1 - 7 Choisi pour être riche dans la foi
1 Mes frères, ne mêlez pas des considérations de personnes avec la foi en notre Seigneur Jésus Christ, [Seigneur] de gloire : 2 s’il entre dans votre réunion un homme portant une bague d’or, en vêtements éclatants, et qu’il entre aussi un pauvre en vêtements sales, 3 si vous regardez vers celui qui porte les vêtements éclatants et que vous disiez : Toi, assieds-toi ici à ton aise – pour dire ensuite au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ; ou : Assieds-toi ici au bas de mon marchepied –, 4 n’avez-vous pas fait une discrimination en vous-mêmes, et n’êtes-vous pas devenus des juges ayant de mauvais raisonnements ? 5 Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? 6 Mais vous, vous avez méprisé le pauvre. N’est-ce pas les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux ? 7 N’est-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qui a été invoqué sur vous ?
V1. Tu as vu dans les derniers versets du chapitre précédent que Dieu est un Père attentionné et qu’Il est lumière et amour. En aidant les veuves et les orphelins, tu peux montrer que Dieu est un Père qui s’occupe avec amour de ceux qui sont privés de toute aide. Parce que Dieu est aussi lumière, le commandement est aussi que tu te conserves pur du monde.
Pour t’empêcher de dépasser les bornes dans ta séparation du monde et de tomber dans le pharisaïsme, Jacques te présente « notre Seigneur Jésus Christ, [Seigneur] de gloire » dans le premier verset de ce chapitre. Il le fait dans le contexte d’une exhortation qu’il n’y a pas de considération de personnes parmi ceux qui croient en « notre Seigneur Jésus Christ ».
Jacques appelle le Seigneur par son nom complet parce qu’il doit sévir contre le grand mal qui sévit dans l’église chrétienne et qui consiste à favoriser certaines personnes en raison de leur position sociale. Un tel comportement est en totale contradiction avec la personne de Christ et la profession de foi en Lui. La considération pour les personnes Lui est étrangère (Act 10:34). Il n’a pas non plus agi de la sorte avec toi et moi, n’est-ce pas ?
Si tu es impressionné des gens qui ont réussi socialement, des gens qui occupent des positions élevées, et que tu les admires pour la belle voiture avec laquelle ils viennent à la réunion et les merveilleux vêtements qu’ils ont mis pour l’occasion, alors tu n’as pas vraiment regardé de près ‘le Seigneur de la gloire’. Que signifie toute cette splendeur terrestre à la lumière de sa gloire ?
Le Seigneur avait la gloire auprès du Père avant que le monde fût (Jn 17:5). Aussi sur terre, Il avait de la gloire, non pas pour les hommes (Ésa 53:2), mais pour la foi (Jn 1:14). Cette gloire brillait à travers son humble stature. Il aura de la gloire lorsqu’il reviendra sur terre (2Pie 1:16-17). Il y a aussi une gloire qui Lui est propre, que nous contemplerons sans la partager (Jn 17:24). Il est le centre et le rayonnement de toutes les pensées et de la gloire de Dieu (Héb 1:3). Toute la gloire est en Lui.
Avec cette gloire, la gloire terrestre est en contraste frappant. À la lumière du Seigneur de toute gloire, le rang et le statut n’ont pas leur place. Tout se ratatine qui est attrayant pour l’homme du monde et qui exerce encore un attrait pour nous aussi en tant que croyants : la richesse, le prestige, la position, le pouvoir. Ce sont toutes ces choses qui rendent l’homme aveugle à la vraie gloire et par lesquelles il est emporté vers l’enfer. Nous aussi, nous sommes tentés de regarder les apparences (1Sam 16:7). Rappelons-nous que « ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (Lc 16:15b).
Au fait, Jacques n’appelle pas à ‘niveler’, c’est-à-dire à éliminer les rangs du monde et à rendre tout le monde égal. Il veut seulement que les différences qui existent dans la vie sociale ne jouent aucun rôle parmi les croyants dans leurs relations mutuelles. Si c’est le cas, il veut que ce mal soit jugé. Il existe des différences entre les croyants qui doivent être prises en compte dans leurs rapports les uns avec les autres, comme la différence d’âge, de sexe et de dons. Ces différences ont été faites par le Seigneur. Les différences ne doivent pas être jouées les unes contre les autres, mais sont censées se compléter.
