1 - 5 Les maîtres ; la prière ; la marche
1 Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans les cieux. 2 Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ; 3 priez en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la Parole, en vue d’annoncer le mystère du Christ (mystère pour lequel je suis lié), 4 afin que je le fasse connaître comme il faut que j’en parle. 5 Marchez dans la sagesse envers ceux du dehors, saisissant l’occasion.
V1. Après s’être adressé aux esclaves dans les versets précédents, nous lisons maintenant un mot à l’intention des « maîtres ». Paul n’entame pas des négociations pour libérer les esclaves. Il fait cependant appel à eux pour qu’ils leur accordent une récompense appropriée. L’accent n’est pas mis sur la faveur, mais sur la justice.
La récompense doit être « juste », c’est-à-dire qu’une récompense égale pour une performance égale est donnée à tous. Cela exclut que certains reçoivent plus, ou moins, en fonction de leurs préférences personnelles. Le terme « équitable » semble se référer davantage au montant de la rémunération comme étant une appréciation correcte de la performance réalisée.
Tout employeur chrétien doit toujours se demander ce qui est approprié. Ce faisant, il doit réaliser qu’il a lui aussi « un maître dans les cieux » qui le mesurera à la mesure de ce qu’il a mesuré.
Toutes les instructions précédentes ne doivent être suivies que par les enfants de Dieu. Dans les familles de croyants, les problèmes conjugaux insolubles et les querelles familiales prolongées ne devraient pas survenir. En tant qu’employé chrétien, tu n’as pas besoin de chercher refuge auprès d’un syndicat. Un employeur chrétien n’a pas besoin de subir des pressions pour donner à ses employés ce qui leur est dû. Dans toutes ces relations, le chrétien peut montrer qu’il est uni à Christ. Par conséquent, il est en mesure de montrer les caractéristiques de l’homme nouveau dans la vieille création. Ainsi, il marchera « d’une manière digne du Seigneur » (Col 1:10), et c’est sûrement pour cela que cette lettre nous a été mise entre les mains.
V2. Après s’être adressé à quelques groupes individuels, l’apôtre se tourne à nouveau vers tous les chrétiens. Il leur parle de thèmes qui s’appliquent à chaque membre du peuple de Dieu, qu’il soit femme ou mari, enfant ou parent, esclave ou maître.
Il commence par la prière et les exhorte à y persévérer. Persévérer dans la prière ne signifie pas prier de temps en temps, ou prier uniquement lorsque tu rencontres des difficultés. N’importe qui peut crier à Dieu lorsqu’il est dans le besoin. Persévérer dans la prière te permet de rester en communion avec Dieu dans la conscience de ta dépendance à son égard. Aussi, par la prière, tu restes en sa présence et tu as confiance en sa volonté de t’écouter.
Si quelque chose a mal tourné dans ta vie, tu découvriras que c’est souvent parce que tu n’as pas persévéré dans la prière. Ou, et c’est tout aussi important, que tu as prié, mais que tu n’as pas été vigilant (cf. Mt 26:41). C’est-à-dire que tu dois veiller à ne pas t’endormir ou à ce que tes pensées ne vagabondent pas dans toutes les directions pendant que tu pries. Ta prière ne serait alors pas efficace. Lorsque tu diras ensuite ‘amen’, tu te souviendras à peine de ce pour quoi tu as prié.
Si tu pries avec persévérance et que tu es vigilant, tu te rends compte que Dieu travaille et ne t’abandonne pas. C’est pourquoi tes prières peuvent toujours être accompagnées d’actions de grâces. La prière et l’action de grâces vont de pair. L’action de grâces n’appartient pas seulement aux réponses aux prières. Tu peux aussi rendre grâces au Seigneur parce que tout ce que tu Lui dis est entre de bonnes mains auprès de Lui.
V3. Si tu pries en veillant, tu participeras aussi avec diligence à l’œuvre du Seigneur. Ceci est résumé dans la demande de Paul de prier pour lui et ses compagnons de travail. Comme Paul, toute personne qui sert le Seigneur ressent le besoin d’être soutenue par les prières des autres.
