1 - 7 De bas âge à l’héritier
1 Or je dis que, tant que l’héritier est en bas âge, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit maître de tout ; 2 mais il est sous l’autorité de tuteurs et d’administrateurs jusqu’au temps fixé par le père. 3 De même nous aussi, lorsque nous étions en bas âge, nous étions asservis aux principes du monde ; 4 mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous [la] Loi, 5 afin qu’il rachète ceux [qui étaient] sous [la] Loi, afin que nous recevions l’adoption. 6 Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père ; 7 de sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par Dieu.
V1-2. Galates 4 se rattache directement au dernier verset du chapitre précédent (Gal 3:29). Dans les premiers versets, Paul approfondit l’héritier de Galates 3. Il décrit le contraste entre ceux qui sont héritiers sous la loi et ceux qui sont héritiers par la foi en Christ. La comparaison entre un enfant et un esclave montre clairement que, tant qu’un enfant est encore sous l’autorité de ses éducateurs, il n’y a pas de différence entre eux.
Un enfant peut avoir des parents riches, mais toute cette richesse ne lui sert à rien tant qu’il ne peut pas en disposer de façon indépendante. Autrefois, un enfant était placé sous l’autorité de « tuteurs et d’administrateurs ». Les tuteurs veillaient principalement sur la personne de l’enfant et les administrateurs sur ses biens. Cela durait jusqu’au moment où son père le considérait comme suffisamment mûr pour prendre des décisions indépendantes.
V3. La période où l’enfant n’est pas encore autorisé à agir indépendante peut être comparée à la période où le croyant a vécu avant la venue de Christ. La loi régissait alors toute sa relation avec Dieu. Aucune relation avec Dieu en tant que Père n’était possible, et donc aucun partage des pensées du Père sur le fait d’être un héritier. Cette période d’être en bas âge a été caractérisée par une certaine forme d’esclavage à la loi. Celui qui est sous la ‘loi’, quelle que soit la forme que prend cette loi, n’est pas libre. Être sous la loi signifie par définition être esclave, porter un joug, comme Pierre appelle la loi en Actes 15 (Act 15:10).
Paul utilise ici l’expression « principes du monde » pour désigner la loi. La loi appartient au monde. Après tout, la loi a été donnée à un peuple dans la chair, un peuple naturel, sans s’interroger sur la condition spirituelle de ce peuple. La loi n’a jamais eu pour but d’amener un homme à une relation avec Dieu par laquelle il apprendrait à Le connaître en tant que Père. La loi est faite pour que l’homme se connaisse lui-même.
V4. Le fait que la loi n’ait pas amené l’homme à connaître Dieu comme Père et donc à posséder l’héritage a été démontré très clairement par la croix. Le peuple, à qui la loi avait été donnée, a amené le législateur à la croix. « L’accomplissement du temps » était alors arrivé. La loi avait fait son temps en tant qu’occasion pour le peuple de recevoir toutes les promesses de Dieu. L’homme s’est avéré être un pécheur jusqu’au plus profond de son être et a perdu tout droit à l’accomplissement des promesses. Lorsque l’homme s’est révélé dans toute sa corruption, le temps est venu pour Dieu de révéler pleinement qui Il est.
Dieu a donné la loi par l’intermédiaire des anges, mais le Fils, Il Le donne lui-même, sans l’intervention de qui que ce soit. Christ est « né de femme ». Le péché est entré dans le monde par la femme. Christ est né de femme, mais conçu par le Saint Esprit ; Il n’a donc pas de nature pécheresse (Lc 1:35).
Il est toujours en forme de Dieu (Php 2:6), mais Il prend un corps, un corps que Dieu a préparé pour Lui (Héb 10:5). Le fait qu’Il soit « né de femme » prouve qu’Il est vraiment Homme. Cela prouve aussi sa véritable préexistence en tant que Dieu. Sinon, qu’y a-t-il de spécial dans le fait qu’Il soit né de femme ?