V2-3. Jacques appelle le mal par son nom. Il décrit le comportement des gens envers un riche et envers un pauvre lorsqu’ils entrent dans la synagogue. Tant la façon dont ils abordent l’homme riche que la façon dont ils abordent l’homme pauvre est mauvaise. Elle est loin d’être à la hauteur de la gloire du Seigneur en qui ils disent croire. Ils admirent l’homme riche à cause de son bague d’or et de ses beaux vêtements, et ils méprisent le pauvre vêtu de haillons. Le riche, ils l’accompagnent avec des courbettes jusqu’à une bonne place, le pauvre, ils lui donnent une place debout ou s’en servent comme d’un marchepied.
V4. Par ce comportement, ils font preuve d’une posture qui revient à jouer au juge. Ils n’ont ni l’autorité ni la compétence pour une telle action. La discrimination qu’ils ont faite, ils l’ont faite pour eux-mêmes, dans leur propre intérêt. Il n’y a rien du Seigneur là-dedans. Au contraire, ils agissent avec « de mauvais raisonnements ». Un tel raisonnement est, par exemple, qu’ils essaient d’être en bonne position avec des gens riches parce que cela peut leur apporter des avantages. Il n’y a pas de profit à tirer des pauvres, il n’est pas nécessaire de s’occuper d’eux.
A nouveau, qu’a dit Jacques à propos du « service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père » ? N’était-ce pas précisément qu’il fallait visiter les nécessiteux dans leur affliction ? Comme on est loin de la vraie religion en faisant cette discrimination avec de mauvais raisonnements !
V5. « Écoutez, mes frères bien-aimés », dit Jacques. En d’autres termes : ‘Vous devriez écouter attentivement. Vous êtes vraiment mes frères bien-aimés et c’est pourquoi je vous dis comment Dieu pense aux personnes socialement pauvres. Les pauvres dans le monde ont un avantage avec Lui, ils ont une place spéciale avec Lui.’
Paul dit la même chose aux Corinthiens, eux aussi si sensibles aux honneurs et au prestige du monde (1Cor 1:16-28). Que Dieu ait choisi les pauvres ne signifie pas qu’Il les a choisis parce qu’ils n’ont pas d’argent, mais parce qu’ils n’ont aucun droit et sont dépendants. Avec Dieu, il s’agit de ceux qui ne comptent pas.
Du fait de leur choix, ils sont devenus riches dans la foi. Être riche dans la foi, c’est être riche en Dieu (Lc 12:21). Cette richesse ne peut pas être exprimée en argent. Même le monde leur appartient (1Cor 3:21-23) parce qu’ils appartiennent à celui à qui appartient tout l’or et l’argent (Agg 2:8). Pour en prendre possession, ils doivent encore attendre le retour du Seigneur Jésus.
Le Seigneur Jésus était le pauvre par excellence. Il était riche, mais Il a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis (2Cor 8:9). Cette pauvreté n’était pas la mangeoire dans laquelle il a été déposé à sa naissance ni les vêtements dans lesquels il a été enveloppé, car cela ne pouvait pas nous rendre riches. Ce n’était pas non plus sa pauvreté sur la terre, où il n’avait pas d’endroit où poser sa tête (Mt 8:20). Nous avons été enrichis par rien d’autre que la pauvreté des trois heures de ténèbres sur la croix, pendant lesquelles Il a porté le jugement de Dieu pour nos péchés.
C’est aussi le seul fondement sur lequel Dieu a pu faire de nous des « héritiers du royaume ». Quand le Seigneur Jésus viendra revendiquer son royaume, tous les héritiers partageront son royaume avec Lui. Dieu a promis ce royaume « à ceux qui l’aiment ». Jacques lie la promesse du royaume à l’amour de Dieu.
