1 - 6 Prêche la parole
1 Je t’adjure devant Dieu et le Christ Jésus – qui va juger vivants et morts –, et par son apparition et par son règne : 2 prêche la parole, insiste, que l’occasion soit favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et doctrine ; 3 car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, 4 et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. 5 Mais toi, sois sobre en tout, endure les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, accomplis pleinement ton service ; 6 car, pour moi, je sers déjà de libation, et le temps de mon départ est arrivé ;
V1. Dans les versets précédents, Paul a attiré l’attention de Timothée sur la situation de la chrétienté. Dans celle-ci, il ne faut pas s’attendre à une amélioration, mais plutôt à une détérioration. À présent, après plusieurs siècles d’histoire de l’église, cela est devenu évident. Il a aussi indiqué à Timothée des ressources pour ces temps difficiles. Il l’a fait d’une manière qui te sera aussi bénéfique.
Maintenant, Timothée peut et doit se mettre au travail. D’une manière pénétrante, Paul place Timothée « devant Dieu et le Christ Jésus », une présence qui est une réalité pour Paul lui-même. Il vit devant la face de Dieu et celle du Christ Jésus et non devant la face des hommes. Il ressemble ainsi à Élie qui, alors qu’il se tenait devant le roi Achab, pouvait dire : « l’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens » (1Roi 17:1). Il veut donner cette réalisation à Timothée aussi, et à toi aussi.
La façon dont Paul relie le Christ Jésus et Dieu donne à penser que Christ est Dieu. Trois choses sont ensuite dites à propos de Christ, en rapport avec le fait qu’Il est devenu Homme. Premièrement, Il « va juger vivants et morts ». Ce jugement Lui est donné parce qu’Il est le Fils de l’Homme (Jn 5:27). Avant l’exercice du jugement, Il apparaîtra visiblement en tant qu’Homme. Ensuite, il établira son royaume.
Le jugement des vivants et des morts, Il l’exécutera à différents moments et en différentes occasions. Il jugera les vivants lorsqu’Il sera apparu sur la terre en tant qu’Homme et qu’Il aura pris place sur le trône de sa gloire. Les nations vivant sur la terre comparaîtront devant Lui et seront jugées par Lui (Mt 25:31-46). Il jugera les morts depuis le grand trône blanc, après son règne millénaire (Apo 20:11-12).
Pour mémoire, l’ordre des événements énumérés dans ce verset :
1. Le Seigneur Jésus apparaît d’abord sur la terre.
2. Ensuite, Il juge les vivants, alors qu’Il est assis sur le trône de sa gloire.
3. Ensuite, Il établit son royaume et règne pendant mille ans.
4. Enfin, assis sur le grand trône blanc, Il juge les morts.
Par souci d’exhaustivité, je mentionnerai une autre audition de jugement qui a lieu plus tôt que les deux que nous venons de mentionner, à savoir immédiatement après l’enlèvement de l’église (2Cor 5:10). C’est là que le croyant reçoit le salaire correspondant au degré de fidélité avec lequel il a servi le Seigneur sur la terre.
Comme mentionné, l’adjuration devant les deux personnes divines et les trois événements futurs soulignent la gravité de la tâche à accomplir. Il y a aussi un grand encouragement à cela, et c’est que tu peux savoir que les circonstances difficiles prendront fin lorsque le Seigneur Jésus, qui est maintenant rejeté, reviendra en puissance et en majesté. La pensée de sa venue pour juger te libère des gens et te libère de la peur des gens.
V2. Sur le fond du verset 1, le commandement suit au verset 2. La pensée de son apparition ne te paralysera pas, mais te rendra d’autant plus zélé. Lorsque Christ reviendra sur la terre, il viendra avec son récompense fixé devant le tribunal. Ce récompense doit être gagné sur la terre dès maintenant en faisant ce qu’Il te demande, en te dévouant entièrement au Seigneur, en utilisant toutes tes forces et en mettant tout ton zèle à contribution.
En termes brefs et percutants, Paul dit à Timothée ce que l’on attend de lui. Cela n’implique qu’une seule chose : « Prêche la parole. » Après que les derniers versets du chapitre précédent ont mis en évidence que la parole de Dieu prépare l’homme de Dieu, il faut maintenant qu’elle soit prêchée. C’est un devoir coûteux en tout temps, mais particulièrement lorsque l’église est en déclin.
