1 - 6 L’amitié avec le monde
1 D’où viennent les guerres, et d’où viennent les contestations parmi vous ? N’est-ce pas de cela : de vos voluptés qui combattent dans vos membres ? 2 Vous convoitez, et vous n’avez pas ; vous tuez, vous avez d’ardents désirs, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous contestez et vous faites la guerre. Vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas ; 3 vous demandez, et ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos voluptés. 4 Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Ainsi, quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu. 5 Ou bien pensez-vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui demeure en nous désire-t-il avec envie ? 6 Mais il donne une grâce plus grande ! C’est pourquoi il dit : “Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne [la] grâce aux humbles”.
V1. Ce que Jacques dit dans ces versets est en contradiction avec la conclusion du chapitre précédent. Là, il est question de paix, ici il est question de guerre et de contestation. Jacques remet la chose en question. Il ne dit pas : ‘Il y a les guerres et les contestations parmi vous et il ne devrait pas en être ainsi’, mais il demande d’où viennent ces ‘guerres’ et ces ‘contestations’, d’où elles tirent leur origine. Il est également significatif qu’il parle de « parmi vous », c’est-à-dire parmi les membres du peuple de Dieu, c’est-à-dire tous ceux qui, par leur confession, se comptent comme tels, qu’ils soient nés de nouveau ou non.
Cela signifie que ces guerres sont des guerres civiles, car il s’agit d’une guerre entre citoyens du même royaume, entre citoyens qui appartiennent au royaume du Seigneur Jésus (Jac 2:5). Dans une guerre civile, les forces sont consommées par les querelles mutuelles. Il ne reste alors plus aucune force pour le combat de l’évangile dans le monde (Php 1:27) afin de délivrer les gens du pouvoir de Satan. Si nous devons être occupés à réprimer une guerre civile, il n’y a pas non plus de force pour combattre ensemble les faux enseignements, car l’ennemi sait comment tirer profit de cette situation.
Le fait que Jacques doive parler de « guerres » montre que les désaccords sont profonds. Une situation de guerre ne se crée pas du jour au lendemain. Avant que quelqu’un ne commence une guerre, il y a eu de profondes délibérations et une stratégie. Même pendant que l’on fait la guerre, de nombreuses consultations ont lieu. Une guerre a aussi un caractère prolongé.
Dans le cas des « contestations », ce n’est généralement pas le cas. Les contestations éclatent souvent soudainement et s’éteignent aussi rapidement, même si le feu peut couver pendant longtemps.
Cependant, les guerres et les contestations ont un point commun, à savoir la source dont elles découlent. C’est ce que nous lisons dans la réponse que Jacques lui-même donne à la question « d’où ». Elles ne naissent pas de la sagesse qui vient d’en haut (Jac 3:17), mais de leurs « voluptés ». Leurs voluptés ne vont pas se satisfaire de ce qu’ils ont dans le monde du Seigneur Jésus, mais du monde qui les entoure.
Dans leurs « membres », qui sont les membres de leur corps, les passions livrent bataille pour utiliser ces membres comme instruments de péché (cf. Rom 6:13 ; 7:23). Le centre du gouvernement est le cœur, et les voluptés en ont pris possession. Les voluptés ont ainsi pris le contrôle du corps, qui chasse pour s’enrichir aux dépens des autres.
V2. Mais qu’est-ce que cela produit ? Jacques nous indique les résultats. Ils convoitent, mais ils n’ont pas. Malgré toute leur combat pour une plus grande prospérité et une vie agréable, ils n’ont pas. Ils sont engagés dans des guerres et des contestations. Celles-ci ne comblent pas les désirs profonds d’une personne, mais travaillent à autre chose, à savoir le meurtre et l’homicide involontaire.