Ce royaume n’a de valeur que pour ceux qui savent qui est Dieu dans son amour. L’amour de Dieu est présent en chacun de ceux qui savent que Dieu les a aimés en premier (1Jn 4:19). Si tu as vu et expérimenté que Dieu t’a aimé, la plus grande preuve étant le don de son Fils, alors tu ne peux pas t’empêcher de L’aimer.
C’est pourquoi tu peux toi aussi attendre ce royaume avec impatience, en tant qu’héritier. En attendant, comme les pauvres dont parle Jacques, tu peux jouir de tes richesses spirituelles. Connais-tu déjà certaines de tes richesses ? Elles sont toutes présentes et cachées en Christ (Col 2:2-3). Il ne tient qu’à toi de les déterrer.
À la lumière de ses richesses, toutes les richesses du monde perdront leur emprise sur toi. Chaque investissement en temps et en efforts pour t’approprier les richesses en Christ montrera son retour quand le Seigneur Jésus reviendra. Si tu es si riche, tu peux aussi rendre les autres riches. Tu peux alors être quelqu’un dont Paul dit : « Comme pauvres, mais enrichissant un grand nombre » (2Cor 6:10).
V6. Jacques indique à ses lecteurs qu’ils ont déshonoré les pauvres en les traitant avec un tel mépris. Ils sont aveugles à ce que ces pauvres représentent pour Dieu. Ils semblent aussi être aveugles au comportement des riches, auprès desquels ils sont si désireux d’obtenir des faveurs. Ce que Dieu a fait aux pauvres est diamétralement opposé à ce que les riches ont fait aux pauvres.
Maintenant, regarde de près ce que font les riches, dit Jacques. Ils vous oppriment et vous traînent devant les tribunaux. Vous pensez qu’il vous sera bénéfique de les traiter avec honneur, mais pendant ce temps, ils vous dépouillent.
V7. Et il y a pire : par le comportement des riches, « le beau nom » du Seigneur Jésus qui a été invoqué sur vous est blasphémé. Il n’y a donc aucune raison de les admirer et de les approcher avec soumission.
Relis Jacques 2:1-7.
A méditer : T’approches-tu de tes frères et sœurs dans la foi sans discrimination ?
8 - 14 La loi royale
8 Si en effet vous accomplissez la loi royale, selon l’Écriture : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, vous faites bien ; 9 mais si vous faites des distinctions entre les personnes, vous commettez un péché, et vous êtes convaincus par la Loi d’être transgresseurs. 10 Car quiconque gardera toute la Loi et trébuchera sur un seul point est coupable sur tous. 11 En effet, celui qui a dit : “Tu ne commettras pas d’adultère”, a dit aussi : “Tu ne tueras pas”. Or si tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu es devenu transgresseur de [la] Loi. 12 Parlez et agissez comme devant être jugés d’après la loi de la liberté ; 13 car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas usé de miséricorde. La miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement. 14 Quel profit y a-t-il, mes frères, si quelqu’un dit qu’il a la foi, et qu’il n’ait pas d’œuvres ? La foi peut-elle le sauver ?
V8. La discrimination entre les riches et les pauvres dans l’assemblée est répréhensible. Jacques s’y oppose fermement. Il en exprime la condamnation dans un langage fort et sans équivoque. S’ils méprisent les pauvres, ils agissent contrairement à « la loi royale ». Dans cette loi, tous les Israélites sont considérés comme des objets de la faveur de Dieu. Dans cette loi, le peuple est adressé dans son ensemble. Jacques émet son exhortation d’une manière positive. Il leur fait valoir qu’ils font bien s’ils accomplissent la loi royale « selon l’Écriture », c’est-à-dire telle qu’elle est consignée dans la Parole de Dieu et qu’ils la mettent en œuvre conformément à son intention.
La loi royale est la loi des dix commandements. Elle est appelée « loi royale » par Jacques pour souligner sa grande valeur, ce qui constituera une incitation supplémentaire à y obéir. Cette loi s’appliquera dans sa plénitude et sa hauteur dans le futur royaume de paix sur lequel le Seigneur Jésus régnera en tant que roi. Cette loi sera alors écrite dans le cœur des membres du peuple de Dieu (Héb 8:10). Parce que cette loi est écrite dans leur cœur, ils pourront aussi vivre selon elle.