V5. Il est aussi nécessaire qu’Il soit né « sous [la] Loi ». Ce n’est qu’ainsi qu’Il a pu racheter ceux qui étaient sous la loi. Dans sa vie, Il a glorifié la loi, car Il l’a pleinement accomplie, et dans sa mort, Il a porté sa malédiction. Mais en gardant fidèlement la loi, Il n’a jamais pu racheter aucun homme. Au contraire, son observation de la loi est un acte d’accusation à l’encontre de tout homme qui transgresse la loi. Il n’est pas devenu le substitut du pécheur par sa vie obéissante, mais en portant sur la croix, pendant les trois heures des ténèbres, les péchés de tous ceux qui croient en Lui. Le résultat magnifique de son œuvre sur la croix est que nous pouvons prendre la place de fils devant Dieu ! L’adoption signifie que nous recevions la position de fils comme don.
Il est bon de rappeler la distinction entre le fait d’être un enfant de Dieu et un fils de Dieu. Être un enfant de Dieu signifie avant tout que tu possèdes la vie de Dieu, que tu participes à sa nature (2Pie 1:4). La nature de Dieu est lumière et amour. C’est ce qu’un enfant de Dieu montre dans sa vie, car il marche dans la lumière et l’amour. Être un fils de Dieu a principalement à voir avec la position, avec la valeur que tu as pour Dieu. Il veut être en communion avec des fils. Les fils sont là pour Lui (Éph 1:5). Un croyant est à la fois un enfant et un fils. Cela n’a rien à voir avec un processus de croissance, où tu dépasserais le stade d’enfant pour devenir un fils.
V6. Ensuite, Paul lie à la filiation le fait que Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs. Dieu envoie d’abord son Fils, puis Il envoie l’Esprit de son Fils. Tu vois ici comment, dans ce plan de salut de Dieu, les trois personnes de la divinité ont produit la bénédiction de la filiation. Dieu a envoyé son Fils pour nous donner la filiation ; Il a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs pour nous en donner la conscience et la joie de cette filiation.
Le Saint Esprit est ici appelé « l’Esprit de son Fils ». Cela souligne que les fils de Dieu possèdent le même Esprit que le Fils de Dieu. Ce que l’Esprit du Fils opère chez les fils est la même chose que ce qui caractérise l’Esprit du Fils : la relation consciente avec Dieu en tant que Père.
« Abba » est le mot de confiance avec lequel l’enfant s’adresse à son Père céleste, tout comme nous disons ‘papa’ à notre père terrestre. Le Père se réjouit lorsque nous venons à Lui de cette manière.
V7. Celui qui dit « Abba, Père » en conscience comme un fils n’est plus un esclave. Une telle personne sait que le Père partage tout ce qu’Il possède avec ses fils. Ils sont les cohéritiers du Fils (Éph 3:6). C’est là, et rien d’autre, la place que Dieu a désignée pour ceux qui sont ses fils.
Relis Galates 4:1-7.
À méditer : Appelles-tu déjà Dieu « Abba, Père » ? Que penses-tu que cela signifie pour Dieu ? Loue-Le de ce qu’en tant que fils, tu es un héritier.
8 - 15 Le danger de retourner
8 Mais autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous étiez asservis à ceux qui, par [leur] nature, ne sont pas des dieux. 9 Mais maintenant, ayant connu Dieu, ou plutôt ayant été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner aux faibles et misérables principes auxquels vous voulez encore être de nouveau asservis ? 10 Vous observez des jours, des mois, des saisons, des années ! 11 Je crains à votre sujet d’avoir peut-être travaillé pour vous en vain. 12 Soyez comme moi, car moi-même [je suis] comme vous, frères ; je vous en prie. Vous ne m’avez fait aucun tort ; 13 vous le savez, c’est dans la faiblesse corporelle que je vous ai annoncé l’évangile la première fois ; 14 et ce qui était éprouvant pour moi dans mon corps, vous ne l’avez pas méprisé ni rejeté avec dégoût ; mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. 15 Quel était donc votre bonheur ? Car je vous rends ce témoignage : si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.
V8. Paul a clairement indiqué dans la section Galates 3:1-4:7 que ce n’est pas la loi, mais seulement la foi dans le Seigneur Jésus qui permet d’obtenir le salut et toutes les bénédictions. Il poursuit maintenant avec un avertissement sérieux de ne pas se placer ou de ne pas se laisser placer sous la loi. Il rappelle aux Galates la période qui a précédé leur conversion. Ils ne connaissaient pas le vrai Dieu et étaient prisonniers des idoles qu’ils servaient en tant qu’esclaves.