Jacques parle crûment. Il laisse entendre à ses lecteurs qu’ils sont en train de tuer. Cela peut faire référence au fait de tuer littéralement quelqu’un, mais cela s’applique aussi au fait de commettre un assassinat de caractère. Dans ce dernier cas, quelqu’un est tellement calomnié qu’il n’est plus en mesure de fonctionner normalement. Elle se sent menacée et se retire complètement. Toute personne visée par une campagne de dénigrement est brisée en tant qu’être humain. De telles campagnes découlent de l’envie, qui consiste à ne pas accorder à l’autre ce qu’il a pour le posséder soi-même.
Si tu n’es pas satisfait de ce que tu as, tu peux en venir à de telles actions. Ne te laisse pas emporter par des sentiments d’insatisfaction. Regarde les gens qui se laissent emporter par cela et tu observeras ce que Jacques observe. Ces personnes ne peuvent pas obtenir ce qu’elles convoitent. Ils se laissent entraîner dans des contestations et des guerres. Ceux qui veulent obtenir quelque chose par cette voie ne font que détruire les choses.
Jacques déclare ensuite qu’ils n’ont pas parce qu’ils ne demandent pas. Demander signifie se rendre consciemment dépendant de Dieu. Tant que tu seras occupé à élaborer ta propre stratégie pour obtenir quelque chose, cela ne réussira pas. Parfois, cela semble réussir pendant un certain temps, mais le résultat final est toujours que tu restes les mains vides et surtout avec un cœur vide. Lorsque tu seras imprégné de cela, tu commenceras à demander.
V3. Maintenant, demander doit être fait dans le bon sentiment. Cela signifie que lorsque tu demandes, tu t’abandonnes à la volonté du Seigneur. Tu le laisses décider si quelque chose est bon pour toi ou non. Si ta demande ressemble plutôt à une exigence, il est clair que tes désirs n’ont rien à voir avec la volonté de Dieu, mais avec ta propre volonté et la satisfaction de tes propres désirs.
Si tu veux effectivement demander en accord avec la volonté de Dieu et que tes désirs ne sont pas satisfaits, tu peux aussi voir cela comme une bonté de Dieu. S’Il l’accordait, en agissant ainsi, tu ne ferais que te nuire à toi-même mais aussi aux autres et tu Le déshonorerais.
Il s’agit de tester les motivations de ton cœur. Dieu connaît les motifs cachés de ton cœur lorsque tu demandes. Il sait exactement pourquoi tu Lui demandes quelque chose. Il qualifie ta question comme mauvaise s’Il voit qu’elle n’est posée que par égoïsme. Tout ce que tu veux avec ce que tu demandes, c’est l’utiliser pour toi-même. Jacques ne parle pas d’utiliser ou d’abuser dans ce contexte, mais de « dépenser », c’est-à-dire de « gaspiller ». Ce mot indique qu’aucune valeur n’est accordée à ce qui est donné. Ce n’est pas ainsi que Dieu veut que ce qu’Il donne soit traité et c’est pourquoi Il ne le donne pas.
V4. Leur comportement est tout à fait mondain. C’est aussi à juste titre que Jacques les qualifie d’« adultères ». Tu ne peux pas poursuivre tes propres plaisirs sans te laisser entraîner par le monde. En effet, la satisfaction des désirs sans Dieu ne peut se trouver que dans le monde. Aussi, si tu cherches la satisfaction de tes désirs dans ce monde, tu cherches « l’amitié du monde ». L’amitié du monde est l’adultère d’une nature spirituelle. C’est un déni de ta relation avec Dieu. Ta vie montre alors le contraire de ce que tu professes en tant que chrétien.
En tant que chrétien, tu dis que tu as pris congé du monde, que tu appartiens à Dieu et que tu veux Le servir fidèlement, mais dans ta vie, tu apprécies les choses du monde. Par ton comportement mondain, tu montres que tu es un ami du monde. La façon dont le monde fait les choses avec et pour lui-même te plaît et tu l’imites. Le monde aime cela et te reconnaît comme un ami. L’appréciation du monde est en soi discutable.
L’autre côté de cette pièce noire est encore plus discutable, car il est dit que cette amitié est une « inimitié contre Dieu ». L’un est inséparable de l’autre, ne t’y trompe pas. Jacques est très clair à ce sujet.
