1 - 2 Bénédiction
1 Pierre, apôtre de Jésus Christ, à ceux qui vivent en étrangers dans la Dispersion – du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie –, élus 2 selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ : Que la grâce et la paix vous soient multipliées !
V1. « Pierre » se présente comme l’expéditeur de la lettre à ses lecteurs. Il se désigne lui-même par le nom que lui a donné le Seigneur (Jn 1:42). Il précise ensuite qu’il écrit en tant qu’« apôtre de Jésus Christ ». Cela confère à sa lettre toute son autorité. Cela ne signifie pas qu’il s’adresse à eux d’en haut, mais que ses lecteurs peuvent compter sur le fait que cet écrit a une grande importance. Un apôtre est un envoyé qui parle ou écrit au nom d’un autre. Par conséquent, cette lettre n’est pas une note de politesse, mais une lettre qu’il écrit au nom de Jésus Christ. Dans cette lettre, il communique l’amour du Seigneur Jésus pour les siens.
Les destinataires sont adressés en tant qu’« étrangers dans la Dispersion ». Les lecteurs, des Juifs croyants, sont étrangers dans les régions où ils ont été dispersés par la persécution qui avait éclaté à cause d’Étienne (Act 8:1,4 ; 11:19). Les « étrangers » se trouvent dans des circonstances difficiles, loin de leur patrie. Le fait qu’ils soient ‘dispersés’ signifie qu’ils sont sous le jugement de Dieu. S’ils étaient restés fidèles à ce que Dieu leur avait dit, ils auraient pu jouir des bénédictions de Dieu dans son pays. Ce n’est pas le cas maintenant. Au lieu de cela, ils se trouvent en dehors du pays promis, dans des pays étrangers.
On pourrait dire que ces croyants sont étrangers dans un double sens. Ils le sont pour les païens, au milieu desquels ils se trouvent, tandis que, par leur foi dans le Messie, ils le sont aussi pour leurs compatriotes incrédules.
Pierre mentionne les régions dans lesquelles les Juifs croyants sont dispersés. Il s’agit de cinq provinces de l’Empire romain situées en Asie Mineure, l’actuelle Turquie. C’est la région où Paul a beaucoup travaillé, comme tu peux le lire dans les Actes. Bien que rien ne puisse être dit à ce sujet avec certitude, il est tout à fait possible que beaucoup d’entre eux soient venus à la foi grâce à son ministère.
Lié à leur dispersion, c’est qu’ils ont dû endurer des souffrances. Pierre écrit aussi sa lettre pour les encourager dans cette souffrance. Nulle part il ne les appelle à résister ou à se rebeller contre cette souffrance.
Aujourd’hui aussi, les enfants de Dieu sont dispersés partout et subissent des souffrances. Si tu suis constamment le Seigneur Jésus, tu ne comptes pas dans le monde. Tu ne trouveras nulle part un appel à t’unir avec d’autres chrétiens pour renverser les gouvernements ou même exercer une influence politique. Le Seigneur Jésus ne l’a pas fait non plus.
V2. Dans leur relation avec le monde, les croyants peuvent être des étrangers dispersés ici et là, mais dans leur relation avec Dieu, c’est très différent. Regarde simplement tout ce que Pierre dit au sujet de leur relation avec Dieu. Ce sont des bénédictions énormes pour les croyants. Le monde n’y a aucune part, le monde n’en a même pas connaissance. Même les Juifs incrédules n’y ont aucune part. Il parle des « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père » et de la « sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ ».
Tu vois ici le Dieu trinitaire : Dieu le Père, le Saint Esprit et Jésus Christ. Le Dieu trinitaire est la source de toutes ces bénédictions impressionnantes et Il œuvre pour que leurs objets y participent aussi.
Examinons brièvement ces bénédictions une à une. Tout d’abord, le fait d’être élu. Pour les étrangers de la dispersion, le fait d’être élu semble familier. Ils savent qu’en ce qui concerne leur origine nationale, ils appartiennent au peuple élu de Dieu. Seulement, cette élection concerne une élection pour être le peuple de Dieu sur la terre (Deu 7:6). Parce que le peuple a rejeté le Seigneur Jésus, Israël a perdu cette place. Si Israël se repent à l’avenir, il sera à nouveau le peuple de Dieu.
À l’époque où nous vivons, il existe une autre élection pour les croyants, une élection plus élevée, une élection céleste. L’élection d’un croyant est pour le ciel et non pour la terre. L’élection dont parle Pierre est d’une nature complètement différente de l’élection du peuple terrestre de Dieu.
Cette élection a été faite « selon la préconnaissance de Dieu le Père ». Le Père, selon sa parfaite préconnaissance de toutes choses, a élu certaines personnes pour qu’elles soient sa propriété (Éph 1:4). La préconnaissance de Dieu est plus qu’une simple connaissance de toutes les choses à l’avance. Il n’arrivera jamais rien qu’Il n’ait su à l’avance. Cependant, sa préconnaissance n’est pas passive, mais Le conduit à agir d’une manière particulière, comme ici son élection.
C’est un immense encouragement pour toi, qui sais peut-être que tu as été élu, car cela te donne la garantie absolue que ton élection est fixée pour toujours. Pour Pierre, c’est aussi une certitude par rapport aux lecteurs de sa lettre (cf. 2Th 2:13). Dieu dit : ‘Tu m’appartiens.’ Qui peut défaire cela ? Qui est plus grand et plus puissant que Dieu ? L’élection ne dépend donc pas de tes efforts, mais de l’intention de Dieu le Père, qui réalise ce qu’il veut (Rom 8:28-30). Pierre parlera des responsabilités qui y sont aussi attachées plus loin dans ce chapitre.
Ce que tu vois dans l’élection se retrouve aussi dans l’aspect suivant, que Pierre appelle la « sainteté de l’Esprit ». « Sainteté » signifie ‘mettre à part’ d’autres choses dans un but particulier. Le peuple terrestre de Dieu, Israël, avait été mis à part des nations qui l’entouraient par toutes sortes d’instructions extérieures. Ce faisant, la loi a joué le rôle de « mur qui les séparait » (Éph 2:14). Pierre parle d’une « sainteté de l’Esprit ». Le peuple céleste auquel ces croyants, et nous, appartenons maintenant a été mis à part des incrédules devant Dieu par l’action du Saint Esprit. Le Saint Esprit a opéré la nouvelle vie en eux, les mettant à part du monde et d’Israël et les liant à leur Messie qui est dans le ciel.