Nous accomplissons la loi royale si nous aimons notre prochain comme nous-mêmes. Alors nous faisons bien, alors nous vivons bien, alors nous vivons comme Dieu l’a voulu. Ce commandement montre clairement que dans l’Ancien Testament, chaque membre du peuple de Dieu avait sa propre place devant Dieu, et que devant Dieu, tout le monde était égal. Chaque membre du peuple était le prochain de l’autre et l’autre devait être traité avec le même amour que celui avec lequel une personne se traitait elle-même. En traitant les autres de cette façon, il n’y aurait pas de traitement préférentiel pour certains ou de désavantage pour d’autres. En aimant son prochain, toute la loi est accomplie (Gal 5:14 ; Rom 13:8-10).
Tu pourrais maintenant demander : ‘Mais nous ne vivons plus sous la loi, n’est-ce pas ?’ En effet, nous ne vivons plus sous la loi (Rom 6:14). Jacques ne nous ramène pas non plus sous la loi. Il montre que tu fais ce que la loi exige si tu aimes les autres. Rappelle-toi que Jacques écrit sa lettre à une époque où Dieu tolère encore que son peuple dispersé observe la loi. C’est la raison pour laquelle Jacques souligne ce point. Il s’adresse à eux sur leur confession.
Cette parole devrait aussi faire appel à toi. Pas de la manière dont Jacques s’adresse à ses lecteurs, car toi, très probablement, tu n’appartiens pas à Israël. Pour toi, si tu aimes l’autre, tu ne feras rien qui lui nuise ou le blesse. Aimer n’est pas une performance que tu accomplis parce que la loi te l’impose. Aimer est l’expression de ta nouvelle vie qui cherche le bien pour l’autre. Si tu cherches le bien et non le mal pour l’autre, il est clair que tu accomplis alors, pour ainsi dire, automatiquement la loi.
V9. La loi place chacun sur un pied d’égalité de responsabilité devant Dieu. Cette loi dit : tu dois aimer ton prochain comme toi-même. Si nous faisons alors des distinctions, nous n’agissons pas selon le commandement royal. Le prochain est mon frère ou ma sœur dans la foi, le membre de l’église de Dieu, dont je suis moi aussi membre par grâce.
Tous les Israélites appartenaient à l’unique peuple, et chaque Israélite était le prochain de tous les autres membres du peuple. De la même manière, nous sommes nous aussi liés les uns aux autres. Lorsque tu pries pour ton frère afin que cela se passe bien pour lui, tu le fais en même temps pour toi, car si ton frère va bien, tu iras bien aussi. Si l’amour est réel, tes préférences disparaîtront. Dieu n’a pas non plus agi avec toi en fonction des préférences.
Si tu agis avec considération de la personne, alors tu pèches clairement. Il est clair que c’est contraire à la loi qui dit que chaque membre du peuple de Dieu est égal à l’autre et que tu dois traiter chaque membre du peuple de Dieu avec le même amour. La transgression est évidente si tu fais encore des distinctions dans ta façon d’aborder les membres.
V10. En trébuchant sur ce seul commandement, tu es coupable de toute la loi, même si tu n’as pas réellement transgressé chacun des commandements. C’est parce que dans la loi, la volonté de Dieu se présente à toi. L’autorité du législateur se tient derrière la loi. Lorsque Moïse descend de la montagne, il ne se contente pas de rayer un seul commandement, mais brise les deux tables de la loi (Exo 32:19). La violation d’un seul commandement rendait le peuple coupable de tous les autres. Si tu transgresses un commandement, tu as affaire à Dieu qui a donné à la fois le commandement que tu as transgressé et tous les autres.