Il en parle de façon si radicale parce que dans ces cas, tout compromis est un affront à Dieu. Penses-y de cette façon. Avant, tu appartenais au monde. Tu as reconnu ce qu’est le monde, à quel point il est vide et aussi plein d’inimitié contre Dieu. Cette inimitié s’est manifestée au plus haut point par le rejet et le meurtre du Seigneur Jésus, à qui tu dis devoir ta vie. Si c’est la réalité pour toi, comment peux-tu encore te lier d’amitié avec des gens qui sont encore enregistrés comme des ennemis du Seigneur Jésus ? Envers de telles personnes, tu ne peux que témoigner de ce que tu as toi-même trouvé en Lui et prier pour qu’elles en viennent aussi à Le connaître.
Un tel témoignage n’aboutira à rien si tu es de mèche avec le monde. Comment peux-tu parler de façon crédible du jugement de Dieu sur le monde si ta vie montre que tu agis selon les normes du monde et que tu t’amuses bien dans le monde ? Soit tu vis pour le monde et alors tu es un ennemi de Dieu, soit pour Dieu et alors tu ne veux rien avoir à faire avec le monde. Il n’y a pas de neutralité possible. La lumière et les ténèbres ne vont pas ensemble (2Cor 6:14).
V5. Pour souligner son puissant message, Jacques indique le parler de l’Écriture et le désir de l’Esprit. De l’Écriture émane un discours qui n’est pas ambigu. Partout où tu lis l’Écriture, partout tu rencontres le témoignage que tout ce qui est de Dieu ne peut être relié à l’homme pécheur. Partout, les Écritures mettent en garde le peuple de Dieu contre les relations avec le monde. Ou bien penses-tu que l’Écriture parle de cela « en vain » ? Oublie cela. L’Écriture n’en parle pas en vain, sauf pour les personnes qui la bafouent. Non, l’Écriture parle clairement pour ceux qui ont des oreilles pour entendre.
En indiquant alors aussi l’œuvre de l’Esprit, Jacques montre comment la Parole et l’Esprit travaillent ensemble. Ce qui est étranger à l’Écriture l’est aussi à l’Esprit. Il en va de même dans le sens inverse. De même que tu ne découvres nulle part dans l’Écriture un lien entre Dieu et le péché, « l’Esprit qui demeure en nous » ne te conduit pas non plus à agir « avec envie ». L’Esprit qui demeure en toi n’est pas à l’origine des guerres et des contestations. Les guerres et les contestations se produisent dans le monde et peuvent malheureusement se produire aussi parmi les croyants.
V6. L’Esprit qui demeure en toi veut t’élever au-dessus de cela en t’accordant une « grâce plus grande ». Cette grâce plus grande, Il te l’accorde pour te permettre de ne pas y participer et de vivre pour les autres et pour la gloire de Dieu.
Il te faut alors prendre la place de l’humilité. La chair, le monde et le diable peuvent avoir un grand pouvoir, mais la grâce que Dieu donne est bien plus grande. Cependant, il ne donne cette grâce qu’« aux humbles ».
Relis Jacques 4:1-6.
A méditer : Quels sont les aspects de ta vie que tu dois encore qualifier comme « l’amitié du monde » ?
7 - 10 Assignements
7 Soumettez-vous donc à Dieu. Résistez au diable, et il fuira loin de vous. 8 Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs, vous qui êtes doubles de cœur. 9 Sentez vos misères, menez deuil et pleurez. Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. 10 Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.
V7. Recevoir la grâce de Dieu requiert la bonne disposition d’esprit, celle de l’humilité. Tu peux en faire preuve en te soumettant à Dieu. C’est ce à quoi Jacques t’appelle. Tu as besoin de cet appel continuellement. Il s’agit de ne plus exercer la maîtrise de soi sur tes désirs et sur toute ta vie, mais de lâcher prise tout en remettant tout entre les mains de Dieu. Il est garanti que tu feras alors l’expérience de sa grâce pour vivre à partir de ce sentiment de grâce.