Il en va de même pour l’aspect suivant, celui de « l’obéissance ». En tant que Juifs, ils devaient obéissance à la loi, avec la promesse de la vie. Pour eux, en tant que croyants, une autre obéissance a pris sa place, et c’est « l’obéissance [...] de Jésus Christ ». Personne ne pouvait remplir l’ancienne norme d’obéissance, la loi. Ils peuvent remplir la nouvelle norme et ils peuvent le faire grâce à la nouvelle vie qu’ils possèdent.
Cette nouvelle vie, c’est le Seigneur Jésus. Par conséquent, ils sont capables d’obéir comme le Seigneur Jésus l’a fait. Après tout, tu as lu au sujet de l’obéissance de Jésus Christ. Il ne s’agit pas de l’obéissance à la loi. La norme d’obéissance pour le croyant n’est pas la loi, mais Christ. Regarde-le, comment Il a toujours obéi à son Père dans l’amour, et tu apprendras à être obéissant de la même manière. Cette obéissance va bien au-delà de l’obéissance à la loi.
En tant que dernier aspect – un aspect qui, comme l’obéissance, est lié à Jésus Christ – Pierre indique « l’aspersion du sang de Jésus Christ ». Ici, tu trouves le sang de Christ comme fondement de l’obéissance. Le sang donne l’assurance parfaite que tout est en ordre devant Dieu.
Cet aspect aussi est un grand contraste avec ce que Dieu donnait auparavant à son peuple. L’Ancien Testament mentionne le sang comme fondement de l’expiation, mais il est associé à des animaux. Cependant, ce sang ne peut pas ôter les péchés ni donner à quiconque une conscience parfaite devant Dieu. Seul le sang de Christ peut le faire (Héb 10:4-14). Le sang de Christ te place dans une parfaite pureté devant Dieu. Par le sang de Christ, tu as la paix avec Dieu (Éph 2:13 ; Col 1:20 ; Rom 5:1). Tu peux savoir que c’est ta position.
Pierre ajoute un souhait. Il souhaite que pour les croyants « la grâce et la paix soient [...] multipliées ». Il entend par là que tu attendes de plus en plus de la grâce de Dieu et que tu comptes de moins en moins sur tes propres forces. La grâce de Dieu est là pour t’aider dans tout ce que tu as à faire. Lorsque cette prise de conscience est là et se multiplie, tu expérimenteras aussi la paix que Pierre souhaite ensuite aux croyants.
Dieu veut que tu grandisses, que tu te réjouisses en Lui plus aujourd’hui qu’hier, malgré ou peut-être à cause des épreuves que tu expérimentes. C’est précisément lorsque ta foi est mise à l’épreuve que tu peux grandir dans la connaissance de la grâce que Dieu donne et de la paix que Dieu lui-même possède.
Relis 1 Pierre 1:1-2.
A méditer : En quelles bénédictions peux-tu te réjouir d’après ces versets ?
3 - 5 Une espérance vivante
3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, 4 pour un héritage incorruptible, sans souillure, inaltérable, conservé dans les cieux pour vous, 5 qui êtes gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps.
V3. Après ses paroles d’introduction, dans lesquelles il met en avant la grandeur et l’œuvre du Dieu trinitaire, Pierre prononce une louange. Il est rempli de ce que le Dieu et Père du Seigneur Jésus a fait. Il ne peut s’empêcher de Le louer. C’est toujours ce qui se produit lorsque tu es impressionné par qui Dieu est.
Parce qu’il est rempli de Dieu, il voit encore plus de Dieu, qui Il est et ce qu’Il a fait. Il parle avec admiration de la « grande miséricorde » de Dieu, grâce à laquelle Il est parvenu à des actes qui ne peuvent que nous étonner. La « miséricorde », c’est la compassion envers des personnes dont le besoin est si grand que la ruine est imminente, alors qu’elles-mêmes n’ont aucun moyen de sortir de ce besoin. Il s’agit de personnes totalement impuissantes qui ne peuvent en aucun cas bénéficier des bénédictions de Dieu. C’est l’occasion pour Dieu de montrer sa « grande miséricorde ».
Pierre parle de grande miséricorde à propos de la régénération d’un pécheur et des bénédictions qui y sont associées. Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ t’a « régénéré ». C’est vraiment une grande miséricorde ! Tu as ressenti ta misère et ta perte, ainsi que ton incapacité totale à y remédier par toi-même. Tu étais complètement en dehors des bénédictions de Dieu. Mais Dieu a été ému de miséricorde à ton égard et t’a donné une nouvelle vie.
Que tu aies régénéré signifie que l’origine de ta nouvelle vie vient « d’en haut » (Jn 3:3 ; note). Tu es né de Dieu. Tu n’y as rien fait toi-même, tout comme tu n’as rien fait toi-même pour ta naissance naturelle.
Ta naissance naturelle t’a donné la vie, mais aucun espoir d’un avenir heureux. Au contraire, tu es né dans l’iniquité et tu as conçu dans le péché (Psa 51:7). Les conséquences de cette situation se sont aussi manifestées dans ta vie. Par conséquent, la mort et l’enfer étaient ta destination finale. Par la régénération que Dieu, par « sa grande miséricorde », a opérée en toi, un changement radical s’est opéré dans cette destination finale. En effet, Dieu t’a régénéré « pour une espérance vivante ».
L’espoir que Pierre présente ici est très différent de la perspective de la mort et de l’enfer. Cette espérance va également bien au-delà de la perspective d’un royaume sur la terre sous le règne du Messie, que le peuple terrestre de Dieu a toujours attendu et attend encore. En effet, l’espérance vivante est liée à un Jésus Christ ressuscité des morts. L’espérance vivante que Pierre présente ici n’est pas une espérance terrestre mais une espérance céleste et ne concerne donc pas l’héritage du pays de Canaan. « Par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts », le regard est tourné vers une portion dans un autre monde.
Non seulement Christ a donné son sang et est mort, mais Il est aussi ressuscité. Tu vois un Seigneur vivant. Par conséquent, tu as une espérance vivante et tu vois au-delà de la mort tout ce qui est lié à Lui là. Sans sa résurrection, il n’y aurait pas d’espérance (1Cor 15:19-20). Une espérance vivante est une espérance qui est vivement devant tes yeux. Elle ne concerne pas quelque chose d’incertain, mais cette espérance est une certitude absolue. Grâce à la nouvelle vie, tu as la certitude de cette espérance.
