1 - 6 La liberté chrétienne
1 Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ; demeurez donc fermes, et ne soyez pas retenus de nouveau sous un joug de servitude. 2 Voici, moi, Paul, je vous dis que, si vous êtes circoncis, Christ ne vous sera d’aucun profit ; 3 et j’affirme de nouveau à tout homme circoncis qu’il est tenu d’accomplir toute la Loi. 4 Vous vous êtes séparés de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ, vous tous qui vous justifiez par [la] Loi ; vous êtes déchus de la grâce. 5 Car nous, par [l’]Esprit, sur la base de la foi, nous attendons l’espérance de la justice. 6 Car, dans le Christ Jésus, ni circoncision ni incirconcision n’ont de valeur, mais [la] foi opérant par [l’]amour.
Paul peut maintenant commencer la partie pratique de sa lettre. En Galates 1-2, il a couvert un peu d’histoire. En Galates 3-4, il a traité en détail de l’enseignement prêché par les faux docteurs. Dans les deux derniers chapitres, il aborde la mise en pratique de l’enseignement qu’il a donné dans les chapitres précédents.
V1. Pour le passage de la doctrine à la pratique, le verset 1 est excellent. Ce verset conclut la partie doctrinale et constitue également une introduction à la partie pratique. Si tu laisses le verset 1 se connecter à Galates 4, il sonne comme une conclusion. L’idée est alors que le chrétien est libéré de toutes sortes de lois qui l’ont tenu en servitude. Ce qui est alors plus au premier plan, c’est le négatif, ce qui a été supprimé.
Tu peux aussi considérer le verset 1 comme l’introduction à la section qui suit et il s’agit alors principalement du but positif que Christ avait à l’esprit lorsqu’Il nous a libérés, et c’est la liberté elle-même. Il veut nous placer dans la même liberté que celle qu’Il connaît lui-même. C’est cela la vraie liberté : être libre comme Lui. Sa liberté était et est toujours d’accomplir la volonté de son Père. Notre liberté a le même but : le désir de faire la volonté du Père.
Le Seigneur Jésus a accompli cette liberté pour nous sur la croix. Grâce à cette œuvre, il nous a libérés de toute forme imaginable de servitude, qu’il s’agisse de la loi ou du péché. En Galates 3, où la liberté est aussi mentionnée, l’accent est mis sur le prix qu’Il a payé (Gal 3:13). Ici, l’accent est mis sur la liberté. Celui qui a déjà pris part à cette liberté est insensé s’il se laisse ramener sous le joug de la servitude.
Le joug dont parle le Sauveur en Matthieu 11 est un joug d’un tout autre ordre (Mt 11:29-30). C’est le joug qui témoigne d’une affectation volontaire et joyeusement acceptée. C’est aussi un joug doux.
V2. Paul exhorte les Galates à demeurer fermes dans cette liberté acquise par Christ. Le danger est grand qu’ils renoncent à cette liberté tout en retombant sous un joug écrasant. Il y met tout son poids apostolique lorsqu’il les avertit catégoriquement des conséquences s’ils reviennent aux obligations légaliste. En lisant le début d’Actes 15, on comprend vite ce qui est en jeu (Act 15:1-10).
Exiger la circoncision comme condition de salut signifie un dénigrement de l’œuvre de Christ. Ici, la circoncision n’est pas une intervention chirurgicale, mais représente tout un système de salut par les œuvres. Ceux qui se placent sous la loi se mettent dans une position où ils n’ont aucune utilité ou bénéfice de Christ et son œuvre. Sous la loi, tu es séparé de Christ, et si tu es séparé de Christ, tu es séparé de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ.
V3. En raison de la gravité de la question, Paul la soumet une fois de plus clairement à l’attention de tous, et elle s’adresse « à tout homme ». Il s’agit d’une question d’importance générale, d’une validité générale, une question qui ne concerne pas seulement les Galates. Les fondements de la foi chrétienne sont touchés. C’est tout ou rien. Tu ne peux pas dire : je fais ma part en observant la loi et Christ fait la sienne en faisant ce que je ne peux pas faire. Non, Christ a tout fait ou Il n’a rien fait. Celui qui veut accomplir la loi est obligé de l’accomplir complètement. En cela, tu ne peux pas être sélectif. Une fois de plus, Paul souligne l’incompatibilité de la loi et de la grâce.