« Prêche » signifie ici proclamer ouvertement, comme le faisait un héraut impérial. Un héraut n’a pas inventé le message à délivrer par lui-même. Ne pas écouter le message d’un héraut était grave, car cela signifiait ne pas écouter l’empereur.
Timothée doit insister sur ce point. Il doit toujours être prêt à transmettre la Parole, qui est toute la vérité révélée de Dieu. À cette fin, il doit toujours être prêt (cf. 1Pie 3:15), « que l’occasion soit favorable ou non », c’est-à-dire que cela lui convienne ou non. Il doit aussi « convaincre », c’est-à-dire apporter des preuves convaincantes de ce qui est faux dans la doctrine ou dans la vie (cf. Jn 16:8). Une fois ces preuves apportées, il doit reprendre. Reprendre, ou dénoncer, dénoncer ouvertement, c’est montrer clairement à quel point la personne a mal parlé ou agi.
Cela demande du courage, mais aussi le bon sentiment. Agir contre le mal et « exhorter » à le prévenir doit se faire « avec toute patience », c’est-à-dire avec calme et maîtrise de soi, et non sous l’emprise de la colère. Cela doit aussi impliquer une « doctrine » ou une instruction. Dans convaincre et la reprendre comme dans doctrine, l’enseignement de l’Écriture doit être appliqué. Toute action doit pouvoir être expliquée à partir des Écritures.
Agir sur la base de l’Écriture a toujours été d’une importance capitale. Plus le temps passe, plus cette importance augmente. J’espère que tu en seras ou deviendras bien conscient toi aussi. En tout cas, ce n’est pas la faute de Paul si tu ne fais rien de ce qu’il dit ici.
V3. Il indique une époque où les gens, en particulier les chrétiens qui ne le sont que de nom, « ne supporteront pas le sain enseignement ». Nous sommes déjà bien avancés dans cette période. Il suffit de parler aux chrétiens qui ne le sont que de nom du « sain enseignement », par exemple du mariage. Il y a de fortes chances qu’ils se moquent de toi et te qualifient de vieux jeu et que tes idées soient dépassées. Ce faisant, ils rejettent l’enseignement qui est sain en soi et dans ses effets.
Ils choisissent une expérience libre de la sexualité. Ils ne veulent pas se rendre compte que cela a causé et perpétué une maladie comme le SIDA. Au contraire, ils organisent chaque année une ‘Journée du SIDA’ pour attirer l’attention sur le problème et donnent de l’argent pour maîtriser eux-mêmes la maladie. Aller à la racine du problème et vivre sainement à cet égard, c’est-à-dire en accord avec la saine doctrine, ils ne l’écoutent pas.
Au contraire, ils dirigent leurs oreilles vers des docteurs qui disent ce qu’ils aiment entendre, qui apportent une parole qui glisse agréablement dans leurs oreilles. Ils en connaissent quelques-uns comme ça. Une église choisit alors un prédicateur qui peut magnifiquement mettre en mots. Le contenu de la vérité n’est pas important, tant qu’il offre un divertissement spirituel et caresse le sens spirituel. Il en va de même pour les personnes qui courent après des orateurs qui plaisent, sans se demander si la prédication est biblique.
V4. Le résultat de tout cela est que ces personnes détournent la tête lorsqu’elles rencontrent une fois la vraie vérité. Elles ne veulent pas du tout entendre la vérité, mais détournent délibérément et de façon répétée leur oreille.
La conséquence automatique est qu’elles tombent sous l’influence des « fables » (littéralement : mythes). C’est assez ironique quand on sait que les théologiens modernes et libéraux sont en train de ‘démythifier’ la Bible, c’est-à-dire de mettre en évidence les mythes qu’elle contient afin de la dépouiller de son pouvoir. Ils qualifient les miracles de la Bible de mythes et les rejettent comme des contes de fées, mais ils ont eux-mêmes recours aux mythes en se détournant de la vérité.
Paul rejette avec un seul mot toutes les déclarations des penseurs et des prédicateurs modernes qui prennent la science comme base de leurs affirmations : fables. Un exemple assez récent de fable, de mythe, est le Da Vinci Code, un livre rempli de mystères religieux absurdes, de déformations de la vérité et d’affirmations calomnieuses sur le Seigneur Jésus. Ce livre, qui a aussi été filmé, a captivé des millions de personnes. Il s’est vendu à plus de trente-six millions d’exemplaires et a maintenant été traduit dans plus de 40 langues. N’est-il pas choquant que l’homme se tourne aussi massivement vers les fables ? C’est une préparation pour embrasser l’Antichrist lorsqu’il se révélera.
