1 - 3 L’expéditeur ; les destinataires ; le but de la lettre
1 Jude, esclave de Jésus Christ et frère de Jacques, aux appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ : 2 Que la miséricorde et la paix et l’amour vous soient multipliés ! 3 Bien-aimés, alors que je m’empressais de vous écrire au sujet de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints.
V1. Jude se présente comme « esclave de Jésus Christ et frère de Jacques ». En expliquant la lettre de Jacques, nous avons vu que Jacques est un frère du Seigneur Jésus (Jac 1:1 ; Gal 1:19). Outre un Jacques, nous trouvons aussi un Jude parmi les frères du Seigneur selon la chair (Mt 13:55). Il est évident que c’est lui qui est l’auteur de cette lettre.
Comme Jacques, Jude ne se dit pas ‘frère’ de Jésus Christ, mais se nomme joyeusement ‘esclave’. Il ne parle pas non plus de ‘Jésus’, mais de « Jésus Christ ». Bien que Jacques et lui aient grandi ensemble avec le Seigneur Jésus dans le même foyer parental, toute familiarité est absente. Cela est sans doute lié au fait qu’ils ont appris à Le connaître comme le ressuscité (1Cor 15:7). Il est plus important d’être dans une relation spirituelle avec Lui et de le montrer en écoutant sa Parole, que d’être dans une relation familiale naturelle avec Lui (Lc 11:27-28).
Comme cela a déjà été noté, Jude s’adresse dans sa lettre à tous les croyants sans distinction. Il les appelle les « appelés ». Il a tous les croyants à l’esprit, tous ceux qui appartiennent à l’église mondiale. En même temps, la lettre est aussi personnelle, car l’appel est une affaire personnelle pour chaque croyant. Les appelés – et par la grâce de Dieu cela t’inclut – il les présente dès le début de sa lettre en deux relations : d’abord à « Dieu le Père » et ensuite à « Jésus Christ ». La relation à Dieu le Père est liée à l’amour et la relation à Jésus Christ à la conservation.
Ce que Jude fait ici est dans la même ligne que ce que le Seigneur Jésus fait dans sa prière à son Père lorsqu’il demande la garde des siens (Jn 17:11). Ce que dit Jude et ce pour quoi le Seigneur Jésus a prié est très encourageant au vu du contenu de la lettre. Tu peux savoir que tu es un objet de l’amour divin, quelle que soit la quantité de mal qui a pénétré dans la chrétienté. Tu peux aussi savoir que tu es conservé par Jésus Christ jusqu’à la fin, tandis que le mal qui a pénétré sera jugé par Lui. Quel encouragement ! Cela donne de l’assurance et de la force à ta foi, qui est durement éprouvée dans le temps d’apostasie dans lequel tu vis.
V2. Jude formule un triple souhait pour ses lecteurs, « la miséricorde et la paix et l’amour ». Il ajoute le souhait qu’ils « soient multipliés ». Nous trouvons toujours « grâce et paix » comme souhait dans les salutations des lettres de Paul. Ce n’est que dans les deux lettres à Timothée qu’il ajoute le souhait de « miséricorde ». Cela montre que la « miséricorde » est principalement destinée aux individus, ce qui souligne le caractère personnel de la lettre de Jude.
La combinaison des trois souhaits que Jude exprime ici ne se produit qu’avec lui.
1. Il commence avec la « miséricorde ». C’est là que réside l’aspect du besoin et de la compassion. Jude sait que les croyants en ont particulièrement besoin, compte tenu de l’époque qu’il va décrire dans un instant.
2. « La paix » est aussi d’une grande importance dans une telle période. Tout le mal qui a abondamment pénétré dans l’église peut être une cause pour devenir plein de mécontentement. Lorsque tout semble sans espoir et qu’il ne semble pas y avoir d’issue, le mécontentement peut facilement insinuer.
3. Enfin, il faut de « l’amour ». Aussi mauvais que soient les temps, le croyant peut toujours être conscient de l’amour de Dieu.
Jude mentionne ces choses de manière générale. Bien sûr, il te les souhaite de la part de Dieu. En même temps, dans une période de déclin, ces caractéristiques seront aussi des expressions qui peuvent passer de toi à d’autres. Après tout, tu as la vie nouvelle, tu es né de Dieu et tu as sa nature. Alors que l’apostasie devient de plus en plus évidente, il est d’autant plus urgent de souhaiter que parmi les croyants, ces expressions de l’attention de Dieu se retrouvent aussi les uns envers les autres. Et Jude souhaite non seulement qu’elles soient là et qu’elles augmentent, mais qu’elles soient là en abondance par multiplication, c’est-à-dire qu’elles augmentent de plus en plus.
V3. Jude appelle ses lecteurs « bien-aimés », rejoignant ainsi Dieu le Père de qui il a dit que les croyants sont bien-aimés en Lui (verset 1). Il éprouve pour eux les mêmes sentiments que Dieu le Père. Il est important de voir tes frères et sœurs comme Dieu le Père les voit et de ressentir pour eux ce qu’Il ressent pour eux.
Jude explique qu’il avait prévu de leur écrire une lettre. Il met aussi ce plan à exécution. Il leur dit aussi ce qu’il avait voulu écrire et que quelque chose a changé à ce sujet. Il voulait partager avec eux ce que lui et eux possèdent en commun dans le salut qu’ils ont reçu (cf. 2Pie 1:1). Cependant, le désir d’écrire sur le « commun salut » a été supplanté par un fardeau que l’Esprit de Dieu a placé sur son cœur. Il y a obéi, reconnaissant la nécessité d’écrire une exhortation plutôt que des vérités joyeuses.