Paul demande aux Colossiens de prier pour que la porte soit ouverte. Il ne s’agit pas ici d’une porte de prison, mais d’une porte ouverte pour la Parole. Les portes ouvertes sont des occasions que Dieu donne de prêcher (1Cor 16:9 ; 2Cor 2:12). Après tout, les Colossiens eux-mêmes doivent beaucoup au fait que la parole de Dieu est venue jusqu’à eux (Col 1:5-6). Cet appel à l’intercession aura certainement résonné en eux.
Pense à tout ce que tu as reçu parce que quelqu’un t’a apporté la parole de Dieu. Toi aussi, tu prieras pour que d’autres entendent cette Parole libératrice et riche. Tu prieras pour que Dieu donne à ses serviteurs des occasions d’annoncer sa Parole.
Les hommes ne sont pas préparés à entendre des prédications à ce sujet. Paul en a fait l’expérience lui aussi. Parler du mystère l’a conduit à la captivité. Soit dit en passant, cela permet de comprendre immédiatement que le mystère ne lui a pas été révélé seulement pendant cette captivité. Certains enseignent cette erreur, mais ne te laisse pas tromper. Ce n’est pas ici le moment d’approfondir ce point, mais il est bon que tu le saches. À présent, tu auras compris ce qu’est le mystère, aussi bien à partir de la lettre aux Éphésiens que de cette lettre.
V4. Pour faire connaître ce mystère, Paul vit, souffre et demande l’intercession. Il demande aussi non seulement la liberté de mouvement, mais aussi la clarté et la hardiesse pour la prédication. Il ne veut pas attirer l’attention sur lui par une prédication profonde qui passe au-dessus de la tête de tout le monde. Il ne cherche pas l’appréciation humaine. La parole de Dieu est simple et claire. Toi aussi, tu peux demander que tous ceux qui ont un service à rendre dans la prédication de la parole de Dieu puissent le faire dans un langage simple. Ce n’est qu’ainsi que les cœurs et les consciences pourront être touchés et s’ouvrir à ses richesses.
V5. Après l’incitation à la prière et à l’intercession, Paul parle ensuite de la marche des Colossiens. Il est important que ce que tu demandes dans la prière, ne soit pas détruit par un comportement repoussant. Les incrédules qui t’entourent sont en dehors du cercle des chrétiens. Ils sont « ceux du dehors » (1Cor 5:12-13 ; 1Th 4:12 ; 1Tim 3:7). Ils appartiennent au monde et ne sont pas liés au Seigneur Jésus. Ils sont cependant de fins observateurs.
À cela s’ajoute le fait qu’il s’agit d’un monde hostile. Ne te laisse pas tromper par le visage amical que ce monde affiche parfois. En réalité, il s’offusque facilement de ce que tu fais, même si tu ne penses pas à mal. Veille donc à éviter toute occasion qu’un incrédule pourrait utiliser pour discréditer ton christianisme. La sagesse consiste à craindre le Seigneur et à s’éloigner du mal (Pro 9:10 ; 14:16) et même à éviter toute forme de mal (1Th 5:22).
Dans la première partie du verset 5, tu as vu que ta marche dans le monde en tant que chrétien doit se faire dans la sagesse. Tu évites alors toutes sortes de pièges et tu évites les mauvaises impressions. Mais ce n’est pas la seule chose qui montre la sagesse. Si c’était le cas, la sagesse manifesterait une attitude négative. Tu échappes à ce danger en faisant ce qui est dit dans la deuxième partie du verset 5.
Là, on te dit de faire un usage positif de la sagesse en saisissant ou en exploitant l’occasion qui se présente à toi. En d’autres termes, tu t’efforces de tirer le plus grand profit possible de chaque occasion que le Seigneur t’offre. Cela concerne la valeur marchande la plus élevée de quelque chose, en l’occurrence le temps. C’est en contraste avec le gaspillage, la perte ou la dilapidation de ton temps et, par conséquent, au fait de ne pas faire grand-chose pour Dieu.
Tu es quotidiennement en contact avec des hommes. Ce sont généralement des personnes préoccupées par leurs propres affaires et qui n’aiment pas les questions sérieuses de la vie. Une telle attitude donne au chrétien peu d’occasions de leur présenter la grâce et la vérité de l’évangile. Il utilisera cependant les occasions que Dieu donne pour parler de l’évangile.