Tu peux voir cette espérance à la fois objectivement et subjectivement. Je veux dire par là que tu peux voir cette espérance comme quelque chose qui est devant toi, quelque chose que tu attends avec impatience. C’est l’héritage présenté dans les versets suivants. Tu peux aussi voir cette espérance comme quelque chose qui est en toi, quelque chose que tu ressens et dont tu fais l’expérience. C’est l’espoir de cet héritage, le désir ardent de l’obtenir, qui te motive à faire joyeusement ton chemin en tant que pèlerin dans cette vie.
V4. Par la résurrection du Seigneur Jésus, l’espérance de l’héritage est devenue ta part. C’est un héritage qui est parfaitement certain d’être ta portion. Il t’attend et ne peut être détruit par quoi que ce soit ou volé par qui que ce soit. L’héritage est fixé dans les cieux et y est conservé pour toi en Jésus Christ, l’Homme ressuscité et glorifié.
Rien n’est capable de diminuer la valeur de cet héritage :
1. Il est « incorruptible », c’est-à-dire intouchable par la mort, par laquelle il finirait par périr.
2. Il est aussi « sans souillure », c’est-à-dire exempt de toute tache et aussi intouchable par quoi que ce soit provenant du péché.
3. Il est également « inaltérable », qui ne peut se flétrir, ce qui signifie qu’il n’est pas terni par la dent du temps et que sa beauté n’est pas diminuée.
Cet héritage est rattaché à « l’héritier de toutes choses » (Héb 1:2). Il est donc intouchable par la mort, la saleté et le déclin.
L’héritage, c’est le royaume du Seigneur Jésus dans lequel ces Israélites à qui Pierre écrit entreront un jour, comme toi et moi. Cependant, il ne s’agit pas du royaume sur la terre ou de la partie terrestre du royaume, qui sera certainement là aussi, mais de la partie céleste du royaume. Lorsque le Seigneur Jésus régnera publiquement sur le ciel et la terre, tous les croyants qui sont morts ou ont été enlevés avant l’arrivée du royaume de paix pourront régner avec Lui depuis le ciel sur tous ceux qui sont dans le ciel (les anges, 1Cor 6:3) et qui sont sur la terre et sur tout ce qui est sur la terre (1Cor 6:2). C’est la meilleure part imaginable dans le royaume.
V5. L’héritage est conservé pour toi par Dieu dans un lieu où ni le voleur, ni la mite, ni la rouille ne peuvent l’emporter ou le ternir. Mais qu’en est-il des héritiers ? Ils sont sûrement faibles et impuissants à se conserver eux-mêmes, n’est-ce pas ? C’est certainement vrai. C’est pourquoi Pierre a aussi une parole d’encouragement pour les héritiers. Car c’est par la puissance de Dieu qu’ils sont gardés pour l’héritage. Tu peux insister sur le fait que l’héritage est conservé pour toi et que tu es gardé pour l’héritage.
Et par quoi cela se produit-il ? Par rien de moins que « la puissance de Dieu ». Aussi faible que tu sois, Dieu est fort. Tu es gardé pour l’héritage par une garde qui est constamment là et qui ne peut être trompée ou submergée. C’est la certitude absolue qu’en tant qu’héritier, tu prendras possession de l’héritage !
Qu’il soit question d’être gardé signifie que le danger est présent. Tu dois en être conscient. Le fait d’être gardé ne doit pas te rendre insouciant. Tu peux savoir – et cela peut te donner la paix – que tu es gardé par la fidélité et la puissance de Dieu. En même temps, il y a aussi quelque chose que tu dois faire. Pour faire l’expérience de la puissance de conservation de Dieu, il faut que tu aies la « foi ». La foi donne à Dieu la place qui Lui est due et te maintient dans la place de confiance en Lui. Ce faisant, tu t’accroches aux affirmations de sa Parole. La foi est nécessaire jusqu’à la prise de possession de l’héritage.
Le fait que sa sauvegarde se produise par la foi signifie qu’elle ne s’applique qu’aux croyants. Cela signifie aussi que les croyants ont la responsabilité de se confier à Lui pour cette sauvegarde. Après tout, la foi, c’est la confiance. Il ne prend pas les siens par la main pour les emmener par un chemin facile vers le but final. Il travaille par la foi, en veillant à ce que la foi ne défaille pas. Pierre a fait l’expérience de cette sauvegarde. Après avoir renié le Seigneur, il a été rétabli parce que le Seigneur avait prié pour lui afin que sa foi ne défaille pas (Lc 22:32).
Comme mentionné précédemment, la foi est nécessaire alors que nous sommes encore en route vers le but final. Pierre appelle ce but final « un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps ». Le salut dont il est question ici est encore futur. Le salut est ce qui sera notre portion finale lorsque nous serons avec le Seigneur et que nous viendrons sur la terre avec Lui.
Que le salut soit prêt signifie que tout ce qui est nécessaire à sa réalisation a été accompli. Le fait que le salut n’est pas encore arrivé a à voir avec la patience de Dieu, qui ne veut pas qu’aucun périsse (2Pie 3:9).
Par « dernier temps », Pierre veut dire qu’avec l’avènement du salut, la consommation du temps est arrivée. C’est le royaume de paix, où tous les temps trouveront leur accomplissement (Éph 1:10). C’est alors que le salut sera révélé, visible. Après le royaume de paix, il n’y aura pas de nouvelle période de temps, mais l’éternité se lèvera.
Relis 1 Pierre 1:3-5.
A méditer : Pour toi, à quel point « l’espérance vivante » qui t’a été donnée est-elle vivante ?
6 - 12 L’épreuve de la foi
6 En cela vous vous réjouissez, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses épreuves, si cela est nécessaire, 7 afin que la mise à l’épreuve de votre foi – bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu – se trouve [être un sujet] de louange, de gloire et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ, 8 lui que, sans l’avoir vu, vous aimez ; et croyant en lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, 9 recevant ce qui est le but de votre foi, [le] salut de l’âme. 10 De ce salut, les prophètes qui ont prophétisé concernant la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin ; 11 ils recherchaient quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, quand il rendait par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient. 12 Et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils administraient ces choses, qui vous ont maintenant été annoncées par le moyen de ceux qui vous ont évangélisés par l’Esprit Saint envoyé du ciel, choses que des anges désirent regarder de près.