Il raconte ce changement dans son intention parce qu’il te fait ressentir d’autant plus fortement le sérieux du contenu de sa lettre. Il montre qu’il faut parfois changer de plan et, au lieu de se réjouir des vérités de la foi, combattre pour elles.
La foi – c’est-à-dire les vérités de la foi plutôt que ta foi personnelle – est extrêmement précieuse. C’est tout ce que tu sais sur Dieu en Christ, tel que tu l’as dans la parole de Dieu, inspirée, infaillible, faisant autorité et complète. Elle doit aussi être maintenue et défendue en tant que telle. Tout ce qui vient de Dieu sera toujours attaqué et doit donc être défendu. Tu dois insister sur le fait qu’il n’a été donné qu’aux apôtres d’exposer la foi de manière normative dans les Écritures inspirés.
Expliquer et enseigner la foi n’est pas la tâche de tous mais des dons donnés par le Seigneur Jésus (Éph 4:11). Il incombe cependant à chaque croyant, à toi aussi, de défendre la foi et à combattre pour elle. Ce n’est pas l’affaire de quelques-uns seulement. Après tout, c’est la foi « qui a été une fois enseignée aux saints », c’est-à-dire à tous les saints, à tous les croyants, et non à un petit groupe de privilégiés. Par conséquent, tous les saints doivent la défendre. L’expression « saints » fait aussi clairement ressortir le contraste avec l’impiété des méchants au sujet desquels Jude écrit dans les versets suivants.
Ce qui tu dois défendre, c’est la foi qui a été enseignée « une fois », c’est-à-dire ‘une fois pour toutes’. Il ne s’agit pas d’une foi nouvellement découverte ou d’une foi qui évolue et à laquelle de nouvelles choses sont ajoutées à chaque fois. Elle a été révélée une fois pour toutes par Dieu. Les hommes n’y ont rien contribué, bien qu’ils soient les instruments utilisés pour l’enseigner. Il n’y aura plus de nouvelles révélations. On l’a parfois noté de la manière suivante : Si c’est nouveau, ce ne peut être vrai, et si c’est vrai, ce n’est pas nouveau.
Relis Jude 1:1-3.
A méditer : Quels encouragements trouves-tu dans ces versets ?
4 - 9 Exemples d’apostasie et de jugement de Dieu
4 Car certains hommes se sont insinués, inscrits jadis à l’avance pour ce jugement, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en débauche, et qui renient notre seul Maître et Seigneur, Jésus Christ. 5 Or je désire vous rappeler, à vous qui une fois saviez tout, que le Seigneur, après avoir délivré le peuple du pays d’Égypte, a ensuite détruit ceux qui n’ont pas cru ; 6 et qu’il a gardé dans des liens éternels, sous l’obscurité, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure. 7 Ainsi Sodome, Gomorrhe et les villes d’alentour, qui s’étaient abandonnées à la fornication de la même manière qu’eux et étaient allées après une autre chair, sont là comme exemple, subissant la peine d’un feu éternel. 8 De la même manière cependant, ces rêveurs, eux aussi, souillent la chair, méprisent l’autorité, et injurient les dignités. 9 Mais quand l’archange Michel, en discutant avec le diable, contestait au sujet du corps de Moïse, il n’osa pas proférer de jugement injurieux contre lui ; mais il dit : Que le Seigneur te censure !
V4. Jude poursuit maintenant en expliquant et en justifiant son appel au combat. Si tu avais déjà des réserves quant à ta participation au combat qu’il appelle de ses vœux, son explication te convaincra de la nécessité de ton engagement. Il dépeint de manière impressionnante l’état du christianisme professant tel qu’il se développait déjà à l’époque. Cette évolution ne s’est pas arrêtée depuis, mais elle a empiré de plus en plus. Cela signifie que la nécessité de combattre pour la foi n’a fait qu’augmenter.
En effet, « certains hommes », c’est-à-dire des hommes d’un certain caractère, se sont « insinués » dans l’église, secrètement, par ruse, par une porte latérale (cf. Gal 2:4). Ces hommes ne sont pas des croyants. Jude les qualifie avec insistance « des impies ». Ce sont des hommes qui sont « inscrits jadis à l’avance pour ce jugement ». Cela ne signifie pas que leurs noms sont écrits, mais que les hommes qui font de telles choses subissent ce jugement. Le jugement a été annoncé par Énoch il y a de nombreux siècles, avant même le déluge. Déjà à l’époque, Dieu a fait savoir ce qu’Il ferait à ces méchants à la fin des temps (versets 14-15).
Il y a des hommes, y compris des enfants de Dieu sincères, qui concluent de ce que Jude dit ici que Dieu prédestine les hommes à se perdre. Cette conclusion est incompatible avec l’enseignement de l’Écriture. Dieu ne prédestine personne à se perdre pour toujours. Le jugement annoncé à l’avance concerne des personnes qui se sont préparées elles-mêmes pour la destruction (Rom 9:22 ; 2Pie 2:3b). Il en va de même pour l’amende que je reçois si, par exemple, je me gare quelque part sans acheter de ticket, ce qui est obligatoire sous peine d’amende. Si je me gare à cet endroit sans acheter de ticket, je suis condamné à recevoir une amende. La condamnation est prévue depuis longtemps pour quiconque commet cette infraction, mais il n’y a pas de remplissage des noms tant que l’infraction n’est pas commise.