En 1 Corinthiens 12, il jette aussi un tel regard sur le passé (1Cor 12:2). Il est parfois bon de regarder en arrière et de voir d’où l’on vient. Il ne s’agit pas de se plonger entièrement dans le passé ; Paul met en garde contre cela en Éphésiens 4 (Éph 4:17-19). Le point est que lorsque tu risques de dévier dans ta vie de foi, tu devrais repenser à l’évangile simple qui t’a été prêché et que tu as accepté.
V9. Parce que les Galates risquent de retomber dans l’idolâtrie, Paul se tourne à la fois vers « autrefois » et vers le présent, « maintenant ». Ceux qui, par leur nature, ne sont pas des dieux – car il n’y a qu’un seul Dieu et un seul Seigneur (1Cor 8:4-6) – ne leur ont été d’aucune utilité. Ils connaissent maintenant le vrai Dieu, ils ont été reliés à Lui, sont devenus ses fils et peuvent L’appeler « Abba, Père ». Ce n’est pas rien.
Mais être connu de Dieu, c’est encore plus grand. Cela montre que tout provient de Lui. Il les a adoptés, Il les a élus avant même leur naissance, Il les a appelés alors qu’ils étaient asservis au péché et à l’idolâtrie. Quand tu réalises cela, comment se fait-il que tu te détournes de Lui et que tu te tournes vers des choses qui te rappellent le passé ?
Maintenant, tu te demandes peut-être comment un retour à la loi, autrefois donnée par Dieu, peut être comparé à un retour aux idoles qu’ils servaient. Réfléchis alors ce qui suit. La loi a effectivement été donnée une fois par Dieu à son peuple. En observant tous ses préceptes et toutes ses instructions, le peuple de Dieu prouvait qu’il L’honorait, Lui, le législateur. Cependant, le peuple de Dieu a échoué. Même s’il avait gardé tous ses préceptes et ordonnances, sa relation avec Dieu n’aurait été que celle d’un esclave avec son maître.
Puis vint le Seigneur Jésus. Il a accompli tout ce que contenait la loi. Il prend en quelque sorte la place de la loi comme seul moyen d’accéder à Dieu, alors qu’en tant que médiateur entre Dieu et les hommes (1Tim 2:5), Il est infiniment plus que la loi. Ainsi, la loi a été mise de côté en tant que moyen d’entrer en contact avec Dieu. Désormais, une personne ne peut s’approcher du Père que par Lui (Jn 14:6). Quiconque veut redonner une place à la loi dans sa relation avec le Père revient à un moyen qui le ramène à l’esclavage. La loi ne peut pas remplacer Christ, ni avoir une place à côté de Lui.
La loi est constituée de toutes sortes d’instructions et de cérémonies. Celui qui s’y soumet à nouveau donne de l’honneur à des choses tangibles, des instructions extérieures, qui appartiennent au monde. Tant que ces choses étaient sanctifiées par Dieu pour Le servir, il était bon de s’y attacher. Mais maintenant qu’en Christ, la réalité est venue et que Dieu a supprimé l’existence de la loi en tant que conducteur (Gal 3:24), cela équivaut à un retour au monde si ces choses extérieures se voient à nouveau accorder une place dans le service de Dieu. Servir les idoles, c’est donner de l’honneur à des choses extérieures, des choses de la création.
Ce sont en plus des « faibles et misérables principes ». Ils sont « faibles » parce que la loi et ses cérémonies n’ont pas le pouvoir de libérer un homme de ses péchés. Ils sont « misérables » parce que la loi n’a pas le pouvoir de rendre quelqu’un heureux. L’évangile possède à la fois le pouvoir et le bonheur pour toute personne qui s’y soumet dans la foi.
V10. Paul mentionne certaines choses que les Galates observaient, montrant ainsi qu’ils étaient déjà pris dans le Judaïsme. Observer toutes sortes de jours spéciaux et de fêtes ne convient pas au chrétien. Tous les fêtes et les jours saints chrétiens sont à l’origine des fêtes païennes qui ont été rendues ‘chrétiennes’.