V4. La loi pose des conditions. Une personne ne peut pas les remplir et, par conséquent, elle perd tout le bénéfice si elle veut les accomplir. C’est ainsi que l’on perd la grâce. Cela ne signifie pas qu’il existe une apostasie des saints. Ce que dit le Seigneur Jésus en Jean 10 le garantit (Jn 10:28-29). ‘Une fois enfant de Dieu, toujours enfant de Dieu.’ Être déchu de la grâce signifie que celui qui veut faire la loi, perd la grâce.
V5. Après ses avertissements graves concernant l’observation de la loi, Paul parle des privilèges attachés à la grâce. Ce verset ne parle pas de l’espoir d’obtenir un jour justice. Si c’était le cas, ce verset indiquerait une insécurité résultant de la poursuite de la justice basée sur les œuvres. Non, il s’agit de « l’espérance de la justice ». Chaque croyant possède la justice. Et associée à cette justice, il y a l’espérance. Cette espérance, comme partout dans l’Écriture, n’est pas l’incertitude, mais la ferme certitude que va venir, ce que tu attends. Après tout, grâce au Saint Esprit qui habite en toi, tu attends avec impatience la gloire de Dieu.
Lis simplement comment cela est énoncé en Romains 5 (Rom 5:2). La gloire de Dieu est l’endroit où le Seigneur Jésus s’est rendu après sa mort et sa résurrection, lors de son ascension. L’espérance de la justice implique d’attendre le moment où nous partagerons la gloire que Christ possède déjà. C’est ainsi que le Seigneur Jésus a parlé à son Père à ce sujet en Jean 17 : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi » (Jn 17:24). Nous y viendrons quand le Seigneur Jésus nous prendra à Lui (Php 3:21).
V6. Ce qu’attend le chrétien contraste en tous points avec ce qu’attend le Judaïste. Les Judaïstes s’attendent, par un effort charnel, à pouvoir garder la loi et à gagner ainsi la justice. Le chrétien attend par l’Esprit ce qui a été gagné pour lui et sera donc indubitablement sa part. Tout dépend du fait d’être « dans le Christ Jésus ». Telle est la position du chrétien. Et que tu sois circoncis ou incirconcis, cela ne change rien à ta position en Christ. Ceux qui sont en Christ montreront leur foi, non pas par les œuvres de la loi, mais par l’amour. L’amour est la force motrice des actes accomplis dans la foi.
Relis Galates 5:1-6.
À méditer : Ta vie de chrétien est-elle encore (ou : à nouveau) sous le joug de la servitude ou peux-tu dire que ta foi agit par l’amour ?
7 - 15 Appelé à la liberté
7 Vous couriez bien ; qui vous a arrêtés pour que vous n’obéissiez pas à la vérité ? 8 Une telle incitation ne vient pas de celui qui vous appelle. 9 Un peu de levain fait lever la pâte tout entière. 10 J’ai confiance à votre égard, dans le Seigneur, que vous n’aurez pas d’autre sentiment ; mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en subira le jugement. 11 Quant à moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? – alors le scandale de la croix est anéanti. 12 Ils devraient même se retrancher complètement, ceux qui vous bouleversent ! 13 Car vous, frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement [n’usez] pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous l’un l’autre ; 14 car toute la Loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. 15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez détruits l’un par l’autre.
V7. En disant « vous couriez bien », Paul a devant lui l’image d’une course à pied. Les Galates ont pris un bon départ dans la course. Ils ont accepté l’évangile sans réserve. Mais maintenant, des obstacles ont été placés sur le parcours de la course, les arrêtant de courir. Ils n’obéissent plus à la vérité de l’évangile.