Ne pense pas que tu pourras ensuite t’asseoir facilement parce que le reste de ta vie se déroulera sans problème. Alors non. Compte sur le fait que le diable deviendra actif quand tu laisseras l’Esprit qui demeure en toi agir en toi. Pour l’arrêter dans son activité, tu dois lui résister. Le but du diable est de te faire agir à nouveau indépendamment de Dieu. Si tu te soumets à Dieu, tu pourras lui résister. Le diable rencontre alors non pas un homme faible, mais le Dieu tout-puissant et pour Lui, il part en courant.
Le Seigneur Jésus est l’exemple parfait de la soumission à Dieu. Il n’y avait rien chez Lui pour lequel il devait s’humilier, parce que toute sa vie a été une soumission complète à Dieu. Cette soumission L’a conduit dans le désert. Là, tu vois comment Il a résisté au diable lorsqu’il est venu Le tenter (Mt 4:1-11). Le Seigneur Jésus t’apprend que tu peux résister au diable en utilisant la Parole de Dieu. Tu vois résister aussi dans la vie d’Abraham quand le roi de Sodome vient à lui avec sa ruse (Gen 14:21-24).
V8. Pour résister au diable, tu dois être dans le sanctuaire. C’est là que tu vois la grandeur et la puissance de Dieu. C’est pourquoi tu es exhorté à t’approcher de Dieu. Cependant, il est important que tu t’approches dans la foi (Héb 11:6). Quand tu le fais, tu fais l’expérience que Dieu s’approche de toi. Il te montrera qu’Il prend ta défense face à la puissance de l’ennemi. Être en présence de Dieu exige une pratique conforme à la sainteté de Dieu. Ta soumission à Dieu doit être mise en évidence par tes actions. Tes mains symbolisent cela. Tes mains montrent à ceux qui t’entourent ce que tu fais.
N’oublie pas que tes actions découlent de ton cœur. C’est ton cœur qui incite tes mains à agir. Pour être en présence de Dieu et bénéficier de sa protection, tes mains doivent être nettoyées. C’est-à-dire que tu dois avoir ôté de ta vie ce qui n’y a pas sa place. Tu ne peux pas venir à Dieu tant qu’il y a dans ta vie des choses pour lesquelles tu sais que Dieu t’appelle. Ce sera plutôt que certaines pratiques mauvaises que tu maintiens encore te privent du désir de t’approcher de Dieu.
Puisqu’une personne est toujours capable de s’approcher de Dieu dans une mauvaise disposition (Lc 18:10-12), Jacques indique aussi la disposition du cœur. Ton cœur doit être purifié de toute arrière-pensée. Jacques a déjà mentionné que tu peux demander mal, c’est-à-dire prier avec de mauvaises intentions (verset 3). Il t’appelle maintenant à purifier ton cœur de ces mauvaises intentions. Dieu « désire la vérité dans l’homme intérieur » (Psa 51:8). Tu peux purifier ton cœur des mauvaises intentions en priant sincèrement : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi et connais mes pensées. Regarde s’il y a en moi quelque voie de malheur, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Psa 139:23-24).
Jacques s’adresse à ses lecteurs en les qualifiant comme étant « doubles de cœur ». Doit-il s’adresser à toi de la même manière ? Cela indique que l’on boite sur deux esprits lorsque deux choix se présentent à toi. Tu es ballotté entre les deux choix, alors qu’intérieurement tu sais quel est le bon choix.
L’histoire d’Élie sur le Carmel en est une bonne illustration. Le peuple de Dieu, dirigé par Achab et Jézabel, est au pouvoir de l’idolâtrie et Élie sert le vrai Dieu. Lorsqu’Élie défie Achab pour une rencontre entre Dieu et les idoles, il convoque le peuple et les faux prophètes sur le mont Carmel. Puis, lorsque le peuple s’approche d’Élie, il lui dit : « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? » (1Roi 18:21).
