16 Que la parole du Christ habite en vous richement, vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans [un esprit de] grâce. 17 Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, [faites] tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père.
V16. « La paix du Christ » (verset 15) est suivie de « la parole du Christ », qui est la parole de Dieu. Dans cette Parole, tout parle de Christ. La parole de Dieu est aussi la parole du Christ. C’est Lui qui l’a donnée. Il en est la source. En tant que Christ exalté, Il te donne par sa Parole les indications nécessaires pour le chemin que tu dois suivre. La voix de la parole de Dieu est la voix de Christ. Comme tu l’as vu tant de fois dans cette lettre, toute la lumière tombe sur Lui ici aussi.
Toute la parole de Dieu doit « habiter » en toi en tant que parole de Christ et cela « richement ». ‘Habiter’ signifie que la Parole se sent chez elle en toi, qu’il n’y a pas de choses dans ta vie qui entrent en conflit avec la Parole. ‘Richement’ signifie que ton cœur et ton esprit en sont remplis, de sorte que tes conversations avec les croyants et les incrédules sont régies par elle. Tu dois non seulement connaître la Parole, mais aussi l’appliquer à tout ce à quoi tu es confronté dans ta vie.
Tu n’es pas censé garder la parole du Christ pour toi-même. Si tu es plein, voire débordant de quelque chose, tu voudras et pourras le partager avec d’autres. La grande question, bien sûr, est de savoir ce que tu as à partager. Si tu es plein d’autres choses, ce sont ces choses-là que tu raconteras aux autres. Ce dont le cœur est plein, la bouche en parle (Mt 12:34). Les chrétiens se font connaître dans leurs relations les uns avec les autres en partageant les choses de Christ.
Dans leurs rapports quotidiens et dans les rassemblements d’eux-mêmes, ils doivent être capables de s’« enseigner [...] l’un l’autre » ce qu’est la volonté de Dieu. Lorsque c’est nécessaire, s’« exhorter l’un l’autre » doit avoir lieu. Cependant, cela doit être faite « en toute sagesse » et non sur un coup de tête. Sinon, on démolira plus qu’on ne construira.
Pour enseigner et exhorter, un outil remarquable t’est donné ici : le chant. Il indique la façon agréable dont nous pouvons nous diriger les uns les autres vers Christ. En chantant un chant, la voix de Christ se fera davantage entendre que si l’on enseigne à l’autre personne les pensées de Dieu et qu’on lui fait la leçon. La voix de Christ se fait entendre lorsque ton cœur est rempli de la conscience de la grâce de Dieu.
La « grâce » est l’espace, l’atmosphère, dans lequel le chant se déroule. Le sens de la grâce s’exprime dans le chant et est le résultat de ce que la grâce a opéré intérieurement. Dans ce sentiment, tu peux te trouver en présence du Dieu trinitaire – le Père, le Fils et le Saint Esprit. Il est le Dieu de toute grâce.
Si la parole du Christ habite en nous, il y aura un chant de louange continuel dans nos cœurs (Héb 13:15). Ce chant peut prendre différentes formes :
1. Les « psaumes » sont des chants exprimant les sentiments que l’auteur du psaume a éprouvés au cours d’expériences, généralement dans la souffrance.
2. Les « hymnes » peuvent être considérées plutôt comme une réponse à la révélation divine. Dans les hymnes, l’admiration pour Dieu et l’adoration du Seigneur Jésus sont exprimées.
3. Les « cantiques spirituels » expriment généralement une prière, un désir particulier du cœur. C’est l’expression la plus générale pour désigner le contenu du chant : il concerne un sujet spirituel.
La similitude entre ces formes de chant est que toutes trois dérivent de la Parole. Elles ont leurs racines en elle. Si tout est bien, elles sont pleinement en accord avec elle. Ce n’est que lorsque la Parole intérieure remplit le cœur d’une admiration et d’une adoration reconnaissantes que les chants peuvent être chantés dans le bon esprit.
V17. Non seulement nos chants doivent être « pour Dieu ». Pour tout ce que tu fais, il faut que ce soit à la gloire de Dieu. « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre », englobe tous les domaines de ta vie. Tout dans ta vie doit être sous l’autorité du Seigneur Jésus. Il ne s’agit pas seulement de permettre au Seigneur Jésus de donner son approbation à tes actions. Si tu fais quelque chose en son nom, tu dois être convaincu que c’est sa volonté. Tu agis alors par son autorité.