V8. Ils ont écouté d’autres voix au lieu de continuer à écouter la voix de Dieu, qui les a appelés au moyen de l’évangile que Paul leur a prêché. Dans cet appel de Dieu, il n’y avait aucune trace de ce que les docteurs de l’erreur Juifs voulaient qu’ils croient.
Paul ne mentionne pas ces personnes par leur nom ici. Il suffit de savoir que ce qu’ils prêchent ne vient pas de Dieu. De la même manière, le Seigneur Jésus parle en Jean 10 (Jn 10:4-5). Ses brebis connaissent sa voix. Si un étranger vient, elles ne le suivront pas parce qu’elles ne connaissent pas cette voix. Elles le fuiront. Il n’est pas nécessaire d’enquêter sur toutes sortes d’enseignements erronés, à moins que tu n’en aies reçu l’ordre du Seigneur. Ce qui n’est pas la voix du Seigneur, c’est-à-dire ce qui est contraire à la parole de Dieu, tu peux le rejeter immédiatement.
V9. Si tu permets un enseignement faux, comme ici, ou une pratique pécheresse, comme en 1 Corinthiens (1Cor 5:1-13), et que tu ne les condamnes pas, ta vie et la communauté dans laquelle tu te trouves finiront par être détruites. Le mal qui n’est pas jugé agit comme le levain, car il imprègne l’ensemble tout comme le levain imprègne et altère toute la pâte.
V10. En regardant les Galates, Paul est perplexe à leur sujet (Gal 4:20). En levant les yeux vers le Seigneur Jésus, il a la certitude qu’Il n’abandonnera pas les siens. Paul sait comment porter son inquiétude au Seigneur. C’est une leçon importante pour toi et moi. Quand nous ruminons quelque chose, que nous ne voyons plus d’issue, il y a toujours le chemin vers le haut, vers le Seigneur.
Paul suppose que dans leur jugement final des choses, les Galates arriveront à la même conclusion que celle qu’il leur a présentée depuis le début. Quant aux personnes qui les ont embrouillés, il les remet au jugement de Dieu.
V11. Maintenant, quelque chose a aussi été dit à propos de Paul qu’il doit commenter. On prétend que Paul prêche la circoncision. Il s’agit bien sûr d’un stratagème des opposants pour jeter du sable dans les yeux des Galates. Aujourd’hui aussi, il arrive que l’on mette dans la bouche de Paul des choses qu’il n’a jamais dites ou qu’il n’a jamais intentionné de dire.
En ce qui concerne la circoncision, il devrait être clair qu’il ne la prêche pas. Cela ressort clairement du fait que les Juifs le persécutent. Ils ne le feraient pas s’il prêchait la circoncision. Et si Paul prêchait la circoncision, cela implique qu’il resterait encore quelque chose de ses propres œuvres. Et c’est tout à fait contraire à la prédication de la croix.
La croix montre la dépravation de l’homme jusqu’aux racines de son existence et de son être, et elle est la preuve que l’homme est un ennemi de Dieu. C’est pourquoi la croix et la rédemption parfaite accomplie par la grâce sont toujours une pierre d’achoppement pour quelqu’un qui veut donner à la chair un peu plus d’honneur. Celui qui ajoute à l’évangile de Jésus Christ en donnant à l’homme la possibilité de faire quelque chose lui-même pour son salut récoltera certainement de l’appréciation, mais pas auprès de Dieu ni auprès de ceux qui s’en tiennent à la vérité de Dieu.
V12. Paul voit comment ici, par la ruse du Judaïsme, l’évangile est dépouillé de sa puissance et les âmes sont ruinées. Cela le conduit à la forte exclamation de ce verset. Mais que vois-tu depuis l’époque de l’apôtre ? Le légalisme s’est emparé d’une grande partie de la chrétienté. Et où est aujourd’hui la sainte indignation qui caractérisait Paul à l’époque ?