As-tu déjà fait ton choix définitif ou hésites-tu encore entre les deux côtés ? Écoute Jacques et mets ta vie au clair s’il y a des choses dont tu sais qu’elles font obstacle à ton service pour Dieu.
V9. Comme tu l’as lu dans les premiers versets de cette lettre, Jacques écrit à l’ensemble de l’ancien peuple de Dieu, les douze tribus. Parmi ce peuple, beaucoup ne sont pas nés de nouveau. Il dit au peuple dans son ensemble d’être misérable, de mener deuil et de pleurer. C’est un mauvais calcul aux conséquences fatales si quelqu’un croit que le simple fait d’être né Israélite lui permettra de partager automatiquement les bénédictions du peuple de Dieu.
C’est une erreur de calcul de premier ordre que tu vois aussi dans la chrétienté. Beaucoup de gens se comptent parmi le peuple de Dieu et pensent qu’ils sont chrétiens simplement parce qu’ils appartiennent à une église ou à une congrégation par leur baptême ou parce qu’ils ont des parents chrétiens. C’est à eux que s’applique la parole du Seigneur Jésus selon laquelle ils sont malheureux et misérables, aveugles et nus (Apo 3:17).
Il est vital que ces personnes voient la misère de leur situation. Le monde est un système qui fonctionne comme un carnaval. Tout le monde peut s’y amuser, mais c’est un carnaval de la mort. Le jugement de Dieu s’abat sur lui. Quiconque réfléchit ne serait-ce qu’un instant ressent le vide. Tant qu’une personne se trouve dans le monde parmi ses soi-disant amis, elle se tient debout. Il rit et boit, comme si la vie était une grande fête, mais chez lui, dans sa chambre, il est malheureux. La solitude l’accable.
Si seulement il osait et voulait regarder honnêtement la vie telle qu’il la vit. Il arriverait alors à la conclusion qu’il ne veut plus en faire partie. Il commencerait à se rendre compte que le jugement de Dieu s’abat sur elle. Il se rendrait aussi compte que le jugement de Dieu doit aussi s’abattre sur lui. Après tout, sa vie est un drame, plein de misère et d’actes dégoûtants. C’est à juste titre que la crainte du jugement de Dieu apparaît.
V10. Lorsque l’on reconnaît cela, le chemin de la bénédiction est tracé. Ce chemin commence par la reconnaissance de sa propre situation désespérée, sans aucune possibilité de s’en libérer (Lc 15:14-20). Ensuite, c’en est fini avec les rires avec lesquels il s’est berné lui-même comme si tout cela était amusant. Ceux qui apprennent à se voir dans la lumière de Dieu ne peuvent s’empêcher de mener deuil et de pleurer. Ils se repentent et aspirent au pardon. Le plaisir creux du monde, le rire sans joie véritable, se transforme en deuil et en abattement. Le pécheur s’humilie devant le Seigneur.
Une fois qu’il en est arrivé là, il reçoit l’assurance que le Seigneur l’élèvera. C’est une promesse remarquable pour un pécheur repenti. Il participera à l’élévation du Seigneur Jésus, qui s’est humilié de son plein gré. Dieu fera au pécheur repentant ce qu’il a fait au Seigneur Jésus – l’élever – si le pécheur fait ce que le Seigneur Jésus a fait – s’humilier.
L’appel s’applique non seulement au pécheur non converti mais aussi à ceux qui sont nés de nouveau. La situation autour de toi ne donne pas lieu à des expressions de joie, mais bien plus à des expressions de tristesse. À ceux qui n’ont plus aucun sentiment pour elle vient la même exhortation qu’au pécheur qui la vit tout entière.
Dans les ‘béatitudes’, le Seigneur Jésus prononce un « bienheureux » spécial pour « ceux qui qui mènent deuil » (Mt 5:4). Ce sont ses disciples qui sentent que tout dans le monde est en rébellion contre Lui. Ils partagent ses sentiments sur la rébellion du monde et son opposition à ce qui Lui appartient. En retour, il veut leur faire donner sa joie (Jn 15:11). Il s’agit d’une joie qui trouve son origine dans cet autre monde dont Il est le centre. Tu éprouves cette joie lorsque tu partages avec les autres ce que tu as trouvé dans le Seigneur Jésus (1Jn 1:3-4).