Jude n’est pas prudent dans sa façon d’exposer ces personnes. Il ne les aborde pas de manière détournée, mais les dénonce directement. Il le fait pour rendre leur caractère immédiatement clair et ouvrir ainsi les yeux des crédules de l’église sur ces personnes dépravées. De telles personnes se font passer pour des chrétiens et peuvent aussi parler gentiment, comme tu le verras plus loin. Jude n’y va pas par quatre chemins. Ce sont « des impies » qui détruisent la foi. Ils ont deux caractéristiques principales. La première caractéristique est qu’ils abusent de la grâce en l’utilisant comme couverture pour satisfaire leurs propres convoitises. La seconde caractéristique est qu’ils rejettent l’autorité du Seigneur Jésus.
Qu’ils soient « impies » – le mot « impie » n’apparaît pas moins de sept fois dans cette lettre – signifie qu’ils sont dépourvus de toute révérence et de toute crainte à l’égard de Dieu. Cette attitude se reflète dans les deux caractéristiques mentionnées. Ils osent à abuser de la grâce pour justifier leur débauche, leur mœurs dissolues – vois et compare Tite 2 où la grâce instruit du contraire (Tit 2:12). Ils s’emparent de la liberté chrétienne pour vivre une vie « en débauche ». Tout sens de ce qui est approprié leur fait défaut. De plus, ils « renient » et méprisent l’autorité absolue et divine du Seigneur Jésus.
Tu peux reconnaître ces hommes « insinués » à leur mode de vie. Il n’est absolument pas question qu’elles soient peut-être nées de nouveau après tout. Elles vivent comme l’homme l’a fait depuis la chute, sans Dieu. Elles suivent les désirs de la chair auxquels elles se livrent en se débauchant et vivent dans l’orgueil la vie qu’elles veulent. Ils ignorent aussi complètement l’autorité du dominateur absolu, « notre seul Maître et Seigneur, Jésus Christ ». Tu le remarques surtout dans la façon dont ils traitent la parole de Dieu. Ils n’ont aucun respect pour elle, ils ne se soumettent pas à elle, elle ne les impressionne pas du tout.
V5. À partir de cette même Parole qu’ils renient, Jude veut te rappeler trois événements du début de l’Ancien Testament. Ces trois événements démontrent clairement l’apostasie dont il parle et le jugement de Dieu sur celle-ci.
Tu es adressé comme quelqu’un « qui une fois savait tout ». C’est le cas de tout croyant, aussi nouvellement converti soit-il. En effet, tu as « l’onction de la part du Saint » et tu « connais tout » (1Jn 2:20). Avec le temps, la conscience de cela peut très bien s’estomper. Il est alors bon de se le faire rappeler.
Le premier événement est celui du peuple d’Israël, lorsqu’il a été délivré du pays d’Égypte. Dieu avait délivré le peuple et lui avait promis le pays de Canaan. Enchâssée dans la promesse, il était prévu qu’Il les aiderait aussi à prendre possession du pays. Mais lorsque le peuple a écouté la mauvaise rumeur que les dix espions répandaient sur le pays promis, il s’est rebellé contre le Seigneur et ne L’a pas cru. Ils ont catégoriquement refusé de prendre possession du pays (Nom 14:1-28 ; 1Cor 10:5-10), démontrant ainsi leur incrédulité. Ils ont mis Dieu de côté.
Après avoir fait preuve de grâce en les délivrant de l’Égypte, Dieu les a traités « ensuite » sur la base de leur incrédulité. Le résultat fut que tous ceux qui avaient vingt ans et plus au moment de l’exode moururent, à l’exception de Josué et de Caleb (Nom 14:29-30,35 ; Héb 3:16-19).
V6. Le deuxième exemple de rébellion et d’apostasie, ce sont les anges qui ont horriblement péché. Ils « n’ont pas gardé leur origine », c’est-à-dire leur état originel et/ou exalté, mais « ont abandonné » leur propre demeure, qui leur avait été donnée par Dieu. Il semble que nous retrouvions cet événement en Genèse 6 (Gen 6:1-7). Nous y trouvons « les fils de Dieu » dont nous savons, selon Job 1-2, qu’il s’agit d’anges (Job 1:6 ; 2:1). Ces fils de Dieu ont pris une forme humaine et ont pris les filles des hommes.
Ce mal est si grave que Dieu a privé ces anges de toute liberté de mouvement. Il les a déjà « gardé dans des liens éternels », c’est-à-dire des liens qu’ils porteront pour l’éternité, et les a déjà enfermés « sous l’obscurité » pour qu’ils ne revoient plus jamais la lumière. Ils y sont « gardés » jusqu’à ce que le jugement définitif soit exécuté sur eux.
V7. Le troisième exemple est directement lié au précédent, ce que tu peux voir au mot « ainsi » par lequel commence le verset 7. Ce qui s’est passé à « Sodome, Gomorrhe et les villes d’alentour » est du même genre de dépravation que ce qu’ont fait les anges, mais en pire encore. L’apostasie est poussée à son paroxysme. Il s’agit de l’impudeur la plus grossière, une impudeur dirigée contre toutes les choses naturelles données par Dieu (Gen 19:4-25).
Cette perversion particulière est celle des rapports homosexuels d’hommes qui « commettent l’infamie » l’un envers l’autre (Rom 1:26b-27). Ils ont abandonné leur nature originelle. C’est la rébellion et l’apostasie. C’est la « fornication » et, ce faisant, d’aller « après une autre chair », ce qui signifie que cela va complètement contre l’ordre naturel de Dieu.
Le mode de vie libre et sans entrave promu par les libéraux et la contrainte d’accepter pleinement un mode de vie homosexuel comme un mode de vie ‘normal’ sont comparés aux pratiques de « Sodome, Gomorrhe et les villes d’alentour ». Ce que Dieu a fait à ces villes montre comment Il juge ce péché (Gen 19:24-25 ; Deu 29:23 ; 2Pie 2:6,10). Cela devrait être un avertissement pour tous ceux qui vivent de cette façon ou qui l’acceptent comme normale et qui travaillent peut-être même à l’acceptation générale. « La peine d’un feu éternel » montre que le jugement de Dieu à ce sujet ne prendra jamais fin. Tous les apostats seront frappés par ce jugement.