L’exclamation de l’apôtre est une allusion à la circoncision. Il semble vouloir dire par là qu’il souhaite que les faux docteurs se détachent des Galates et des églises chrétiennes en général. Pourtant, les tentatives se poursuivent pour ramener le peuple de Dieu sous la servitude d’une quelconque forme de loi.
V13-14. Une fois de plus, Paul souligne que tu es appelé à être libre. Il ajoute immédiatement que cela ne signifie pas que tu es désormais libre de pécher. Le chrétien peut être libéré de la loi, mais cela ne signifie pas qu’il n’a désormais aucune autorité au-dessus de lui. La liberté chrétienne n’autorise pas le péché, mais encourage en retour à servir par amour.
La véritable liberté ne peut être trouvée qu’à l’intérieur des limites fixées par Dieu. Le Seigneur Jésus en est le parfait exemple. Si tu te sers les uns les autres par amour, tu accomplis ce que la loi exige. Tu te dis peut-être : ´Dois-je encore garder la loi ? Non, Paul ne revient pas ici sur la loi. Ce qu’il montre, c’est que ce que la loi exige et que l’homme ne peut pas accomplir, devient une réalité dans la pratique de la liberté chrétienne. Ceux qui servent dans l’amour, automatiquement, gardent la loi, sans que la loi soit la règle de vie.
V15. L’amour supporte les faiblesses, n’exige pas, ne pose pas de conditions et aspire à servir. La loi ne connaît pas la miséricorde, ne peut pas être accommodante et doit condamner tout ce qui ne répond pas à sa demande parfaitement juste. Là où la loi ou tout ce qui en découle devient la norme de la relation à Dieu et à l’autre, la conséquence inévitable est qu’il en résulte des querelles.
La loi exige que l’on s’aime les uns les autres, mais chez les Galates de l’époque et dans la chrétienté d’aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. Celui qui garde la loi construit sa propre justice et ne peut pas avoir de compassion pour les autres. La loi exige une attitude dure, sinon la loi n’est plus une loi.
Le combat qui découle du légalisme – et aussi le combat qui découle du combat contre le légalisme ! –, mène à l’éradication. Il y a d’abord mordu, puis dévorer et enfin détruire. Cela ressemble à Jean 10 où le Seigneur Jésus parle de « voler », puis de « tuer » et enfin de « détruire » (Jn 10:10a).
Relis Galates 5:7-15.
À méditer : Te sens-tu libre ? Comment utilises-tu ta liberté ?
16 - 21 L’Esprit convoite contre la chair
16 Or je dis : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de la chair. 17 Car la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ils sont opposés l’un à l’autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez. 18 Mais si vous êtes conduits par [l’]Esprit, vous n’êtes pas sous [la] Loi. 19 Or les œuvres de la chair sont évidentes ; ce sont : la fornication, l’impureté, l’impudicité, 20 l’idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, 21 les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies, et tout ce qui y ressemble ; à ce sujet, je vous déclare d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu.
Au verset 1 de ce chapitre, Paul oppose la liberté à la servitude. Au verset 13, il oppose la liberté à la débauche. Maintenant, il continue en montrant comment la vraie liberté est vécue et manifestée, à savoir dans une vie conduite par l’Esprit.
V16. La section des versets 16-26 forme une unité. L’Esprit y est mentionné pas moins de sept fois. Le verset 16 forme un contraste direct avec le verset 15. Au verset 15, il est question de se mordre et de se dévorer les uns les autres. Mais, dit le verset 16, si tu marches par l’Esprit, de telles choses ne pourront pas se produire.
« Marcher par l’Esprit » signifie que tu accomplis les intentions de l’Esprit et que tu prends tes décisions à la lumière de sa sainteté. Cela signifie que ton comportement vise à glorifier Christ dans ta vie, car c’est pour cela que le Saint Esprit est venu sur la terre (Jn 16:14). Si tu marches par l’Esprit, la conséquence est que tu fais taire la chair et que tu la tiens pour morte. Après tout, il est impossible d’avoir Christ à l’esprit et de pécher en même temps.