V6. Le temps de bénédiction et de repos qui viendra avec le royaume de paix réjouit le cœur du pèlerin et l’encourage à avancer dans la foi. Le temps ne sera pas long, encore « un peu de temps », et alors tu auras atteint ton but. C’est peu de temps comparé à l’éternité et aussi comparé au temps du royaume de paix qui dure mille ans (cf. 2Cor 4:17).
Pendant ce peu de temps, tu seras confronté à « diverses épreuves ». Pierre ajoute toutefois « si cela est nécessaire ». Si tu es confronté à des épreuves dans ta vie de foi, c’est parce que Dieu juge nécessaire de tester ta foi. Ce n’est que lorsque nous sommes confrontés à des difficultés que nous voyons clairement ce que vaut notre foi, si nous faisons vraiment confiance à Dieu. Lorsque tout va dans notre sens, il n’est pas difficile de croire.
Les épreuves ne sont pas agréables, elles ne sont pas une cause de joie, mais de chagrin. Pourtant, en même temps, il peut y avoir de la joie quand tu es tenté. En effet, cela peut être une cause de joie si tu te souviens que l’épreuve est la preuve que Dieu se préoccupe de toi. Une épreuve à laquelle tu es confronté montre qu’Il s’intéresse à toi. C’est ainsi que Jacques présente cela (Jac 1:3). D’un côté, il y a la tristesse, de l’autre, il y a la joie (cf. 2Cor 6:10).
V7. Il y a « diverses » ou différents types d’épreuves que Dieu envoie ou permet dans la vie du croyant pour tester sa foi. Comme mentionné, Il ne le fait que lorsqu’Il le juge nécessaire. Il a un but en faisant cela et c’est pour que la foi soit manifestée. Le but de l’épreuve n’est pas seulement de rendre la foi manifeste, mais aussi de la rendre plus pure. Pour Dieu, la foi des siens est « bien plus précieuse que [...] l’or ». L’or est le métal le plus précieux de la création, mais il périt. La foi, en revanche, ne périt pas.
Pour rendre l’or aussi pur que possible, on le dépouille de tout ce qui diminue sa valeur. Cela nécessite un processus au cours duquel il est mis dans le feu et fondu. Tout ce qui n’est pas de l’or remonte à la surface et est éliminé. Il en va de même pour la foi, qui est purifiée de tout élément impropre dans le feu ardent des épreuves (1Pie 4:12 ; Psa 66:10 ; Pro 17:3). Les épreuves rendent la foi toujours plus pure (Job 23:10). Le prophète Malachie parle aussi d’un processus de purification que les croyants d’Israël doivent subir au cours de la grande tribulation, et ce en vue de la venue du Messie (Mal 3:1-3).
Le processus de purification est mis en œuvre par le fondeur divin. Il détermine la hauteur de la température du feu de l’épreuve en vue de la pureté de la foi. Ce faisant, Il n’ira pas au-delà de ce que la foi peut supporter (1Cor 10:13).
Le résultat de sa parfaite sagesse deviendra pleinement visible lors de la révélation de Jésus Christ, qui sera alors glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2Th 1:10). Il deviendra alors visible à tous les yeux combien est précieuse cette foi qui a donné à ces croyants sur terre la capacité de tout endurer. Le Christ invisible qui a été rejeté par le monde, mais qui signifiait tout pour eux, deviendra visible en tant que véritable motif de leur vie. Il recevra toutes les louanges, tous les honneurs et toute la gloire pour son amour et sa grâce qui transcendent tout. Cet amour et cette grâce ont donné aux siens la force de continuer à Lui faire confiance dans les circonstances les plus difficiles.
V8. Pierre n’a pas encore fini de présenter les gloires associées au Seigneur Jésus et à la foi en Lui. Ta vie de foi ne consiste pas seulement à attendre et à regarder vers l’avant, mais aussi à quelque chose que tu possèdes déjà, et qui est Lui-même. Tu ne Le vois pas, tu ne L’as même jamais vu, et pourtant tu L’aimes. C’est à cause de ta nouvelle nature qui aime le Bien-aimé. À cause de cela, tu as les yeux du cœur et tu vois par la foi (Éph 1:18 ; Héb 11:10,27 ; Jn 8:56).
L’aimer et se réjouir en Lui a une influence décisive et formatrice sur ton cœur. Cela rend ton cœur ferme et le remplit de joie, peu importe ce à quoi tu es confronté dans ta vie. Tu n’as jamais vu le Seigneur Jésus, ni son sang, ni son œuvre sur la croix. Pourtant, tout cela est parfaitement vrai. Tu y crois. Cela te procure une joie que tu ne peux pas exprimer par des mots. Tout ton cœur et toute ta vie en sont remplis. C’est « une joie [...] glorieuse », ce qui signifie que cette joie n’est pas de la terre et n’a pas sa place ici, mais qu’elle vient du ciel. « Glorieuse » signifie remplie de gloire. C’est une joie qui est pleine de la gloire due au Seigneur Jésus.
V9. La jouissance de cette joie donne aussi le sens du « salut de l’âme ». Le salut des âme est « le but de votre foi », c’est-à-dire ce qui se réalise par la foi. Par la foi, tu as accepté le Seigneur Jésus comme celui qui était prêt à mourir sur la croix pour tes péchés. Cela t’a immédiatement donné le salut de ton âme. Que ton âme soit sauvée signifie qu’intérieurement, tu es complètement libéré des conséquences du péché et que tu es aussi libéré des fruits et de la misère du péché.
Cependant, ton corps n’est pas encore sauvé (Rom 8:23). Tu peux encore tomber malade, par exemple. De même, la création n’est pas encore sauvée, elle subit encore les conséquences du péché (Rom 8:22). Le salut complet est encore à venir, tu l’espères encore et tu l’attends assidûment (Rom 8:24-25).
V10. Les prophètes de l’Ancien Testament ont prophétisé au sujet de ce salut. Ils ont parlé d’une époque de paix et de justice sur la terre sous le règne béni du Seigneur Jésus. Ils comprenaient qu’ils parlaient de choses qu’ils ne possédaient pas eux-mêmes, mais qui signifiaient la « grâce » pour ceux qui y participeraient. Cette grâce est la part des lecteurs de cette lettre. N’est-ce pas une grande grâce que d’être autorisé à croire en celui par qui le salut s’est parfaitement accompli dans ton âme et par qui le salut s’accomplira parfaitement dans la création ?