Lorsque tu vis dans le monde, il t’arrive de partager quelque chose avec les autres, mais tu perds toujours ce que tu partages. Tout ce que tu partages avec les autres dans le monde du Seigneur Jésus enrichit ta vie spirituelle. Ce que tu partages, tu ne le perds pas et le gain, tu ne le perds jamais et ne fait que l’augmenter.
Relis Jacques 4:7-10.
A méditer : Quels assignements (ce ne sont pas des demandes amicales !) Jacques donne-t-il dans ces versets ? Lesquels s’appliquent à toi ?
11 - 17 Contre juger et glorifier
11 Ne parlez pas l’un contre l’autre, frères. Celui qui parle contre son frère ou qui juge son frère, parle contre la Loi et juge la Loi. Or si tu juges la Loi, tu n’es pas quelqu’un qui pratique la Loi, mais un juge. 12 Un seul est législateur et juge, celui qui peut sauver et détruire ; mais qui es-tu, toi qui juges ton prochain ? 13 À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ou telle ville et nous y passerons une année, nous ferons des affaires et nous gagnerons de l’argent, 14 vous qui ne savez pas ce [qui arrivera] le jour de demain (car qu’est-ce que votre vie ? – elle n’est qu’une vapeur qui paraît pour un peu de temps et puis disparaît) ; 15 au lieu de dire : Si le Seigneur le veut, et si nous vivons, nous ferons aussi ceci ou cela. 16 Mais en réalité vous vous glorifiez dans vos vantardises. Toute gloriole pareille est mauvaise. 17 Ainsi, qui sait faire le bien et ne le fait pas, pour lui c’est un péché.
V11. Au début de ce chapitre, Jacques devait parler des guerres et des contestations. Il s’agit de déchaînements de discorde dans lesquels les parties sont ouvertement opposées et hostiles les unes aux autres. Dans la section que tu viens de lire, il mentionne un autre mal que l’on trouve parmi eux. Il s’adresse à ses lecteurs sur le fait de parler mal l’un contre l’autre. Cela semble moins grave que de faire la guerre et de se contester. La guerre et les contestations sont des conflits flagrants. Parler du mal, en revanche, peut se faire autour d’une tasse de café et avec une expression d’inquiétude sur le visage.
En réalité, bien sûr, il n’y a pas de véritable souci. Le véritable souci du frère ou de la sœur dont tu dis du mal serait de t’adresser à lui ou à elle au sujet de ce mal. Et même dans ce cas, je ne fais que supposer que les choses dont tu parles sont aussi réellement mauvaises. Parler du mal ne signifie pas nécessairement dire des mensonges. Il s’agit d’observer des pratiques ou des déclarations mauvaises.
Pourtant, Jacques interdit de parler mal l’un contre l’autre. Si tu dis du mal d’un frère, tu le déconsidères et tu t’élèves au-dessus de lui. Le mal est le mal et doit être appelé mal, mais parler mal est une œuvre du diable. Si tu vois ou entends quelque chose de mal, tu dois en parler d’abord au Seigneur, puis à la personne en question.
Parler mal d’un frère, c’est à la fois parler mal de la loi et juger la loi qui condamne ce mal (Lév 19:16). La loi doit juger le mal, mais par ton parler mal, elle n’a pas l’occasion de le faire. Tu gardes la loi pour toi et tu te poses comme juge du mal. En gardant la loi à l’écart du mal et en déchaînant ton propre jugement sur le mal, tu parles mal de la loi et tu t’es élevé au rang de juge. Tu juges la loi comme incapable de juger et tu méprises ainsi la loi de Dieu. Ensuite, au lieu d’obéir à la loi de Dieu, tu prends une loi de ton cru comme norme pour juger le mal.