Dans les trois exemples, il n’y a pas un ordre chronologique mais un ordre spirituel. Les apostats seront
1. comme les Israélites incrédules, mourir physiquement,
2. puis comme les anges qui n’ont pas gardé leur origine sont gardés sous l’obscurité jusqu’au jugement devant le grand trône blanc, et
3. enfin, comme Sodome, Gomorrhe et les villes d’alentour, jetés dans le feu éternel.
V8. Après ces exemples d’apostasie et du jugement de Dieu sur celle-ci, Jude revient à son thème des apostats de son époque. Toute la vie de pensée de ces personnes est impure. Ce sont des « rêveurs » qui vivent dans un monde imaginaire avec des fantasmes immondes. Finalement, ils trouvent l’accomplissement de leurs rêves dans des péchés sexuels dégoûtants, tout comme les hommes de Sodome. Ils vivent dans la rébellion contre Dieu et rejettent toute forme d’autorité donnée par Lui. Également, ils tiennent un langage blasphématoire à l’égard de tout ce à quoi Dieu a donné un certain honneur, une certaine gloire, et dans lequel on peut donc voir quelque chose de Lui.
V9. Ces gens ont l’audace de dire des choses que même « l’archange Michel » n’a pas osé dire au « diable » en discutant avec lui, « contestait au sujet du corps de Moïse ». Jude raconte ici un incident que tu ne trouveras nulle part dans la Bible. C’est l’Esprit de Dieu qui lui a donné cette information. Nous savons que Dieu a enterré Moïse dans une vallée du pays de Moab et que personne ne connaît sa tombe (Deu 34:6). Il n’est pas improbable que le diable ait cherché le tombeau où Moïse a été enterré avec l’intention de le faire connaître au peuple afin d’en faire un lieu de pèlerinage, c’est-à-dire un lieu idolâtre, pour le peuple. Michel s’est opposé à lui dans cette démarche.
À l’avenir, Michel se montrera plus fort que le diable, car il le précipitera du ciel (Apo 12:7-9). Michel connaît son heure pour agir contre le diable et ne l’anticipe pas. C’est pourquoi, face à ce prince angélique du royaume des ténèbres, il n’ose « pas proférer de jugement injurieux contre lui ». L’archange laisse au Seigneur le soin de juger les injures du diable. Regarde aussi l’attitude de David à l’égard de Saül alors que celui-ci a déjà été rejeté par Dieu. Tant que Saül règne, David adopte une attitude de soumission à son égard (1Sam 24:9-16 ; 26:4-25).
Le danger est de vouloir exercer un pouvoir sur ceux qui font l’œuvre du diable. C’est pourquoi nous devons garder à l’esprit le passage de l’Écriture qui dit : « À moi la vengeance ; moi je rendrai » (Rom 12:19). Nous pouvons aussi apprendre de l’attitude de Michael que nous ne devons pas nous moquer du diable et penser que nous pouvons le ridiculiser en lui donnant toutes sortes de noms désobligeants, comme cela arrive parfois.
Relis Jude 1:4-9.
A méditer : A quoi reconnais-tu les personnes qui se sont insinués ?
10 - 16 Les caractéristiques de la méchanceté
10 Mais ceux-là injurient tout ce qu’ils ne connaissent pas, et se détruisent eux-mêmes dans tout ce qu’ils ne comprennent que d’une manière naturelle, comme les bêtes sans raison. 11 Malheur à eux, car ils ont marché dans le chemin de Caïn, ils se sont abandonnés à l’égarement de Balaam pour une récompense, et ont péri dans la révolte de Coré. 12 Ceux-là sont des taches dans vos agapes ; ils font des festins avec vous sans crainte et s’y repaissent : nuées sans eau, emportées par les vents ; arbres de fin d’automne, sans fruits, deux fois morts, déracinés ; 13 vagues impétueuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies ; étoiles errantes, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours. 14 Or Énoch aussi, le septième depuis Adam, a prophétisé de ceux-là, en disant : Voici, le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, 15 pour exécuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d’entre eux de toutes leurs œuvres d’impiété qu’ils ont commises de façon impie, ainsi que de toutes les paroles dures que les pécheurs impies ont proférées contre lui. 16 Ce sont, eux, des hommes qui murmurent, se plaignent de leur sort, marchent selon leurs propres convoitises (tandis que leur bouche prononce d’orgueilleux discours), et qui flattent les gens par intérêt.
V10. Encore une fois, Jude utilise le terme désobligeant de « ceux-là ». Contrairement à Michel, ces apostats « injurient » follement et plein de volonté propre « tout ce qu’ils ne connaissent pas ». C’est de l’arrogance et de l’orgueil à l’état pur. Par nature, il y a en eux une connaissance présente qui est aussi présente chez « les bêtes sans raison ». Les bêtes agissent en fonction de leur nature, de leurs instincts. Ils ne peuvent pas penser, car ils n’ont pas d’esprit. Ces personnes agissent de la même manière que les bêtes. Mais précisément parce qu’elles sont censées pouvoir réfléchir à ce qu’elles font, tout en continuant à agir comme des bêtes pour satisfaire leurs désirs, elles s’avilissent et « se détruisent eux-mêmes » dans leurs actes. Avec la déraison des bêtes, ils se livrent à la satisfaction sexuelle.