V11. Les prophètes ont porté le plus grand intérêt aux choses sur lesquelles « l’Esprit de Christ » les faisait écrire. Ils se sont efforcés de comprendre les choses sur lesquelles ils écrivaient. Qu’une époque glorieuse vienne avec la révélation du Messie n’était pas un mystère pour eux. Mais que le Messie doive d’abord souffrir et qu’ensuite vienne le temps de toutes sortes de gloires, ils ne pouvaient pas le comprendre. En effet, n’est-ce pas une grande grâce que d’être autorisé à savoir que le Messie Jésus qui a souffert sur la terre est déjà couronné au ciel d’honneur et de gloire (Héb 2:9) et qu’Il remplira bientôt le monde de sa gloire ?
V12. L’Esprit de Dieu a fait comprendre aux prophètes que ce qu’ils annonçaient n’était pas pour eux-mêmes, mais pour les lecteurs juifs de la lettre et aussi pour nous. Tes yeux ont été ouverts à cela par ceux qui t’ont annoncé l’évangile. Il s’agit des évangélistes du Nouveau Testament, car, dit Pierre, ils ont parlé « par l’Esprit Saint envoyé du ciel ». Après tout, l’arrivée de l’Esprit Saint ne pouvait se faire qu’après que le Seigneur Jésus ait été glorifié par Dieu dans le ciel (Jn 7:39 ; Act 2:33). Ce que l’Esprit Saint a maintenant révélé dans l’évangile concerne un Christ glorifié et le lien des croyants avec Lui.
Tu lis ensuite qu’il existe un second groupe de personnes intéressées : les anges. Il y a donc deux groupes intéressés par ces choses : les prophètes et les anges. Mais les anges eux-mêmes n’ont rien à voir avec les choses auxquelles ils s’intéressent. Les anges désirent regarder de près le secret de la façon dont Dieu a transformé les meurtriers de son Fils en adorateurs de son Fils. Ils se souviennent de la rébellion parmi les anges lorsque Satan et ses partisans se sont rebellés contre Dieu. Ils savent comment ces anges apostats ont amené l’homme à se rebeller lui aussi contre Dieu. Et maintenant, Dieu donne le salut aux humains déchus et rebelles. Cela étonne les anges au-delà de toute mesure et ils aimeraient en comprendre davantage.
En cela, les anges sont un exemple pour de nombreux chrétiens qui, bien que partageant ces choses, ne s’y intéressent pas. Je suppose que cela ne s’applique pas à toi, sinon tu ne serais pas en train de lire ce commentaire.
Relis 1 Pierre 1:6-12.
A méditer : Comment ta foi est-elle rendue pure et comment fais-tu l’expérience de ta joie dans le Seigneur ?
13 - 16 Soyez sobres ; soyez saints
13 C’est pourquoi, ayant ceint les reins de votre intelligence, étant sobres, espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ. 14 Comme des enfants d’obéissance, ne vous conformez pas à vos convoitises d’autrefois quand vous étiez dans l’ignorance ; 15 mais, comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute [votre] conduite, 16 parce qu’il est écrit : “Soyez saints, car moi je suis saint”.
V13. Après avoir exposé ce qui a trait à Christ, à sa souffrance et à sa gloire – les mots « c’est pourquoi » dans ce verset s’y réfèrent – Pierre parle des conséquences pratiques que cela doit avoir. Tu peux savoir quelles sont tes bénédictions, mais tu ne les as bien comprises dans l’esprit de Dieu que si cela a aussi un effet dans ta vie. Pour étoffer cela, Pierre préconise certaines actions. Il le fait dans un langage énergique et impératif.
Tout d’abord, il leur dit d’ayant ceint les reins de leur intelligence. ‘Ceindre’ a à voir avec le fait de se préparer à voyager, à partir. Tu vois cela lorsque le peuple d’Israël devait se préparer à quitter l’Égypte (Exo 12:11). Tu dois donc être prêt à quitter le monde à l’appel du Seigneur et à entrer dans le royaume. C’est l’attitude appropriée du pèlerin et elle t’empêche de t’installer sur la terre comme si ton avenir était ici-bas. D’autres aspects associés au fait de se ceindre sont le service et le combat (Lc 12:35,37 ; Jn 13:4-5 ; Éph 6:14).
Ce qui doit être ceint est « les reins ». Les reins indiquent la force de marcher (Deu 33:11 ; Job 40:7 ; Pro 31:17). Si tu as une affliction au niveau des reins, tu peux oublier une marche rapide. Ici, les reins sont associés à ton intelligence. L’incitation à ceindre les reins de ton intelligence signifie que tu es poussé à te laisser guider dans ta pensée par Christ, de qui tu as reçu l’intelligence, fortifiée avec puissance et spirituellement éclairée (1Jn 5:20). Tu as une intelligence, qui est une compréhension par l’Esprit de Dieu et la parole de Dieu, des choses à venir. Garde cela pour ton attention et ne te laisse pas distraire par toutes sortes de choses qui peuvent sembler intéressantes mais qui ne sont rien d’autre que les opinions des hommes.
C’est là que se connecte l’incitation suivante : « étant sobre ». Tu es sobre lorsque tu vois la réalité telle qu’elle est. Cette réalité, c’est la révélation à venir de Jésus Christ qui vient juger le monde et instaurer son royaume.
Ta sobriété disparaît quand tu concentres ton regard non pas sur l’avenir mais sur l’ici et maintenant. J’ai entendu une histoire assez intense qui illustre bien cette sobriété biblique. Il s’agit de la prédication de l’évangile à des cannibales. Un certain nombre d’évangélistes étaient allés chez des cannibales pour prêcher l’évangile. Deux d’entre eux avaient été tués et mangés par eux. Un troisième avait réussi à se sauver. Malgré tout, un certain Jean voulait s’y rendre pour leur apporter l’évangile. Lorsqu’il en a parlé à un vieux théologien, celui-ci a voulu le persuader, avec des arguments apparemment sobres, de renoncer à son intention.
Jean lui répondit : ‘Vous serez bientôt enterré et mangés par les vers. Que je sois enterré ici et mangé par les vers ou que j’arrive là-bas et que je sois mangé par les cannibales n’est certainement pas une si grande différence.’ C’est ce que l’on appelle une ‘vision sobre’ au sens biblique du terme. Le résultat, c’est qu’à cause de Jean, l’évangile est arrivé là et les hommes sont venus à la foi.