V5. Pour la troisième fois, tu entends « mais toi ». Paul t’avertit de ne pas te laisser entraîner par ce fort courant antichrétien. « Sois sobre » dans tes pensées. Veille à rester à l’écart des fausses influences, car elles t’empêchent de maintenir une vision sobre et biblique de toutes choses. Ne sois pas crédule et ne t’enthousiasme pas pour des idées qui n’ont aucun fondement dans la vérité. Prends tes décisions délibérément. Consulte le Seigneur dans la prière et consulte sa Parole à chaque fois.
Sois prêt à supporter les conséquences d’une telle attitude face à la vie et d’endurer « les souffrances ». Les gens ne te remercieront pas pour ton témoignage en faveur de la vérité. Reste ému de compassion pour l’homme perdu et « fais l’œuvre d’un évangéliste ». Ne te cache pas derrière la pensée que tu n’as peut-être pas le don d’évangéliste. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de montrer du doigt le Sauveur partout où tu en as l’occasion.
Le ministère de Timothée est vaste. Il doit en remplir tous les aspects, afin que rien ne soit laissé en plan. De toi aussi, le Seigneur attend que tu accomplisses pleinement ce qu’il t’a assigné. Ce faisant, sache qu’Il te donne aussi la force et les moyens de le faire.
V6. Paul exhorte Timothée à faire toutes ces choses parce que lui-même va bientôt disparaître de la scène terrestre. Son départ est une incitation supplémentaire pour Timothée à accomplir pleinement son service. Il doit maintenant travailler lui-même, mais il peut s’appuyer sur les fondations posées par l’apôtre.
Paul compare son « départ » au versement d’une « libation » (Php 2:17). Dans le service sacrificiel en Israël, une libation était ajoutée à l’holocauste, qui était le sacrifice principal (Nom 28:7-15,24,31 ; 29:39). Toute sa vie au service du Seigneur a été une vie de dévotion totale et, en ce sens, un holocauste. Maintenant qu’il est sur le point de partir, il voit son départ comme une libation. Une libation est de vin et symbolise la joie. Il sait qu’il entrera dans la joie de son Seigneur (Mt 25:21).
Le mot « départ » indique qu’il va quitter la vie terrestre (Php 1:23). Il signifie littéralement : lever l’ancre et indique le relâchement d’un lien. Paul dit par là qu’il ne voit pas l’exécution qui l’attend, mais la délivrance ! Le fait qu’elle soit arrivée est synonyme de joie pour lui.
Relis 2 Timothée 4:1-6.
A méditer : Fais-tu le travail d’un évangéliste ?
7 - 15 Circonstances personnelles
7 j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi : 8 désormais, m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition. 9 Empresse-toi de venir bientôt auprès de moi, 10 car Démas m’a abandonné, ayant aimé le présent siècle ; et il est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie ; 11 Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le service. 12 Or j’ai envoyé Tychique à Éphèse. 13 Quand tu viendras, apporte le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, spécialement les parchemins. 14 Alexandre, l’ouvrier en cuivre, a montré envers moi beaucoup de méchanceté ; le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. 15 Garde-toi aussi de lui, car il s’est violemment opposé à nos paroles.
V7. Paul fait le bilan de son service. Il ne regrette rien. Ce qu’il a fait dans le passé a encore toute sa valeur. Il ne parle pas comme un combattant fatigué qui se réjouit d’être arrivé au bout. Ce sont les acclamations d’un vainqueur. Lorsqu’il dit qu’il a « combattu le bon combat », il ne met pas l’accent sur les efforts et les souffrances qu’il a entraînés. Pour lui, l’accent est mis sur le privilège d’avoir participé à un combat aussi exalté. Le combat est ici celui d’un lutteur.
« La course » est aussi un terme sportif. Il s’agit ici d’une compétition. La course a été courue. Il a franchi la ligne d’arrivée plein d’assurance. Dans Actes 20, il parle aussi d’une « course » (Act 20:24 ; cf. Php 3:13-14). Là, il regarde vers l’avant, tandis qu’ici, il regarde vers l’arrière et constate qu’il a atteint le but qu’il s’était fixé. À l’arrivée, il constate qu’en chemin, il a « gardé la foi », c’est-à-dire toute la vérité de la foi, face aux innombrables attaques dont elle fait l’objet. Il n’a rien perdu de tout ce que le Seigneur lui a confié.