Le seul jour spécial que le chrétien connaisse est le dimanche, le premier jour de la semaine, le jour du Seigneur. Ce jour est associé à l’œuvre accomplie par Christ et acceptée par Dieu (Jn 20:19 ; Act 20:7). Ce jour-là, l’église peut se réunir pour se souvenir de tous les grands événements du salut. Surtout, ce jour-là, nous pouvons nous souvenir de celui qui a accompli la grande œuvre sur la croix en annonçant sa mort à son souvenir (1Cor 11:23-26).
V11. La crainte exprimée par Paul d’avoir travaillé en vain pour les Galates est malheureusement devenue vraie dans la chrétienté. L’observation même de certains jours montre à quel point le mal que Paul démontre ici est entré dans la chrétienté.
V12. Après cet avertissement pénétrant de ne pas retourner au service de l’ombre de la loi, Paul fait un appel presque encore plus pénétrant et aussi émotionnel à leur amour pour lui. Il les implore de devenir comme lui, à savoir libérés de la loi. En même temps, il se garde de donner l’impression qu’il se sentirait personnellement offensé ou blessé, comme s’ils lui avaient fait du tort personnellement. Qu’ils se détournent du véritable évangile est certainement douloureux pour lui. Il s’adresse à eux avec un cœur plein d’amour et d’inquiétude, un cœur troublé par le chemin qu’ils empruntent à leur propre détriment.
V13-14. Il leur rappelle sa première visite. Ils l’ont alors accepté, lui et le message de l’évangile, malgré son apparence physiquement faible. Quiconque l’aurait vu se serait enfui à toutes jambes – il était si disgracieux – plutôt que d’écouter le message qu’il prêchait. Pourtant, les Galates ont écouté et n’ont pas succombé à la tentation de s’enfuir de lui. Le message impressionnant de l’évangile annoncé par cet homme leur a fait oublier son apparence. Ils l’ont accepté comme un messager d’un autre monde et l’ont accueilli comme s’ils recevaient le Seigneur Jésus lui-même (cf. Mt 10:40).
V15. Comme ils se sont réjouis ! Qu’en reste-t-il ? Combien ils lui ont aussi témoigné leur amour et leur reconnaissance en mettant à sa disposition leur bien le plus précieux, leurs yeux, si cela était possible. Leur attitude, cependant, a changé. C’est le résultat de leur écoute des faux docteurs.
Relis Galates 4:8-15.
À méditer : Qu’est-ce que cela signifie pour toi de te rappeler que Dieu te connaît ?
16 - 23 De nouveau les douleurs de l’enfantement
16 Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? 17 Le zèle qu’ils ont pour vous n’est pas celui qu’il faut : ils veulent vous détacher de moi, afin que vous leur montriez du zèle. 18 Mais il est bon d’être toujours zélé pour le bien, pas seulement quand je suis présent avec vous. 19 Mes enfants, vous pour qui j’endure de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ ait été formé en vous, 20 oui, je voudrais être maintenant auprès de vous et user d’un autre langage, car je suis perplexe à votre sujet ! 21 Dites-moi, vous qui voulez être sous [la] Loi, n’écoutez-vous pas la Loi ? 22 Il est écrit, en effet, qu’Abraham a eu deux fils, un de la servante et un de la femme libre. 23 Mais celui qui est né de la servante est né selon la chair, et celui de la femme libre, par la promesse.
V16. Paul s’engage dans une argumentation émotionnelle mais puissante pour faire comprendre aux Galates sur quel mauvais chemin ils sont engagés. Il leur a prêché la vérité de l’évangile, non pas pour les engager envers lui-même, mais envers le Seigneur Jésus. Ils ont embrassé l’évangile, le prenant dans leur cœur. Comme ils lui ont été reconnaissants à ce moment-là.
Maintenant, d’autres sont venus. Qui leur ont dit que Paul les avait trompés avec son évangile. Ces autres connaissent bien la loi et les commandements de Dieu de l’Ancien Testament. Ils disent que Paul leur a caché cela. Paul n’avait pas leur intérêt à cœur. Il n’est pas leur ami, mais leur ennemi. Oui, oui, dit Paul, je vous ai dis la vérité par laquelle vous avez été sauvés et maintenant je suis votre ennemi ?