V17. Le chrétien a deux natures en lui : la nouvelle vie et l’ancienne vie. La nouvelle vie veut être conduite par l’Esprit, l’ancienne vie est avide de satisfaire les désirs de la chair. L’Esprit et la chair s’affrontent comme des ennemis. La chair s’efforce de t’empêcher de marcher par l’Esprit, et l’Esprit résiste à l’action de la chair pour l’empêcher d’accomplir sa volonté.
La chair est toujours présente chez le chrétien ; elle n’est pas morte ou éradiquée. La chair « convoite » toujours, mais tu n’es plus obligé de l’écouter. Dieu aurait pu supprimer la chair pécheresse lors de notre conversion. Pourtant, Il l’a laissée en nous et c’est pour nous rappeler constamment la faiblesse de nous-mêmes et, par cette connaissance, nous garder constamment dépendants de Christ.
Maintenant, qui gagne ce combat qui se déroule à l’intérieur de toi et de moi ? C’est là qu’il s’agit de ta responsabilité et de la mienne. Quelqu’un a un jour comparé les deux natures à deux chiens, l’un blanc et l’autre noir, qui se battent constamment l’un contre l’autre. Tu sais, a-t-il dit, qui est en train de gagner ? C’est le chien à qui je donne à manger.
Tu réalises très bien que l’Esprit n’a aucune chance de conduire ta vie si ton smartphone ou les réseaux sociaux dominent ta vie ou si, par exemple, tu regardes de mauvais films à la télévision ou sur Internet, ou si tu lis des livres immondes, ou si tu vis dans le mécontentement avec tes voisins ou tes collègues. Tu donnes alors de la nourriture au ‘chien noir’. Si tu cherches « ce qui est en haut, où le Christ est » (Col 3:1), si tu te mets en tête de Le connaître davantage en lisant la Bible et de bons livres qui parlent de Christ, oui, alors tu donnes de la nourriture au ‘chien blanc’.
En fait, c’est un combat que tu n’as pas à mener toi-même. C’est ton affaire de te laisser conduire par le Saint Esprit. Cette conduite par le Saint Esprit n’est pas une affaire qui ne s’applique qu’à certaines occasions, par exemple lors des réunions de l’église. Non, c’est une question qui concerne la vie de tous les jours. Ce n’est pas non plus une affaire de chrétiens ‘avancés’. Non, c’est une affaire pour chaque chrétien, parce que chaque chrétien, ayant cru à l’évangile du salut (1Cor 15:1-4), a reçu le Saint Esprit (Éph 1:13).
V18. Celui qui est conduit par l’Esprit s’élève au-dessus de l’occupation de lui-même, de la loi et de la chair, et s’occupe de Christ. Celui qui est conduit par l’Esprit n’a pas la loi comme règle de vie ou comme moyen d’être justifié par elle.
Il convient de noter qu’il semble que Paul ne cesse d’utiliser la loi et la chair de manière interchangeable. Paul a aussi clairement montré dans cette lettre que la loi a été donnée à un peuple dans la chair, Israël, qui pensait pouvoir satisfaire la loi de Dieu. La loi a été donnée pour prouver que la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu (Rom 8:7).
V19-21. La loi précise ce que sont les œuvres de la chair. C’est l’ensemble des actions de l’homme qui n’est pas conduit par l’Esprit de Dieu. Cela s’applique évidemment aux personnes qui ne sont pas nées de nouveau. Cependant, cela s’applique aussi aux personnes qui le sont, mais qui, au lieu d’être conduites par l’Esprit, sont conduites par la chair.
Paul énumère un certain nombre d’œuvres de la chair. Cette liste n’est pas exhaustive. En Matthieu 15 et Romains 1, pour ne citer que quelques autres endroits, d’autres œuvres de la chair sont mentionnées (Mt 15:19 ; Rom 1:29-31). Il est tout à fait possible que Paul mentionne ces péchés parce qu’ils sont précisément ce qui prévaut parmi les chrétiens galates.