Tu peux très bien avoir envie de faire quelque chose pour le Seigneur, mais ce qui est important, c’est que tu ne fasses que ce qu’Il te demande. Tu n’as pas besoin de penser à une grande œuvre ou de prêcher devant une foule. Il s’agit de choses quotidiennes, comme un acte de gentillesse ou une parole de réprimande. Ne le fais que si tu peux le faire au nom du Seigneur Jésus. Si tu ne peux pas le faire en son nom, ne le fais pas.
L’une des indications que tu es dans le chemin du Seigneur « en parole ou en œuvre » est que tu peux rendre grâces au Père. Encore une fois, rendre grâces est mentionné (Col 1:3,12 ; 2:7 ; 3:15,17 ; 4:2). Tu ne peux le faire que si tu sais qu’Il peut t’accompagner sur ce chemin. Tu ne Lui demandes pas s’Il veut t’accompagner sur le chemin que tu penses être le bon, tu Lui demandes quel chemin Il veut que tu suives.
Rendre grâces ici, c’est « par lui ». Rendre grâces à Dieu le Père tire toujours sa source dans le Fils qu’Il a donné, et dans toutes les choses qui nous ont été accordées en Lui. Tu vois comment toute la pratique de la vie est liée au Père et au Fils. Cela élève certainement ta vie quotidienne à un niveau élevé !
Relis Colossiens 3:16-17.
À méditer : La parole du Christ habite-t-elle richement en toi ?
18 - 25 Femmes ; hommes ; enfants ; esclaves
18 Femmes, soyez soumises à votre mari, comme il convient dans le Seigneur. 19 Maris, aimez votre femme et ne vous aigrissez pas contre elle. 20 Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur. 21 Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés. 22 Esclaves, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur. 23 Quoi que vous fassiez, faites- [le] de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, 24 sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage : c’est le Seigneur Christ que vous servez. 25 Car celui qui agit injustement recevra selon son injustice ; et il n’y a pas de considération de personnes.
V18. Paul énumère ensuite certains domaines de ta vie quotidienne et les relations dans lesquelles tu es placé. Après l’appel à ne pas penser aux choses qui sont sur la terre, tu pourrais penser que toutes les choses terrestres n’ont plus d’importance. Mais toutes les vérités élevées liées à ton lien avec Christ n’enlèvent rien à tes relations terrestres. Au contraire, ces relations sont là précisément pour que tu montres par elles ce que tu es devenu en Christ.
Tu ne peux pas vivre dans le monde sans avoir de rapports avec tes semblables. C’est dans ces contacts sociaux que tu expérimentes la plupart de tes épreuves et de tes tentations. La volonté de Dieu est qu’après ta conversion, tu fasses briller la lumière du ciel au milieu de tes anciens amis ou connaissances. Ta conversion n’a rien changé à ton mariage (si tu es marié), à ta situation familiale ou à ta place dans la société. Ce qui a changé, en revanche, c’est toi-même.
Il y a deux parties dans chacune de ces relations : mari et femme, parents et enfants, employeur et employé. Chacune d’entre elles est interpellée sur son point faible. Tout d’abord, la parole est toujours adressée à la partie soumise, qui est aussi toujours mise en relation avec le Seigneur. Le lien avec le Seigneur élève la personne soumise à un niveau plus haut.
La première relation pour laquelle les deux parties reçoivent une responsabilité est celle du mariage. Ce rempart de la bonté subit des attaques féroces dans le monde entier. Il est nécessaire de continuer à regarder le plan original de Dieu pour ne pas se laisser entraîner par ce que le monde fait du mariage. Dans un mariage, il est clair que deux sexes différents sont liés. Le mariage entre personnes de même sexe est une option qui ne devrait même pas être envisagée à la lumière de la parole de Dieu, mais qui devrait être rejetée immédiatement.
Les « femmes » se voient rappeler qu’elles doivent reconnaître leur « mari » comme la tête à laquelle elles doivent être « soumises ». La soumission est la reconnaissance de l’ordre établi par Dieu. Cette attitude leur convient, c’est leur honneur. C’est auprès du Seigneur qu’elles puisent la force nécessaire. Lorsqu’elles sont soumises à leur mari, elles reconnaissent par là même l’autorité du Seigneur.
À notre époque d’émancipation et de féminisme, il ne leur est pas facile d’être soumises. Ce précepte est massivement ignoré, déclaré dépassé et piétiné. Les femmes conscientes de leur lien avec Christ ne seront pas dérangées par cela et pourront aller à contre-courant. Elles peuvent apprendre de Lui ce qu’est la soumission, car Il a donné cet exemple dans sa vie sur la terre par sa soumission à son Dieu.