Ce qui arrive ici à Paul sera vécu par tous ceux qui veulent servir la vérité. Tant que tu présentes l’enseignement de Paul, selon le besoin de quelqu’un, cet enseignement sera accepté avec gratitude comme un commandement de Dieu. Mais si cet enseignement semble invraisemblable à quelqu’un, par exemple ce que Paul enseigne sur le silence des femmes dans l’église, il peut juste être traité de misogyne tout en le qualifiant aussi de commandement du Seigneur (1Cor 14:34,37).
V17. Ensuite, Paul signale aux Galates les faux docteurs et la façon dont ils se comportent. Ils annoncent un évangile différent de celui que Paul et les siens ont prêché (Gal 1:8-9 ; cf. 2Cor 11:4). Et les Galates sont heureux d’écouter cela. Ils leur laissent tout l’espace nécessaire pour débiter leurs idées. Et du zèle, ces gens en ont ! Mais, dit Paul, garde à l’esprit qu’ils mettent un fossé entre nous. Ce qu’ils ont en tête, c’est que tu travailles pour eux.
Paul essaie de montrer aux Galates qu’alors qu’il cherche leur bien-être spirituel, les faux docteurs cherchent à les prendre comme disciples pour eux-mêmes. Ils sont comme les pharisiens, qui parcouraient la mer et la terre pour gagner les hommes à leurs principes. Ils pouvaient alors se glorifier d’avoir de nombreux adeptes. Le Seigneur Jésus prononce un « malheur » sur eux (Mt 23:15).
V18. Maintenant, il y a certainement aussi une bonne forme de zèle. Le Seigneur Jésus, par exemple, en a fait preuve. Il était zélé pour l’honneur de la maison de Dieu (Jn 2:17). Il semble que les Galates aient fait preuve de ce bon zèle lorsque Paul était avec eux. Comme il aurait été agréable qu’ils continuent à le faire même, pendant son absence.
V19. Mais non, Paul constate que les Galates se sont éloignés de la « simplicité à l’égard de Christ » (2Cor 11:3). Cela lui rappelle la peine et le trouble qu’il a éprouvés lorsqu’il leur a annoncé l’évangile. En esprit, il revit les peines qu’il a endurées dans sa lutte pour gagner le cœur des Galates. Autrefois, il s’agissait de les libérer de l’esclavage des idoles. Maintenant, il s’agit de les libérer de la religion légaliste et extérieure des Juifs.
Paul se compare ici à une mère. Les sentiments maternels sont importants lorsque tu vois qu’un croyant risque de dévier. Ce n’est qu’avec de tels sentiments qu’il est possible de gagner l’autre. Quelle démonstration éclatante de son amour pour eux : il peut supporter de passer une fois de plus par « les douleurs de l’enfantement ». Il veut tout faire pour les regagner et les ramener à l’évangile sans mélange. Il s’adresse à eux en les appelant « mes enfants ». Comme cela a dû toucher leur cœur !
Son seul but est que « Christ ait été formé » en eux. À cause de l’influence donnée au légalisme, l’image de Christ disparaît de plus en plus des Galates. Tout ce que l’homme veut faire par ses propres forces pour servir Dieu se fait au détriment de l’image de Christ dans sa vie.
V20. Leur déviation de la vérité lui a laissé un sentiment de désespoir. Comme il aimerait être auprès d’eux ! Comme il aimerait leur parler sur un ton plus aimant – bien qu’il écrive sa lettre précisément parce que son cœur déborde d’amour pour eux.
V21. Après ce plaidoyer émotionnel et puissant pour gagner leur cœur, à partir de ce verset, il fait une autre tentative pour les amener à comprendre qu’ils font le mal. Il fait maintenant appel à leur intellect ou à leur compréhension. Le mot « loi » est utilisé deux fois. La première fois, le mot signifie un principe légal, quelque chose que tu t’imposes comme une loi. Par exemple, tu peux t’imposer de garder la loi des dix commandements. La seconde fois, écouter la loi, « la loi » désigne les cinq livres de Moïse. Tu peux le constater en lisant l’exemple que Paul cite à propos de la loi.