Pas moins de seize œuvres de la chair sont passées en revue par Paul. Les trois premiers péchés sont des péchés sexuels. « La fornication », c’est le fait d’avoir des relations sexuelles interdites. Cela fait référence à toute activité sexuelle – même dans l’esprit ! – en dehors du mariage et avant le mariage. « L’impureté » désigne le fait de traiter la sexualité de façon immonde dans les pensées, les paroles, les actes et les convoitises, et cela peut aussi se produire dans le mariage. « L’impudicité » ou « la débauche » est le comportement impudique dans les choses sexuelles, sans inhibitions et sans se soucier de ce que les autres en pensent. Cela aussi peut avoir lieu dans le cadre du mariage.
L’idolâtrie et la sorcellerie appartiennent ensemble aux péchés commis directement contre Dieu en Le rejetant dans ses droits exclusifs. Les autres œuvres de la chair sont des péchés qui concernent mon prochain ou mon frère et ma sœur dans la foi.
Quiconque pratique de telles choses dans sa vie – ce qui est différent du fait de tomber accidentellement dans l’une de ces choses une fois – n’a aucune part dans Christ et se trouve en dehors du royaume de Dieu.
Relis Galates 5:16-21.
À méditer : Que ressens-tu du combat du verset 17 ?
22 - 26 Le fruit de l’Esprit
22 Mais le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, 23 la douceur, la maîtrise de soi : contre de telles choses, il n’y a pas de loi. 24 Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. 25 Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. 26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous jalousant.
V22. Au verset 19, Paul parle des « œuvres [pluriel] de la chair ». Au verset 22, il mentionne le « fruit [singulier] de l’Esprit ». Quand tu penses aux œuvres de la chair, tu penses plutôt aux œuvres elles-mêmes comme résultat de ce qu’une personne fait. Quand tu penses au fruit de l’Esprit, tu penses plutôt à un sentiment intérieur. C’est un fruit, non pas de nous-mêmes, comme dans le cas des œuvres de la chair, mais de l’Esprit. Tu peux le comparer à une usine et à un jardin. Dans une usine, les gens travaillent dur pour atteindre une certaine production. Dans un jardin, ce qui est semé croît, sans qu’aucun être humain n’y fasse quoi que ce soit, sauf probablement le désherbage.
Le fruit de l’Esprit n’est pas la même chose que les dons de l’Esprit. Tous ceux qui ont reçu le Saint Esprit ont aussi reçu certains dons de l’Esprit. Chaque croyant possède des dons différents. Avec le fruit de l’Esprit, il n’y a pas cette distinction. C’est un fruit que doit produire chaque croyant.
Comme mentionné, le mot « fruit » est au singulier. Il s’agit d’un seul fruit, mais il est composé de neuf parties. Tu peux penser à un diamant. Il s’agit d’une seule pierre, mais dont l’éclat varie en fonction de la façon dont la lumière l’éclaire. Tu peux aussi penser à une fleur avec neuf pétales. Si tu arraches un pétale, la fleur a perdu sa beauté. De même, les neuf parties du fruit de l’Esprit ne sont pas séparées. Le Saint Esprit veut que chaque partie soit pleinement appréciée dans son lien avec l’ensemble.
1. La première partie mentionnée est « l’amour ». C’est compréhensible. C’est la nature de Dieu. Dieu est amour (1Jn 4:8,16) et son amour est versé dans nos cœurs par le Saint Esprit (Rom 5:5).
2. Vient ensuite « la joie ». Il s’agit de la joie que le Saint Esprit opère lorsque nous pensons à Dieu et à ce qu’Il a fait pour nous en son Fils, malgré les circonstances parfois difficiles dans lesquelles nous pouvons nous trouver. C’est la joie « dans le Seigneur » (Php 3:1) et elle est notre force (Néh 8:10b).
3. « La paix » est la paix intérieure présente en Dieu. C’est la paix de Dieu opérée en nous par le Saint Esprit lorsque nous nous laissons conduire par Lui. Cette paix sera notre portion, là aussi indépendamment des circonstances parfois difficiles dans lesquelles nous pouvons nous trouver.