V11. Jacques cite un exemple. Tu peux respecter un commandement mais transgresser un autre. Alors, par définition, tu es coupable d’avoir violé ce commandement et tu te trouves coupable devant la loi qui contient aussi les autres commandements. La loi forme un tout parce que Dieu est le législateur. Si tu transgresses un commandement, cela signifie que tu as cédé à ta propre volonté et méprisé la volonté de Dieu, qu’Il a fait connaître dans l’ensemble de la loi.
V12. Comme mentionné, l’intention de Jacques n’est pas de nous placer sous la loi des dix commandements. Son discours a pour but de faire comprendre, au moyen de la loi, comment les relations mutuelles doivent se dérouler dans l’église. La loi contient les paroles de Dieu et contient un enseignement utile pour eux. Jacques donne cet enseignement en vue de l’église juive-chrétienne, mais nous pouvons aussi en tirer beaucoup d’enseignements. Le véritable sens que la loi a acquis pour lui, maintenant qu’il croit au Seigneur de gloire, est celui de la liberté. Il en a parlé précédemment (Jac 1:25) et il y revient ici.
La liberté n’est pas sans entraves. La liberté a des limites. Ces limites ne sont pas là pour restreindre notre liberté, mais pour nous empêcher de l’utiliser à mauvais escient. La vraie liberté consiste à faire la volonté de Dieu et à montrer qui Il est. C’est ce que le Seigneur Jésus a fait à la perfection. Nous voyons aussi la loi de la liberté s’exprimer parfaitement dans sa vie. Il était parfaitement libre parce qu’Il n’y avait en Lui ni volonté propre, ni péché. Il pouvait ainsi être parfaitement lié à la volonté de Dieu. Rien ne L’en séparait, rien ne pouvait s’interposer entre Lui et son Dieu et Père.
V13. Cette loi de la liberté est la norme de jugement que nous devons appliquer dans nos relations avec les autres. Si, comme le Seigneur Jésus, nous vivons en communion imperturbable avec le Père, cela s’entendra et se verra dans nos paroles et nos actes. Que nous soyons conscients d’être jugés par la loi de la liberté, nous le montrerons surtout en faisant preuve de miséricorde. C’est aussi de cette façon que l’amour de Dieu est venu jusqu’à nous. Dans nos circonstances misérables, Dieu est venu avec sa miséricorde.
Si nous ne manifestons pas la miséricorde que nous avons reçue envers les autres dans nos paroles et nos actes, nous prouvons que nous n’avons pas la vie nouvelle et que nous ne pouvons pas agir selon la loi de la liberté. C’est alors que vient le jugement de Dieu, et il sera aussi miséricordieux que le manque de miséricorde dont nous avons fait preuve à l’égard des autres. Lorsque nous faisons preuve de miséricorde, nous agissons comme Dieu a aussi agi avec nous. Nous ne jugeons pas l’autre personne, mais nous lui prouvons la miséricorde de Dieu. Par conséquent, la miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement. La miséricorde triomphe du jugement.
V14. Si tu es miséricordieux, tu montres que tu es toi-même l’objet de la miséricorde de Dieu. Tu peux prétendre avoir la foi, mais si tu ne la démontres pas par tes œuvres, par exemple en faisant preuve de miséricorde, alors ce ne sont que des paroles en l’air. Les paroles ne valent rien et ne prouvent rien de la vie intérieure. Dire que tu as la foi est creux et vide s’il n’y a pas d’œuvres.
La foi ne se voit pas, mais elle devient visible par les œuvres. Par conséquent, la foi et les œuvres sont inextricablement liées. La foi qu’une personne prétend avoir ne peut pas la sauver. D’une plante, tu ne peux pas voir les racines, mais lorsqu’elle pousse et s’épanouit, ce sont les preuves qu’il y a des racines sur la plante. De l’électricité, tu ne vois pas, mais quand une ampoule s’allume, c’est la preuve qu’il y a de l’électricité. Le Seigneur Jésus parle aussi de la nouvelle naissance, dont tu ne sais pas comment elle se produit, mais dont tu entends le son (Jn 3:8). Les œuvres prouvent que la foi est présente. Dans les versets suivants, Jacques donne un exemple.