Cette sobriété concentre les esprits sur l’avenir qui est entièrement déterminé par le Seigneur Jésus. Si tu Lui appartiens, tu auras aussi part à son avenir, à sa révélation ou à son apparition. Ensuite, après les incitations à se ceindre et à être sobre, tu es exhorté à espérer « parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ ». Tu dois espérer « parfaitement » dans cela. Tu ne dois rien laisser diminuer cette espérance. Aucun souci ni aucune maladie ne doit te faire moins espérer dans cette grâce.
Bien sûr, un péché particulier ne doit pas du tout en être la cause. S’il y a du péché dans ta vie, tu n’espéreras même pas dans cette grâce. Tu tiendras alors loin de toi l’idée de la révélation du Seigneur Jésus. Pour attendre sa venue avec impatience, tu dois confesser ton péché. S’il y a du péché dans ta vie, tu dois te hâter d’éliminer cet obstacle.
V14. Peut-être n’y a-t-il pas de péché concret dans ta vie, mais il y a une tendance à céder au péché. Tu as l’impression d’être fermement poussé à commettre un péché particulier. Cela peut être lié à tes désirs passés. Compte tenu de cela, l’incitation suivante vient te dire qu’en tant qu’enfant d’obéissance, tu ne dois pas te conformer à ces convoitises d’autrefois. Tu te souviens de ce qui est dit au verset 2 ? Tu es appelé pour l’obéissance de Jésus Christ.
« Des enfants d’obédience » sont des enfants obéissants ; ils vivent selon le principe de l’obéissance. Le fait que tu puisses vivre comme un enfant de l’obéissance est dû au fait que tu es un enfant de Dieu. Tu es né de Dieu et tu as donc reçu la nature divine (2Pie 1:4).
Il semble étrange que Pierre dise à ceux qui connaissent précisément si bien Dieu par leur passé, qu’ils étaient « dans l’ignorance ». Les Juifs considéraient les païens ignorants avec mépris et pensaient qu’eux seuls possédaient la connaissance concernant le vrai Dieu (Rom 2:17-20). En effet, Dieu s’est fait connaître à eux d’une manière particulière. Mais cela les a rendus hautains. Toute leur histoire montre qu’ils ne se sont vantés que de leur position extérieure en suivant leurs désirs charnels.
Avant que les Juifs à qui la lettre est adressée ne parviennent à la foi dans le Seigneur Jésus en tant que Messie, ils vivaient aussi de cette façon. Par leur conversion, ils s’en sont éloignés. Mais le danger de retomber est toujours présent. C’est pourquoi l’avertissement est lancé de ne pas recommencer à vivre de cette façon.
V15. Cet avertissement de ne pas faire quelque chose est suivi d’une incitation à faire quelque chose. L’Écriture est toujours équilibrée. Ainsi, l’Écriture parle de renoncer à quelque chose et de s’en revêtir (Col 3:8,12). Ici, il s’agit de ne pas se conformer à quelque chose d’avant et au contraire d’être saint dans toute conduite. À cet égard, tu peux comparer ta vie à un jardin. Un jardin, c’est plus que l’absence de mauvaises herbes. Le désherbage est nécessaire, mais ce n’est pas une occupation en soi. Ce qui compte, c’est que ce jardin montre une splendeur florale ou produise des fruits.
Il en va de même pour ta vie en tant que croyant. Cette vie n’est pas caractérisée par tout ce qui n’est pas là, mais par tout ce qui est ou est à venir. Il s’agit ici de faire en sorte que tout dans ta vie – ‘tout ta conduite’, toute ta révélation – soit saint, c’est-à-dire totalement consacré à Dieu. L’essentiel est que dans ta vie, Christ, l’Homme parfaitement dévoué à Dieu, devienne visible.
Être saint semble négatif. Ça l’est si tu ne le vois que comme le fait d’être mis à l’écart du mal. Mais être saint est positif. Car l’idée principale est : mis à part pour. Tu peux le constater par la première fois que le mot ‘saint’ ou ‘sanctifié’ est utilisé dans la Bible. C’est à la création, lorsque Dieu sanctifie le septième jour (Gen 2:3). À l’époque, il n’y avait rien de mal dans la création. Tout était bon. Pourtant, Dieu a sanctifié le septième jour. Il l’a mis à part des autres jours pour en faire un jour pour lui-même.
V16. Pour souligner l’importance de la sainteté, Pierre cite un verset de l’Ancien Testament. Dieu y appelle son peuple à être saint parce qu’il est saint (Lév 11:44 ; 19:2 ; 20:26-27). Sa sainteté s’applique-t-elle uniquement à l’Ancien Testament et non au Nouveau Testament ? Si tu réfléchis un instant, tu verras que le Dieu saint de l’Ancien Testament est le même Dieu saint du Nouveau Testament. Cela n’est nulle part plus évident que lorsqu’il n’a pas épargné son propre Fils sur la croix.
Dans l’Ancien Testament, Il ne pouvait rien avoir à faire avec le péché et Il ne le peut pas non plus dans le Nouveau Testament. L’appel à la sainteté retentit parce que Dieu est saint. Il ne peut pas, de la part d’un peuple associé à Lui, qu’il soit de l’Ancien Testament ou du Nouveau Testament, avoir une norme inférieure à lui-même. Le message concernant la sainteté de Dieu qui retentit dans l’Ancien Testament retentit tout aussi clairement ici dans le Nouveau Testament par Pierre. Cet appel devrait te conduire à te consacrer entièrement à Lui.
Relis 1 Pierre 1:13-16.
A méditer : Pourquoi est-il important d’être « sobre » et « saint » ?
17 - 21 Rachetés par le sang précieux
17 Et si vous invoquez comme Père celui qui, sans partialité, juge selon l’œuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour [sur la terre], 18 sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite qui vous avait été enseignée par vos pères – non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, 19 mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, 20 préconnu avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous 21 qui, par lui, croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance soient en Dieu.
V17. Pierre ajoute un autre argument à l’appel à la sainteté. Cet argument est basé sur le grand privilège que tu as maintenant d’appeler Dieu ton Père. Ce privilège est vraiment grand. Par l’Esprit qui habite en toi, tu peux dire « Abba, Père ! » (Rom 8:15 ; Gal 4:6). Tu peux L’invoquer, L’honorer, Le glorifier et L’adorer.