V22. Il désigne Abraham dont l’histoire est décrite en Genèse. Paul mentionne Abraham parce que les docteurs de l’erreur le mentionnent aussi pour renforcer leur exigence que les Galates soient circoncis.
Paul introduit son exemple par « il est écrit ». Il attire ainsi l’attention sur l’autorité de l’Écriture (cf. Mt 4:4,7,10). Il désigne ensuite Isaac et Ismaël, ainsi que leurs mères, dont il ne mentionne pas les noms. En effet, ce ne sont pas leurs noms qui importent, mais leurs positions, car celles-ci, les mères les transfèrent à leurs enfants.
V23. Après avoir mis en évidence la position, il souligne les origines des deux fils. Ismaël est né par la propre volonté d’Abraham, mais Isaac est reçu par une promesse de Dieu. Les leçons spirituelles que les Galates et nous-mêmes devons en tirer sont abordées dans les versets suivants.
Relis Galates 4:16-23.
À méditer : T’arrive-t-il de t’inquiéter du développement de la foi de quelqu’un d’autre ? Que pourrais-tu faire à ce sujet ?
24 - 31 Enfants de la servante, ou de la femme libre
24 Ces faits doivent être pris dans un sens allégorique, car ce sont deux alliances. Celle du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar. 25 En effet, Agar est le mont Sinaï, en Arabie, et correspond à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans la servitude avec ses enfants. 26 Mais la Jérusalem d’en haut est la femme libre qui est notre mère. 27 Car il est écrit : “Réjouis-toi, stérile qui n’enfantes pas ; éclate en cris [de joie], toi qui n’as pas été en travail pour enfanter ; car les enfants de la délaissée sont plus nombreux que [ceux] de la femme qui a son mari”. 28 Or vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de promesse. 29 Mais, comme alors celui qui était né selon la chair persécutait celui [qui était né] selon l’Esprit, [il en est de même] aussi maintenant. 30 Mais que dit l’Écriture ? “Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera pas avec le fils de la femme libre”. 31 Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de [la] servante, mais de la femme libre.
V24. Ce que Paul a dit aux versets 21-22 a « un sens allégorique ». C’est-à-dire que cette histoire a un sens plus profond que ce que l’on pourrait penser à première vue. Le Saint Esprit, lorsqu’Il a inspiré Moïse à écrire cette histoire, l’a fait précisément parce qu’elle a ce sens profond (cf. 1Cor 10:6,11 ; Rom 15:4). Soit dit en passant, le fait qu’il y ait souvent un sens plus profond dans les histoires de l’Ancien Testament n’enlève rien à l’exactitude historique de l’histoire elle-même.
Quel est donc ce sens plus profond dans ce que Paul cite ici ? Les deux fils d’Abraham « sont deux alliances », c’est-à-dire qu’ils représentent deux alliances. Tu peux voir cela tout comme ce que le Seigneur Jésus dit du pain lors de l’institution de la cène : « Ceci est mon corps » (Mt 26:26). Cela signifie là aussi : ‘Ceci représente mon corps.’
V25. La première alliance est celle qui a été conclue au Sinaï. C’est ce que rappelle Agar. Agar est la servante d’Abraham. C’est d’elle que naît Ismaël. Parce qu’elle est servante, Ismaël est automatiquement serviteur lui aussi. Les enfants se voient attribuer la position de la mère. Au Sinaï, la loi a été donnée. Celle-ci a mis le peuple d’Israël en servitude. Celui qui se place sous la loi se met en position du serviteur. La « Jérusalem de maintenant [ou terrestre] » est le centre de la loi et donc « avec ses enfants », c’est-à-dire ses habitants, « dans la servitude ».
Lorsque les Galates, ou aujourd’hui tant de chrétiens, s’engagent dans la loi, cela signifie qu’ils acceptent Agar comme leur mère, qu’ils veulent garder l’alliance du Sinaï et qu’ils se déclarent habitants de la Jérusalem terrestre. De plus, il est encore dit que le mont Sinaï se trouve « en Arabie » en tant que caractéristique. Cela établit encore une fois avec insistance que celui qui s’y engage, s’engage dans un lieu qui est en dehors du pays de la bénédiction, Canaan. Quiconque s’engage à la loi est séparé de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ (Gal 5:4).