V8. Ce qui lui reste à faire maintenant, c’est de recevoir une couronne. Il ressemble ici à l’athlète qui a gagné et qui regarde le podium d’honneur où il pourra aller recevoir le prix. Il la recevra des mains du Seigneur, ce juge parfaitement juste, qui connaît parfaitement tous ses motifs et ses efforts et sait les apprécier et les récompenser à leur juste valeur.
La récompense consiste en une reconnaissance publique par le Seigneur Jésus que Paul a vécu comme un juste au milieu de tant d’injustices. Dans sa vie, il a souffert comme un injuste à l’imitation de son Maître.
« Ce jour-là » est celui où le Seigneur Jésus s’assiéra sur le tribunal et manifestera toutes les choses (1Cor 4:4 ; 2Cor 5:10). Cette perspective impressionnante n’a pas seulement incité Paul à persévérer, il l’a attendue avec impatience.
Il ajoute que ce n’est pas seulement vrai pour lui, mais aussi pour toi, du moins si tu aimes aussi l’apparition du Seigneur Jésus et que tu l’attends avec impatience. N’aimes-tu pas aussi que Paul, malgré les circonstances désastreuses dans lesquelles il se trouve et la perspective du martyre, pense aussi aux autres ?
Quand Christ apparaît, Il devient public pour le monde (cf. verset 1). Bien sûr, c’est formidable de savoir qu’Il vient d’abord pour enlever l’église. Mais le monde s’enfonce de plus en plus dans la méchanceté. Quand Il apparaîtra, Il mettra fin à cela en jugeant toute impiété. Ensuite, Il exécutera son plan sur la terre, qui est le lieu de son gouvernement. Quelle joie ce sera pour Lui de régner sur la terre, où Il a été rejeté et assassiné et où Il est encore rejeté. Il prendra alors possession de la terre pour Dieu, afin que Dieu y soit honoré. Ne l’attends-tu pas avec un grand désir ?
V9. Le désir ardent de voir apparaître le Seigneur Jésus ne rend pas Paul insensible à l’aide des gens. Il souhaite ardemment la venue de Timothée et lui demande de venir le plus tôt possible et de faire tous les efforts nécessaires pour venir. Il a besoin de quelqu’un avec qui il peut partager les sentiments de son cœur et dont il sait qu’il le comprendra.
V10. Démas est le premier des dix-sept noms que Paul mentionne dans ses paroles de conclusion. Bien que ses jours soient comptés, il pense aux autres. C’est avec la douleur au cœur qu’il mentionne Démas. Dans deux lettres antérieures, écrites lors de son premier captivité, il mentionne aussi Démas (Col 4:14 ; Phm 1:24). Démas y apparaît comme quelqu’un qui est avec Paul et qui l’aide. Pourtant, son cœur n’était apparemment pas sans partage en direction du Seigneur.
Il n’est pas dit que Démas n’était plus chrétien et qu’il rejetait ouvertement le Seigneur. Mais il n’avait pas à cœur de porter la croix avec l’apôtre. Il aimait le monde et a pris congé de Paul. Si tu n’es pas prêt à payer le prix des difficultés et de la souffrance, tu délaisseras l’œuvre du Seigneur au profit de l’époque actuelle.
Cela ne signifie pas directement que Démas s’est livré à la débauche, mais qu’il voyait son avenir dans le monde. Il a peut-être choisi une profession honorable, à laquelle il avait consacré son temps. Il est allé à Thessalonique. Il y avait là une église saine. Mais ce n’est pas là qu’il s’est intéressé. C’est là qu’il a cherché le monde et non les frères et sœurs. Son amour pour « le présent siècle » contraste fortement avec l’amour pour l’apparition du Seigneur Jésus au verset 8.
Ce qui est dit de Démas comprend l’avertissement de ne pas se laisser conduire par l’amour du présent mais par l’amour du futur. Si tu es parfaitement heureux dans le temps présent, tu ne te réjouiras pas du temps futur du règne de Christ.