Cependant, ce privilège s’accompagne de responsabilités. Dieu est un Père qui t’aime et qui, à cause de son amour pour toi, te discipline aussi quand Il te voit aller ou menacer d’aller dans une mauvaise direction. Dieu n’est pas un père terrestre, qui souvent ne discipline pas ou qui discipline d’une mauvaise manière ou parfois même à partir d’un mauvais motif (Héb 12:9-10a). Il est un Père qui ne discipline que lorsque c’est nécessaire.
Il juge parfaitement le travail de chacun, sans favoriser ni défavoriser personne. Il discipline non seulement pour éprouver ta foi, mais aussi quand quelque chose manque à ta sainteté (Héb 12:10b).
Le jugement du Père dont Pierre parle ici ne se réfère pas au jugement après la vie terrestre. Il a remis ce jugement au Seigneur Jésus (Jn 5:27). Le jugement du Père se réfère à ta vie de pèlerin. Si ta vie L’honore, elle porte son approbation. Si ta vie Le déshonore, Il viendra contre toi pour te faire comprendre que quelque chose doit changer.
C’est pourquoi tu dois te conduire « avec crainte » sur la terre. La crainte n’a pas le sens de la peur de Dieu ou de la peur d’être encore perdu. La crainte signifie ici avoir peur de toi-même parce que tu sais ce qui est encore en toi et qui peut te conduire à quelque chose qui chagrine Dieu, ton Père. Rappelle-toi que tu es son enfant et que tu l’es devenu grâce à la rédemption que le Seigneur Jésus a opérée pour toi. Quel grand prix Il a payé pour cela ! Comment donc pourrais-tu encore marcher dans les convoitises d’autrefois, alors que tu en as été délivré de cette façon ?
La crainte de faire quelque chose qui n’est pas à la gloire de Dieu doit te caractériser ‘pendant le temps de ton séjour sur la terre’. L’expression « séjour » indique que tu n’as pas de demeure définitive sur la terre. Comme tu l’as vu précédemment, on s’adresse à toi dans cette lettre en tant que pèlerin. Tu es un étranger sur la terre, en route vers ton héritage. Tu dois en rester conscient, sinon tu seras détourné du but par toutes sortes de choses attrayantes qui t’entourent.
Le chemin d’un gens de passage est le chemin du Seigneur Jésus. Il était le véritable étranger et hôte temporaire sur la terre. Il n’avait pas de maison ici, pas même un lieu où Il pouvait reposer sa tête (Mt 8:20). Si tu Le gardes à l’esprit, tu marcheras le temps de ta demeure d’une manière qui plaira à Dieu.
V18. Ce verset montre clairement qu’il ne s’agit pas de la crainte d’être encore perdu ou de la crainte de ne pas savoir si tu es un enfant de Dieu. Pierre dit clairement « sachant ». Cela exclut tout doute. Et que savent-ils ? Qu’ils ont été rachetés. Ils savent par quoi ils ne le sont pas et par quoi ils sont rachetés. Ils savent aussi de quoi ils sont rachetés : de toutes leurs traditions, de la conduite de leurs pères.
Faire ce que d’autres ont fait avant toi ne te rachète pas. Une conduite selon la tradition, selon des coutumes copiées et adoptées, ne rapproche pas une personne du salut. Au contraire. Pour ceux qui s’appuient dans leur cœur sur une conduite extérieure, le vrai salut s’éloignera de plus en plus. Une telle personne s’empêtre de plus en plus dans les apparences extérieures. Une telle conduite ne rapporte rien ; elle est « vaine » dans le sens de vide de substance.
Pour participer aux bénédictions de Dieu, il faut être délivré d’une telle conduite. Une telle conduite est comme une prison. Ceux à qui Pierre écrit n’ont pas pu être délivrés de cette prison par des choses corruptibles comme l’argent et l’or. Ils connaissent la délivrance par l’argent et l’or (Exo 30:12), mais il s’agissait d’une délivrance extérieure et non d’une délivrance d’un système qui les tenait captifs. Il en est de celui-ci comme du sang des taureaux et des boucs qui ne peut ôter les péchés (Héb 10:4).
V19. À ce sang tout à fait insuffisant s’oppose « le sang précieux de Christ ». Ce sang a effectivement accompli la rédemption véritable et définitive. Le sang de Christ a été versé pour le pardon de tous tes péchés et la rédemption de toutes les puissances qui te tenaient sous leur emprise. C’est le sang d’un agneau sans défaut et sans tache.
L’agneau était à la base de la rédemption du peuple terrestre de Dieu en Égypte, dont le sang le protégeait du jugement de Dieu (Exo 12:1-13). L’agneau, Christ, est la base du christianisme. Grâce à l’abandon de Christ dans la mort et à l’effusion de son sang, le jugement de Dieu passe sur tous ceux qui sont derrière lui, c’est-à-dire tous ceux qui croient que Christ a versé son sang pour leurs péchés aussi. Tous ceux qui croient cela ont part à une rédemption éternelle (Héb 9:12).
V20. Dieu avait déjà l’agneau « avant la fondation du monde » dans son esprit. Notre rédemption n’est pas apparue à Dieu lorsqu’Il a vu que le péché était entré dans le monde et à quel point nous étions misérables. Dieu n’a pas été pris au dépourvu par la chute. Il savait ce que l’homme ferait. Avant que l’homme ne pèche, et même avant que le monde ne soit créé, il pensait déjà à son Fils, dont Il savait qu’Il serait l’agneau.
Cela rend notre position en tant que chrétiens bien plus glorieuse que celle d’Israël. Israël est un peuple choisi par Dieu dès la fondation du monde et destiné à la terre (Mt 25:34 ; Apo 13:8). Les croyants du Nouveau Testament ont été élus avant la fondation du monde (Éph 1:4) et sont destinés au ciel.
Ce que Dieu savait avant la fondation du monde, Il ne le gardait pas pour Lui. Christ a été manifesté en tant qu’agneau. Il s’est montré à son peuple et au monde. C’est pourquoi Jean pouvait Le désigner et dire : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jn 1:29). Lorsque le Seigneur Jésus est venu dans le monde en tant qu’agneau, cela a marqué le début de la fin des temps. Au cours de toutes les époques précédentes, Dieu a essayé de persuader les hommes les plus privilégiés de la terre, son peuple, de Lui obéir. À maintes reprises, l’homme a montré qu’il ne voulait pas le faire.
Puis, en guise de test final, son Fils est venu sur la terre. Au lieu de L’écouter, le péché de l’homme s’est révélé de la manière la plus terrible qui soit. Les hommes ont rejeté et assassiné le Fils. Cela a définitivement établi l’incorrigibilité de l’homme. Tout cela est bien illustré dans la parabole des cultivateurs injustes racontée par le Seigneur Jésus (Mt 21:33-46).