V11. Le « malheur » est prononcé sur eux, la seule fois où nous entendons un ‘malheur’ prononcé sur d’autres personnes dans les lettres. C’est le langage du livre des jugements finaux, le livre de l’Apocalypse. En prenant l’exemple de certains méchants de l’Ancien Testament, Jude décrit le chemin qui mène à ce « malheur ».
« Ils ont marché dans le chemin de Caïn. » Ils sont comme Caïn et marchent dans son chemin, c’est-à-dire le chemin d’une religion qui ne part pas de la justice de Dieu, mais de la leur. Caïn a été le premier à marcher dans ce chemin, et ce chemin est encore d’une popularité sans précédent. Il croyait en Dieu, mais pensait pouvoir L’honorer à sa manière, avec ses propres ‘bonnes œuvres’ (Gen 4:3-8). Dieu devait se contenter de cela. Il n’a pas envisagé de proposer un sacrifice sanglant. Dieu lui-même l’avait montré après la chute (Gen 3:21) et avait été compris par Abel (Gen 4:4). Cette attitude de Caïn, à savoir servir Dieu avec de bonnes œuvres, une attitude normale chez les païens, est entrée dans la chrétienté et est imitée par d’innombrables personnes.
L’étape suivante est « l’égarement de Balaam » (Nom 22:7 ; 31:16). Cela signifie s’enrichir au service de Dieu. Balaam se disait prophète de Dieu, mais il était cupide et voulait vendre son don prophétique pour de l’argent, ce qui signifie qu’il était prêt à maudire le peuple de Dieu pour de l’argent.
Comme Balaam, les docteurs d’erreur d’aujourd’hui sont habiles à manier la langue et à dire pour de l’argent ce que les gens veulent entendre. Ils manipulent la vérité pour gagner de l’argent. Ainsi, ils transforment la maison de Dieu en une maison de commerce. Faire du bien qui vient de Dieu une marchandise se retrouve fréquemment dans la chrétienté, en particulier dans l’église catholique romaine où tous les soi-disant bienfaits de la naissance à la mort coûtent de l’argent. Même la situation après la mort devient une source de gain, puisqu’il est possible de raccourcir son séjour dans un ‘purgatoire’ inexistant d’une durée qui dépend de la somme payée.
La troisième et dernière étape de l’apostasie est la rébellion flagrante contre Dieu, comme on le voit « dans la révolte de Coré » (Nom 16:19-35). Coré a rejeté l’élection du sacerdoce par Dieu et donc l’autorité de Dieu. Il voulait lui-même détenir le sacerdoce et prendre la place de médiateur, ce qui lui permettrait d’exercer sa domination sur le peuple de Dieu. On le voit aussi pleinement dans le catholicisme romain. Le jugement de Dieu a été exécuté sur lui et ses associés. Ils sont descendus vivants dans le royaume des morts.
Ce que ces trois personnes ont en commun, c’est qu’elles ont prétendu être ce qu’elles n’étaient pas. En Caïn, nous voyons un faux adorateur, en Balaam un faux prophète et en Coré un faux sacrificateur. L’apostasie de chacun d’entre eux était liée à la religion. Encore une fois, l’ordre n’est pas chronologique mais spirituel : Caïn a marché, Balaam s’est abandonné et Coré a péri. C’est le dessin d’un déclin spirituel et de la fin des personnes concernées.
V12. C’est comme si Jude s’épuisait à chercher des exemples juste pour te faire comprendre quel genre de personnes sont ces apostats. Pour présenter encore plus clairement le caractère et le destin de ces apostats, il utilise aux versets 12-13 quelques exemples tirés de la nature.
Le premier exemple est celui des « taches ». Les « taches » sont littéralement des ‘falaises’, c’est-à-dire des rochers immergés sur lesquels les bateaux font naufrage si le barreur ne les remarque pas. Il appelle les apostats des « taches dans vos agapes », c’est-à-dire des repas d’amour. Les premier chrétiens reliaient les ‘repas d’amour’ à la cène (1Cor 11:20-21).
Chez ces apostats, cependant, on ne voit rien de l’amour et de la communion chrétiens. Pendant les repas d’amour, ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Ils « font des festin [...] sans crainte » qu’on les prenne pour des indécents ou des cupides. Grossiers, ils se paissent eux-mêmes et sont donc le contraire absolu du Seigneur qui veille au bien des brebis. C’est sur eux que le « malheur » est prononcé en Ézéchiel 34, un chapitre qui traite des faux bergers (Ézé 34:2).
Il est possible que ces personnes, tout en profitant de toutes ces bonnes choses, aient émis des pensées édifiantes avec de belles paroles. Ils ont présenté un spectacle tourbillonnant, mais qui s’est avéré n’être qu’un scintillement de bulles de savon. Cela promettait d’être un rafraîchissement comme les nuages dont on attend de l’eau – l’exemple suivant tiré de la nature – mais ce sont des « nuées sans eau ». Ils forment un contraste frappant avec Moïse qui exprime comme son désir concernant ses paroles au peuple de Dieu : « Ma doctrine se déversera comme la pluie ; ma parole descendra comme la rosée » (Deu 32:2 ; cf. Ésa 55:10-11).
Ce qu’ils disent n’offre aucune solidité, car ils sont « emportés par les vents ». Invariablement, ils se comportent de manière instable et disent à chaque fois des choses différentes, que tu ne comprends absolument pas. Ils ne laissent derrière eux que désillusion et désespoir. Quelle différence avec ce que Paul souhaite pour les croyants : « Afin que nous ne soyons plus [...] emportés çà et là par tout vent de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer, mais [...] gardant la vérité dans l’amour » (Éph 4:14-15 ; cf. Héb 13:9).