Le réformateur Luther a eu tellement de mal avec cette affirmation de Jacques qu’il a appelé cette lettre ‘une lettre de paille’, c’est-à-dire sans valeur nutritive. Il a dit cela parce qu’il avait découvert la fausseté de l’enseignement de l’église catholique romaine qui dit que les œuvres sont nécessaires pour être sauvé. Mais Luther a ainsi jeté le bébé avec l’eau du bain. Jacques n’enseigne pas du tout qu’une personne est sauvée par les œuvres. Au contraire, il insiste sur la preuve de la foi par les œuvres qui découlent de cette foi, des œuvres qui prouvent que la foi est présente. Dans le cas contraire, il n’y a ni foi ni salut. Une ‘foi verbale’ ne donne pas le salut.
Relis Jacques 2:8-14.
A méditer : Comment mets-tu en pratique la loi royale ?
15 - 26 Les œuvres qui justifient la foi
15 Et si un frère ou une sœur manquent de vêtements et de la nourriture quotidienne, 16 et que l’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous – sans leur donner ce qui est nécessaire pour le corps –, à quoi bon ? 17 De même aussi la foi, si elle n’a pas d’œuvres, est morte en elle-même. 18 Mais quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai des œuvres. Montre-moi ta foi sans œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi. 19 Tu crois que Dieu est un ; tu fais bien : les démons aussi croient, et ils frissonnent. 20 Mais veux-tu savoir, homme stupide, que la foi sans les œuvres est morte ? 21 Abraham, notre père, n’a-t-il pas été justifié par des œuvres, ayant offert son fils Isaac sur l’autel ? 22 Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres ; et par les œuvres la foi fut rendue parfaite. 23 Ainsi a été accomplie l’Écriture qui dit : “Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice” ; et il a été appelé ami de Dieu. 24 Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. 25 Pareillement Rahab aussi, la prostituée, n’a-t-elle pas été justifiée par les œuvres, ayant reçu les messagers et les ayant renvoyés par un autre chemin ? 26 Car comme le corps sans esprit est mort, de même aussi la foi sans œuvres est morte.
V15. Jacques explique clairement à l’aide d’un exemple ce qu’il entend par les œuvres qui démontrent la foi. Il désigne à ses lecteurs « un frère ou une sœur » sans vêtements suffisants contre le froid et avec juste assez de nourriture pour ne pas mourir. Cet exemple est d’actualité pour ses lecteurs car ils n’aimaient pas particulièrement les pauvres (versets 2-3). Peut-être se sentaient-ils adressés.
V16. Ils ont peut-être simplement raconté une histoire merveilleuse à un pauvre frère ou une pauvre sœur sans leur donner le nécessaire pour le corps ! S’ils en ont assez eux-mêmes, ils peuvent facilement dire aux pauvres : « Allez en paix. » S’ils ajoutent ensuite qu’ils devraient simplement se chauffer et se rassasier sans rien faire eux-mêmes, tout ce discours est carrément de l’hypocrisie.
V17. Parler du manque de quelqu’un, ou même prier pour lui, sans vouloir faire quoi que ce soit, c’est une foi morte. Il manque la manifestation de la miséricorde, et si elle manque, il n’y a pas de foi. Là où il n’y a pas d’œuvres, la foi présente dans la bouche est morte en elle-même. La foi n’est pas vivante ; il n’y a pas de foi vivante. La foi et les œuvres ne peuvent pas être séparées. La foi en tant que telle ne se voit pas. Elle ne peut être rendue visible que par les œuvres. C’est par les œuvres que l’on montre que la foi est présente.
V18. L’argument de Jacques est clair. Pourtant, une réfutation vient de quelqu’un qui veut séparer la foi des œuvres. C’est quelqu’un qui a entendu ce que Jacques a dit au sujet de la foi et des œuvres. Cette personne n’a elle-même aucune part dans la foi, mais elle peut citer beaucoup de bonnes œuvres. Parce que cette personne n’a rien à voir avec la foi, elle n’a pas compris le message de Jacques. Il se glorifie de ses œuvres.