Pour Dieu, ce qui constitue la fin de l’homme est l’occasion d’un nouveau commencement. Le Seigneur Jésus s’est manifesté en tant qu’agneau pour établir le péché de l’homme de la manière la plus claire. Si l’homme rejette Dieu manifesté dans sa bonté, sa condition est sans espoir. Mais en même temps, le Seigneur Jésus a été manifesté comme l’agneau pour le bien de tous ceux qui croient, toi aussi. Grâce à Lui, tu crois en Dieu. En Lui, tu vois que Dieu n’est pas seulement un Dieu de colère et de vengeance. Sur la base de ce que le Seigneur Jésus a fait pour toi, tu sais que Dieu n’est plus contre toi, mais pour toi (Rom 8:31-32). Après tout, il a donné son fils en tant qu’agneau.
V21. Cependant, tu ne crois pas seulement au Seigneur Jésus comme celui qui te protège de la colère de Dieu, mais tu crois aussi en Dieu comme celui qui a fait toutes choses bonnes. En ressuscitant Christ d’entre les morts, Dieu a donné une preuve concluante qu’Il a trouvé l’œuvre de son Fils parfaite et qu’Il l’a acceptée. Dieu Lui a donné la gloire qui Lui est due.
Ta foi et ton espérance sont concentrées sur Dieu. Tout a émané de Lui. Par la foi en ce que Dieu a fait avec son Christ, Il t’amènera au but. Avec cela s’ajoute l’espoir que le même Seigneur qui est avec Dieu maintenant reviendra un jour pour régner et que tu seras là à ce moment-là.
Relis 1 Pierre 1:17-21.
A méditer : Qu’apprends-tu ici sur l’œuvre de Dieu, sur l’œuvre de Christ et sur toi-même ?
22 - 25 L’amour fraternel ; la renaissance
22 Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité, pour [avoir] une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l’un l’autre ardemment, d’un cœur pur, 23 vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais [par une semence] incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu ; 24 parce que “toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe : l’herbe sèche et sa fleur tombe, 25 mais la parole du Seigneur demeure éternellement”. Or c’est cette parole qui vous a été annoncée.
V22. Après les paroles impressionnantes des versets précédents sur l’œuvre de Christ et les conséquences glorieuses qui en découlent pour ceux qui y participent, il n’est pas surprenant qu’il y ait un appel à « une affection fraternelle sans hypocrisie ». Tu n’es pas encore arrivé à destination, tu es encore en chemin vers l’héritage. Dans le monde, tu es un étranger, mais dans le monde, tu as une compagnie où tu es chez toi. En route vers le but, tu vois autour de toi tes frères et sœurs, des personnes qui ont le même objectif en tête. Ils sont les objets du même amour de Dieu et rachetés par le même agneau. En leur compagnie, tu ressens la chaleur de l’amour fraternel. Ta présence ajoute à la température de l’amour fraternel, car l’amour fraternel est réciproque. Il reçoit de la chaleur et rayonne de la chaleur.
L’appel te parvient en tant que personne dont l’âme a été « purifiée [...] par l’obéissance à la vérité ». Tu t’es reconnu pécheur à la lumière de la vérité de Dieu et, par obéissance, tu as confessé tes péchés à Dieu et tu t’es repenti. Cela a fait sur toi une œuvre de purification (Jn 15:3). Tu es devenu pur, tu as reçu un cœur pur. Dans la pratique, cela devient visible en aimant ton frère et ta sœur sans réserve. L’affection fraternelle est une preuve de la nouvelle nature. Tu aimes les frères parce qu’ils sont nés de Dieu (1Jn 5:1).
Le fait que Pierre parle d’une amour fraternel « sans hypocrisie » montre clairement qu’il s’agit d’un amour authentique, dans lequel il n’est pas question d’hypocrisie, de faire semblant. L’hypocrisie, le fait de prétendre être meilleur que tu n’es, fait partie de ton ancienne vie. Il ne s’agit pas non plus d’un petit amour fade en compagnie de frères et sœurs, mais d’un amour ardent les uns pour les autres. Il s’agit d’un commandement à s’aimer l’un l’autre ardemment. Les motifs insincères ou les intentions impures ne doivent jouer aucun rôle dans ce domaine. Il doit s’agir d’un amour qui vient d’un cœur pur.
V23. Dans un cœur pur, il n’y a pas de place pour le péché ; c’est un cœur qui vit en communion avec Dieu. Cette communion est le fruit d’une régénération. Cette régénération est une naissance opérée par la parole et l’Esprit de Dieu (Jn 3:5). La Parole est une graine semée dans ton cœur à partir de laquelle une vie nouvelle s’est développée. La parole de Dieu a la vie en elle. Cette vie n’est pas « corruptible », passagère, mais « incorruptible », éternelle, car Dieu lui-même est le Dieu incorruptible, éternel (Rom 1:23 ; 1Tim 1:17). Quand Il donne la vie, c’est la vie de lui-même qui possède alors aussi ses attributs.
V24. Cette vie est un énorme contraste avec la vie de l’homme qui n’est pas né de Dieu. Ce contraste se retrouve aussi dans la citation de la prophétie d’Ésaïe (Ésa 40:6-8). La citation montre ce qu’est l’homme naturel, qui a germé d’une semence corruptible. La vie de l’homme naturel ressemble à de l’herbe et à une fleur de l’herbe. C’est une représentation allusive d’une vie dans laquelle tout semble être prospère et beau, mais si tu y regardes de près, elle est éphémère et sa beauté se décompose rapidement.
V25. À cette vie, Ésaïe n’oppose pas la vie de Dieu, mais la parole du Seigneur. La vie de Dieu est inséparable de la parole de Dieu. Nous avons reçu la vie nouvelle de la régénération uniquement parce que Dieu a permis que sa Parole nous soit annoncée. Cette Parole a opéré en nous la vie nouvelle et, par conséquent, cette vie demeure pour l’éternité. Elle ne peut pas être perdue, pas plus que n’importe quelle parole de Dieu ne peut être perdue. La nouvelle nature reste éternelle, parce que cette nature est aussi incorruptible que la parole de Dieu.
Relis 1 Pierre 1:22-25.
A méditer : Comment exprimes-tu ton amour pour tes frères et sœurs ?