Pour les jeunes croyants en particulier, le monde exerce une forte attraction. Jean les avertit particulièrement de ne pas aimer le monde, ni ce qui est dans le monde (1Jn 2:15). Le monde, ce n’est pas seulement toutes sortes de licences, de convoitises et de passions. Il s’agit du monde tel qu’il est devenu à cause de la chute, où ce sont les hommes qui décident et qui vivent sans tenir compte de Dieu. Il s’agit aussi de personnes qui travaillent dur et qui font des carrières ou des découvertes qui améliorent la qualité de vie. Ils jouissent d’un grand prestige. Cependant, si Dieu n’y a pas sa place, c’est le monde.
Paul en mentionne deux autres : Crescens et Tite. Eux aussi l’ont quitté. Il n’est pas dit d’eux qu’ils l’ont abandonné. Très probablement, ils sont partis dans une autre région pour y servir le Seigneur. De Crescens, nous ne savons rien de plus que ce qui est dit ici. De Tite, nous en savons plus parce que Paul lui a écrit une lettre qui se trouve dans la Bible immédiatement après cette seconde lettre à Timothée.
V11. Bien que ces deux-là ne l’aient pas abandonné comme Démas, Paul s’est senti seul. Non seulement la majorité des chrétiens l’ont abandonné (2Tim 1:15), mais ses compagnons de travail sont aussi partis. Pourtant, il y a encore quelqu’un avec lui, et c’est Luc. Luc, par sa présence, a atténué pour lui le départ des autres, quelle qu’en soit la raison.
Paul apprécie aussi que Timothée emmène Marc avec lui. Timothée a probablement pu récupérer Marc quelque part en cours de route. Ce que Paul dit de Marc indique qu’il a vu en Marc une restauration de sa relation avec le Seigneur. En effet, Marcus a lui aussi quitté Paul une fois, alors qu’il était d’abord parti avec Paul (Act 12:25 ; 13:13). Suivre le Seigneur avec Paul lui a coûté trop cher. À cause de son attitude, il est même devenu la cause de la séparation entre Paul et Barnabé (Act 15:36-39).
Mais il est arrivé un moment où Marc a pris conscience de son mauvais choix. Il a de nouveau choisi le Seigneur. En conséquence, la relation perturbée a été rétablie et il est redevenu utile pour le service. La façon dont Paul écrit à son sujet suggère que Marc veut se rendre utile avec encore plus de zèle et de dévouement. N’est-ce pas une démonstration admirable de la grâce du Seigneur que ce serviteur défaillant soit autorisé à décrire le service du serviteur parfait dans l’évangile selon Marc ? Le Seigneur donne toujours à un serviteur défaillant la chance d’un nouveau début.
V12. Les trois frères du verset 10 ont quitté l’apôtre sur la base de leur propre décision. Avec Tychique, c’est différent. Il a été envoyé à Éphèse par l’apôtre. Ce Tychique est un bon frère que Paul appelle « le bien-aimé frère, fidèle serviteur et compagnon de service » (Col 4:7). Il a remis certaines des lettres que Paul a écrites lors de sa première captivité : la lettre aux Éphésiens et la lettre aux Colossiens (Éph 6:21 ; Col 4:7-8).
V13. Sa demande d’apporter son manteau et ses livres montre une fois de plus que Paul est une personne ordinaire. Il se préoccupe aussi bien de son corps que de son esprit. C’est une lettre vraiment humaine de la part de quelqu’un qui est aussi humain que nous avec ses besoins et ses désirs. Dans le lieu où il est en captivité, il peut faire froid et il peut mettre son manteau à profit. À l’approche de l’hiver (verset 21a), son désir d’avoir son manteau est encore plus fort.
Paul apprécie aussi les livres et les parchemins. Il ne doit pas nécessairement s’agir des Écritures inspirées. Il aura demandé des rouleaux et des parchemins (faits de peaux d’animaux) contenant des données précieuses pour lui. Avec ceux-ci, il veut se rafraîchir l’esprit. Il ne se sera pas agi de romans, comme ceux d’aujourd’hui qui sont souvent remplis de fantasmes non bibliques de l’auteur à partir d’un vague souvenir de la Bible.
V14. Paul n’est pas non plus indifférent au mal que les autres lui ont fait. Par exemple, il y a Alexandre, l’ouvrier en cuivre. Le froid physique, tu peux le combattre avec un manteau, mais de cet homme vient un froid spirituel qu’on ne peut pas combattre. Le mal que cet homme a causé à Paul n’est pas mentionné. En tout cas, il s’agit de « beaucoup de méchanceté ». Pourtant, Paul ne crie pas vengeance, mais laisse le jugement au Seigneur.