V12. Non seulement tu as écarté la loi de Dieu et pris la place de la loi toi-même, mais tu as même pris la place de Dieu en tant que législateur et juge. C’est une prétention d’une grande portée. Après tout, Dieu est souverain (cf. Rom 9:21), Lui seul peut sauver et détruire. Il peut sauver sur la base de l’œuvre de son Fils, mais Il détruira aussi quiconque rejette son Fils. C’est sur cette toile de fond qu’il faut voir la question : « Mais qui es-tu, toi qui juges ton prochain ? » Face à la majesté de Dieu en tant que Législateur et Juge et en tant que Préservateur et Continuateur, toute présomption de juger son prochain doit assurément se ratatiner.
Il convient toutefois de se rappeler qu’il ne s’agit pas de juger le mal public. Il s’agit de se juger les uns les autres et de dire du mal les uns des autres. À cela s’ajoute le fait que nous ne pouvons et ne devons pas juger des motivations d’une autre personne (Mt 7:1). Ce que dit Jacques n’est pas incompatible avec le fait de juger le mal dans l’église. C’est là que nous devons juger le mal public (1Cor 5:1,12-13).
V13. Au vu des autres, Jacques leur recommande de ne pas dire de mal et de ne pas juger. Il exprime ainsi sa désapprobation face à l’attitude mauvaise de ses lecteurs, des gens qui pensent toujours mieux savoir. Dans cette attitude, ils révèlent un esprit d’élévation au-dessus des autres. Cet esprit d’indépendance se manifeste aussi d’une autre manière dans leur vie, et cela en ce qui concerne les plans qu’ils font. Ils font des plans pour savoir dans quelle(s) ville(s) ils iront faire du commerce et, bien sûr, y faire le plus de profit possible.
Les Juifs ont toujours été un peuple commerçant. Ils cherchent toujours à faire du profit. Pour cela, ils se déplacent de ville en ville. Or, commercer et faire du profit, ce n’est pas mal. Dans une parabole, le Seigneur Jésus utilise le commerce comme une activité qui se déroule pour lui (Lc 19:13). Cela ne peut donc pas être mauvais. Ce qui est mal, c’est de planifier l’avenir dans un esprit d’indépendance, c’est-à-dire sans tenir compte de la volonté de Dieu dans nos projets. C’est ce que Jacques reproche à ses lecteurs juifs qui étaient tellement animés par leur esprit mercantile qu’ils en oubliaient leur dépendance à l’égard du Seigneur.
V14. Jacques met en garde contre la notion hautaine selon laquelle nous contrôlons l’avenir alors que nous ne contrôlons même pas la prochaine seconde. Nous devons être conscients que la vie est éphémère et fragile. Les personnes qui croient avoir la vie entre leurs mains doivent être déçues lorsque Jacques compare leur vie à une vapeur. Une vapeur que vous voyez pendant un court moment, mais qui disparaît ensuite, qui se dissout. Il ne reste rien qui ait un sens. C’est le sens de la vie des gens du monde et aussi de ceux qui professent appartenir au peuple de Dieu, mais sans tenir compte de la volonté du Seigneur.
Si tu tiens compte de la volonté du Seigneur, ta vie n’est pas une vapeur. La vie du Seigneur Jésus n’était pas une vapeur, et la vie des enfants de Dieu n’est pas non plus une vapeur, du moins s’ils se comportent comme des enfants de Dieu. Si tu respectes la volonté du Seigneur, tu accomplis les œuvres que le Seigneur a pour toi (Éph 2:10). Ces œuvres te suivront pour l’éternité (Apo 14:13). En tenant compte de la volonté du Seigneur, tu sèmes maintenant la graine dont tu trouveras les fruits dans l’éternité (1Cor 15:58).
Mais la vie est courte. Moïse parle de la vie comme d’un sommeil (Psa 90:4-5). Lorsque nous dormons, la nuit passe sans que nous le sachions et c’est immédiatement le matin quand nous nous réveillons. David parle de la vie comme d’une ombre qui s’allonge (Psa 102:12). À l’est, les ténèbres tombent rapidement. Pour Job, la vie est semblable à une navette qui tourne rapidement (Job 7:6). Pierre compare la vie à l’herbe qui est dans le champ aujourd’hui et qui sera jetée dans une fournaise demain (1Pie 1:24-25).