Le Seigneur Jésus dit de ces trois-là – l’amour, la joie et la paix – en Jean 14-15 : « ma paix », « mon amour », « ma joie » (Jn 14:27 ; 15:10-11). Entre Lui et l’Esprit, il y a une correspondance parfaite.
4. Combien « la patience » [littéralement : la longanimité] est importante. Combien ta patience est parfois mise à l’épreuve lorsque tu te trouves dans une situation difficile, sans espoir, ou lorsque tu as affaire à des personnes difficiles.
5. « La bienveillance » est une caractéristique qui se connecte avec la précédente. Elle indique les bons sentiments et l’attitude bienveillante de Dieu à l’égard des pécheurs. Ce sentiment et cette attitude peuvent-ils aussi se retrouver chez toi et moi ? Si tu te laisses conduire par l’Esprit, oui.
6. « La bonté » est une caractéristique qui exprime le fait de rechercher ce qui est bon pour les autres et d’être généreux en le faisant. En Éphésiens 5, la bonté est liée au fruit de la lumière (Éph 5:9).
7. « La fidélité », c’est quand on peut te faire confiance, être fiable dans ce que tu dis et dans ce que tu fais.
8. « La douceur », c’est être prêt à prendre une place humble. Il ne s’agit pas d’une douceur sans caractère, mais d’une attitude que tu adoptes consciemment. Pour cela, tu as besoin de beaucoup de force spirituelle.
9. La série se termine par « la maîtrise de soi ». Le Saint Esprit conduit à mener une vie disciplinée, à ne pas céder aux impulsions des passions et des convoitises. Il te donne la capacité de te contrôler.
Ce fruit en neuf parties ne s’obtient pas en se soumettant à la loi. Ce n’est que lorsque tu te laisses conduire par le Saint Esprit que ce fruit grandit et s’épanouit dans sa fraîcheur. Avec le Seigneur Jésus, ce fruit se trouve dans sa pleine maturité. La seule chose qui me pose un problème, c’est de parler de « maîtrise de soi » avec Lui. Dans ce mot, il y a l’idée de mauvaises impulsions qui doivent être maîtrisées. Celles-ci, bien sûr, n’étaient pas présentes chez le Seigneur Jésus.
V23. Le fruit de l’Esprit est hors de portée de la loi. Il n’y a rien dans le fruit de l’Esprit qui soit sous le jugement de la loi. Toutes les caractéristiques ou parties du fruit de l’Esprit sont agréables à Dieu, sont utiles à notre prochain et ont un effet bénéfique sur notre propre vie de foi.
V24. Ce fruit se trouve chez « ceux qui sont du Christ ». Ils se sont radicalement débarrassés de « la chair avec les passions et les convoitises ». Pour toi, cela signifie mettre en pratique ce que tu as reconnu lors de ta conversion. Tu as alors fait corps avec le jugement que Dieu a exécuté sur la chair à la croix.
Paul n’appelle pas ici à crucifier la chair, mais à la considérer comme crucifiée. Il ne s’agit pas d’un processus douloureux et lent d’autoflagellation, mais d’accepter dans la foi ce que Dieu dit. Cela renvoie à ce qui s’est passé sur la croix.
V25. À la conversion, tu as reçu la vie par l’Esprit. Maintenant, à toi de marcher aussi par cet Esprit. Cela se réfère au présent, à l’ici et maintenant ! Cela signifie que tu dois mettre en pratique la vie que l’Esprit t’a donnée en marchant dans l’Esprit.
V26. La loi ne peut pas donner la vie, ni la puissance pour une marche dans laquelle on porte du fruit pour Dieu. Le dernier verset montre à nouveau à quoi conduit le fait de vouloir garder la loi : l’orgueil de la propre chair et le mépris des autres.
Relis Galates 5:22-26.
À méditer : Mémorise avec ton cœur les neuf parties du fruit de l’Esprit.