Jacques lui répond que la séparation qu’il fait entre la foi et les œuvres n’est pas admissible. S’il veut faire cette séparation, qu’il montre sa foi sans ses œuvres. Il ne le peut pas, mais Jacques peut montrer sa foi par ses œuvres. L’important n’est pas que Jacques doive montrer sa foi à Dieu. Dieu sait qu’il croit. Non, les œuvres de la foi sont là précisément pour montrer aux hommes qu’il y a une foi réelle et vivante en lui.
V19. S’il ne s’agit que de la foi, c’est-à-dire sans que les œuvres y soient attachées, ce n’est rien de plus qu’une confession orthodoxe. Tu peux prononcer cela avec ta bouche sans que cela ait une quelconque signification pour ton cœur. Regarde la confession juive. Le Juif orthodoxe confesse de tout son cœur que Dieu est un seul Dieu. C’est aussi ce que Dieu a prescrit (Deu 6:4). C’est une confession magnifique et parfaitement correcte. C’est une très bonne chose que cette confession soit faite.
Mais penses-tu vraiment que le simple fait de la prononcer est la preuve d’une véritable foi ? Oubliez cela. Dans ce cas, les démons croiraient aussi vraiment, c’est-à-dire qu’ils feraient confiance à Dieu. Ils croient à la confession, mais ils frissonnent en le faisant parce qu’ils savent que Dieu les jugera à cause de leurs œuvres toutes faites en rébellion contre Dieu.
V20. Jacques conclut sa dispute avec son – peut-être imaginaire – adversaire. En guise de conclusion, il dit une fois de plus clairement à son adversaire, à qui il s’adresse en tant qu’« homme stupide », que la foi sans les œuvres « est morte ». Comment cela fonctionne, il le montre par deux exemples dans les versets suivants.
V21. Par deux exemples, Jacques montre clairement ce que sont les œuvres de la foi, comment la foi est attestée par les œuvres. Il ne s’agit pas d’exemples d’œuvres que les hommes appellent de bonnes œuvres. Selon les normes humaines, sans inclure la foi, nous appellerions Abraham un meurtrier d’enfants et Rahab n’était rien d’autre qu’une traîtresse au pays.
Cependant, tu verras qu’il s’agit de deux grandes œuvres de foi. Ces actes ont été accomplis par amour pour Dieu (par Abraham) et par amour pour le peuple de Dieu (par Rahab). Ce sont les deux caractéristiques que possède toute œuvre de foi. La foi se concentre sur Dieu et sur son peuple. Les deux œuvres parlent d’une confiance totale en Dieu.
Jacques commence par Abraham. Il dit qu’Abraham a été justifié « par les œuvres » sans mentionner la foi. C’est une affirmation forte. En le présentant ainsi, Jacques souligne une fois de plus à quel point les œuvres sont nécessaires si l’on veut parler de la foi.
Si tu regardes ce verset seul, sans lire la suite, on dirait qu’il oublie brièvement que la justification se fait par la foi seule après tout, et il se heurte ici à ce que Paul enseigne dans Romains 4 (Rom 4:2-3). Bien sûr, comme tu l’as vu précédemment, Jacques et Paul ne se contredisent pas. Chacun aborde la vérité d’un point de vue différent par l’Esprit.
Paul parle de la personne d’Abraham dans sa relation avec Dieu. Dieu a vu en Abraham une foi focalisée sur Lui. Dieu a vu en Abraham une foi en Lui qu’Il ferait ce qu’Il avait dit, alors que rien n’indiquait que cela se produirait. À cause de cette foi, Dieu a déclaré que la personne d’Abraham était juste. Cependant, Jacques ne parle pas de la personne d’Abraham devant Dieu, mais de la foi d’Abraham devenue visible aux yeux des hommes. La foi que Dieu a vue en lui s’est manifestée devant les hommes.