Parfois, les incrédules laissent échapper une parole qui, si tu es un bon auditeur, te permet de conclure que Dieu a un jour parlé à la conscience de cet incrédule. Cela peut être au travers d’un événement particulier, ou par quelque chose qu’il a lu. Satan peut tromper une personne, mais il ne peut pas empêcher Dieu de parler à son cœur. C’est bien que Dieu veuille t’utiliser comme sa voix pour parler aux pécheurs perdus.
La sagesse, tu ne l’as pas de toi-même. Tu peux prier pour l’obtenir (Jac 1:5). Certes, dans le contexte de cette lettre, il est beau de voir que tu trouves tous les trésors de la sagesse et de la connaissance en Christ (Col 2:3). Si tu t’engages avec Lui, tu verras ce qu’est la sagesse et tu sauras comment l’appliquer. La sagesse a déjà été portée à ton attention dans tes rapports avec tes frères et sœurs dans la foi en Colossiens 3 (Col 3:16). Ici, ton regard se porte sur la sagesse dans les rapports avec les incrédules. Tu vois donc que Dieu veut te fournir toute la sagesse nécessaire en toute circonstance et en tout contact.
Relis Colossiens 4:1-5.
À méditer : Pour quels croyants qui apportent la parole de Dieu pries-tu ? Pries-tu aussi pour qu’ils n’apportent que la parole de Dieu ?
6 - 9 La parole ; le réconfort
6 Que votre parole soit toujours dans [un esprit de] grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun. 7 Tout ce qui me concerne, Tychique, le bien-aimé frère, fidèle serviteur et compagnon de service dans le Seigneur, vous le fera savoir : 8 je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin qu’il connaisse l’état de vos affaires, et qu’il réconforte vos cœurs, 9 avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici.
V6. « Marchez dans la sagesse » (verset 5) concerne ton comportement. « Que votre parole soit toujours dans [un esprit de] grâce, assaisonnée de sel » concerne ce que tu dis. Ta façon de parler et le contenu de tes paroles devront refléter le fait que tu as toi-même reçu la grâce. La conscience de la grâce se manifestera dans tes paroles. Tes auditeurs y entendront une invitation à accepter cette grâce, afin d’appartenir à ‘ceux du dedans’ et non plus à ‘ceux du dehors’.
« Dans [un esprit de] grâce » signifie que ton discours est aimable et doux. Il doit aussi être « assaisonnée de sel ». Cela t’empêche de dire des bêtises, ou d’avoir de l’irritation dans tes paroles (Ecc 12:10 ; Ésa 50:4 ; Pro 15:23). Cela t’empêche aussi de vouloir t’exprimer de manière populaire pour essayer d’être attirant pour ceux du dehors. Cette façon de descendre au niveau du monde n’attire pas l’incrédule. Cela le pousse plutôt à te considérer comme l’un d’entre eux, au lieu de l’inciter à abandonner le monde et à devenir chrétien.
Le sel est une substance qui empêche la corruption. Là où il y a du sel, la corruption ne peut pas venir. C’est ainsi que tes paroles doivent être. Elles doivent être d’une part une invitation à la grâce et d’autre part inaccessibles à la corruption du monde.
Tes paroles sont considérées ici comme une réponse à ce que les autres disent ou font. C’est notion est sous-entendue dans le mot « répondre ». Il n’est pas nécessaire d’avoir une réponse à tout, ni de se croire obligé de donner ton avis sur tout. Le silence peut être une réponse, et parfois il est sage de dire que tu ne sais pas. D’autres fois, tu peux dire que tu n’as pas les mots appropriés à la situation parce que tu n’as toi-même pas vécu quelque chose de semblable.
C’est aussi pour cela qu’il n’est pas dit ‘que’ « vous devez répondre à chacun », mais « comment ». Cela implique un langage approprié qui donne la réponse appropriée à la personne qui pose la question (1Pie 3:15). Chacun est différent, donc une réponse appropriée est aussi différente pour chacun. La façon de répondre ne peut pas être mise dans un schéma qui peut être utilisé par toutes les personnes et dans toutes les circonstances (cf. 1Cor 9:22).
V7. Après ces exhortations générales, Paul passe à la conclusion de sa lettre. Celle-ci contient quelques informations sur sa propre situation ainsi que des salutations à des personnes mentionnées chacune par son nom. Il veut leur faire savoir comment il va et désire aussi ardemment savoir comment elles vont. Tychique est celui qui transmets les vœux de Paul.