Ils sont comme des « arbres de fin d’automne, sans fruits », c’est-à-dire des arbres dont la vie a disparu et dont il ne faut donc pas attendre de fruits. Ils sont « deux fois morts ». Premièrement, ils sont morts dans leur fautes et dans leur péchés (Éph 2:1) et deuxièmement, ils sont morts dans leur confession, car toute vie y est absente.
Ils sont morts à la racine, il n’y a pas de lien avec la vie, qui ne peut jamais venir, parce qu’ils sont coupés de la racine. Ils sont « déracinés ». Ainsi, les fruits promis restent absents, tout comme l’eau promise venant des nuages reste absente. De tels arbres doivent être abattus (Lc 13:9). Ces personnes sont semblables à des arbres déracinés, c’est-à-dire qu’elles ont été enlevées de la place qu’elles professaient occuper. Tout ce qui attend les arbres déracinés, c’est le feu.
V13. L’exemple suivant utilisé par Jude est celui de la mer. Il compare ces gens à des « vagues impétueuses de la mer ». Ils sont totalement incontrôlables, comme une mer déchaînée (cf. Ésa 57:20). Si tu as déjà été au bord de la mer pendant une tempête, tu as peut-être vu comment le vent crée des têtes d’écume sur les vagues. Ces têtes d’écume sont projetées sur la plage par le vent. La mousse vole dans toutes les directions et rien ne reste.
Il en va de même pour ces personnes et leurs enseignements. Malgré tout le bruit qu’ils font, ils n’affichent rien d’autre que leur propre démesure visible sur le sommet des vagues et soufflée sur la plage. Le blanc des vagues semble indiquer la pureté, mais c’est la blancheur du tombeau blanchi (Mt 23:27). Rien ne reste, ils ne laissent rien qui ait quelque valeur.
À travers leurs actions, ils veulent aussi donner l’impression que tu peux prendre leur vie comme exemple pour guider ta direction, mais ce sont des « étoiles errantes ». Ils finissent là où ils vivent, c’est-à-dire « dans l’obscurité des ténèbres » et cela « pour toujours ». Plus jamais ils ne pourront y tromper qui que ce soit et plus jamais ils ne pourront se livrer à quoi que ce soit.
V14. Il a été prophétisé à leur sujet depuis les temps les plus reculés qu’ils seront jugés. Pour le prouver, Jude cite Énoch. Pour ne pas confondre cet Énoch avec un autre, à savoir l’homme du même nom qui est un descendant de Caïn (Gen 4:17-18), il est dit qu’il est le « septième depuis Adam ». Il a « prophétisé » la venue du Seigneur Jésus pour apporter le jugement sur les apostats méchants.
Nous n’avons cette prophétie d’Énoch que dans cette lettre. Nous ne la lisons pas dans l’Ancien Testament. L’Esprit de Dieu a aussi révélé cela à Jude ainsi que ce qui est écrit au verset 9. Énoch, en son temps, a prophétisé sur la venue de Christ pour juger, où il sera accompagné « de ses saintes myriades », qui sont tous les rachetés de tous les temps. Ce jugement a reçu une préfiguration dans le déluge.
Il est bon de se rappeler qu’Énoch lui-même, avant l’arrivée du déluge, a été enlevé par Dieu, sans avoir vu la mort (Héb 11:5). Cela fait de lui une image de l’église qui sera également enlevée au ciel avant que les jugements ne se déchaînent sur la terre. Les croyants ne viennent pas en jugement (Jn 5:24).
V15. Le jugement vient sur tous les incrédules. Christ jugera toutes les œuvres ainsi que toutes les paroles des pécheurs impies. Vois-tu comment le Saint Esprit met l’accent sur le caractère de l’impiété ? Les gens sont impies, tout comme leurs œuvres et leurs méthodes, et tout comme les paroles dures qu’ils « ont proférées contre lui ». Chaque âme sera personnellement punie par Lui pour cela. Parce que le jugement ne suit pas immédiatement l’acte, il semble que Dieu oublie de punir et l’homme continue à faire le mal (Ecc 8:11). Mais le jour du jugement arrive.
V16. Leurs paroles impies sont proférées dans un langage murmurante. Ils sont insatisfaits, veulent toujours plus ou autre chose, se plaignent de leur sort. Ils blâment toujours Dieu. Pourquoi permet-Il les guerres et la misère ? S’Il est si puissant, pourquoi ne change-t-Il pas le monde ?
Ce sont des gens qui « marchent selon leurs propres convoitises ». Ils cherchent toujours à satisfaire leurs passions. Ils parlent « d’orgueilleux discours », c’est-à-dire un langage arrogant, fouetté, parlé de façon hautaine et hypocrite. Ils prétendent être plus que ce qu’ils sont. Ils rampent devant les gens qui leur sont supérieures et les flattent par pur égoïsme, dans le but de s’améliorer. Pendant ce temps, ils suivent leur propre agenda caché car ils ne se soucient pas des autres. Seul leur ‘moi’ est important.
Relis Jude 1:10-16.
A méditer : Quels exemples de méchanceté Jude suggère-t-il dans ces versets ?
17 - 25 Les exhortations et encouragements
17 Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été prononcées auparavant par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ ; 18 ils vous disaient : À la fin du temps, il y aura des moqueurs marchant selon leurs propres convoitises d’impiété. 19 Ceux-là sont ceux qui se mettent à part ; ce sont des hommes naturels, n’ayant pas l’Esprit. 20 Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, 21 conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. 22 Ceux qui contestent, reprenez-les ; 23 les autres, sauvez-les avec crainte, les arrachant hors du feu, haïssant même le vêtement souillé par la chair. 24 Or, à celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous trébuchiez et de vous placer irréprochables devant sa gloire, dans l’allégresse 25 – au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles ! Amen.