V19. Pour les « maris », il est dit quelque chose de positif et quelque chose de négatif. Le positif, c’est l’ordre donné au mari d’aimer sa femme. Il n’est pas dit qu’il doit attendre un certain sentiment ou un certain acte de la part de sa femme pour montrer son amour en retour. Il n’y a aucune excuse pour se soustraire au commandement d’aimer sa femme.
Le mari peut apprendre de Christ ce qu’est l’amour. En Lui, il voit un amour attentionné qui est sacrificiel et désintéressé. Si un mari traite sa femme de cette façon, cela lui évite de nombreux problèmes conjugaux. Il sera aussi facile pour la femme d’être soumise à un tel mari.
La chose négative est de ne pas être aigri envers elle. Cela devrait éviter au mari d’être lunatique, non miséricordieux et dur envers elle. Ce dernier point est certainement un danger si la femme n’est pas convertie et fait constamment des choses qui provoquent ces réactions. Il ne lui est pas dit de réprimer ou de forcer sa femme à lui obéir.
V20. Les « enfants » doivent obéir à leurs parents, et pas seulement quand ils le jugent utile ou souhaitable, mais « en toutes choses ». Ils doivent être prêts à écouter et à suivre les instructions des parents. Les enfants ne sont pas la plus haute autorité ; ils ne déterminent pas jusqu’où ils doivent obéir aux parents. Pour les enfants aussi, le Seigneur Jésus est l’exemple sur la terre (Lc 2:51).
V21. La famille est maintenue par deux principes : l’obéissance et l’autorité. Après l’obéissance, exigée de la part des enfants, vient maintenant l’autorité. Pour cela, la parole ne s’adresse pas aux ‘parents’, ce à quoi on aurait pu s’attendre, mais aux « pères ». Ce sont eux qui sont les premiers responsables de l’éducation.
Les pères sont ici mis en garde de ne pas user ou abuser de leur autorité de manière irresponsable. Cela peut arriver par le biais d’un traitement inapproprié, voire injuste. L’apôtre semble penser aux réprimandes et aux reproches injustes et constants dès que la moindre occasion se présente.
Les pères ont en Dieu le Père le grand exemple. De Lui, ils peuvent apprendre que Dieu ne traite jamais ses enfants d’une manière qui les décourage ou qui leur donnerait l’impression d’être rejetés. Si un enfant reçoit constamment des commentaires, il a l’impression de toujours tout faire de travers. Il se découragera et perdra toute motivation. Les pères croyants doivent absolument et soigneusement éviter cela.
Quel malheur lorsqu’un enfant rejette la vérité de Dieu parce que son père se comporte de manière excessivement stricte. Si un père donne à son enfant une image erronée de Dieu en tant que Père, l’enfant ne veut plus de Dieu. Il est certain qu’un enfant a besoin d’être corrigé ou discipliné. Lorsque le besoin de discipline se fait sentir, il est important de respecter, entre autres, les trois règles de base suivantes en matière de discipline : ne jamais punir sous le coup de la colère, ne jamais punir injustement, ne jamais punir sans explication.
Les parents peuvent aussi éloigner leurs enfants de Dieu d’une autre manière. De nombreux parents d’un fils ou d’une fille qui ne veut pas vivre avec Dieu doivent reconnaître avec tristesse : « Et, comme ton serviteur était occupé çà et là, l’homme a disparu » (1Roi 20:40). Ils consacraient leur temps à toutes sortes de choses, sauf à leurs enfants. Ces derniers étaient laissés à eux-mêmes. Peut-être pas sans soin, mais certainement sans attention. Le manque d’attention découragera l’enfant et le poussera à suivre sa propre voie, et non celle du Seigneur.
V22. La parole adressée aux « esclaves » est similaire à ce qui est dit aux enfants. L’obéissance « en toutes choses » est aussi demandée de leur part. L’esclave croyant n’est pas gouverné par le regard de son maître, il est gouverné par ‘la crainte (ou : la révérence) du Seigneur’.
‘Le service sous les yeux’ signifie que tu travailles dur quand le maître te regarde, mais dès qu’il est parti, tu fais à nouveau une pause ou tu fais les choses par toi-même. En tant qu’esclave chrétien – tu peux l’appliquer en : employé chrétien – tu dois véritablement servir, que ton maître terrestre, ton employeur, te regarde ou non, car le Seigneur dans le ciel veille toujours. Rien ne lui échappe.