Ce qu’il dit de Tychique devrait pouvoir être dit de n’importe quel croyant. « Le bien-aimé frère, fidèle serviteur et compagnon de service dans le Seigneur » sont des ‘titres’ qui valent beaucoup plus que toutes sortes de titres théologiques ou scientifiques que les gens peuvent atteindre ou donner. Ce dernier type de titre dit quelque chose sur l’intellect d’une personne, mais rien sur son amour, son sentiment spirituel, son service ou sa capacité.
V8. Le fait que ces ‘titres’ soient en rapport avec le Seigneur, « dans le Seigneur », signifie que Tychique montre le Seigneur Jésus dans ses rapports avec les frères et sœurs. Les Colossiens le recevront avec une grande joie lorsqu’il viendra les voir. Il leur parlera de la situation de Paul et de Timothée. Le but de Paul n’est pas que cela les incite à s’apitoyer davantage sur lui. Il partage ces informations non pas pour lui-même, mais pour les Colossiens. Ceux-ci sont dans l’inquiétude à son sujet. Grâce à ce que Tychique leur dira, ils seront délivrés de cette inquiétude. Ils seront réconfortés.
V9. Une autre personne viendra avec Tychique, à savoir Onésime. Cela contribuera à leur enlever toute inquiétude concernant la situation de Paul. Onésime est aussi originaire de Colosses ; il « est des vôtres ». La recommandation chaleureuse de cet esclave en fuite – voir la lettre à Philémon (Phm 1:10-19) – montre la confiance que Paul a en lui. L’apôtre lui fait également confiance pour rendre service aux Colossiens.
Onésime, d’ailleurs, doit retourner chez Philémon et il est porteur de la lettre à Philémon, que nous avons aussi dans la Bible. Paul ne dit rien à ce sujet ici. Le péché d’Onésime concerne une affaire entre Philémon et Onésime. Paul sait séparer les affaires qui doivent être traitées séparément.
Onésime s’est converti par le service de Paul pendant son emprisonnement (Phm 1:10). Il connaît donc la situation de Paul. Par conséquent, il peut appuyer par son témoignage les informations données par Tychique. Ainsi, il est directement employé au service pour le Seigneur.
Relis Colossiens 4:6-9.
À méditer : De quelles manières peux-tu être un témoin selon cette section ?
10 - 18 Les salutations
10 Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le neveu de Barnabas (à son sujet vous avez reçu des ordres : s’il vient vers vous, recevez-le), 11 et Jésus appelé Juste, – qui sont de la Circoncision. Ce sont les seuls compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu qui m’ont été en consolation. 12 Épaphras, qui est des vôtres, esclave du Christ Jésus, vous salue ; il combat toujours pour vous par ses prières, afin que vous demeuriez parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ; 13 car je lui rends témoignage qu’il est dans un grand travail [de cœur] pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour ceux qui sont à Hiérapolis. 14 Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. 15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, Nymphas, et l’assemblée qui [se réunit] dans sa maison. 16 Quand la lettre aura été lue parmi vous, faites qu’elle soit lue aussi dans l’assemblée des Laodicéens ; vous aussi lisez celle qui [viendra] de Laodicée. 17 Et dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses. 18 Cette salutation est de ma main à moi, Paul. Souvenez-vous de mes liens. Que la grâce soit avec vous !
Paul a demandé à Tychique de faire savoir aux Colossiens comment il allait. Il va maintenant transmettre aux Colossiens les salutations des croyants qui lui ont demandé de le faire. Ils sont six en tout. Trois d’entre eux sont d’origine juive, « de la Circoncision » ; les trois autres sont d’origine non juive. La transmission des salutations montre que, comme Paul, ces frères se sentent liés aux Colossiens et partagent l’attention qu’il leur porte. Le fait que Paul leur transmette leurs salutations prouve qu’ils le soutiennent dans son travail. Les salutations sont aussi plus qu’une simple formalité. Les salutations expriment un lien qui existe et qui est apprécié.
V10. Paul apprécie chaque serviteur qui a travaillé avec lui. Il appelle Aristarque « mon compagnon de captivité ». Par exemple, il était avec Paul sur le navire qui l’a emmené à Rome en tant que prisonnier (Act 27:2). La présence de cet homme dans ses circonstances difficiles signifiait pour Paul une consolation (verset 11). C’est en effet une consolation lorsque quelqu’un vient vers toi quand tu rencontres des difficultés, simplement pour être avec toi.