V15. Alors que Paul remet l’affaire entre les mains du Seigneur en ce qui concerne sa propre personne, il met Timothée en garde contre cet homme. Timothée a encore du chemin à faire, il est encore au milieu du combat. Nous avons parfois besoin de nous mettre en garde les uns les autres contre les personnes qui s’opposent « à nos paroles » au sujet de la Parole. C’est un homme dangereux, qui pense que ses propres paroles sont plus importantes que celles de l’Écriture. C’est en même temps une épreuve pour nous-mêmes, comment nous nous tenons et comment nous réagissons. De telles personnes nous donnent des leçons de patience.
Relis 2 Timothée 4:7-15.
A méditer : Aimes-tu l’apparence du Seigneur ?
16 - 22 L’assistance du Seigneur ; salutations
16 Dans ma première défense, personne n’a été à mes côtés ; tous m’ont abandonné ; que cela ne leur soit pas imputé. 17 Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication soit pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion. 18 Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me conservera pour son royaume céleste. À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen. 19 Salue Prisca et Aquilas, ainsi que la maison d’Onésiphore. 20 Éraste est demeuré à Corinthe, et j’ai laissé Trophime malade à Milet. 21 Empresse-toi de venir avant l’hiver. Eubulus, Pudens, Linus et Claudia, ainsi que tous les frères, te saluent. 22 Que le Seigneur Jésus Christ soit avec ton esprit. Que la grâce soit avec vous !
V16. Cette seconde et aussi dernière captivité de Paul a été particulièrement dure. Lors de sa première captivité, il avait une certaine liberté pour recevoir des gens et pouvait prêcher et enseigner sans empêchement (Act 28:23,30-31). Maintenant, il est seul, emprisonné dans un endroit qui a nécessité des efforts pour être trouvé (2Tim 1:16-17).
Lorsqu’il a été interrogé la première fois, il n’y avait personne avec lui, personne qui se soit levé pour lui et qui ait parlé en sa faveur. Il pouvait se défendre, mais il avait tout de même besoin d’aide. Mais tout le monde avait peur d’être identifié à lui. Cela pouvait être très préjudiciable, car les autres sauraient alors que tu es aussi un tel chrétien. Paul se sent abandonné par eux, comme il l’a été par Démas.
Pourtant, aucun reproche ne franchit ses lèvres. Il n’est pas plein de ressentiment et ne demande pas à Timothée ce qu’il a demandé au vu d’Alexandre, l’ouvrier en cuivre (verset 15). Il ne les voit pas comme des opposants, bien qu’il ne puisse pas non plus les reconnaître comme des alliés. Ils ont considérablement aggravé sa captivité en l’abandonnant. Mais il suit l’exemple du Seigneur Jésus, qui a prié : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23:34a). Il est semblable à Étienne qui a lui aussi suivi l’exemple du Seigneur Jésus (Act 7:60). Tu as ici des exemples de la façon de répondre aux personnes qui ne t’aiment plus parce que tu te manifestes pour le Seigneur Jésus.
V17. Même si tu te sens parfois seul, tout comme Paul ici, tu n’es pas seul, tout comme Paul ici n’est pas seul. Le Seigneur veut se tenir à tes côtés et te fortifier. C’est ce que Paul expérimente. Même si tous ceux qui l’entouraient l’ont abandonné, le Seigneur demeurait avec lui (cf. Act 18:9 ; 23:11). La présence personnelle du Seigneur est l’expérience particulière dans les situations où tout ce qui t’entoure s’est écroulé parce que tu veux Lui demeurer fidèle. Il « m’a fortifié » signifie littéralement Il ‘a déversé de la force en moi’ ou Il ‘m’a donné une infusion de force’ (Php 4:13). Tu sens tes forces renouvelées lorsque sa présence est une réalité vivante pour toi, lorsque tu t’attends à cela de sa part (Ésa 40:31).
Le Seigneur fait cela pour que son œuvre s’accomplisse pleinement par son serviteur. En ce qui concerne Paul, cela fait référence à son témoignage dans le tribunal, jusqu’au palais de l’empereur. Il a fait appel à l’empereur et c’est là qu’il ira. Le fait qu’il rende son témoignage sur le Seigneur Jésus-Christ dans le palais symbolise un témoignage devant tout le monde occidental, dont le palais de l’empereur est le centre.