V17. Jude a longuement décrit les caractéristiques des méchants apostats. Avec les mots « mais vous », il s’adresse à nouveau aux croyants. Comme il l’a fait au verset 3, il s’adresse à nouveau à eux avec « bien-aimés ». Il leur dit qu’ils ne doivent pas s’étonner qu’il y ait parmi eux de telles personnes, telles qu’il les a décrites plus haut. Ils n’ont qu’à se souvenir de ce qu’ont dit « les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ ». S’ils prennent cela à cœur, ils seront protégés de toute implication avec ces personnes ou de toute influence de leurs moqueries et de leurs désirs impies.
Tu vois que Jude te renvoie aux Écritures inspirées, qui rapportent ce que les apôtres ont dit. Revenons aux Écritures et non aux écrits humains, aussi bibliquement fidèles soient-ils. En Actes 20, tu trouves des avertissements de la bouche de Paul sur les actions des personnes contre lesquelles Jude met en garde ici (Act 20:29-30). Pierre et Jean écrivent aussi au sujet de telles personnes (2Pie 2:1 ; 3:3 ; 1Jn 2:18-19).
V18. Leurs paroles d’avertissement indiquent qu’« à la fin du temps, il y aura des moqueurs ». Ce temps a commencé lorsque le Seigneur Jésus est venu sur la terre et a été rejeté, et il durera jusqu’à son retour. Toute cette période est caractérisée – non pas par une soumission du monde à l’évangile, mais – par la venue de moqueurs qui agissent à leur guise et ne se soucient pas de Dieu. Leur vie entière est dominée par la satisfaction « de leurs propres convoitises impies ».
V19. Les personnes dont parle Jude sont incorrigibles. N’ayant aucune part dans ce qui lie les croyants entre eux, ils forment leur propre groupe au milieu de l’église. Ils se séparent comme les pharisiens et forment un parti dans l’église pour y accomplir leur œuvre dépravée. Ils se sentent élevés au-dessus des autres qui sont étroits d’esprit et mesquins à leurs yeux et qu’ils regardent avec mépris.
Ce sont « des hommes naturels », c’est-à-dire des hommes conduits par leur âme, leurs sentiments, et non, comme Dieu l’a voulu, par leur esprit en lien avec Lui. Ils n’ont pas de vie nouvelle, mais sont et restent des hommes naturels vivant selon leurs convoitises. Toute trace de vie venant de Dieu est absente. Ils ne sont pas nés de nouveau et sont donc des personnes « n’ayant pas l’Esprit ». Quoi qu’ils puissent prétendre être chrétiens, leur état ne peut absolument pas être l’œuvre de l’Esprit de Dieu.
Ceci met fin aux versets traitant de l’apostasie et des apostats, dans lesquels il n’y a aucune lueur d’espoir d’amélioration. Le jugement éclatera sur eux de plein fouet à la venue du Seigneur Jésus avec tous les siens.
V20. Jude donne encore quelques encouragements. Aux versets 20-23, il le fait sous forme d’exhortations et aux versets 24-25, sous forme de louanges. Les exhortations sont au nombre de sept, dont quatre se rapportent à toi personnellement et trois à ta relation avec les autres.
Les exhortations sont à nouveau introduites par les mots « mais vous, bien-aimés ». Cela marque à nouveau le contraste avec la catégorie de personnes des versets précédents. Viennent ensuite les exhortations :
1. V20a. Non seulement tu dois combattre pour la foi (verset 3), mais tu dois aussi être édifié sur ta « très sainte foi ». Tu dois t’en occuper toi-même. Tu le fais en t’engageant dans la parole de Dieu pour mieux apprendre la vérité de la foi. La vérité de la foi est le fondement sur lequel tu te reposes avec ton cœur et ton âme. La saine doctrine absorbée par ton cœur est indispensable à ton bien-être spirituel. C’est une question de cœur.
2. V20b. Outre la nécessité de l’édification dans la foi, il y a aussi la nécessité de la prière « par – et non ‘vers’ ! – le Saint Esprit ». Pour ceux qui n’ont pas l’Esprit, c’est impossible. Ce n’est pas non plus toujours la façon de prier de chaque croyant. Un croyant peut prier de manière formelle, selon un modèle standard, ou une prière centrée sur son propre ‘moi’ (Jac 4:3). De telles prières ne possèdent aucun pouvoir. Une prière « par le Saint Esprit » est une prière dans la puissance du Saint Esprit, par laquelle Il demande à Dieu, avec l’esprit du croyant, ce qui est au bénéfice de l’œuvre de Dieu et de la glorification du Seigneur Jésus.
3. V21a. À l’édification de toi-même sur la très sainte foi et la prière par le Saint Esprit, tu dois encore ajouter le fait de te conserver « dans l’amour de Dieu ». C’est là que réside l’ordre de rester conscient de l’amour de Dieu. L’amour de Dieu est l’atmosphère dans laquelle tu te trouves. Il est de ta responsabilité d’en être conscient. C’est vivre dans la certitude consciente que rien ne peut te séparer de l’amour de Dieu (Rom 8:39).
C’est comme le soleil qui brille. Le soleil brille toujours, mais quelque chose peut s’interposer entre toi et le soleil, t’empêchant d’être au soleil et de ressentir sa chaleur. Si le péché et l’incrédulité t’accompagnent, tu te fermes aux rayons de l’amour de Dieu pour toi. Son amour est là, mais tu ne peux pas en profiter à ce moment-là. Tu t’es fermé à lui. Les péchés ne sont pas les seuls à avoir cet effet. Les difficultés de ta vie peuvent aussi t’occuper au point de te faire oublier l’amour de Dieu. Il s’agit de ne rien laisser s’interposer entre toi et la réalisation de l’amour de Dieu pour toi.