Nous ne pouvons vivre notre courte vie sur la terre qu’une seule fois. La grande question que nous devons nous poser est la suivante : qu’en faisons-nous, pour quoi vivons-nous ? Si nous réalisons que notre ‘temps de service’ est si court, ce sera une incitation à faire ce qui est bon pour le Seigneur (1Cor 7:29-31).
V15. Il n’y a rien de mal à faire des projets. La seule question est de savoir s’ils sont faits en pensant que le Seigneur peut les accompagner. Tu peux prévoir d’aller dans une certaine ville, à condition de le faire en étant conscient que cela ne peut aller de l’avant que si le Seigneur te donne la force et la préservation pour le faire. En faisant nos projets, nous devrions toujours nous rappeler : « Si le Seigneur le veut. »
Tu peux voir que Jacques présente les choses de manière positive. Il ne dit pas que nous devrions penser : ‘Si le Seigneur ne le veut pas, il l’empêchera’. Nous avons un Seigneur qui veut nous faire connaître sa volonté, aussi en ce qui concerne les affaires et la vie quotidienne. Il en va de même lorsqu’on prévoit d’accomplir une œuvre pour le Seigneur. Tu le vois avec Paul lorsqu’il a visité Éphèse et qu’il en repart. En se séparant, il dit qu’il reviendra les voir à nouveau, mais en ajoutant cette note : « Si Dieu le veut » (Act 18:21).
V16. Jacques tient à ses lecteurs qu’ils se glorifient dans leur « vantardises ». Il veut dire par là qu’il s’agit essentiellement d’orgueil si l’on ne tient pas compte de la volonté de Dieu. On ne tient pas compte des changements soudains dans les plans établis, on manque de perspicacité en ce qui concerne ses propres possibilités. Alors que nous pensons tout maîtriser, nous sommes aveugles à nos propres limites et faiblesses. Se glorifier de ses propres capacités est mauvais à deux égards. En ce qui concerne soi-même, c’est de la vantardise ; en ce qui concerne Dieu, c’est la négation de sa souveraineté.
V17. Jacques a présenté à ses lecteurs, dans les versets précédents, la mauvaise attitude à adopter les uns envers les autres et envers Dieu. Ils savent maintenant comment ne pas faire les choses et peuvent en conclure comment les faire. Maintenant qu’ils savent comment faire le bien, cela leur sera imputé comme un péché s’ils ne font pas le bien. Une personne qui sait comment faire le bien et qui ne le fait pas est coupable du péché d’omission (cf. Lév 5:1). Ne pas faire le bien alors qu’on sait qu’on devrait le faire prouve que la grâce fait défaut et que la volonté propre est à l’œuvre. La vie du chrétien ne consiste pas en un tas de choses qui ne doivent pas être faites, mais à faire le bien.
Faire le bien ne peut se faire que dans la puissance de la vie nouvelle, dans la conscience de la grâce que nous avons reçue et dans laquelle nous sommes conduits par l’Esprit. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui se contente de faire une bonne action par jour. Dans ce cas, tu pourrais te demander ce qu’il fait le reste de la journée. Non, un chrétien est constamment en train de faire le bien.
Si nous savons ce qui est bon, mais nous bloquons la nouvelle vie pour qu’elle ne se manifeste pas, c’est un péché. Ce principe s’applique aussi aux incrédules. Combien de personnes savent qu’elles devraient se repentir, mais ne le font pas ? Chaque personne, croyante ou incrédule, est responsable de ce qu’elle sait. Dieu le tiendra pour responsable et lui demandera des comptes en son jour. Que ce soit une incitation, si tu sais que quelque chose est bon à faire, à le faire aussi.
Relis Jacques 4:11-17.
A méditer : De quels deux aspects de la vie Jacques traite-t-il dans ces versets ? Lequel te parle ?