Ce n’est qu’une fois sa tâche accomplie que le Seigneur permet à son serviteur d’être tué par l’ennemi (cf. Lc 22:53 ; Jn 7:30 ; 8:20). Lors de sa conversion, le Seigneur a annoncé la tâche de Paul (Act 9:15). Il a donc permis que Paul soit emprisonné. Maintenant, il portera le nom du Seigneur Jésus devant les nations et les rois. Tout ce que l’ennemi a considéré comme mauvais deviendra un témoignage, afin que les grands de la terre, ceux qui sont autrement inaccessibles, puissent entendre la parole de vérité.
C’est aussi pourquoi, pour l’instant, il est encore « délivré de la gueule du lion ». Cela fait penser à Daniel dans la fosse aux lions (Dan 6:23). Satan qui se déchaîne comme un lion rugissant contre Paul pour le dévorer (1Pie 5:8) n’a pas encore l’occasion de le faire. Il est encore tenu en échec par le Seigneur, ce qui délivre Paul d’une mort prématurée.
V18. Paul est bien conscient de l’énorme menace que représente le lion et de sa rage de le mettre en pièces. Mais il regarde par-dessus le lion vers le Seigneur. Il est sûr que, tout comme le Seigneur l’a délivré de la gueule du lion, il le « délivrera de toute œuvre mauvaise ».
Satan n’apparaît pas seulement sous la forme d’un lion rugissant. Il peut aussi apparaître comme un ange de lumière (2Cor 11:14). Par « toute œuvre mauvaise », tu dois donc penser à tout ce que Satan veut chuchoter à Paul pour l’amener à renier ce qu’il a jusqu’à présent tenu sans crainte. Pour cela, Satan peut disposer de ces conseils bien intentionnés donnés par des personnes qui se considèrent comme de bons chrétiens. Bien sûr, ces personnes sont de bon sens et ne poussent pas les choses à la limite comme le fait Paul à leur humble avis. Paul a plus peur de ces chuchotements que de la mort.
Il sait qu’il ne pourra pas y résister par ses propres forces, mais que le Seigneur l’en délivrera et le conservera. ‘Délivrer’ signifie ici l’arracher au danger, et ‘conserver’ signifie l’amener en lieu sûr. D’une part, le Seigneur l’éloigne d’une zone de danger, et d’autre part, le Seigneur l’amène dans une zone où il est parfaitement en sécurité. Cette dernière zone est « son royaume céleste ».
Sa foi forte et simple compte sur le Seigneur jusqu’à la fin. Même s’il préfère passer plutôt que d’être changé, il continue toujours à attendre l’apparition du Seigneur. Paul attend le royaume céleste du Seigneur Jésus. Ce n’est pas la même chose que ce que l’évangéliste Matthieu appelle si souvent « le royaume des cieux » dans son Évangile. Le royaume des cieux fait référence au gouvernement du Seigneur Jésus sur les cieux et la terre selon des normes célestes. Ce royaume se compose d’une partie céleste et d’une partie terrestre. Le « royaume céleste » est la partie céleste.
Paul se réjouit de venir avec le Seigneur Jésus lorsqu’Il apparaîtra au monde. Il sera alors l’un des saints en qui le Seigneur Jésus est glorifié et l’un des croyants en qui le Seigneur Jésus est admiré (2Th 1:10). Il sera comme l’un de ces justes qui « resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Mt 13:43). ‘Le royaume de leur Père’ est un autre nom pour ce ‘royaume céleste’. ‘Resplendir comme le soleil’ signifie resplendir comme le Seigneur Jésus, car Il est le soleil (Mal 3:20a). C’est de Lui qu’il s’agit. En pensant à Lui, depuis une cellule froide et malodorante de Rome, une louange s’élève à l’honneur de celui qui est digne de « la gloire, aux siècles des siècles ». Avec un « Amen » du plus profond de son cœur, Paul confirme sa confiance dans le Seigneur et sa louange.