4. V21b. En guise de quatrième et dernière exhortation concernant toi-même, Jude dit que tu dois t’attendre à « la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle ». Cela fait référence à la seconde venue de Christ. Sa première venue était aussi une expression de la miséricorde de Dieu (Lc 1:72,78). Maintenant qu’Il est sur le point de venir pour la seconde fois, tes yeux sont attirés par cela. Quand Il vient, les apostats ne pourront plus faire de mal. Il t’enlève alors des conditions de misère pour t’amener à Lui, afin que tu jouisses avec Lui de la vie éternelle dans sa plénitude.
V22. Maintenant, il y a trois autres exhortations concernant tes relations avec les autres. Si tu prends à cœur les quatre exhortations précédentes, tu désireras ardemment aider les autres qui seraient tombés dans le piège de ceux qui sont insinués, ou qui ont déjà été plus ou moins influencés par eux.
Au fait, les traductions de ces versets sont assez différentes. Si tu as plusieurs traductions, tu devrais les comparer. Dans mon explication, je partirai de la traduction qui me semble la plus convaincante.
1. La première catégorie concerne les sceptiques, les douteurs. Ceux-ci ont besoin d’être réprimandés, parce qu’ils transforment leurs doutes en points de combat. Tu dois les sortir de leurs doutes et de leurs débats en les convainquant du fondement solide de la vérité de Dieu.
2. V23a. « Les autres » sont déjà venus un peu plus sous l’influence de ceux qui sont insinués. Tu peux voir qu’ils prennent le mauvais chemin, celui qui mène au feu. Pense à la théorie de l’évolution, un poison qui, à cause de soi-disant arguments scientifiques à la sonorité agréable, est ingéré par d’innombrables jeunes qui ne se doutent de rien. Cela inclut aussi la critique de la Bible. Là, non seulement la réprimande est de mise, mais ces « autres » doivent être arrachés avec force aux griffes de ces personnes. La prière vigoureuse d’une personne juste est nécessaire pour les sauver de leurs chemins égarés (Jac 5:16b-20).
3. V23b. Le troisième groupe est celui qui est allé le plus loin. Si tu as une tâche envers eux, tu devras l’accomplir « avec crainte », c’est-à-dire avec la crainte pour toi-même de ne pas te laisser entraîner par eux. Tu devras faire très attention à ne pas t’associer de quelque manière que ce soit à leur impureté, même ce qui en a l’apparence extérieure, représentée par « le vêtement souillé par la chair ». En t’efforçant de les aider, tu cours le risque d’être tenté de te joindre à leur mode de vie pécheur au lieu de garder tes distances.
Tout lien avec la vie pécheresse doit être écarté, même s’il s’agit de choses qui ne sont pas pécheresses en elles-mêmes. Par exemple, tu peux penser à des choses qu’une autre personne a réussi à posséder de façon pécheresse, rendant ainsi sa vie pécheresse agréable. Par exemple, une fois, quelqu’un qui voulait se purifier de ses péchés m’a donné un appareil pour mon ordinateur par gratitude pour mon aide. Après un certain temps, il s’est avéré qu’il avait acheté cet appareil avec de l’argent emprunté. Il avait accumulé une dette importante auprès de diverses institutions pour vivre dans le luxe. Il m’avait donné cette chose sans arrière-pensée, mais pour moi, c’était un « vêtement souillé par la chair ». Il n’avait pas ressenti cela lui-même lorsqu’il me l’avait donné. Je lui ai rendu cet appareil et lui ai dit de le vendre lui-même pour réduire sa dette.
V24. Lorsque tu laisses pénétrer tout ce que Jude a dit, un sentiment d’impuissance peut s’emparer de toi. Comme il est merveilleux, alors, qu’il termine sa lettre en tournant ton regard vers celui « qui a le pouvoir de vous garder sans que vous trébuchiez ». Non seulement Il te garde de tout faux pas sur le chemin, mais son but est de te « placer irréprochables devant sa gloire », et ce « dans l’allégresse ». Ce but sera atteint et la joie ne sera troublée par rien.
V25. Dieu nous garde et nous rend parfaits parce qu’Il est « Dieu, notre Sauveur ». Il l’est « par Jésus Christ », comme Il fait tout par son Fils. Jésus Christ est aussi « notre Seigneur ». Il a toute autorité. Si tu penses à cela et que tu le laisses pénétrer en toi, tu Le glorifieras pour cela. Assurément, en ces temps dangereux, il y a toujours des raisons de glorifier Dieu, ou peut-être justement à cause de ces circonstances. Tu Lui souhaiteras tout ce que Jude mentionne ici :
1. La « gloire », c’est-à-dire toute l’excellence qui est visible de Lui.
2. La « majesté », qui est sa dignité et sa splendeur au-dessus de tout.
3. La « force », c’est-à-dire son omnipotence, toutes les ressources qu’Il possède, tout ce qui est à sa disposition pour réaliser tous ses projets.
4. Le « pouvoir », qui est son droit personnel et sa capacité intérieure à le faire.
Tout cela Lui est souhaité « dès avant tout siècle » et aussi à travers les siècles, à la fois « maintenant » et « pour tous les siècles », par tous les siens.
À cela, toi et moi sommes de tout cœur d’accord et disons avec Jude : « Amen », qu’il en soit ainsi et pas autrement.
Relis Jude 1:17-25.
A méditer : Quelles exhortations et quels encouragements trouves-tu dans cette section ?