Avec Marc, Paul a aussi un lien particulier. Ce Marc est le « neveu de Barnabas ». Paul ne dit pas cela à la légère. Marc a même été à l’origine d’une séparation entre Barnabas et Paul. Si tu lis les passages du livre des Actes où le nom de Marc apparaît, tu peux reconstituer son histoire (Act 12:12,25 ; 13:13 ; 15:37-39).
Paul ne voulait pas emmener Marc avec lui dans le voyage qu’il allait faire avec Barnabas. Marc avait déjà voyagé avec eux, mais à un moment donné, il avait cessé de les accompagner. Il faut pouvoir compter sur des compagnons de travail. Pour Barnabas, l’échec antérieur de Marc n’était pas une raison pour ne pas l’emmener. Ici, la raison probable pour laquelle Barnabas a choisi Marc est donnée : c’est son neveu.
Il doit y avoir eu un retournement de situation avec Marc, peut-être grâce aux soins pastoraux de Barnabas. Pour Paul, il est désormais précieux pour le service (2Tim 4:11). Il a déjà informé les Colossiens au sujet de Marc et les exhorte à le recevoir.
V11. Le nom de Jésus, Juste, n’apparaît qu’ici dans les lettres de Paul. ‘Jésus’ est un nom qui était courant à l’époque. Aujourd’hui encore, ce nom est donné dans certains pays. Il a dû être appelé Juste parce que lui et ses compagnons chrétiens ne trouvaient pas convenable qu’il porte le même nom que le Fils de Dieu.
Il est tout à fait possible qu’avant de venir à la foi dans le Seigneur Jésus, les trois hommes que nous venons de mentionner aient eu une attente différente du royaume de Dieu. S’ils avaient été des Juifs craignant Dieu, ils auraient attendu avec impatience que le Messie établisse son royaume dans la gloire. Mais suite à leur conversion, ils avaient compris que le royaume de Dieu n’était pas encore public, et ils savaient aussi ce que le royaume signifiait dans sa forme actuelle (Rom 14:17). Pour Paul, leur coopération « pour le royaume de Dieu » signifie la consolation, ou ‘l’atténuation des peines’, comme le signifie littéralement le mot grec.
V12. Épaphras envoie lui aussi des salutations aux Colossiens. Paul appelle Épaphras un « esclave du Christ Jésus », une expression qu’il n’utilise par ailleurs que pour lui-même et Timothée. Cela en dit long sur la disposition spirituelle de ce fidèle serviteur. Il est un proclamateur de la Parole (Col 1:7), mais Paul le connaît aussi comme quelqu’un qui prie et sait pour quoi il prie. Il semble avoir entendu plus d’une fois avec quelle insistance Épaphras apportait sa prière devant le trône de la grâce. Lorsqu’il a entendu Épaphras prier, il a perçu un combat. Paul en est tellement impressionné qu’il le communique aux Colossiens.
Épaphras prie spécifiquement pour plusieurs choses. Il commence par prier pour eux « afin que vous demeuriez parfaits » ou « afin que vous teniez ferme ». S’ils tiennent fermement dans la vérité que cette lettre enseigne, l’intrusion de l’erreur sera stoppée. Il prie pour qu’ils soient « parfaits ». Il demande à Dieu de les faire grandir jusqu’à la maturité spirituelle (c’est le sens du mot « parfait »). Ils marcheront alors dans la vérité qu’ils ont appris à connaître. Il prie aussi pour qu’ils soient « bien assurés dans toute la volonté de Dieu ». Cela leur montrera également à quel point les promesses des faux docteurs sont insensées et sans valeur. Paul a aussi entendu cet élément dans sa prière.
V13. Paul ajoute un témoignage supplémentaire à toute l’appréciation qu’il a d’Épaphras. Même si les Colossiens ne le voient pas, Paul sait qu’Épaphras a fait « un grand travail ». Le mot « travail » désigne une tâche à laquelle on se consacre entièrement et que l’on accomplit en déployant toutes ses forces. Outre les croyants qui sont à Colosses, ceux qui sont à Laodicée et à Hiérapolis sont aussi proches du cœur d’Épaphras.