V26. Après cette prise de position pour quiconque veut redonner à la loi une place dans la vie du chrétien, Paul passe à la véritable « mère » du chrétien, la Jérusalem libre et d’en haut. C’est le lieu d’où Dieu, dans la grâce, a donné ses promesses et où le chrétien se sait chez lui. C’est sa ‘cité maternelle’. C’est là qu’il reçoit son éducation et que se forme son caractère chrétien. Cela rejoint ce que dit la lettre aux Philippiens : « Notre cité [ou : citoyenneté] à nous se trouve dans les cieux » (Php 3:20). La grande question, aujourd’hui aussi dans la chrétienté, est : par quelle mère es-tu élevé, quelle est ta cité maternelle ?
V27. Paul cite d’Ésaïe 54 pour montrer ce que signifie appartenir à « la Jérusalem d’en haut » (Ésa 54:1). Ce verset était à l’origine destiné à consoler Israël après une période de domination étrangère. Il chante la joie au début du royaume de paix, lorsque Dieu aura accepté de nouveau en sa faveur son peuple, c’est-à-dire le reste qui s’est repenti de ses péchés envers Dieu. Ils seront alors libres de jouir de tout ce que Dieu a prévu pour eux.
Paul applique la signification de cet événement et le moment où il aura lieu à notre époque et à ce qui est arrivé au chrétien maintenant. Là où aucune bénédiction ne peut être attendue de leurs propres efforts et où l’on ne trouve que stérilité, là, Dieu dans sa grâce a opéré un miracle et amené les hommes à la repentance. Comme Isaac, les Galates et tous les chrétiens sont nés de manière surnaturelle. Pour eux, ils sont nés « non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jn 1:13).
Ce qui est merveilleux dans ce verset cité d’Ésaïe 54, c’est aussi que tous les chrétiens sont imputés à la Jérusalem qui sera bientôt le centre du royaume de paix. Aujourd’hui, Jérusalem n’est pas reliée à Dieu. Elle est une femme renvoyée à cause de son infidélité. Comme mentionné précédemment, cette situation prendra fin. Jérusalem regardera alors en arrière, à une période où aucun fruit pour Dieu n’est sorti d’elle. Mais elle verra alors que pendant cette période sans fruit, Dieu lui-même a pourtant engendré une nombreuse descendance qu’Il l’attribue.
La grâce a fait de Jérusalem à cette période ce que Dieu a toujours envisagé : une cité par laquelle Il peut librement envoyer des bénédictions à tous les peuples. C’est cette même grâce par laquelle Il a délivré beaucoup de personnes à cette période du joug du péché et les a rendues libres.
V28. Paul suppose que les Galates ne vont dans la mauvaise direction qu’extérieurement et qu’ils n’ont pas encore adopté intérieurement les mauvais enseignements. Il s’adresse à eux avec la conviction que dans leur cœur, ils sont de vrais enfants de Dieu.
V29. Cela implique de vivre par la grâce seule. Vivre de façon cohérente selon cela signifie aussi la persécution de la part des personnes qui veulent servir Dieu par leurs propres forces. La persécution est inévitable parce que vivre par la foi est une grande mise en accusation de toute forme de religion qui met sa propre performance au premier plan.
V30. La bénédiction de Dieu ne peut jamais être obtenue par une sorte de coopération entre la loi et la grâce. Tout ce qui a trait à la loi doit disparaître de la vie et de la pensée du chrétien. Malheureusement, cet appel n’a pas été entendu dans une grande partie de la chrétienté. Beaucoup se retrouvent entre les mains de la ‘mauvaise mère’, ce qui les laisse dans un doute constant quant à leur relation avec Dieu. Comme l’influence du judaïsme est visible dans la chrétienté : on voit partout des édifices sacrés et on entretient aussi une classe spirituelle.
V31. Tout cela convient aux « enfants de la servante », mais pas aux enfants « de la femme libre ». Et ces derniers, c’est nous !
Relis Galates 4:24-31.
À méditer : Par quelle ‘mère’ es-tu élevé ?