Cette prise de conscience pourrait te conduire à faire de ton mieux pour éviter de tomber en disgrâce auprès du Seigneur. Cet aspect n’est toutefois pas mentionné ici, mais il parle de l’attitude du cœur. « En simplicité de cœur », c’est l’attitude d’un cœur qui est exempt de motifs bas et dans lequel la sincérité et la non-ambiguïté sont présentes (cf. 1Chr 29:17). Elle s’oppose à l’hypocrisie. Pour l’esclave aussi, le Seigneur Jésus est l’exemple sur la terre.
V23. À l’esclave, on dit qu’il doit accomplir toutes les activités quotidiennes avec toute son énergie. Ce faisant, il est censé faire « de cœur » ce qu’on lui demande de faire. C’est-à-dire qu’il met tout son cœur dans chaque travail, qu’il soit agréable ou désagréable. Le secret, c’est qu’il travaille comme si le Seigneur était son employeur.
Paul tourne toujours le regard de l’esclave vers le Seigneur. Si le plaisir du Seigneur est au-dessus de tout ton travail, tu feras ton devoir dans la force qu’Il t’accordera. Tu ne seras pas récompensé dans le ciel pour le nombre de personnes qui ont apprécié ton service, ni pour le succès que tu as eu, ni pour le nombre de talents que tu as reçus, mais pour ta fidélité.
V24. Et sais-tu quelle est cette récompense ? Les esclaves d’alors le savaient : « l’héritage ». En disant « sachant », Paul semble faire le lien avec l’enseignement qu’ils ont reçu plus tôt. Il le leur rappelle. Qu’ils y pensent toujours en faisant leur travail. L’esclave qui sert bien recevra sa récompense dans un lieu où l’on n’oublie rien de ce qui a été fait pour la gloire de Christ. Dans ce lieu, esclaves et maîtres se tiennent tous devant Celui auprès de qui il n’y a pas de considération de personnes. Ce qui se trouve dans l’avenir peut déjà retenir tout l’intérêt de l’esclave aujourd’hui. C’est ce qui le motivera à faire tout son travail dans la fidélité.
Ici-bas, un maître ne partagera jamais son héritage avec un esclave. À l’avenir, les esclaves auront part à l’héritage du Seigneur qu’ils servent maintenant. Une si grande récompense les attend parce qu’ils servent le Seigneur Christ. C’est un héritage qui est aussi considéré comme un salaire. Nos faibles efforts pour servir le Seigneur seront récompensés par une récompense au-delà et en dehors de toute proportion. Quel Seigneur nous servons !
V25. Après tous les encouragements prodigués à l’esclave, il y a aussi un avertissement. Un esclave ne bénéficie pas d’un traitement de faveur en raison de son sort. Il ne reçoit pas non plus de récompense supplémentaire parce qu’il est opprimé. Il reçoit cependant un avertissement supplémentaire parce que, comme tout le monde, la chair peut être à l’œuvre en lui aussi. Il peut se trouver dans une situation qui invite à l’injustice envers son maître ou l’un de ses compagnons d’esclavage. Il peut en venir à croire que cela lui sera bénéfique. C’est pourquoi il a besoin de savoir qu’avec Dieu, il n’y a pas de considération de personnes.
Si l’injustice n’est pas déjà découverte sur terre, elle sera certainement manifestée devant le tribunal du Christ (2Cor 5:10). L’esclave découvrira qu’elle affecte sa part d’héritage. L’infidélité donnera une perte de salaire correspondante. Ce qui compte, c’est que le Seigneur pourra dire : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu » (Mt 25:21,23). Ici, tu peux aussi voir que pour quiconque sert le Seigneur Jésus en tant qu’esclave, même s’il a un grand service, ce n’est que « peu » qui lui a été confié.
Tu n’entends pas Paul dire quoi que ce soit sur la façon dont un esclave peut devenir libre. S’il t’est permis de servir un tel Seigneur et d’avoir une telle récompense en perspective, la question est de savoir si tu le veux ! En plus de cela, le christianisme ne change pas les structures sociales, mais les hommes. Et ces hommes changés, dans leur situation inchangée, peuvent rendre un grand témoignage de leur changement (cf. Tit 2:9-10). Ils servent la personne qui les a rachetés d’un esclavage beaucoup plus lourd, à savoir l’esclavage du péché (Rom 6:17).
Relis Colossiens 3:18-25.
À méditer : De quelle manière te sens-tu interpellé par ce passage ? Que peux-tu faire pour répondre plus pleinement dans ta pratique à ce qui est dit ici ?