Dieu n’avait pas besoin de preuves de la foi d’Abraham, mais il a placé Abraham dans une situation où sa foi est devenue visible pour ceux qui l’entouraient. C’est pourquoi tu lis dans Genèse 22 que Dieu a mis la foi d’Abraham à l’épreuve (Gen 22:1). Il a demandé à Abraham de sacrifier son fils Isaac sur l’autel (Gen 22:2,9). Jacques dit que « Abraham, notre père » – après tout, il est leur ancêtre – a été justifié lorsqu’il a « offert son fils Isaac sur l’autel ». Tu sais qu’il n’a pas dû littéralement offrir Isaac en sacrifice, mais devant Dieu, Abraham a effectivement offert son fils.
V22. En faisant cela, il a montré que sa « foi agissait avec ses œuvres ». Cela va même plus loin. La foi qu’Abraham possédait intérieurement « fut rendue parfaite », c’est-à-dire complétée, arrondie par ses œuvres.
V23. Par cet acte, par cette œuvre de foi, s’est accomplie l’Écriture qui dit : « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice. » Cette citation provient de Genèse 15 et y fait référence à la justification d’Abraham à cause de sa foi en Dieu (Gen 15:6). Jacques relie cette citation à l’œuvre de foi d’Abraham dans Genèse 22 parce que cette œuvre de foi confirme qu’il possédait la vraie foi. Elle seule rend Abraham capable de mettre tout ce qu’il a sur l’autel. Fais-tu la même chose ? Tous tes biens, toi-même, ta famille ?
Dans Isaac, Abraham a tout mis sur l’autel. Ce faisant, il a même mis toutes les promesses de Dieu sur l’autel. Ce faisant, Abraham a prouvé que Dieu était au-dessus de tout pour lui. Le donneur est au-dessus du don. Abraham a pu sacrifier son fils parce qu’il s’est tourné vers Dieu, parce qu’il Lui a fait confiance et qu’il L’a aimé. En tout cela, Abraham s’est comporté comme « ami de Dieu ». C’est ainsi que Josaphat parle de lui à Dieu (2Chr 20:7) et c’est aussi ainsi que Dieu lui-même l’appelle (Ésa 41:8). Si tu es un ami de Dieu, cela signifie que tu aimes Dieu.
V24. Jacques conclut cet exemple d’Abraham par la conclusion indéniable que les œuvres de foi sont absolument nécessaires pour prouver la présence de la foi. Il n’est justifié de dire que tu crois que si tes œuvres le prouvent.
V25. Pour illustrer cela encore plus abondamment, Jacques montre un autre exemple tiré des Écritures. À côté du grand croyant Abraham, il place cette Rahab, la prostituée, la femme issue d’une race maudite. Ce faisant, il apporte la preuve éclatante qu’avec Dieu, il n’y a pas de considération de personnes. Il dit qu’elle a été justifiée « aussi », c’est-à-dire comme Abraham, sur la base des œuvres.
Et en quoi consistaient ses œuvres ? Elle a reçu « les messagers » dans sa maison et les a cachés à ses compatriotes. Jacques appelle les espions (Héb 11:31) « messagers » parce qu’ils sont venus avec de bonnes nouvelles pour elle. En recevant les messagers, elle a fait un choix en faveur du peuple de Dieu et contre son pays. Elle croyait que le pays où elle vivait faisait l’objet d’un jugement et qu’il serait donné par Dieu à son peuple. Elle a renoncé à sa possession actuelle pour la posséder avec le peuple de Dieu. C’est la foi en action.
Abandonnes-tu aussi le pays dans lequel tu te trouves, le monde, pour le posséder plus tard avec le Seigneur Jésus ? Si tu sais que tu es lié au peuple de Dieu qui ne prendra possession du monde que plus tard, tu es un traître aux yeux du monde, parce que tu ne t’engageras pas pour tout et n’importe quoi dans ce monde. Ne le laisse pas te peser. Regarde le Seigneur de gloire et tu sauras pour qui tu le fais.
V26. Jacques conclut son enseignement sur la foi et les œuvres par une image que tout le monde peut comprendre : de même que le corps est une chose morte s’il n’y a pas d’esprit en lui, de même la foi est morte s’il n’y a pas d’œuvres.
Relis Jacques 2:15-26.
Médite : Quelles sont les œuvres de la foi que Jacques a mentionnées jusqu’à présent ?