V14. Les Colossiens reçoivent aussi des salutations de la part de Luc. L’ajout « le médecin bien-aimé » souligne l’aide médicale affectueuse dont Paul a bénéficié de sa part. Le Seigneur ne lui a pas enlevé son écharde dans la chair (2Cor 12:7-9). Il a cependant donné en Luc quelqu’un qui pouvait soulager la douleur et qui est resté avec lui jusqu’à la fin (2Tim 4:11). C’est aussi une indication de ne pas se laisser influencer par tout le tapage fait autour de la guérison par la foi.
Démas ferme les rangs. Ils reçoivent aussi des salutations de sa part. Paul ne mentionne que son nom. Dans la lettre à Philémon, il est classé parmi les compagnons de travail de Paul (Phm 1:23-24). Malheureusement, il troque plus tard la compagnie de Paul pour celle du monde (2Tim 4:10).
V15. Paul demande ensuite aux Colossiens de bien vouloir transmettre ses salutations aux frères à Laodicée. Les croyants qui se sont réunis en assemblée dans la maison de Nymphas doivent aussi être salués. Puisque l’église à Laodicée a déjà reçu des salutations, il n’est pas impensable que l’église dans la maison de Nymphas soit celle à Hiérapolis (verset 13). Dans les deux endroits, ils n’ont pas reçu de lettre de Paul, sinon il ne demanderait pas aux Colossiens de les saluer. Le fait qu’il les salue prouve qu’il ne les oublie pas. Cela prouve aussi la communion qui existe entre ces églises si proches les unes des autres.
V16. Une autre preuve du lien entre ces églises locales est la demande de Paul de faire lire cette lettre aux Colossiens également dans l’assemblée à Laodicée. Et les Colossiens doivent lire une autre lettre que Paul a écrite et qui se trouve à Laodicée. Paul a écrit plus de lettres que celles que nous avons dans la Bible. En tout cas, en lisant les lettres des uns et des autres, ils peuvent s’édifier mutuellement dans la foi et se réjouir mutuellement des privilèges spirituels qui leur sont accordés.
V17. Paul s’est adressé à l’ensemble de l’église à Colosses, mais il n’oublie pas non plus les individus. L’église est chargée d’inciter Archippe à ne pas fuir son service, mais à l’accomplir (cf. 2Tim 4:5). Avec les mots « prends garde », Paul souligne le danger de l’inattention qui fait que quelqu’un n’accomplit pas la tâche qui lui a été confiée. Si quelqu’un n’est pas attentif, c’est au détriment de toute l’église. Par conséquent, tous ceux qui composent l’église doivent s’encourager les uns les autres à accomplir la tâche qui leur a été confiée.
Cela s’applique donc pleinement à toi aussi. Toi aussi, tu as reçu un service, quelque chose à faire pour le Seigneur. Faire quelque chose pour le Seigneur signifie aussi faire quelque chose pour tes frères et sœurs dans la foi, ou apporter l’évangile aux incrédules. L’expression « dans le Seigneur » montre qu’il s’agit d’une marche avec le Seigneur et de la reconnaissance de son autorité dans le service. Un bon début peut être appelé la moitié de l’œuvre, mais ce n’est pas encore toute l’œuvre. ‘Accomplir’ signifie terminer complètement ton travail et ne pas abandonner à mi-chemin.
V18. Paul termine par sa propre salutation. Il ajoute une demande en ce qui le concerne et conclut par un souhait pour les Colossiens. Sa salutation, il la fait de sa propre main. Il semble avoir dicté la lettre elle-même (cf. Rom 16:22). Par cette salutation écrite de sa propre main, l’apôtre appose en quelque sorte sa signature pour confirmer que cette lettre vient bien de lui (2Th 3:17 ; 1Cor 16:21).
Sa demande de se souvenir de ses liens, c’est-à-dire de sa captivité, il ne la fait pas seulement parce qu’il a besoin de leur intercession pour les circonstances qui sont les siennes. C’est une incitation supplémentaire à leur obéissance à écouter ce qu’il a écrit au sujet de son emprisonnement. S’ils doivent souffrir pour la confession de la vérité, son exemple est destiné à les encourager. Il souffre pour la même cause.
Il leur souhaite la grâce de vivre selon le contenu de cette lettre. Ce souhait s’applique aussi à toi.
Relis Colossiens 4:10-18.
À méditer : Réfléchis à ce que tu peux apprendre des personnes mentionnées et à ce que tu peux appliquer à ta vie de foi.