V19. Paul souhaite encore que Timothée transmette ses salutations à Prisca et Aquilas, ses amis proches qu’il avait rencontrés à Corinthe (Act 18:2). Ce couple fidèle se trouve maintenant à Éphèse. Paul les mentionne avec des sentiments de gratitude particulière, non seulement parce qu’ils sont fidèles au service du Seigneur (Act 18:26 ; 1Cor 16:19), mais aussi parce qu’ils se sont engagés pour lui au péril de leur vie (Rom 16:3-4). Timothée doit aussi saluer la maison d’Onésiphore (2Tim 1:16).
V20. Paul mentionne ensuite deux autres noms de frères pour informer Timothée de leur situation. Nous pouvons supposer que Timothée était curieux d’entendre quelque chose à leur sujet. Avec Éraste, il avait rendu service en Macédoine à la demande de Paul (Act 19:22). Par conséquent, Timothée a appris à mieux connaître Éraste et un lien se sera développé. En tant qu’administrateur de la ville, Éraste occupait aussi une position élevée à Corinthe (Rom 16:23). Il est possible que les responsabilités de son poste ne lui aient pas permis d’accompagner Paul.
Trophime était originaire d’Éphèse (Act 21:29). Il a accompagné Paul depuis Éphèse (Act 20:4), mais il est rapidement tombé malade. À Milet, Paul l’a laissé lui parce que sa maladie l’empêchait d’aller plus loin avec lui. Tu vois que Paul n’a pas guéri Trophime pendant un certain temps, alors qu’il aurait pu le faire. Il avait le don de guérison. Paul et Trophime ont pris cette maladie de la main de Dieu. Ce n’était pas une maladie à punir ou quoi que ce soit de ce genre. Cela ne montre pas non plus un manque de foi de la part de Trophime pour guérir.
Lorsqu’un croyant tombe malade, il peut y voir la main du Seigneur et non celle du diable. Aussi, Job a pris ses désastres et sa maladie non pas de la main de Satan, mais de la main de Dieu (Job 2:10).
Il se peut qu’un croyant tombe malade par sa propre faute, par négligence, peut-être même à cause d’un péché (Jac 5:14-16). Dans ce cas, la confession est de mise et Dieu peut accorder la restauration. Les croyants peuvent aussi tomber malades à cause de leur engagement dans l’œuvre du Seigneur, comme Épaphrodite (Php 2:25-30).
Le Seigneur Jésus s’identifie à ses frères malades, tout comme il s’identifie à eux lorsqu’ils ont faim ou soif ou lorsqu’ils sont en prison (Mt 25:35-40). Tu vois ici clairement que la maladie ne doit pas être automatiquement liée au péché. Le Seigneur ne s’identifiera jamais au péché. Il l’a fait une fois pour toutes sur la croix pendant les trois heures de ténèbres. Après cela, Il n’a plus jamais rien à voir avec le péché, pas plus qu’il n’avait rien à voir avec lui auparavant. Aussi, ne laisse jamais les chrétiens charismatiques extrêmes te dire que la maladie doit être éliminée en tant que péché.
V21. Paul aimerait voir Timothée une dernière fois avant que le Seigneur ne l’appelle à Lui et que son service terrestre ne soit terminé. Qu’il lui demande de s’empresser de venir avant l’hiver a aussi une raison pratique, à savoir à cause de son manteau (verset 13).
Ensuite, il envoie à Timothée les salutations de trois hommes et d’une femme qui lui ont rendu visite et qui connaissent aussi Timothée. Sans faire part de sentiments de déception face à l’attitude des frères de Rome, il envoie à Timothée des salutations de leur part aussi.
V22. Il conclut sa lettre par un souhait personnel pour Timothée et un souhait commun pour tous les croyants avec lesquels Timothée se trouve. C’est merveilleux que la lettre se termine ainsi. Il souhaite à Timothée que le Seigneur soit avec son esprit. Je souhaite la même chose pour moi et pour toi.
Cela signifie que dans ta vie et ton service pour Dieu, il te sera permis d’expérimenter constamment la présence de Christ, le Seigneur. Ne laisse pas ton esprit être absorbé par le monde et sa pensée, même si tu vois comment le déclin augmente dans la chrétienté et que tu veux faire quelque chose pour y remédier.
Lorsque nous voyons cela, il ne nous reste plus qu’à nous souhaiter mutuellement la réalisation de la grâce. Comme c’est grand ! La grâce surmonte toutes les difficultés.
Relis 2 Timothée 4:16-22.
A méditer : Que peux-tu apprendre de l’attitude de Paul ?